Ophiuchus - Chapitre II, Arrivée à Hlondeth - Jour 1

a porte close face à lui. Le masque de Khemed encré fermement sur son visage, ne laissait transparaitre aucune émotion si ce n’est ce large sourire presque inquiétant. Les mains comme à son habitude dans les pans de sa robe, il resta quelques secondes faces à la porte close. Une pointe d’agacement commençait à naitre au fur et à mesure que les secondes défilèrent, non pas contre Moira mais contre cet Oknar ; cet homme ou cette chose qui semblait croire que beaucoup de choses lui était acquis. Si la situation venait de prendre une voie maintenant différente, cette chose en était belle et bien, aux yeux de Zelkior, pour quelque chose. Pourquoi ne pas avoir accentué sa position auprès de son esclave, cette Miriel ? En accentuant sa position et en mettant clairement ces pions du saphir noir sous sa botte, la mission ne se serait passée que plus facilement. Mais pour une raison qui lui échappait, ce Sénéchal n’avait rien défini clairement auprès de sa subordonnée.

¤Pourquoi notre Ordre s’est donc lié de ce misérable !¤

Une grande inspiration lui suffit à mettre table rase sur ses pensée négatives et inutiles. Les choses sont maintenant ainsi et la situation demande une nouvelle adaptation. Chose qui n’est pas le point fort des membres de la lune noir et Zelkior ne fait pas exception à la règle, ces membres trop habitués à une logistique sans faille. Un lieu, une cible une date, un mort.

Devant l’hésitation de son maitre, le véritable Khemed sortit lentement du col du monial. Sentant les écailles froides parcourir le haut de son corps, il se laissa glisser le long de la paume de Zelkior. Plongeant ces orbites rouges dans ceux de son maitre, le sombre frère sentit ses pensées s’éclaircirent de nouveau. Plongeant son regard pâle dans celui de son compagnon, il laissa échapper vers lui un sentiment de remerciement froid quasi glacial, malgré le large sourire qu’il arborait.

Tournant les talons, il prit le chemin vers l’auberge de l’Opaline.
¤je reviendrai bien assez vite Monsieur le marchand Gramloth¤

Kilidryc, Moira, Jon

ramloth prit la lettre des mains de la guerrière. Il inspecta un instant le cachet, qui décolla d'un geste vif avant de déplier le parchemin, qu'il sentit. Fronçant de temps à autre les sourcils, semblant réfléchir à grands efforts pour lecture de la lettre. Il levait les yeux vers Jon et Moira à intervalle régulier : à n'en pas douter, Miriel avait fourni une description de chacun dans sa lettre. Puis ses yeux se fixèrent sur la porte d'entrée.
Il commença d'une voix discrète :

- Et bien il semblerait que vous n'ayez pas correct sur le compte de cet homme, Moira. En Bien ou en Mal, il connait des personnes d'importance qui sont au dessus de notre contrôle, et même de celui de votre donneur d'ordre. Beaucoup de poids sont sur les bras de Miriel en ce moment.

Il fit une pause, comme lassé par tant d'impuissance. Puis à voix normale.

- Merci, Zobian. Vous avez fait votre travail et ses conséquences sont bien au-delà de mes espérances. Il fouilla dans plusieurs de ses poches et fit tomber quelques pièces dans une fine bourse de cuir qu'il prit sur sur un meuble à proximité. "Prenez ceci en gage de récompense et en remboursement de vos frais, et allez, vous êtes libéré de vos devoirs. Bon vent ! Aussi, faites rentrer ce Khemed en sortant, je vous prie."

Sur ce, le roublard sous-pesa la bourse avec un éclair de folie dans les yeux. Il fit une rapide courbette puis se dirigea vers la sortie, sans rajouter un mot.
Le marchand s'approcha alors de Jon et Moira afin que seuls eux entendent.

- Soyez fermes, mais justes, car ni vous ni moi ne connaissez ses véritables intentions. S'il est là, ce n'est point par hasard ; il vous reste à déterminer ce hasard. En attendant, il sait se battre et vous guider, utilisez-le à bon escient. Annonça-t-il en montrant la lettre de Miriel.

Zobian avait disparu, mais fait plus gênant, Khemed aussi. Le marchand couru jusqu'à la porte et jeta œil dehors dans la rue : il avait disparu.
L'air inquiet, il referma les deux portes derrière lui. Il fit un signe aux trois aventuriers de le suivre et s'engagea dans les escaliers, jetant la lettre de Miriel dans l'âtre de la cheminée où crépitait un feu bienvenu en cette froide journée.

