La Maison d'En-dedans, L'Orbe du Dragon - Dame Braguelongue

Murdock réfléchit rapdiment au différent échange et se dit qu'il avait bien fait de s'impliquer dans cette histoire. Il ne fait aucun doute que la situation va encore se compliquer d'ici peu .... et de cela, il n'en doute pas.

Murdock remet alors son épée dans son dos, en position prête à être sorti rapidement en cas de nécessité. Il va aller avertir les autorités mais il est à peu certain que Proskur risque de devenir moins sûre après cette histoire.


- Je vais aller de ce pas avertir les autorités et je reviens, ici, aussi vite que possible. Dès que je serais revenu, je me mettrais en faction pour surveiller la demeure de Dame Braguelonne.

Murdock réfléchit un peu à la situation et estime que le hin avait établi le meilleur plan d'action possible en l'état de leurs forces et de leur connaissance des évènements.

- Et, pendant que j'avertirais les autorités, je tenterais d'obtenir discrètement des informations sur l'elfe et ce dénommé Cafard .... Plus nous aurons des informations importantes et fiables, mieux nous pourrons réagir.

Murdock jete un regard au alentour, se lève, vérifie son équipment.

- Si vous n'avez rien de plus à ajouter, j'y vais immédiatement. Je vais aller au moins à la porte d'entrée de Proskur pour avertir les autorités si cela est suffisant .... cela sera en outre plus rapide que d'aller au quartier général des forces de l'ordre locales.

-J'aurais juste un service à vous demander, Sire Paladin, si le commanditaire et ses proches ne sont pas totalement demeurés, ils retiendront toutes les informations qu'ils entendront sur ce qui s'est passé ici, aussi il serait mieux de taire certains noms.
Il appuya le regard qu'il portait actuellement à Murdock pour accompagner la suite de sa phrase.
-Si le Cafard entend mon nom ou celui de la Compagnie, il y a de fortes chances que ses petits camarades et lui tournent leurs regards vers nos faits et gestes, et je préfère chasser que tenir le rôle de la proie dans cette affaire.

Le Fils du Clan réfléchissait à la suite des événements, et comme il doutait d'avoir l'occasion dans la journée de repasser par la quiétude du campement halfelin d'où Mirtzar guettait la venue de leurs protégés, il estima que le retour du paladin vers la ville serait un moyen comme un autre de prévenir son ami de la tournure des événements.

-Autre chose, si vous le voulez bien Messire Murdock, si l'occasion vous est offerte une fois à la ville de vous rapprocher de la porte Sud, pourriez vous mettre la main sur un nain pour moi? Son nom est Mirtzar, il ne doit pas être loin de la route menant en ville, si vous pouviez l'informer de ce qu'il s'est passé ici et lui dire que nous continuons à chercher des informations, ça l'aiderai dans sa partie de la mission.
Il accompagna ses dires d'une description du Soldat des Marches, histoire que Murdock ait plus facile de le reconnaître au besoin.

Pour la suite des événements, il attendit que la Dame Braguelongue survivante soit prête à le renseigner.

Maison d'En-Dedans

Chapitre 2b de L'Orbe du Dragon

4ème jour du Pourrissement
Voyage dans les collines
Climat : doux



Jehal faisait les frais d'un manque d'exercices et la fatigue incitait à faire poindre une belle dose de mauvaise volonté dans ses pensées. Assis bien au frais, la tête encore mouillée par ses ablutions, le jeune homme s'apprêtait à se reposer. Alors qu'il glissait doucement dans la bienheureuse noirceur d'un sommeil, il entendit comme des pas et des craquements sous les frondaisons. Quelqu'un venait, peut-être même que ce quelqu'un n'était pas seul. L'instinct et l'expérience aidant, à savoir qu'il valait mieux voir d'abord avant d'être vu, le lanceur de sort visa une petite cachette sous un buisson d'où il pouvait voir arriver et où éventuellement il pouvait somnoler plus tranquille. Aussitôt qu'il eut plongé dedans qu'apparut deux hommes : l'un était de taille moyenne, le cheveux noirs, une face de fouine, l'autre un peu plus épais l'air un peu hagard comme si il ne savait pas trop où il allait. La face de fouine portait à sa ceinture une dague de belle facture, qui se voyait sur sa cape où le capuchon était rabattu. L'autre avait une belle rapière, chose étonnante pour un homme aussi rond que grand. Ils venaient apparemment s'abreuver à la fontaine. Après un moment de silence le petit sournois encouragea son équipier à le suivre :
- Allons dépêches-toi le gros, la maison de Braguelongue est en bas. Ca m'inquiète de ne pas le trouver au chêne des Gardiens. Soit il est mort soit il fouine dans les chambres. Va savoir !
- Ben de toute, t'es dans la merde l'Cafard.
- La ferme bien comme il faut ! Pas besoin de tes remarques à la con, tu entends ? hissa la face de fouine dont le visage blafard avait une expression d'envie de tuer. Déjà les deux hommes descendait le chemin que Jehal prendrait après son repos.

