L'éclosion de la fleur de lune, Retour à Eauprofonde

La Fleur de Lune
Moment : début de la nuit, Date : 2 Nuiteuse 1372
Lieu : forêt de Cryptejardin
Temps : Grand froid (la nuit)


Hannibal partit en éclaireur. Son instinct lui avait dicté une certaine prudence car le dernier piège explosif lui avait laissé un goût amer. Ils y auraient plus tous y trépasser. La nuit qui avait montré la pointe de son nez finit par tomber totalement. Le bourg était assez calme. Les habitants fermaient leurs volets, un par an, certains jetant un drôle de regard sur le damarien. Il passa enfin devant l’auberge où ils avaient séjourné sur le chemin de l’allée. Ses souvenirs étaient flous car à l’époque il était malade. Sans ses compagnons, il aurait sans douté perdu la vie. La débrouillarde Arveene avait heureusement trouvé un remède auprès d’un marchand monial auquel elle s’était engagée de rejoindre pour payer le prix de l’échange. Cela lui rappela o combien leur ennemi était puissant.

Plusieurs chevaux de guerre s’abreuvaient à l’entrée de cette taverne. Un homme en armure des pieds à la tête s’y tenaient comme une statue, surveillant sans doute les chevaux.

Iélénia activa le pouvoir de son bouclier car elle aussi craignait une embuscade. Elle put rester rassurée car son écu de l’aube ne semblait pas réagir comme il le faisait en présence proche de morts vivants. Agaths, l’elfe devin, se prépara également à une éventuelle rencontre belliqueuse, en dégainant sa longue lame.

Tous sauf Hannibal suivirent le villageois qui les mena jusqu’à un autel religieux, une bâtisse un peu plus grande et haute que les maisons du bourg. La porte d’entrée était marquée par le symbole d’un regard entouré de sept étoiles d’argent, symbole religieux reconnu comme celui de la déesse Séluné. Cette porte s’ouvrit laissant apparaître une jeune femme, vêtue d’une toge grise et d’un tablier couvert de sang. Un masque couvrait sa bouche qu’elle retira. Une fois dehors, elle le retira et se laissa choir sur la marche d’entrée, en pleurs. Elle leva la tête vers le ciel, priant sans doute la déesse lunaire. La jeune femme semblait morte de fatigue et désespérée.

Agath's se limita à observer la scène sans faire aucun commentaire, ces villageois semblaient dépérir d'un mal qui ne semblait pas naturel. De la magie pernicieuse était derrière tout ça Agath's en était presque sûr. Avant d'aller plus loin il lui fallait avoir le cœur net au sujet de la cause de cette épidémie.

Le mage invoqua rapidement le sort qui lui permettrait de comprendre si l'origine de tout cela était bien magique, ils se concentra sur leur guide villageois et cette femme au visage fatigué couverte de sang. S'ils étaient contaminés par de la magie il le saurait.

-Iélénia méfions nous de ces gens là avant d'être sûrs de quoi il s'agit, regarde le sang sur son tablier...Elle se couvre le visage faisons de même au cas ou.

Le fait qu'Hannibal ne soit pas avec eux ne plaisait guère au magicien se separer ainsi dans un lieu qui pouvait être hostile était suicidaire.

*Il n'aurait pas du partir en éclaireur, nous ne savons pas à qui nous avons affaire...soyons sur nos gardes.*

En effet l'explosion avait un peu calmé les ardeurs du jeune elfe, qui voyait partout une possibilité de menace, il avait hâte que cette affaire se termine. Il était fatigué de combattre des ennemis inconnus.

Détection de la magie sur la femme et le villageois et sur le bâtiment, on croise les doigts

Si la prêtresse comprenait la réaction d'Agath, elle ne l'approuvait pas complètement. Là où Agath voyait un danger, Iélénia voyait la détresse. Elle fit un simple signe de rester calme à son acolyte et s'approcha de la jeune femme en pleurs. Elle l'observait tout en montrant une bienveillance à son égard. La prêtresse était là pour aider et combattre le mal sous quelque forme il puisse se présenter.

-Je comprends votre douleur, mais le malheur qui frappe votre village ne partira pas si vous arrêtez de le combattre. Nous venons en amis pour vous aider dans ce combat. Reprenez espoir, car la lumière va revenir dans votre cœur. Je voudrais voir les malades et je pense que vous êtes la personne qui pourra nous les présenter. Pour ma part, je me nomme Iélénia, porteuse de la parole du seigneur de l'Aube.

Iélénia se retourna vers Agath lui faisant signe de garder un œil sur les alentours.

