Une petite compagnie pour une jolie promenade, Dinenda, Nirannor et Nob Sombreterre

Deuxième jour du Cœur de l’Hiver, Année des Dragons Renégats.
(2 martel 1373)
Lieu : Thüldae
Temps : Neige, températures négatives
Moment : Milieu de matinée

MJ
Narration: Dinenda

ela faisait à peine deux décades que Dinenda et Nirannor étaient parvenu à regagner Thüldae, accueillit avec joie par les habitants de la cité du Saule Argenté et par leurs pairs de la Confrérie. Un chemin de retour harassant pour les deux Gardiens Sylvestres qui avaient laissé derrière eux le moine et le roublard suivre leur propre chemin, l’un en direction de la lointaine Sundabar et l’autre vers là où il le voulait. Une certaine amitié et du respect étaient né entre le dénommé Ashyn et le duo de Gardiens Sylvestres et c’est presque de manière prophétique que Le Gardien des Mystère avait laissé entendre que le destin les amènerait peut-être à se revoir. Peut-être oui.
En ce début de matinée, il se laissait surprendre par l’environnement hivernale qui baignait sa petit retraite. Tout était si paisible, si beau. Oui, Il était là chez lui et il profiter pleinement de ces instants qui lui étaient offerts pour se ressourcer car il savait d’ors et déjà qu’une nouvelle mission l’attendait, La Gardienne du cœur des Mystère le lui avait confié la veille au soir. La perspective de quitter de nouveau Thüldae lui laisserait sans doute un sentiment mitigé mais ainsi était le devoir de ceux qui servaient la Confrérie. Dans une petite heure, il prendrait donc le chemin de la cité sylvestre pour rejoindre la salle du conseil où l’attendraient le Haut-Conseil. Dinenda n’avait pas comparu devant lui depuis, qu’en compagnie de Nirannor, ils avaient fait leur rapport sur leur précédente mission, laissant parler leurs cœurs et se confiant sur leurs doutes et leurs craintes, en tout honnêteté. Le conseil n’en n’attendait pas moins d’eux. Après leur retour, il avait consacré son temps libre à étudier au sein du cœur des Mystères et jouir des plaisirs qu’offrait Thüldae

Derrière lui, la porte s’ouvrit sur le frêle silhouette de Tasia. Sa« sœur » avait tenu à quitter son nid pour résider chez Dinenda La jeune demi-elfe avait vécu une terrible épreuve quelques décades plus tôt lors d’une mission qui l’avait laissée pour morte aux bords de la Licorne avant de se réveiller à Thüldae après plusieurs semaines d’inconscience et presque paralysée. De nature peu expansive, Tasia s’était particulièrement renfermée sur elle-même, mais elle avait pu compter sur l’écoute attentive de Nil-Garith et même de Cynwäll qu’elle aimait d’une amitié sincère. Elle avait apprit à remarcher petit à petit, et sa santé jusqu’ici un peu défaillante avait connu un élan nouveau au retour de celui qu’elle considérait comme son propre frère.
Son visage hier serein était aujourd’hui empreint d’inquiétude.

- J’aimerai tant t’accompagner…tu es sûr que ce n’est pas possible ?souffla sa petite voix…

Dinenda n’ignorait pas que Tasia devait quitter elle-aussi Thüldae avec un Cynwall pour Grand-Père Arbre, tel était les instructions de la Confrérie.

MJ
Narration: Nirannor

irannor, les yeux fermés, chercha près de lui le corps de son amante sous les draps et les couvertures en peau. Elle n’était pas à ses côtés. Il ouvrit les yeux et souleva la tête. Il faisait apparemment jour, d’une des fenêtres de son nid, près de son lit, on voyait les flocons d eneiges tomber en nombre. L’hiver était bel et bien là.

Cynwall était assise en tailleur au bout du lit, entièrement nue. Elle avait les coudes posée sur ses cuisses, son menton calé dans la coupe de ses deux mains et sembler contempler le rôdeur. Avant qu’il ne puisse dire quelque chose, elle lui adressa un sourire et quitta sa place pour se faufiler jusqu’à lui.

-Tu es enfin réveillé ! ?murmura-t-elle en espruar alors qu’elle se glissait de nouveau sous les épaisses couvertures. ?[i] «  que de temps perdu… »

[i]Tout était allé si vite entre eux que depuis son retour et Nirannor et Cynwall ne se quittaient presque plus, Cynwall lui avait fait découvrir Thüldae et sa communauté, et plus encore, et s’ils n’appartenaient pas au même monde, quelque chose s’était tissé petit à petit entre eux, des sentiments ? Peut-être mais l’humain et l’elfe n’abordaient pas cette notion de la même façon d’autant que les notions de libertinage et autres mœurs plus coquins n’étaient pas une simple vue d’esprit chez de nombreux elfes et notamment chez les Sy’Tel’Quessir. Mais avant de céder complètement au plaisir charnel, le couple fut stoppé net quand une tornade d’une mètre vingt répondant au nom de Galàn sauta sur le lit. L’enfant elfe était connu des gardiens Sylvestres comme étant l’un des messagers du Haut-Conseil de Thüldae.

- Pas le temps pour la bête à deux dos, pas le temps ! Nirannor au conseil, Nirannor au conseil… !!!...

répétait l’enfant hilare. Force de constater que le Rôdeur de Solonor avait sans doute l’esprit ailleurs pour avoir oublier de se présenter devant le conseil car si on avait dépêché l’enfant, c’est qu’il était en retard. Autant dire que pour la nouvelle mission qui l’attendait, tout commençait bien, et que dire de ceux qui devaient l’accompagner dont il ignorait encore le nom et qui devaient l’attendre…Déçue Cynwall roula sur le côté.