Après avoir traversé une partie de la mezzanine du premier étage, ils s'installèrent dans une pièce qui devait être le bureau de Gramloth : de nombreux parchemins étaient rangés dans des étagères. Tout semblait bien classé et en ordre. La table au milieu était robuste, les chaises de bois aussi, et sculptées ; aucune fenêtre n'était visible. Il referma la porte après avoir allumé des bougies posées sur la table.

- Bien, commençons. Mais une précaution s'impose avant tout, restez immobiles. Le marchand prononça alors quelques mots dans une langue inconnue de tous sauf Jon, et ses yeux devinrent bleutés, écarquillés. Il resta ainsi un instant, posté dans un coin et immobile, le regard dans le vague. Il se tourna enfin, doucement, et une fois la même durée écoulée, il vint s'asseoir à la table, des parchemins en main.

- Je suis Gramloth, et voici mon magasin, La Caverne. Il appartenait à mon père et mon grand-père avant que je ne le reprenne à mon compte. Il est sur trois niveaux, mais seul le rez-de-chaussée et le premier étage sont accessibles aux clients. D'ailleurs peu de clients viennent ici généralement puisque la plupart de mes contrats ont été passé il y a longtemps de cela. Mon carnet d'adresse est bien développé et je m'occupe principalement de faire venir mes marchandises de toutes les régions de Faerûn. Il va sans dire que ma position commerciale dans le quartier est relativement confortable : ce magasin a la meilleure réputation du Nan, et ce depuis avant même que je n'en prenne les rênes. Mais tout ce travail est maintenant en danger, et c'est là que vous devez intervenir. Il fit une pause pour s'assurer qu'il n'y avait pas de question jusque là.

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Jet de Détection Jon : 9(1d20) + 4(Comp) = 13
Jet de Art de la magie Jon : 13(1d20) + 11(Comp) = 24

Zelkior

es indications avaient été précises, et il n'eut qu'à peine besoin de demander son chemin une fois, alors qu'il hésitait au bout d'une ruelle dont la courbure l'avait désorienté, pour trouver l'Opaline après une bonne dizaine de minutes de marche. Il avait pris des repères en chemin, et la prochaine fois serait plus facile.

L'auberge était ouverte, et relativement vide étant donné l'heure de la journée. Le tenancier, ou du moins l'homme derrière le comptoir -un homme d'âge mûr à la grosse moustache, un gilet sous son tablier- essuyait quelques chopes d'un torchon trop humide pour être efficace. Il fit un signe de tête à Zelkior lorsqu'il s'avança.

La majorité des tables étaient libres sur la vingtaine disponible. Seuls une dizaine de clients étaient là, regroupés en cinq ou six groupes qui ne prêtèrent que peu d'attention à l'entrée du monial.

Un coup d'œil alentour permettait de voir un escalier de bois monter vers les probables chambres de l'établissement, ainsi que deux portes, l'une derrière l'aubergiste, et l'autre au fond de la salle. Les murs étaient simplement peints ; le sol de terre battue ; le plafond laissait apparaître les poutres. L'état et la propreté de l'auberge étaient tout à fait corrects, point trop de zèle, ni de laisser-aller.

Au bout de quelques minutes, le tavernier quitta son comptoir et s'approcha du moine.

- La bonne rencontre. Qu'est-ce que je vous sers l'ami ?

Un bureau sinistre en compagnie de quelqu'un faisant librement usage de magie. Déjà vu... Malgré tout ce qu'elle pouvait voir et entendre, Moira s'appliquait à conserver un calme souverain. C'était sa grande force : ne jamais laisser paraître un trait de surprise, de crainte ou de colère. Pourtant, les événements essayaient tant bien que mal d'entamer sa patience.

