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Chapitre III : La quête de l'Opale, Chapitre III : La quête de l'Opale
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Frère Tigre
Aucune chambre
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Le barde se releva sur ses coude rapidement, ne sachant trop ou il était. Puis, aussitôt il sentit un tiraillement sur sa poitrine, en y mettant sa main, il constata l'œuvre d'une médecine indigène particulière mais qui semblait efficace... Sa peau, bien que rougit ne semblait plus laisser transparaître ses organes. Était-il guérit? Et Hermine?
Il se retourna pour prendre état des lieux... Des enfants l'épiaient, assit sur un crocodile tout près de lui. Hermine était assise sur un second lit de fortune et prenait une lampée de ce qui semblait être du vin. La gorge sèche, le barde oublia les politesses et tendu la main pour qu'elle lui passe la bouteille après s'être elle même mouillé le gosier.
Sahadeva entra au même moment pour s'enquérir de leur état. Après avoir bu, le barde s'essuya la bouche du revers de la main.
- Je vais bien merci, que s'est-il passé? Tout était si tendu... Pourquoi nous ont-ils guérit alors? Que leur as-tu dit? Combien de temps avons-nous perdu?
Le nordique avisa son équipement, un peu confus, il regarda rapidement que tout était en ordre. Il ne se sentait pas tout à fait en état mais c'était beaucoup mieux que lorsqu'il avait rejoint le camp des Hommes-Lézard, si faible, il n'avait pas dit un mot avant de s'évanouir. Sa mémoire de la situation était pourtant juste, bien que les aventuriers croyaient avoir fait amende honorable en nettoyant la plage d'une créature millénaire au dessein malfaisant, les Hommes-Lézard n'avaient pas oublié qu'ils avaient tués...
¤ Je savais bien qu'on aurait du les tuer tous... Personne aurait pu nous le remettre sur le dos... La situation ici ne peut s'améliorer si nous en sommes les acteurs. Trop s'est joué depuis la mort de Shukak, les relations entre les Hommes-Lézard et les humains ne se rétabliront pas avec de belles paroles... Je n'y peux rien moi-même ¤
Ils avaient agit selon ce qu'ils croyaient être juste en épargnant l'un des leurs qui vivait désormais dans une rage de vengeance constante, envenimant ainsi toute tentative de rapprochement avec la tribu. Le groupe ne devait pas trainer ici, qui sait si le chef pourrait retenir longtemps les ardeurs des guerriers. Le barde reprit tout bas :
- Nous devons quitter rapidement... J'ai l'impression qu'on voudra venger la mort des leurs... Ils ont été contenu pour le moment mais ne leur donnons pas davantage d'opportunité.
Hermine avait quitté la hutte, le barde s'habilla et prit son matériel avec l'intention de la rejoindre.
La vie est tout comme un scintillant diamant... De cette façon dont il brille lorsqu'on le polit bien.Vieltal 'Vuurdan
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Maquar
Chambre 2
2 gemmes
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Sahadeva avait rapidement constaté que son interlocuteur avait recouvré ses esprits et sa vigueur habituelle : en un mot, Vieltal semblait tout aussi guéri qu'Hermine. Le Maquar avait répondu à son interrogation :
- L'accueil qui nous était réservé ne fut pas très chaleureux mais ils semblaient craindre que votre mal ne contamine leur territoire de chasse. Toujours est-il que vous semblez guéris...
Il avait tu l'étrange rituel des hommes-lézards, ce n'était ni le moment ni le lieu d'en parler. Le barde s'était alors relevé. Le Maquar avait esquissé un geste pour l'aider mais il s'était ravisé en constant que Vieltal se débrouillait désormais parfaitement tout seul. Commentant son désir de départ, le guerrier d'Estagund ajouta :
- Oui, tu as raison : partons aussi vite que possible. Nous n'avons que trop tardé dans ce marécage et Florian nous attend déjà depuis un bon moment.
Ce disant, il l'accompagna hors de la hutte, en quête d'Hermine et de leur guide.
Fiche de Sahadeva« Lutte contre ce qui est contraire à l’Adama »Autres PJ : Metzli Arnesen, Daphnis Autres PNJ : Ahuizotl, Circé, Galahad de Montléri, Reïlo Blanche Flamme
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Maître des Exilés
Chambre 29
1 gemme
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La compréhension par la guerrière de la situation était assez juste. L’explication de la vision des Hommes-Lézards par le Shaman avait posé les jalons nécessaires à mieux les comprendre et même si d’aucun ne prendrait de risque pour venir en aide aux aventuriers, la plupart avait compris qu’ils faisaient pour un mieux et qu’ils étaient désolé de la situation. Que ce soit partagé ou pas. Le partage de ses rations, le don de son jeu de cartes aux enfants étaient de bonnes idées en soit. Un des enfants ouvrit des yeux ronds quand il la vit jeter son morceau de lard, il l’aurait visiblement apprécié également.
Ses deux compagnons étaient plus prudents, plus distants avec ce peuple en souffrance qui n’était probablement pas prêt à les accueillir vraiment. Les soins qu’ils avaient reçu étaient une chance énorme, il valait mieux ne pas tirer plus sur la corde et en rester là. Vieltal se sentait impuissant, Sahadeva insulté et incompris, il était temps pour eux de quitter les lieux.