MJ
Narration: Nob sombreterre

utant dire que le Pays d’Aglarond devrait se passer de la présence de Nob Sombreterre puisque le hin avait connu ces dernières semaines quelques bouleversements surtout qu’à l’origine le Gardien Lugubre n’avait guère songé à s’éterniser à Thüldae plus que nécessaires mais sans appartenir aux Gardiens Sylvestres, il avait offert ses talents et ses compétences, surtout qu’il avait acquis une certaines reconnaissance des porteurs du Loup Argenté après sa participation contre certains chasseurs de Fort Noénar. Ces dernières décades, le sagespectre en profita de ces dernières décades pour découvrir la vie au sein de la Cité Sylvestre et apprendre sur le fonctionnement de la confrérie. En compagnie de quelques membres de la confrérie en particulier celle de la jeune rôdeuse que Nob avait vu tomber à la suite d’une attaque d’essaim lors de leur périple contre les chasseurs. Pleine de vie, resplendissante de santé, elle avait trouvé en Nob un camarade. Avec la soif de découverte qui tenaillait notre hin, il fallait presque constamment le contenter. Ainsi il fit connaissance avec les quelques tribus alliés aux Gardiens Sylvestres, on l’emmena également jusqu’à Grand-Père Arbre et passa les festivités du solstice d’hiver en compagnie des habitants de la Cité dont l’histoire lui avait été conté. C’est là qu’il avait fait la connaissance de Dinenda, un elfe de la lune aux fortes valeurs morales et emprunt des idéaux des Gardiens sylvestres. L’un et l’autre semblaient désormais s’apprécier. Un autre ami qui lui était devenu cher, enfin pouvait-on l’espérer, fut le vénérable halfelin vaillant à la jovialité reconnue qui l’invitait périodiquement à sa table ou bien qui s’invitait à la sienne vu que Nob était logé au sein d’un nid dédié aux visiteurs, le même qu’à son arrivée.

Auprès de Gostegotti, l’archidruide, Nob Sombreterre avait découvert les restes pétrifiés de ce qui avait été une grande cité sylvestre, qui avait faillit être dépouillé de son essence même sans l’esprit de sacrifices des dizaines d’enfants de Thüldae, morts pour protéger les leurs des terribles attaques du démon et de ses séides. Devant les grands arbres de vie désormais consacrés, le Gardien Lugubre avait ressentit comme un immense vide…

Il fit aussi la connaissance avec la Gardienne du Cœur des Mystères, la noble Nil-Garith sous ses aspects quelque peu rigides ou hautaine dissimulait une personnalité riche et vibrante. Ils avaient passé des heures à discuter ensemble, et l’image d’un halfelin sagespectre et d’une elfe doré âgée de plus de deux siècles, sirotant un breuvage chaud ou un verre de vin tout en devisant tranquillement n’avait pas manqué de faire son effet, Dinenda s’était d’ailleurs joint à eux plusieurs fois.

Mais maintenant, la soif d’aventure du hin semblait le consumer, il avait hâte de repartir sur les routes. Peut-être que son désir fut entendu car alors qu’il terminait son petit-déjeuner à la taverne des l’esprit-Arbre où il était désormais accueillit avec joie, un message écrit d’Isorion Sil-Amanièl lui parvint par le biais d’un enfant qui laissa la missive sur la table et disparu. Il avait un rôdeur humain à visiter, un rôdeur que l’on disait fortement occupé. Le message était simple : «  Si votre désir d’apporter votre contribution à notre confrérie tient toujours alors je vous invite à vous joindre à une mission que nous préparons. Votre aide sera appréciée. Rendez-vous d’ici dans un quart de chandelle au pied du Grand Saule, on viendra vous conduire à nous. Fidèle et Fraternel, Isorion Sil-Amanièl.

La douceur de sa peau l’incitait à se prélasser dans ce grand lit. Près d’elle, le temps semblait arrêter, comme figé, glacé telle la cascade lors des froideurs de l’hiver. Sa douce fut, voilà plusieurs lunes, à deux doigts de partir pour l’autre monde, le royaume des Morts alors, chaque instant passé à ses côtés paraissait au rôdeur comme une bénédiction de Lathandre, un bienfait qu’il fallait déguster pleinement. Lui l’humain, accueillis par des êtres au sang différent, aux us et coutumes bien particuliers, semblait s’être acclimaté à son nouvel environnement.

Bien sûr, il eut fallu un petit coup de pouce pour intégrer la cité Sylvestre, à deux êtres exceptionnels aux yeux de l’humain qui par leur amitié et leur amour, lui facilitèrent la tâche. D’abord, l’elfe Dinenda passant de compagnon d’aventure à un frère, à un ami, qui patiemment appris au rôdeur la façon de penser, lui inculqua les manières d’un peuple qu’il ne connaissait que par des « on dit », lui enseigna l’histoire et d’autres matières importantes pour ce peuple aux grandes oreilles et sut le protéger de certaines maladresses. Et puis Cynwall, la belle, la douce, au regard si fascinant, à la chevelure si envoûtante, aux courbes si parfaites pour le rôdeur, elle qui le toucha en plein cœur au milieu d’une forêt aux mille dangers. Nirannor était tout simplement heureux à leur côté.

…La soudaine secousse sur le lit surprit le couple s’évertuant à rattraper le temps perdu. Nirannor se releva de sa position peu ordinaire, ou plutôt peu propice à recevoir l’être qui venait d’entrer. Les mots résonnaient dans sa tête « Nirannor au conseil, Nirannor au conseil » quand il aperçut l’enfant. L’empressement de ce dernier l’intrigua au plus haut point, plus habitué à des êtres calmes, patients. D’un geste il rabattit la peau sur le corps dénudé de sa douce, enfila son pantalon et ramassa une chemise traînant sur le sol de leur chambre.

- Voilà, voilà, j’arrive lança t-il en direction de l’intrus

Bien sur le rôdeur connaissait l’enfant et ce que signifiaient ses paroles. Il était avant tout un gardien de Solonor, un homme au service de Dame Nature et de la citée de Thüldae, avec ses devoirs et ses obligations. Son acceptation au sein du Saule Argenté en dépendait et il les acceptait toujours de très bonne grâce. Il soupçonnait sa mémoire d’avoir faillit, de ne s’être pas montrer à la hauteur de sa tâche, lui rappeler qu’il devait passer voir le conseil pour une nouvelle mission.
Mais il restait au plus profond de lui-même un humain, avec ses forces et ses faiblesses et l’amour en était une.

Cynwäll ne viendrait pas cette fois. Elle resterait à l’attendre ou pas, Nirannor le savait. Il se courba pour lui donner un dernier baiser tout en caressant ses longs cheveux et lui souffla quelques mots dans la langue des Tel’Quessir

-

Dans son dos, le rôdeur sentait l’impatience du messager.