-Je vais entrer seule pour le moment. Je verrai si ma foi seule suffira ou non. Ne vous éloignez pas.

Elle ne voulait pas exposer trop de personne inutilement, car elle ne savait pas à quelle genre de maladie ils pouvaient être exposés. La seule manière était de voir de quoi il retournait, même si les contaminés ne répondaient pas à ses questions. Elle retenta sa chance avec la jeune femme.

-Dites moi tout ce que vous savez. Quand cela a-t-il commencé ? Qui a été touché en premier ? Les enfants peut-être ? Plus j'en saurai, plus vite nous pourrons guérir les malades.

La fraîcheur de la nuit naissante aidait le damarien à garder ses sens en alerte à mesure qu'il s'enfonçait dans les ruelles boueuses et sales du bourg. L'humidité de l'air imprégnait tout, du sol jusqu'aux murs des maisons et emplissant ses narines d'une légère odeur de moisissure. Mais malgré son but premier, il n'oublia pas d'imprimer mentalement les lieux et la disposition du bourg. Après tout, il n'en avait qu'un souvenir très vague et fiévreux depuis son dernier passage et il n'avait put en noter les bonnes adresses... un forgeron ou un armurier lui aurait été fort utile à vrai dire tout comme un magasin d'approvisionnement général.

Il n'avait put obtenir de plus amples informations auprès des villageois qui, devant l'heure tardive, regagnait leurs logis, autant effrayé par les ténèbres de la nuit que par la peste qui rôdait dans les rues. Même si Hannibal doutait que quelques murs de pierres et un toit de chaume pouvaient protéger de la maladie, il ferait sans doute preuve de la même prudence qu'eux. Mais la mission qui était la leur lui imposait de braver le danger en arpentant les ruelles désertes du bourg. Et c'est avec bien peu de peine qu'il trouva la taverne où le petit groupe avait séjourné quelques jours auparavant... et cette dernière semblait inhabituellement bien gardée.

Dissimulé dans l'ombre d'une ruelle adjacent, le damarien observait avec attention et discrétion ce qui semblait être son objectif. Une poignée de chevaux, un garde en armure complète et peut être même quelques éclats de discussions venant de la taverne. Oui... c'était là même ce qu'il recherchait et le damarien était désormais fixé, les mercenaires étaient arrivés avant eux et attendaient très certainement Zakline pour faire l'échange. Hannibal espérait seulement que la soeur de cette dernière soit encore vivante mais pour le savoir, il devrait s'approcher d'avantage et même pénétrer dans l'établissement... mais cela risquait d'être compliqué.

Même si la fausse nouvelle de la mort du groupe était parvenue à Phalantar, ce dernier aurait très certainement put faire preuve de méfiance car après tout... il était très différent d'interpréter les émotions d'une personne à travers seulement quelques lignes. Le maître parfumeur aurait très bien put donner la description des aventuriers à ses mercenaires en cas de doute mais si cela était le cas, ces derniers auraient déjà mis sur pied leur embuscade plutôt que de se terrer patiemment à la taverne.

Quoiqu'il en soit, la prudence était de mise.

Avisant rapidement un moyen de pénétrer dans la taverne sans attirer l'attention de qui que ce soit, le damarien se laissa tenter par une idée dangereuse mais qui pouvait marcher.

A l'abri de la ruelle et des regards importuns, le damarien défit sa cape de ses épaules et commença à arranger ses armes et équipements sur lui. Il décrocha son écu de son dos et le dissimula derrière quelques vieilles caisses brisées et pourries. Il passa ensuite son épée dans son dos de sorte à ce que la poignée ne dépasse pas ses épaules. La dague fut glissée dans une de ses bottes et son havresac passa sur sa poitrine, presque suspendu à son cou. Puis, après s'être une fois de plus assuré que personne ne le regardait, il repassa sa cape sombre sur ses épaules et en abaissa la capuche pour cacher autant que possible son visage.

Le déguisement était pourtant encore loin d'être parfait et le damarien s'empressa de salir ses mains dans la boue avant d'en appliquer en quantité mesurée sur son visage pour le vieillir d'avantage, incitant notamment sur ses cernes, l'aspect sombre de la boue donnerait l'illusion de les creuser. Observant son environnement, il trouva rapidement un vieux bâton noueux qui lui servirait d'appui et pour parachever son déguisement de paysan pauvre et mal lavé, il déchira le bas de sa cape en de nombreux endroits en prenant bien garde à ce que son épée ne soit jamais visible par les trous de son habit.

