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> Les collines miroitantes, Introduction : Owéor
écrit le : Samedi 06 Juillet 2019 à 05h47 par Schninkel
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Jolicœur, Feezby Nookburry, Owéor & Volan

Owéor
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Le Gnome avait encore le visage endolori et tentait d’éviter de recevoir un nouveau coup. Le cheval se cabra et frappa violemment le sol de ses sabots, poussant un terrible et brutal hennissement qui ressemblait autant à un cri empli d’épouvante. Le coursier en flammes se dressait sauvagement en tentant d’ôter la fournaise qui lui recouvrait la croupe. Les autres chevaux se mirent à hennirent à leur tour comme en réaction à la panique de leur congénère.

Continuant sur sa lancée, Owéor adopta une posture agressive, puis décida d’user de l’un de ses sorts ataviques. Il gigota les doigts dans les airs, prit une profonde respiration et généra un puissant sifflement surnaturel. Le son s’intensifia et réagissant instinctivement à la nouvelle menace, le cheval recula, puis pivota vivement, fuyant la douleur et le Gnome, faisant tomber la couverture dans son mouvement.

Quelques secondes passèrent sans que le tumulte ne retombe pour autant.


- Non de non ! Qu’est-ce que c’est que ce bordel !
- Par tous les dieux, évacuez les chevaux !

Le petit rôdeur était seul à présent, écoutant les éclats de voix, observant les soldats qui convergeaient vers l’enclos. Soudain, son cœur manqua un battement quand son regard croisa celui d’un homme revêtu de cuir et d’acier. Celui-ci cligna des yeux et se redressa d’un bond, pointant du doigt dans sa direction.

- Hey ! Je… J… J’ai vu quelque chose, chef ! s’écria-t-il.
- Qu’est-ce que c’était ? lui répondit-on.
- Un Gobelin… Ou quelque chose de la taille d’un Halfelin, rétorqua le premier en se saisissant de son arme. A l’intérieur de l’enclos.
- Ça craint ! On dirait qu’ces baiseurs de loups ont laissés passer un nuisible.
- J’vous avais bin dit qu’l’on pouvait point faire confiance à ces sauvageons, rrrpt ! rétorqua l’un d’eux en crachant sur le sol. Allons voir !

***

Volan
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L’adepte de la déesse noire était resté à l’arrière, plongé dans l’ombre et écoutant les bruits avec la concentration d’un chat tapi devant un trou de souris. Après que le Gnome barbu et le balafré ait disparu, il avait attendu quelques secondes que l’ombre d’un conflit ne se dissipe. Quelques instants plus tard, il entendit des éclats de voix provenir de l’autre extrémité de la propriété, puis des hennissements. Selon toute vraisemblance, le Gnome encapuchonné venait de lancer la diversion, les prémices du chaos. Prenant ces éclats comme le signe qu’il attendait, il se mit aussitôt en route, glissant furtivement le long de la bâtisse, l’échine courbé.

Il arriva au pied du grand mûrier, tira sur la corde nouée pour en tester la solidité, puis observa la végétation orné d’une belle verdure, d’un large tronc et de longues branches. Il se suggéra qu’il devait y avoir moins de dix mètres jusqu’à hauteur de la fenêtre. Il s’activa pour grimper le plus rapidement possible le long de l’arbre, à la force de ses bras, afin de rejoindre ses compagnons engouffrés dans la demeure.

Quelques instants plus tard, il se hissait à la corde, perché à hauteur des branches, à travers quelques feuilles. Quand soudain, son équilibre fut mis à mal, son pied ripa sous un morceau d’écorce friable. Qu’il se soit détaché de l’arbre ou que l’arbre l’ait laissé tomber, il chuta lourdement comme un homme qui se noie. De surprise, le guerrier lâcha son trident, et se retint avec difficulté de lâcher un cri. Il tenta désespérément de se rattraper à une branche, mais sans succès, il alla percuter douloureusement le sol de la cour pavé de pierres mousseuses.

Il rouvrit les yeux, reprit son souffle, se massa les membres endoloris en repoussant la souffrance afin de se redresser, quand son regard fut soudain attiré par quelque chose qui émergeait depuis l’angle de la façade du manoir. Il entendit le lointain écho de bruits de pas, puis, deux silhouettes apparurent dans la clarté vive du milieu de journée, leurs ombres menaçantes remontant dans sa direction. Tout ce raffut avait peut-être réveillé les chiens de garde, mais par chance, l’allure de leur approche laissait supposer qu’il n’en était rien. Certainement des gardes en pleine patrouille.

Il avait le choix de rebrousser chemin vers la forêt ou la cabane, de prendre le risque de s’adosser furtivement au tronc de l’arbre, ou de s’apprêter à justifier de sa présence.


***

Feezby Nookburry
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Le Gnome à la toison pâle, adepte du mime, fit à nouveau quelques signes pour s’accorder avec son compagnon humain. Tandis que ce dernier se déplaçait vers la porte, Feezby inspecta l’intérieur de la pièce, mais contrairement à ses suggestions, il ne trouva pas l’ombre d’une arme. Il y avait un gilet et un pourpoint de cuir râpé, lacé à l’encolure et sur les manches qui reposait sur la chaise de bureau. Plus loin, une chemise de lin roulé en boule et de grandes bottes qui trônaient près du lit. Sans doute les vêtements du géant.

Peut-être qu’une lame trainait dans l’un de ces vêtements, mais il ne trouva aucune présence de ce qu’il pouvait désigner comme une arme de guerre.

