Chapitre 1 : Padhiver

Après avoir posé sa lourde épée dans un coin, le prêtre s'était assis avec un soupir de soulagement.
Mais alors qu'il s'attendait à avoir enfin un peu de lumière sur cette affaire, une nouvelle couche d'ombre venait de s'abattre dessus ! Même les poupées de sa tante, Matriochka, n'avait pas autant d'épaisseurs ! Après tant de jours sans même adresser la parole à quelqu'un s'en était trop pour lui et il s'exclama :

-Mais je n'en sais rien ! Ils n'ont rien dit ! Je n'ai pas respecté une coutume locale ? Il fallait marcher à droite en entrant hein ?? Je suis prêt à payer une amende mais par pitié...

Devant la réaction de leur interlocuteur, le fils de la pierre s'interrompit un instant, laissant ses neurones somnolents faire leur travail d'analyse.

-Excusez-moi. La fatigue du voyage. Je reprend. Qu'est-ce que ce Trône de Fer et pourquoi avons-nous été interpellé ? A partir de là je serais en mesure de répondre beaucoup plus précisément à votre question.

Parce qu'il avait mine de rien trempé dans beaucoup d'affaires qui pouvaient intéresser beaucoup de monde. Et paradoxalement il n'y avait que très rarement joué un rôle décisif, aussi très peu de monde avait une bonne raison de s'intéresser à lui précisément. Une méprise était encore l'hypothèse la plus probable.

Il jeta alors un regard interrogateur à l'humain qui s'était retrouvé dans la même situation que lui, se demandant si celui-ci en savait davantage ou s'ils nageaient tous les deux dans le même brouillard.

Dans un environnement aussi enchanteur que celui qu'étaient les jardins du Dauphin, Metzli se sentait en sécurité et avait parlé à coeur ouvert, même si elle avait omis à Aksel quelques détails de son histoire personnelle. Ce dernier avait évoqué l'Amn et, à mots couverts, le strict contrôle que les mages cagoulés imposaient quant à l'usage de la magie. La région n'avait rien d'un éden de ce point de vue mais son père et elle-même, en faisant profil bas et en payant leurs impôts, avaient toujours pu éviter les ennuis avec les autorités et y avaient passé de longues et paisibles années...

¤ Qui contrastent bien avec le monde d'aujourd'hui et ces dragons enragés qui sèment le désordre partout... Sans parler des épidémies... ¤

Aksel avait ensuite évoqué La Main et un certain Stolig dont la jeune ensorceleuse n'avait pas encore entendu parler... Mais il avait surtout parlé d'un problème local qu'elle pourrait contribuer à résoudre. Loin d'être vexée ou perplexe, Metzli avait souri à cette idée : on lui demandait de plus en plus souvent de l'aide mais, c'était bien pour cela qu'elle avait choisi la vie d'aventurière et elle avait d'ores et déjà décidé d'accéder à sa demande, quelle qu'elle soit.

¤ Il y a tant de problèmes auxquels il faut s'attaquer... ¤

Metzli avait pensivement caressé Tzotzil en attendant que son interlocuteur lui fournisse davantage de détails à propos de ce "mal étrange" qu'il avait évoqué. La jolie jeune femme fut surprise de le voir s'arrêter net dans son récit et se diriger vers l'une des serres. Étaient-ils espionnés ? Si tel était le cas, elle n'avait rien remarqué même si elle avait pu constater qu'Aksel avait jeté plusieurs regards dans cette direction.

¤ Des ennemis? Des espions ? Ou un simple curieux ? Voire un plaisantin ? ¤

Aksel ne semblait pas particulièrement inquiet : Metzli se dit qu'il aurait fait appel aux gardes situés à proximité s'il avait ressenti l'imminence d'un danger. Deux précautions valant mieux qu'une, la jeune femme le suivit discrètement à bonne distance, la main posée sur le pommeau de son épée. Ne sachant qui était qui dans cette cité, elle préférait laisser son interlocuteur évaluer la situation, tout en se tenant prête à intervenir en cas de besoin.