¤Mais pourquoi tout le monde me rebat les oreilles avec ce type?¤

Tout le monde voulait l'inviter à la fête, et en même personne ne lui faisait confiance. Ce genre d'attitude paradoxale devenait pénible dans ce pays. Mais le plus grave restait que quelqu'un avait menti, et peut-être mentait encore dans l'histoire : 'Khemed' n'était pas qu'un simple marchand, mais cela elle s'en doutait un peu depuis un moment. Les marchands ne se promènent pas avec des serpents dans les manches. Sauf que maintenant, Gramloth lui faisait le portrait d'un agent d'élite vital à l'opération. Il avait lu cela dans la lettre de Miriel? Comment ce faisait-il qu'elle devait l'apprendre de la bouche de Gramloth? C'est une négligence qui frôlait le mensonge de la fille Ilastul. Et puis pourquoi cette mascarade ridicule? Non seulement inutile, car cela aurait finit par se révéler tôt ou tard, mais également nuisible à la réussite de la mission. Moira allait avoir beaucoup de choses à dire dans son premier rapport. Qui pourrait bien être le dernier, si elle apprenait encore que Miriel avait 'distraitement' oublié d'autres 'détails' du même ordre.

-Alors que les choses soient claires, puisque ce qu'il vient de se passer semble soulever des inquiétudes.

La guerrière se redressa dans son fauteuil, très placidement.

-Concernant l'homme mis à la porte tout à l'heure ; Il s'est présenté a Miriel comme un marchand demandant protection sur le chemin de Hlondeth. En échange de quoi il offrait ses services de guide, étant sensé connaître la ville. Arrivé ici, il a prétendu que je lui devais encore protection -chose dont il n'a jamais vraiment eu besoin si je vous crois. Vu que ce n'était pas ce qui était convenu, et que je devais en priorité m'occuper de vous, oui, je me suis permise de l'envoyer balader.

Claquer la porte au nez de ce cuistre n'avait d'ailleurs pas été déplaisant, il fallait bien l'admettre.

-Par ailleurs, Miriel m'a également enjoint à me méfier de lui, et le fait qu'elle aie préféré demandé à Zobian de nous emmener à la Caverne a jeté un doute sur ses compétences de guide, et hâté ma décision. Pas grand chose à perdre, jusque-là, à me passer de son concours. Or vous me dites maintenant que c'est une sorte de maître espion...

Nouvelle, courte pause. Elle s'appuya sur les accoudoir du fauteuil, croisant les mains. Il fallait en finir avec cette parenthèse, et recentrer le débat sur le sujet qui les amenaient aujourd'hui.

-Vous voyez, c'est tellement désagréable de travailler avec des gens qui racontent des foutaises... J'ose espérer, cher ami, que vous ne ferez pas cette faute de goût.

Elle en reparlerait à Jon, plus tard, et en privé. 'Khemed' devait avoir ses propres intérêts dans l'affaire. Non, il n'était pas là par hasard, comme disait si bien Gramloth, et Moira avait le sentiment que leurs chemins allaient se recroiser. Mais pas dans le même camps, cela devenait de plus en plus certain.

l s’en rendait compte maintenant, la situation le dépassait complètement. Le dénommé Khemed apportait bien des problèmes en ce début de mission. Il savait bien que les choses n’était jamais aussi facile qu’on pouvait le penser, mais toute cette agitation alors qu’il venait de rencontrer ses nouveaux « partenaires » était pour le moins déplaisant. De plus, les affirmations du marchand sur la qualité de ce personnage n’allait pas de paire avec ce que Moira semblait raconter.

¤ Leur traversée en bateau ne semble pas avoir été aussi réjouissante que la mienne… ¤

Lorsque Gramloth les emmenèrent en haut des escaliers, il fut surpris que la quatrième personne qui se trouvait dans la pièce soit invitée à monter également. Quant ils entrèrent dans le bureau, Jon ne lui interdit pas le passage mais passa devant le mentionné Kilidric sans ménagement. Tant qu’il ne savait pas à qui il avait à faire ni si on pouvait un minimum lui faire confiance, il ne mériterait pas son respect. D’une manière au d’une autre, le tieffelin arriverait à lui faire comprendre.

Alors que le Marchand commença son explication sur le problème qu’il voulait que l’on résolve pour lui, Jon fixait de ses yeux rouges ce personnage avec insistance. Bien qu’il ne perdit pas une miette du discours du patron de la Caverne, le semi-démon avait hâte de prendre la parole pour l’interroger plus précisément.

C’est quand l’occasion se présenta qu’il fut coupé instantanément par sa coéquipière. Le discourt qu’elle prononça semblait juste et Jon cru entrevoir la multitude de problème que le message de Miriel semblait amorcer. Cette dernière avait, volontairement ou non, caché certains éléments de la mission et Moira ne prenait pas ces « lacunes » à la légère. Jon ne préféra pas en rajouter, il se devait de se faire sa propre opinion sur le sujet, et comme toutes les informations passaient par la guerrière, ce n’était pas des plus faciles.