Le résumé du Maquar n’avait d’ailleurs rien de rassurant : ils avaient été soignés pour éviter qu’ils ne soient un foyer de contamination, pas par altruisme ou bonté d’âme.
Chirnikki émit un sifflement étrange quand Hermine le rejoint pour lui expliquer sa volonté de poursuivre celui qui avait peut-être volé leurs oeufs. Ses yeux s’agrandirent, comme soucieux que quelqu’un d’autre ait entendu. Il n’était pas sorti de l’abri mais se tenait dans un coin, à côté de la sortie. - Braz’ah As’Hyars parle trop, et accorde trop de confiance aux humains. La moitié de la tribu tuerait tous les humains à vue s’ils avaient le moindre doute qu’un des tiens est coupable de la disparition de nos œufs. Sa tâche est de guetter, pas de colporter le malheur. Rejoins l’autre humain et quittez les lieux au plus vite ! Quand ils se retrouvèrent tous dehors, un nuage se leva du visage de Florian qui les avait attendu sous la surveillance de guerrier peu amènes. Eux n’avaient rien vu de ce qui s’était passé à l’intérieur, leur réserve vis-à-vis des humains n’avait pas changé d’un pas. Le guetteur n’était pas fier non plus, tous n’appréciaient pas que des étrangers aient été conduits jusqu’au cœur de leur village –quand bien même ils seraient bien incapables de le retrouver sans l’aide d’un d’eux. Il acquiesça à la requête d’Hermine, Florian leur montra, d’un sourire timide, qu’il était heureux de les revoir vivants, et sans un mot de plus, ils quittèrent les lieux, retournant dans le dédale marécageux.
" Par delà les brumes "
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Maquar
Chambre 2
2 gemmes
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Sahadeva avait salué Florian en remontant sur la barge : il lui avait ensuite signifié que tout était rentré dans l’ordre et que l’expédition pouvait regagner le Fort de la Dague. Tandis que la barge prenait le chemin du retour, le Maquar avait pris la parole d’un ton calme mais grave:
- Pendant que vous récupériez du traitement qu’ils vous ont administré, j’ai eu le temps de réfléchir sur notre expédition, sur l’aboleth et sur ces maudits coffres. Vieltal et moi avons été chargés de les ramener au clergé d’Umberlie, c’était aussi ce que voulait l’aboleth et je ne vous cache pas que cela m’inquiète beaucoup…
Un instant pensif, le natif d'Estagund prit le temps de choisir ses mots :
- Je suis assez mal à l'aise car j'ai signé un contrat, m'engageant à les ramener aux dévots de la Reine Garce. Je me suis lié par un contrat. Cependant, mon objectif était surtout d'éviter un grand chaos dans la région car les coffres semblaient liés d'une manière ou d'une autre à ces pièces maudites poussant les gens à se noyer... J'ai l'impression qu'en remettant tels quels les coffres au clergé d'Umberlie nous contribuerons aux plans de l'aboleth, ce qui ne pourrait être bon pour la stabilité d'Eauprofonde.
Il marqua une nouvelle pause avant de conclure :
- Je ne dis pas qu'il ne faut pas les leur remettre mais je pense qu'il faudrait s'assurer de leur contenu. Je n'ai aucune connaissance en matière de magie, c'est plutôt votre domaine... Pensez-vous pouvoir les ouvrir sans danger? Ou devrions-nous chercher un spécialiste plus expérimenté ?
Fiche de Sahadeva« Lutte contre ce qui est contraire à l’Adama »Autres PJ : Metzli Arnesen, Daphnis Autres PNJ : Ahuizotl, Circé, Galahad de Montléri, Reïlo Blanche Flamme
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Soeur des Marches
Chambre 14
Aucune gemme
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ne fois le campement des humanoïdes derrière eux, Hermine était restée assise de longs moments à l'arrière de la barge. Elle inspirait, expirait, inspirait, expirait ... En cet instant, même l'air marécageux, empreint de vase, d'odeurs de décomposition et autres relents nausébabonds, lui semblait un délice qu'elle prit le temps de savourer dans ses poumons. On ne sait jamais le bonheur qu'on a jusqu'à ce qu'on l'ait perdu. Et, même si c'est difficile au début, quel plaisir de retrouver ce qu'on croyait devenu impossible à atteindre !