Si nécessaire, jet de furtivité (+2)

La négociation commençait à tourner court et le damarien n'avait aucun mal à s'apercevoir que l'orque commençait à perdre patience à son petit jeu. loin de se laisser totalement embobiner, le vendeur se montrait même plus méfiant vis à vis des arguments du guerrier. Hannibal pensait même être allé un peu loin car après tout, la mentalité des marchands des contrées du Nord était très différente de la mentalité de leurs homologue calishites.

Pire encore, l'orque ne semblait guère effrayé à l'idée de déranger le forgeron dans son oeuvre et ce n'est que lorsqu'il souleva cette question que le damarien remarqua le curieux silence qui émanait désormais de la forge en arrière boutique. Cela semblait surprendre encore plus son interlocuteur qui ne tarda pas à aller rejoindre ledit nain derrière, laissant le guerrier seul un instant... un instant très bref d'ailleurs.

L'air ahuri et inquiet qu'affichait le vendeur à son retour dans l'échoppe était aussi alarmant que les paroles qui s'ensuivirent. La situation semblait bien grave derrière pour que l'orque laisse son client seul dans la boutique face à ses marchandises désormais sans surveillance. Il n'en fallut pas plus pour que l'esprit du damarien imagine bien des hypothèse quant à ce qui s'était passé là derrière.

Hannibal bondit hors de l'armurerie pour constater que le ciel nocturne était déjà bien avancé. Les rues commençaient à se vider en cet heure tardive mais cela n'avait aucune importance aux yeux du damarien qui y vit même là l'occasion de voir ses appels à l'aide plus efficaces.

-A la garde!!! Appelez la garde citadine!!! Il s'époumona sans joie à crier ainsi du plus fort qu'il le pouvait de peur qu'aucune patrouille ne soit dans les environs.

Portant la main à son cou, il extirpa du col de sa cape la ficelle à laquelle était suspendu un petit sifflet... petit mais puissant. C'était un de ces modèles qu'utilisaient d'ailleurs les gardes dans les cités pour prévenir d'un danger et appeler à l'aide les autres patrouilles.
Inspirant à plein poumon, il souffla de toutes ces forces dans le petit instrument à plusieurs reprises avant de réitérer ses appels.

-A la garde!!! Venez vite!!!

Il donna encore quelques coups de sifflets tout en restant sur le seuil de l'armurerie en attendant qu'un garde daigne pointer le bout de son nez pour le guider à l'intérieur.

4ème jour de la Griffe des Tempête, année des Dragons Renégats
4 Mirtul 1373.
Période de la journée : Crépuscule.
Climat : Soleil couchant. Vent frais.
Température : environ 4 degrés.

Hannibal :

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Connaissances (Religion): 13(Dé)
Suffisant pour savoir que c'est le symbole d'un dieu de la justice mais pas pour avoir plus d'info que cela.

Pendant quelques secondes, les passants cessèrent leurs discussions pour regarder dans la direction de l'homme en train de s'époumoner. Ceux qui se trouvaient près de lui ne semblaient pas trop savoir que faire et regardaient autour d'eux pour trouver la source du danger et, si possible, un gendarme. La seule personne qu'Hannibal vit faire quelque chose de potentiellement utile était un garçon d'une quinzaine d'année qui abandonna l'échelle qu'il tenait et sur laquelle était monté un homme assez âgé qui allumait les lanternes de la rue à l'aide d'un briquet à amadou.

Cela étant, à peine quelques secondes après que le damarien eut fini de siffler, un soldat en armure arriva en courant, son arme toujours dans son fourreau mais la main sur sa garde. Il portait une écharpe rouge en travers du torse comme tous les hommes d'armes en ville qu'Hannibal avait croisé jusque là mais aussi, gravé au centre de son torse, une balance au-dessus d'un marteau. Le guerrier était presque certain qu'il s'agissait du symbole d'un dieu mais il ne se souvenait plus exactement du quel. Sa mémoire hésitait entre Torm, Tyr, Helm et Illmater mais il s'agissait d'un dieu associé à la justice. Le soldat était complètement chauve et avait une large balafre le long de sa tempe droite. Le soldat ne ralentit pas avant de se trouver à moins de trois mètres de lui. Tout en courant, il avait lancé des regards dans toutes les directions mais ne pouvant pas trouver de danger immédiat évident, il avait visiblement résolu de demander à Hannibal des explications.