Ainsi déguisé, le damarien resserra la prise sur sa cape pour s'y emmitoufler le mieux possible et inspira profondément avant de faire un premier pas en direction de la taverne dans l'espoir de passer sans encombre le garde en faction. Et pour cela, il avait un atout dans sa manche et il se sentit un peu honteux de devoir remercier en silence l'épidémie qui s’abattait sur le bourg depuis quelques jours.

Adoptant un pas lent et mesuré, légèrement boiteux même, il se permit à plusieurs reprises de tousser grassement et bruyamment. Il espérait ainsi donner l'illusion d'être à son tour affectée par cette horrible pandémie et il ne doutait pas un seul instant que les mercenaires ne fussent pas au courant de la peste qui sévissait aux alentours. Même si le garde était pris de doutes, il avait peu de chance de s'approcher ainsi d'un pestiféré de peur d'être contaminé à son tour. Les mercenaires et les gardes privés n'étaient motivés que par une seule chose après tout... l'argent. Et il était rare que ce genre d'individu ait un sens du devoir plus aigu que leur avarice et leur vénalité.

Une fois à l'intérieur, il se glisserait le plus discrètement possible dans un coin de la pièce principale de la taverne et s'y installerait pour observer et écouter avec attention les racontars des gens. Avec un peu de chance, il pourrait très certainement surprendre les mercenaires en pleine discussions et sans doutes obtiendrait-il de précieux renseignements.

Si on lui demandait de consommer, il se contenterait de commander une simple bière en adoptant une voix enrouée et malade tout en cachant au mieux son visage pour ne pas être reconnu par les propriétaires mais ces derniers l'avaient sans doutes déjà oublié. Et si nécessaire, le damarien était prêt à acheter leur silence discrètement de quelques pièces. Après tout, qui irait poser des questions à un homme qui payait une simple choppe de bière pour trois pièces d'argent?


Jet de déguisement.

La Fleur de Lune
Moment : début de la nuit, Date : 2 Nuiteuse 1372
Lieu : forêt de Cryptejardin
Temps : Grand froid (la nuit)


Hannibal

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Test de déguisement (discrétion du MJ)

Le damarien ne manquait pas d'imagination et d'audace en tentant de se faire passer pour un vieux paysan avec ce déguisement de fortune. Cela allait-il marcher ? Il ne le saurait qu'en approchant à l'entrée de la taverne et peut être même avant.

Il y avait une bonne dizaine de chevaux, et presque tous de guerre. L'homme en armure pointa son regard sur Hannibal, caressant le pommeau de sa lame encore fourrée. Il s'approcha de l'entrée pour lui barrer la route, sans pour autant avoir dégainé son lame mais Hannibal avec son expérience et son instinct sut qu'en face de lui il avait affaire un homme aguerri et expérimenté.

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Les autres

La jeune femme retrouva un peu d'espoir lorsqu'elle découvrit qu'elle avait rencontré une prêtresse du seigneur de l'Aube. Cet espoir se lisait dans la lueur de ses yeux si cernés par la fatigue.

- Soient loués les dieux d'avoir écouté mes prières par votre présence. La maladie touche tout le monde. Les moins résistants souffrent le plus vite, notamment enfants et les personnes âgées. Les créatures affectées sont immédiatement contaminées par un mal écœurant qui se répand sur toute la surface du corps. Les furoncles noirâtres, les pustules magenta, les lésions violettes, les abcès purulents et autres kystes malins sont la source d'une douleur atroce et hautement débilitante. Je n'avais jamais vu cela avant...J'ai pris des mesures pour regrouper tous les malades et éviter au cas si c'était contagieux que cela se propage

Le devin Agaths lança un sort de détection qui n'avait aucun secret pour lui. Encore une bonne initiative à son actif. Il se concentra jusqu'à découvrir la puissance de l'aura et la nature de la magie. Il n'en croyait pas ses yeux. La magie était puissante et de l'école de la nécromancie.

La prêtresse emmena Iélénia dans l'Autel comme selon ses désirs, pour qu'elle découvre d'elles mêmes les maux qui touchaient les habitants du bourg. Il y avait une dizaine de malades, allongés dans des lits de fortune : deux enfants, trois vieux, et les autres des adultes. Ce que la dame de l'aube remarqua en premier c'était la douleur qui se lisait sur leur visage.

Quelque chose ne tournait pas rond et Agath's le savait, trop de questions sans réponses. Le mal qui torturait le village était-il dû aux mercenaires se trouvant à l'auberge ou à quelque chose d'autre. Le villageois était-il ce qu'il semblait être ou faisait-il partie d'un complot, cette guérisseuse était-il de leur côté ou en était-elle la cause de tout ce mal.
Quoi qu'il en soit Agath's avait remarqué grâce à sa magie que de la magie noire était en cause dans ce lieu et Iélénia bien que méfiante semblait oublier tout principe de précaution pour aller secourir les malades.

