L'appel de la forêt [chapitre I], Mali'ïa, Wilonah, Nirannor et Dag'Epi

Agath's avait gardé silence durant toute la conversation, il avait écouté avec toute son attention l'histoire du barde. Bien qu'il n'aimât pas particulièrement faire office de juge, il décida finalement de prendre partie à la conversation.

- La méfiance est mère de la sûreté, mais elle ne doit pas nous empêcher de faire les bons bons choix. Nous devrions laisser une chance à ce jeune homme dont les talents pourraient nous tirer d'une mauvaise passe dans les jours qui viennent.

Le magicien scruta de son regard, durant des secondes qui parurent une éternité, les yeux du barde cherchant à déceler la moindre perfidie et finalement il sourit.

- Nous devrions attendre et donner une chance à cet homme, nous pourrons juger de sa valeur une fois sur le terrain. De plus je ne pense pas qu'un ennemi aurait prit le risque de se mettre à découvert aussi rapidement et surtout sans connaître les dons que nous possédons.

Agath's fit signe au barde de s'asseoir et chercha à le mettre en garde.

- Comme si bien l'a dit Nirannor, la tâche que nous cherchons à accomplir est des plus ardues et non sans un danger certain. Je suis sûr que vous saurez vous rendre utile mais vous devriez considérer que votre mort peut devenir le point culminant de votre narration. Je ne voudrais pas que vous vous engagiez sans connaître les dangers qui vous attendent.

Agath's utilise le sort moment compétent à la place d'un projectile magique pour faire 20 au test de psychologie et déceler si Rugrin est un imposteur qui cherche à les nuire, Pressentiment DD20

Le deuxième jour de la Griffe des Tempêtes – année des Dragons renégats
2 Tarkash 1373
Lieux : Hautelune.
Horaire : début de nuit


Température la plus basse : -1 °C
Température la plus haute : 10 °C
Température effective : 10 °C
Précipitation : nulle.
Vent : nul – 0Km/h
Phase de Séluné : pleine lune
Nombre de d'heure de Jour : 13 heures 00.
Aurore : 5 h 30.
Narration : Wilonah, Nirannor, Alrion, Agath's et Rugrin.

Le moins que l’on pouvait dire, c’était que l’intervention de Rugrin n’avait pas eu, pour lui, l’effet escompté. Sa proposition de se joindre à cette équipée avait en grande partie reçue une fin de non recevoir. Mais tout n’était pas encore joué.

La première qui avait réagit avait été sa consœur, et elle n’avait guère mâché ses mots. En un sens c’était sans doute mieux ainsi. Il avait fait preuve de franchise et avait reçu, en retour, cette même franchise. Pour autant elle avait été plutôt cinglante. La barde oubliait sans doute un peu vite qu’il y avait à peine quelques heures de ça, c’était elle qui avait la même chose auprès de Nirannor et de Dag’Epi. Le rôdeur avait peut-être eu une intuition qu’il n’avait pas avec Rugrin. Toujours était-il qu’elle avait tenté sa chance et elle était parvenue à ses fins. D’aucun pourrait dire qu’elle avait été meilleure manipulatrice que le beau parleur qu’elle venait de fustiger sur place.

Le gardien sylvestre, quant à lui pensait probablement plus à la survie de celui qui se présentait comme un aventurier, mais n’en avait pas vraiment les atours. La seconde raison était probablement plus pragmatique. La Confrérie des Gardiens Sylvestres cultivait le secret. Non pas quelle cherchait à être une organisation de l’ombre. Mais la devise « vivons heureux, vivons cachés » pouvait bien s’appliquer pour les défenseurs de la nature qui n’étaient pas vraiment en recherche de notoriété. Il n’y avait qu’à voir les nombreuses précautions qui étaient prises à Thüldae pour conserver l’emplacement de ce havre de paix secret. Outre la Garde Sylvestre, les Guetteurs et les Veilleurs qui gardaient les portes de la Cités du Saule Argenté, on ne laissait personne s’approcher suffisamment près de Thüldae. Bien qu’elle reste un lieu d’accueille pour tous les égarés dans cette partie de Haute-Forêt, il fallait se plier à certaines exigences. On bandait les yeux des voyageurs, et si par le plus grand des hasards, il arrivait qu’ils trouvent seul les entrées de la Confrérie. Il y a avait toujours Nil’Garith la magicienne gardienne du Cœur des Mystères pour altérer suffisamment les mémoires pour qu’aucun ne puisse retrouver sa route jusqu’à la Cité Sylvestre. Alors avoir un barde qui chante les louanges des Gardiens Sylvestres, n’était pas une fin en soi. Bien que Mythdae manquait cruellement de bras et que faire naître quelques vocations n’était pas à exclure complètement.