-Que se passe-t-il? Où est la créature hostile? Il hésita quelques secondes avant de reprendre. Êtes-vous membre de la Garde Citadine?

Il était sur qu'avec une place au conseil à la clef, la demande pour ces items crèveraient le plafond. A dire vrai, Moreta elle-même ne serait pas forcément contre une telle position, si on exceptait la mort lente et douloureuse que lui promettrait à coup sur son employeur si jamais elle lui faisait un coup pareil, parce que pas question de se cacher avec une telle position. Mais vendre tout ou parti des objets n'était pas une chose à exclure, et puis, quoi de mieux pour plonger la ville dans le chaos, état particulièrement appréciable pour les gens comme elle, qu'une guerre entre deux familles qui se partagent les deux objets nécessaire à l'accession au poste, pendant que des dizaines de rivaux tentent de les reprendre à l'un ou à l'autre. Et puis sinon, les informations pouvaient toujours se vendre, surtout tant qu'il n'était pas publique que la tombe avait été vidée.
Mais pour faire tout cela, il fallait déjà mettre la main sur ces informations. Des quatre pistes, la plus intéressante était certainement celle du comte, car certainement la moins bien protégée. Elle commença par vérifier que la discrétion était la priorité de l'homme en face d'elle, et donc qu'il fallait copier les informations et non les voler, chose qui pourrait être remarqué. De là, après avoir pris les quatre adresses (ou plus), elle fit la description de ce dont elle aurait besoin, ce dont elle venait de se faire la liste en tête. Le temps qu'on lui fournisse tout cela, elle irait faire le lendemain un petit tour de reconnaissance autour des maisons, histoire de voir à quoi elle aurait affaire et si d'autres matériels étaient nécessaires.

Hannibal fut soulagé de voir que ses cris de détresses attirèrent bientôt l'attention de gens plus compétents que lui dans la situation à laquelle il était confronté. L'homme qui s'approchait de lui semblait du genre à savoir ce qu'il faisait alors qu'il approchait d'un pas vif et la main sur la poignée de son arme. Malgré l'obscurité et les mouvements de l'homme, le damarien ne manqua pas de remarquer le pendentif qui se balançait au gré de ses enjambées et qui indiquait clairement son appartenance à un culte qu'il savait affilié à un dieu juste bien qu'il en ignorait encore le nom.

Les premiers mots de l'inconnu laissèrent le guerrier perplexe. Une créature hostile? Le damarien n'avait rien vu de tel dans l'armurerie et il commençait à regretter de ne pas avoir demandé plus de renseignements au vendeur orque mais le ton d'alarme de ce dernier ne laissait peu de doutes quant à la gravité et l'urgence de la situation.

Il semblait que ce genre d'incident n'en était pas à sa première fois dans le coin...

-Non, je suis juste mercenaire. Il était inutile de se présenter d'avantage pour le moment. J'étais en train de faire mes emplettes dans cette échoppe lorsqu'un incident semble s'être produit dans la forge mais je n'en sais pas plus. J'ai appelé à l'aide aussi vite que possible.

Tout en lui parlant, le damarien invitait le représentant des forces de l'ordre à le suivre dans l'armurerie pour prendre le chemin de la forge derrière le comptoir. Les targes étaient toujours sur le comptoir et attirèrent son attention un bref instant mais ce n'était pas le moment pour un larcin gratuit et facile.

-A vous entendre, ce genre de chose est déjà arrivée? Il n'avait pas put résister à poser cette question, sa curiosité désormais piqué au vif.

Encore un trait de caractère emprunté à une personne qui lui était chère...

*Eh? Qu'est ce que c'est encore?*

La grande mercenaire se leva immédiatement de sa chaise et posa un genou au sol, l'oreille à l'affût, et la main sur la garde de son arme.

Toutes les lumières ne s'éteignaient pas comme ça d'un coup. Il y avait des sortilèges pour cela. Moira en avait été témoin plusieurs fois: Jon le tieffelin savait faire de tel tours, le Saphir Noir pouvait même fabriquer de petites graines qui une fois jetée en reproduisait l'effet. C'était essentiellement un outil de distraction, elle-même ne s'en était jamais servi: ce n'était pas vraiment son mode opératoire.