Les ronflements puissants continuaient d’emplir la chambre, mais quelques instants après, à travers le tumulte irrégulier produit par le géant assoupi, le Gnome perçut quelques agitations provenant de l’extérieur par la fenêtre entrouverte. Il y eut de lointain éclats de voix, des hennissements, puis, bien plus proche, un bruit sourd semblable à une chute. Les choses avaient commencés à bouger dehors.


***

Jolicœur
Le guerrier, arme en main, avançait à pas lents. Les parquets craquaient, des portes grinçaient et l’escalier gémissait. C’était une vieille maison. Il pointa le nez à l’extérieur de la chambre pour observer un grand palier bordé d’une rambarde en bois, qui formait un –U dont le centre aboutissait sur un vaste escalier, entouré des quatre côtés de murs percés de petites portes (quatre chambre semblables à celle où il se trouvait actuellement) Au-dessus de l’escalier, le plafond était serti d’un grand lustre terne, poussiéreux et couvert de toiles d’araignées. Et face à cet escalier qui permettait de rejoindre le rez-de-chaussée, se trouvait une grande porte à double battant, sculptée de motifs entrelacés dans un bois noirci. Cette porte devait, sans risque de se tromper, donner accès à une grande salle, un salon ou un cabinet.

Quelque part en dessous, en bas des escaliers, il entendit une porte s’ouvrir et le bruit de grincement des lattes de parquet.


- Qu’il aille se faire foutre ! s’exclama une voix rauque. Quelques victoires sauront les faire promptement changer d’avis !

Jolicœur retint son souffle, fronça un sourcil et tendit l’oreille.

- Les victoires, on en parle plus facilement qu’on ne les remporte, rétorqua une voix plus fine et tranchante. Agissez comme un chien fou et l’on vous considérera comme tel.
- Oui-da ! Le vieux seigneur des Tertres parlait aussi avec de belles formules.
Mais il est mort à présent ! Les discours habiles et les charmes ne peuvent changer cela. (celui qui s’exprimait avait une voix bien plus grave que l’autre, un grondement de basse teinté d’une nuance de colère) Une fois que nous aurons l’or de la maison Dalsiel et les épées des Meryn, Polten s’inclinera rapidement, puis Praka jusqu’à Ravensburg ! Tranchons la gorge de ces enfants gâtés et quittons le domaine. Repartons en direction des steppes, ce manoir me…
- Assez ! Jeune sot. Étancher votre lame du sang de ces « seigneurs de moindre importance », cela ne vous apportera rien. Nul ne payera rançon pour de tels corniauds. Contentez-vous de jouer votre rôle comme promis et l’Héritage saura vous récompenser.

Les intonations et la rhétorique ondulaient habilement pour claquer à la manière d’un fouet. La seconde voix était plus soutenue, ce qui donnait lieu de penser à une certaine noblesse, ou tout du moins, à un certain degré d’éducation.

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écrit le : Samedi 20 Juillet 2019 à 11h14 par Jolicoeur
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Le balafré traversa la pièce avec précaution. Armes en main, il ne cessai d'alterner le regard entre les lattes du vieux parquet et le colosse endormi. Il parvint à la porte en silence et s'enquit de vérifier le palier, dans la crainte d'y croiser le regard d'un garde. Il ne s'attendait pas à surprendre une conversation qui a ses yeux avait belle importance. Le guerrier se figea et espionna les deux voix tout en laissant libre court à son esprit sagace.

Sans paniquer, le guerrier nota l'ampleur du guêpier dans lequel il avait atterri bien malgré lui. Il ne s'agissait plus d'une simple querelle de nobliaux, Noëllaume n'était qu'un manoir de bien peu d'importance face aux ambitions de ces deux gaillards. L'héritage avait de bien plus grandes aspirations : la Baronnie de Polten, Praka et Ravensburg. Et qui contrôlait Praka et le Polten, contrôlait le lac Mogador. Héliogabale serait à portée de main de main de ces maraudeurs. Et Ravensburg était la seule cité importante de tout le Carmathan. Le duché aussi tomberait sous la coupe de l'héritage. En d'autre thermes, tout le sud damarien !
Au moins le guerrier appris que les otages étaient toujours vivants, en tout cas pour l'instant. L'homme a voix grave n'avait semble-t-il pas encore joué du glaive. Sans doute était-il ce que le nabot barbu avait appelé "brute de son groupe" contrairement au cadavre que les petits avaient découvert au bord de l'étang, le "patriote".
Cet homme a la voix grave d'ailleurs, Jolicoeur s'interrogea et retourna les éléments dont ils disposait pour arriver à une conclusion bancale : il s'agissait probablement d'un mercenaire originaire non pas de Damarie, mais du Narfell voisin. Ce qui expliquait la présence de chevaux Osgoths et son désir de "revoir les steppes". L'itinéraire prévu par les rebelles étayait encore cette supposition, du Polten jusqu'à Ravensburg... L'armée séditieuse avait prévu de suivre une courbe qui démarrait du sud-est ─sans doute par le bois de Rawlin─, remontait au Nord jusqu'au lac Mogador pour terminer sa route en redescendant vers les Sud-Ouest.
Mais une question restait sans réponse. Pourquoi Noëllaume? L'homme à la voix raffinée parlait lui-même de seigneurs de moindre importance. Quel était donc ce rôle dont il parlait ? L'attaque du manoir était-elle destinée à éloigner la compagnie frontalière de Belfroi de sa maison mère, le Polten ? Une diversion ? Peut-être... Mais pourquoi maintenant alors que l'héritage n'était pas encore près à l'attaque (en tout cas pas tant que Meryn et la Maison Dalsiel n'avaient pas rempli leurs promesses) et que l'héritage n'était pas encore armé ?

