La Tueuse de Dragons

'illuskien ne savait pas si il devait être rassuré ou au contraire s'inquiété du fait que le monstre marin qui entrait présentement dans le port n'était pas le Phénix. Après tout, on lui avait dit qie c'était le plus gros du port... donc fort logiquement, plus gros que l'Aspidoshelon. Mais le forgeron avait du mal à croire cela possible.

Bien que ne s'intéressant nullement aux réalisations maritimes, et préférant de loin la stabilité du planché des vaches aux roulis de ces immenses étendues aqueuses, l'artisan ne pouvait que reconnaitre une chose : ce tas de bois était une œuvre d'art. Il n'en comprenait nullement l'intérêt, ne voyait pas ce que des carapaces pouvaient bien faire sur la coque, ou en quoi cela faciliterait la navigation, mais la chose l'impressionnait néanmoins.

¤Manquerait plus qu'un tel mastodonte vol tient...¤

Assis sur une barrique, avec son nain de compagnie à ses cotés, le guerrier observait la manœuvre. C'était assez effarant de voir un tel colosse se mouvoir sans détruire ce qui l'entourait. C'est le moment que choisi Karmeth pour le contacter, faisant prendre conscience au guerrier de l'heure avancée. Il était donc temps de mettre les voiles pour aujourd'hui... Et peut être ressortir à la nuit tombée.

¤En attendant, pour le moment c'est chou blanc...¤

-Allez sac a puce, on rentre...

C'est d'un pas lourd et rouillé que Meursault descendit de la caravane. Le coffret coincé sous l'épaule, il s'étira et inspira l'air marin à grand poumon :

"Ah ! L'air marin ! Ça vous requinque un gnome ça je vous le dit !" lança-t-il à la caravane. "Je vous remercie bien pour le trajet compagnons, mais je vais continuer tout seul. C'est que j'ai besoin de me dégourdir les jambes. Bonne route !"

Regardant la caravane s'éloigner, le gnome encore ankylosé s'apprêtait à rejoindre le port. Plus tôt il se serait débarrassé de son travail, plus tôt il pourrait dépenser son salaire et boire une bonne bière. À la pensée d'une pinte bien fraîche, il se lécha les lèvres et remarqua que celles-ci étaient sèches. Il leva les yeux vers le ciel.

¤ Bah ! Le soleil n'est pas encore à son zénith, j'ai le temps de me rafraîchir un peu avant de délivrer le colis. ¤

Il commanda une bière à l'auberge au bout de la rue et s'assit, seul, à une table à l'écart du reste des clients. Tout en sirotant sa pinte de blonde, il ressassait la questionna qu'il avait commencer à sa poser durant le voyage : quel était donc l'objet de sa mission. Sa curiosité naturelle était bien plus forte que sa conscience professionnelle et il lui fallait savoir ce que contenait le colis. Il s’attela donc à l'examiner. Il souhaitait s'il lui était possible de l'ouvrir sans laisser de trace.

La Tueuse de Dragons

Moment : debut d’après midi, Date : 1372

Madawc et Arkhan

Intrigué dans un premier temps par les manœuvres du navire, l’humain s’en lassa rapidement. A vrai dire, ce fut le cas de plusieurs personnes dans l’audience, qui reprirent leurs occupations habituelles assez rapidement. Certains dirons également que l’insistance de son nain de compagnie à partir eu une incidence dans les décisions, ce dernier ne portant pas grand intérêt aux bateaux, et ne se gênant pas de le dire. Ainsi, une fois des marins vexés, un nain agacé dans les bras et une maigre patience expirée, le duo s’en alla retrouver ses confrères à l’auberge de cheval blanc.
Alors qu’il marchait, Madawc reçu le message de Karmeth, lui indiquant qu’il serait retardé, d’une voix calme. La sensation était étrange mais ne le gêna pas moindre mesure.

Arrivant sur place, ils purent trouver facilement les tenanciers, ainsi que Betena et Aurora, discutant autour d’une table. Lynveska su accueillir les deux guerriers avec entrain.

- Ah enfin de retour ! Manque plus que Karmeth ! Des nouvelles ? En tout cas, v’nez vous asseoir, c’est tout chaud tout bon ! Faut prendre des forces vous savez ?

