L'apprenti de la ruine, Village de Bulborp

Metzli ne savait trop que faire... Dans une situation normale, elle se serait opposée fermement à la solution proposée par Malphax et N'Djouma : tuer deux inconnus par surprise alors qu'ils ne peuvent se défendre.

Mais la situation était loin d'être "normale" et, à peine quelques instants auparavant, le souvenir de leur affrontement contre Malakias s'était ravivé. La jolie ensorceleuse estimait qu'il ne fallait pas éprouver trop de pitié face à ces nécromanciens car ils ne cherchaient qu'à la retourner contre leur petite expédition et les cultistes, eux, n'hésiteraient pas à frapper. L'image de Malakias enfonçant la lame dans le corps de N'Djouma lui fit froid dans le dos.

D'un autre côté, s'ils avaient agi de la sorte avec Malphax, ils l'auraient exécuté et se seraient privés d'un allié qui, jusqu'à présent, s'était montré utile. Metzli était perplexe...

[Le plan de Malphax me semble raisonnable et assez logique. Mais d'un autre côté, cela me dégoûte de tuer des gens dans leur sommeil... Qu'en penses-tu, Arzhaelig ?]

Comme souvent dans ce genre de situation, Metzli faisait appel au jugement de personnes plus âgées et plus expérimentées qu'elle.

Deux apprentis-nécromanciens servis là, sur un plateau d’argent, à attendre que leur sang coule à la manière des victimes du vampirien ? C’était trop beau pour être vrai … Il n’était pas bon faire confiance à de tels cadeaux, pas bon de se laisser submerger par la crainte d’une rencontre en nombre et de penser qu’elle puisse justifier la mise à mort de deux inconnus.

[ - C’est hors de question. ]

Arzhaelig espérait couper court à cette idée de double meurtre par un ton qui ne laissait aucune place à la discussion, juste pour les surprendre assez pour qu’ils considèrent son point de vue avant de faire quoi que ce soit d’autre.
Un point juste entre ses omoplates le démangeait, à l’exact endroit inaccessible sans une souplesse suffisante, difficile à gratter et impossible dans le cas présent. L’idée de donner la mort et de s’en jouer lui devenait détestable, trop en dehors ‘du cours normal des choses’. Il était normal de défendre chèrement sa vie, de l’ôter pour éviter qu’un plus grand nombre ne meurt, de détruire tous ceux qui se plaçaient en tyran en niant les principes les plus fondamentaux de liberté ou de droit à l’existence, mais pas tuer des innocents en se couvrant de l’excuse du doute.

[ - Au moins deux dans la salle commune, plus nos adversaires à Bulborp, plus Malakias , il n’y a pas assez de lits, ça ne colle pas... Les nouvelles recrues devaient être supposée dormir ailleurs... On manque d’informations ! ]

Le barde n’avait pas reçu la moitié des informations que Maphax avait pu déduire de ce qu’il avait entendu mais le peu qu’il en avait compris lui suffisait. Il lui semblait évident que tous les prisonniers n’étaient pas promis à la même mort. Entre les cobayes et les gourdes pour vampirien, il pouvait très bien y en avoir d’autres, pour s’occuper par exemple des tâches ingrates nécessaires aux bien être des cultistes … Les dormeurs pouvaient être mal gré au service du Vampirien, peut-être drogués … ou forcés de dormir … trop de possibilités pour juste se permettre de s’en débarrasser.

[ - Je prends sur moi. Je vous propose de profiter de mon déguisement si c’était nécessaire. Malphax, tu vas rentrer avec moi et regarder ce que comporte leurs coffres, en espérant qu’ils ne soient pas fermés. Si par malheur on les réveille, je les forcerai à rester tranquilles et … on fera ce qu’il faut pour ne pas risquer devoir les affronter plus tard. C’est jouable. ]

Si on est d’accord, je me placerai au pied du premier des deux lits. Charme-personne (DD16, volonté) sur le premier qui se réveille en lui demandant de rester coucher et de se reposer encore un peu Si ça tourne plus mal, Poussière scintillante (sur les deux si possible) (DD17, volonté)



Ce message a été modifié par Arzhaelig le Lundi 01 Septembre 2014 à 16h11

L'incertitude avait gagné le petit groupe d'aventuriers. Certains proposaient de tuer les deux individus, d'autres de les interroger voire de les torturer, d'autres encore d'en tuer un et d'interroger l'autre...