Il restait là beaucoup de question sans réponses.

Le balafré était face à un dilemme : comment prévoir quel groupe l'emporterait ? Impossible de faire un pronostic sûr ! D'un côté Belfroi et l'armée régulière ne soupçonnait vraisemblablement pas la dimension de cette attaque et l'importance de ses ennemis. D'un autre l'héritage n'était pas encore prêt à mettre ses plans à exécutions, il manquait encore d'armes et d'or.
Le guerrier hésita. Il pouvait reprendre le chemin vers la course marchande et avertir la compagnie frontalière. Celle-ci ne s'embarrasserait probablement pas de la vie des otages si ils connaissaient les projets de l'héritage. Elle mènerait la charge sur le manoir sans pitié pour les seigneurs Noëllaumes.
Mais il y avait peut-être plus à gagner en laissant l'héritage volé mener ses projets. Pour un gredin comme Jolicoeur, le chaos d'une guerre civile pouvait être un terrain favorable à l'enrichissement tout autant que la paix. Le tout était de ne pas se tromper d'alliés. Son esprit vif parvenu à cette conclusion, le guerrier décida qu'avant de prendre parti et tout ce que cela comportait comme risques, il fallait en apprendre plus.



Jolicoeur poursuit son écoute.
Si les voix se mettent hors de portée, il fouille le bureau.



 
 
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écrit le : Lundi 22 Juillet 2019 à 00h56 par Schninkel
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Jolicœur, Owéor & Volan
Jolicœur
Bien que certains détails de la conversation lui échappent, les ambitions de ces deux hommes éveillèrent beaucoup de curiosité de la part de Jolicœur. Le guerrier resta prostré derrière la porte du premier étage, immobile dans le couloir, retenant son souffle tout en tendant l’oreille. De sa position, il ne pouvait pas apercevoir que de vagues silhouettes à travers la rampe d’escalier.

- Les patrouilleurs de Polten et d’Impiltur convergent actuellement jusqu’au seuil du domaine. Moins de cent piques qui n’oseront jamais lancer un assaut. Je pressens qu’ils enverront rapidement un émissaire pour connaitre vos réclamations. Ainsi, gagnez du temps, réclamez une somme exorbitante et renvoyez-le messager, sans le blesser, insista sèchement la noble voix. En un seul morceau.
- Bin voyons, rétorqua l’homme à la voix rauque. Faudrait aussi qu’on le lave et qu’on lui serve à souper ? Alors pourquoi ? A quoi bon avoir fait tout ça ?
- Dès la tombée de la nuit, vous partirez en direction de la carrière d’Hozzin, reprit l’autre, sans prendre en compte la remarque. Vous passez le col. Sans carnage, sans pillage et sans viol ni incendie.

Sa voix semblait onduler à la manière d’un fouet et cela avait l’effet de calmer la seconde voix grave, comme l’aurait été une bête sauvage. Le rapport de force entre les deux individus semblait assez limpide.

- …Et les sauvageons et leurs loups ?
- Ils repartiront après vous, conclu-t-il d’un air lassé. En direction du Sud, vers les bois.
- …Dans le sens opposé. Pour brouiller les pistes. Mhm… Eux aussi, qu’ils aillent se faire f…

Le parquet se remit à grincer et les voix s’amenuisèrent avec l’éloignement des discoureurs.

Quelques instants après, la fouille minutieuse de la chambre n’ayant rien donné, le guerrier se mit à explorer plus amplement le premier étage, et les chambres aux alentours. Il laissa derrière lui le Gnome qui veillait à la fenêtre, la seule sortie en cas de dérobade, et surtout sur le géant qui sommeillait à poing fermé. Jolicœur avançait d’un pas souple, épargnant le parquet noir qui couinait facilement et se dirigea instinctivement vers la double porte sculptée d’innombrables motifs.

Alors qu’il posait la main sur la poignée, il entendit des voix retentirent à l’intérieur.


- Quelqu’un approche. N’ayez crainte, ma colombe !
- De grâce, ne me revenez pas blessé, mon aimé.

La pièce était grande et lumineuse. Un couple, vêtu de bijoux et de soieries, était enlacé prêt d’un grand bureau. De vastes teintures recouvraient les murs, quelques bougies scintillaient sur un chandelier et un tapis amenuisait les grincements du parquet.

- Un autre bandit, dans ma maison ? Dans ce cas, en garde ! (il fendit maladroitement l’air avec sa rapière) Comment étais-je ma chérie ? C’était assez imposant ?

La jeune femme ne se laissa pas distraire, gardant braqué ses grands yeux sur l’homme balafré.

- Êtes-vous un garde ? Vous… Vous êtes là pour nous sauver ?

***

Owéor
La situation apposait une pression constante sur les épaules du Gnome à l’oreille brisée. Reclus au fond de l’enclos, il écoutait les voix et les bruits de bottes qui se rapprochaient droit vers sa position. Il se sentait comme le gibier acculé par une meute de loups.

- Sors de ta cachette le lutin !
- Va plutôt calmer le canasson ! Beugla une seconde voix. Bougre d’âne, c’est la monture de sa seigneurie, alors gare à toi si elle a souffert !
Le Gnome perçut une vague d’adrénaline lui emplir les veines et son cœur battait à tout rompre.
- Fais tout de même gaffe à ne pas t’faire rôtir le cuir ! Ah ah ah !
- Ça pourrait cracher des flammes un lutin ?
- C’était tout petit et tout vilain, confirma une voix juvénile sur sa droite. Par tous les dieux, qu’est-ce que ça pouvait bien être ?

Owéor pouvait distinguer une silhouette longer la bâtisse dans les interstices du mur de planches.