Le colosse Alrion, quant à lui, avait prit le temps entre deux bouchées pour s’accorder avec les deux sylvestres. Le guerrier ne devait pas avoir beaucoup de confiance envers un manipulateur des mots et des notes. Il était bien probable que seul l’expérience de l’acier avait force de loi dans ce genre d’entreprise, bien qu’il ne remettait probablement les bienfaits d’une puissante magie tout Sentinelle de la Toile qu’il était. Il en avait vu assez pour savoir que l’Art pouvait faire souvent bien plus que les armes et que la meilleure chance de réussite résidait dans le mariage des deux. Mais quant était-il réellement de cette forme de magie que proposait Rugrin ?

Non, il n’était vraiment pas gagné que le barde puisse trouver une oreille chaleureuse à ses propositions. Finalement, le seul écho positif fut celui du mage Teu’Tel’Quess Agath’s. Peut-être que les précisions apportées par le barde quant à son expérience personnelle avaient eu un impacte sur la décision de l’Explorateur du Naturel. Restait à savoir si elles avaient aussi convaincu d’autres personnes que le mage, car dans ce groupe naissant, il n’y avait pas décisionnaire désigné. Il fallait prendre une décision, soit maintenant, soit après une nuit de sommeil qui devait porter conseil.

Le Hin avait marché longtemps la tête baissé, le regard sur ses pieds qui avancés dans une direction, mais pas vers un lieu précis.

"Rejoins la cité blanche...", lui avait suggéré Nirannor. Le rodeur n'était pas son compagnon d'arme depuis longtemps, mais bien son aîné au sein de la fraternité et avait eu que de bon sentiment et conseils envers le petit homme.

Rejoins la cité blanche... Mais c'était où cette cité blanche ? Il lui fallait rentrer d'abord à Thüldae. Et leur dire quoi ? Mon serment de mettre ma lame au service de la confrérie, à la protection de la nature. On crierait au mensonge. Le hin avait été élevé dans l'honneur, il ne pouvait rentrer comme ça. Il avait fini par faire demi-tour devant le danger aussi intangible pouvait être ce mal, ça réaction était de la lâcheté il n'y avait pas d'autres mots.

Ce sentiment n'était pas habituel pour le barbare-druide. Même Fourrure son fidèle compagnon à quatre pattes ne semblait pas comprendre son partenaire Hin. Il était resté distant et grogner régulièrement comme pour essayer de faire ressurgir une petite hargne chez le Barbare.

Mais Dag'Epi avait fini par ne plus entendre le loup et marinait sa colère, frappant les cailloux qui ce trouvaient sur son chemin lançant ainsi des projectiles dont la trajectoire aléatoire pouvait devenir très dangereux.

Rentrer... Puis trouver 'La cité Blanche'...
Il releva la tête. Il ne pouvait définitivement pas y retourner et de toute manière Nirannor était pas encore au courant, mais Dag'Epi avait un sens de l'orientation exécrable que même un Gnoll sans odora aurait retrouvé sa niche plus facilement que lui son chemin. Pour preuve les jours d'égarement avant de tomber sur Thüldae et encore par hasard grâce à une rencontre imprévue. Ce souvenir réveilla en lui ses débuts dans la confrérie, ses premières rencontres et son intégration.

On lui avait déjà tant donné il était temps de ce montrer digne de cette confiance bon sens !

Le Hin se tapa la tête du poing à trois reprises et s'arrêta de marché. Fixe, la nature autour de lui le Barbare-Druide puisé de l'énergie des éléments qui l'entouraient. Fourrure sentit le changeant qui s'amorçait chez son maître et s'arrêta également regardant de ses yeux canins le Barbare-Druide qui poing serré venait pour la deuxième fois en peu de temps, faire demi-tour.

AHWOOOOOOUUUUUU !!

Le hurlement du loup résonna dans la forêt et ce propagea comme l'aurait fait le son de la corne de guerre. Note longue et haute, intimidante et fiers, elle annoncé le retour du Hin qui retournait au front et sa détermination n'allait plus faillir.

