Entre Loufina et l'inconnue., Survivre coûte que coûte!

Les caravanes marchandes de la colonie des Soua dont Therka faisait partie avaient fait halte à l'oasis de Loufina, pour le grand rassemblement annuel des tribus bédouines. Ce rassemblement était réputé pour son calme, la richesse de ses échanges et l'ennui des conversations de ses autochtones. Pendant plusieurs semaines, ils échangeraient, arnaqueraient, vendrraient...

Seulement, pendant la nuit, un effroyable drame eut lieu, le fils cadet du chef de la tribu des Soua fut retrouvé mort, l'abdomen éventré de tout son long. Les soupçons étaient maigres, qui pouvait bien avoir pu agir ainsi? Personne dans cet ancestral clan ne pouvait faire autant de mal et faire couler autant de larmes...

Ce soir-là, il ne manquait qu'une personne au campement, on lui ordonna de partir à la recherche de l'assassin, et de le ramener - afin qu'elle puisse se racheter d'avoir "déserté" - cette personne n'était autre que Therka.

Sans un mot, sans se retourner, elle partit à dos de dromadaire vers l'ouest accompagnée de son seul et véritable ami, Hät, son aigle. Elle savait désormais qu'elle ne pourrait compter que sur elle-même, si elle échouait dans cette investigation, elle serait à tout jamais bannie de sa tribu et de sa terre natale...

¤Quel genre de personne a bien pu faire de telles horreurs... Où aller? Que vais-je faire loin des miens...?¤

Téméraire et humiliée, sous un soleil de plomb, sans vivre, elle finie par s'écrouler après seulement deux jours et une nuit...

Sur sa monture noire comme les pierres de la tour d'Ashaba, Hachtalavana avançait au milieu du désert en direction de Tilverton, une cité prospère qui lui offrirait sans doute des opportunités pour tester ses compétences. Il avait retiré son armure afin de voyager plus confortablement, car en pleine journée, sous le soleil, elle serait devenue une véritable fournaise. Soudain, il aperçut une silhouette allongée dans le sable, à environ cinq cent mètres devant lui. En se rapprochant, il put distinguer les formes d'une femme, ainsi que celles d'un oiseau, sans doute un aigle.

Un léger rictus germa au coin de sa bouche, et il se dit : ¤Encore une âme pour Myrkul dirait-on. Ces humains sont des êtres si faibles. Comment les dieux ont-ils pu permettre la naissance d'une telle race.¤

Arrivé au près de la femme humaine, il s'aperçut qu'elle était encore vivante, trouvant même la force de lever la tête et de se redresser.

Réfléchissant un instant, il jaugea la situation et en conclut qu'il serait idiot de risquer de se faire blesser en achevant la femme. Et il ne pouvait perdre de temps en attendant dans les environs que le soleil fasse le reste. La bouche séche malgré les fréquentes gorgées d'eau qu'il ingurgitait, il parla d'une voix rauque :

- Tu m'as l'air mal en point femme. Tu vas sûrement mourir avant la fin de ce jour. Mais si tu as de quoi payer, je pourrais bien te fournir un peu d'eau. Aller, réponds! As-tu de l'or pour sauver ta vie?

¤Où suis-je... Hät, où es-tu ma moitié... Qu'est-ce que... Bon sang! Par Beshaba! Qui est cette personne!?... Il me demande de l'or? Réfléchis... tu vaux mieux que de l'or! Donne-lui donc! Survis et accomplis ta mission!¤

Therka venait à peine de recouvrer la mémoire, un homme à l'apparence étrange et à l'odeur âcre lui faisait de l'ombre. Sur la défensive, d'un ton réfléchi et franc, elle rétorqua :

- Mon Or... l'Or n'est rien, je te l'offre. Donne-moi à boire et aide-moi à me relever. Je m'appelle Therka du Sable, je suis souanienne et je me suis égarée. Et toi, qui es-tu? Je n'avais jamais vu pareils habits auparavant." Pour la toute première fois, Therka due se rabaisser devant quelqu'un. Elle en eut mal au ventre.

¤Cette sensation... Et si cet individu n'était autre que l'assassin du fils de mon Chef...? Beshaba, aide-moi...¤

MJ
Le vent se leva avec une rapidité effarante, vous prenant tous les deux au dépourvu. A moitié aveuglés par cette tempête naissante, Therka put voir une image troublante, celle de la victime du meurtre, le visage horrifié, indiquant les collines du couchant, qui se dressaient devant vous. La tempête se dissipa rapidement, revenant à une simple brise...

Hébété, mais tentant de garder son calme, Hachtalavana regarda fixement l'humaine. Après avoir retrouvé ses esprits, partagé entre la fascination et la méfiance, il lui adressa la parole :

- Ce vent n'était pas naturel. Est-ce toi qui l'a invoqué? Est-tu magicienne, femme? Qu'est-ce que cela signifie donc? Explique-moi, afin que je puisse juger si cela vaut bien la peine que je m'intéresse à toi. Mais d'abord prend un peu de cette eau, afin d'avoir la voix claire pour me conter ton histoire."