Metzli était indécise : tout comme ses compagnons, elle ne connaissait pas l'identité des deux dormeurs. Les occire tous les deux avait l'avantage d'être sûr mais on ne pouvait être certain qu'il ne s'agissait pas de deux malheureux esclaves chargés d'effectuer de basses besognes pour les cultistes... sans compter que les deux inconnus pouvaient potentiellement être en possession d'informations qui leur seraient utiles...

Finalement, l'ensorceleuse s'essaya à synthétiser les avis de ses compagnons afin de proposer un plan qui tienne la route:

[Bon, je pense que la plupart d'entre nous n'ont pas vraiment envie de tuer les deux dormeurs sans savoir qui ils sont et ce qu'ils peuvent nous dire de cet endroit. Cela me semble très risqué mais on pourrait effectivement essayer d'en interroger un...]

De leurs discussion, un plan avait émergé. La jeune femme poursuivit :

[Si cela vous convient, N'Djouma, tu pourrais prendre position à côté d'un des individus et l'assommer tandis que nous irions nous poster près du second pour le maîtriser et essayer de l'interroger. Je propose qu'Arzhaelig et Malphax prennent les commandes de l'interrogatoire. Quant à moi, je ne suis pas suffisamment effrayante que pour contraindre quelqu'un à parler...]

Elle ajouta:

[Une dernière chose : hors de question de torturer celui qu'on interroge!]

¤ Puisse Tymora nous bénir... Ce plan est tout aussi risqué que celui qui nous a permis d'entrer dans cet affreux endroit...¤

Date : 24 Ches - La Griffe des Soleils Couchants 1373
Lieu : Crypte du culte aux abords de bataille des ossements.
Temps : Frais et brume
Moment : Nuit 45mn

Il était difficile de faire un choix dans le cas qui se pressentait à nos aventuriers, d'uns voulaient tuer les pseudo-cultistes et d'autres les interroger en évitant de leur faire trop de mal.
Finalement la solution adoptée tint un peu des deux, puisque N'Djouma assomma l'un des hommes d'une frappe précise derrière le crâne pendant que les autres membres du groupe immobilisèrent le dernier endormi. Tout se déroula sans un bruit ou presque, les yeux de l'homme montraient un étonnement horrifié en dévisageant les traits d'Arzhaelig mais bientôt il comprit qu'il ne s'agissait que d'une illusion.

Arzhaelig utilisa alors ses pouvoirs de détection des pensées pour forcer les barrages mentaux de la victime consciente. Il put ainsi découvrir sans trop de problèmes qu'il ne s'agissait que de simples larbins sous les ordres du culte.
Leurs familles avaient été séquestrées dans les cachots du sous-sol de la crypte et ils devaient obéir sans ciller sous peine de voir leurs êtres chers se transformer en morts vivants.

Une fois cette révélation mise au clair, il s’avérait inutile de maintenir l'homme car celui-ci avait compris sans peine que ces assaillants n'étaient pas du côté des cultistes. Il était prêt à tout pour les aider sauf s'attaquer directement à ses maîtres.

Arzhaelig maintenait le sort tout en questionnant le pauvre homme, son nom était Eorn et son village se trouvait bien loin de leur situation actuelle. Il avait été vendu comme esclave lui et toute sa famille aux cultistes de même pour les autres qui dormaient dans la chambre habituellement. Ils appartenaient tous au village de Ravkin. En entendant ces mots Dalcaer ne put retenir un petit geste énervement.

L'humain prit la parole, une fois qu'il fut assuré que son ami était toujours de ce monde.

- Ils font des expériences sur les familles de ceux qui leur résistent. Mon ami Darel en a subi les consequences en se rebellant et il a perdu récemment ses deux filles jumelles. Je pense qu'il s'en remettra jamais.

Eorn confirma les dires des trois cultistes, il y avait bien un vampire à l’intérieur des murs de la crypte, mais il n'avait jamais entendu parler de Silax juste d'un dénommé maître. Il leur décrivit l'ensemble de pièces du niveau supérieur hélas il ne put leur dire à quoi ressemblait le niveau inférieur, où résidaient captives les femmes et enfants des esclaves, car il n'en avait pas l'accès.