En face de lui, il voyait un second garde qui s’apprêtait à franchir la clôture.
Le petit rôdeur prit une grande respiration, toujours tapissé dans l’ombre et désespéré. Dans un dernier sursaut de vie, il dénicha un petit passage dans lequel il tenta de se faufiler, mais bien qu’il puisse y engager la tête, ses épaules bloquèrent inexorablement. Alors il poussa de toutes ces forces, le bois lui égratignant le dos et le cuir chevelu. Il gratta le sol pour tenter d'élargir l'espace mais rien ne put y faire.


- On essaye de se carapater ?

C’est alors que ses espoirs s’effondrèrent d’un coup, quand il perçut une voix retentissant dans son dos. Un frisson glacé lui remonta l’échine. Owéor tourna les yeux pour contempler l’un des gardes qui pointait hostilement le bout de sa lance, une figure poupine couverte de tache de rousseur et des yeux qui clignaient d’un air blême.

- C’était un Gnome, lâcha-t-il avec un sourire amusé. Un putain de Gnome farceur, qu’à dut s’perdre depuis les bois de Rauwlin.
- Qu’à foutu l’feu au cheval du maître, rectifia une voix amer.

Le second garde entra à son tour, vêtu d’une tunique brune recouverte d’un pourpoint de coton, une main armée d’une matraque du type de celles que l’on utilise dans les abattoirs pour assommer les animaux. Il était trapu et affichait un visage méchant caché sous un demi-heaume de fer. Ses vilaines dents grimacèrent quand il se rapprocha d’Owéor.

Le Gnome était, littéralement, dos au mur.


- Qu’est-ce que tu fais là misérable ?! T’es venu seul ?! (il criait et postillonnait abondamment) C’est une propriété privé ! Parle ou il t’en cuira !!

***

Volan
Trident paré à plonger, les pieds fermement ancré dans le sol, Volan attendait l’ultime dénouement sous les branches d’un grand mûrier. Dès que l’un des soldats pointerait le bout de son nez depuis l’angle du mur, il profiterait de la stupeur pour réduire l’écart du nombre. Mais finalement, les ombres des deux gardes s’immobilisèrent brusquement, comme appelés par un ordre lointain, ils rebroussèrent chemin et retournèrent précipitamment vers l’entrée de la propriété.

Abaissant son arme, le demi-diable put reprendre son souffle.

Quand soudain, il perçut un sifflement à un mètre de lui. Il tendit l’oreille et sentit qu’on l’appelait depuis les interstices du volet en bois. C’était la voix d’une femme, probablement d’un âge avancé, une lueur de peur au fond de la gorge. Se rapprochant discrètement de la façade du mur, pour ne pas se faire repérer par les deux lointains archers, Volan fit un signe et écouta plus attentivement.


- Psst ! Vous êtes venu nous sauver ?

Le panneau de bois qui fermait l’encadrement de la fenêtre, était solide et massif, ne laissant que très peu d’espace entre les planches. Volan ne pouvait qu’entrevoir deux yeux pâles baignant dans l’obscurité. Il n’y avait aucune source de lumière à l’intérieur.

- Nos maitres sont à l’étage. Ils nous ont jetés ici, reprit la voix tremblotante. Et les bandits ont menacés de nous tuer !

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écrit le : Mercredi 24 Juillet 2019 à 08h41 par Jolicoeur
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Jolicoeur tendait toujours l'oreille. Opportuniste, sa gueule amochée se fendit d'un sourire. Au cas où sa discrétion lui ferait défaut, il se ferait passer pour un émissaire de la Compagnie des Marches Frontalières. Il pourrait ainsi sauver sa peau. Le guerrier se félicita d'avoir poursuivi son écoute. Il avait appris beaucoup, et il saurait utiliser ces informations le moment venu. Si il doutait encore un instant auparavant, à présent la balance penchait fortement en faveur de la monarchie et de l'armée officielle. Ils pouvait frapper un grand coup si Belfroi lui accordait sa confiance. Mais il devait aussi profiter de sa présence au siège de l'Héritage pour glaner le maximum d'informations.
Laissant au gnome le soin de veiller sur le colosse endormi. Le balafré fouina. Hélas ce ne fut que perte de temps, il en avait appris plus en laissant son oreille trainer sur le palier quelques instants qu'en tout ce temps passé en vaines fouilles. Le guerrier se reprit. Si il devait trouver quelque chose quelque part à l'étage, la double porte ouvragée était toute désignée, les autres portes devaient mener à d'autres chambres semblables et sans intérêts.
Sans bruit le guerrier traversa le palier et surprit deux voix inquiètes, d'un mouvement il poussa les portes. Il tomba nez à nez avec un hobereau ridicule et sa donzelle craintive. Le guerrier jubila. Il était clair à présent qu'il tirerait parti de sa chance : le Capitaine Belfroi et son lieutenant court sur pattes venaient bien malgré eux de s'offrir les services d'un fieffé gredin, profiteur notoire. Le nobliaux au cure-dent n'impressionna pas le guerrier qui ne prit même pas la peine de dégainer. Par contre, sa jeune compagne éveilla davantage d'intérêt chez le jeune aventurier et pas uniquement grâce à ses formes.


- Oui, belle dame je fiens fous sortir des pattes de ces truands. Êtes fous seuls à quérir mon secours ? Ou y a-t-il d'autres otafes dans le manoir ? »

Tout en interrogeant la dame d'un ton flatteur (mais bien davantage odieux venant de cette bouche fendue), le guerrier ne se laissa pas distraire, il observa le couple et se résigna. Ils ne pourraient jamais passer par le même chemin. Le nigaud et sa belle se rompraient le cou ou au mieux parviendraient à réveiller le géant. Il fallait ouvrir une voie sûre, c'est alors que Jolicoeur se rappela d'une porte donnant face à la cahute à l'extérieur, leur abri de fortune. Il faudrait traverser le rez-de-chaussée et espérer que les deux hommes avaient bien libérer les lieux... et que d'autres ne stagnaient pas dans les parages.