Il l'aida à boire quelques gorgées, puis l'elfe lui retira fermement la prise sur la gourde :

- Il suffit! C'est amplement assez! Maintenant parle. Je commence à perdre patience.

Pendant tout ce temps, Hachtalavana avait gardé les yeux braqués sur la femme, prêt à combattre, craignant qu'elle ne jette un nouveau sort, ou n'invoque une créature. Mais sa réflexion était stupide, il ne l'avait vu prononcer aucune incantation. De plus, elle ne ressemblait pas à une magicienne, et paraissait trop faible pour jeter un sort avec efficacité. Il se prépara à écouter attentivement son récit.

Une faible bise se faisait ressentir, dans un silence presque total, Therka le regard torve répondit ceci à Hachtalavana :

- Merci pour ton eau. Cette tempête... Je ne peux te dire comment elle est arrivée... Il était clair que Therka n'avait plus toute sa tête et quand elle se souvint de la vision qu'elle eut, elle ne put que balbutier. "Je... Je suis à la recherche d'un homme. Il doit être dans les collines, je le sens. Viens avec moi si tu n'es attendu nulle part et en ce qui concerne l'or que je te dois..." D'un geste expert, elle sortit une bourse cachée et bruyante sous un morceau d'étoffe de ses habits et la jeta à Hachtalavana en lui disant : "Sache que si je retrouve cet homme, je pourrais te gratifier de beaucoup plus. Décide-toi."

Elle essuya le sable qui la recouvrait presque, mit de l'ordre dans ses cheveux puis leva la main gauche vers le ciel. Un son strident se fit entendre et l'on vit son aigle, qui c'était envolé à l'approche de l'elfe, fondre sur elle avant de se poser gracieusement sur l'avant-bras de la belle jeune femme.

Hachtalavana réfléchit un instant. Après un cours laps de temps, il dédaigna la bourse, regarda la femme encore une fois, se dirigea vers son cheval et l'enfourcha. Puis il dit à Therka :

- Bien, tu as gagné, je t'accompagne. En échange de l'homme que tu cherche, je veux tout le butin et les objets de valeur que nous trouverons. Cette condition n'est pas négociable. Si tout est réglé, viens en croupe sur mon cheval, que nous allions vers ces collines le plus rapidement possible. Je ne tiens pas à moisir ici plus longtemps. Et tiens ton maudit volatile à distance, par Myrkul. Maintenant, raconte moi en détail ton histoire. Et dis-moi qui est l'homme que tu recherches et pourquoi tu tiens tant à le retrouver. "

L'elfe dirigea son cheval vers les collines du couchant, au trot, pour ne pas le surmener à cause de cette surcharge de poids.

Ainsi Therka monta donc avec cet homme à l'allure prétentieuse. Elle entourait sa taille de façon délicate puis lui dit dans le creux de l'oreille :

- Je n'ai l'habitude que l'on se moque de moi, je te laisserai toutes les choses ou richesses dont je pense pouvoir me passer. Je prendrai les autres. Il me faut ta parole. Si je devais mourir ou que tu me laisse sur place, comment espères-tu pouvoir échapper à ce désert? Aucun étranger ne survit ici sans guide, crois-en mon expérience. Ton eau ne te servira à rien, sinon à repousser ta mort. Il me faut ta parole..."

MJ
Après moult négociations, Hatchalavana se décida enfin à lancer son cheval, et les deux aventuriers s'élancèrent vers les collines, vaguement éclairées dans le couchant. Le faible vent qui subsistait rendait la vue difficile, et votre monture manqua plusieurs fois de tomber.

Alors que la nuit allait tomber sur le désert, un camp bédouin pointa à l'horizon. A première vue, ils venaient de s'installer à cet endroit...



Ce message a été modifié par Frolamin Dagarkin le Mardi 07 Juin 2005 à 09h14

Therka sommeilla, le rythme monotone du cheval avait fini de l'achever. Tant de choses s'étaient passées depuis la veille! Son peuple l'avait soumise à une quête qui pour elle était impossible, elle était contrainte de suivre un parfait inconnu, froid et cruel. Elle due s'essayer à l'équitation, ce qui était une parfaite honte pour ses traditions: rien ne vaut un dromadaire. Dans cette nuit naissante, le cri strident d'Hät la sorti de ses songes. Elle ouvrit les yeux et s'écria:

-- "Par Kät Arhmann! Arrêtons-nous ici! Ces gens sont mes amis! Ils font souvent halte chez nous! Peut-être nous fournirons-t-ils potées et surtout quelques informations sur l'homme Maudit! Arrête-toi!"