Ophiuchus - Chapitre I, Vers Hlondeth

¤Un cercueil flottant¤
Voila les seuls mots que lui venaient cette chose flottante. Le monial n’avait encore jamais navigué ni même mit un simple pied sur un navire. Quant à l’endroit cette … « grotte », l’état ne posa guère de problème à un homme se souvenant d’années d’enfermements dans le froid et la privation. Seulement il était à présent Khemed et devait agir en tant que tel.
Le dégout tirant ses traits, il éleva une voix teintée d’ironie à l’intention du petit groupe.
-(commun) Et bien mes amis, faite moi penser à remercier cette belle Miriel pour le voyage. Je lui revaudrai cela.

Tenant sa posture habituelle, ses yeux pâles se posèrent sur les deux êtres. Les dévisageant du regard, il se mit à la hauteur du coursier mystérieux. Elevant sa voix avec discrétion.
-(commun) Messire Zobian, connaitriez vous ces deux là ? Accompagnant sa question d’un léger mouvement de tête vers les deux halfelins.

Levant de nouveaux la tête, il fixa les deux être à nouveau soutenant leurs regards curieux, un grand sourire se dessina alors sur les traits du monial.
-(commun) Bien le bonjour Messieurs ! Inclinant la tête en guise de salut, il reprit posant sa main droite sur sa poitrine. Khemed Halrim. et voici Messire Zobian et Dame Moira. Indiquant de sa main gauche les personnes concernées, il reprit les mains jointes à nouveau devant lui. Nous allons passer un bout de temps ensemble, Puis je connaitre vos noms chers Messieurs. Accompagnant la fin de sa phrase de son grand sourire.

Tous

Le bateau glissait doucement sur l'eau encore calme du port, aucune vibration n'était ressentie : comme si un coussin moelleux soutenait la coque. Le bruit de l'air et quelques coups sourds se faisaient entendre, ponctués par les ordres réguliers du capitaine ; encore quelques minutes et l'équipage aurait mené le navire en dehors du port et de la baie.

Les deux halfelins arrêtèrent de bouger les jambes et le balancement du hamac ralentit petit à petit ; leur regard était toujours aussi soutenu et passait d'un aventurier à l'autre. Ce fut cet instant que la guerrière choisit pour remonter sur le pont. Voyant ce départ, celui de gauche prit la parole.

- Au revoir Dame Moira, c'était un plaisir de faire votre connaissance. A bientôt !

- Eh ! Oui, à bientôt ! C'est pas comme si on n'allait pas se revoir sur ce petit rafiot. Ajouta immédiatement après le deuxième.

Zobian, Zelkior

Et les deux rigolèrent un instant. Leur voix était très haute, et il était peu facile de déterminer leur âge. Au plus avaient-ils une trentaine d'années, mais leur petite taille naturelle et la semi-obscurité rendait l'exercice difficile. Celui de droite reprit :

- La bonne rencontre Messires Khemed Halrim et Zobian ! Bienvenue sur la Tojanida !

- Ah non ! La Tojanida c'est toi qui a décidé, mais moi je ne veux pas ! C'est le Marid je t'ai déjà dit.

- Arrête avec tes Marids, ils me donnent froid dans le dos ! Et si un Marid nous attaquait, hein ? Tu te sentirait bien bête, aussi longtemps que le bateau tiendrait, et après on serait tous les deux à l'eau !

Les deux se regardèrent un moment avant de se rendre compte qu'ils n'étaient pas seuls dans la grotte. Celui de droite sauta à terre et du haut de son petit mètre se pencha en avant pour saluer leurs nouveaux compagnons de route.

- Mais bien sûr que vous pouvez connaitre nos noms. Je suis Ilmo et voici Lomi. Nous parcourons le monde à la recherche des légendes et mythes oubliés. Mais nous ne faisons que les conter et répéter, les rencontrer n'est pas notre souhait, et surtout pas de Marid. Il lança alors un regard noir à son compagnon. Qui lui rendit un grand sourire. Ce dernier continua :

- Et bien, installez-vous, mettez-vous à l'aise. Nous avons à discuter ! Connaissez-vous les Marids et les Tojanidas ?

