Chamaeleontis - Chapitre II, 21 Tarsakh 1373

euxième jour de la troisième chevauchée de la Griffe des tempêtes
Année des Dragons Renégats.
21 Tarsakh 1373
1 heure après l'aube
Temps ensoleillé, quelques nuages, vent nul, température tiède.

Elversult, Auberge du Grand Mat.

~ aventures précédentes ~


Gweadal, Virgile

es deux monials étaient indéniablement les plus matinaux de l'auberge. Virgile fût réveillé par le premier brin de clarté qui vint poindre à travers sa fenêtre. La nuit avait été bonne, les couvertures étaient lourdes et plombaient -littéralement- le corps dans un sommeil profond et réparateur.

Debout et habillé, il commença quelques exercices dans la partie commune du dortoir, silencieux. Seuls les bruissements de ses vêtements pouvaient être entendus. Et ils le furent.

Gweadal s'était réveillée avant même l'aube, excitée de pouvoir utiliser sa nouvelle acquisition au moment de la journée où elle avait l'habitude de préparer ses sorts journaliers. A peine avait-elle fini qu'elle perçu des bruits très caractéristiques, aux rythmes et séquences qu'elle connaissait bien. Quand elle en fut certaine, elle entre-ouvrit les rideaux, pour trouver Virgile en pleine démonstration de ses capacités martiales.


Boroneth, Enmorien, Lyloo, Melkiot

[i]es quatre aventuriers s'étaient levé à des horaires différents en cette nouvelle journée. La nuit avait été réparatrice, et tous sentaient leur forces revenues -ou presque.

Après leurs obligations matinales, prières, méditation, lecture ou autre, tous se retrouvèrent dans la salle à manger au rez-de-chaussée. Cette auberge était relativement petite, environ une quinzaine de lits, et la salle à manger faisait aussi office de salle commune. Elle avait un agencement atypique pour une auberge : la cuisine était au centre du rez-de-chaussée, et les tables et chaises étaient disposés tout autour, sur une seule rangée. Tout un chacun pouvait voir les cuisiniers à l’œuvre, coincés dans le carré central formé par le comptoir. Une cheminée au dessus des fourneaux permettait d'évacuer les odeurs et les vapeurs ; au final l'air était probablement plus propre que la plupart des tavernes. Sur la façade d'entrée se trouvaient trois fenêtres larges et hautes orientées plein sud-est, qui inondaient la pièce de lumière en cette belle matinée.

Les compagnons étaient attablés entre nourriture et boissons, mais Gweadal manquait à l'appel.

Eldrad parla :

- Comme Enmorien le disait hier, ce groupe est là pour couvrir les traces des cambrioleurs. J'ai été dépêchée d'Arrabar pour vous avertir du danger avec lequel vous étiez déjà apparemment aux prises. Il fit une pause, pour se souvenir de sa conversation la veille avec la prêtresse. "Le cambriolage a eu lieu chez les dirigeantes, mais personne ne peut dire ce qui a été volé. J'ai fouiné un peu hier au soir, et il semblerait que les dirigeantes aient fait une annonce publique, disant que rien de valeur ne manque. Aussi, aucune garnison n'a été affectée à l'enquête. Mais alors, pourquoi ce groupe était-il là ? Est-ce que quelqu'un a pu voir celui qui s'est échappé ?"

La côte des Dragons est imaginé comme un nid de vautours et de voleurs par ceux qui n’y sont jamais allé, et décrite bien pire encore par ceux qui connaissent vraiment la région.
Ne disposant d’aucun gouvernement central et offerte aux commerces de toute nature, cette région pourrait être qualifiée d’anarchique, et son développement hasardeux, aux grès des ambitions personnelles des citées et des chefs de guildes qui se disputent les territoires et les richesses qui en découlent.

Mais Virgile ne croit pas au hasard.
La croissance puis la chute d’une forteresse n’est que la succession d’un empilement de briques, dont la position de chacune a été choisie plus ou moins judicieusement par quelqu’un qui a sous-estimé son ennemi.. le temps, ou un rival belliqueux.