Les mots du Durpari la ramenèrent au présent.- Pauvяe de toi, Sahadeva ! Tu m'as l'aiя de яegяetteя d'avoiя signé ce contяat ... , répondit-elle en le regardant, l'œil pétillant, mais pas moqueur. « Peut-êtяe auяais-tu pu laisseя quelqu'un avec moins de scяupules que toi signeя à ta place, ou te яendяe compte que l'écяit des mauvais hommes n'a aucune valeuя devant la moяale des hommes de bien, ou encoяe que le meilleuя moyen de ne pas яompяe une pяomesse, c'est de ne pas en faiяe ... » La guerrière ouvrit les paumes, impuissante. Ça n'était pas elle qui avait signé ce contrat, et elle n'était pas le Maquar. Elle espérait que celui-ci ne prendrait pas mal son résumé, car celui-ci n'était en rien une aggression. « Cependant, яefaiяe le passé ne seяt à яien. Essayons de dénoueя cette affaiяe -caя oui, je peux t'aideя. Ou du moins, essayeя ... » Avec un soupir, la jeune femme se pencha et tendit sa main gantée vers le coffret le plus accessible du tas qu'elle avait assemblé à l'arrière de la barge. Elle joua un instant avec le contenant, le soupesant sur sa main, faisant entendre le bruit de quincaillerie des pièces qu'il contenait. Puis elle ferma les yeux et, tandis que Biscotte prenait naturellement position sur son épaule gauche avant de se raidir, fit quelques passes de sa main libre au dessus du coffret. Hermine lance Détection de la magie. Hermine utilise ses compétences.
- Ces coffяets ... , commença-t'elle d'une voix devenue légèrement éthérée, ... sont enchantés. Les manipuleя ne semble pas dangeяeux. Leuя magie semble agir suя leuя contenu, pas suя eux mêmes ou suя un éventuel voleuя. Et en paяlant du contenu ... Du pouce, Sirène fit sauter le couvercle, qui n'était pas verrouillé. Puis, sortant un jambe se sa jupe fendue, elle tira de sa botte la dague de Vieltal, qu'elle avait récupérée dans l'Opale dans l'intention de lui rendre. Celle-ci avait déjà tué un aboleth ; son rôle dans cette quête n'était pas fini. Après avoir quelques instants étudié le reflet des pièces d'argent dans la lame d'acier, elle entreprit de fouiller et de brasser les pièces, écoutant leur tintement, étudiant leur poids. Elle s'arrêtait de temps à autre pour, de la lame, faire jaillir l'une ou l'autre pièce hors du coffret, étudier leur réaction, leur porter quelque coups de la dague, observer les égratignures qu'elle causait, avant de refaire sauter l'objet dans le coffret d'un coup de levier bien placé.- Ces pièces ont elles-mêmes été altéяées par magie. Pouя êtяe plus pяécis, paя un pяatiquant de l'école d'enchantement, яelativement puissant -plus puissant que moi, en tout cas. Sirène fit une moue de dégoût. Elle n'aimait visiblement pas ce qu'elle voyait. « Le but de cette soяcelleяie est assez complexe : tout d'aboяd, la pièce veut vous chaяmeя, vous faiяe la possédeя. Puis, elle souffle le chaud et le fяoid, et vous coerce pouя que vous la jetiez à l'eau, comme une paяodie d'offяande. Enfin, apяès quelques temps, elle fait en soяte que vous la яejoigniez dans les flots -pouя toujouяs. Sale petite gaяce manipulatяice ! » ,conclut-elle entre ses dents, en crachant sur sa droite.
Bien qu'Umberlie n'était pas la déesse la plus attentionnée envers ses ouailles, il était étonnant qu'une offrande lui censée lui être dédiée entraîne aussi directement ses croyants vers la mort. Il était encore plus étonant que Meritid Archneie, le haut Prêtre de la Reine Garce, ait commandé une pleine cargaison de ces pièces, étant donné la prévisible perte de confiance envers son culte que leurs effets entraineraient inévitablement de la part de ses fidèles. Archneie avait-il vraiment commandé ces coffrets, ou était-ce une tentative de coup monté menée par un concurrent -ou un disciple- jaloux ? Archneie cherchait-il simplement à les récupérer pour éviter, ou repousser à plus tard, une vague de suicides qui lui serait imputés ? Si oui, comment en avait-il connaissance ? L'aboleth lui avait-il servi d'informateur ? En échange de quoi ? Comment cet apparent coup monté s'inscrivait-il dans les drames de plus grande ampleur qui agitaient la Côte des Épées, tels que les inondations et la recrudescence de monstres marins qui affectaient, entre autres, la tribu des Griffes Blanches ? Peut-être le haut prêtre était-il lui-même un transfuge d'une autre religion, se servant d'Umberlie comme d'une couverture pour des méfaits encore moins avouables ? Et puis ce patronyme, "Archnei" ... il faisait décidément écho en la jeune femme, qui l'associait à toute une imagerie de profondeurs souterraines, d'elfes noirs et de déesse ... arachnéenne.