En effet, sur la table se trouvait plusieurs auges en bois et une gamelle entière d’une viande mijotée dont l’odeur emplissait la pièce. Quelques légumes et des céréales accompagnaient le plat en sauce, offrant aux aventuriers une belle perspective gastronomique. Et pour couronner le tout, les quantités ne manquaient pas. Très fier, Lynn présenta d’un geste triomphant de ses petites mains le plat, attendant une réaction des nouveaux venus. Arkhan ne manqua pas le top départ, et après un bref remerciement, se trouva un tabouret à sa taille et lança les hostilités. Le reste de la clique le suivit, et c’est ainsi que sur un fond de repas, pu débuter les discussions. Aurora semblait s’être rapprochée de Betena et très heureuse de sa visite des marins, dont elle étala ses éloges durant le repas.

- J’ai vraiment apprécié leur humilité ! Cette petite fille semblait vraiment m’apprécier, j’irai lui rendre visite à l’occasion. C’est incroyable comment ils arrivent à garder le sourire alors qu’ils ont perdu un être cher il y a si peu. La meilleure façon de les décrire … je dirais la joie de vivre oui, c’est ça !

Voyant qu’elle s’emportait et que son public tentait de communiquer, elle se reprit.

- Ah pardon, j’ai été un peu bavarde. Et vous donc, qu’avez-vous pu trouver ?

Meursault

Meursault entra alors dans l’auberge en bois, avec tout son barda sur lui. Il fut alors envahi de saveurs, entre l’odeur forestière et travaillée de la pièce, surement dérivée de résine, et les plats en tout genre servis sur la table d’à coté. Le tenancier qui parlait à des clients à la table se tourna immédiatement vers le gnome, averti par le son d’une clochette en haut de la porte.

- La bienvenue voyageur ! Vous semblez bien chargé, je peux vous aider ? Je peux vous proposer une table pour ce midi, mais vous souhaiteriez peut être également rester dormir ? Oh, vous ne semblez pas être du coin, je m’trompe ?

Débutant une conversation, Meursault eu l’occasion d’analyser la pièce. Une grande pièce comportant de nombreuses tables rondes en bois, une ambiance chaleureuse et travaillée dans la décoration de la pièce, et un escalier menant certainement vers des chambres, derrière le comptoir. La salle était vide, à l’exception de deux voyageurs, assez bien équipés, dont l’un d’eux faisait sa taille. La jeune halfeline, bien que bien plus petite que lui, lui permit de constater qu’il existait de quoi accueillir les personnes de petites tailles dans cet établissement. Et la nourriture que dégustait l’autre voyageur, un nain, semblait succulente. Enfin, à l’extérieur, il pouvait entendre faiblement le bruit des chevaux, qui dormaient à l’écurie un peu plus loin dans le champ.

Une fois assis, le gnome se pencha et glissa la boite sous la table, à l’abri des regards. Curieux et intrigué, il entreprit d’ouvrir la boite avec délicatesse. Emballée dans du tissus, la boite était finement ouvragée et très propre dans sa conception. Fermée, la boite ne comportait ni serrure, ni poignée, et semblait pourtant bloquée, comme si quelque chose la maintenait.

Norim et Kipépéo

Kipépéo fit jouer son bagou légendaire afin d’en apprendre plus sur la situation. Intéressé, le tenancier ne manqua pas de mordre à l’hameçon.

- Des rumeurs ? Évidement qu’y en a ! Mais vous savez, c’est rien d’avéré ! On ne sait jamais qui a bien pu lancer tout ça. Voyons voir, voyons voir… Ah par exemple, y a l’histoire de cette petite fille qu’une créature noire aurait capturée. Pendant plusieurs jours la rumeur s’est répandue et les gens ont prit peur. Alors qu’au final elle est revenue quelques jours plus tard d’un voyage. Un gamin s’est imaginé des trucs et pouf, ça s’est transformé en réalité dans la tête des gens ! Amusant non ? Après y a toutes les histoires sordides sur les dirigeants, comme quoi ils kidnappent des jeunes gens et les vendent aux thayens ou qui que ce soit d’autre. Ça franchement j’suis pas assez gaillard pour le vérifier moi-même, mais j’y mettrais ma main a couper que c’est encore exagéré, surtout vu la popularité de nos chères dirigeants. Mais bon vous en faites pas, tant que vous vous mêlez pas des affaires des marins vous risquez rien. Avec la pénurie en ce moment ces gars la sont prêt à tout pour gagner leur pain, et à ce qu’on dit, de vous à moi, certains partent même dans la piraterie pour nourrir leurs gamins. Ironique non ?