C’est pour cette raison qu’il commença à sillonner la côte des dragons, désireux de voir de ses propres yeux les mécanismes qui se cachent derrière la bonne fortune de certains, et le malheur des autres. Mais devant le spectacle inévitablement chaotique que lui offrait les institutions et habitants de la région, il commença à redouter de ne pouvoir rien tirer de concluant de ses observations.
C’est alors qu’il entendit parler d’Elversult et de sa relative pérennité permise par le couple de Yanseldara et Vaerana.
Un phare au milieu de la nuit, une citée civilisée soumis aux assauts des intrigues, un sujet d’étude où Virgile s’empressa de se rendre.

[…]

Au premier étage de l’auberge, comme à son habitude, Virgile profitait de ses exercices matinaux pour faire le point, se remémorant les choses qu’il avait vu et essayant de leur donner un sens, une logique.
Voilà une semaine qu’il était à Elversult, observant les différents lieux de la citée, et se renseignant sur les nouvelles récentes susceptible d’influencer l’avenir de la citée.

Aussi, quand Gweadal entre-ouvrit les rideaux pour l’observer, il crut la reconnaitre. Il fut convaincu d’avoir à faire à l’un des membres du groupe qui avait fait du grabuge la veille.

¤ Ca alors.. ! Elle est ici...¤ commença à réfléchir Virgile.
¤ Et même sûrement, ILS sont ici.. C’est ça de prendre une auberge qui paye pas de mine, on se retrouve avec des gens qui veulent se faire discret..¤

Il cessa un instant ses exercices, pour réfléchir.

¤Si je veux en savoir davantage sur les secrets de la ville, je vais devoir m’approcher de lieux et de personnes qui semblent dangereux. Seul, cela risque d’être compliqué..
Il faut que je voie si ce groupe hétéroclite peut m’être utile...¤

- Bonjour, puis-je vous aider ? dit-il pour lancer la conversation.

La lumière lui faisait mal aux yeux, il s'était couché juste après avoir finit de rédiger ses nouveaux sorts dans son grimoire et il était encore un peu endormi.
*Que ne donnerai-je pas pour être tranquillement dans la pénombre d'une crypte !*

Toute cette agitation trop vivante autour de sa personne lui donnait mal au crâne, il fronça les sourcils et jeta un coup d'oeil méchant aux cuisiniers qui s'affairaient.
C'est alors qu'Eldrad parla, leur demandant s'ils se souvenaient de la tête qu'avait le fuyard d'hier, Melkiot essaya de s'en rappeler mais il n'y parvint pas, il prit quand même la parole.
"Oui, où alors il leur manque vraiment quelque chose et elles ont fait comme si de rien n'était, peut être est ce quelque chose de gênant pour elles et qu'elles préfèrent enquêter discrètement sur le ou les voleurs ?"
Puis il réfléchit pour la présence du groupe :
*Une diversion ? Peut être qu'on voulait leur faire porter le chapeau ? Pourquoi pas, après tout c'était le meilleur moyen de regarder ailleurs.*

Son ventre gargouilla, il avait faim et regarda ce qu'il y avait sur leur table et prit un morceau de pain avec un bout de fromage et du jambon et se mit à mastiquer.

Gweadal avait fait preuve de discrétion pour écarter les rideaux et épier en silence les gestes nets et maîtrisés qui venaient d'attirer son attention loin de son nouvel objet fétiche. Elle avait pu découvrir au Monastère à quel point les styles de combat pouvaient varier en fonction des individus et des formations martiales qu'ils avaient reçues. Elle fut assez déçue de ne pas pouvoir prendre tout le loisir d'analyser les techniques de frappe, d'esquive et de déplacement de cette personne qui venait de stopper net son exercice matinal pour la dévisager et finalement engager la discussion.

- Bonjour à vous.

Sur cette réponse d'un ton simple et cordial, Gweadal ouvrit légèrement le rideau qui camouflait encore la plus grande partie de son alcôve individuelle et se présenta entièrement à son voisin.

