D'un bois à l'autre, Uranel, Blingabel, Christal, Abakor

Abakor analysa rapidement la situation. Ils étaient vraiment en infériorité numérique face à ces gobelins. La rapidité devait primer. Abakor prit son arc et ajusta une flèche. D’un geste rapide et bien maîtrisé, il décocha la flèche sur un des archers gobelins. Sa cible s’écroula sans un bruit. La créature était morte avant de toucher le sol. Quatre gobelins et un whorg était face à Ennel et lui. Ikita était arrivée en renfort pour gêner le gobelin à la masse. Abakor n’aimait pas risquer la vie de sa chienne mais aujourd’hui, il avait besoin d’elle pour s’occuper du gobelin. Abakor avait dégainé sa rapière et était prêt au combat. Il faisait confiance à son armure pour éviter d’être blessé par le gobelin à l’épée et peut-être celui à la masse.

- Va-y Ikita ! A l’attaque. Il lui montra le monstre le plus à droite.

Abakor prit position et s’apprêtait à transpercer la gorge de son adversaire à l’épée.
¤ Je dois le tuer rapidement¤

Abakor attaque gobelin en G9 avec sa rapière.
Ikita doit attaquer le gobelin en G8 avec morsure

ABAKOR, URANEL, CHRISTAL, BLINGABEL

Ce n’était qu’une attaque, sur la centaine que la Compagnie aurait pu essuyer si d’autres Puissances n’étaient en jeu, sans la bénédiction de Sunie peut-être, sans le talent des caravaniers sans doute et sans la dose de chance qui fait que les aventuriers deviennent si souvent les héros des contes des Bardes.

Arrivés au contact, le combat avait été d’une rapidité fulgurante, les carreaux de Christal, l’acier d’Abakor, les deux molosses participant à l’assaut, des projectiles magiques –infaillibles- envoyés par Blingabel à la volée et la guêpe géante invoquée par Uranel étaient venus à bout d’une troupe complète de Gobelins revanchards après leur premier échec.

Aucune des montures de leur précieuse cargaison n’avait été touchée et la caravane n’avait subi aucun dégât, les cochers avaient d’ailleurs fait plus que leur part en gênant les assaillants par des mouvements de chariots et l’un ou l’autre projectile, magiques ou pas, qui ne pouvaient venir des aventuriers. Les seuls dégâts à déplorer étaient une large estafilade sur la cuisse gauche du Rôdeur et une semblable sur le flanc d’Ikita qu’Uranel avait vite fait de soigner mais qui lui laissait une marque plus claire qui rappellerait à son maître que tous les chiens, aussi valeureux furent-ils, n’avaient pas la puissance d’Ennel. Le Compagnon, lui, avait arraché purement et simplement la gorge du Worg, les deux roulant sur le chef Gobelin, écrasé pour le coup. Si ça toison était couverte de sang des babines aux pattes, pas une goutte ne lui appartenait.

Les corps furent rassemblés avec les autres, trouvés juste avant l’assaut, et brulés à l’aide d’un produit alchimique de la création de Cyril, brulant rapidement sans presque dégager de fumée qui aurait attiré d’autres charognards. Outre les armes de mauvaise facture, ils mirent la main sur une trentaine de pièce d’argent et autant de cuivre. Rien qui mérita de s’en congratuler. C’était … juste une troupe de Gobelins …

Frank n’était pas ravi mais satisfait de la réactivité des aventuriers, ne tenant pas rigueur à la Gnome pour son instant d’absence qui aurait pu être catastrophique en regard de l’efficacité de sa magie. Il leur fallut quelques minutes seulement pour remettre les bêtes à leur place et reprendre la route.

La suite de la route fut plus maussade, le temps se refroidit. La traversée des Monts de l’Epée et l’approche du Marais de l’Homme Mort leur imposa une attention accrue, leur éclaireur faisant preuve de plus de zèle encore que dans leurs premières heures de route. Passé la puanteur du marais, ils virent l’horizon se découper de la forêt de Padhiver et au centre, bien plus loin, Abakor devinait le volcan qui offrait sa chaleur à l’eau qui donnait vie et nom à la région.