Qui venait de faire ça? Un voleur? Il se retrouverait aveugle comme les autres: même Jon et ses yeux de démons ne pouvaient percer l'obscurité une fois à l'intérieur de la bulle du sort. Etait-ce juste un plaisantin alors?

Moira essaya de se souvenir de ce qu'elle avait vu juste avant que tout ne s'éteigne. Des groupes entier de voyageurs venaient d'arriver... l'un d'eux était la cause de tout ceci? Ou bien la cible? Rien à faire pour le moment: Essayer de se déplacer était le risque de buter contre quelqu'un et provoquer une panique. Au moins elle était dos au mur en attendant, ça réduisait les risques de se faire percuter!

De son expérience, la mercenaire savait tout juste que ce genre de sort ne durait jamais très longtemps.

*Patience... mais si je met la main sur le petit saligaud qui s'amuse à ça, il ne sera pas près de revoir la lumière du jour.*

Perception (+8)

4ème jour de la Griffe des Tempête, année des Dragons Renégats
4 Mirtul 1373.
Période de la journée : Début de soirée.
Climat : Soleil couchant. Vent frais.
Température : environ 4 degrés.

Moira :

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Perception : 20(Dé) + 8 contre DD ?? = Réussite

Moira n’était pas née de la dernière pluie et il en fallait plus qu’un peu d’obscurité magique pour lui faire perdre ses moyens. Utilisant ses autres sens pour compenser la perte de sa vue, il ne lui fallu pas longtemps pour s’apercevoir que ce n’était pas le cas de tout le monde.

Une majorité avait choisi la solution raisonnable, ou était encore sous le coup de la surprise, et restait relativement immobile. Cela ne les empêchait pas, néanmoins, de faire pas mal de bruit. Quelques uns avaient par contre décidé de se montrer plus audacieux et d’essayer de se déplacer. Cela les avait visiblement conduit à percuter d’autres personnes, ou des meubles, ce qui augmentait la confusion globale. La zone la plus agitée se trouvait à proximité du comptoir où au moins un lanceur de fléchette avait choisit de continuer avec son hobby. Sans les yeux, il avait apparemment réussi à atteindre un autre joueur qui avait essayé de répondre. En moins de trente secondes, les fléchettes avaient cessé de voler et les coups de poings les avaient remplacés. La zone s’était transformée en champ de bataille bruyant.

Malgré ce tohu-bohu, Moira, consciente que celui ou celle qui avait causé ces ténèbres n’était probablement pas intéressé par ce qui se passait dans cette pièce, réalisa qu’un bruit léger provenait de l’étage supérieur. Il s’agissait d’une sorte de gémissement. Sa concentration fut alors accaparée par un homme taillé comme une armoire qui bascula par-dessus sa table dans un grand fracas. Comme elle l’avait entendu arriver, elle avait réussi à reculer sa chaise avant d’être percutée mais cela l’avait forcée à détourner son attention pendant quelques secondes. Quand elle fut de nouveau plus libre de se focaliser sur son ouïe, le gémissement avait cessé.

Moreta :

L’interlocuteur de Moreta l’écouta pendant qu’elle effectuait les dernières vérifications d’usage et qu’elle faisait la liste des objets dont elle allait avoir besoin. Maintenant que les deux parties étaient parvenues à un accord de principe, il ne restait plus qu’à se mettre au travail. Vještac lui confirma en quelques mots que la balle était maintenant dans son camp.