La dernière phrase qu’elle lança au marchand fit naître l’ombre d’un sourire sur le visage du tieffelin, sourire qu’il contrôla instantanément. Finalement, ce n’était pas son rôle de faire parler leur nouvel employeur. En effet, lorsqu’il regarda Moira et la place qu’elle prenait sur sa chaise, sa carrure et sa prestance était les meilleurs arguments d’intimidation que le groupe disposait. Rajouter quelque chose aurait été superflu.

Cependant, il attendit que le marchand se tourne vers lui pour rajouter la seule chose qui le dérangeait pour le moment dans cette histoire : Kilidric.
De sa voix brute et arrogante, il annonça :

-Qu’est-ce qu’il fait là lui ? Vous pensez vraiment qu’on a besoin de ce genre d’individu ?

Il se retourna brusquement vers sa victime en lui envoyant un regard noir ne dissimulant aucune pitié. C’était irréversible, cet elfe ne lui inspirait aucune confiance, et s’il voulait rester dans le groupe, Jon exigeait de la part du marchand, ou de lui-même, un minimum d’explication. Après tout, c’était une mission du Saphir noir et il ne voyait pas pourquoi d’autres aventuriers se rallieraient à eux.

on large sourire aux lèvres il se laissa aborder par le tavernier de l’Opaline. Marquant une posture digne d’un nobliau qu’il avait aperçu à la cité des Serpents, il ne put cependant se retenir de garder les mans dans les pans de sa robe pourpre.

-(commun) Bien le bonjour! Je ne désire rien pour le moment, si ce n’est m’entretenir avec Gonthril Astinar. Certain de mes contacts m’ont dit qu’il était certainement en ces lieux. Elargissant son sourire, il reprit. Et je vous rassure tout de suite, je ne lui veux aucunes querelles. Comme vous le voyez je ne suis guère un homme de combat. Je me nomme Khemed Alrim, marchand d’Arrabar venu concrétiser quelques contrats dans cette ville. Et étant à Hondelth je me suis dit pourquoi ne pas aller voir ce bon Gonthril … étant un fervent admirateur … A ces mots son regard pâle se plissa légèrement. Je ne pouvais rater cette occasion.

Guettant un signe de l’aubergiste, son regard profila également rapidement les lieux. Le nombre de personnes présentes, les armes qu’ils pouvaient porter, les sorties possibles. Malgré son ton décontracté le sombre frère guettait le moindre signe. Et pour cause, cet Oknar ne lui inspirait aucune confiance.
…

ilidryc n'avait que faire des longs discours qui s'échangèrent une fois arrivé dans le bureau du marchand, ni même ceux d'avant : des noms fusaient de toutes parts, noms qui n'avaient aucune importance, dépendant d'événements passés qu'il n'avait pas envie de connaître. Et d'ailleurs, il en avait lui-même assez avec son propre passé qu'il ne cessait de fuir, pourquoi alors écouter les histoires des autres ?

Il entra en dernier dans le bureau du marchand avec l'impression d'être l'homme de trop, la grande pimbêche ne lui avait accordé aucune attention, le second paraissait dérangé par sa présence, et Gramloth n'avait encore rien dit sur la raison, ni sur la place qu'il aura à jouer par la suite, chose qu'il ne connaissait pas lui-même... Adossé à une des étagères pleines de parchemin, il attendait la suite des affaires qui prenaient, selon lui , trop de temps à démarrer : il lui fallait comprendre dans quoi il s'était embarqué, il n'en avait pas la moindre idée, encore moins lorsque que le marchand débita quelques incantations étranges avant d'entamer son discours récapitulatif, une fois installé à son bureau entre les bougies et parchemins.

Il fallut peu de temps pour que la grande Moira pris d'assaut les mots du marchand d'une manière protocolaire et calme, cherchant d'éclaircir des questions qui n'intéressaient pas Kilidryc, et dont il ne comprenait d'ailleurs rien à rien. Pris d'ennui, il posa une main contre sa bouche pour mimer son intérêt à la conversation, et observa le remue ménage s'échapper des lèvres de la grande dame, scène dramatique et glacée, la manière platonique et plastique dont les sons se lançaient de cette bouche travaillés fort proprement, cela lui donna même quelques frissons.