Le lendemain, ils arriveraient à Padhiver.

L'affrontement avait très mal tourné pour les gobelins. Christal n'était pas une guerrière puissante et abile mais elle ne s'était pas mal débrouillé! Elle avait choisi le bon emplacement et cela lui avait permis d'apporter réellement son soutient au groupe sans même avoir à verser une goutte de son propre sang. Tout le monde etait sain et sauf. Le druide soigna qui devait l'être et L'Indulgente se contenta de courrir jusqu'à Blingabelle pour la serrer dans ses bras et la rassurer. La gnomette avait un peu perdu ses moyens et la prêtresse en profita pour lui rappeler le péril qu'elles encoureraient si elles décidaient de parcourir le bois de Padhiver en solo. Les deux autres accompagnant avaient l'air plutôt fiable, courageux et efficaces. Faire en sorte de les "recruter" serait le plus judicieux.

Ainsi, le soir venu, Christal fit chauffer de l'eau avec quelques pétales de fleurs trouvées sur le bOrd du chemin, elle utilisa des bandes de tissus propres pour faire des cataplasmes qu'elle installa sur le front des uns et des autres en leur massant les tempes quelques minutes. Elle rechauffea également des pierres rondes qu'elle déposer colla sous la plante des pieds de ses compagnons de route afin de les détendre. Elle en profita pour entamer la conversation avec l'elfe et le gnome, le but étant de comprendre leur but et de les rallier à sa cause. Trouver l'artéfact dans le bois de Padhiver. Elle ne leur parla pas de la Graine sauf si eux l'evoqueraient.

Lors du combat, Abakor avait terrassé son adversaire du premier coup. Sa lame avait traversé la gorge du gobelin. Ikita s’occupa de l’autre. L’affrontement fut des plus rapide, tous les membres de la caravane s’activèrent à éliminer la menace. Dès la mort du chef, un flottement régna parmi les gobelins et les compagnons en profitèrent pour vite les abattre. Abakor, une fois son arc en mains, fut des plus efficace. Très vite la menace fut supprimée. Dès la fin du combat, Abakor fit le tour pour voir si des autres gobelins n’étaient pas cachés. Aucun n’était en vue. En retournant au campement, il ressentit une douleur à la cuisse. Ses compagnons s’occupaient de la bande. Il vit que le druide s’occupait d’Ikita. Elle se laissa faire !
¤Incroyable!!¤

Abakor se laissa aussi soigner par Uranel. Il le remercia sincèrement pour lui et pour Ikita.
¤Il faudra que j’honore ma dette¤
Une fois prêt, la caravane se remit en marche. La journée fut des plus maussade et le soir au bivouac, Christal s’occupa bien des membres de la caravane. Abakor en profita pour lui demander des détails sur leur quête. Lui, leur expliqua qu’il était à la recherche de son grand-père et que Mamie lui avait demandé de les accompagner.

Si je me souviens de la graine, je lui en parle mais Mamie en a parlé qu'une fois...

L'elfe disait que Mamie l'envoyait à leur côté. Elle secoua la tête,amusée. Que d'émotions, que de péripéties et de rebondissements depuis qu'elle était arrivée à Eauprofonde, c'est à dire depuis une demi dizaine à peine plus! L'adrénaline du combat était retombée durement sur tout un chacun. Ils auraient pu y rester. Les gobelins... les gobelins encore les gobelins... Christal repensait à Raffard, elle ne cessait de se demander si l'homme allait bien et si elle serait en mesure de l'aider lui et son chat aussi bien sur, enfant bénit de sa déesse.

Elle s'assit en tailleur près de l'elfe, un peu à l'écart des autres et demeura la silencieuse quelques secondes. LIndulgente aurait volontiers fumé et bu tout son saoul.Elle soupira de dépit et se lança. Elle avait changer d'avis. Elle devait jouer francjeu avec celui-ci. Blingabelle et elle avaient terriblement besoin d'alliés si elles voulaient survivre et mener à bien là mission qu'elles s'étaient vue attribué par le destin et leur bon coeur.