Le mage s'approcha de la prêtresse pour lui souffler à l'oreille que la nécromancie était la cause de ce mal et qu'une forte concentration de magie de mort se trouvait à l'intérieur du bâtiment. Bien-sûr la cause pouvait-être simplement due au fait que la plus part des malades si trouvaient. Mais pourquoi alors le villageois infecté avait-il pu les rejoindre, n'aurait-il pas du être lui aussi en quarantaine?

-Iélénia, je crains que cela ne soit qu'un piège la nécromancie est très puissante dans ce lieu. Faisons attention, restons sur nos gardes.

Le mage resta collé à la prêtresse lui couvrant les arrières tout le long de la visite des malades et de l'autel. Il ne voulait pas être pris au dépourvu par des ennemis cachés dans les environs.

-Faisons vite et sortons d'ici. Hannibal où t'es quand on a besoin de tes muscles...

Agath's craignait que ce soit les mêmes individus qui les avaient déjà attaqués qui en soient la cause, ces nécromanciens n'avaient sans doute pas compris la leçon et étaient prêts à leur tendre un piège, seulement maintenant ils étaient prêts à les recevoir.

Agath's utilise détection pour voir s'il n’aperçoit pas des ennemis où d'autres choses louches dans les environs. Il prépare une boule de feu 2d6(don) au cas où un ennemi surgirait de quelque part. Toujours sous armure de mage +4 de ca (19)

Iélénia ne put qu'éprouver du chagrin pour tous ces malades. Ces visages crispés rajoutaient au drame comme si les victimes du mal étaient dans les abysses ou pire encore. L'annonce d'Agath ne faisait que renforcer la première impression de la prêtresse. Quelque chose de caché se terrait ici. Il fallait crever l’abcès le plus vite possible et d'une manière radicale. Elle était d'accord avec lui quand il parla de piège mais il persistait un doute en elle. Était-ce un piège à leur encontre ou dirigé vers la population de ce village. Elle toisa la prêtresse qui les avait accompagnés jusqu'ici. Elle la jaugea essayant de deviner ses véritables intentions. Pour quelle raison avait-elle amené les malades ici. N'avait-elle rien remarqué au sujet de la magie ou bien était-elle complètement dans la confidence. Elle chercha le moindre détail la concernant. Iélénia voulait simplement savoir si cette prêtresse était sincère ou n'était pas ce qu'elle prétendait être.

-Parlez-moi franchement. Cet endroit est chargé de magie nécromantique. Ce qui ne peut signifier qu'une seule chose. La maladie dont souffre toutes ces personnes n'est pas d'origine naturelle. Je vous le redemande donc une dernière fois, que s'est-il passé dans ce village récemment ? Ne me mentez pas ou ces gens ne seront pas les seuls à mourir de cette maladie.

Le ton de la prêtresse était direct et insistant. Il n'y avait aucune menace de sa part mais elle n'aimait pas être prise au dépourvu par des secrets ou des non-dits futiles.

j'use de psychologie pour voir si elle me ment

Audacieux, téméraire et risqué... voilà comment le damarien qualifiait son action pour le moins culottée! L'instant de vérité avait fait battre la chamade à son coeur et il avait craint à tout moment que son déguisement de fortune ne soit pas assez convaincant pour dissuader le garde de l'approcher... et ses craintes étaient fondées.

Heureusement, Hannibal n'eut pas ajouter l'adjectif "inconscient" à sa tentative. Il fut tout bonnement éconduit comme le dernier des mendiants par le mercenaire qui le dissuada sans ménagement de s'en retourner à sa misérable vie. Il ne sembla pourtant pas que le gardien des chevaux ne voit à travers son déguisement car sinon, il aurait déjà dégainé son arme et aurait fait preuve de bien moins de tact à son égard... non, il n'avait pas été démasqué.

Il aurait très bien put insister, feindre le besoin et la nécessité mais... son interlocuteur semblait être tout sauf une âme charitable. L'affronter? Alors qu'une bonne dizaine de ses camarades se trouvaient à l'intérieur? ... une véritable idée suicidaire et le damarien écarta cette idée alors même qu'elle naissait dans son esprit. Battre en retraite semblait le meilleur choix bien que le plus frustrant pour le guerrier.

Ainsi sa collecte d'information se terminait et c'est avec remord qu'il tournait les talons en traînant des pieds et toussotant grassement pour ne pas briser son déguisement à la vue du mercenaire.