Dame Braguelongue, Murdock et Narvarth étaient d'accord sur les différentes actions à entreprendre. Pendant que le paladin se hâtait sur le chemin pour retourner à Proskur avertir les autorités, Gentiane et Narvarth préparaient la petite expédition que l'halfelin allait entreprendre à la rencontre des créatures qui hantaient la forêt. La druidesse était allé chercher une petite carte sur laquelle ils étaient tous deux penchés et elle traçait du doigt le sentier invisible sur la carte.
- Le chemin a prendre Narvarth est un chemin secret connu que par les créatures sauvages et ma famille depuis longtemps implantée dans ces collines. Il ne présente d'autre dangers que soi-même et le mal qui se cache dans l'âme. Vous ne trouverez qu'étranges créatures cachées du regard des hommes, à la fois magnifiques et magiques, qui peuvent aussi bien apporter mille grâces que mille morts. Regardez : ici vous avez ce qu'on appelle le Chêne des Gardiens. C'était nommé ainsi car il fut un temps où se rassemblaient là des Épineux, gardiens infatigables des sites féeriques et du peuple des fées. Il est dit que Arvorin de Braguelongue un de mes illustres ancêtres en avait vus. Personnellement je pense qu'ils sont partis du moins pour le moment, vu que la forêt avait retrouvé sa tranquillité et n'avait plus besoin de leurs services...

Son doigt continuait sa course Ici vous avez le carrefour de la Grande Illusions. Les hommes pensent que ce nom provient du fait qu'on y voit des images du passé apparaître à ce carrefour. Ce n'est là qu'un système de défense féerique. A ce carrefour il vous faudra abandonner votre esprit et votre coeur à la magie. Asseyez-vous au milieu et laissez vous le temps d'ouvrir vos yeux à la réalité. Vous verrez qu'il n'y a pas que quatre chemins, il y a un cinquième invisible à ceux qui n'en sont pas conscients. C'est ce cinquième chemin qui apparaitra au bout de quelques temps de concentration que vous prendrez. Il chemine au coeur du territoire où vous trouverez Orios le Centaure ou plutôt, où il vous trouvera finit-elle avec un demi-sourire. Pendant votre absence, je veillerais sur la maison qui a bien des secrets défensifs une fois activés. Cela donnera un peu de temps au paladin d'avertir les autorités et à vous de suivre un chemin qui ne peut que faire grandir votre âme....

Murdock Poster ici

Un geste de main accompagna le départ de l'humain, chose étrange de la part du rôdeur, qui n'aimait pas cette race vaniteuse et hautaine, mais qui savait reconnaître et apprécier les valeurs portées par Murdock, la bonté et l'honneur notamment.

Ensuite vint le moment d'étudier la suite du périple, le semi-être était attentif à toutes les informations et indications révélées par la Dame de Braguelongue. Même s'il estimait pouvoir s'y retrouver facilement en foret, l'aide d'une personne ayant l'habitude d'en arpenter le sol ne lui serait que d'autant plus précieuse qu'elle lui ferait gagner du temps, élément crucial en ce début de journée.

Toutes les indications nécessaires pour s'orienter étant mémorisées, Narvarth se laissa imprégner des éléments orientés d'avantage sur ce qui l'attendait. La cause qu'il suivait servait le bien, il en était convaincu, donc pour cela il ne craignait pas de rencontrer les dangers évoqués par la gnomette, seulement cette première rencontre de la journée avec un représentant du peuple des fées, pas le meilleur représentant évidemment, marquait douloureusement ses chairs, ça ne le gênerait aucunement pour marcher à la rencontre du centaure, mais ça réduirait énormément ses possibilités d'action en cas de rencontres douteuses. Il fit un petit point mental de ses propriétés dans le sac, il y avait deux fioles censées aider à la cicatrisation, la première ne serait pas d'une grande aide pour remédier aux deux balafres laissées par la Toque Rouge, la seconde par contre serait d'une aide notable.