Vještac

-Seules les informations sont importantes. Le moins de traces qu’elles ont de nouveaux propriétaires, le moins de risques vous et moi prenons. Si vous êtes capables de ne pas même en laisser une trace écrite, c’est l’idéal. Vous n’aurez pas de difficultés à trouver les demeures du comte ou des prince-marchands. La famille Kardein possède un vaste manoir au bord du lac et près de la moitié des entrepôts sur le port. La famille Mavisul à sa résidence au bord de la rivière. Comme tous les entrepôts autour leur appartiennent aussi, ils possèdent virtuellement une enclave dans la ville. La famille Minni habite au sud-est. Ils sont notablement moins riches que les deux autres mais ont eu plus de chance avec les attaques du dragon et la maladie. Il est facile de les trouver, un étendard représentant un dragon bicéphal flotte au-dessus de chacun des bâtiemnts qu’ils possèdent. Quand à Watger Clairemane, il vit dans la Maison du Savoir, bien sûr, et comme il s’agit du plus grand bâtiment de la ville, vous ne devriez pas avoir de difficultés à le trouver. Le Comte Tørshavn est plus mobile, ce qui est un comble. Techniquement, son château se trouve sur une île au large mais il n’y retourne presque jamais. Il passe ses jours, et ses nuits, dans le château royal ou à la Tour des Capes. Il a ses quartiers dans les deux. Concernant les objets dont vous avez besoin, vous les aurez demain. Je propose même lieu, même heure, si vous n’avez pas d’objection. -------------------- Cet homme dégage une prestance étonnante et semble contenir une puissance magique conséquente. Visiblement non originaire de cette région, il semble faire peu de cas du climat local, habillé d'une tunique sans manche laissant apparaître un torse et des bras musculeux.

Une fois que les derniers détails de leur prochaine rencontre furent réglés, il sortit de la taverne et laissa Moreta décider ce qu’elle allait faire maintenant. La nuit commençait à peine à tomber. La barde avait mangé et une chambre pour la nuit mais rien ne la forçait à aller se coucher tout de suite.

Corvo Stern et Karmeth:

La jeune femme regarda pendant quelques instants Karmeth expulser la tension que l’accumulation de mystères, et d’accusations inconnues, avaient accumulées en lui. Son visage s’illumina et elle mit la main à sa bouche, ne pouvant visiblement pas s’empêcher d’éclater de rire.

Bylgja

-Excusez-moi. Elle prit quelques inspirations et expirations avant de réussir à retrouver une placidité plus adaptée à la gravité de la situation. Il me semble évident que les gardes ne vous ont pas dit pourquoi vous êtes là. C’est peut-être mieux ainsi au final et je vais essayer de corriger cela. Hier soir, l’un des clercs de la Maison du Savoir a été assassiné. Un témoin affirme l’avoir vu discuter avec une personne dont la description correspond parfaitement avec la votre, messire Stern. Il affirme aussi que votre nom, messire Karmeth, a été mentionné plusieurs fois au cours de la discussion. -------------------- Bien que de petite taille, Bylgja a l’air prête à affronter un dragon en face à face. Et avec suffisamment d’assurance pour faire douter le grand ver.

Elle fit une pause. Il n’était pas clair si elle attendait que l’un des deux réagisse ou si elle réfléchissait à ce qu’elle allait dire. Quoiqu’il en soit, elle reprit la parole assez rapidement.

Bylgja

-Avant que vous ne vous inquiétiez trop, ou que vous ne cherchiez à vous défendre, j’étais sur le port quand vous avez débarqué, messire Stern, et je sais donc que vous n’êtes pas coupable de ce crime. Mais cela ne veut pas dire que vos soucis sont oubliés. La Trône de Fer, dans l’ombre évidemment, essaye depuis quelques temps de discréditer monsieur Tauvenal et son commerce. Vous êtes liés à un meurtre et vous vous retrouvez dans son magasin. Aussi, et j’aurai peut-être dû commencer par là, vos têtes à tous les trois sont mises à prix. Je doute que cela soit une coïncidence et le Trône de Fer est ma seule piste, pour l’heure. Mais je n’ai toujours pas expliqué ce qu’était le Trône de Fer, n’est ce pas ? Messire Stern, est-ce que vous en savez plus que votre camarade ? -------------------- Bien que de petite taille, Bylgja a l’air prête à affronter un dragon en face à face. Et avec suffisamment d’assurance pour faire douter le grand ver.

Metzli :

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Furtivité : 7(Dé) + 2 contre DD ??

Metzli était prête à porter secours à son interlocuteur si un danger s’annonçait mais elle n’était pas folle et préférait en savoir un peu plus sur ce qui s’annonçait. Concentrée sur le fait de marcher sans faire trop de bruit, elle baissa le regard. Quand elle releva les yeux, le comte avait prit une grande avance, qui s’expliquait par le fait que son unique jambe ne semblait plus toucher le sol, et disparaissait derrière un arbre de grande envergure. Avant qu’elle ne pisse décider si elle allait se mettre à courir pour rattraper Aksel ou si elle allait essayer de rester discrète, un flash lumineux apparut au fond de la serre et elle l’entendit crier.