Deux portes de fer le long du couloir vers le nord depuis leur position donnaient respectivement sur la cuisine et la bibliothèque. Le couloir le plus au nord donnait sur les escaliers pour descendre au niveau inférieur.
Au sud-ouest il y avait des chambres pour les apprentis cultistes au nord de ces chambres il y avaient la salle d'entrainement du culte ou selon Eorn pullulaient des créatures cauchemardesques et plus au nord une salle ou son ami avait perdu l'une de ses filles.
Dernière donnée importante ils devraient compter avec au moins quatre apprentis cultistes et le vampire ainsi que six squelettes en armure.

C'est tout ce que l'homme savait sur ces lieux...

CARTE

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J’acceptais le plan de Metzli d’un haussement d’épaule. L’opération serait un peu plus délicate mais moins salissante. Il se poserait ensuite le problème de neutraliser les deux gars après la prise d’information car c’était une chose de tuer deux adversaires dans leurs sommeils, s’en était une autre de tuer deux prisonnier de sang-froid.
Je me demandais par contre comment on allait pouvoir obtenir des informations en silence contre un homme récalcitrant. Je me voyais mal l’intimider en faisant la brute sans réveiller tout le repaire et je ne tenais absolument pas à participer à une séance de torture même silencieuse. Vu la réaction d’Arzhaelig, j’étais un peu rassuré de ce côté-là, je le voyais mal refuser de tuer des gars dans leurs sommeils afin de mieux les faires souffrir plus tard.

Je dégainais mon Kukris et d’un solide coup de son pommeau j’envoyais ma victime un peu plus profondément dans le pays des songes.

[-Celui-là n’est pas prêt de se réveiller et il aura un solide mal de crane mais quand on y pense, il s’en tire plutôt pas mal.]

Mes compagnons s’occupait de l’autre individu et même si je me gardais bien de le monter j’étais passablement soulagé d’apprendre que nous avions fait finalement le bon choix. Je pense que j’aurais profondément regretté de tuer des innocents et j’aurais eu du mal à me le pardonner.
C’est au moment où Eorn se penchait sur son compagnon pour vérifier son état de santé que je glissais.

-Ouai ! Vous l’avez échappés belles, on vous prenait pour des nécromanciens et il s’en ait fallu de peu qu’on vous envoie rejoindre les victimes. Heureux de ne pas avoir eu à trancher la gorge de ton ami. Au fait d’ami, on connait un nécromancien qui aurait dut rejoindre ce repaire il y a un ou deux jours, un dénommé Malakias, il n’était probablement pas seul, tu as eu vent de l’arrivé de ce gars ?

Notre vieil ami était décidément insaisissable, à croire qu’il avait pris la route la plus longue pour venir. Je me demandais si on n’allait pas finir par le voir débarquer au plus mauvais moment.
Nous allions devoir prendre une décision mais j’avais également remarqué la réaction de notre employeur.

[-Dalcaer ? Vous connaissez le village de Ravkin ? Bon, sinon, comme nous connaissons un peu mieux les lieux, on peut faire le tour des chambrés des cultistes et les dégommer un à un avant de s’occuper du vampirien. On peut descendre au sous-sol sauver les familles bien que je pense que nous aurons tout le temps de le faire après. Pour finir, on s’attaque à la bibliothèque pour dégager notre buveur de sang.
Que ce soit la première ou la troisième solution, on risque de se prendre toute la meute sur le dos. Ou alors, on ruse, Eorn trouve un prétexte pour entrainer les cultistes un par un dans un coin ou on leur règle leur compte discrètement et on s’attaque ensuite au vampire.]

Oui, si Eorn ne pouvait guère combattre avec nous, il pouvait nous aider grandement en nous permettant de neutraliser les nécromanciens un à un. Entre Flint d'un coté et un serviteur docile de l'autre, on avait toute les chances de notre coté pour attaquer les cultistes séparément et discrètement.

Par tous les dieux bons adorés sur Toryl et ailleurs, cette fois Arzhaelig était dans le bon … il venait de sauver deux hommes d’une mort injuste et inutile. Une mort rapide et sans douleur, peut-être mais un double meurtre d’innocents.