Perdu dans sa contemplation sourde, il tarda à remarquer les questions que le second de la grande dame, Jon, jusqu'ici silencieux, lui adressaient brutalement, le tout souligné par un regard féroce, carnassier, peut-être trop appuyé, assez balourd au final. Kilidryc se décolla de l'étagère en toussotant, puis, dans une dernière inspiration, il commença à prendre sa défense contre l'étrange barbu.

- Moi... Le besoin de ma présence... ? Je pense que ce n'est pas à moi de répondre à cette question, il se tourna vers Gramloth, mais si je me permets... Pour épargner que d'autres « foutaises » se mettent sur le chemin, il posa son regard sur Moira, Je suis ici par nécessité. Les affaires de mon patron et mes propres affaires sont en jeu dans ce problème que j'aimerais résolu le plus vite possible, je pense qu'il en va de même pour monsieur Gramloth... Mais la résolution de ce problème permettra aussi de remettre en bons termes les relations entre mon employeur et les biens de La Caverne. J'ai donc proposé mon aide, pour agir, si cela ne vous dérange pas.

¤Au lieu de blablater...¤

¤…es affaires de mon patron et mes propres affaires…ce problème…la résolution de ce problème…¤

Jon écoutait patiemment les explications sommaires du pauvre diable collé à l’étagère en face de lui. Mais tout ce qu’il entendait était exactement ce qu’il voulait mettre de coté : des foutaises. En effet, le discourt du roublard, au lieu d’apaiser le cœur nébuleux du semi-démon, le mit hors de lui.

¤ Qu’est-ce que c’est que ces explications ! En quoi le Saphir Noir se mettrait en danger pour ce genre d’affabulation grossière. Je lui demande des explications et il me sort un charabia… je vais t’avoir à l’ œil mon jeune garçon, oh que oui ! ¤

Le Tieffelin allait se lever pour exprimer sa rage contre cet imposteur. Mais sans qu’il ne sache vraiment pourquoi, il se retint. Après tout, la mission s’avérerait peut-être plus difficile que prévu et une personne supplémentaire, aussi cachotière soit elle, pouvait leurs êtres utiles. De plus, il venait de leur proposer son aide. Bien que ce ne fût pas vraiment à lui de répondre à cette demande, Jon approuva de la tête. Il continua à fixer Kilidryc quelques instants avant de reporter sa concentration sur la conversation.

C’est parce que le roublard avait obnubilé ses sens que le magicien n’avait pas fait attention à ce qui l’entourait. En effet, la magie du marchand était passée outre ses priorités mais son l’intelligence étendue se rappelait seulement maintenant de cette bizarrerie. Le soit disant commerçant avait utilisé un sort de détection de la magie. Plusieurs hypothèses se bousculaient dans son crâne. La première, et la plus réaliste, était que le marchand avait peur que quelqu’un puisse entendre ce qui se disait dans cette pièce. Magiquement, un sorcier, ou quelqu’un pouvant utiliser la toile avait accès à de nombreux sorts pouvant enregistrer cette conversation. Mais pourquoi un simple marchand du Hlondeth aurait des compétences en art profane. Il savait lui-même assez bien la difficulté que cela représentait et cette question en amenait d’autres.

¤ Et si ce Gramloth n’était pas celui qu’il prétendait être, et si ce n’était qu’un piège destiné à un quelconque méfait, et si… et si… CALME-TOI JON !¤

Le cerveau de Jon commençait à s’emballer pour encore une fois tendre vers une rage incontrôlable. Il fallait absolument qu’il arrête de tout remettre en cause dès que des hypothèses se dressaient devant lui. Il savait que les remèdes littéraires qui le calmaient n’étaient pas disponibles en cet instant et qu’il était impératif de prendre sur lui-même pour se modérer. Son rat était lui aussi trop enfoui dans sa capuche pour pouvoir l’apaiser. Il devait se débrouiller seul.

Alors que son esprit recommençait ses sombres pérégrinations, il se renfonça un peu plus sur lui-même.

Kilidryc, Moira, Jon

e marchand esquissa un sourire fugace à la réponse de la guerrière, même si la situation avec le soi-disant marchand lui fit rapidement revenir à la réalité. Il fit un signe de tête à Kilidryc pour lui signifier son soutien dans sa réponse. Il prit un air grave. Les mains jointes sur la table.