- Et bien je te suis. Amène moi au conseil.

Il referma la porte sans une dernière pensée, devant lui la blanche recouvrait le sol.

Le chemin avait été long pour revenir à Thüldae, d’autant qu’il avait fallu faire un large détour pour ramener Ashyn et le prêtre de la longue mort à la civilisation. Si l’aurevoir avec Ashyn avait été un peu plus poignant. Le Teu’Tel’Quess avait été soulager de se séparer d’Arkaius. Enfin, il avait pu se retourner sans craindre une bassesse lâche et mortelle. Avec le membre de la Compagnie des Marches ça avait été plus poignant. Etait-ce parce que l’elfe lunaire s’était attendu à le tuer, jusqu’à ce que les cibles disparaissent ? Dinenda s’était toujours attendu à ce qu’Ashyn et Neffalasièl prennent la défense de ceux que lui et les Gardiens Sylvestres avaient été missionnés pour les éliminer. Pendant toute cette mission, l’Innatho avait été tiraillé entre les amitiés naissantes et les intérêts à partager. Notamment le lien qu’il avait essayé de créer avec l’Avariel. Dinenda avait fait ce qu’il pouvait pour la faire venir parler avec Isorion ou Linwëline non seulement, il avait semblé à l’elfe lunaire que leur Compagnie pouvait avoir des choses à partager avec les Gardiens Sylvestres. Ce qui se passait dans les Marches risquait fort d’impacter un jour ou l’autre la vie de la Haute-Forêt. L’inverse était également vrai. La seconde, c’était que Neffalasiel était originaire d’une tribu avariel cachée dans les monts. Une alliance avec cette tribu pouvait être bénéfique. D’une part, la Confrérie se serait probablement fait fort de protéger cette tribu en cas de besoin. En retour, certainement que croisant dans les airs, ils devaient disposer d’informations intéressantes pouvant donner un avantage certain à ceux qui vouaient leur vie à défendre la nature.
Malheureusement, cette mission s’était achevée sans que les échanges ne puissent aboutir. Qui pouvait savoir ? Peut-être que dans un futur plus ou moins proche les choses se feraient d’elles-mêmes. Mais tout cela n’était maintenant plus que politique et ne concernait plus l’ensorceleur.

Depuis qu’il était rentré à Thüldae, Dinenda avait profité d’un repos mérité. Il avait retrouvé Tasia avec une légère surprise. Il ne s’était pas attendu à la revoir ici si vite. L’elfe de la lune s’était senti floué, lorsqu’elle lui avait apprit par où elle était passée. Dinenda lui en avait voulu de ne pas l’avoir tenu informé. Elle ne lui devait rien, mais son affection pour la demie-elfe était réellement sincère. Enfin, il avait compris que le secret avait été gradé pour ne pas risquer d’égarer l’esprit du Gardien des Mystère. Dinenda avait fait son possible pour tenter de ramener sa joie de vivre à Tasia. En fait, sa sœur faisait le plus gros du travail, ils leur suffisaient de passer du temps ensemble. Dinenda s’était fait un devoir de la faire travailler chaque jour. Petit à petit, Tasia recouvrait l’usage de ses jambes, et avec elle sa joie de vivre. Pour Dinenda s’était une petite victoire.

De son coté, l’ensorceleur passait le plus clair de son temps dans le Cœur des Mystères. Une véritable amitié naissait entre lui et Nil-Garith. Il l’avait retrouvé à plusieurs reprises parfois en compagnie du Sagespetre qu’il avait rencontré à Grand-Père Arbre. Nob Sombreterre était un halfeline étonnant. Pour autant, Dinenda avait gardé les moments où il se retrouvait seul avec la Gardienne du Cœur des Mystères pour lui parler de ce qui le tourmentait.
Il avait prit conscience, qu’il y avait quelque chose qui se tramait en lui. S’il avait toujours trouvé farfelu l’idée que les ensorceleurs devaient leur don à un croisement avec un ancêtre draconique. Pourtant, les changements qui se produisaient chez l’elfe lunaire ne pouvaient rester ignoré. Dienda s’en était ouvert à Nil-Garith. A force de recherche, il s’avéra qu’il y avait des antécédents. Peu semblait-il, mais Dinenda n’était unique. Dès lors, il avait deux choses qui tracassaient l’elfe argenté. La première s’était de savoir vers quoi, il allait tendre. Dinenda savait que parfois il perdait le contrôle, dans ces moments là qui savait de quoi il était capable. Sur le sujet, la Gardienne du Cœur des Mystère ne fut pas d’un grand secours. Il y avait peu de dragon à cracher le feu. Les dragons rouges, les dragons d’airain et les dragons d’or. Qui était cet ancêtre mystérieux ? Et s’il s’agissait d’un dragon rouge, dinenda pourrait-il rester dans la Confrérie ? Il l’avait bien sentit plus il prenait de pouvoir, et plus sa seconde nature devenait présente. Jusqu’ici, il avait réussit a éviter le pire. Mais l’accrochage avec le garde à Rougemélèse lui rappelait qu’il s’en était fallu d’un cheveux pour qu’il ne commette l’irréparable. Heureusement que Cynwall avait réussit à trouver les mots juste pour le calmer. Que se serait-il passé, si elle n’avait pas été là. Et s’il s’agissait d’un dragon rouge, hériterait-il de sa nature démoniaque ? De cette première interrogation en découlait une seconde. Dinenda était-il toujours un elfe ? S’il était réellement issu d’un croisement entre un dragon et une elfe, faisait-il encore parti du Beau Peuple ? Cette révélation eut un effet particulier, celui de le rapprocher de sa sœur Tasia. Jusqu’à présent, il ne s’était jamais posé la question, mais à partir de là… qui était-il vraiment ?