Tandis qu’il écoutait Eorn raconter ses mésaventures, il dut retenir un même mouvement involontaire que Dalcaer, de son avis pour la même raison : Non pas par rapport au village dont il avait entendu le nom sans l’associer à aucun souvenir –et sans essayer de s’en souvenir non plus- mais à l’annonce de la vente de familles entières comme esclaves et cobayes pour les cultistes … Sa tête lui tourna quand il parla des deux jumelles de l’homme que N’Djouma venait d’assommer. Comment pouvait-on s’en prendre de la sorte … à des enfants ?! Combien étaient-ils encore, de femmes et d’enfants, dans les sous-sols de la crypte ?

Ils ne pourraient vaincre la liche aujourd’hui, c’était un fait établi, mais quand elle reviendrait à son repère, elle le trouverait vide de ses esclaves et de ses cultistes, le vampirien serait défait et ses précieux ouvrages seraient loin.

Contrairement à leur ami guerrier, le barde ne comptait pas sur Eorn pour leur être d’un autre secours que celui de tenir un rôle de composition, peut-être était-ce d’avoir lu ses pensées tandis qu’ils l’interrogeaient qui lui permettait de comprendre mieux qu’il serait incapable de leur faire face. Pour son ami Darel, c’était tout autre chose. Il n’avait plus rien à perdre. Arzhaelig serait surpris qu’il ne profite pas de l’occasion pour venger la mort de ses filles au péril de la sienne. Les trois lits vides redevenaient une énigme à résoudre très vite : - "Est-ce que tu sais ce que les trois autres étaient censés faire ? Je n’aimerais pas qu’ils soient pris entre le marteau et l’enclume ou qu’ils servent d’otages aux cultistes …"

Parler de la cuisine alluma quelques idées dans son esprit : empoisonner la nourriture était la première et c’était peut-être une manière intéressante de se débarrasser de ceux qui étaient dans la salle. L’esclave pourrait accompagner Flint avec quoi que ce soit à boire ou à manger et les forcer à ingérer un poison. Il pensait même demander au prêtre gnome de purifier le sang de la vasque considérant sa forte concentration d’eau mais il doutait que le gnome l’accepte ... L’autre idée était moins probable : si l’ail tenait effectivement les vampiriens à distance, le forcer à rester dans sa bibliothèque pourrait protéger les familles et désavantager le monstre … mais il était fort peu probable que la cuisine en dispose.

[ - Malphax, Eorn parle de quatre cultistes, combien en as-tu entendu dans la salle commune ? Si j’ai bien compris qu’un seul allait voir les prisonniers, nous tenons déjà le moyen de nous débarrasser du premier même si l’idée d’attendre une heure me déplaît fortement. Pris par surprise, nous pourrons nous en défaire avant qu’il ne puisse donner l’alerte. Nous pourrions poursuivre discrètement avec les suivants dont tu as entendu les échanges, ils devraient être tout aussi surpris. Ou bien nous rejoignons mine de rien la salle commune en demandant à Eorn de nous apporter à boire ou quoi que ce soit d’autre et en profitant pour les empoisonner. Ca ne marcherait que si les poisons que nous avons trouvé s’avalent et pour ça je n’en sais rien du tout. De mon côté, je dispose de deux doses de poison drow qui rendent inconscients à la première blessure, il suffit de les égratigner pour ne pas même leur laisser le temps de donner l’alerte, c’est peut-être l’idéal pour éviter tout problème pour au moins deux d'entre eux. ]

Arzhaelig avait vu de quelle manière son amie avait été terrassée par le poison de l’ancien porteur de l’armure qu’il portait aujourd’hui, c’était peut-être le moment de l’utiliser. Le bruit allait être leur principal ennemi et en ce sens, l’idée de N’Djouma était excellente également : demander à Eorn d’appeler les cultistes un à un, à la demande de Flint, pour s’en débarrasser sans bruit.

[ - Ou on suit ton plan de les attirer un à un en demandant son assistance à Eorn, ça me semble une excellente idée. Ne réveillons pas Darel trop vite, il risque d'être plus difficile à gérer.]