Mais tout cela n'étaient que des supputations. Il restait encore dix coffrets à analyser. Posant le premier à coté d'elle, afin qu'il ne menace aucun de ses quatre compagnons, elle s'empara d'un second à qui elle infligea le même traitement.- Voyons si le contenu des autяes coffяets est semblable. Peut-êtяe que l'un d'eux contient une lettяe ou un autяe indice nous donnant plus d'infoяmations. Яecheяchons aussi un double fond, desfois que ... Quand on auяa teяminé, si vous voulez, je me saisiяai l'une ou l'autяe de ces pièces. On est en plein milieu du maяais, яelativement loin de la meя, avec une hauteuя d'eau me яendant difficile de me noyeя ... Et puis, je sais un peu nageя, et je яésiste bien au fяoid ... On n'auяa qu'à testeя, cela peяmettяa d'étudieя la duяée et l'intensité de cette malédiction. Et aussi, si elle dispaяait des pièces après qu'elle se soit déclenchée ... C'est яisqué, mais au bout d'un moment, si vous voulez avanceя ... Sirène marqua soudain un temps d'arrêt. Comme en proie à ses réflexion, elle considéra ses compagnons en pointant la dague qu'elle tenait vers eux, en roulant des yeux, un vague sourire aux lèvres :- Vu qu'on passe par le Foяt, si vous voulez, je peux aussi vous fondяe tout ça en lingots. Sahadeva, est-ce que les teяmes de ton contяat t'y autoяisent ? Officiellement, tu яamènes les coffяets, et la même valeuя monétaiяe qu'elle contiennent -tu ne déяobes яien, je te fais même l'aяtisanat gяatos. Et puis, vous n'auяez qu'à diяe que c'était juste plus facile pouя vous, яappoяt au tяanspoяt à tяaveяs les maяais, 'voyez ? Avec ces coffяets même pas veяяouillés qui n'aяяêtaient pas de s'ouvяiя ... Officieusement, ça pouяяait яendяe cette mauvaise magie ineяte et nous épaяgneя tout un tas de cas de conscience ... Alternativement, la jeune femme se dit que, plutôt que des lingots, elle pourrait aussi bien refondre ces pièces ... en d'autres pièces identiques ! Encore lui faudrait-il trouver le matériel nécessaire à les frapper du sceau d'Umberlie -connaissait-elle au Gué de la Dague un marchand, ou peut-être un receleur, capable de lui fournir cela ? Légalement, ça ne devrait pas poser de problèmes, puisqu'il ne s'agissait pas de faire de la fausse monnaie, mais simplement de l'artisanat religieux ... Et la magie des pièces ne résisterait probablement pas à une destruction suivie d'une reconstruction dans la chaleur de la forge d'une artisane doublement qualifiée en travail du métal et en magie !
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Frère Tigre
Aucune chambre
Aucune gemme
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Le barde observait Hermine manipuler les pièces. Elle leur confirma presque exactement ce qu'ils savaient à propos du contenu des coffrets. Hochant gravement la tête, le nordique entreprit de manger un peu. Fouillant dans son sac, il en sorti des noix et des fruits séchés. Mâcher activerait peut-être son cerveau, toujours engourdit des derniers événements.
- J'aime l'idée de refrapper les pièces mais même si je ne doute pas de ton talent, à la quantité, ça risque d'être long non? En plus, il faudra les réenchanter, ou au moins laisser paraître qu'ils le sont toujours... J'ai l'impression qu'on nous attendra à Eauprofonde et que les montagnes d'or prévu dans notre contrat seront remplacés par des dagues dans le dos.
Avalant une autre poignée de noix, le barde lissa sa petite barbe hirsute, il ne l'avait pas rasé depuis le début de l'aventure.
- Je pourrai peut-être leur raconter des trucs pour que ça passe mais au final il faut que notre plan soit solide quand on entre en ville. Ce qui se trame là-bas est beaucoup plus gros qu'on ne le croyait. Si les pièces jouent un rôle essentiel, on les attendra de pied ferme et on hésitera pas à nous liquider pour les récupérer.
Vieltal grouilla, tenta de trouver une position plus confortable et engouffra d'autres noix.
- L'idée me plait de les refondre... Il faut faire un test avec une pièce et voir le résultat, si ce n'est pas trop chronophage et qu'on y voit que du feu sur une vraie, on aura une longueur d'avance si quelqu'un s'avise de nous les ravir.
Ils avaient déjà réfléchis à savoir pourquoi les pièces existaient pour quelles étranges machinations avaient-elles été crées? S'ils ne pouvaient répondre à cette question avant de revenir à Eauprofonde, ils se doutaient tous que ces pièces cachaient un sombre dessein. S'en débarrasser pour les remplacer par une contrefaçon ne le choquait pas du tout.
La vie est tout comme un scintillant diamant... De cette façon dont il brille lorsqu'on le polit bien.Vieltal 'Vuurdan
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Maître des Exilés
Chambre 29
1 gemme
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Sahadeva avait toutes les raisons du monde de douter du bienfondé de leur entreprise. Il lui manquait une perspective, la certitude qu’avoir croisé la route de l’Aboleth et avoir mis un terme à une véritable menace sur la région contrebalançait l’accord sur ce contrat plus que discutable. Ou que ça l’a rendait acceptable. Les concepts de l’Adama étaient décidément bien plus complexes que leur apparente simplicité.
Son résumé par contre était clair et limpide : remettre les coffrets au clergé d’Umberlie serait jouer le jeu du monstre qu’ils avaient occis, réduisant d’autant l’intérêt de l’avoir détruit. S’ils contenaient bien les pièces poussant les Aquafondais à la noyade, il ne fallait surtout pas qu’ils les apportent au Grand Prêtre –ou à leur intermédiaire.