- Miriel me demandait de donner certains détails en cas de besoin, et je pense qu'il est maintenant opportun. Ce Khemed n'est vous l'avez compris pas exactement ce qu'il prétend être. Il travaille pour un partenaire de Miriel, le genre de partenaire qu'il ne faut pas décevoir, si vous voyez ce que je veux dire. Il est en quelque sorte un mercenaire pour cette personne, chargé d'une mission bien précise et apparemment reliée à la vôtre et par conséquent à mon récent problème. Ni moi ni Miriel n'en savons plus sur ses objectifs sinon qu'il a pour ordre de vous accompagner jusqu'à votre retour à Arrabar, et de vous aider dans vôtre travail au besoin. Il connait apparemment la ville et saura vous orienter dans Hlondeth ; il pourra parfois vous abandonner pour ses propres affaires. En retour, vous avez ordre de Miriel d'accepter ses services, et de ne pas poser plus de questions que lui en posera. Quand à sa couverture, faites-en ce que bon vous semble maintenant. Il rajouta enfin, une fois son exercice de remémoration fini "D'ailleurs elle regrette de n'avoir pas pu aborder ce détail directement au Saphir Noir, mais elle préférait taire certaines choses le plus loin et longtemps possible."

Les bougies donnaient une ambiance glauque à la réunion, surtout après la révélation de Gramloth. La lumière vacillante éclairaient les visages des quatre protagonistes et Gramloth mit la main sur les parchemins qu'il avait déposé près de lui.

- Si vous n'avez rien d'autre à ajouter à ce sujet, je vous propose d'aller directement au problème.

Il fit une pause, laissant éventuellement la parole aux autres, alors qu'il arrangeait devant lui les parchemins. Etaient visibles au passage les intitulés : Clients, Approvisionnement, Concurrents, Produits.
Le Marchand avait visiblement tout préparé par avance, et un grand moment de paperasses semblait attendre les aventuriers.


Zelkior

'homme regarda le monial un instant, comme surpris de voir cet homme se présenter ainsi, aussi ouvertement. Accessoirement, il ne voulait rien consommer, ce qui n'était pas pour l'arranger, ni lui, ni sa bourse. il parut hésiter un instant, hésiter comme s'il réfléchissait non pas à la mémoire d'un nom, mais hésiter comme s'il recherchait comment présenter la chose à celui qui lui faisait face.

- Je ne sais pas qui est cette personne ; et même si je le savais je ne le crierais pas sur tous les toits. Il fit une pause. "Mais si vous êtes aussi admiratif de sa personne, ce que vous semblez dire, et que vous vous attentez à le croisez dans mon établissement, prenez donc une chambre ici, peut-être que demain vous le rencontrerez."

Il lança son torchon sur son épaule après s'être essuyé les mains. Il jeta un regard circulaire. Zelkior en était convaincu, cet homme cachait quelque chose. Son comportement était celui d'un homme sûr, habitué à bien parler et ne dire que la moitié de ce qu'il savait.

- Messire Alrim, si vous ne désirez rien prendre, restez à l'aise ici un moment si vous le souhaitez. Mais d'ici quelques heures ce lieu sera plein et vous devrez partir.

Peu visibles au premier regard, des soieries translucides aux motifs verts et jaunes tout en courbes, ornaient une partie des murs de la caverne, donnant un reflet jaune à tout l'intérieur. Après un regard approfondi, la taverne avait bien meilleure allure que ce que la première impression pouvait laisser penser : des bougeoirs étaient disposés sur certaines tables, bougies éteintes. Ils n'étaient pas de la meilleure qualité, certes non, mais l'intention présageait néanmoins d'une certaine tenue non désagréable pour quiconque aimait les lieux délaissant le commun. Le bois du mobilier semblait aussi bien massif, nervuré, poncé et verni à souhait. Tout était dans les détails. Enfin, les clients déjà présents ne portaient pas de haillons, et c'était peu dire.