A ce moment précis, la porte s’ouvrit, laissant entrer un voyageur chargé. Le tenancier laissa l’halfeline pour s’occuper de son nouveau client. Les plats commandés étaient à la hauteur de leurs attentes et les deux compagnons de route eurent un bon moment à déguster leurs plats, se remplissant la panse avant l’action. Ils eurent le temps de voir rapidement le nouveau venu qui alla s’asseoir dans un coin de la pièce. C’était un gnome, qui installa ses affaires à l’abri des regards, et que ni Kipepeo ni Norim ne pu voir plus clairement. Il semblait absorbé par quelque chose, surement un livre, supposa l’halfeline.

Distraite un instant alors qu'elle digérait les informations contée par son nouvel grand ami l'aubergiste, Kipepeo jeta un regard vers le nouveau venu. Elle s'adossa à son siège, les yeux dans le vague, piquant du bout des doigts ici et là un morceau, jusqu'à ce qu'elle se rende compte que c'était vraiment succulent. Du coup elle se jeta sur son plat et resta dans le silence contemplatif et dégustateur pendant quelques moments.

De temps en temps elle jeta un regard vers le gnome qui venait de rentrer. Elle aimait bien les gnomes, ils étaient si différents et pourtant si similaire. Elle se souvint d'une gnomesse qu'elle avait rencontré brièvement, un petit être aussi malicieux qu'un pixie, qui n'avait de cesse à vouloir que tout le monde rie, s'amuse et soit heureux.

Je peux gouter ton plat ? s'enquit Kipepeo vers Norim. Sans attendre son assentiment, sa cuillère en bois prit un peu de sauce. Quelle bonne idée tu as eue Norim de nous trouver cet endroit. Non seulement l'aubergiste est sympa mais en plus la cuisine est super bonne et ... discrètement elle laissa échapper un rot de contentement nourrit bien son homme, ou plutôt sa femme... Elle se laissa aller en arrière, la panse bien remplie, un sourire heureux aux lèvres. Nul n'est plus heureux qu'un membre de la race halfeline lorsqu'il a fini un repas gastronomique.

Tu en pense quoi de ces gens qui disparaissent ? dit-elle toute en regardant une nouvelle fois le gnome, intriguée par son attention vers une sorte de livre ? qu'il tenait à la main. L'envie la tenaillait d'aller lui demander ce que c'était, mais elle n'était pas sûre que le gnome aime l'idée qu'elle venait fourrer son nez (qu'elle avait fort joli d'ailleurs) dans ses affaires. C'est normal continua-t-elle à l'adresse de Norim que les gens qui n'ont pas de boulot et donc pas de quoi manger, se tourne vers des boulots pas trop trop corrects, voire très très dangereux pour leur âme... Mais encore des histoires d'esclaves ! Après tout on est peut-être choisis par les dieux pour être les défenseurs des esclaves de tous les royaumes réunis ?

Elle sourit, les yeux encore une fois tournés vers le gnome. Puis une subite inspiration s'empara d'elle. Prenant dans son sac sa lyre, elle l'accorda puis, d'une voix douce qui prenait graduellement de l'ampleur, elle composa une chanson parlant de liberté, une chanson qu'elle avait déjà chanté lorsqu'elle voulu insuffler du courage aux esclaves qu'ils avaient aidés à Luskan. Elle y inséra le courage du nain ami et la terrible bataille finale à l'encontre des mages. Peut-être allait-elle se faire engueuler, apparemment fallait pas trop s'en mêler de ces histoires ici, mais au moins, ça attirerait l'attention ?

Dieu qu'elle aimait chanter ...

-Je vais bien oui, juste un petit frisson, rassura Karmeth.

Il suivit son jeune compagnon près des quais, partageant son admiration pour l'incroyable ouvrage flottant qui accostait non loin. Il partageait le manque d'affection des membres de sa race pour les étendues d'eau, mais il se surprit à penser que voyager sur pareil bâtiment ne devait pas être si désagréable que ça.