Il devait désormais prévenir ses camarades au plus vite quant à la situation actuelle... en espérant qu'il joue assez bien la comédie.

La Fleur de Lune

Moment : début de la nuit, Date : 2 Nuiteuse 1372
Lieu : forêt de Cryptejardin
Temps : Grand froid (la nuit)


Alors que le damarien se retourna pour s’éloigner de la taverne, la porte de celle-ci s’ouvrit. Il entendit une voix d’homme dont le ton et la structure du dialogue laissent penser qu’il s’agissait aussi d’un mercenaire. Il put entendre leur conversation, tout en s’éloignant, sous le regard de tueur des mercenaires. Le dernier sorti faisait un étrange rapport : que la taverne devait rester conciliée à cause d’une étrange maladie qui venait de frapper la ville et que la « demie » était gardée dans une chambre à l’étage. C’étaient certes peu d’informations récoltées mais certaines étaient sans doute très précieuses, qui intéresseraient sûrement ses compagnons.
Il n’eut aucun mal à retrouver le groupe de ses compagnons face à un autel aux symboles religieux de Séluné. Arveene attendait sagement dehors comme une milicienne. Elle put lui faire un rapport et notamment lui confier que certains citadins souffraient d’une certaine maladie que la prêtresse et l’elfe tentait de comprendre.

La révélation du devin elfique sur l’atmosphère magique de nécromancie qui régnait sur les malades avaient quelque peu énervé la prêtresse de l’Aube qui pressa la jeune soignante à s’expliquer au plus vite. La pauvre ne comprit pas ce qu’il lui tombait dessus. Il ne fallait pas être psychologue de métier pour comprendre que la jeune femme n’y était rien pour dans cette épidémie. Tout au contraire, elle avait pris des risques énormes en portant secours à ses malades qui auraient la contaminer elle-aussi. Malgré la fatigue et l’insistance des questions, la jeune femme leur répondit avec calme car elle ne voulait que trouver une solution pour résoudre le mal qui rongeait sa ville.

- Nous avons eu et d’ailleurs nous avons encore en effet d’étranges visiteurs…Certains sont passés en coupe-vent, il y a trois jours. Ils étaient au nombre de cinq personnes. Ils n’avaient pas l’air de mercenaires comme ceux qui actuellement ont réquisitionné la taverne. A y réfléchir, l’épidémie a été concomitante à l’arrivée de la première vague d’étrangers. Je n’en sais pas plus… Il n’y a pas eu d’autres malades depuis. Mais je reste prudente sur un risque éventuel de contamination. Mais comme ce sont tous des voisins, j’ai pensé immédiatement à une maladie de nature contagieuse. Vous savez, je suis qu’une humble servante de la dame lunaire. Je n’ai ni l’intelligence des elfes ni la puissance divine d’une grande prêtresse de l’aube.

Tout ce que la jeune femme disait semblait cohérent et surtout sans mensonges. Finalement, Agaths eut un éclair de génie : et si on avait jeté un mauvais sort à certains habitants ? Un prêtre maléfique puissant en était sûrement capable…

-Bonne réponse de votre part. C'est tout ce que je voulais entendre. Et ne blasphémez pas la déesse de la Lune. La puissance de la prêtrise tient à la foi que l'on porte, pas à la personne. Soyez pieuse et fidèle aux préceptes de la foi et là vous recevrez la véritable puissance. Nous avons tous un rôle ici. Je suis le phare pour guider le chemin des êtres perdus à vous de trouver le votre.

Iélénia resta près des malades un instant. Elle voulait s'entretenir avec Agaths afin de trouver le meilleur moyen de lutter contre la magie qui imprégnait ce lieu. Elle le prit à part.

-Il faut trouver de quoi faire disparaitre la magie néfaste de ces lieux. Nous aurons peut-être à travailler ensemble pour cela. En premier lieu nous devons savoir s'il s'agit d'une malédiction ou de quelque chose d'autre. Il sera alors temps d'agir contre quand nous aurons identifier le mal. Il fait faire vite. Encore une fois le temps est contre nous. Il y a ces mercenaires aussi. Je me demande si cela est une bonne chose qu'ils restent tous ici à ne rien faire. En général, ce genre d'énergumène a plus tendance à rechercher l'action que l'inaction. Il faudrait peut-être tous nous réunir, car nous devons être au courant de ce qui se passe ici exactement.

La prêtresse fit un signe à son homologue qu'ils prenaient congés pour le moment.

-Nous allons tenter tous ce que nous pourrons faire pour les sauver. En attendant, il va falloir trouver de quoi ralentir ce mal et surtout d'où il vient. Dites moi juste qu'elles ont été les premiers malades ?