- A vrai dire, je n'ai pas eu la chance de rencontrer des adeptes du combat sans armes ces derniers temps. J'aurais bien aimé continuer d'étudier vos manœuvres et votre style de combat, mais aucun détail ne semble pouvoir échapper à votre grande vigilance.

Après une brève interruption elle rajouta finalement.

- Nous avons plus de points en communs qu'il n'y parait. Je me nomme Gweadal, ravie de faire votre connaissance. Finit-elle en s'inclinant tout en sobriété et avec une amabilité exemplaire.

Elle repoussa complètement l'épais rideau et un légère brise s'éleva à travers la pièce. Inondés par la lumière matinale, les cheveux de Gweadal éclairèrent alors la pièce de leur blancheur immaculée et ondulèrent légèrement au gré des courants d'air. La femme qui se trouvait devant le moine ne se trouvait plus dans son jeune âge. Son visage semblait prendre la teinte beige clair des motifs brodés de sa robe pourpre qui s'avérait de bonne facture, mais en état assez pitoyable face à l'allure fière et soignée sa propriétaire. Elle laissa alors plonger son regard gris-clair droit dans les yeux de son interlocuteur; un regard reflétant le calme et la sérénité et dissimulant difficilement ses multiples expériences itinérantes.

A en juger par les ouvrages et objets divers qui jonchaient son lit remarquablement réajusté, la voisine du moine devait être éveillée depuis déjà quelques temps et semblait affairée à de multiples tâches, comme visiblement l’inventaire et l'analyse de ses effets personnels ou encore la lecture en cours d'ouvrages assez imposants; parmi d'autres parchemins, livres de taille plus modeste et matériels d'écriture étalés sur la commode.

A la lumière du jour et une fois les rideaux écartés, Virgile eu tout le loisir de définitivement reconnaitre la magicienne qu’il avait aperçu la vieille, alors qu’elle et son groupe tentaient d’intercepter l’homme qui les espionnait.

Il devina en la regardant son ascendance extérieure et ne put s’empêcher de penser combien il était loin d’avoir fini sa quête de Savoir, car il se rendit compte qu’il n’avait jamais rencontré de genasi jusque-là.
Aussi, lorsque Gweadal répondit à sa salutation et engagea la conversation, Virgile ne put s’empêcher un regard dans l’alcôve derrière elle pour essayer d’en apprendre davantage sur son interlocutrice.
Mais également désireux de prendre contact avec ce groupe, il rebondit sur les propos de sa voisine et continua la conversation.

- En effet, je suis moine.
Par contre, je ne sais pas si vous pourrez apprendre beaucoup de chose de mes exercices de réveil, je les pratique presque plus par habitude que par un réel souci de m’entraîner au combat, dit-il en réponse à la remarque de Gweadal. Je me nomme Virgile, Virgile Lukadnua, et voilà trop longtemps que moi aussi je n’ai pas eu le loisir d’être en compagnie de moines, poursuit-il.

Le moine cessa totalement son activité et s’assit sur son couchage, incitant ainsi à une conversation moins formelle. L’espace qu’il occupait était sommairement meublé, et toutes ses affaires tenaient dans un sac de voyage posé au pied du lit et une sacoche de ceinture posée sur le chevet. Tous deux semblaient appartenir à leur propriétaire depuis plusieurs années déjà, et leur contenu paraissait bien quelconque.

- Ainsi vous aussi pratiquez les arts martiaux ? reprit-il.
C’est étonnant, j’avoue n’avoir jamais croisé jusqu’à présent de moniale qui soit également magicienne. Ce sont des aptitudes qui combinées doivent être intéressantes…

Un instant songeur il mit sa phrase en suspens, mais devant l’air intrigué de son interlocutrice ne voyant pas où il voulait en venir, il poursuit :

- En effet, je crois vous avoir vu pratiquer la magie hier dans la rue, près du manoir des dirigeantes Yanseldara et Vaerana. C’était bien de la magie ? Je ne saurais en être sûr car ensuite vous êtes partie précipitamment à la poursuite d’un homme, poursuit-il tout de go, laissant tout juste le temps à Gweadal d’assimiler ce que sous-entendaient de ses propos.
Heureusement même, c'est une chance que vous soyez également magicienne, car j’ai cru comprendre que vous et vos compagnons avez rencontrez quelques difficulté avec le guet-apens qui vous était tendu, insista Virgile.