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Jet de psychologie Zelkior : 15(1d20) + 4(Comp) = 19

’était un bien lourd fardeau que nous proposais maintenant le marchand qui se situait face à eux. S’il avait bien compris, ce Khemed avait plus de pouvoir que la Miriel qui les employait. Ce mystérieux commanditaire devait avoir le bras long pour soumettre ses envies à la si belle et entêtée rose de fer. Soit, le tieffelin coopérerait. Son but premier était de rentrer dans ce mercenariat par la grande porte, il ne fallait pas tout mettre en l’air dès le début des opérations. Il regarda discrètement la guerrière :

¤ Je n’ai pas l’impression que tu va accepter ce poids de la même manière que moi, ni aussi facilement d'ailleurs. ¤

Malgré tout, Jon commençait à en avoir marre que toute la discussion tourne autour de ce personnage atypique. Surtout qu’il ne pouvait pas se faire son opinion, il n’avait vu le malheureux que quelques secondes et ne s’était pas douté qu’il disparaisse aussi rapidement qu’il lui était apparu. Seul restait gravé dans sa mémoire sa démarche, ses vêtements sombre et la partie de son visage qu'il avait aperçu. En cas de nécessité, Jon se dit qu'il pourrait aisément recourir à son apparence.

Le Semi-démon continua d’écouter le discourt de Gramloth, bien que ce n’était pas aussi efficace que ses lectures, cela réussit à l’apaiser. Au fond de lui-même, il repensa aux jours anciens et bienheureux où sa mère lui racontait des histoires pour l’endormir. Il n’y avait rien de mieux a l’époque qui avait réussi à le reposer.

Après le signe de tête du propriétaire de la Caverne en direction de son acolyte, Jon arrêta instantanément toute forme d’agressivité à son encontre. Il trouverait d’autres moments pour en savoir un peu plus. Plus tard.

Lorsqu’ils purent prendre la parole, le magicien en profita pour parler en premier, avant que sa partenaire ne renfonce le couteau dans la plaie. Il parla en leurs noms à tous :

- Oui, NOUS n’avons plus rien à rajouter. Ce personnage va peut-être NOUS créer quelques problèmes, mais ce ne sont pas VOS affaires. La seule chose qui doit VOUS intéresser, c’est la réussite de cette mission.

Comme à son habitude, parler lui apportait une mauvaise humeur qui amplifiait à chaque syllabe prononcée. Il se rendait compte que le ton de sa voix était agressif et ne laissait que peu de place à la discussion. Il tenta de continuer sur une note plus joyeuse, cependant, sa voix grave et rocailleuse ne lui laissait que peu d’alternative.

- Donc, oui, parlez-nous donc de votre complication, que nous puissions enfin servir à autre chose qu’a discuter bêtement d’une gêne qui n’en est pas vraiment une.

D’un geste de la main, et sans attendre la moindre intervention de Kilidric ou de la fossoyeuse, il invita le marchand à leurs expliquer en quoi ses parchemins étalé devant lui constituait le problème qui le tourmentait.



Ce message a été modifié par Jon le Jeudi 26 Janvier 2012 à 13h54

Les explications de Gramloth étaient assez peu convaincantes, et contenaient même quelques perles. S'il y a une ressource que les marchands d'ici devrait importer en priorité, c'était du bon sens, car il faisait cruellement défaut à Hlondeth comme a Arrabar. Toutefois, la guerrière ne manifesta au plus qu'un peu d'ennuis.

¤Donc personne ne sait vraiment qui est ce type, ni pour qui il travaille, ni quelles sont ses intentions, mais on est sensé lui faire confiance et le suivre les yeux fermés. Et tout le monde trouve ça normal. C'est vraiment n'importe quoi cette histoire.¤

Miriel regrettait de n'avoir pas pu aborder ce détail directement au Saphir Noir? Il serait temps que la fille Ilastul apprenne qu'on ne gère pas une guilde de mercenaire comme un magasin de bonbons. Ce que son père aurait peut-être mieux fait de lui acheter.

-Encore une fois, il est vraiment fâcheux que j'apprenne de telles informations de votre bouche... mais mon collègue a raison, assez parlé de cela.

C'était un problème qu'elle réglerait éventuellement avec Miriel. Plus tard. Gramloth n'avait pas à s'en mêler. Quand à ce Khemed, qui avait bien son propre objectif comme elle le soupçonnait, il ne restait qu'à scruter son éventuelle influence sur cette affaire. Car rien ne dit qu'il n'était pas là en réalité pour leur mettre des bâtons dans les roues. Pourquoi cette espèce d'infiltration, sinon?

Pour le moment, cette mission se présentait mal avant même d'avoir réellement commencé. Restait à voir ce que Gramloth allait leur exposer, mais Moira s'attendait à présent aux pires calembredaines.