Moira

La guerrière remonta pour voir le quai et le port s'enfoncer progressivement dans la mer, alors que le bateau allait. Se poster contre le mât était une idée sûre au vu des quelques bouts qui s'agitaient sur le pont. En cas de malchance, au pire se retrouverait-elle attachée au mât et cela ne lui procurerait aucun inconfort autre que celui d'attendre d'être détachée, si la corde ne la prenait pas au cou. Un situation toujours mille fois plus confortable que d'être projeté par dessus bord !

Le Capitaine remarqua sa position et une fois ses derniers ordres envoyés et la baie dépassée, il laissa la barre à Antépios pour la rejoindre.

- Bon réflexe que vous avez eu, très chère. Même si vous n'avez pas l'habitude des bateaux, on voit le bon sens ! Et ne me demandez pas comment je le sais, c'est votre armure qui vous a trahi ! Et il rigola fort. "Et alors, c'est Miriel qui vous envoie ? Comment va-t-elle ? Quelle affaire urgente a-t-elle encore sur le feu ?"

Le bateau avait maintenant rejoint la mer, et les quelques voiles visibles jusqu'alors disparaissaient progressivement pour laisser place à l'immensité bleue reflétant le soleil du milieu d'après-midi. Le vent était parfaitement constant et la mer calme : le temps idéal pour un voyage de plaisance.

Encore un qui la prenait pour une tortue dans sa carapace, décidément. Archétype du "nordique taciturne", elle lui lança un regard glacial, laissant s'écouler de longues secondes jusqu'à ce qu'il arrête enfin de rire.

Elle croisa ensuite les bras, hochant la tête pour le remettre un peu à l'aise malgré tout. Moira n'était pas entièrement dépourvue de sens de l'humour, mais il était fort différent de celui de la plupart des gens. Supposant qu'il s'enquérissait de la santé de Miriel de façon purement rhétorique, elle passa directement à la dernière réponse.

-Une affaire urgente, c'est cela. Tellement urgente qu'elle ne m'a pas vraiment dit de quoi il retournait. Je le saurais en arrivant, je suppose.

Réflexion faite, la familiarité et la nature bavarde de Farho pouvait s'avérer utile. Il suffisait de le lancer sur le bon sujet, et peut-être que le temps passé sur cette infâme coquille de noix ne serait pas perdu. Elle n'avait aucun problème à écouter quelqu'un déblatérer pendant des heures, même si son silence et son absence de réactions visibles étaient souvent perturbants pour l'orateur.

-Dites-moi, la paire de rigolos qui occupent déjà votre cave, d'où viennent-ils? Je n'ai pas vu beaucoup de petits-gens par ici.

L'occasion ou jamais d'apprendre deux ou trois choses sur ces deux maroufles sans avoir à leur demander directement et essuyer leurs traits d'esprits déprimants.

ans broncher devant les débilités des deux Hins, Le monial continuait de les dévisager de son large sourire. Attendant qu’ils mettent enfin un terme à leurs idioties, il mit un terme à la distance qui le séparait des deux comparses. Stoppant son avancé proche de plusieurs sacs de grains quelconques, il se lassa tomber avec une agilité pour le moins stupéfiante pour un simple marchand. Fixant les deux semi-êtres :

-(commun) Et bien … Messires Ilmo et Lomi s’est avec un réel plaisir et un grand soulagement de pouvoir voyager en votre présence. Car voyez vous j’avais si peur de me retrouver en compagnie … faignant de réfléchir … de personnes moins accueillantes dirons nous. Reposant sa tête dans le creux de sa main droite, il reprit. Quant à votre question, malheureusement non, je n’ai jamais encore entendu parler de ces Marids ou de ces Tojanidas. Pour ma part je suis davantage spécialisé dans les animaux à sang froid.
Posant ses yeux pâles dans ceux tour à tour des deux Hins, il redressa sa tête pointant son index gauche vers les deux comparses. Puis paume vers le haut, il laissa le véritable Khemed faire son apparition. Deux petits globes rouge vif montés sur un corps recouvert d’écaille d’une pâle blancheur, apparut. Fixant l’assemblée, il rebroussa de nouveau chemin s’entortillant autour de l’avant bras du monial, au chaud sous la soie des hampes de Zelkior.
-(commun)Mais nous aurons tout le temps de parler de nos intérêts tout au long de ce voyage. S’adossant de son mieux, il défroissa les plies de robe pourpre. Les mains jointes de nouveaux, il reprit. Mais dites-moi Messieurs, vous semblez avoir parcourus de nombreux lieux. Est-ce votre première fois à la cité des serpents ?