Puis il ne dit plus rien, permettant à Gweadal de prendre la mesure des information qu'il venait de livrer, et continua à la regarder d'un regard égal lui permettant de donner calmement suite à ses propos..

Lyloo était à table depuis un long moment, elle sirotait son jus pressé à la main tout en écoutant les nouvelles. Elle se remémorait leur dernier combat avec le groupe dans la ruelle se demandant si finalement avoir éliminé la prêtresse avait été une bonne idée.
Apparemment elle n'était pas la seule à se poser des questions car Eldrad semblait lui aussi étonné des faits s’étant déroulés la veille. En effet si rien de valeur n'avait été volé pourquoi tant de mystère...Puis Lyloo comprit ce qui s'était réellement passé ou du moins c'était son avis.

-Je pense que quoi qu'il ait été volé cela doit pas être su par la population, je pense qu'il s'agit de contrebande ou de quelque chose d'illégal, c'est la seule chose qui me vient à l'esprit...

En effet Lyloo n'avait pas tord car comment se plaindre de la disparition aux autorités d'un objet qui ne devrait pas être en votre possession, cela tenait debout.

- Je pense que ces dirigeantes trempent dans quelque chose d’illégal et les voleurs le savaient, il s'agit maintenant de savoir de quoi il s'agit vraiment. Le plus simple serait de les interroger ou d'utiliser la magie pour espionner leurs mouvements, tôt ou tard elles y feront allusion j'imagine.

Je propose qu'on rende visite aux dirigeantes ou qu'on aille voir cet indic dont à parlé la prêtresse avant de mourir

Comment Gweadal pouvait avoir manqué de remarquer la présence de ce moine, la veille, et le laisser ainsi épier ses mouvements et assister impunément à ses incantations ? Il fallait dire aussi que son apparence était des plus ordinaires, n'attirant pas le regard comme cet être fourbe au long manteau noir qui les avait si maladroitement espionnés dans les ruelles. Une chose restait néanmoins assez floue car la magicienne n’avait pas usé ostensiblement de son Art dans les ruelles aux abords de la résidence des dirigeantes de cette cité.
Ce moine ne pouvait pas avoir été témoins de la déflagration qui a embrasé le mobilier de la maisonnée de leurs opposants, au mieux il pouvait avoir remarqué la genasi invoquer une armure invisible lors de l’altercation avec le troll illusoire dans la petite ruelle, mais rien de plus. A moins que ses paroles soient teintés de mensonge et seulement le résultat d’un raisonnement perspicace après un bref coup d’œil aux affaires de la Genasi. En tout état de cause, Gweadal ne pouvait laisser passer de telles paroles sans réfuter ce qui n’était pas exact. Sans mentir, elle répondit au moine sans attendre.

- Dans la ruelle ? … il s’agissait seulement d’une invocation protectrice, qui s’est néanmoins avéré totalement inutile par la suite vu que le troll n’était qu’une illusion…

Gweadal resta de marbre devant le moine un peu trop curieux selon elle, puis continua sans mentir, mais n’exprimant que son point de vue et une partie seulement de ce qu’il s’était passé.

- Et pour ce qui est de ce guet-apens, je ne vois pas où étaient les quelques difficultés comme vous dites. Vous avez bien deviné pour ce qui est de ma maîtrise de l’Art, mais si vous extrapolez de la sorte par le simple constat de mes vêtements de voyage trop usés et délabrés, vous faîtes erreur.