Si il n'y a personne d'autre à secourir ou juste la domestique croisée par Volan (si ce n'est pas noble, c'est pas important), Jolicoeur dégaine et ouvre la marche vers le rez-de-chaussée et la sortie.


 
 
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écrit le : Lundi 19 Août 2019 à 19h00 par Schninkel
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Jolicœur, Owéor & Volan
Jolicœur
Le franc-tireur avait atteint l’étage et la partie noble du manoir, occupé par un bureau d’apparat, il découvrit un couple de jeunes bourgeois qui le considéra d’un air perplexe. L’intérieur de la salle était paré de soieries et de draperies colorés qui laissait filtrer une lumière avare. Il y avait des murs peints en vert mousse, les fauteuils et les chaises en cuir sombre disposés autour d’un grand bureau en acajou orné d’arabesques dorées. La décoration se distinguait par quelques bibelots de valeur disposés de part et d’autre des meubles rudimentaires. Des étagères de bois étaient plaquées contre une tapisserie qui se décollait par endroits. Sur le mur opposé, l’on pouvait contempler une grande peinture sur toile représentant un vieux seigneur richement vêtu et généreusement décoré de médailles. L’œuvre était signée en bas à droite.

Jolicœur se tenait devant eux, ces chausses et ses bottes maculant de boue l’épais tapis qui recouvrait le sol. A ses narines parvenaient les effluves rances de la détresse de loup mêlé à la sueur d’une longue journée d’effort : sa propre odeur corporelle devenu légèrement incommodante. Mais ce n’était qu’un défaut parmi un physique ingrat et un défaut de locution prononcé. Après avoir bafouillé quelques consignes, observé se lever des sourcils circonspects, le guerrier se sentit plus que jamais intrus dans un riche décor.

Le noble homme, proche de la trentaine, bien bâti, portant des vêtements de bonne qualité et une rapière passé dans un fourreau décoré, était d’une noblesse évidente, en tout cas, membre de la classe supérieur. Il n’était pas particulièrement beau mais son expression était ouverte et amicale.


- Je vous présente dame Geraldi Noëllaume, ma fiancée. Et je me nomme Hirvin de la maison Audovère du Carmathan. Nous sommes extrêmement reconnaissants de votre intervention.

Il prononça ces mots avec une fierté teintée d’humilité.

Dame Geraldi s’avança d’un pas vers son étrange bienfaiteur et décrivit une courte révérence teintée de craintes. Ses traits laissaient deviner une jeunesse certaine à la vivacité de ses gestes et à sa grâce peu affectée. Un rang de perles d’ambre coulait autour de sa fine nuque. Sous le satin crème de sa manche, Jolicœur aperçut plusieurs couches de fines soieries de nuances, allant du fauve à la lavande. Comme sur l’ourlet du bas, la broderie sur la manche représentait des feuilles d’automne et des chrysanthèmes. Une dame fortunée, sans aucun doute, pu apprécier le mercenaire.


- Quel sauvetage magnifique ! C’est très excitant ! Regardez ma douce colombe, notre bienfaiteur nous a ramené de la détresse de loup pour prendre la fuite. Quelle aventure !

- Merveilleux, répondit-elle d’une voix cristalline. Nous allons leur passer sous le nez. Comme dans les contes ! (elle fixait le guerrier de ses grands yeux pâles) Mais il reste le problème des pièges…

- Ces ruffians sont arrivés au petit matin, reprit le noble, peu avant le lever du jour. C’est malin, ils arrivent depuis la vallée, attaquent des caravanes sur la route marchande, puis mettent cap vers l’autre versant de la montagne. Mais la garde est arrivée, et ces bandits ont posé des pièges sur ma propriété ! (il se tourna vers sa fiancée) Enfin, je veux dire Notre propriété, se corrigea-t-il.

- Nous devons retirer ces pièges sans quoi nous ne pourrons pas partir.

Hirvin Audovère acquiesça en se grattant nerveusement le menton d’un air contrarié. Il tourna le visage vers Jolicœur et s’enthousiasma soudainement :

- Je sais ! Prenez mon cor de chasse. Il est à l’étage. Vous y trouverez sans doute du matériel. Puis retirez les pièges ou créez une diversion. Mettez le feu à la grange par exemple. Ces bandits auront ensuite trop à faire pour s’intéresser à nous. Sonnez du cor pour nous prévenir que la voie est libre !

La jeune femme étouffa un éclat de voix, prenant un air surpris, comme victime d’une prise de conscience.

- Ah ! Nous devons aussi sauver nos gens ! (elle attrapa son futur époux afin de l’interpeller) Les pauvres ont tentés de s’interposer, pour nous sauver, mon aimé. (elle tourna le menton vers Jolicœur) Ils sont attachés et enfermés dans une pièce du rez-de-chaussée. Nous ne pouvons pas les abandonner à la merci de ces bandits !

Le couple se retourna de concert vers le guerrier, contemplant sa réaction.

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écrit le : Dimanche 01 Septembre 2019 à 18h57 par Jolicoeur
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Le guerrier éprouvait un sentiment particulier face aux hôtes du manoir, un mélange improbable de mépris et de déférence, le malaise s'installa insidieusement dans son esprit. Jolicoeur était décalé, marginal dans ce cadre richement décoré, mais pas tant par le luxe du bureau que par les manières des Audovère-Noëllaume. Il n'est pas toujours aisé pour un soudard anonyme de percer les secrets de la noblesse Damarienne.