Aksel Tørshavn

?évirra se’t iuq ec-tse’uq ut-sav tnemmoc ,dlobyN -------------------- Aksel Tørshavn a un air de noblesse indéniable et, le plus souvent, un petit sourire en coin. Il lui manque sa jambe droite qu’il compense avec une béquille en bois.

Quand Metzli eut rejoint le comte, celui-ci était accroupi, lui tournant le dos, tenant dans ses mains le bras apparemment inerte d’un jeune homme dont la majorité des traits étaient dissimulés par une sorte de soutane sombre. La zone était relativement bien éclairée par la béquille d’Aksel qui brillait de milles feux.

Aksel Tørshavn

- Il est seulement inconscient mais je pense qu’il vaut mieux le raccompagner jusqu’à la Tour des Capes. Je ne sais pas qui a fait cela mais il est peut-être encore dans les parages et je serai plus rassuré si vous m’accompagniez. Est-ce que cela vous dérange? -------------------- Aksel Tørshavn a un air de noblesse indéniable et, le plus souvent, un petit sourire en coin. Il lui manque sa jambe droite qu’il compense avec une béquille en bois.

Hannibal :

Le garde sembla hésiter quelques secondes. Il jeta un regard vers le magasin, totalement silencieux, et un autre vers Hannibal, qui lui posait une question. Il se passa la main sur le visage avant d’adresser la parole au mercenaire.

-Suivez-moi, on ne sait jamais. Il dégaina une épée et poussa la porte tout en entrant avec prudence. Comme la pièce était vide, il se détendit un peu et il répondit à la question d’Hannibal, tout en se dirigeant vers la porte ouverte menant à la forge. Il y a eu plusieurs attaques de dragons cette année, même si aucune n’a endommagé la ville, et il arrive qu’un chien ou un animal de foire s’en prenne aux badauds. Mais c’est le timbre de votre sifflet qui m’a fait poser la question. Il s’agit de celui que nous utilisons dans de telles circonstances. Tout en parlant, il sortit un anneau sur lequel se trouvaient plusieurs sifflets d’une bourse à sa ceinture. Ne vous inquiétez pas, s’il y a effectivement un problème méritant notre attention, vous n’aurez pas de problème pour avoir crié au loup.

Ils se trouvaient maintenant dans la forge. Il y faisait une chaleur étouffant à cause du feu intense. A part, un marteau posé sur une enclume à côté d’un morceau de fer encore chaud, la pièce était parfaitement rangée et propre comme un sou neuf. Une autre porte qui donnait dans une cour ruelle derrière le magasin était entrouverte et ils pouvaient entendre des lamentations qui en provenaient. Quand ils sortirent, ils trouvèrent le demi-orque à qui Hannibal avait eu à faire en train de serrer dans ses bras un nain dont le tablier était couvert de sang. Le visage livide du nain laissait peu d’espoir qu’il soit encore vivant. En face de lui, une autre porte était entrouverte et donnait dans une salle sombre. Le soldat s’était précipité vers le demi-orque. Sans dire un mot, celui-ci, des larmes coulant le long de ses joues, se tourna vers le mur en gémissant.

Même si elle était bien consciente qu'Aksel devait être un mage de premier ordre pour être en contact avec Phinéas, La Main des Mystères et pour être membre des hautes autorités locales, Metzli ne fut pas moins quelque peu surprise en l'observant agir avec tant vélocité et de confiance.

¤ Ce n'est pas n'importe qui... Son attitude, si simple, vis-à-vis de moi n'en est que plus remarquable! ¤

Elle sentit ses muscles se décontracter après avoir entendu les paroles de son interlocuteur : plus de danger, dans l'immédiat du moins. Aksel lui avait demandé de l'aide pour accompagner l'homme inconscient, "Nybold", en sécurité. La jeune amnienne répondit sans hésiter :

- Je vais vous accompagner, bien évidemment!