Pour ne pas rester sur ce sujet de discussion que la moniale trouvait trop déplacé et insidieux de la part de son interlocuteur, elle embraya sans lui laisser le temps de réagir.

- Pour tout vous dire, je maîtrisais l’Art avant d’apprendre à me servir de mon corps et de mes poings, relativement récemment d’ailleurs. C’est avec plaisir et curiosité que j’aimerais tester cet apprentissage face à vous, avec quelques exercices cette fois plus fidèles à la véracité du combat, si vous n’y voyez aucun inconvénient ?

Par cette proposition, la genasi était honnête avec elle-même. Depuis qu’elle avait quitté le Monastère, elle n’avait eu l’occasion de rencontrer un moine d’un Ordre différent pour se mesurer à ses capacités martiales et étudier son style de combat. A la différence de nombreux moines qu’elle avait rencontrés au Monastère, l’approche martiale de Gweadal était presque entièrement basée sur l’étude et l’analyse intellectuelle des styles de combat et de la morphologue de ses adversaires. Alors qu’elle prenait position, les méninges de la magicienne s’activèrent à l’unisson pour passer en revue toutes les attaques qui étaient à disposition du moine qui lui faisait face : coudes, poings, pieds, genoux, tête et prises diverses. Prête à esquiver la première attaque, elle se mit en garde et invita du regard son adversaire, ou plutôt son partenaire, à attaquer le premier.

Retarde son action : déluge de coup sur la défensive (coup arrêtés avant de toucher la cible) -> Synergie Acrobaties



Ce message a été modifié par Gweadal le Samedi 25 Octobre 2014 à 15h29

Virgile fut intrigué par la tournure des évènements.
Il avait redouté une réaction véhémente, voire agressive, de la part de Gweadal. Après tout même si ses intensions étaient différentes de celles de l’homme que le groupe avait poursuivi la veille, et même si la raison de sa présence était également différente, lui aussi c’était permis de les observer un moment du coin de l’œil et aurait pu souffrir tout autant d’un interrogatoire musclé.
Virgile avait également envisagé que son interlocutrice se sente piégée et se ferme à toute discussion, ou aille rapidement rapporter ses propos au reste du groupe, se méfiant de l’approche trop directe du moine, estimant qu’il en savait trop pour un simple badaud.
Il avait également, et c’était le but de ses déclarations, secrètement espéré qu’elle soit à son tour intriguée et que s’engage une conversation à peu près honnête sur la raison de la présence de chacun d'eux la veille près du manoir.
Par contre, il n’avait pas prévu que son interlocutrice serait gênée ou vexée qu’il lui parle de ses talents de magicienne. Pas plus qu’il n’avait imaginé que s’en suivrait un entrainement au combat faisant office de démonstrations de techniques.

¤ Qui donc au petit matin, après l’aveu d’un inconnu lui révélant sa présence sur le lieu de départ d’une course-poursuite qui se termina par un combat à mort, désire sincèrement s’exercer au combat sans plus de formalité ? se demanda Virgile en voyant Gweadal se mettre en position de combat.
Essaye-t-elle de gagner du temps ? Ou simplement de tester mes capacités pour évaluer le danger que je représente ? ¤

Bien que Virgile ne comprenne pas comment ils en étaient arrivé là, il pressenti qu’il devait rentrer dans le jeu de sa voisine sous peine de perdre toute possibilité de discussion.
- Après tout, je viens de terminer mon échauffement, je ne vois pas de raison de refuser, déclara vigile en se levant. Mais j’ai peur de vous décevoir car je ne sais pas si vous pourrez apprendre énormément de cet affrontement. Peut-être de vieilles techniques qui ne sont plus enseignées de nos jours.. car obsolètes ? rajouta-t-il avec humour.

Il prit néanmoins place en face de son adversaire, et se mit lentement en position tout en observant la moniale. Ce combat n’en était pas vraiment un et même si Virgile comptait jouer le jeu, il était lui davantage désireux de comprendre la psychologie de sa rivale que d’en apprendre les techniques.