-Qu'est-ce donc qu'un "man’o’war", demanda-t-il en complet ignorant du domaine maritime. Il en passe souvent des comme ça ?

Il en profita effectivement pour constater qu'il n'y avait... rien à constater sur les lieux de l'ancien effondrement.

¤Il faudra peut-être aller regarder en-dessous, quel meilleur endroit que les égouts pour mener des activités douteuses.¤

Mais au final, y avait-il vraiment activités douteuses ? Avec le peu qu'ils avaient à se mettre sous la dent pour le moment niveau piste, il aurait tout aussi bien pu s'agir d'une suite de coïncidences malheureuses.
Pas de signes de vie de Rokett, leur contact tempurite partit... Bien peu de concret pour commencer une enquête, et pour justifier les actes qu'ils auraient à commettre pour en apprendre davantage. Effractions ou mensonges pour gagner l'accès à l'une des propriétés d'Illim sans éveiller l'attention.

¤Pas vraiment ma tasse de thé tout ça.¤

-Allez, continuons notre petite visite, vous m'avez donné l'eau à la bouche avec tous ces endroits à visiter.

Des temples, des marchés et des artisans, c'était beaucoup plus à son gout. Et qui savait si Haela ne lui ferait pas un signe en chemin.

Mâchant tranquillement sa nourriture, Norim l'apprécia en laissant Kipépéo faire la discussion. En effet, il savait qu'on le trouvait souvent un peu rustre, et savait parfaitement que la majorité des gens préférait parler avec une jolie demoiselle, même si elle en faisait que la moitié de leur taille, plutôt qu'avec un nain couvert de cicatrices (et encore, la magie de guérison lui en avait évité bien d'autres). Toutefois, la chose ne l'empêchait pas d'écouter ce qui se disait, mais il n'y avait pas grand chose dans les rumeurs locale.
Changeant son assiette presque terminée à la demande de la halfeline, en lui répondant :

- Je vais finir le tien, c'est vrai que c'est bon.

Il attaque son assiette comme un nouvel ennemi, appréciant le nouveau plat qu'il fit passer avec un peu de boisson, avant de lui donner son avis:

- Si j'étais toi, je ne croirais pas trop aux rumeurs. Elles ont vite fait de modifier la réalité, sinon même d'être créées de toutes pièces. Après tu connais mon amour pour les esclavagistes, donc on peut toujours jeter un oeil tant qu'on a rien de mieux à faire, et continuer d'éviter les marins, même si on a été obligé d'en côtoyer, je pense que la place des pirates reste en prison.

Le nain la vit jeter un oeil derrière lui avec attention, si bien qu'il se retourna pour voir le gnome qu'elle observait, sans lui trouver rien de particulier, mais c'était un petite gens, cela pouvait suffire à attirer l'attention, il retourna donc vers sa camarade pour la voir sortir sa lyre, le laissant finir le plat, après quoi il sortit sa pipe pour apprécier le concert improvisé.

Pour le plus grand soulagement de l'illuskien, le retour se fit sans le moindre incident... Presque un exploit, compte tenu du manque de patience du nain qui trottait à ses cotés. Au moins, cela avait le mérite de ne pas aggraver l'humeur du guerrier, plutôt maussade : il avait horreur de perdre du temps, et Madawc avait vraiment l'impression d'avoir gaspillé une journée.

¤Espérons que les autres aient eu plus de chance...¤

Le message de Karmeth ne devait pas lui en apprendre beaucoup plus... le nain semblait avoir décidé de faire du tourisme. Le forgeron espérait juste qu'il n'allait pas se mettre dans une situation délicate, encore que l'Iris lui permettrait sans doute de les appeler à la rescousse.

Poussant la porte de l'auberge, le tempurite y trouva les mêmes têtes que le matin, à l'exception prévisible du prêtre. Agitant vaguement la main, Madawc répondit à Lynveska d'un ton où l'on pouvait percevoir un semblant de lassitude :

-Karmeth dit qu'il ne faut pas l'attendre, il sera en retard. Il n'avait pas fini de visiter la ville.