Dame Tymora devait leur avoir accordé sa bénédiction : le plan mis au point après une âpre discussion avait parfaitement fonctionné. Metzli fut à la fois heureuse de constater qu'ils n'avaient finalement pas exécuté par erreur deux innocents et honteuse d'avoir défendu ce plan. Cela ne lui ressemblait pas...

¤ Cet endroit... Ces nécromanciens perfides et abjects... J'en perds tout bon sens. Pourvu qu'on en finisse rapidement...¤

Tandis qu'Eorn leur expliquait ce qu'il faisait là et leur fournissait de précieuses informations, la jeune femme jeta quelques regards en biais à Malphax en se demandant vraiment comment il avait pu vivre auprès d'individus capables de tuer, mutiler et profaner les corps d'innocents et même d'enfants. Comment ne pas devenir fou après avoir assisté à de telles scènes?

L'ensorceleuse savait qu'elle s'engageait dans une mission difficile mais cela dépassait toutes ses prévisions. Elle serra les dents et prit sur elle, une fois encore : même si elle avait les larmes aux bords des yeux, elle était consciente que ce n'était certainement pas le moment de lâcher prise.

Pour essayer de se changer les idées, elle se concentra sur les informations qu'Eorn leur avait fournies. Somme toute, les nouvelles étaient assez bonnes : leurs ennemis n'étaient pas si nombreux, ils étaient dispersés et pourraient être attaqués par surprise et séparément si les membres de l'expédition s'y prenaient intelligemment. Les plans développés par N'Djouma et Arzhaelig allaient en ce sens et lui semblaient ingénieux...

[- Les attirer avec l'aide de nos deux amis pourrait être une solution intéressante. Après tout, Flint semblait être un personnage important ici : il n'est pas trop improbable qu'il fasse quérir deux apprentis pour un motif quelconque...]

Metzli poursuivit sa réflexion:

[- Le seul risque de ce plan, c'est le bruit qui pourrait alerter les autres membres du culte... Les empoisonner n'est pas très noble mais ça pourrait nous éviter ce genre de désagrément... si le poison agit vite et de manière efficace...]

Sur ce dernier point, ils ne disposaient d'aucune donnée. Malphax était probablement le plus à même de les renseigner mais elle pourrait peut-être l'y aider, son père lui ayant enseigné quelques rudiments en matière d'alchimie...

[- Que peux-tu nous dire sur le poison, Malphax? Je peux y jeter un œil moi aussi?]

Metzli laissa sa phrase en suspens en s'apercevant qu'elle remuait uniquement les lèvres pour s'entretenir avec ses compagnons en usant du sortilège d'Arzhaelig, ce qui excluait de facto Eorn de leur discussion. C'était peut-être mieux ainsi mais cela n'était pas très poli : après tout, le prisonnier avait dû vivre des moments terribles dans cet endroit et il les avait aidés autant qu'il était en mesure de le faire.

La jeune femme posa doucement sa main sur l'épaule du captif et lui murmura:

- Merci pour votre aide, Eorn. Ces informations nous seront très précieuses. J'aurais aimé pouvoir vous offrir à boire ou à manger car je me doute que ça n'a pas été facile pour vous mais nous avons malheureusement dû laisser nos vivres à l'extérieur pour nous introduire ici. Je vous jure que nous vous sortirons d'ici vous et tous les autres prisonniers.

A vrai dire, elle n'était pas absolument sûre de pouvoir tenir cette promesse mais elle était déterminée à faire tout son possible pour y parvenir...

Il fallut un certain temps aux membres du groupe pour qu'ils puissent se mettre d'accord sur la marche à suivre, notamment suite à diverses remarques portant sur l'identité des deux dormeurs pouvant être des esclaves et non des nécromants. Mais s'ils étaient l'un ou l'autre, ils devaient disposer d'informations pouvant aider les défenseurs de Bulborp dans leur quête. Au final une solution alliant recherche de renseignement et prudence fut trouvée et mise en application. La première cible fut assommée par N'Djouma et la seconde immobilisé sur son lit tandis qu'Arzhaelig semblait sonder son esprit au moyen d'un sort que Malphax ne reconnut pas. D'après le barde, l'homme n'était qu'un serviteur et ne tenterait rien pour alerter ses maîtres. Satisfait de pouvoir en apprendre plus, Nemethar restait tout de même inquiet : si ce misérable larbin parlait de lui, des problèmes seraient à prévoir et il lui faudrait alors agir vite et bien. Heureusement il n'en fut rien. Mieux encore, il évoqua les filles jumelles de son camarade, apparemment perdu pour avoir résisté, visiblement inutilement, aux cultistes. Cela enlevait une sacrée épine du pied du nécromancien, bien que la mort de la deuxième petite fille n'avait rien de certifié.