La Gardienne du Cœur des Mystères avait demandé à Dinenda de venir le rejoindre dans l’antre des Gardiens des Mystères. Si l’ensorceleur appréciait toutes les conversations qu’il pouvait avoir avec la Ar’Tel’Ques, il se demandait bien ce qui pouvait lui valoir cette convocation ? Toujours fut-il qu’il répondit sur l’instant à l’appel et se présenta au sein du Cœur des Mystères. Après avoir passé le portail, il entra dans le Hall des Mystères. Nil-Garith l’attendait là. Sur la large table, il y avait une étoffe d’un velours brun. La magnifique elfe doré était vêtu simplement d’une robe diaphane qui laissait largement deviner les formes parfaites de la magicienne.

La thraumaturge expliqua au Gardien qu’il devrait repartir en mission dès le lendemain. Le présent qu’il avait fait au Cœur sous la forme d’une opale précieuse, avait permis à la mage de s’enquérir de quelques présents qui devraient être utile pour l’ensorceleur. Les présents auraient probablement été assez différents pour n’importe lequel des autres Gardiens des Mystères. Mais en tenant compte de son don ou de sa malédiction en fonction du point de vue d’où on regardait la situation, les choix avait été facile. Nil-Garith leva le drap pour découvrir deux choses. La première et la plus visible était une magnifique chemise de maille en Mitral. Dinenda ne se fit pas prier pour la passer. Visiblement de confection elfique, elle lui allait comme un gant. Légère, cette armure ne le ralentirait pas, elle ne le gênerait pas plus que son ancienne armure de cuir. Juste à coté de cette armure, il avait un arc long de magnifique facture. Les courbes étaient parfaites, et l’arc était finement décoré de motif elfique. Dinenda n’avait jamais vu un arc aussi beau. Le maître archer Maglorith Telemnar avait précieusement gardé cette arme exceptionnelle. Dinenda s’en saisi et le banda à vide. Il lui fallu toute la puissance de ses bras puissant pour amener la corde sur son visage. A n’en pas douter, lorsqu’une flèche partirait de cette arme, elle sera beacoup plus véloce que celles pouvant quitter son arc court. Sur le corps de l’arc on pouvait lire : Lie-Dharasha. En commun on pouvait traduire cela par : donneur de destinée. Dinenda ne sut comment remercier la Gardienne du Cœur des Mystères. La réponse de Nil-Garith avait été simple : reste toi-même et suit ta destinée : Mah-Ka.

Dinenda reparti chez lui directement après. Il avait envie de profiter des derniers instants qu’il pouvait passer auprès de Tasia, profiter de son petit moulin au fil du ruban d’argent. Cette nuit là était froide, mais claire. L’ensorceleur et Tasia ne parlèrent pas beaucoup ce soir là. Ils n’avaient pas envie de se quitter, mais le devoir appelait. Dinenda et Tasia avaient maintenant une chose en commun, leur métissage. Cela les avaient encore d’avantage rapproché. La sœur d’adoption de l’Innatoh finit par s’endormir sur la tête posée sur les cuisses de Dienda. L’astre lunaire était déjà haut dans le ciel sans nuage et elle se refétait dans les eaux rapides du Ruban d’Argent. Dinenda aimait entendre ce doux bruit des flots courrant sur les pierres rondes. Il aimait à regarder la lumière lunaire refléter dans l’infinité des gouttes d’eau qui volait temporairement une partie de la lune. Finalement le désire de se retrouver dans une rêverie salutaire gagna l’elfe argenté qui prit Tasia dans ses bras pour aller la coucher sur son lit. Quand à lui, il monta dans sa petite tour pour se reposer.

Le lendemain matin, Dinenda était debout bien avant Tasia. Il avait déjà médité et terminé ses passes d’armes lorsqu’un doux fumet de lard cuit vint assaillir ses narines. Sa sœur était levée et elle lui avait préparé un copieux déjeuner.

- Tasia, M’A’A’Nys. Non pas cette fois, tu le sais. Ce n’est pas possible et je t’ai raconté comment il est dur de partir en quête avec un être trop chère. Je ne pourrai pas être moi-même si tu es à mes cotés, je m’inquiéterai bien de trop pour toi, et j’en suis certain tu finirais même par me haïr. Et ça, il en est hors de question. Par contre, je veux que tu me promettes une chose. Prend bien soin de Cynwall, Nirannor ne supporterait pas qu’il y lui arrive quoi que se soit. Prend soin de toi aussi, petite sœur. Et quand je reviens, nous irons dire bonjours à nos parents à Lunargent. Promis, ça me ferait tant plaisir.

Dinenda lança un dernier regard à sa demeure et sa sœur, puis il mit son sac sur son dos et prit la direction du Saule Argenté. On l’attendait et il avait encore peu de route pour le rejoindre. Plus il s’éloignait de son moulin, plus il entrait dans sa mission. Il était fin prêt mentalement lorsqu’il arriva dans le Hall de la Fraternité.

Notre Sagespectre ne se souvenait pas avoir passé autant de temps dans un même lieu depuis son départ des bois de Channath. Le démon de l'aventure commençait d'ailleurs à le ronger de l'intérieur. Ce n'était pourtant pas qu'il fut totalement inactif, il passa nombres de jours en compagnie de ses amis gardiens ayant survécut à leur aventure. Revoir Inwen fut pour lui une véritable joie tant il avait craint de la voir périr après avoir été possédé par cette nuée de guêpe infernales. Jamais il n'aurait espéré la revoir si pleine de vie après avoir vécu un tel traumatisme et il se demanda jusqu'où pouvait aller les pouvoirs de guérison des gardiens sylvestres pour lui avoir épargné une mort atroce.
L'amitié de ces autres anciens compagnons tel Miriel, Saeonna et bur'dhym ainsi que celle de nouvelles rencontres l'aida également à se sentir moins étranger, lui, qui n'était pas porteur du loup argenté.

Il appréciât tout particulièrement ces repas interminables aussi bien simples que succulents en la compagnie de Perodoc. L'auberge de l'esprit arbre devint finalement ce qui s'approcha le plus d'un foyer alliant convivialité et bonne chaire. Son cousin luis permis également d'apprendre nombre de chose sur les métiers donnant vie à la cité.
Il fréquenta notamment l'échoppe des mille et une senteurs, cherchant sans cesse à améliorer son art de la médecine et de l'alchimie mais il appréciait également de se promener dans tout lieu qu'on lui permettait de visiter et Thuldae était riche de curiosité.