Les pensées de Sirène se perdaient dans la recherche d’une explication logique et se trouvait face à un mur : pourquoi la Reine Garce, ou son Grand-Prêtre pousserait-elle ses ouailles à se tuer ? Ou bien n’était-il pas ce qu’il prétendait être ? Le paiement était loin d’être négligeable, leurs intermédiaires l’avait justifié par le fait que peu étaient d’accord de répondre à une requête du porte-parole de la Reine Garce. Couplé à l’obligation morale de Sahadeva de mener son contrat à bien, le subterfuge d’Hermine se présentait comme une aubaine, Vieltal l’avait bien compris, mais il soulignait aussi que certains détails méritaient d’être discutés pour être sûr de faire illusion.
Pour le reste, ils nageaient dans un océan de suppositions à leur faire tourner la tête.
Les manipulations d’Hermine firent apparaitre les pièces de cuivre, douze pièce si larges qu’elles valaient certainement, en métal, dix fois leur prix. La qualité des pièces était exceptionnelle, elles brillaient comme si elles venaient d’être coulées, les coffrets les avaient parfaitement protégées de l’oxydation verdâtre habituelle à laquelle on aurait pu s’attendre. De chaque côté, on retrouvait les deux vagues du symbole sacré d’Umberlee stylisée d’une symétrie presque dérangeante. L’expérience d’Hermine à la forge lui permettait de se rendre compte que les pièces n’était pas seulement belles, elles étaient parfaites ! L’original pour peu que les autres en soient la copie était une véritable oeuvre d’orfèvre. Et de magie. Mais le cuivre restait du cuivre et de la dague de Vieltal, elle parvint à créer une griffe infime, son idée de les faire fondre pour en détruire la magie était probablement bonne et trop basique pour être crainte par celui qui les avait conçue dans un tout autre but.
Chaque coffret était parfaitement identique. Douze pièces, d’une facture parfaite, brillantes.
En voyant les pièces, Sahadeva et Vieltal se souvinrent de leur précédente vision d’une pièce semblable, quand Azur’ael l’avait montrée au « Chevalier Chuchoteur » et qu’il leur avait partagé toute sa compréhension de la situation. « A qui profite la situation ? De nombreux conflits ne peuvent être compris par ce biais mais je pense qu’il s’agit ici d’une approche sensée, considérant le contexte actuel. Les fêtes de la fin de mois sont une occasion trop belle pour le grand prêtre pour mettre son culte en avant, pas l’inverse, pas après avoir investi dans la création de la Queenspire. S’il est prêt à payer pour récupérer cette cargaison qui lui cause préjudice, c’est peut-être pour mettre un terme au risque d’être montré du doigt. » Il laissait sous-entendre qu’associer tous les éléments étaient peut-être une erreur. Le Grand-Prêtre pourrait payer cher pour obtenir la cargaison en prenant conscience de ce qu’elle représentait comme risque pour son culte, pour éviter qu’elle ne lui nuise. C’était un homme puissant, qui avait misé beaucoup en se lançant dans la création du plus grand temple jamais construit à sa déesse. Cette interprétation était très cohérente avec les réflexions des uns et des autres qu’il n’y avait aucun sens de mener des suivants au suicide. Quant à savoir à qui profitait la situation, la liste était plus longue que le bras :« - Quant à savoir qui pourrait souhaiter du mal à ce culte tant décrié, vous trouveriez autant de détracteurs d’un côté que de l’autre de l’axe de l’ordre, du chaos, du bien ou du mal. Si la mort de cinq pauvres erres permet d’éviter une situation qui pourrait en tuer cent, est-ce un mal ? Combien voient d’un mauvais œil qu’une organisation prenne l’ampleur qu’à atteint le culte avec la construction du plus grand temple de la cité ? Le discrédit d’un homme fort permettrait-il à un autre de prendre sa place et de monter, sans scrupule, dans la hiérarchie par l’élimination d’un homme trop puissant pour lui ? La liste est longue … tout le monde pourrait être coupable des Seigneurs Masqués à l’une des guildes de la cité en passant par les Ménestrels. Je pense que vous ne pourrez en savoir plus sans trouver cette cargaison –si les deux éléments sont bel et bien liés. » Quand Hermine se saisit de la pièce enchantée à main nue, elle ne sentit absolument rien de particulier, aucune répulsion ou impression d'être manipulée. Elle ne se rendit compte de la puissance de son enchantement qu'alors qu'une idée se formait dans son esprit, comme une graine qui germe, assez lentement que pour que personne ne la voit.