Heureusement, le gaillard balaya le malaise et reprit ses esprits. Comprenant que ces nobliaux ridicules attachaient une importance démesurée et particulièrement inappropriée (surtout dans cette situation) à l'étiquette. Le défiguré ravala son impertinence et se plia du mieux qu'il le put aux usages du couple.


- Fe suis Folicoeur d'Eauprofonde. » Le gaillard plissa les yeux pour se rappeler une conversation engagée quelques heures plus tôt. « Fe travaille pour la Compagnie Frontalière, commissionné par le Baron de Polten et sous l'autorité du Régent de Carmathan. »

Le pauvre garçon, bien mal à l'aise dans son rôle de "personnage civilisé" exécuta un bref signe de tête en guise de réponse au salut de Dame Geraldi. Le malotru ne put s'empêcher de remarquer la richesse de la séduisante et de faire le lien avec le manoir. Quel malheur qu'il n'ait pas eu l'occasion de poursuivre ses explorations de la maison en solitaire ! Qui sait les bijoux et les richesses sur lesquels il eut pu faire main basse ? Mais à présent il était trop tard avec ces deux gosses de riches à secourir, il avait mieux à faire que de fouiner dans la demeure. De plus, il supposait que sauver ces deux là n'était qu'un début dans le rôle qu'il pouvait jouer dans cette guerre. S'il apportait la victoire à Gareth Tueurdedragon, sa richesse dépasserait sans doute celle des Noëllaume et des Audovère réunis !

Enfin, Jolicoeur fut tiré de ses fantasmes cupides par la situation exposée avec un pragmatisme étonnant par le jeune hobereau. Les pièges... nul besoin de les craindre si ils empruntaient le même chemin que celui qui les avait menés tout droit ici. Il faudra sans doute sonder les abords de la porte au rez-de-chaussée, mais il persévéra dans son idée de revenir sur ses pas avec ses protégés. Le plus difficile serait de rester discret avec ces deux nobliaux cranneurs. Et voilà que la donzelle voulait aussi emmener ses gens, une bande de serviteurs apeurés lambinant dans la tranchée des bois était tout ce que Jolicoeur voulait éviter. Éludant la question de la bienveillante suzeraine, le mercenaire accorda davantage d'attention au patricien à la rapière. Il se rappela d'ailleurs aussitôt l'escapade de son compagnon à l'oreille tranchée. S'approchant des draperies du côté sud de la pièce, il écarta d'un pouce la tenture colorée et jeta un coup d'œil discret sur l'extérieur puis se retourna vers Hirvin.

- Vous êtes fin stratège, maître Hirvin. En ce moment même, un de mes hommes allume un feu dans les écuries. » annonça-t-il au comble de l'hypocrisie. Le balafré avait toujours été contre cette idée, mais si il pouvait en tirer le moindre profit autant s'attribuer le mérite de l'entreprise. Il embraya aussitôt. « Fe vais aller feter un coup d'œil à l'étage. Par où puis-fe y accéder ?

- Par contre, ne boufez pas d'ici tant que fe ne suis pas de retour ! Pas question de vous laisser fuir seuls, nous ne serons pas trop de deux guerriers pour braver les embuches qui nous attendent : il y a de nombreux ennemis dans les parages ! Et par dessus tout : pas un mot sur ma présence ici si vos preneurs d'otages pointent leur nez ! N'oubliez point que fe suis votre seule porte de sortie, si fe suis débusqué, tout est perdu. »


 
 
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écrit le : Lundi 02 Septembre 2019 à 21h00 par Schninkel
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Jolicœur
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Le courageux franc-tireur quitta donc ses deux nobliaux afin de rejoindre l’étage supérieur du manoir. Suivant les conseils, il traversa le couloir à pas feutré, contournant la rambarde et l’escalier d’où ils avaient surpris les voix des malfrats. Plus loin, Jolicœur trouva aisément la petite chambre du fond, et en quelques marches, poussant une dernière trappe, il parvint jusqu’au sombre grenier sous la charpente. Ici, la lumière filtrait péniblement à travers trois étroites fenêtres rondes disposées de part et d’autre de la salle. Entre les planches vétustes régnait une odeur de moisissure, et sous la poussière et les toiles d’araignées, se trouvait un ameublement mesquin, très en désordre. Il y avait des liasses d’archives plein les placards, de vieilles cartes de géographie aux couleurs passées, des antiquités parmi lesquelles, occupant une bonne partie de la salle, un gigantesque métier à tisser, une machine archaïque semblant tout droit sorti d’un musée.

Poursuivant son exploration, il aperçut des outils suspendus à leurs crochets, des fourrures, de la corde, un cor en cuivre et des lanternes à huile. De l’équipement de chasse parmi lequel il dénicha une crosse courbée qui attira son attention. C’était une arbalète noire, à levier, faite d’un matériau qui semblait léger et résistant. Il trouva une petite poche de cuir protégeant six carreaux.

Brusquement, au milieu d’habits qui n’avaient jamais vu le jour et d’épées qui ne coupaient plus, un mouvement attira Jolicœur vers l’extérieur du coin de l’œil. A travers l’une des petites fenêtres, il aperçut quelques hommes coiffés de heaumes, certains portants des lances, la plupart arborant une attitude nonchalante. Il y avait ceux qui veillaient à l’entrée de la propriété, et à sa gauche, trois ou quatre d’entre eux qui se regroupaient autour de l’enclos des chevaux. Depuis sa position, il ne voyait qu’un tas de tuiles et de briques, et quelques destriers, en contrebas. C’était la petite étable vers laquelle s’était précipité le petit rodeur nommé Owéor. Mais l’atmosphère paraissait bien trop calme.