Le loup Hurla une deuxième fois pour lui même cette fois-ci. Il annoncé qu'il faudrait également compter sur lui dans cette aventure et emboîta le pas déterminé du Hin. Côte à côte, les deux guerriers de la confrérie repartaient rejoindre leurs compagnons pour affronter le mal de ces bois.

Mais Dag'Epi avait déjà beaucoup marché et encore une fois son sens de l'orientation lui faisait défaut. Retrouver le rodeur et la barde serait son premier défit.

...

Après quelques heures de marche, enfin dirons-nous plutôt d'errance, la volonté du Hin commençait à en reprendre un coup, si bien qu'il avait fini par renoncer de marcher et avait prit place sur le dos du loup.
A califourchon sur sa selle, et avachit les bras pendant le long de l'encolure du loup noir, Dag'Epi s'était remis à l'odorat et au sens naturel du carnassier. Lasse, il regardait défiler la végétation persuadait d'avoir déjà croisé plusieurs fois les mêmes arbres.

- Tu sembles aussi perdu que moi Fourrure. Par Urogalan je pense qu'on tourne en rond !

Le loup comme vexé accéléra le pas, laissant son package jacasser seul.
Puis les arbres de la forêt laissa place à des buissons, puis à des pierres et enfin à des habitations.... DES HABITATIONS ?

Le hin se redressa aussi sec il était...il était, il regarda autour de lui, leva la tête et lu difficilement le nom de l'auberge : 'l’aub...Erge du...du Berceau!!! de Lune !!!',oui, il était retourné au point de départ.
Il descendit du dos de son compagnon animal. Énervé il se mit devant le loup se pencha légèrement histoire de la regarder dans les yeux.

- Ce n'était pas le plan idiot de loup, je ne t'ais pas dit d'écouter ton ventre... Ton odorat ne te sert qu'à renifler le ragoût des tavernes ? Par les pieds plats de tante Raane qu'est ce qu'on fait là ?

Il eu pour seul réponse qu'un grognement sourd de l'animal.

- Pfff... Le hin faisait les cent pas devant l'établissement réfléchissant sur la suite à donner. Reprendre la route ? ... Bah, autant faire une pause, maintenant. Il tourna un doigt accusateur à Fourrure. Je te préviens, qu'un morceau de viande et on y retourne loup fainéant.

Dag'Epi finit par entrer dans la taverne. Et qu'elle surprise de voir à une table son compagnon de la confrérie.

- Tu as le museaux le plus fin de cette contré mon ami. Le compliment avait été chuchoter à l'attention du loup et avait été accompagner par une tape de remerciement. Même si le loup avait surement seulement suivi le chemin q'ils avaient emprunté et cette rencontre n'était qu'à attribuer au fruit du hasard. Mais le Hin préféra penser que Fourrure avait fait preuve d'une compréhension inédite.

- Nirannor, tu aime tant que ça rêvasser dans les tavernes ? Bon sang, poussez vos chausses de là.

Le Barbare-druide se fraya un passage, Fourrure derrière lui afin d'atteindre la tablé du Rodeur et de la barde elfique.

- Ces moustiques vous cherches des noises ?

Les bras croisé sur son torse, Dag'Epi Regardait avec insistance Alrion qui aux yeux du Halfelin présentait la plus grande menace. Vraisemblablement, les évènements et les décisions qu'il avait enchainés avait sûrement eu raison de son analyse de la situation, car l'homme à part manger ne semblait pas menaçant. Et sans même prendre la peine d'expliquer sa présence à Nirannor et Wilonah où de prendre connaissance de la situation, le Hin avec sa légendaire finesse venait de jeter un peu plus de pression à la tablé et cassé la discussion en court.
S'il pouvait aider à régler un problème cela suffirait sans doute aux yeux du Rodeur à ne pas poser plus de question et à réintégrer le barbare-druide.

- On peut régler ça en deux trois moulinet du poignet.

Sourie t'il, plein de défie envers l'homme à la carrure de combattant, tout en ce voulant menaçant.

- Dag'Epi !!!

Son visage s'ouvrit comme se dévoile le ciel quand les nuages, balayés par le vent, découvrent le soleil.
Elle était fort heureuse de le revoir, et de revoir le loup, mais avait bien intégré que Fourrure était intouchable... pour le moment
On ne lui avait rien dit en revanche à propos des embrassades envers Dag'Epi.