Aussi après avoir assuré sa défense, il avança vers Gweadal en s’exposant le moins possible aux attaques. Et quand il fut suffisamment prêt, sans chercher à tromper la vigilance de sa partenaire, il lança sa jambe afin de lui assener un coup de genoux dans les côtes tout en pivotant sur son autre jambe, et profitant de l’élan, il poursuivi son mouvement de rotation jusqu’à pouvoir envoyer son coude au niveau du visage..



- Psychologie sur Gweadal pour s'assurer que ce combat ne cache rien d'autre qu'un entrainement.
- Déluge de coup (2 coups donc) en attaque sur la défensive, coups non létaux.

Boroneth, Enmorien, Lyloo, Melkiot

n nouveau plat arriva sur la table, un bataillon de morceaux de lard fumés accompagnés de leur choux fermenté et poivré. Un délice avait-on dit à Eldrad qui en avait commandé un d'office pour sa tablée. Il s'empara du plus beau morceau avant de rétorquer à Lyloo :

- Tu as raison, Lyloo. Il y a eu trop de bruit autour de cette affaire pour que les cambrioleurs aient échoué. Malgré tout, je doute qu'elles ne trempent dans quelque chose de suspect. Elles ont la meilleure réputation de toute la région - en même temps, la Côte des Dragons n'est pas réputée pour l'intégrité des gradés -. Il fit une pause. Il faudrait se renseigner auprès des habitants, pour avoir les dernières rumeurs. Les quelques informations glanées avec Moira il y a deux jours sont probablement périmées à l'heure qu'il est. En même temps, Lyloo, tu pourrais envoyer ton araignée espionner les dirigeantes. A moins de demander une audience directement ? Qu'en pensez-vous ?

Il se saisit d'une tranche de pain et l'utilisa pour pincer une poignée de choux fermenté directement du plat.

- Il nous faut plus d'information pour progresser, sinon on est bloqués. D'ailleurs, je me demande ce que fait Gweadal. Elle est pas du style à traîner au lit. Je monte voir.


Gweadal, Virgile

es deux moines se mirent en position pour ce combat simulé où chacun s'évertuerait à montrer ses techniques d'attaque, mais surtout ses parades. Pendant qu'il s'approchait, le moine prit le temps de mieux observer son adversaire. La femme avait une apparence parfaitement humaine, si ce n'est que ses cheveux étaient d'une blancheur étrange. Ses traits ne montraient pas d'angoisse ou d'animosité, mais un intérêt certain pour chacun des mouvements du moine ; ses yeux pétillaient d'une intelligence que Virgile n'avait pas croisé durant de longues années. L'attitude de la femme et le changement subit de sujet lui firent principalement penser à une opportunité de ne pas s'étendre sur le thème de la toile plutôt qu'un réel objectif de porter des coups.

Reste qu'aucun mot ne fut échangé avant que chacun ait eu sa chance de prouver sa dextérité. Virgile s'illustra doublement, une première fois lorsque son poing s'arrêta à une fraction de pouce de la trachée de la génasi, et une deuxième fois lorsqu'un coup trop ambitieux aurait pu finir d'une façon très ridicule s'il n'avait pas eu un réflexe de dernière instant.

A ce moment là, la voix d'Eldrad se fit entendre au travers de la porte, quelque peu insistante.

- Gweadal, nous allons partir. Tu es où ?

La porte s'ouvrit sur les deux moines et apparut Eldrad, les sourcils froncés. Virgile le reconnu immédiatement : il n'y avait plus de doute quant à l'identité du groupe, il avait bien affaire à celui qui avait liquidé les mercenaires engagés par Daphurt pour cette affaire de cambriolage.

