Chapitre 1 : Padhiver

Moira répondit avec un haussement d'épaule presque imperceptible.

-Cela me paraît être un bon début.

Elle laissa la femme derrière le comptoir s'occuper d'autres clients qui se pressaient, ce qui lui laissa le temps de digérer l'information. Ainsi ce Karundax était un dragon... Voilà qui n'était pas banal. Plutôt que d'envoyer la noblesse à la recherche d'une tombe poussiéreuse, le conseil devrait plutôt promettre une place à quiconque abattrait cette bête!

La mercenaire ne s'était jamais imaginée un jour s'intéresser à ce genre de créature légendaire. Scathàch, la lame maudite accrochée à sa ceinture, était plus que capable de mordre la chair de n'importe quel grand Ver. Encore fallait-il que la porteuse de la Messagère de l'Achéron survive assez longtemps pour s'approcher d'aussi près. N'était-ce pas Micheletto qui disait que son père avait vaincu un dragon? Le demi-orc était certes vantard, mais la dent monstrueuse qu'il portait avec lui en disait autrement. Moira essaya de s'imaginer l'affrontement: comment venir à bout d'une créature si grande? Des coups d'épée ne sauraient être suffisants.

La barmaid revint après avoir renseignée une voyageuse du grand sud prête à partir sous d'autre cieux. Cette taverne ne manquait décidément pas de cosmopolitisme.

-Un dragon vous dites? Je suis surprise que le conseil n'en fasse pas une plus grande priorité.

Elle termina nonchalamment son verre d'un trait.

-C'est un peu en dehors de mon champ d'action habituel mais... hypothétiquement, qu'est-ce que vous pouvait me dire de cette histoire-là?

A ce stade, elle n'avait pas le moins du monde envie d'affronter ce monstre, mais simplement à se distraire l'esprit avec les dernières rumeurs.

4ème jour de la Griffe des Tempête, année des Dragons Renégats 
4 Mirtul 1373. 
Période de la journée : Début de soirée. 
Climat : Soleil couchant. Vent frais. 
Température : environ 4 degrés.  
 
Moira :  
 
Vatra sourit à Moira mais il était difficile de deviner si c'était parce qu'elle était satisfaite d'avoir attirer l'intérêt de sa cliente ou si cela avait plus à voir avec le contenu de leur discussion. 
 

Vatra

-En effet, Padhiver est secoué par les attaques de Karrundax le Rouge depuis quelques temps. S'il faut croire les rumeurs, son antre se trouve quelque part dans les environ du mont Hotenow de l'autre côté du bois de Padhiver. La Garde Citadine se limite à repousser ses assauts, ce qui est déjà ardu. Le Conseil a, par le passé, essayé de monter des expéditions pour le déloger mais, comme aucune n'est revenue et que le dragon est toujours là, le nombre de candidats a décliné avec le temps. Mais, à n'en pas douter, si quelqu'un leur proposait un moyen de résoudre ce problème de manière plus permanente, ils ne cracheraient pas dessus. Vous avez de l'expérience en matière de chasse au dragon? Vous pouvez vous rendre au château, ils pourront sans doute vous donner plus d'informations au sujet du dragon et vous faire état de leurs plans le concernant.  -------------------- Cette femme est des plus accueillante mais semble parfaitement capable de faire régner l'ordre en cas de soucis.

 
 
Moreta :  
 
Le sourire de l’interlocuteur de Moreta revint aussi soudainement qu’il avait disparu. Mais l’intensité de son regard laissait entrevoir qu’il n’y avait pas beaucoup de joie derrière cette façade. 
 