Au fond du sac, les fioles ne seraient pas très utiles si jamais leur utilisation devenait urgente, aussi il les glissa dans sa ceinture pour les avoir à portée de main. Il serait toujours temps de se soigner s'il ressentait la moindre menace.

Cela dit, une pensée s'installa dans son esprit, et il ne lui coûterait rien de l'exprimer à voix haute.

-Ma chère Dame, j'ai dernièrement voyagé avec un elfe au lien des plus étroits avec la Nature, et vu votre affinité avec Elle, je me demandais si comme lui vous étiez capable de canaliser son énergie pour apaiser les chairs meurtries?

En attendant la réponse de son interlocutrice, il laissa son regard se poser à nouveau sur la splendide bâtisse et son apaisant bassin, dont le calme extérieur était en totale opposition avec la sauvagerie qui avait eut lieux en ses murs. Pour cette vie prise par la Malfaisante fée, le Fils du Clan Languelion s'était engagé à faire couler le sang qui en était la cause, et le chemin pour en arriver là se dessinait là, juste devant ses pieds. Il était prêt.

-Une dernière chose, auriez vous un message particulier à transmettre à cet Orios? Je ne lui cacherai pas ce qu'il s'est passé ici, et s'il avait cette amitié que vous évoquiez avec votre sœur, surement que quelques paroles réconfortantes l'aideront, et vous avec Ma Dame.
Il estimait que si la gnome et le centaure pouvait se reposer l'un sur l'autre pour passer au delà de la perte de cet être cher, ça atténuerait le départ de la disparue.

-Prenez soin de vous Dame Gentiane, nous seront de retour aussi vite que possible.
Le hin inclina la tête pour accompagner ses salutations, puis se mit en route, direction l'Arbre des Gardiens, première étape vers le royaumes des Fées et les réponses qu'il était venu chercher à Proskur.
Elesil prit sa position de veilleur dans les airs, répondant au sifflement du hin, ils avanceraient ensemble, l'oiseau de proie surveillerait la piste et alerterai le sagespectre en cas de menace.

- Cyric, pourquoi tant de haine ? Grogna intérieurement l’ensorceleur en se levant le plus doucement possible. A peine avait-il arrêté de marcher afin de se reposer que des bruits suspects allant dans sa direction éveillèrent ses sens.
Son expérience de ses jeunes années de mercenariats dans les guerres gobelines juste après avoir quitté Halrua lui permit de réagir efficacement et sans affolements.

Il parcourut du regard l’environnement et sélectionna prestement un buisson bien touffu qui serait a même de le camoufler efficacement. Il prit soin de vérifier derrière lui afin de ne laisser pas de traces trop apparentes de sa présence et attendit.

Jehal écouta attentivement et tiqua lorsque la destinataire du message de l’ensorceleur, Braguelonge, fut mentionné, il hésita une seconde à sortir lentement du buisson pour se présenter mais finalement attendit qu’ils s’éloignent.

Le ton pressant des deux hommes, le visage meurtrier du second, et la facture des armes qu’ils portaient éveillèrent un instinct de survie qui n’avait pas servi depuis quelques mois. Quels que soit ces deux hommes, ils ne semblaient pas être le type de l'assemblée. Des que les deux hommes disparurent de son champs de vision, Jehal arma son arbalète et décida de les suivre.

Quelles que soient leur allégeances, ces deux corniauds allaient le guider à sa destination. Ces dons de furtivité étant quasiment nulle, Il décida de garder une quarantaine de mètres entre lui et ces deux individus, juste assez pour entendre leur pas. Il espérait juste ne pas tomber sur un repaire de brigand, l'ensorceleur aurait l'air malin pour le coup...