Elle se dit qu'avec tout ce qu'ils avaient traversé comme chance et malchance, il était légitime de remercier la Reine Garce de lui avoir permis de respirer sous l'eau, de ne pas s'y noyer, d'avoir survécu à l'Aboleth. Avec tout ce qui les attendait encore, s'attirer ses bonnes grâces ne serait pas un luxe dont on se défait volontairement. Au moment de formuler cette idée à ses compagnons, elle prit conscience qu'elle n'avait aucun sens et re-déposa la pièce dans sa boite en pleine connaissance de sa première approche.Concentré sur la navigation, Florian avait porté peu d’intérêt à cette histoire de coffrets qui ne le concernait en rien. Les dernières révélations de Braz’, par contre, lui trottaient dans la tête. Il connaissait très bien le suspect.- Dites, je connais assez bien Erik, je ne serais pas objectif en vous en parlant, la plupart de nos missions se ressemblent très fort si bien que j'ai tout intérêt à ce que ça marche moins pour lui. Pour ce qui est du vol des oeufs ... vous savez, il connait les lieux aussi bien que moi, avec moins de scrupule, mais il est loin d’être stupide et personne ne le laisserait faire quelque chose de semblable dans la ville. Par contre, il se rend régulièrement dans le hameau voisin, la Colline de Gillian. Si vous voulez, je rentre au fort mener l'enquête de mon côté et vous allez au hameau voisin faire pareil. Lancers... Hermine - Jet de volonté : 16(d20) +5(base) +2(SAG) +2(DON) +1(MAG) = 26
" Par delà les brumes "
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Maquar
Chambre 2
2 gemmes
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Assis dans la barge, Sahadeva était resté silencieux un long moment. A ses propres doutes vinrent s'ajouter les craintes de Vieltal, l'audacieuse proposition d'Hermine et les commentaires de Florian concernant l'affaire du vol d’œufs, sans même parler de souvenirs de conversations passées avec Azur'ael et Celestia. La situation était complexe, trop complexe pour un simple Maquar, qui plus est isolé dans une région qu'il découvrait jour après jour.
¤ Regretter? Oui, Hermine, peut-être qu'une partie de moi regrette d'avoir signer ce contrat qui me lie à des individus dont les intentions semblent contraires à mes valeurs. Mais sans ce contrat, l'expédition n'aurait pu être montée, l'aboleth et les pièces maudites menaceraient toujours la région d'Eauprofonde. Tout choix peut avoir à la fois de bonnes et de mauvaises conséquences... ¤
Sur cette pensée philosophique (ou fataliste), le natif d'Estagund entreprit de mettre un peu d'ordre dans ses idées. Ses compagnons de route faisaient preuve d'initiative et de plus d'imagination que lui, ce n'était pas pour lui déplaire. Il commença par répondre à leur guide :
- Merci de ta proposition, Florian. Cela nous sera d'une aide précieuse, tu connais mieux que nous la région et la sensibilité de chacun de ses habitants. Mieux vaut mettre fin à des agissements qui menacent l'équilibre et la stabilité des communautés et toute aide sera la bienvenue, si les actes d'Erik sont avérés...
Son regard se porta sur les flots et il prit un nouveau moment de réflexion avant de déclarer à ses deux compagnons :
- Ta solution me semble juste, Hermine. Rendons les pièces, nous ne volerons ni la cargaison du navire, ni l'argent qu'on nous a prêté pour mener à bien la mission. Mais détruisons la menace qu'elles pourraient engendrer, ce serait folie que de servir les desseins de l'aboleth et de laisser ces pièces faire de nouvelles victimes...
Sahadeva fixa Vieltal, puis Hermine, puis il ajouta :
- Nous ne respecterons sans doute pas au pied de la lettre tous les termes du contrat, fort vague, et cela me dérange quelque peu mais moins que de laisser ces pièces circuler dans une grande ville et faire mourir des innocents. Je me suis avant tout engagé dans cette mission pour protéger Azur'ael, qui n'en a plus besoin, et pour empêcher le chaos de se répandre. Serons-nous trahis à notre retour à Eauprofonde? Je n'en sais rien. Vous connaissez mieux que moi les pratiques des gens de la région mais la perfidie existe aussi en Estagund et rien n'est impossible... Il est même probable que nos "employeurs" aient su beaucoup plus de choses sur cette cargaison qu'ils n'ont bien voulu nous le dire.
D'un ton résolu, il déclara finalement en caressant le pommeau de Nakula :
- Mais s'ils veulent nous éliminer, ils trouveront à qui parler. Nous ne sommes plus les mêmes que lorsque nous sommes partis d'Eauprofonde. J'ai beaucoup appris au cours de ces derniers jours, beaucoup réfléchi aussi, et je sens mon corps et mon esprit plus aiguisés que jamais...
Le Maquar inclina légèrement sa tête pour marquer la fin de son discours. Décidément, mis en confiance, le guerrier taciturne commençait à devenir bavard...
Fiche de Sahadeva« Lutte contre ce qui est contraire à l’Adama »Autres PJ : Metzli Arnesen, Daphnis Autres PNJ : Ahuizotl, Circé, Galahad de Montléri, Reïlo Blanche Flamme
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Soeur des Marches
Chambre 14
Aucune gemme
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onfiance. Quel beau mot ... Confiance en soi, confiance en ses amis, confiance que les torts seront redressés, confiance en l'avenir.
Tout comme le Durpari, Hermine avait été endurcie par les récentes épreuves que le trio avait traversées. Même si elle l'avait exprimée avec maladresse, sa reconnaissance envers les Hommes-Lézards était réelle, et elle leur avait donné sa parole qu'elle ferait son possible pour les aider. Contrairement au Maquar peut-être, ça n'était pas son honneur qui la liait, mais la sensation de vouloir faire quelque chose de bien. Et c'est cette volonté qui l'avait fait se séparer temporairement de Sahadeva et de Vieltal pour raccompagner Florian au Gué de la Dague.