"Bling et moi aussi suivons les conseils de Mamie. Nous voulons aider un ami qui a été métamorphosé par le chaman d'une bande de gobelin que nous avons affronté il y'a deux jours, au coeur de la cité. Mamie nous a parlé d'un artefact... quelque chose que l'on peut trouver dans le bois de Padhiver et qui serait très puissant. "...

Assis un peu à l’écart, Abakor était en train de brosser Ikita, lui enlever toute la poussière du voyage. Padhiver n’était plus très loin et il se sentait heureux car peut-être à la fin de ce voyage, il retrouverait son grand-père.
Ikita adorait se faire brosser et se retrouvait souvent sur le dos de plaisir. Le brossage terminait, Ikita était couché à coté d’Abakor qui la caressait.

Quand Christal passa devant eux, Abakor la scruta du coin de l’œil et Ikita se retrouva assise à coté de son maître. Christal s’était assise en tailleur à coté de lui et ne prononça pas un mot. Elle attendait. Abakor tourna la tête et la regarda avec un air inquisiteur. Quand il se décida à parler, ce fut Christal qui le prit de vitesse. Il fut surpris par la vitesse à laquelle elle sortit sa tirade. Il la regarda dans les yeux et essaya de comprendre les motivations de celle-ci. Une rapide réflexion et Abakor regarda au loin devant lui.

- Effectivement, Mamie m’en a parlé. Elle m’a conseillé de vous accompagner car la personne que je cherche est sur la même piste.

Abakor se tourne vers elle.

- Quel est cet artefact ? Fait-il parti du monde elfique ?

"Je n'en sais rien" répondit la jeune femme en peignant machinalement ses longs cheveux bruns ramenés sur son épaule gauche avec ses doigts, pour les démêler et les lisser. L'heure était à la confidence et à la détente, bien que tous avaient une tendance à scruter les ombres autour d'eux, craignant peut-être consciemment ou pas que des gobelins ou d'autres énemis ne surgissent.

" Des elfes, des fées, des enchenteurs je ne sais pas... il y a tant de mystères dans ce monde et dans le bois que nous nous apprêtons à parcourir. Je ne te cacherai pas que je suis assez effrayée. Je me demande si je serai à la hauteur de cette quête. Je ne crois pas être vraiment faite pour ce genre d'aventures... j'en rêvais quand j'étais à Calimport... Mais maintenant j'en prends toute la mesure."

À cet instant, l'elfe bien plus vieux que l'humaine pouvait probablement déceler de nombreuses choses en elle. L!Indulgente était fatiguée et déjà lasse de ce voyage. La prêtresse répondait présente à chaque instant, pourtant, c'était une toute jeune personne, ni très grande ni très épaisse. Bien qu'elle était d'apparence très confiante et pleine d'assurance, on pouvait sentir en l'observant qu'elle se battait contre un sentiment d'insécurité probablement naturel, en vue du fait qu'elle et la gnomette venaient d'affronter de nombreuses épreuves et qu'elles étaient livrées à elles même, en compagnie d'inconnus, au milieu de nul part.

ABAKOR, URANEL, CHRISTAL, BLINGABEL

- Dites voir les jeunes - Frank s’était approché d’eux, une tasse fumante d’un peu de ragout préparé par Cyril- il nous reste la journée de demain pour arriver à Padhiver. Les attaques sont si rares à proximité de la cité que si vous préférez nous quitter pour la raison de votre choix avant d’en franchir les portes, je peux très bien l’accepter.

Les hommes de la caravane entendaient les conversations même s’ils gardaient une distance courtoise et s’en mêlait peu ou pas.

- Tu n’y penses pas Frank ! Il faut qu’ils voient Padhiver et ses splendeurs ! Blingabel ! Ne vous ais-je parlé des Merveilles Mécaniques de Dannar ? Ou puisque vous semblez aimer les mystères et les grandes épopées, la Librairie de Maskado ! Si vous cherchez quelque chose dans les bois, c’est par là qu’il faut passer ! C’est certain !

Cyril n’avait laissé à personne le temps de répondre, le cocher humain tellement intéressé par le Peuple Oublié qu’il en avait adopté la volubilité, avait bondi sur l’occasion de se mêler de la conversation et d’y participer.