Arme son arbalète

Maison d'En-Dedans

Chapitre 2b de L'Orbe du Dragon

4ème jour du Pourrissement
Voyage dans les collines
Climat : frais, venteux


Jehal
Sur le chemin qui descendait vers la maison de Dame Braguelongue, les deux suspects étaient suivis par un Jehal méfiant et peut-être à juste titre. Leur comportement et leurs paroles avaient éveillés les soupçons du jeune homme et il profitait de l'aubaine supplémentaire de trouver aisément l'endroit où il devait se rendre. Pourtant il était un peu surpris de trouver qu'après quelques temps sur le sentier, ces hommes bifurquèrent vers la densité des buissons, comme pour approcher la maison d'un angle plus que discret. Il semblait d'ailleurs à Jehal d'apercevoir en contre-bas une sorte de construction en pierre, qui enjambait une petite rivière. Avaient-ils peur de quelque chose ? Quoi qu'il en soit, la forêt plus dense ne pouvait que le servir pour sa filature, même si il avait plus de mal à suivre la piste. D'ailleurs il faillit la perdre lorsqu'il entendit un bref cri humain, un cri d'horreur vite étouffé. L'air ambiant se fit lourd, les bruits familiers de la forêt s'éteignirent. Jehal ne pouvait plus vraiment distinguer les formes qu'il suivait et son instinct lui dicta l'extrême prudence. Le danger rôde lui disait son inconscience, arrête toi !

Le coeur battant, se sentant tout à coup comme une petite souris sous le regard d'un chat gigantesque Jehal chercha à comprendre ce qu'il se passait. C'est en levant les yeux qu'il aperçut que les deux hommes qu'il cherchait à suivre, pendaient à quelques trois mètres du sol étranglés et ensanglantés dans l'étreinte de lianes épineuses. Celles-ci les avaient saisit avant même qu'ils ne puissent se défendre. Leur yeux ouverts sans vie exprimaient cet étonnement horrifié, une attaque soudaine de quelque chose de puissant. Le jeune ensorceleur, qui pouvait reconnaitre les arts raffinés de la grande Magie, n'était pas dupe. Il ne fallait pas être grand érudit pour comprendre que la magie est à l'origine de ce genre d'attaque. Une magie sauvage, bien au-dessus de ses maigres connaissances arcaniques. Le tout était de savoir si il serait la prochaine victime ou si il allait prudemment battre en retraite pour reprendre le sentier...

Narvarth

Où avais-je la tête ! s'exclama Gentiane à l'encontre de son invité. Mais bien sûr, venez là que j'examine vos blessures.... La petite gnomesse le fit assoir à l'ombre du préau, et passa ses petites mains sur son corps la mine concentrée. Elle commença par la tête, descendit au niveau du torse et du dos, n'oubliant pas les bras et les jambes. Une douce chaleur mêlée à un picotement pouvait peut-être mettre le patient mal à l'aise, cela ne faisait pas vraiment mal, mais était très étrange. C'était comme si de l'électricité descendait dans les veines. Claquant la langue, le visage très sérieux et les yeux noirs concentré au-delà des apparences, la gnomesse commença à faire quelques gestes tout en bougeant les lèvres. Un brève douleur se fit ressentir au niveau des blessures suivit d'un bien-être que seul le soulagement d'un corps guéri pouvait ressentir. Vous voilà comme neuf ! déclara-t-elle satisfaite. Elle semblait un peu plus fatiguée, probablement que l'énergie dépensée lui serait rapidement rendu.

Il n'y a pas de message particulier à offrir au Centaure, lui dit-elle alors qu'elle l'accompagna jusqu'au début de sentier qui menait vers le pont, mais n'oubliez pas de mentionner nos noms et dite bien que vous venez de ma part. Le connaissant, il est déjà plus au moins au courant et attendra de vous les détails et votre témoignage...


L'heure était au départ, et alors que notre héros était de l'autre côté du pont, prenant le sentier qui se perdait dans les hauts arbres, Gentiane le regardait partir, les mains croisées sur son giron, petite forme d'apparence si fragile mais qui contenait une grande force intérieure et insoupçonnée pour ceux qui ne savait pas regarder. Ses cheveux volaient librement dans le vent, et Narvarth qui jeta un dernier regard comme pour s'assurer que la maison était encore là, la vit levant une petite main en guise de salut. Narvarth n'avait pas énormément de chemin à faire l'avait-elle rassuré, mais il serait sage de ne pas trop traîner et surtout de bien suivre ses indications. Y avait-il des dangers cachés dans les frondaisons de cette mystérieuse forêt ? Il était étonnant de toute façon de se rendre compte que les Braguelongues avaient tant de liens avec le peuple féerique et que ce dernier résidait non loin de la ville. Chose rare et peut-être qu'il y a là réponse à découvrir.