Vještac

–Il semblerait que vous vous trompiez. À moins que vous ne considériez “dans le Valbise” comme il leva alors les mains pour faire un signe qu’il était facile de considérer comme des guillemets d’ironie «une vague idée de l’emplacement». Mais vous avez raison sur un point, au moins, une expédition ne se monte ni rapidement ni sans savoir ce que l’on risque de rencontrer. J’ajouterai qu’une expédition ne se monte pas sans savoir que ses membres sont compétents. Donc, avant de lancer cette expédition, je dois recruter des candidats, m’assurer qu’ils sont à la hauteur de la tâche et obtenir un maximum d’informations sur où se trouvent la dague et les bouquins et sur comment ils sont protégés. Et il se trouve que je peux faire les trois choses en même temps en vous recrutant et en vous demandant d’obtenir ces informations. Bénie soit Dame Chance, n’est-ce pas?   Il se tut le temps de déglutir avant de continuer avec des clarifications sur un point qui n’avait pas été bien établi entre eux.  -Et quand je dis que mon employeur ne veut pas laisser de traces, je veux dire ici, à Padhiver. Tant qu’il obtient ce qu’il veut, vous pouvez détruire le mausolée du vieux monarque, raser les Dix-Citées ou y ouvrir une faille vers les Neuf-Enfers, si cela vous chante, sans que cela ne nous intéresse. Mais si vous attirez l’attention de la Garde Civile avant même le début de l’expédition, vous comprendrez que nos relations risquent de devenir bien moins amicales. Car, si nous manquons encore d’informations, nous savons où les trouver. Le principal problème étant que le seul moyen d’y accéder, dans un délai raisonnable, est de contourner les lois locales et que cela a tendance à ne pas être très  bien vu par les autorités « légitimes ».   -------------------- Cet homme dégage une prestance étonnante et semble contenir une puissance magique conséquente. Visiblement non originaire de cette région, il semble faire peu de cas du climat local, habillé d'une tunique sans manche laissant apparaître un torse et des bras musculeux.

 
 
Corvo Stern et Karmeth:  
 

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Social: 4(Dé) + 9 = 13 contre DD 15 = Echec 
Les gardes restent Inamicaux. 
Psychologie: 8(Dé) + 8 contre DD 10 = Réussite

 
 
Les réactions de Talian, Karmeth et Corvo Stern étaient très différentes et montraient des expériences différentes. Ce dernier cherchait à analyser la situation au plus vite pour éviter de l'aggraver. Il était évident que Karmeth n'avait pas l'habitude d'avoir affaire avec les autorités et ses questions montraient son anxiété et sa curiosité. Le Turmic était simplement ennuyé et ne semblait pas considérer qu'il pouvait être suspect. Sa position ressemblait donc beaucoup à celle du Cormyréen, à ceci près que Corvo réalisa rapidement que les gardes n'étaient pas aussi convaincus de son innocence qu'il l'était lui-même. Les regards des deux gardes étaient focalisés sur lui et cela n'était pas bon signe. Les réponses des gardes, par le truchement de la jeune femme, furent pour le moins laconiques. 
 
"Vous pouvez garder vos armes jusqu'à nouvel ordre. La durée de l'interrogatoire dépendra de votre volonté de coopérer. Si vous n'avez rien à vous reprocher, vous pourrez finir vos emplettes dès que vous aurez répondu à nos questions." 
 
Les deux gardes les invitèrent ensuite à les suivre. L'un des deux, l'homme, ouvrait la marche pendant que l'autre surveillait leurs arrières. Il leur fallu un peu moins de dix minutes, et traverser un pont enjambant la rivière de Padhiver, avant d'arriver au château. Ils n'entrèrent pas par la porte principale mais par un côté qui les mena directement dans une salle où attendait un homme plutôt âgé portant une armure argentée. Il était assis derrière un bureau et ne semblait pas être de bonne humeur. Une demi-douzaine de gardes et de badauds occupaient aussi la pièce, la plupart par deux, le garde prenant des notes sur une plaquette de cire. 
 
"Essayons de faire vite, voulez-vous. Déclinez vos identités et ce qui vous amène à Padhiver. Dites-moi aussi où vous avez passée la nuit dernière." 
 
Metzli :  
 
Les environs du Pont du Dauphin étaient probablement le plus beau quartier de Padhiver. Et aussi le plus riche. De l’autre côté de la rivière, l’ensorceleuse pouvait voir dans la lumière déclinante le château de Padhiver qui était entouré du halo de l’astre du jour. Elle n’eut aucune difficulté à trouver le Jardin du Dauphin. Il se trouvait sur le flanc nord de la Maison du Savoir, un temple qui semblait s’élever presque aussi haut que le château de l’autre côté du pont. 
 
Trouver Aksel Tørshavn ne s’avéra pas beaucoup plus difficile. Deux soldats, qui restèrent muets, revêtus d’une écharpe rouge maintenue par une broche en forme d’oiseau noir et blanc, lui firent signe d’avancer et elle ne tarda pas à arriver à une sorte de place au milieu des arbres fruitiers et des arbustes parfumés. Une fontaine figurant une vieille dame tenant un sceptre dans sa main droite et versant de sa main gauche le contenu d’un calice. A l’intérieur d’un bâtiment de verre et de métal qui faisait face à Metzli se trouvait un homme entre deux âges qui lui fit signe d’entrer.  
 