Ce fut l'archidruide Gostegotti qui lui fit découvrir les grands arbres pétrifiés, symbole permanent des multiples dangers menaçant la cité du saule. Ces histoires lui furent conté par la resplendissante Nil-Garith, histoires riches en rebondissement dont celle de la régénération du grand saule qui avait bien faillit dépérir. Nob c'était cru d'une curiosité insatiable mais il apprit tant de chose, vie tant de merveille qu'il en avait bien du mal à tout placer dans le bon ordre et dans le bon lieu.
Il se surpris à rechercher la compagnie de cette magicienne alors que toute son éducation de gardien lugubre professé par le grand prêtre Zerkal le mettait en garde contre ses manipulateurs de magie inconscient de leur puissance. Mais Nil-Garith comme tout habitant de Thuldae semblait totalement conquise à la cause de la vie. Cela pouvait semblé paradoxal pour Nob, lui qui était gardien de la mort mais notre sagespectre mais notre Gardien lugubre n'était que trop conscient que la vie et la mort était un tout et que l'un ne pouvait pas aller sans l'autre. Gardien lugubre, gardien sylvestre, étrange alliance qui aux yeux de Nob n'avait rien de contraire.

C'est bien entendu lors d'une fête qu'il fit la connaissance de Dinenda. C'était un elfe et les elfes n'étaient pas rare à Thuldae. Celui ci toutefois lui sembla tourmenté, de quoi ? Il n'en savait rien et ne chercha pas à le savoir. Quelque chose tourmentait Dinenda, Nob était assez fin pour le voir mais il était également assez sage pour rester discret sachant que si on pouvait aider un ami, cela devait venir d'eux et non être imposé. L'amitié était de plus quelque chose qui se forgeait lentement parfois dans le feu et notre Hin en était encore loin.

Peut être qu'avec le temps, il deviendrait de véritables amis mais rien n'était sur. Notre sagespectre était conscient de n'être qu'un invité dans la cité du saule. Ne refusait il pas lui même de trop s'attacher à un lieu pour découvrir le monde ? A tord ? A raison? C'était la, une question qu'il se posait bien des fois alors qu'il profitait des bienfait de ses amis.
C'était encore une question qu'il se posait ce jour la en regardant l'épaisse couche de neige sur le sol et les terrasses de bois.

Un simple frottement discret dans son dos l'alerta. C'est à peine si il découvrit le jeune garçon après que celui ci ai posé une missive sur la table. Désir d'aventure, Désir de rester à Thuldae, son cœur bondit en découvrant les quatre lignes tracées d'une belle écriture.
Nob couru prendre sa cape et enfiler ses bottes, l'aventure était à deux pas....enfin dix pour un Hin et ce n'était pas l'épaisse couche de neige qui l'empêcherait d'arriver jusqu'au saule.

Deuxième jour du Cœur de l’Hiver, Année des Dragons Renégats.
(2 martel 1373)

Lieu : Thüldae
Temps : Neige, températures négatives
Moment : Milieu de matinée

MJ
Narration: Tous

ontre toute attente les trois compagnons se retrouvèrent sur le même chemin, Nob était tombé nez à nez avec le gamin qui guidait un humain vêtu de propre, barda à l’épaule, arc en bandoulière, la broche du loup argenté arboré fièrement sur la poitrine. Le gamin qui dépassait allégrement le sagespectre d’au moins trois têtes ,tourna et retourna autour du hin et l’informa qu’il devait aussi le guider auprès de qui de droit tout comme Nirannor. Et il partit en trombe. Nirannor l’humain et Nob l’halfelin lui emboitèrent le pas après s’être présenté et vice et versa.

Même s’ils avaient perdu de vue le gamin, Nirannor s’en inquiéta pas, il savait où siégeait le conseil ; il prit la route d’un pas sûr. L’un et l’autre engageant la conversation assez facilement, seule surprise pour le Rôdeur de Solonor, le fait que nob sombreterre ne soit pas membre de la Confrérie. A sa connaissance, seuls les Gardiens Sylvestres étaient autorisés à suivre le conseil ou bien des personnalités importantes De l’aveu même du hion, ce dernier ne portait pas le Loup Argenté, il se définissait au mieux comme un ami de la Confrérie.

Le Conseil communément appelé Le Caercilcarn par les enfants de Thüldae siégeait non loin de la cité du Saute Argenté, sur un tertre bordé d’un cercle d’arbres anciens et puissants dont les ramures fournies formaient une voûte végétale qui donnait l’impression d’être impénétrables. Le duo arriva rapidement au pied du tertre, en même temps que Dinenda qui d’une démarche aérienne et agile rejoignait les lieux. Pour Nirannor et Dinenda, Il s’agissait là de presque des retrouvailles depuis leur précédent aventure. Les liens tissés entre l’elfe de la lune et le Chondathien étaient réels, tout comme leur amitié. Ils se retrouvaient avec une joie non dissimulée. Au mùême moment Nob Sombreterre que l’elfe argentén’avait pas encore salué, sentit des feuilels lui châtouille le crâne, il se détourna prestement pout découvrir une forme féminine, faite d'écorce et de feuille qui posait sur lui un regard en amante mordoré d’une intensité…intense. Elle leva un doitg accusateur sur lui

Léréniosthèneméliwuduelfenismé

- Qui prétends donc entrer au Caercilcarn ? dis moi donc… -------------------- Léréni, comme l'aime à la nommer Gostegotti, le vénérable archidruide de Thüldae, habite depuis des décennies près de la Cité du Saule Argenté non loin de l’antre du gnome. Sa chevelure a la texture du feuillage de printemps et encadre un visage aux traits non dénués de charme, qui a la couleur et l'aspect du bois patiné. Mais méfiez-vous ! Sa timidité n'est qu'apparente, si elle peut-être de nature joyeuse et facétieuse, elle n'en demeure pas moins impitoyable envers ceux qui voudront souiller son territoire. Gare à ceux qui s'attireront ses foudres.

Derrière les arbres, il y eut de l’agitation, du mouvement, six grand loups au pelage argenté sortirent de leur cachette pour se regrouper autour de l’inconnue comme pour la protéger, babines retroussées grondant doucement, ils étaient clairement menaçants.