Ce n'était pas dans ses habitudes de laisser quelqu'un dans l'embarras. De corpulence fluette, elle était cependant très peu musclée et se demandait si elle était la personne la plus appropriée pour venir en aide à un homme inconscient. Par ailleurs, la situation l'avait bien évidemment intriguée. S'approchant de Nybold, elle demanda :

- Avez-vous une idée de ce qui a bien pu se passer ici? Et puis-je appeler vos gardes pour qu'ils nous viennent en aide?

Elle se pencha légèrement pour observer l'individu inconscient. Son familier profita de l'occasion pour quitter de son épaule et s'ébattre à proximité de la scène.

¤ Le Trône de Fer… ¤

Corvo poussa un long soupir et se plongea dans ses pensées durant un moment. D’une oreille distraite, il écouta néanmoins les plaintes de son compagnon d’infortune ainsi que les précisions apportées par Bylgja. Un sentiment étrange commençait à parcourir le roublard à l’instant où le colonel donnait un peu plus détails à Karmeth qui était visiblement fâché...

A l’image d’un parfum complexe, le sentiment qui envahissait le jeune homme et qui l’avait laissé dans un certain mutisme possédait une structure en trois parties.

La note de tête tout d’abord ; la lassitude. Elle était liée au fait que Corvo aspirait réellement a un peu de repos depuis les événements de ces dernières semaines. Il était parti pour une mission simple, avait échappé au Zhentarim pour finalement rencontrer la Compagnie des Marches avant de se faire prendre en chasse par le Culte du Dragon… Un peu de tranquillité après tout cela n’aurait pas fait de mal.

L’appréhension ensuite comme note de coeur car le roublard avait lui même eu des différents avec le Trône de Fer il y avait quelques années de cela… Corvo savait donc combien cette organisation - l’une des plus puissante des Royaumes – était tenace et combien il était difficile de s’en défaire une fois qu’elle vous avait pris pour cible.

La nostalgie arrivait enfin en note de fond. Elle rappelait à Corvo son père maintenant disparu. C’était lui qui avait contracté cette dette auprès du Trône de Fer, dette qu’il avait ensuite transmise sans le savoir à Corvo à sa mort… Une dette que Corvo avait du régler en s’attirant les foudres de l’organisation marchande...

Le jeune homme sorti de ses pensées lorsque Bylgja s’adressa directement à lui…

- Pour être franc avec vous Dame Bylgja, j’ai déjà eu des différents avec le Trône de Fer par le passé… Pour être synthétique, il s’agissait d’une dette de famille injustement restée ouverte… Corvo s’arrêta pour vérifier que ses deux interlocuteurs avait bien compris qu’il parlait de chantage. Puis il continua en s’adressant plus particulièrement à Karmeth. Le Trône de Fer n’est pas seulement actif au Cormyr ou ici sur la Côte des Épée, il est partout ou le commerce est présent. En façade, il s’agit d’une organisation marchande internationale abritant tous types de marchands. Parmi-eux, des gens très respectables mais aussi des gens dont les pratiques le sont bien moins…Vol, le racket, chantage, corruption, contrefaçon, trafics illégaux en tous genres, meurtre, kidnapping, pour ne citer que les plus connues...

Le roublard marqua une nouvelle pause alors qu’il allait indiquer à ses interlocuteurs qu’il avait solder la dette de son père en utilisant lui même certaines des méthodes de l’organisation, mais il se ravisa rapidement. Après tout, il n’y avait peut-être pas de lien entre les deux affaires. Il pouvait encore s’agir d’une coïncidence et le roublard devait encore passer pour un simple marchand. Reprenant de nouveau la parole, il s’adressa cette fois-ci à la jeune femme avec une série de questions :

- Et cette mise à prix émane de qui, de vous même ? Je ne vous fais pas l’affront de vous demander qui est votre témoin mais est-il fiable ? Êtes-vous certaine qu’il ne s’agit pas d’un membre de l’organisation ou de quelqu’un ayant reçu un pot-de-vin ou subissant des pressions ? Avec quels moyens enquêtez-vous ? Si il s’agit réellement du Trône de Fer, vous devrez utiliser les mêmes armes que lui… Concernant ma ressemblance avec votre suspect, vous devez bien entendu savoir qu’il aisé de trouver des instruments permettant une telle supercherie sans grande difficulté même dans votre citée ? Voyez certains des articles en vente par Messire Tauvenal pour preuve...