En chemin, elle avait tenté d'en apprendre davantage de la part de leur guide sur celui qui, apparemment, était leur ennemi : Érik. Elle-même avait déjà croisé cet homme charismatique, aux yeux bleu azur, aux aux cheveux courts et à la barbe parfaitement taillée. Elle se souvenait de son aura menaçante, encore renforcée par le chien-loup au pelage noir et argent qui l'accompagnait en toute circonstance. Mais il lui fallait en apprendre le plus possible, le plus discrètement possible, sur les habitudes de l'homme : son emploi du temps, ses techniques de combat, ses amis, son passé ... autant qu'elle le pouvait, car Hermine n'était pas femme à se battre dans le brouillard.
De retour au Fort, elle tâta de l'ambiance : les lieux étaient-ils tels qu'elle les avait laissé ? Sa première préoccupation fut pour ses deux amis : ceux-ci étaient-ils, comme ils avaient pu le craindre, recherchés pour association de malfaiteurs ? Leur ancien compagnon, Tùrambar, avait en effet commis une aggression. Celle-ci avait pu faire tache d'huile, et Sirène devait s'assurer que cette affaire ne les gênerait pas.
Ensuite, le visage dissimulé sous le capuchon de sa cape, elle alla se réchauffer à la taverne de Dame Chance. Tout en tentant de se faire discrète, elle ne put résister à l'attrait de poser ses fesses quelques minutes sur un vrai siège, en dégustant un verre de lait de chèvre bien chaud. Assise le plus loin possible de l'aile noire accrochée au mur pour rester le plus à l'écart possible des regards, elle prit quelques instants pour parcourir les clients. D'Érik, nulle trace. Après avoir vidé son verre tranquillement, elle avisa celle qu'elle cherchait : Alice, la jeune mère célibataire, qui était une des serveuses de la taverne. Voici quelques jours, elle avait confectionné un jouet en forme de cheval pour sa petite fille, Dayn ... À l'heure de sa pause, la saluant aimablement, et s'étant enquis de sa santé et de celle de Dayn, l'aventurière prit des nouvelles des habitants du village. Petit à petit, elle fit dévier la conversation sur les habitants, puis sur Érik. Que savait-elle de lui ? Était-il présent en ville, en ce moment ? À la fin de leur conversation, elle lui laissa un bon pourboire, «pour Dayn» ... et pour sa discrétion. Elle préférait opérer ainsi. Tout d'abord, car elle appréciait réellement Alice, et qu'elle était heureuse d'avoir une conversation avec la jeune maman et de prendre de ses nouvelles. Ensuite, elle n'ignorait pas que beaucoup de monde, dont Érik, passait à la taverne de Dame Chance, et qu'Alice avait bonne mémoire. Enfin, là où la plupart des aventuriers se seraient entretenus avec le tenancier pour obtenir les mêmes informations, Hermine préférait de son coté recourir aux personnes moins évidentes. Serveuses, palefreniers, garçons des rues ... La plupart des puissants négligeaient les petites gens, qui bien souvent en savaient autant, voire plus, sur les événements qui agitaient les lieux où ils vivaient.
Après avoir pris congé de la jeune femme, Sirène s'en fut trouver un autre des anciens compagnons de Vieltal et Sahadeva : Bistan, le prêtre d'Illmater. Ce fut relativement aisé, le vieil homme semblait déjà intégré à la communauté, car le Dieu Martyr était très en vue, par ici. Après s'être présentée et lui avoir donné des nouvelles du scalde et du maquar en lui narrant dans les grandes lignes leurs récentes aventures, elle lui confia, à mots couverts, ce qui l'amenait ici : cette sombre affaire d'œufs d'hommes lézards dérobés. Elle n'eut pas besoin d'expliquer au vieil homme les fâcheuses conséquences pour le Gué de la Dague et les régions alentour, si personne ne mettait fin à ces exactions. Tandis qu'elle même ne pouvait rester très longtemps au Fort, Bistan pouvait mener l'enquête de son coté. L'influence de son dieu pourrait, ils l'espéraient, contrer la corruption d'une partie du système politique et judiciaire du village, et qui permettait notamment à des esclavagistes de sévir sans vergogne. Au delà de cette affaire, Hermine essaya de dresser avec Bistan le portrait d'un futur meilleur pour la région : qui dans la ville avait un intérêt à la reprise du commerce avec les hommes-lézards et, plus globalement, à des relations apaisées avec les créatures du marais ? C'est de ceux-ci dont il était nécessaire de se faire des alliés, afin de présenter une main tendue et de bonne volonté à Chirnikki et aux siens. Tout cela ne se ferait évidemment pas en un jour, mais Bistan pouvait y apporter sa pierre -du moins, c'est ce qu'Hermine espérait.
Sa conversation avec Bistan terminée, la Nordique rendit enfin visite à son vieil ami : Tholvar, le maître de la forge Cromach. Blessé il y a longtemps à la machoir, le nain avait un comportement taciturne ; cependant, la jeune femme avait été sa collègue durant de longs mois et, ayant elle-même déjà longuement frayé avec les nains dans le passé, et aidée par sa réserve naturelle, était plus ou moins parvenu à faire céder les barrières du vieil artisan. À l'heure où les derniers clients repartaient de la forge, elle retrouva donc Tholvar. Attablés autour d'une bière naine, reste de la fête d'anniversaire du nain qui avait eu lieu la veille avec quelques uns de ses amis, les deux artisans restèrent attablés en silence, dégustant le breuvage, échangeant quelques rares phrases concises et chargées de sens sur l'artisanat, le temps qui passe, les combats que chacun avaient à mener et, le reste du temps appréciant simplement en silence le plaisir d'être simplement ensemble.