Frank se redressa à son tour : - « Si c’est une piste que vous cherchez, il y a un abri de rôdeur à mi-chemin ». Uranel lui restait silencieux, comme le jeune Gill, probablement pour d’autres raisons. Pour l’indulgente, c’était clair aux œillades fréquentes qu’il lui envoyait. Il s’était attaché aux attentions de la belle, franchissant un seuil qu’il ne pourrait jamais plus oublier. A partir de ce jour le manque serait physique et il lui faudrait beaucoup de chance pour revivre pareille expérience.

L’abri de rôdeur ne pouvait que parler à Abakor, il n’y avait aucun doute qu’il s’agisse de l’ancre de la piste qu’il devait remonter pour retrouver son grand-père. Mais en étaient-ils à une journée près ? Ne valait-il pas mieux en apprendre plus si Padhiver répondait à cette promesse ?

A l’Est, le ciel était déjà de nuit, une pale lueur rougeoyante au sommet du Mont en rappelait l’activité volcanique. Partout au-dessus d’eux, les étoiles s’allumaient par millier.

Abakor la regardait attentivement pendant que la jeune humaine parlait. Il déchiffra tout de suite l’état de détresse de Christal. L’aventure venait de commencer pour elle et elle avait déjà subit de nombreuses épreuves. Abakor lui prit les mains quand elle termina sa diatribe.

- Ne vous inquiétez pas, vous êtes toute à fait apte à continuer cette aventure. Vous êtes pleins de courage et d’opiniâtreté. Je vous accompagnerai vous et votre amie où que ce soit. Nous ne sommes plus très loin de Padhiver et si nous retrouvons mon grand-père, il nous aidera dans votre quête.

A ce moment, Frank s’était approché pour leur dire qu’il pouvait quitter la caravane si ils désiraient continuer directement vers le bois. Abakor se leva et se dégourdit les jambes devant Frank. Abakor suivit l’échange entre Frank et Cyril avec intérêt surtout quand ils parlèrent de l’abri de rôdeur. Abakor se retourna vers ses camarades.

- Peut-être devrait-on passer par Padhiver pour prendre des renseignements. Je connais très peu le bois de Padhiver mais des bruits courts à son sujet et j’aimerais avoir des précisions entre ce qui est réel et ce qui est juste des histoires pour effrayer les enfants. Pour ma part, je propose de passer par la ville. J’irais chercher le renseignement auprès de mon peuple.

Il se retourne vers Frank,.

- Nous vous avons indiqué que nous allions avec vous à Padhiver. Un accord est un accord ! Nous quitterons la caravane une fois à la ville.

La prêtrese fut surprise par le ton protecteur et rassurant de l'elfe. Il semblait avoir le coeur bon et la parole unique et fiable. Elle acquiessa à ses afirmations. Christal était d'accord pour aller jusqu'à Padhiver. Elle n'était pas du tout pressée de bifurquer vers le bois. Au contraire, une nuit au chaud dans une auberge ne lui ferait pas de mal. Jibril leur avait recommandé certaines visites et elle devait peut être compléter son équipement avant de repartir pour la vie sauvage.

Savoir que l'elfe l'accompagnerait la réconfortait grandement. Le regard fixé sur les lueurs de feu du volcan, l'Indulgente s'inquiétait pour Blingabelle, taciturne depuis leur dernier affrontement avec les gobelins. La jeune gnome remettrait-elle son engagement dans cette quête en question? Une fois que toutes les conversations avaient traries sans qu'elle n'ai beaucoup participé à les alimenter, elle alla embrasser le front du jeune Gill, elle s'allongea auprès de lui en lui prenant la main qu'elle caressa longuement tout en admirant la voûte celeste. La servante de la Reine des Passions, de temps à autre, approchait sa bouche de son oreille pour y susurrer des secrets de pratique et de fabrication, les recommandations et les détails glanés au temple, qui participaient au fait que les amants de Sharess étaient hors du comun des mortels. Gill ne serait plus le même après ces nuits. Peut-être même se convertirait-il. Dans tout les cas, les plus reconnaissantes seront les créatures qui croiseront sa route ensuite...