Elle se faufila avec une agilité qu'on devinait à son allure, mais sans en mesurer la précision et la détermination, et se glissant sous la table, vint se poster à coté de leur compagnon revenu, lui plantant une bise sur la joue, vite, et sans geste que le loup aurait pu mal interpréter

- Je suis drôlement contente de te revoir, quelle que soit la décision que tu aie prise pour les temps à venir. Bon retour à notre table, et peut être à plus que ça !!!

Enchantée, joyeuse, même un peu trop, tant elle pouvait être excessive dans ses réactions, elle se pencha sur la table pour attraper deux verres et les remplir, en tendant un au revenant

- A notre santé ! Je suis heureuse de te revoir.... Je l'ai déjà dit hein ?

Il fallait reconnaître deux choses concernant Rugrin, c'était qu'il était têtu, et qu'il maniait bien les mots. Malheureusement, Alrion connaissait bien ce genre de personne, et avait tendance à juger plus les actes que les mots, surtout chez ceux qui les maniaient bien. Heureusement toutefois pour le petit homme, le colosse n'était pas celui à qui revenait la décision final, mais aussi qu'un autre énergumène venait les rejoindre à leur table.
Ce dernier, plus petit qu'Alrion malgré la position assise de ce dernier, était plus qu'agressif envers le colosse, même s'il semblait connaître, ou faisait semblant, mais il semblait des plus sincères, Nirannor. Cela semblait d'autant plus crédible d'après son équipement, sensiblement proche de celui de l'homme des bois et peu concordant avec celui d'un fourbe, et par l'animal qui l'accompagnait. Il se tourna vers l'illuskan et lui demanda s'il le connaissait alors que la dame l'appelait par son nom, indiquant clairement que ses premières estimations étaient, pour une fois, juste.
Il n'en restait pas moins que le halfelin était des plus agressifs et qu'il valait mieux lui apprendre à se tenir tout de suite, peut-être était-ce là un des traits de sa race, qu'Alrion n'avait presque jamais côtoyé, à moins qu'il ne tente d'impressionner une dame dans l'assemblée, ce genre de chose pouvait faire faire des choses stupides à n'importe qui, Alrion le premier, d'ailleurs, pour un observateur objectif qui le regarderait, il n'était pas impossible que ce soit également le cas de ce qui allait suivre, la barde était plus qu'attirante après tout, les races étaient compatibles. Dans tous les cas, et même s'il n'avait point besoin de se lever pour dominer son vis à vis, le colosse se leva doucement, sans saisir non plus ses armes posées contre sa chaise, il ne voulait pas non plus que les choses tournent AUSSI mal contre un ami de leurs alliés (surtout, d'ailleurs, si c'était pour impressionner l'alliée en question), mais posa néanmoins ses couverts, et lui dit clairement :

- Petit, tu veux vraiment montrer à tous qui est le moustique ici ? Je suis sur que tu voles aussi bien qu'eux. Tu veux qu'on essaye ?

Si le petit insistait, il pourrait très bien lui montrer ses talents, pas dans l'auberge, ils n'étaient pas là pour la mettre à sac, mais en dehors, toutefois, il n'avait ici ni arme d'entrainement ni matraque, et la chose risquait donc d'être sanglante. De plus, cela pourrait attirer l'attention. D'ailleurs, c'était surtout ce dernier point qui posait problème, car à moins du décès de son adversaire, il pouvait le remettre sur pied, ou au moins l'empêcher de se vider de son sang, très rapidement. Et si ses propres pouvoirs ne suffisaient pas, il avait pris possession au quartier général de la Main sur une baguette du même effet, toutefois celle-ci, contrairement à ses capacités, n'était pas rechargeable, mieux valait donc éviter autant que possible. Mieux valait donc ne pas reparler de cette proposition sans y être obligé.

- Alors je pense que nous devrions...

La phrase d'Agath's fut coupée par l'arrivée d'un nouveau venu. Il s’agissait d'un petit homme surement un Hin car malgré ses muscles saillants il n'était pas assez charpenté ni poilu pour être un nain.
De plus vu la réaction de la barde, il semblait connaitre les connaître elle et Nirannor.
Décidément le groupe s'agrandissait de plus en plus, le mage elfe était prêt à lui dire de s'asseoir quand le petit bout d'homme n'eût rien de mieux à faire que de lancer une pique à son compagnon d'armes.