Lorsque Tholvar alla se coucher, Hermine avait sa permission de faire chauffer sa forge encore une fois.
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Soeur des Marches
Chambre 14
Aucune gemme
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Au plus profond de la nuit, elle était aux aguets. Perchée sur le toit, abritée derrière un chevron, elle guettait. L'oreille aux aguets, à l'écoute de tout bruit inhabituelle, elle écoutait.
Biscotte était chargée de la surveillance de la forge. Même si elle n'avait majoritairement été que le témoin muet des récents événements, elle comprenait mieux qu'on pouvait le croire les enjeux de cette nuit. Bien qu'étant à l'origine un animal, l'hermine était aujourd'hui une créature magique, une extension de sa maîtresse. Elle comprenait parfaitement le langage des humains, et avait l'intelligence pour saisir la plupart de ce qui se tramait. Pourtant, la plupart des gens ne pensaient pas à elle, elle passait inaperçue, on l'oubliait. Ce qui, ce soit, l'arrangeait parfaitement.
Elle changeait régulièrement de position, voyait tout ce qui se passait dans les rues autour de la forge Cromach, et était prête à avertir son amie si le moindre intrus approchait. Détournant quelques secondes son attention de la rue, elle observa l'humaine par un jour entre deux planches. À l'intérieur, le feu brûlait ...
Au plus profond de la nuit, elle travaillait. Penchée au dessus du feu, passant d'un poste à l'autre, elle fondait. Travaillant le métal, redirigeant les énergies magiques, elle dissipait la malédiction.
Maniant les pièces de cuivre avec précaution, Hermine avait commencé par fabriquer les empreintes, puis un moule reproduisant à la perfection la symétrie du symbole d'Umberlie que portaient les pièces maudites. Elle se félicitait d'avoir retrouvé dans un recoin de l'atelier, l'outil qu'ils avaient décidé, avec Tholvar, de fabriquer, il y a des mois de cela : une paire de pinces en fer froid, utiles pour mettre à la terre et limiter l'influence des enchantements mauvais. S'en servant pour se protéger de la malédiction qui exerçait son emprise sur les pièces, elle les déversait, coffret par coffret, dans le bain qu'elle avait confectionné. La magie en renforçant la solidité, le cuivre mettait bien plus longtemps à fondre qu'un forgeron amateur aurait pu s'y attendre. De plus, elle devait s'y prendre progressivement : fondre toutes les pièces à la fois aurait rassemblé trop de mauvaise magie brute au même endroit, et aurait certainement déclenché des effets indésirables : explosion, malédiction, ... Hermine préférait ne pas tenter sa chance : il ne fallait pas prendre ces choses-là à la légère.
Cette attente forcée lui laissait le temps de penser. Avait-elle raison de faire ce qu'elle faisait ? Elle en était convaincue : ces pièces maudites pouvaient forcer celui ou celle qui entrait en leur possession à se suicider par noyade, et le simple fait de détruire la menace qu'elles faisaient peser sur la Côte des Épées lui suffisait. Cependant, en même temps, ces pièces avaient visiblement été conçues pour faire peser la responsabilité des suicide sur le culte d'Umberlie, la reine garce, déesse des Océans, Furie qui était elle-même responsable d'innombrables morts, de familles brisées, de drames maritimes et ce, depuis des siècles et des siècles. Tandis qu'elle imaginait l'influence de la déesse, son esprit dériva un instant ...
Refroidissant une des dernières fournée de pièces, le choc des températures fit qu'Hermine fut un instant engloutie par la fumée. Au sein du nuage sombre, elle aperçut la déesse au milieu d'une mer inconnue, immense, belle et terrible. Elle commettait quelques atrocité de plus, déclenchant orages et tempêtes, vagues scélérates sur raz de marée. Entre ses mains, elle broyait un navire comme s'il s'agissait d'un jouet. Les marins, aussi insignifiants que des fourmis dans un baquet d'eau, n'avaient plus qu'à mourir, engloutis par les eaux sombres ... Thumbnail - click Suspendant son geste, la déesse croisa le regard de l'humaine, et ses yeux brillants comme deux éclairs semblaient capables de la foudroyer sur place. En cet instant, Hermine ne put que déglutir, admirant l'effrayante beauté, consciente qu'à tous les niveaux, elle aidait la déesse à répandre davantage de carnages, à briser toujours plus de vies. Et elle ne put que ... témoigner son respect envers la puissance d'Umberlie. Tandis qu'elle baissait les yeux, vaincue, le visage parfait de la Reine Garce lui adressa un sourire victorieux, sans chaleur, comme une évidence, avant de broyer sans effort le navire entre ses doigts et de disparaître alors que la fumée se dissipait.
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