À l’intérieur de la serre, des dizaines de papillons voletaient de fleur en fleur sans prêter aucune attention aux deux humains. De plus près, l’Amnienne put observer de manière plus aisée Aksel Tørshavn. Au lieu d’une armure, il portait des vêtements de soie mais il avait aussi une écharpe maintenue par une broche semblable, quoique probablement fabriquée avec un métal plus précieux. La sienne était plus purpurine toutefois. Au moins aussi notable, il semblait lui manquer une jambe. Une béquille de bois se trouvait sous son bras droit et le maintenait debout. 
 

Aksel Tørshavn

-Je suppose que vous devez être Metzli Arnesen. Je suis enchanté de faire votre connaissance, même si je dois m’excuser pour l’étrangeté du lieu où elle s’opère. Je suis Aksel Tørshavn, mais vous pouvez m’appeler Aksel tant que personne ne nous observe. Phineas m’a dit que vous étiez intéressée par l’Assemblée ... pardon, vieux réflexes, par la Main des Mystères. Et que vous pourriez m’aider dans certaines de mes entreprises. Mais, pour commencer, dites m’en plus sur vous?  -------------------- Aksel Tørshavn a un air de noblesse indéniable et, le plus souvent, un petit sourire en coin. Il lui manque sa jambe droite qu’il compense avec une béquille en bois.

¤Ils n'ont pas répondu à la question du marchand ! Pourquoi n'ont-ils pas répondu ?¤

Toujours dans l'ignorance des faits reprochés et reprochables, Karmeth avait trottiné entre les gardes en tâchant de rester calme et en éprouvant de visibles difficultés à y arriver.
La marche lui paru interminable, mais il en profita quand même pour admirer le château qu'il distinguait nettement grâce à sa vision naine. Il s'engouffra néanmoins en premier à la suite des gardes dans la pièce qui semblait servir de... bureau d'accueil ?

La personne qui les accueilli ressemblait fort à un gradé. Il voulait faire vite et le nain ne tenait pas non plus à y passer la nuit, ça n'avait rien d'agréable et il avait de l'équipement à acheter. Aussi répondit-il aussitôt :

-Bonsoir, Karmeth, prêtre de Haela Brillehache, je suis venu dans le nord à la recherche de monstres à éliminer, et à Padhiver spécifiquement pour renouveler mon équipement. La nuit dernière j'étais à une journée de marche de la ville. J'ai voyagé seul.

Il ne savait pas trop si l'absence de témoin était gênante ou non. Il hésita un instant à proposer d'invoquer une zone de vérité dès le lendemain matin, avant de se raviser. La garde d'une si grande ville devait bien avoir un détecteur magique de mensonge tout de même. Il s'arrêta donc là et s'écarta pour laisser ses compagnons d'infortunes s'exprimer à leur tour. Il resta toutefois attentif, au cas où l'on lui demanderait d'autres informations.

S'il était ravi de constater que ses arguments avaient fait mouche, le damarien n'en montra rien, gardant toujours le même visage de suspicion impassible. Il avait réussi à amener le marchand à négocier et c'était un premier pas prometteur bien que l'orque ne semblait pas encore prêt à diminuer ses prix et contre-attaquait même avec un bon compromis... il ne se laissait pas démonter.

Mais ce n'était pas assez pour Hannibal et il n'était pas prêt à perdre son avantage dans les négociations en cours. Il pouvait très bien accepter l'offre du marchand mais cette dernière comportait des risques. Si la targe était belle et bien maudite, il n'aurait rien à regretter mais il était tout aussi possible que la targe soit des plus banales et que le damarien perde plus qu'il n'avait prévu sans pour autant repartir avec quoi que ce soit. A vrai dire, il était même peu probable que la targe soit réellement maudite sinon elle ne serait pas mise ainsi en vente dans ce qui semblait malgré tout être une échoppe de qualité.

En revanche, Hannibal pouvait encore renforcer son avantage... et c'était bien ce qu'il comptait faire.

-Vous voulez dire... Commença-t-il d'une voix où se lisait toujours la méfiance. Que vous vendez des objets façonnés dans du métal démoniaque potentiellement maudit et que vous n'en savez rien?

Après la méfiance et la suspicion, c'était autour de la surprise et de l'indignation de prendre place dans son attitude.

-Vous voulez dire que vous ne savez pas ce que vous vendez et qu'en plus, vous voulez me faire payer pour le savoir? Il fit semblant de rester interdit un moment tout en faisant les yeux ronds en dévisageant l'orque comme ce dernier l'avait fait quelques instants plus tôt.