Quel meilleur moyen d’acquérir des informations, que deux pipelets de Hins …

Zobian, Zelkior

Une réelle atmosphère de cordialité s'installait entre les occupants de la grotte. Ils allaient après tout passer la dernière nuit de l'année de la Magie Sauvage ensemble, pourquoi ne pas se détendre un peu, loin des tracas matériels de la terre ferme ?

- Oh, oui ! Nous en avons visité de nombreux, et il en reste encore un nombre incalculable !

- Nous nous amusions l'autre jour à marquer une vieille carte des endroits que nous avions visité, et il y en avait une bonne quantité, croyez-nous !

- Nous venons de Calimshan, et nous poursuivons les mythes et légendes. Nous sommes déjà allé à Hlondeth. Et plusieurs fois nous avons fait cette traversée.

- Mais parfois on venait de l'ouest, et Hlondeth était notre destination. Vous connaissez la côte des dragons ? Il parait qu'une Tojanida de grande taille a été vue là-bas il y a peu.

- Ah ! Comme une tortue géante, de trois mètre de long, avec la carapace bleu-vert et des pinces et nageoires de partout. Un bien beau spécimen comme j'aimerais en voir aujourd'hui.

Les deux se turent puis échangèrent un regard. Puis celui encore perché sur le hamac se laissa tomber à son tour pour reprendre :

- Vous allez à Hlondeth vous aussi, alors ? Qu'allez-vous donc y faire ? Les affaires ? Il se passe de drôles de choses en ce moment à Hlondeth. On parle qu'une guerre se prépare. Enfin vous verrez bien, nous on ne fait que répéter ce qu'on nous dit.

- Les animaux à sang froid ? Les serpents par exemple ? Ca expliquerait bien votre destination ? Alors vous avez une cargaison avec vous dans le navire ? Vous accepteriez de nous la montrer ? Vous devez bien avoir quelques histoires à nous raconter !

Pendant que les Hins et Zelkior discutaient, Zobian alors silencieux prenait le temps d'inspecter le dortoir. Le plafond était bas, deux mètres au plus, d'où pendaient plusieurs bougies. Avec ses yeux qui s'habituaient à la pénombre, une impression de petitesse le prit. La grotte était petite, certes, mais elle semblait plus étriquée que ce qu'elle aurait bien pu être : sa plus grande dimension était de quatre mètres et sur les quatre parois, trois étaient des murs, plans. Le mur derrière les Hins était peu éclairé, c'est d'ailleurs celui-ci que le roublard trouvait étrange.

Moira

Fahro remarqua bien la réaction de la guerrière à sa remarque. Il avait l'habitude de voir nombre d'individus aux comportements et origines variées ; à vrai dire il s'amusait souvent à deviner ces origines. D'un œil de physionomiste éclairé il avait pu cerner sa région natale, car il avait autrefois côtoyé le grand Nord de Faerûn et connaissait encore bien les différents faciès qui en étaient originaires.

- Et bien, il ne faut pas se formaliser pour si peu ma petite Dame. Si j'ai une armure de cuir, ce n'est pas pour rien. Dit-il en ouvrant légèrement le col de sa chemise pour laisser apparaître la-dite armure qu'il portait à même la peau. "Mes conseils n'engagent que moi, c'est certain. Mais ceux qui sont tombés à l'eau avec ce genre d'armure ne sont plus là pour en parler ! Mais rassurez-vous, cela fait bien longtemps que personne n'est tombé de mon navire."