La vue et l'ouie de Narvarth ne lui fit pas défaut. A sa gauche alors qu'il montait tranquillement le sentier, il entendit et ressentit une présence. Un homme qui ne l'avait pas aperçut portant une arbalète armée....

Il n'était pas prêt de s'habituer à l'étrange sensation provoquée par les soins magiques, il avait senti tous ses nerfs répondre à la vague d'énergie bienfaitrice alors que ses chairs se resserraient, et pendant l'infime moment précédant le bien-être total ça en avait été douloureux d'intensité.

Maintenant, seules subsistaient les découpes dans ses vêtements, dont les tissus restaient marqués par le sang du hin.

Ayant remercié comme il le fallait sa généreuse bienfaitrice, il prit congé de la gnome, à qui il promit à nouveau de revenir au plus tôt. Les pensées orientées sur les risques de la venue de l'humain de la ville avant son retour. Pensées évidemment qui le firent se retourner une fois encore vers la maison tant qu'elle était dans son champ de vision, comme pour s'assurer une dernière fois qu'aucun danger évident la menaçait. Rassuré par le salut de Gentiane Braguelongue, il en revint au chemin qui se dessinait devant lui, attentif aux informations que la nature lui transmettait.

C'est surement l'absence de bruit de fond qui firent tiquer son instinct, les oiseaux s'étaient tus, laissant le raclement de semelles arriver aux oreilles du sagespectre.

Le Combattant des Marches se mit aussitôt en condition pour un éventuel danger, en attendant d'en savoir plus sur ce qui l'attendait.
Discrètement il sortit ses lames de leur fourreaux, avançant doucement, les yeux rivés vers la source probable du bruit qui l'avait alerté.

Ce qui évita à l'humain qui se découvrit aux yeux du hin une rencontre musclée fut probablement le fait qu'il ne venait pas de la ville mais bel et bien de la forêt, ce qui voulait dire qu'il pouvait ne pas être le visiteur attendu dans la demeure des Braguelongues.
Se déplacement doucement, en gardant une fluidité dans le moindre de ses gestes pour ne pas attirer le regard par un mouvement brusque, le Fils du Clan des Languelions s'approcha de quelques pas supplémentaires pour mieux voir cet humain, attendant de lui des informations qui lui prouverait qu'il était bien une menace pour sa protégée plus loin sur le chemin.

Discrétion / déplacement silencieux

Le jeune ensorceleur se figea lorsque après avoir suivi d’aussi loin que possible les deux larrons qui venaient de bifurquer il les retrouva pendus et ensanglantés. Gisant à plus de trois mètres de haut, baignant dans leur sang, les deux curieux personnages étaient inconscients, s’ils n’étaient pas déjà morts, ce serait pour bientôt. L’ensorceleur envisagea une seconde de leur porter secours mais il y renonça bien vite. Il n’aimait guère les ronces, et encore moins celle qui étaient en quelques sorte renforcées magiquement et meurtrières par-dessus tout.

Son pragmatisme l’obligea cependant à vérifier rapidement et surtout sans se mettre en danger si il n’y avait pas quelques piécettes ou même l’une de leurs armes de bonne facture qui serait tombé de leur corps agonisant et donc accessibles.

Il était encore sous le choc, Jehal n’avait croisé pareille magie que rarement et les rares fois ou il avait fait face à de telles manifestations de nombreuses vies avait été perdues. Clairement, ces ronces démoniaques étaient un système de garde pour éviter une attaque sournoise de la propriété. Donc les occupants devaient être sur les nerfs, et le jeune homme n’avaient pas l’intention de se faire abattre avant qu’il ait pu leur annoncer qu’il venait en amis.

Il retourna prudemment vers le sentier tout les sens en éveil et décida d’invoquer Shim, son vieux corbeau. S’agenouillant pour mieux le voir, il lui caressa lentement le cou avec une tendresse qu’il ne se connaissait pas. Cela faisait longtemps, trop longtemps qu’il ne l’avait pas invoqué. Trop occupé à faire le tour des tavernes et à ingérer des liquides aussi suspects que bourré d’alcool, Jehal remarqua qu’il avait négligé son familier ses derniers mois. Il le caressa plus longuement qu’a l’accoutumé et le dévisagea avec bienveillance.