Un silence presque gênant plana entre les deux interlocuteurs, seulement brisé par le tintement sec de l'acier contre le métal et les jurons occasionnel du forgeron nain qui s'échappaient de l'arrière boutique où devait être installée la forge.

-Écoutez... Il fit un geste de la main devant lui en secouant la tête comme pour balayer aimablement la proposition d'un revers de la main. J'ai déjà une targe de bonne qualité et je ne suis pas venu pour jouer mon argent ce soir. Je suis prêt à ne payer que la moitié de l'identification si la targe n'est pas maudite et à la seule condition que cela ne change pas le prix de ces articles.

Il tapota du doigts les petits boucliers sur le comptoir pour souligner la proposition.

-Ou sinon... Il désigna du menton la porte de la forge d'où s'échappait les coups de marteau sur l'enclume. Nous pouvons toujours demander au forgeron, il doit sans doutes s'y connaître plus que nous... espérons juste qu'on ne le dérange pas.

Voilà un autre argument de poids car si le nain était l'employeur de l'orque (ce qui était fortement le cas puisque c'était lui l'artisan), il ne serait sûrement pas très ravi d'être interrompu dans son travail parceque son employé ne connaissait pas ce qu'il vendait... ce n'était pas une réelle menace mais cela était un argument fort convaincant pour certains selon le damarien.

Dans un environnement aussi agréable que celui offert par le quartier dans lequel elle se trouvait, Metzli se sentait à son aise. Ayant grandi dans un beau district d'Athkatla, elle se sentait naturellement beaucoup plus à son aise dans les quartiers aisés que dans les bas-fonds des cités qu'elle visitait. La présence de gardes avait par ailleurs quelque chose de rassurant, même si elle n'avait pas été inquiétée par quiconque depuis son arrivée à Padhiver.

Bien vite, la jeune femme avait fait la rencontre de celui qu'elle cherchait : Aksel Tørshavn. Celui-ci s'était adressée à elle avec beaucoup de gentillesse et de simplicité, beaucoup plus qu'elle n'en attendait de l'homme aux hautes responsabilités qu'il était. Il lui fit immédiatement bonne impression.

- Je suis également enchantée de vous rencontrer, Aksel.

Quant à se présenter, c'était toujours un exercice périlleux quand on ne savait pas quel type de réponse son interlocuteur pouvait attendre. Metzli hésita l'espace d'une seconde puis, elle laissa parler son coeur sans arrières-pensées, comme elle le faisait généralement :

- Je suis originaire d'Athkatla où j'ai grandi auprès de mon père qui s'est établi dans le commerce d'objets magiques rares et de curiosités exotiques. J'ai hérité de son "talent", sa maîtrise innée des flux magiques qui caractérise ceux que l'on appelle souvent "ensorceleurs".

Elle poursuivit, sans évoquer sa mère trop tôt disparue ou son histoire d'amour déçue :

- Il y a environ deux ans, j'ai pris la route bien décidée à explorer le monde et à aider les gens là où je pourrais me rendre utile. Beaucoup n'ont pas hérité de talents tels que les miens et, parfois, un simple coup de pouce peut changer le cours d'une existence. J'ai notamment aidé les chevaliers-pourpres du Cormyr à libérer des esclaves capturés par des orcs à la solde d'une dracoliche puis combattu un culte de nécromanciens et libéré ses prisonniers dans la région de Bulborp. C'est à cette occasion que j'ai rencontré Arzhaelig, un aventurier... extraordinaire. Mais aussi et surtout un membre de la Main des Mystères qui, comme vous, avait connu l'Assemblée. Une certaine Gweneth m'a également contactée dans mon sommeil pour m'inciter à rejoindre la guilde.

Elle marqua une courte pause pour reprendre son souffle, avant d'ajouter :

- Après un détour par un monastère perdu, nos routes se sont malheureusement séparées et je pensais rejoindre la Main des Mystères par mes propres moyens depuis Athkatla. Mais nulle trace d'un quelconque contact dans la région. Mon père m'a renvoyée vers Siliis puis vers Phinéas que j'ai aidé à combattre des esclavagistes actifs dans la région d'Eauprofonde. Lui-même, ne pouvant pas m'apprendre grand chose de neuf, m'a renvoyé vers vous.

Elle sourit malicieusement avant de conclure :

- Résumée comme ça, ma vie semble tourner autour de deux choses : libérer des esclaves et chercher la Main des Mystères. Il y a un peu de cela effectivement...