Agath's savait que cela pouvait envenimer rapidement les choses, Alrion n'était pas du genre à se laisser intimider et il allait surement mettre les points sur les I et ce qu'il craignait arriva.

Quand le mage vit le guerrier se lever, il pria pour que les choses se calment d'elles mêmes. S'il était de nature pacifique Agath's n'aimait pas s'interposer dans une bagarre, car on pouvait toujours se prendre un mauvais coup. Si cette éventualité arrivait, il ne bougerait point et se contenterait simplement d'observer les capacites des deux combattants afin d'analyser leurs talents respectifs.

Se tournant face aux deux hommes Agath's s'écria,

- Si vous avez des choses à prouver jeune enfant, allez vous amuser dehors, Alrion se fera un plaisir de vous mettre à l'épreuve. Sinon prenez place autour de la table et nous serons heureux de partager un bout avec vous.

La réponse du barde aux questions du rôdeur semblait franche ou du moins son phrasé plus en adéquation avec la vie du gardien sylvestre. Rugrin cachait peut-être derrière cette façade de beau parleur une vie âpre et difficile. Restait au coureur des bois à confirmer cette nouvelle hypothèse avant d’accepter sa venue au sein de leur groupe. L’elfe de la lune, maître des arcanes mit son grain de sel dans la conversation et apporta son sentiment. Ses paroles sonnaient justes et leur sagesse rejoignait les idées du Chondathien.

Soudain, les oreilles d’Anikeï se redressèrent et le husky regarda en direction de l’entrée de la taverne. Mais avant même que Nirannor ne puisse tourner la tête, il perçut une voix bien connue. Et avant même qu’il ne trouve les mots pour évoquer sa surprise, ses collègues de tablée réagissaient promptement, surtout quand le Hin laissa entendre son désir d’en découdre avec le plus costaud d’entre eux. Nirannor tenta d’éteindre le début d’incendie avant qu’il ne soit trop tard.

-Dag’Epi ! Aucune crainte à avoir, viens plutôt t’asseoir.

Il regarda ensuite le colosse guerrier et ajouta d’un ton rieur.

-Un ami. Mais son sang déborde plus vite que le lait sur le feu.

Le gardien sylvestre ne posa pas de questions sur le retour bien inattendu du novice, ne souhaitant l’embarrasser sur des raisons pouvant le toucher au plus profond de sa personne mais préféra le présenter à la tablée.

-Je vous présente Dag’Epi, un confrère. Et ne vous fier pas à sa taille, car derrière ce petit être, se cache une personne au dévouement sincère, et pouvant surprendre plus d’un sur ses capacités martiales.

Avec le Hin à ses côtés, Nirannor se sentait moins vulnérable aux éléments extérieurs pouvant survenir dans cette délicate mission et pouvait voir la venue de Rugrin avec un œil nouveau. D’un côté Wilonah, de l’autre Dag’Epi et son loup, l’équipe représentant la confrérie s’étouffait.

Il était tant de régler définitivement la question de l’intégration du barde. Nirannor observa rapidement chacun des membres de la tablée avant de donner son avis car il sentait que chacun l’attendait. Le mage avait opté pour la carte de l’essai ou plutôt pour la présomption d’innocence. Rugrin n’avait effectivement aucun intérêt à se dévoiler aussi rapidement sinon à faire bon impression sur ceux qu’il souhaitait rejoindre. Que risquaient-ils à l’intégrer ? Pas grand-chose. Plus nombreux, ils pourraient rapidement s’en défaire si ce dernier tentait de leur mettre des bâtons dans les jambes. Et qui sait ce que l’avenir leur réservait ? Après avoir pesé le tout, il concluait à voix haute en s’adressant à Rugrin.

-Même si je ne t’accorde pas encore toute ma confiance, je veux bien que tu nous accompagnes. La seule condition que je te demanderai est de laisser dans cette taverne tes belles paroles et tes beaux discours.

Nirannor regarda ensuite les autres pour avoir leur approbation même s’il devinait que Wilonah et le Hin se rangeraient derrière leur confrère.

La rougeur que pris son visage était dur à déterminer si elle était dûe à l'embrassade de Wilonah ou à l'insulte du colosse.