Il hocha la tête à l'annonce de Moira concernant Miriel : c'était une bien belle façon de couper court au sujet de leur déplacement, et le capitaine s'amusait du culot de la Damarienne qui somme toute ne ménageait pas la Psionne. Il sourit en coin à cette réponse, sourire mi-énigmatique, mi-moqueur. Il ne fit aucune remarque supplémentaire sur le sujet, de peur de froisser un peu plus celle qui l'avait déjà fusillé du regard. Il aurait tout le temps d'en apprendre pendant la traversée.

- Ah ! Ces deux Hins ! Je viens de les récupérer. Je ne les avait jamais vu avant, même s'ils soutenaient avoir traversé ce bras de mer plusieurs fois. Ils m'ont dit venir de Calimshan et je les crois bien. En tout cas je n'ai pas voulu rentrer dans le débat avec eux. Dit-il d'un air presque lassé. "Ils parcourent le monde à la recherche d'histoires et légendes ; ils vivent probablement de leurs représentations. Leur dernière obsession était un conte marin oublié sur je ne sais plus quelle créature elle aussi oubliée. En tout cas, ils paient bien et ne semblent pas être bien encombrants, outre leurs instruments de musique." Se remémorant alors l'impression qu'il avait eu à leur première rencontre, il rajouta. "Leurs instruments m'ont intrigué d'ailleurs, de très beaux instruments tels qu'on en trouve rarement. Ils joueront très surement un air ce soir. En tout cas, s'ils font trop de bruit, notez qu'ils n'ont pas d'armure de fer." Finit-il dans une note d'humour toute particulière.

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Jet de Diplomatie Zelkior : 14(1d20) + 2(comp) = 16
Jet de Diplomatie Ilmo : 18(1d20) + 8(comp) = 26
Jet de Diplomatie Lomi : 8(1d20) + 8(comp) = 16
Jet de Volonté Zobian : 17(1d20) + 3(Vol) = 20
Jet de Détection Zobian : 2(1d20) + 6(comp) = 8
Jet de Volonté Zelkior : 2(1d20) + 7(Vol) = 9

algré son large sourire s’est avec les dents serrés que le monial supportait cette fatigante discussion. Se forçant à suivre la conversation, par plusieurs ponctuations de la tête, le faux Marchand ne cessait de suivre du regard l’un ou l’autre Hin, qui à la longue commençait à l’irriter.
Plongé dans ses pensées, il ne connaissait que très peu de chose sur cette race si agaçante. A trois reprises il avait quitté les fortifications de la forteresse de la lune noire et le peu qu’il savait d’eux venait de différent ouvrages et récit qu’il avait pu feuilleter. Certain sombre frère ou sœur parlaient d’eux comme des personnes immatures, fatiguant, agaçant. D’autres les voyant comme des partenaires … pour le moins intéressants.

Profitant d’une pause dans leurs discours :
-(commun) Doucement, doucement mes amis. La fougue des Hins n’est décidemment plus à démontrer. Ponctuant ses dires par un léger rire jovial, il reprit. Je n’ai malheureusement aucun animal à vous montrer, sauf mon petit protégé que vous venez d’apercevoir. Je me rends justement à la cité des serpents pour négocier certains contrats. Revenant à une pose plus naturel, les mains jointes dans les pans de sa robe pourpre reposant sur se cuisse, il poursuivit. Pouvez-vous m’en dire davantage sur ce qui se passe à Hlondeth, vous avez su piquer ma curiosité … et j’avoue n’être plus au courant des « on-dit » de la cité.

...

Amusant l'effet que peut avoir le silence sur les gens. A part les plus obtus, ils comprennent tout de suite ce qu'on leur reproche, ce qui n'aurait pas forcément été le cas lors d'une discussion normale. Ce fait avait de quoi la faire sourire, chose qu'elle ne montra absolument pas bien sûr.