4ème jour de la Griffe des Tempête, année des Dragons Renégats
4 Mirtul 1373.
Période de la journée : Début de soirée.
Climat : Soleil couchant. Vent frais.
Température : environ 4 degrés.

Hannibal :

Pendant qu'il continuait de négocier, Hannibal réalisa que ses oreilles était peut-être en train de lui jouer des tours. Il s'étaient tellement attendu à entendre le forgeron travailler dans l'arrière-boutique que c'était comme si les sons parvenaient à ses oreilles mais, il devait bien se l'avouer, cela faisait plus d'une minute qu'il n'avait pas entendu le bruit du marteau touchant l'enclume. Son interlocuteur ne semblait pas prêter la moindre attention à la forge et répondit à son client.

-Je sais ce que je vends et j'ai une entière confiance en mes fournisseurs. Si ce métal est démoniaque, comme vous l'affirmez, je suis certain que ni Berng ni son cousin ne le savaient et ils ont plus de métal que de sang sous la peau. Mais j'ai toujours des doutes que cette targe soit confectionnée en autre chose que de l'acier tout à fait banal. Vous êtes celui qui m'accuse de vendre des objets maudits, un crime si vous pouvez prouver que je le fais sciemment. Mais c'est à vous de prouver qu'il en est ainsi, pas à moi. Si vous avez des preuves, je suis prêt à vous croire, après tout l'erreur n'est pas qu'humaine, mais pas sur parole. Je vais appeler Berng, vous accorderez peut-être plus de crédit à sa parole.

L'orque appela à plusieurs reprises son collègue sans que celui-ci ne réponde. Il se passa la langue sur les crocs pendant quelques secondes attendant que le nain rompe son silence et que son ennui face à la situation s'amenuise. Comme cela ne semblait pas devoir arriver, il se dirigea vers la porte menant dans l'arrière-boutique.

Il revint après moins d'une minute en courant. Il y avait plus de panique sur son visage que de colère maintenant et sa voix tremblait quand il s'adressa à Hannibal. Il s'arrêta à peine assez longtemps pour les quelques mots qu'il cria vers l'humain et retourna dans la forge.

-Allez chercher la Garde Citadine. Tout de suite.

La réponse de l'homme était rassurante, même si la possibilité qu'il veuille se débarrasser de ses ex-employés par la suite n'était pas totalement écartée, elle ne semblait plus la seule possibilité. Par contre, il en était tout autrement de ce qu'il se passerait si Moreta décidait finalement de rester ici et de ne pas participer à l'expédition, après tout dans ce cas, elle serait une trace et à Padhiver, le genre de choses qu'il ne voulait pas laisser.
Comme le détournement des lois locales n'avait jamais été un problème pour l'elfe, même si elle désirait ici faire profil bas, ce serait le cas si jamais elle réussissait son coup, sans quoi elle passerait fallait-il espérer assez de temps loin d'ici pour qu'on ne se souvienne pas d'elle avec cette expédition, elle finit par accepter la proposition de son mystérieux interlocuteur :

- En même temps, à part quand elles collectent les taxes, quand sont-elles heureuses de nous voir faire quelque chose ? Et tout cas, ce genre de chose est dans mes cordes, dites-m'en donc plus, si vous voulez que je m'y attelle.

Moreta s'attendait à ce qu'il lui indique un lieu, probablement une villa ou une bibliothèque, qui contenait ce que l'elfe désirait. De là, la dame discuterait sur ce qui lui serait nécessaire, du parchemin probablement, s'il ne voulait pas laisser de traces, car l'elfe s'attendait à ce que les informations soient codées, et même si elle était peut-être capable de craquer le code, mieux valait avoir une copie sous la main, pour pouvoir par exemple le faire au calme et pas au milieu d'un cambriolage, et pouvoir recommencer si jamais on venait à comprendre qu'on avait fait une erreur, sans retourner sur les lieux du larcin. A cela pouvait-on ajouter, dans le meilleur des cas, un tour de magie sur papier qui permettrait d'effectuer la copie en un temps record, évitant de passer des heures dans un lieu dangereux, sans compter les petits détails intéressants que possédait le sort, notablement en détectant les écrits magiques, sort que l'elfe était incapable de lancer sans aide.

in connaisseur de l’esprit humain, le roublard déduisit avec une relative certitude que les gardes suspectaient le marchand plutôt que ses clients. Leurs regards éloquent parlaient pour eux. Et puis si Corvo et le nain avaient véritablement été suspectés, on ne leur aurait pas laissé garder leurs armes sur eux.