Son chemin croisa celui d’un petit être aux cheveux bruns, un peu grassouillet et dont le visage ne disait rien au rôdeur. L’avait-il vu quelque part ? Une question qui trotta dans sa tête mais aucune réponse satisfaisante ne lui vint à l’esprit. De toute façon, il ne pouvait être là par hasard et Nirannor s’en accommoda lorsqu’il vit le gamin l’inviter à le suivre.
Le rôdeur le salua en inclinant légèrement sa tête par simple marque de respect et se présenta :

-Bien le bonjour, messire. Nirannor, gardien sylvestre.

Les deux hommes, si une telle expression peut être employée pour un halfelin, repartirent vers leur destination commune. Malgré sa petite taille, le petit être suivait le rythme imposé par le rôdeur dans la poudreuse et leur marche ne fut guère longue avant qu’ils n’aperçoivent les arbres formant la barrière naturelle du conseil. Aux pieds de ces êtres millénaires, une silhouette apparut aux yeux de l’humain. Il ne mit pas longtemps à reconnaître son ami, l’elfe Dinenda et les deux porteurs du loup argenté se congratulèrent, heureux de se revoir.

-Alae mon ami, Qu’est-ce qui t‘amènes en ce lieu ?

Le Chondatien n’eut pas le loisir dans dire beaucoup plus, coupé dans son élan par une voix. L’humain releva la tête chercha tout autour de lui et du écarquiller ses yeux avant de distinguer l’être à qui elle appartenait. Confondu dans la végétation qui l’entourait, Il ou plutôt Elle, apparaissait là, devant eux, accusant le petit être qui l’accompagnait. Le rôdeur, surpris de voir cette forme mi-végétale mi-humaine, dirigea son regard vers son ami, espérant y trouver quelques explications car Dinenda plus vieux que lui de près d’un siècle, possédait des connaissances sur les êtres de cette Terre que le rôdeur était loin d’avoir.

C’est à ce moment là que des grognements se firent entendre. D’un réflexe, il cramponna la garde de son épée, près à intervenir car même si son âme se réclamait de protéger la Nature et les êtres qui y vivaient, son instinct le protégeait de la menace réelle qui se trouvait face à lui. Nirannor recula de deux pas afin d’avoir une vision plus grande et un temps de réaction plus important si l’un des loups qui leur faisaient front, venait à attaquer.
Mais les animaux à quatre pattes, entourant l’être aux allures végétales, semblaient plutôt tenir une position que de vouloir conquérir un terrain. Restait à comprendre ce que signifiait tout cela même si le rôdeur soupçonnait que l’halfelin n’était pas étranger à cette situation.

L'aventure était peut être à dix pas mais il n'était pas facile pour un petit être de faire ces pas là dans la neige fraiche qui recouvrait le sol. Il se demandait déjà bien des choses sur ce qu'on allait lui demander et espérait pouvoir rencontrer une dernière fois tout ceux qu'il avait apprit à aimer avant de partir. Concentré sur sa marche ainsi que sur les multiples questions qui encombraient son esprit il n'aperçut le gamin et l'humain qu'au dernier moment.

-Par ma foi enfant, reste un peu en place si tu ne veux pas me donner le tournis.

Le sagespectre n'avait pas terminé sa phrase que le garcon avait déjà filer droit devant en les laissant planter la. Un peu pantois, il regarda l'humain le saluer et s'inclina à son tour.

-Nob sombreterre, Prêtre attaché à Urogalan seigneur de la terre et gardien des morts. J'ai été convié par le seigneur Isorion et si vous connaissez la route, je vous suivrais sans problème.

Suivre le rôdeur était même un grand avantage car celui ci pouvait lui tracer une large voie dans la neige et lui faciliterait largement la progression. Notre Hin se prit à espérer qu'on allait lui demander d'aller dans le sud, la ou le temps serait plus clément et moins froid même si la rigueur du climat pouvait l'aider à lui faire perdre quelques kilo en trop acquis ces dernières semaines de bonne chaire et de farniente.

A l'approche d'un tertre couronné d'une ceinture d'arbre semblable à un rempare végétal, Nob compris qu'on arrivait au fameux caercilcarn. Il le compris d'autant plus vite qu'il se retrouva face à un être végétal dont le regard semblait le traverser de part en part. tre prit ainsi à parti l'aurait déjà légèrement décontenancé mais voir surgir six grand loups menaçant au pelage argenté ne lui permirent guère de retrouver son calme ni de saluer Dinenda qui venait visiblement d'arriver également.
Seul personne présente ne faisant pas parti de la confrérie, il semblait relativement logique qu'il fut sujet à suspicion mais c'était bien la première foi que cela lui arrivait à Thuldae et il lui fallut quelques seconde pour reprendre le dessus même si ses premiers mots furent laborieux et hésitants.

-Hum, heuu, madame? Mademoiselle ? J'ai été convoqué par Isorion Sil-Amanièl et je ne prétend donc à rien du tout. Si le seigneur Isorion souhaite que je rentre, je le ferais volontiers et si il souhaite que je reste dehors, je le ferais également. Veuillez m'excusez si je vous parait brusque mais même en simple invité je ne m'attendais pas à me retrouver menacer par six loups plus gros que moi et je vous avouerais que ce n'est pas vraiment agréable.


Le ton de la voix du Hin était monté d'un ton entre le début et la fin de sa phrase. Il ne savait pas si cela était vraiment prudent quand on s'adressait à la maitresse de six tueurs argentés mais la situation l'énervait autant qu'elle l'inquiétait.

Le cœur lourd de devoir quitter sa sœur, car il le savait, il ne la reverrait sans doute pas tout de suite. C’était toujours particulier pour lui de quitter Tasia, son affection pour la demie-elfe était sincère et profonde. Mais, l’idée de servir à nouveau la cause de la Confrérie et ce en compagnie de son meilleur ami était assez excitante. Si l’elfe de la lune ne savait plus très bien ce qu’il était exactement, il y avait des caractéristiques raciales qu’il ne pouvait réprimer. Le besoin de bouger et de voir du pays en faisait bien parti, et cela était plutôt rassurant.