Les deux hins étaient donc de ceux que l'on qualifiait de sympathique, mais dont on était malgré tout ravis de voir partir une fois l'heure venue. Ils allaient même se piquer d'un récital pour la soirée et ce n'était même pas un paiement en nature pour leur place. Plutôt bizarre, ce genre de troubadours ne roulait pas sur l'or habituellement. Mais de là à voir le mal partout... Moira tourna la tête pour contempler la mer. Elle n'était toujours pas sûre de pouvoir apprécier cela très longtemps.

-Sha na ikt edun toreden...

Mais elle ne pensais quand même pas sérieusement passer les deux demi-portions par dessus bord. Sur le ton qui se voulait informel, elle poursuivit :

-Et sinon, pour qui sont tout ces animaux exotiques? J'ignorai qu'on pouvais en faire un commerce rentable.

L'importation de papillons lui paraissait être un investissement risqué, au vu de la fragilité desdits lépidoptères. En réalité, elle se fichait pas mal de la réponse. Mais il fallait bien intercaler un sujet anodin ou deux, pour ne pas que la conversation ne prenne des allures d'interrogatoires.

Zobian, Zelkior

Les deux Hins avaient eu le regard brillant à la vue du serpent qui accompagnait Zelkior. Les deux avaient fait un pas en avant pour mieux apprécier les formes et couleurs de la bête, les yeux grands écarquillés.

Suivit une expression de déception, le marchand en face d'eux n'aurait rien à leur montrer ce jour-ci. Mais quasi simultanément, cette déception passa : après tout, si le monial n'était pas le propriétaire d'une partie de la cargaison, cela ne gênait en rien le fait qu'il puisse malgré tout y jeter un œil ?

- Oh ! Vous ne savez pas pour ces on-dit ? Vous n'êtes alors jamais trop resté dans la Cité, n'est-ce pas ?

- Parce que beaucoup de monde murmure que Dédiana Extam...

- Chuuuuuuut ! Tu es fou de dire son nom comme ça ! Et si elle nous entendait ? hein ?

Celui qui avait commencé à parler reprit, d'une voix plus basse, comme s'il craignait d'être sur écoute

- On dit que la matriarche de la maison Extaminos est devenue un peu sénile. D'ailleurs une cellule du Culte du Dragon a récemment pris de l'importance, et certains disent que des choses risques d'arriver d'ici peu de temps ! Mais vous savez on entends beaucoup de choses nous...

Il regarda autour de lui, et comme rassuré de ne voir aucun malheur lui arriver, il se releva un peu et reprit une voix normale.

- Enfin pour nous cela n'a aucune importance puisque nous ne resterons pas à Hlondeth, nous ne faisons que passer.

- Ah oui, grand bien nous fasse !

- Maintenant dites-nous, qu'allez-vous faire à Hlondeth ? Et quel est ce serpent que vous avez avec vous ? D'habitude ce sont les habitants d'Hlondeth qui ont un serpent comme animal de compagnie !


Moira

Le capitaine s'éloigna un instant de Moira pour parler à l'un de ses matelots, et n'entendit le dialecte étrange de Moira que d'une oreille. Jetant un œil à la guerrière, il nota sa question pour plus tard. Ils étaient maintenant en pleine mer et la couleur de l'eau s'était assombrie ; la voile était on ne peut plus gonflée et la mer relativement calme. Tout était en ordre et Fahro arborait un large sourire.

- Voilà un voyage qui s'annonce bien ! Demain, on pourra même prendre le repas de la mi-jour sur terre ferme si tout continue ainsi. Se réjouit-il.

Il avait dans tous les cas prévu une escale de quelques jours à Hlondeth, qu'il affectionnait particulièrement parmi toutes les villes côtière du Bief de Vilhon.

- Ma foi oui, j'imagine bien que l'on peut en faire un commerce rentable de ces ravissantes bêtes, vu le prix qu'on me paye pour les transporter ! Ajouta-t-il dans un sourire bien satisfait. "Mais les risques ne sont pas pour autant absents lors du transport, disons que j'ai quelques astuces pour ne pas endommager la marchandise, ce qui me distingue je pense de bon nombre d'autres transporteurs. Quant aux demandeurs, ils sont principalement des collectionneurs privés ou des marchands qui importent de rares spécimens des contrées voisines. Vous savez, dans la Cité des Serpents, l'attrait pour ces animaux exotiques n'est plus à démontrer !" Il fit une pause, semblant chercher un quelque chose dans sa mémoire. "D'ailleurs si vos affaires vous laissent le temps d'aller voir la volière d'Etaminos, je ne peux que vous le conseiller."