Après que le dénommé Eorn eut livré toutes ses connaissances sur le repère du culte, la question concernant la suite des opérations se posa une énième fois, apportant son lot de problèmes. La présence de "malheureuses victimes" emprisonnées dans la crypte importait peu au magicien, mais ses compagnons voudraient sûrement les libérer et cette idée l’écœurait. Elle leur feraient prendre davantage de risque dans une situation déjà critique et pourquoi ? Pour une poignée de gens faibles et misérables...

¤C'est leur faiblesse qui les a conduit en ce lieu et c'est cette même faiblesse qui les reconduira à la servitude. Alors pourquoi les aider ?¤

Malphax détestait et méprisait la faiblesse et voilà qu'il allait sans doute devoir risquer sa vie pour ceux qu'il jugeait comme étant des sous-hommes. Mais pour l'heure on le questionnait à propos des poisons trouvés.

[- Et bien j'ai entendu trois voix dans la salle commune et pour ce qui est du poison, l'inhalateur contient trois doses Ishentav. Il affaiblit temporairement celui qui l'inhale mais n'est pas létal, de même que le venin de mille-pattes monstrueux qui provoque des vertiges. Donc ils ne seront pas vraiment utiles dans notre situation mais ton poison Drow semble plus adapté. Cependant je pense qu'il vaut mieux laisser l'option du poison de côté. J'ai une meilleure idée à vous proposer. Notre objectif prioritaire est le journal et celui-ci se trouve sûrement dans la bibliothèque et il n'y a qu'une personne à l'intérieur : Zheltyr. Utilisons Eorn ou moi pour le faire sortir lui plutôt que des cultistes que nous ne sommes pas assurés de pouvoir maîtriser en silence. Nous lui faisons croire que Flint l'attend dehors, venant tout juste de rentrer de mission. Je ne suis pas sûr, mais il existe peut-être une rivalité entre les deux, il serait plausible que notre nécropolitain le fasse quérir comme un larbin. Dès qu'il sort, on entre dans la pièce et on cherche notre ouvrage. Arzhealig retiendra le vampirien au sujet de l’échec de la mission et l'interrogera sur la disparition de Malakias. L'accusant presque. S'il découvre l'illusion, il sera seul, dehors, contre la plupart d'entre nous, équipé si vous en avez, de miroir et de symbole de foi. Il faudra aussi amener les chariots et neutraliser une éventuelle sentinelle.]

Le mage marqua une pause, prenant le temps de définir la meilleure répartition possible.

[- Je suggère que j'attire moi-même Zheltyr et que je le mène auprès d'Azrhealig juste devant la porte du culte. N'Djouma, Dalcaer et Gabrielle se cacheront derrière l'entrée de la crypte, prêt à intervenir si les choses tournent mal. Metzli et Eorn chercheront le journal. On communiquera via le sortilège pour rester en contact. Notamment pour dire à Metzli quand elle pourra sortir pour qu'elle ne tombe pas nez à nez avec notre buveur de sang. Qu'en dites-vous ?]



Sorts mémorisés :
Profane
Niveau 0 : Destruction des morts-vivants (x4)
Niveau 1 : Frayeur, armure de mage, rayon affaiblissant
Divin
Niveau 0 : Convocation de symbole sacré (x2), langue mordue
Niveau 1 : Soins légers, vigueur mineur, détection des morts-vivant

Quatre nécromanciens et six squelettes, pris séparément, cela me semblait fort jouable mais ensemble avec un vampirien de plus, je ne donnais pas cher de notre peau. Malphax jouait l’infiltration à fond, mais j’étais plus que sceptique face à un tel plan. Le temps nous était compté et rien ne nous disait qu’une personne seule trouverait un livre dans une bibliothèque en quelques minutes. J’avais de plus d’autres objections même si je devais reconnaitre que mon principale désire était de toute façon de pourfendre tous ces nécromanciens.