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Psychologie Virgile : 12 (d20) + 8 (comp) = 20
ROUND 1
Attaque 1 Virgile : 6 (d20) -2 (déluge) -4 (défensive) = 0 ~ échec
Attaque 2 Virgile : 19 (d20) -2 (déluge) -4 (défensive) = 13 ~ échec
Attaque 1 Gweadal : 7 (d20) +2 (BBA) -2 (déluge) -4 (défensive) = 3 ~ échec
Attaque 2 Gweadal : 9 (d20) +2 (BBA) -2 (déluge) -4 (défensive) = 5 ~ échec
ROUND 2
Attaque 1 Virgile : 11 (d20) -2 (déluge) -4 (défensive) = 5 ~ échec
Attaque 2 Virgile : 20 (d20) ~ réussite, critique possible
Attaque 2 confirmation critique Virgile : 8 (d20) -2 (déluge) -4 (défensive) = 2 ~ échec du critique
Attaque 1 Gweadal : 17 (d20) +2 (BBA) -2 (déluge) -4 (défensive) = 13 ~ échec
Attaque 2 Gweadal : 19 (d20) +2 (BBA) -2 (déluge) -4 (défensive) = 15 ~ échec
ROUND 3
Attaque 1 Virgile : 7 (d20) -2 (déluge) -4 (défensive) = 1 ~ échec
Attaque 2 Virgile : 1 (d20) ~ échec critique
Réflexe Virgile : 12 (d20) +5 (Ref) = 17
Attaque 1 Gweadal : 13 (d20) +2 (BBA) -2 (déluge) -4 (défensive) = 9 ~ échec
Attaque 2 Gweadal : 12 (d20) +2 (BBA) -2 (déluge) -4 (défensive) = 8 ~ échec

Étonnamment cet entrainement qu’il n’avait accepté que par politesse mis du baume au cœur au moine.
Il n’avait pas tout perdu de sa souplesse malgré son âge, et n’avait pas à rougir de sa prestation face à son adversaire. Bien que les gestes aient été très réfléchi et très prudent de part et d’autre, les attaques s’étaient succédées avec fluidité et rapidité..

Conscient de ses faiblesses Virgile sait qu’il doit tenter un maximum d’attaque pour espérer toucher, et tenir face aux ripostes aussi longtemps qu’il le faudra en attendant une ouverture chez l’adversaire.
Attaquer le haut du corps avec les jambes, porter un coup alors que l’on tourne le dos, cibler un même point avec un maximum de parties de son corps.. Un mouvement incessant caractérisait le style de combat du moine. Même si elle ne s’avérait pas systématiquement payante et si les touches se faisaient rares, cette technique avait le mérite d’être très difficile à lire et n’offrait jamais deux fois la même ouverture.
D’ailleurs durant tout l’échange Gweadal ne réussit pas une seule fois à trouver un défaut dans la défense de Virgile. Peut-être y serait-elle parvenue si le combat avait duré plus longtemps mais seul Virgile était parvenu à « toucher » son adversaire quand l’entrainement fut interrompu par Eldrad.


Lorsque la voix du demi-elfe se fit entendre à l’intention de la genasi, légèrement pressante, le moine compris que l’entrainement était terminé et afin qu’il n’y ai pas de méprise il abandonna sa posture de combat avant que quiconque ne rentre.

¤ Comment les autres vont-ils eux réagir à ma présence ? eu-t-il tout juste le temps de se demander, avant que la porte ne s’ouvre sur le visage soucieux du mercenaire.
Ah, il semble seul. Voilà qui je l’espère me simplifiera la tache.. ¤

Mais réfléchissant le plus vite possible, rien ne lui vient de mieux à l’esprit que souhaiter un bonjour pour débloquer la situation, espérant avoir acquis un niveau de confiance suffisant chez Gweadal pour qu’elle l’introduise sous un bon aspect au près du groupe..

- Bonjour, dit-il en direction du nouveau venu. Nous faisions connaissance et échangions quelques connaissances monacales..
Je ne savais pas que vous étiez attendus , rajouta-t-il cette fois à l’intention de la genasi.

Et se tournant vers elle, il lui donna ostensiblement la parole, attentif à l’échange qui allait avoir lieux entre les deux compagnons d’aventure.



- Psychologie (s'il y a assez de matière) sur Eldrad (selon les propos de Gweadal)