Il est vrai que la réaction de l'elfe l'avait surpris. Il ne l'avait pas beaucoup côtoyé et la joie qu'elle exprima, fustiga le Hin, qui prit de vitesse ne pu que lancer un regard déroutant à Wilonah avant d'exprimer sa gêne.

- Si tu pouvais garder tes câlins pour Anikeï.

Faisant référence au chien-loup de Nirannor qui se souvient il était plutôt friand des caresses, tout en remettant sa cape de gardien sylvestre. Puis l'humain regagna toute l'attention du barbare lorsqu'il se leva de sa chaise, décrochant le fameux sourire carnassier de Dag'Epi. L'excitation du combat avait toujours eu cette effet chez le Hin. Mais avant même de pouvoir fermer le clapet du géant, Nirannor venait calmer le jeux et par la même occasion faire comprendre à Dag'Epi que personne ne présentait une menace autour de cette table.

Sans autres questions Nirannor venait de reintégrer le jeune gardien sylvestre. Dag'Epi capitula d'un geste de la tête en direction du rodeur et alla se mettre debout les bras croisés au côté de ce dernier.

- Les dieux son avec toi. Lança t'il à Alrion.

Puis son regard croisa celui de Wilonah qu'il détourna aussitôt encore gêné.

Il était évident au dire de Nirannor que ces nouvelles personnes étaient maintenant leur compagnon de voyage, ils décidaient d'ailleurs si lun d'eux serait des leurs. Le Hin avait bien envie de chuchoter à Nirannor qu'il n'avait pas besoin de s'encombrer de plus d'inconnus, mais il n'en fit rien. Il venait d'arriver et n'avait pas son mot à dire. Il se rangerait au jugement du gardien sylvestre.

Son rire résonna comme des clochettes et elle eut même la délicatesse de rosir aux propos de Dag'Epi

- Tu sais bien que c'est Fourrure que je voudrais faire des calins

Elle s'interrompit, et regardant le chien loup, s'adressa à lui comme à un compagnon part entière

- N'y vois nulle malice, Anikeï, mais ton demi sang de loup est ici surpassé !

Un regard malicieux à Agath's

- C'est fort vaillant à vous d'engager quelqu'un d'autre dans une bagarre de taverne ... Fut il votre ami ...

Un soupir

- Je me demande si je suis déçue ou heureuse de voir cette querelle se résoudre sans poings ... Je ne sais pas bien le bruit d'un grand baraqué qui tombe...

Et puis, le sérieux revint

- Bon, on va se comporter comme des gens civilisés, oui Dag'Epi était dans notre groupe avant votre arrivée, et son retour m'est un baume pour le cœur.

Puis elle fixa le barde

- Je ne te fais pas bien confiance, je te l'ai dit, mais je prends l'engagement de te considérer comme un membre du groupe partir de ce jour

Alors, elle tenta de caresser Fourrure, du bout du doigt

Le barde attendait une réponse, une décision quant à son intégration au sein du groupe ou non. Il se revoyait à ses premières auditions dans les bouges de Marsembre à essayer d'obtenir une place sur une scène quelconque pour s'entrainer et pour faire montre de son talent. Finalement, là c'était la même chose mise à part que cette fois ci, il postulait pour une place dans un groupe d'aventuriers dont l'issue pouvait être funeste voire pire. Regardant tour à tour tous les membres du groupe, il attendait.

La venue d'un halfelin bagarreur et belliqueux lui arracha un sourire. Il ne fallait pas se fier aux apparences, certes, cependant Rugrin parierai plus facilement sur une victoire du colosse que sur celle du petit être. Il ne connaissait ni l'un ni l'autre mais ce qu'il pouvait voir de son comportement à priori l'invitait à faire attention. Quelqu'un d'aussi prompt à chercher querelle pouvait apporter son lot d'ennui et le barde ne cherchait pas plus les ennuis.

La réponse de celui qui semblait être le chef arracha un sourire au barde qui inclina la tête devant lui avant de prendre la parole.

- Vous ne le regretterez pas. Cependant, je crains que mes belles paroles me suivent partout. Elles font partie de moi et de mon métier autant que votre husky fait partie de vous. Cependant, ne craignez rien, je sais les garder pour moi.

Se tournant ensuite vers sa collègue elfe, toujours souriant, il se décida également à lui répondre.

- La confiance se gagne et je saurai vous prouver que vous pouvez m'accorder la votre.