C’est donc avec une certaine assurance que le jeune homme suivi l’escorte jusqu’au château. L’air frais de ce début de soirée était vivifiant et à chacun de ses pas, le roublard inspirait de grandes bouffées d’oxygène comme pour essayer de purifier son corps. Il espérait ainsi pouvoir se soulager quelque peu de la nausée latente qui s’était emparée de lui depuis qu’il avait pris la mer...

A son arrivée au lieu de l’interrogatoire, le roublard ne pu s’empêcher de constater l’efficacité des autorités de la ville. Pas question ici de faire une halte interminable dans une antichambre gardée ou dans un bureau quelconque dans l’attente de l’arrivée d’un fonctionnaire soit disant accaparé par d’autres affaires plus urgentes… Padhiver se payait même le luxe de respecter la présomption d’innocence là où d’autres citées n’auraient pas fait l’impasse à une « incarcération préventive » dans l’attente de l’interrogatoire en question. Non décidément, la garde de Padhiver semblait relativement bien organisée… A moins que l’affaire faisant l’objet de la suspicion de Talian ne soit véritablement importante au point de ne pas pouvoir souffrir d’une minute de retard…

¤ On va vite être fixé... ¤ conclu mentalement Corvo lorsque l’homme à l’armure argentée entra dans le vif du sujet.

- Bonne rencontre Messire. Je me nomme Corvo Stern et suis un loyal sujet de la Couronne du Cormyr. J’exerce la profession de marchand dans la citée de Marsembre. La nuit dernière, j’étais à bord du Guerrier des Sombres Eaux, un navire de commerce Aquafondien. Nous avons appareillé depuis la Citée des Splendeurs jusqu’à Padhiver où nous avons mis pieds à terre il y a à peine quelques heures. Vous pouvez certainement aller consulter le registre du capitaine dans lequel vous y trouverez indiqué que j’ai voyagé en tant que simple passager. Je pense que le navire restera à quai pour quelques jours encore.

Corvo se tut un instant en repensant à l’objet de sa venue dans la citée. Il avait encore le colis de sa mère tout au fond de son sac… Colis qu’il devait remettre à Talian Tauvenal en personne. Cette course anodine était d’ailleurs le motif intrinsèque de la venue du jeune homme à Padhiver mais l’irruption des gardes l’avait intérompu avant même qu’il ai abordé le sujet avec le Turmish... Durant une seconde Corvo hésita à faire part de cet élément aux autorités, mais il se décida finalement à jouer franc jeu…

- Ma présence dans votre citée est un pur hasard. J’ai rendu visite à ma famille à Eauprofonde. Ma mère y tient un négoce de vin. Elle avait un colis à remettre à Messire Tauvenal dont elle m’a vanté les mérites. Sur le point d’entamer le voyage me ramenant au Royaume Forestier, j’ai donc décidé d’épargner le voyage à ma génitrice et lui ai promis de faire cette course pour elle. C’était également l’occasion pour moi de découvrir la « Cité des Mains Habiles » et toutes les merveilles dont elle regorge.

"De l'expérience dans la chasse au dragon", dit-elle avec une nonchalance remarquable. On ne parlait pourtant pas de cueillette aux champignons. Décidément, ce monstre ne semblait vraiment inquiéter personne. Après tout, si le conseil de Padhiver était plus préoccupé par les tombes poussiéreuses des rois anciens, peut-être que la menace de Karundax n'était pas si grande.

-J'y songerais.

Mais c'était le genre de défi qui demandait plusieurs personnes; des personnes de confiance. Et la mercenaire ne se risquerait pas dans ce genre d'affrontement avec des inconnus complets: elle avait déjà vu bon nombre d'apprenti-héros fuir au premier signe de danger, une fois l'alcool redescendu du cerveau. Et c'était pour se battre contre des gobelins! Alors un dragon... même pas la peine d'y penser. Il était impératif de pouvoir compter sur ses coéquipiers. Et à ce sujet, la précédente 'équipe' lui avait causé bien des migraines: chacun n'en faisait bien qu'à sa tête, ce fût un miracle que cela n'aie pas mal fini.

-Enfin, j'ai le temps pour y réfléchir devant moi. Merci pour votre temps.

Elle commanda une bière cette fois et s'installa à une table d'angle, dos au mur, en attendant le dîner. La tentation était forte de se remettre à son passe-temps favori: tailler l'un des bout de bois qui traînait dans ses poches, formes plus ou moins avancées de petit animaux. Mais ce serait se faire houspiller à cause des copeaux par terre.