Bref, je n’avais pas l’intention de partir sans avoir tenté de libérer tous les esclaves pas plus que je ne souhaitais laisser en vie leurs geôliers.

[-Le plan de Malphax demande à ce qu’on soit séparé, que l’entrée du repaire soit relativement peu surveiller et que notre vampire daigne répondre à une convocation à l’extérieur, surtout que j’aimerais bien savoir ce qu’on va pouvoir développer comme prétexte pendant plusieurs minutes pour le garder dehors.
Franchement, je serais un vampire tranquillement installer dans une bibliothèque, j’enverrais probablement Petre une jeune recrue comme malphax. Pourquoi est-ce que je me déplacerais dehors alors que Flint peut venir me voir dans ma bibliothèque. De plus, nous avions deux hommes à la porte du repaire, on peut donc tabler que la porte n’est pas sans surveillance et que nous ne pouvons pas entrer et sortir comme dans un moulin.
Non, Flint peut fort bien attirer deux ou trois d’entre eux dans la geôle ou nous sommes sensé être prisonnier histoire de les inviter à s’amuser. On leur règle leur compte dans un lieu ou entendre des cries est habituel et Eorn peut éventuellement garder la porte en expliquant que Flint à donner des ordres strictes afin de ne pas être dérangé pendant qu’il s’amuse. Bon, si nos magiciens possédaient un sortilège de silence ceci serait encore mieux mais on devrait pouvoir s’en passer.
On pourra probablement dénicher et tuer le dernier cultiste et on aura les mains libres pour notre buveur de sang. De plus, il est hors de question que je laisse Metzli toute seule au fond de ce repaire.]

Je songeais de plus à notre matériel qui reposait quelque part mais où ? Non vraiment, je ne me voyais pas partir en catimini avec ou sans le livre recherché. Sans compter que si le vol était découvert, ce sont les esclaves qui en feraient les frais et je n’étais pas sûr de pouvoir faire avec ça.

Le poison n'était donc pas une option. Le plan proposé par Malphax avait quelque chose de séduisant : Metzli avait envie d'agir et d'en finir avec cet endroit. Malgré les risques qu'il comportait, la jeune femme ne manquait pas de courage et c'était grâce à elle et à son audace que les prisonniers retenus aux Pics du Tonnerre avaient pu être libérés.

Néanmoins, l'ensorceleuse n'était pas prête à abandonner à leur sort les esclaves détenus par les nécromanciens. Elle l'avait promis à Eorn : elle les sortirait de là ou du moins elle ferait tout pour y parvenir.

Tandis qu'elle se perdait dans ses réflexions, N'Djouma avait réagi à son tour. Son objection relative aux sentinelles postées à l'entrée du tumulus était pertinente : la jeune femme avait oublié de les prendre en compte et rejeta pour de bon le plan de Malphax. Par ailleurs, elle fut touchée que le guerrier amnien se soucie à ce point de son sort à elle : cela faisait du bien de savoir qu'on pouvait compter sur de vrais compagnons dans un tel endroit. N'Djouma avait ensuite proposé son propre plan : simple, efficace, terre-à-terre.

[- Ton plan me semble excellent, N'Djouma : c'est sans doute notre meilleure chance. Nous pourrions effectivement les attirer dans la salle aux cadavres : je pense que Gabrielle, Dalcaer et moi pourrions facilement jouer les faux prisonniers, au besoin en dissimulant nos armes sous des couvertures. N'Djouma pourrait éventuellement se cacher derrière la porte, l'un des cadavre que nous avons recouvert d'une couverture pourrait faire croire qu'il est enfermé le temps que nos ennemis pénètrent dans la pièce. Une fois qu'ils sont entrés, nous pouvons refermer brusquement la porte derrièreles apprentis nécromanciens en leur coupant toute retraite. Il faudrait bien évidemment que Malphax ou Arzhaelig se tienne aux côtés de N'Djouma car il ne parviendra sans doute pas à retenir seul trois ou quatre apprentis...]