-« explore les environs Shim, et ne te fais pas prendre mon fidele compagnon, je t’attendrai sur le sentier ».

Il tendit doucement le bras gauche pour permettre a l’oiseau de prendre son envol puis s’affaira à chercher un coin confortable et discret afin d’attendre son familier.

L’ensorceleur n’avait pas l’intention d’aller plus en avant et de risquer sa vie sur un malentendu avant d’avoir une connaissance bien plus approfondie de ce qui l’attendait.



Appel du familier

Observant, au calme, prêt à agir à la moindre preuve de bassesse de l'humain, le hin scrutait le voyageur. Pour lui les humains se ressemblaient beaucoup trop pour qu'au simple coup d’œil il en découvre la provenance. Les seuls éléments sur l'individu qui le marquèrent furent liés à son accoutrement, bien moins élaboré que la fringante ferraille qui accompagnait Murdock.
Le Fils du Clan était néanmoins trop bien placé pour savoir que le manque de grosse armure ne signifiait pas l'absence de danger pour autant.
D'une part lui même ne portait que son armure de cuir clouté, d'autre part, son plus récent adversaire n'avait que sa peau pour se protéger, et il était quand même parvenu à bien diminuer le fluide vital du hin.

Accentuant l'appel à la prudence, celui qui s'offrait à son observation fit une chose étrange. Surpris par la situation, le sagespectre ne vit pas toute la scène aussi clairement qu'il l'aurait souhaité. Il avait bien vu l'humain s'agenouiller, dévoilant à la vue de Narvarth un corbeau, que le hin aurait juré ne pas avoir vu avant.
Les gestes qu'eurent l'humain et l'oiseau allaient à l'encontre du manque de considération habituel desdits humains pour les créatures "inférieures" qui les entouraient, et en général les personnes s’intéressant au bien-être des animaux n'avaient pas forcément à redouter le rôdeur, il restait à voir qui étaient cet étrange voyageur et son compagnon ailé.

Stoppant ses gestes fluides et discrets, il se mit à portée visuelle du voyageur, lames en évidences, prêt à courir au corps à corps si l'inconnu faisait le moindre geste pour lever son arbalète.

-Alors voyageur, tu es perdu? Je doute que ton ami soit tranquille dans les airs pour le moment.

Le sagespectre faisait allusion à l'aigle qui veillait au dessus des arbres, aigle dont l'ombre venait régulièrement recouvrir la silhouette du hin, comme pour le protéger.

A peine Shim se fut il envolé que Jehal s’arrêta net sur la route. A quelques pas de lui un Halfelin, l'air pas commode, semblait avoir apparu venu de nul part. Le jeune ensorceleur se fit violence pour ne pas réagir précipitamment, il ne leva donc pas son arbalète afin de ne pas tendre encore plus la situation, mais son bras droit se figea tout de même, prêt à une réaction rapide. Pour apparaître de cette façon, l'Halfelin devait l'avoir pisté depuis un moment, était il de connivence avec les deux malheureux ? quelque chose dans son maintien lui donna l'impression du contraire.

Le jeune homme se renfrogna et glissa lentement sa main gauche dans son sac pour sortir un second carreau lorsque il vit que les armes du Halfelin étaient dégainées.

-"Alors voyageur, tu es perdu? Je doute que ton ami soit tranquille dans les airs pour le moment"

A ces mots le jeune homme remarqua avec un certain malaise qu'une ombre trop large pour être celle de Shim semblait flotter au dessus du Halfelin. Et une certaine dose de colère s'empara de lui, il souffla quelques secondes, technique rodée afin de ne pas céder à la pulsion avant de prendre la parole d'un air détaché mais froid.

-"Mon ami" dit il d'un ton que supposait le contraire, je suis à la recherche de la demeure des Braguelongue, j'ai un message à transmettre. Je rajouterai que je n’apprécie pas trop les menace envers mon corbeau, quels sont tes intentions ?"

Tout en parlant, le jeune homme avait reculé de quelques mètres afin d’être à sa distance optimale de combat.



Prend un carreau dans sa main gauche