Un fois assise, la lassitude du voyage pesa soudainement sur ses épaules. Est-ce que le Valbise tiendrait ses promesses? Elle avait tant besoin de trouver un endroit où s'arrêter.

4ème jour de la Griffe des Tempête, année des Dragons Renégats
4 Mirtul 1373.
Période de la journée : Début de soirée.
Climat : Soleil couchant. Vent frais.
Température : environ 4 degrés.

Moira :

Derrière le comptoir, Vatra acquiesçât. La salle principale de l’auberge avait été, jusqu’à cet instant, plutôt calme et silencieuse et la présence de Moira n’avait aucunement empêché la barmaid de faire son travail. Plusieurs groupes venaient, par contre, d’entrer et elle était maintenant bien plus occupée. Une demi-douzaine de serveuses et serveurs avaient aussi fait irruption de la cuisine pour proposer leurs services aux nouveaux arrivants.

Le soleil ayant maintenant quasiment disparu des cieux, l’un des serveurs, équipé d’une sorte de perche au bout de laquelle se trouvait une bougie, allait de lustre en lustre. La grande majorité de la pièce était dans une légère pénombre, semblable à une journée pluvieuse, mais nombre de coins étaient suffisamment sombre pour qu’il soit difficile d’être certain que les tables qui s’y trouvaient étaient occupées.

L’ambiance était toujours un peu morose mais les bardes sur l’estrade jouaient maintenant des rythmes plus entraînants et quelques jeunes gens avaient commencé une ronde et certains ajoutaient leur voix au son des instruments de musique. Dans un autre coin, une compétition de fléchettes, avec boisson à la clef pour le vainqueur avait commencé. Il était évident que certains avaient s’étaient déjà offert une récompense et leur coin était le seul où de la paille avait été répandue pour simplifier le ménage. La plupart des clients étaient toutefois assis à leur table et discutait entre eux sans payer attention à leurs voisins.

Moira avait à peine eu le temps de finir sa bière que la lumière s’éteignit. Quelques membres de l’assistance glapirent et maugréèrent. Quelqu’un poussa un cri étouffé.

Moreta :

Assis en face de Moreta, Vještac n’essaya pas de cacher son sourire quand celle-ci ajouta un peu d’ironie à sa déclaration qu’un accord avait été trouvé. Il avait visiblement préparé un monologue pour cette occasion et il commença à expliquer la situation rapidement après que Moreta lui aie demandé plus d’informations.

Vještac

-Suite aux ravages causés par la Mort Gémissante, une place est devenue disponible au sein du Conseil de Padhiver. La loi veut que la compétition pour une telle place soit ouverte à tout citoyen de Padhiver mais les membres du Conseil n’ont que peu d’intérêt dans l’équité d’une telle compétition. Ce que le crieur a annoncé est que quiconque amènera la dague et les grimoires de Hrolf Aumarkson au Haut Prêtre Watger Clairemane pourra disposer de ce siège. Qui est-ce Hrolf Aumarkson est un mystère, si ce n’est qu’il est censé être un très ancien roi et magicien illuskien. Ce qui n’est pas un mystère, par contre, est que le Haut Prêtre Watger a eu de longs entretiens avec les chefs des familles Mavisul, Kardein et Minni et que des documents ont changé de main à cette occasion. La bibliothèque de mon employeur n’étant pas aussi fournie, il va falloir trouver un autre moyen d’accéder à ces documents. Ces trois familles ont aussi eut beaucoup plus de contacts avec le Comte Aksel Tørshavn récemment, ce qui ne peut pas être complètement innocent. Je pense que cela constitue assez de pistes pour commencer une enquête. Avez-vous des questions plus précises? -------------------- Cet homme dégage une prestance étonnante et semble contenir une puissance magique conséquente. Visiblement non originaire de cette région, il semble faire peu de cas du climat local, habillé d'une tunique sans manche laissant apparaître un torse et des bras musculeux.

Corvo Stern et Karmeth:

Le soldat avait écouté en silence ce que Karmeth et Corvo Stern avait à dire. Il avait fait quelques mouvements de la tête quand un lieu était mentionné. Il avait pris quelques notes concernant le récit du Cormyréen et avait regardé Karmeth avec une surprise palpable quand ce dernier avait donné comme motivation de sa présence dans les environs du Joyau du Nord son désir de rencontrer des monstres à terrasser. À peine les deux aventuriers avaient-ils fini de parler que Talian avait commencé à répondre à son tour. Il fut interrompu presque immédiatement par le soldat.