On était très loin de l’incendie et du chaos escompté.

Cherchant à en savoir plus, et profitant du point de vue qui dominait le domaine Noëllaume, il se dirigea vers la fenêtre suivante. A travers un petit hublot encrassé par le temps et les intempéries, il vit une seconde structure, la tour de guet où veillaient deux archers bandits. Le bâtiment derrière le manoir, surplombé d’un ancien pigeonnier, se révéla être un grenier à foin. Bien plus propice aux incendies que l’étable où s’était dirigé le Gnome à l’oreille fendue.

Si visiblement Jolicœur ne pouvait pas pleinement compter sur ses compagnons, il était néanmoins parvenu à réaliser ses principaux objectifs. Et tandis que l’après-midi s’entamait paisiblement, infiltré dans l’ombre du grenier d’une ancienne famille noble de Damara, le guerrier semblait avoir toute l’amplitude pour échauder un plan d’action digne de ce nom.

Le plus dur restait sans doute à venir.


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écrit le : Jeudi 05 Septembre 2019 à 13h05 par Jolicoeur
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Le balafré était parvenu sans encombres au grenier poussiéreux. Il était pressé par le temps : au plus tôt il filerait avec les otages, au plus tôt il pourrait briller auprès de Belfroi et coincer la troupe de dissidents. Si elle empruntait un col en pleine nuit et gagnait une carrière, quelle meilleure opportunité auraient-ils pour les piéger comme des lapins au fond de leur terrier ? La compagnie des marches en ressortirai sans trop de pertes et la troupe rebelle serait décimée, il fallait tirer parti du terrain. Et justement, dans le fatras des archives à demi moisie, Jolicoeur découvrit quelques cartes...

Le guerrier fouilla à la hâte dans la paperasse. Ses paluches crasseuses retourna les parchemins et les papiers abimés, s'arrêtant sur quelques plans.


¤ La carrière d'Hozzin... La maison Dalsiel... Noëllaume !? ... Hozzin, Dalsiel, Noëllaume... Foutre de dracoliche, ces bouseux écrivent en runes ! ¤

L'aquafondien comprit bien vite qu'il lui faudrait du temps pour étudier ces cartes et déchiffrer les runes dethek, ses connaissances de la langue naine ne permettaient pas de déceler le sens des mots au premier examen. Il jeta un coup d'œil à la lucarne ronde et aperçut le ciel pâle de l'après-midi. Il se promit d'examiner ces plans avec plus de rigueur dès que le temps lui en serait donné. Sans ménagement, il fourra les cartes dans son havresac.

Poursuivant son exploration des combles, le soudard dégota un équipement de chasse. L'arme de tir paraissait encore utilisable contrairement au reste du bric-à-brac. Le cor de chasse, lui aussi pouvait servir, si les choses se gâtaient en forêt il pourrait appeler la compagnie des marches à la rescousse.

Enfin, le gaillard observa le domaine depuis sa position en surplomb.

¤ Ce demi-portion a du prendre ses jambes à son coup dès qu'il a flairé le danger. Couard de gnome! ¤ maugréa-t-il, désespérant d'apercevoir le chaos promit par Owéor.

En effet, le tout était bien trop calme. Faisant son petit bonhomme de chemin, une stratégie murissait sous la caboche du guerrier : il était passé sans encombres sous le nez des deux guetteurs mais en serait-il de même en traînant la donzelle et son enjôleur à la rapière derrière lui ? Probablement pas. Les tirer comme des lapins était bien trop risqué pour l'épéiste, bien plus adroit à donner des coups d'estocs dans l'ombre d'une ruelle, ils ne pourrait pas occire les deux bandits avec l'adresse d'un véritable archer... Un rictus se peignit sur le visage du balafré. Il avait sous la main de quoi mettre ces deux-là hors d'état de nuire : l'arbalète chargée à vide pointa dans la direction du grenier à foin, tandis que le mercenaire jubilait.

Sans perdre plus de temps, Jolicoeur enduit les carreaux de l'huile des lanternes. Il disposa ses six munitions incendiaires faces à lui sur le rebord arrondis de la lucarne, il y joignit son petit briquet à amadou. Il prit encore le temps d'ajuster son tir avant d'allumer ses projectiles, il n'avait pas droit à l'erreur. Il fallait qu'il boute le feu à la réserve de foin du premier coup.


EDIT :

Tout à coup, une mésange piailla depuis son nid tout proche, sans doute situé sous la corniche. Le tireur s'abaissa avec précipitation. Hors de vue des gardes, la sueur perlait sur son front. L'odeur aigre de la peur embauma le guerrier d'une aura malodorante. Et si il était découvert ?... Que les deux vigies donnaient l'alerte?... Coincé dans ce grenier, il ne pourrait faire face à l'assaut de toute une garnison !

Enrageant devant sa propre lâcheté, le défiguré ravala son plan si parfait. Il se dégonfla et se contenta de récupérer le matériel qu'il jugea utile avant de redescendre vers le refuge du couple Noëllaume-Audovère. Il pris soin de rester silencieux sur le palier, à l'affut du moindre son provenant du rez-de-chaussée. Il ouvrit la porte de la chambre et ordonna :


- Suifez-moi ! Et à partir de maintenant plus aucun bruit ! »

Le gaillard descendit les escaliers armes en main à la recherche de son échappatoire : la porte qu'il avait remarqué depuis la cahute délabrée.