S'installant pesamment sur le banc, le nordique avisa la gamelle qui trônait fièrement sous son nez, et réalisa qu'il avait faim. Les effluves émanant du plat eurent tôt fait de lui redonner un léger sourire, alors qu'il se servait fort généreusement. Écoutant Aurora, l'artisan réalisa que la jeune femme n'avait pas vraiment d'éléments non plus.

¤Elle s'étonne de la joie de vivre des gens après une perte... sans réaliser qu'elle est dans la même situation que cette gamine...¤

L'humain n'avait pas le cœur à lui rappeler cet état de fait. Elle semblait heureuse, simplement d'avoir discuté avec des marins, alors qu'elle avait perdu ses parents adoptifs à peine trois semaines plus tôt. C'était peut être mieux si elle n'y pensais pas, en effet. Lui, il ne retrouverait sans doute le calme qu'une fois son père d'adoption vengé... mais il pouvait comprendre ce besoin d'être heureux. Il pouvait le comprendre, même si cela lui semblait stupide.

-Tout le monde ne réagit pas de la même manière à une perte... Puis, réalisant qu'on attendait de lui le compte rendu de la visite des quais. Rien de notre côté. chou blanc, nada, peau de... bref, vous avez saisi l'idée. Si, la femme du tavernier des deux demis gobelins fait une tarte aux poires merveilleuse. Oh, et y'a un autre bateau monstrueux qui est arrivé aujourd'hui. Un truc immense avec des carapaces de tortues sur les flancs. C'était quoi son nom déjà ? Ah oui, l'Aspidoshelon... pas facile à prononcer comme machin. Vous connaissez ?

La Tueuse de Dragons

Moment : debut d’après midi, Date : 1372

Madawc

Tout en dégustant le délicieux repas de Lynn, chacun exposa le contenu de sa journée. Emboitant le pas à Aurora, Madawc enchaina sur sa matinée. Mais il put voir que sa pique avait réveillé quelque chose en Aurora, dont la mine se grisa. Son récit fut écouté avec attention, et une fois terminé, Betena vint détailler sa dernière phrase.

- Le navire d’Achille ? Oui on m’a dit. Tu l’as croisé ? Je me demande ce qu’il vient faire ici… Enfin, rien de nouveau donc ?

Le repas se poursuivit sans grande nouvelle malheureusement. Le moral n’était pas au point mort pour autant et des idées constructives furent émises durant le repas. Arrivant à sa fin, la question de la suite des opérations tomba de la bouche de l’halfeline.

- Bon, c’est quoi le plan maintenant ? Tu veux rejoindre Karmeth ?

Norim, Kipépéo et Meursault

Les trois aventuriers étaient tous assis dans l’auberge, dégustant leur repas dans leur coin. De leur coté, Kipépéo et Norim avait fini leur repas, repus. Ils entamaient les hostilités en musique, annonçant un début d’après midi joyeux. De son coté, Meursault était fasciné par cette boite, et bien qu’il ne parvienne pas à l’ouvrir, elle lui semblait vraiment intrigante. Mangeant, il pu apprécier également la nourriture succulente de cet établissement.

Le temps passa et le tenancier qui était parti dans l’arrière boutique pendant un bout de temps revint enfin. Surpris, il interpella ses hôtes qui semblaient se divertir.

- Et bien, que voila une belle voix ! Je vous en prie, continuez ! Désolé pour cette longue absence, j’ai eu des problèmes avec mon livreur. Il est un peu malade en ce moment. Mais dites-moi, vous semblez prendre racine ? J’ai un jeu de dés si vous vous voulez passer le temps. Il se leva pour interpeller Meusault. Vous comptez rester ici cette après midi ? Une partie de dés, ça vous tente ? Retournant la tête vers le reste du groupe. Ca se joue par pair, qu’est ce que vous en dites ?

Les trois aventuriers voyaient le temps passer, et avait sans doute des choses à faire dans la journée. Mais la proposition du tenancier semblait alléchante, d’autant qu’ils récupéraient encore de leurs voyages respectifs.

Karmeth

Le prêtre se tourna vers Karmeth, les yeux étincelant.

- C’est une classe de navire, inspiré des plus grands navires Halruéens. Ce sont des galions gigantesques lourdement armés, allant de trois à cinq mats…

Son explication de perdit en longueur alors qu’ils marchaient. Il fallut que la visite touristique les amène auprès d’un grand temple au milieu du fleuve.