"Je sais qui vous êtes, monsieur Tauvenal, il n’est pas nécessaire de vos présenter. J’aurai quelques questions plus particulières à vous poser mais laissez moi en finir avec ces gentilshommes. L’amirauté est fermée à cette heure-ci et il faudra donc attendre demain pour vérifier vos dires, monsieur Stern. Je suis donc dans l’obligation de vous demander de ..."

Il ne finit pas sa phrase. Une jeune femme venait de lui faire signe et de s’avancer pour lui murmurer quelque chose à l’oreille. Il ne semblait pas particulièrement satisfait de qu’il entendait mais il ne discuta pas.

"Il semblerait que le colonel Bylgja souhaite vous parler. Veuillez la suivre."

La jeune femme les mena dans un couloir qui s’ouvrait sur la droite de la salle où ils avaient été interrogés. Elle ne portait pas l’écharpe distinctive des membres de la Garde Citadine et, à vrai dire, ne portait pas non plus d’armure. Elle ouvrit une porte située sur la gauche du couloir et pénétra dans une pièce à peine plus grande qu’un placard. Un bureau occupait l’essentiel de l’espace libre et elle alla s’asseoir derrière. Un sourire amère sur les lèvres, elle invita Corvo Stern et Karmeth à s’asseoir sur les deux chaises en osier qui se trouvaient de leur côté du bureau et à fermer la porte. Une armoire close se trouvait dans le dos de la jeune femme dont la partie supérieure vitrée laissait entrevoir quelques livres.

Bylgja

-Bonsoir, messieurs. Permettez-moi de m’excuser pour la situation étrange dans laquelle vous vous trouvez. Mon nom est Bylgja, comme vous l’avez probablement deviné. Je suppose qu’on vous a dit pourquoi vous avez été interpellés. Il y a une question qui me taraude : pourquoi le Trône de Fer vous a pris pour cible ? -------------------- Bien que de petite taille, Bylgja a l’air prête à affronter un dragon en face à face. Et avec suffisamment d’assurance pour faire douter le grand ver.

Metzli :

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Perception : 5(Dé) contre DD 10 = Échec

Pendant que Metzli parlait, son vis-à-vis la regardait attentivement. Son visage était impassible mais, de temps à autres, une étincelle dans son regard montrait les émotions que le reste de son corps dissimulaient. Quand l’ensorceleuse eut fini, il sourit lui aussi, avant de prendre la parole.

Aksel Tørshavn

-Cela fait longtemps que je n’ai pas mis le pied en Amn mais, si les choses n’y ont pas changé drastiquement, il y est plus mal vu d’avoir un talent similaire au votre que de participer au trafic de nos semblables. Cela peut expliquer pourquoi les contacts de la Main des Mystères n’y abondent pas vraiment. Quoiqu’il en soit, j’ai la capacité de contacter l’Intendant de la Main des Mystères, Stolig Pierrefendue. C’est lui qui se charge habituellement d’accueillir les nouveaux venus et je suis certain qu’il se fera une joie de vous aider. Par contre, il va falloir quelques temps avant qu’il ne puisse répondre. Que souhaitez-vous aue je lui dise? -------------------- Aksel Tørshavn a un air de noblesse indéniable et, le plus souvent, un petit sourire en coin. Il lui manque sa jambe droite qu’il compense avec une béquille en bois.

Aksel regarda pendant quelques instants les papillons qui virevoltaient autour des fleurs au centre de la serre mais il était évident que son regard était plus tourné vers l’intérieur que vers les insectes. Il se tourna à nouveau vers Metzli avant de recommencer à parler.

Aksel Tørshavn

-Il y a aussi un service que je souhaiterais vous demander. Cela concerne aussi la Main des Mystères même si je ne sais pas vraiment comment. Mais, si cela peut vous rassurer, je ne pense pas qu’il y ait d’esclaves concernés. Il y a un mal étrange qui frappe Padhiver en ce moment, et je ne parle pas des attaques de dragons. -------------------- Aksel Tørshavn a un air de noblesse indéniable et, le plus souvent, un petit sourire en coin. Il lui manque sa jambe droite qu’il compense avec une béquille en bois.

Aksel s’arrêta alors soudainement et se tourna vers le fond de la serre. Il fit signe, sans dire un mot, à Metzli de ne pas faire de bruit et il commença, avec une grâce surprenante étant donnée son infirmité, à se diriger vers l’obscurité.