En arrivant auprès du Caercilcarn, Dinenda apprécia la beauté des lieux. Ce n’était l’endroit qu’il préférait de Thuldae. Mais l’endroit vibrait d’une magie naturelle et cette sensation était des plus agréable pour l’Innatho. Il allait répondre à Nirannor alors que la driade sorti d’un arbre pour s’en prendre au petit Hin qui était l’invité de la Cité Sylvestre. Surpris, Dinenda c’était automatiquement mis en position défensive la main posée sur la garde de sa Arkerym prêt à dégainer. Lorsqu’il vit à qui il avait à faire, le Teu’Tel’Quess se détendit légèrement.

Pour autant, l’affront fait à l’invité le mettait mal à l’aise. Il y avait une autre chose qui le mettait mal à l’aise c’était la réaction des loups. Inconsciemment, cela lui rappela ce qu’il avait pu vivre aux Pierres Dressées avec tous ces animaux sous une domination magique. Cette idée même lui passa l’envie de plaisanter.

- Alae Léréniosthèneméliwuduelfenisme, Paix ! Que faites-vous ici ? Qui garde l’Est si vous êtes là ? Alors que l’endroit est déjà sous la protection de deux Gardiens Sylvestres ? Laissez nos gardiens à quatre pattes. Cet excès de zèle ne vous scié point, amie. Que se passe-t-il exactement. Notre invité doit-il réellement subir cet affront que vous lui faite ? Par vous, c’est toute la cité qui est embarrassé. Depuis quant remettez-vous les jugements de tous les membres du Haut-Conseil en doute ?

Dinenda n’était pas en colère, il n’y avait donc par de risque qu’il ne perde le contrôle au profit du dragon qui sommeillait en lui. Mais, il était réellement gêné et embarrassé vis-à-vis de Nob Sombreterre. Même si ce dernier avait fait preuve de retenu, Dinenda se doutait bien, que cela ne devait pas être facile à vivre. Loin de chez soi, alors qu’il était invité, on le remettait en cause. Pour le fils Mythrandir, c’était tout simplement une grosse faute de tact. Maintenant, il n’était pas driade pour savoir comment Léri vivait cela. Dinenda se retourna vers Nob.

- Alae M’Ethar, c’est un plaisir de vous revoir. Je vous prie d’excuser notre amie pour cet accueil. Léri ne pense pas à mal et ce fait un devoir de nous protéger tous. Un simple mal entendu, je vous assure. Par ma voix, je prie d’accepter les excuses de Thüldae pour cette… maladresse.

Le Gardien des Mystères savait pertinemment que Nob était également de la partie. Nil-Garith le lui avait confié la veille au soir. Mais cela restait entre la Gardienne du Cœur des Mystères et lui. Il n’en ferait donc pas mention directement. L’elfe de la lune se tourna à nouveau vers la driade.

- Dame Léréniosthèneméliwuduelfenisme, le Caercilcarn sait très bien se défendre seul, me semble-t-il ? Si Nob n’était pas invité, il ne rentrerait tout simplement pas. Et s’il rentre là, tout en étant invité, c’est sous notre protection. Alors je puis vous assurer que notre invité, n’est pas une menace, loin de là. Dites-nous plutôt si le Protecteur est déjà là.

MJ
Narration: Tous

dmonstée, purement et simplement, la créature sylvestre n’en croyait pas ses feuilles et ses écorces de se voir infliger un tel sermon par cet elfe argenté d’ordinaire si aimable. Sur le coup, le doute s’empara d’elle, était-ce réellement lui ? Cela ne pouvait être autrement, sinon, comme Dinenda, ce lieu imprégné de magie ancienne disposait des défenses nécessaires pour assurer sa sauvegarde.

- Peut-être faudrait il apprendre à vous décoincer maître Dinenda bougonna
la dryade en se penchant sur le hin pour lui apposer sur la joue un surprenant smack sonore et lui murmurer à l’oreille quelques délicatesses : «  Veuillez pardonnez ma taquinerie Nob Sombreterre, je me laisse parfois aller à quelques excès. Vous êtes bel et bien l’invité de Thüldae et considéré comme tel.  Cela n’a jamais été autrement, vous pouvez me croire Venez donc me voir plus tard, il me serait agréable d’entendre des histoires sur les vôtres, au moment qu’il vous plaire mon cher. »

Se drapant dans un dignité presque virginale, la créature sylvestre se redressa et toisa l’elfe de la lune, source de sa mauvaise humeur. Elle lui répondit sur le même ton :J’ai quitté mon domaine pour apporter un objet que notre cher Archidruide avait égaré et que j’ai eu le plaisir à lui retrouver. Et n’ayez crainte, taquine je le suis mais pas inconsciente. La sécurité de Thüldae n’était pas en péril. Je retourne de ce pas chez moi et redevenir ce rempart contre l’adversité qui vous est si cher et ainsi vous laisse à vos affaires.

D’une démarche féline, elle se glissa dans la nature, bien loin de ce trio et de ce réfractaire à l’humour dryadesque alors que par magie, derrière les aventuriers, les frondaisons s’écartèrent pour former un tunnel végétal qui s’enfonçait profondément. Près d’eux les loups ne montraient plus aucune agressivité, mieux encore, ils s’étaient simplement couchés, parfaitement sereins.

Il ne restait plus qu’au gardien des Mystère, de mener la petite troupe jusqu’au conseil.