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écrit le : Mercredi 18 Septembre 2019 à 13h45 par Schninkel
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Jolicœur
Le mercenaire au visage entaillé poursuivit son exploration sous la toiture du manoir. Plusieurs lucarnes rondes laissaient entrer le soleil, et dessinaient des trajectoires sur le sol, faisant danser dans sa brillance jaune des grains de poussière, telles des fées dragée. A l’extérieur, quelques nuages blancs de beau temps planaient dans le ciel. Après quelques instants de réflexion, il décida de rebrousser chemin afin de rejoindre les étages inférieurs et le bureau où patientaient les deux nobles otages. Ainsi, Jolicœur circula entre les malles de vieux vêtements, d’armoires et de meubles anciens, pour atteindre le petit escalier, toujours à pas feutrés sur un plancher grinçant.

A son passage, à travers la rambarde boisée qui menait à l'escalier, il entendit de nouveau des bruissements en provenance du rez-de-chaussée. Une porte claqua, des bruits de bottes puis des éclats de voix :


- Monseigneur, appela-t-on d’une voix hésitante. Nous avons un intrus à l’extérieur. Un lutin vient d’essayer de mettre le feu à la croupe de votre jument !
- Que dis-tu ? répondit on. C’était la voix rauque qui avait tenu une conversation plus tôt.
- Nous l’avons isolé dans l’écurie, près de l’enclos. Vous devriez y prêter attention avant qu’Alexei ne l’écorche vif.
- Bien, allons-y.

De nouveaux mouvements firent grincer les lattes du parquet, et une porte claqua après le passage de quelques bottes. Par tous les dieux, c’était probablement le signe que le mercenaire attendait.

Finalement, le Gnome avait sans doute réussi à créer un semblant de diversion. Fusse au péril de sa propre vie. Mais désormais, la maison était vide, ou tout du moins, légèrement moins fréquenté. Jolicœur jugea que le moment était venu. Il poursuivit son manège et rejoignit le bureau du couple en tonnant quelques consignes.


***


Ainsi, sous un grand lustre qui cascadait depuis le plafond, Jolicœur se mit à descendre le grand escalier pour rejoindre le rez-de-chaussée, avec la ferme intention d’extraire tout ce petit monde du péril qui les menaçait. Derrière lui, le jeune noble tenait la main de sa belle, progressant silencieusement dans de grandes salles boisées, aux murs couverts de tableaux. Les pièces étaient grandes, et malgré l’ancienneté de ses meubles, le ménage avait été fait pour mieux convenir au confort des propriétaires. Les meubles brillaient comme s’ils venaient d’être astiqués. Partout régnait une délicieuse odeur de pin et d’encaustique. Quelques ornements de marbres et dorures.

Tous les trois laissèrent rapidement le hall dans un silence glacial. Jolicœur dut rapidement se fier aux conseils de ser Audovère et de dame Noëllaume, qui connaissaient bien mieux les lieux.

Ils se retrouvèrent ensuite dans un spacieux salon, environnés de tout le luxe dont l’Aquafondien avait pu rêver toute son enfance. La plus parfaite teinte de rose couvrait les murs. On aurait dit que revoir les maîtres de la demeure les faisait rougir de plaisir. Le dallage immaculé scintillait tel un miroir. Une grande table meublait le centre de la salle.


- Cette porte mène aux cuisines, murmura le noble en désignant le fond du salon. Et au cellier où sont enfermés nos gens.

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écrit le : Vendredi 20 Septembre 2019 à 23h43 par Kerlomar
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Volan attendant sous son mûrier avait eu la surprise de voir cette femme apparaître soudainement et faillit lui mettre un coup de trident bien mérité. Cependant, il restait à retirer le panneau de bois pour cela. La question de la femme fit hausser des épaules le tieffelin qui n'était pas là pour sauver qui que ce soit, du moins de lui-même. Cependant, sa mission en ces lieux ressemblait fortement à un sauvetage aussi décida t-il de faire quelque chose en ce sens. Regardant de nouveau au coin de l'arbre et du mur pour s'assurer que rien ni personne ne venait dans sa direction, il regarda exactement comment était composé le panneau de bois, comment il était rattaché au reste de la structure et ce qu'il pouvait faire afin de l'ouvrir de son côté. Il voulait une solution à la fois rapide et un minimum discrète. Se retrouver en plein territoire ennemi à faire l'idiot tout en étant bruyant n'était pas le meilleur moyen de rester en vie. Cependant, la solution lui semblait unique, aussi haussa t-il de nouveau les épaules.

- En effet, je suis ici pour vous sauver. Combien êtes vous exactement là-dedans. Reculez vous un petit peu, je vais essayer d'ouvrir ce panneau pour que vous puissiez sortir.

Volan se décida à utiliser son trident comme levier et lui-même comme contrepoids pour ouvrir le panneau de bois à l'ancienne. L'intérêt était que son trident, magique, serait plus résistant. Et si jamais quelqu'un arrivait pour l'attaquer, il bénéficiait toujours de son épée courte à sa ceinture. Insérant du mieux qu'il pouvait la tête de son arme dans l'interstice, Volan commença à forcer le panneau de bois.

Insère au plus la partie métallique du trident dans l'interstice la plus large et et essaie de l'ouvrir par la force en étant le plus discret possible. Si ça possible d'être discret, essaie d'être rapide et efficace.



Un homme ne se juge pas sur son apparence, mais sur ses choix et sur ses actes.

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Fiche de Volan Dante

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Le Bien et le Mal n'existent pas, il n'y a que le Pouvoir et ceux qui sont trop faible pour le saisir !
 
 
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