- Le temple de Valkur, protégeant les marins qui bravent les océans. A l’opposé de l’ile se trouve également celui de la Reine Garce.

Continuant, il commenta l’arrivée à l’enceinte du château, l’âge ancien de celui-ci ainsi que ses occupants, des nobles parvenus riches marchands indépendants. Arrivant au marché, Madawc put constater une bonne humeur et un marché de qualité. Mais ici, ce sont les étales qui l’inquiétèrent. En effet, les étales étaient plutôt vides, comparé à un marché habituel. Même son guide commenta sur ce point.

- En ce moment avec les attaques de pirates, les vivres se font rares. Certains disent également qu’il y a un marché noir pour les denrées alimentaires qui s’installe. C’est une situation qui heureusement est toujours de passage.

La visite se poursuivit par les temples, surtout celui de Chauntéa, assez impressionnant car vieux et imposant. Enfin, le voyage s’acheva par le quartier des artisans, un complexe occupé et animé.

- Et voila qui conclu la visite ! Désolé, j’ai beaucoup parlé finalement. Il est déjà tard, qu’est ce que vous comptez faire ensuite ? Je vous raccompagne quelque part ? En tout cas, si vous cherchez un guide, n’hésitez pas !

Le prêtre était avant tout un rat de bibliothèque, mais semblait attiré par les aventures que lui inspirait Karmeth. Il n’était certainement pas le meilleur homme d’action, mais c’était un homme de savoir.

Posant sa lyre, après ce moment de détente, Kipepeo rougit aux compliments. Elle se sentait bien, l'horreur de son aventure à Luskan s'effaçant pour en devenir un conte, une ballade en poésie transformait la réalité des choses sans pour autant l'occulter.

La proposition du tenancier était tombée à point nommé. Non seulement ce serait un agréable moment qui permettrait une bonne digestion des différents plats consommés, mais en plus, elle pourrait satisfaire sa curiosité quand à cet homme dans le coin, ce gnome qui semblait tout sauf à son aise. La boite devant lui semblait lui causer un souci certain.

- Un livreur malade ? dit-elle d'un air de bonne humeur. Mince, c'est vraiment dommage. Si on peut faire quelque chose pour vous aider, n'hésitez pas. Je me sens vraiment bien ici. On ne connait pas la ville mais cela nous donnera l'occasion de la visiter. Vous gênez pas hein ? dit-elle en insistant.

Elle se tourna vers son ami Norim pour voir sa réaction quant au jeu proposé par leur hébergeur. T'en dis quoi No..Rim. On se fait une petite partie là ? Par contre faudra nous expliquer les règles, les dés moi je ne connais pas trop. J'ai déjà vu des gens en jouer mais je ne me suis jamais penché dessus. Ca avait l'air drôle comme tout. Suis partante en somme !

Prête à se lancer dans la découverte du jeu de dés, la jeune femme dansait littéralement sur place

-Et bé, je n'aurais jamais imaginé pareil mastodonte flottant.

Karmeth suivit pieusement son guide tout au long de la promenade, tâchant de mémoriser les points d'intérêts et les chemins qui y menaient. La ville était décidément bien agréable, et intéressante.
Le manque de provision intéressa particulièrement le nain.

¤En cas de disette, il y a toujours des affaires à réaliser pour les marchands habiles ou peu scrupuleux. J'en parlerait à Betena pour voir si Illim pourrait y être lié d'une façon ou d'une autre.¤

Son guide concluait la visite. Karmeth le remercia en souriant :

-Cette visite était des plus enrichissantes, merci beaucoup. Je devrais réussir à retrouver mon auberge par moi-même et ne voudrais pas vous monopoliser davantage. Par contre soyez sûr que je viendrais vous trouver en cas de besoin. Oh, juste pour finir et être exhaustif, pourriez-vous me parler un peu des célébrités du coin ? Les personnes à connaître et celles à éviter dont vous auriez entendu parler ?

Avec toutes ces informations, il pourrait rentrer à l'auberge sans avoir totalement fait chou blanc. Il ne resterait plus à leur petit groupe qu'à décider de la suite des évènements.