- Et bien quant à vous, puis-je vous demander vos origines ? Vous n'êtes pas originaire de Arrabar, c'est assez certain ?

S'il y avait une telle demande en animaux exotiques, pourquoi ne pas faire de l'élevage? Surtout pour les insectes. Les gens d'ici semblaient vraiment aimer se compliquer la vie. Enfin, ce n'était pas le genre de chose qui l'intéressait. La perspective d'arriver avant demain midi, en revanche, était une bonne nouvelle.

Moira haussa légèrement les épaules, avec une expression assez mystérieuse ; on lui avait tant de fois posé la question de ses origines qu'elle avait une réponse déjà toute préparée.

-D'un village qui n'existe plus, dans une région qui n'a pas vraiment de nom, quelque part entre l'Impiltur et la Damarie. Je ne saurai être plus précise, malheureusement.

C'était la vérité. Mais pas parce que les géographes avaient oubliés de nommer les lieux, mais parce qu'elle ignorait réellement d'où elle venait exactement. Ou plutôt, elle l'avait oublié, et tout les gens qui auraient pu le savoir également étaient morts. Ne restaient que quelques rêves fugaces, et de vagues sensations de déjà-vu. Parfois, cela intriguait, on plaignait son sort même, mais très pragmatiquement elle ne considérait pas cela comme un inconvénient. Ce n'était finalement qu'un modeste prix à payer pour être revenue dans le monde des vivants.

La guerrière changea de position, se tenant désormais d'une main au mât. Farho avait l'air très réjoui de retourner déjà à Hondleth, après ne s'être arrêté à peine quelques heures à Arrabar. Elle avait l'intuition que c'était le sujet sur lequel il n'était pas près de tarir.

-Hlondeth est une grande ville? J'ai du mal a supporter la vie citadine.

Le souvenir de Luskan lui donnait encore envie de cracher de dégoût.

ppuyé sur les sacs de grain, le monial tiqua à l’énoncé du culte du dragon par les deux hins. Relevant son buste, son regards fixa de nouveau avec attention le plus bavards des deux petits êtres. Une fois l’info parvenu, le sombre-frère s’adossa de nouveau dans son siège de fortune.
*Le culte du dragon … cela fait plusieurs années que ce nom ne mettait pas venu aux oreilles. Que font les adorateurs des dracoliches à la cité des serpents ?!*
Le masque de Khemed toujours inflexible, il pesta pourtant en son fort intérieur.
* Et ce foutu Sénéchal qui ne fait compte d’aucune mention de ce culte dans ses informations ! je dois l’apprendre par la bouche de ces créatures agaçantes ! je me demande encore pourquoi ce Sénéchal a attiré les faveurs de ma Dame. ?*

Tant de questions lui brulaient les lèvres, cependant la discrétion était de mise et à trop vouloir questionner sur ce culte, il éveillerait certainement l’attention des deux frères.

-(commun) Oh ! je me dirige à la cité des serpents pour affaire. Je dois signer quelques contrats avec mes partenaires. C’est d’ailleurs pour cela que les deux personnes qui m’accompagnent sont présents. Même si parfois une certaine jeune femme manque quelques peu de discussion … si vous voyez ce que je veux dire … montrant de l’index le pont au dessus de lui, il émit un petit rire. Mais n’allez surtout pas le lui répéter ! ponctuant sa phrase d’un petit clin d’œil.
Quand à la raison de mon compagnon de voyage, je suis dans le commerce de bien exotique et lors d’une transaction ce gage m’a été donné. Et je l’ai gardé.

Explication courte et plausible. Rien de mieux pour éluder rapidement la question. Et non sans être faux. Après tout Khemed était un présent de la Dame de la Nuit.

…