Chacun s’engagea après Dinenda, Nob Sombretterre, calé les deux Gardiens, marchait d’un bon pas, les grandes personnes oubliaient parfois qu’ils n’étaient pas seuls sur Toril et cela jusqu’à ce qu’ils se retrouvent confrontés à bien plus grand qu’eux. Ils parcoururent une longue distance, empruntant un chemin moussu, bien délimité, entouré par un dense mur végétal, dans un silence presque monacal ; leur sens enivrées pas les odeurs sylvestres qui leur chatouillaient le nez. La demi-obscurité céda à un puits de lumière droit devant eux, un à un ils passèrent sous une arche ancienne, elle aussi couverte de mousse pour enfin pénétrer dans la salle du conseil, là aussi sous la protection des hautes frondaisons d’arbre géant très anciens dont les frondaisons se rassemblaient pour laisser filtrer une lumière du jour suffisante. Une impressionnante quiétude imprégna le hin comme Nirannor et Dinenda, le premier contemplant pour la première fois l’un des lieux les plus fermé de Thüldae, un lieu sans fioriture, avec au milieu de la pièce trônait une immense table de bois sombre polie et gravée de symboles sylvestres autour de laquelle pouvait prendre place une quinzaine de personnes. C’était ici que siégeait le Conseil, où chacun avait le droit de parlé librement. Depuis sa création par l’archidruide Trondhalë et la prêtresse Aëlariel, le conseil se retrouvait dans ce lieu pour débattre et prendre les décisions importantes qui mettaient en jeu la vie des Gardiens comme celle de la communauté du Grand Saule. Dinenda et Nirannor devaient-ils en être inquiets ? Le temps des questions allait venir. Devant eux, Isorion Sil-Amanièl et l’archidruide Gostegotti les fixaient avec attention. Le Protecteur se leva, il ne laissait percevoir aucune gravité, ni d’inquiétudes inutile. A chacun, il adressa la bienvenue selon les usages.. Près de lui, le druide manipulait entre ses doigts un pendentif en pierre de couleur sombre, il ne manqua pas de saluer tour à tour les gardiens et le sagespectre.

- Prenez place je vous prie, Isorion invita les trois aventuriers à prendre place en face d’eux. Les chaises se trouvaient être aussi de construction alambiquées sous des aspects végétales ; Il en fut conforté quand il prit place et qu’il eut l’impression que ce mobilier prenait la forme de son auguste postérieur, l’adaptant à sa taille afin qu’il puisse participer aux débats sans pâtir d’éventuelles difficultés. Nous vous remercions d’avoir répondu à notre appel si vite, en particulier vous Nob Sombreterre qui nous avez fait l’honneur d’être notre invité ces dernières décades. Vous ne devez rien à notre confrérie et pourtant vous êtes prêts à vous mettre à son service. Soyez en doublement remercié. Il continua en regardant cette fois les deux porteurs du loup argenté et le hin: « Dinenda, Nirannor, Thüldae a encore besoin de vos services. Nob, votre aide nous sera précieuse. Gost ? souhaites- tu poursuivre ? »

[i ] Le gnome glissa son pendentif dans l’un de ses poches et l’assemblée entendit immédiatement un concert de caquetement de protestation et le pendentif sortir de la la poche par un écurireuil furibond. Chippeur, le compagnon animal de Gostegotti n’appréciait guère de se voir déranger durant sa sieste. Il retourna prestement dans son alcôves de tissu alors que l’archidruide laissa échapper un petit rire. [/i]

- Capricieux il l’est et de mauvaises habitudes, je lui ai donné. dit le gnome en souriant sous sa barbe. Il dévisagea cette fois les aventuriers nous souhaitions vous envoyer en mission dans le lointain Cormanthor mais entretemps, de nouvelles inquiétantes nous sont parvenus d’Eauforte. Un druide est en convalescence chez notre ami Dhazgrim Loderr, un druide qui réclame l’aide de la confrérie contre des sbires du zhentarim.

La réponse tant orale que gestuelle de la dryade, permit au Teu’Tel’Quess de se détendre un peu. Léréni avait beau être dévouée à la cause défendue par la Confrérie, il n’en demeurait pas moins que l’ensorceleur avait pris un risque en reprenant la driade de la sorte. Même s’il était persuadé d’être dans le bon, il avait surtout parlé avec son cœur plus qu’avec sa tête. Sans doute, l’elfe lunaire était-il déjà dans cette mission prochaine, qui s’annonçait. Et ce fut donc avec un certain soulagement, qu’il vit cet être à part prendre tout cela à la rigolade. Décidément, les driades avaient un humour qui dépassait complètement l’Innatoh.

Quoi qu’il en soit, si Nob avait pu douter de l’importance du mot hospitalité chez les Thuldanians, il devait maintenant être rassuré. Lorsque Léréni quitta les lieux, Dinenda posa sa main droite sur son cœur et inclina la tête en signe de respect pour la driade. S’il n’avait pas compris l’humour driade. De fait, il avait sans doute manqué terriblement de tact vis-à-vis de la créature sylvestre. En cela, il s’en voulait. Il lança un regard finalement amusé à Nirannor et Nob, le tout accompagné d’un petit haussement d’épaules.

Une fois dans la salle du conseil, que le Gardien des Mystères connaissait bien maintenant, il avait bien entendu salué comme il se devait le Protecteur de la Confrérie et l’Archidruide Gostegotti. Puis, il prit place sur la chaise qui se trouvait devant lui.
Pour l’ensorceleur c'était une agréable sensation que de sentir la magie rayonner de toute part en ce lieu. Malgré cette sensation, son attention fut attirée par le facétieux écureuil qui fit largement sourire l’elfe lunaire. Dinenda se demanda, si tout cela était réellement fortuit ? Une fois que le gnome des forêts eut l’intérêt de l’ensorceleur, et probablement celle de tous les protagonistes de cette réunion. L’archidruide commença à expliquer ce que la Confrérie attendait d’eux.

Lorsque Dinenda entendit le nom de Cormanthor, il ouvrit de grands yeux. Il y avait tant de légendes elfiques, d’histoires merveilleuses qui venaient de cette partie de Faerûn que pour un gardien des mystères s’était un lieu mystique rempli de danger. Mais la suite le déçu un peu. Finalement, il s’agissait d’une tout autre mission. Pour le moment les indications données étaient plutôt minces. Un druide avait besoin d’aide, voici qui rentrait totalement dans les cordes de la Confrérie. Et puis, même s’il ne connaissait pas plus que ça le réseau noir, Dinenda savait qu’il n’y avait rien de positif dans cette organisation. La déception passagère laissa la place à la curiosité.

L’elfe lunaire avait besoin d’un peu plus d’information.

- Je vous prie de m’excuser, mais serait-il possible d’en apprendre davantage ? Je suis navré, mais je ne connais pas Dhazgrim Loderr qui est-il pour la confrérie ? Et en savons nous un peu plus sur ce druide et sur la nature du conflit entre lui et le Zhentarim. En un mot comme en cent, à quoi avons-nous à faire ?