۝ Sous les flots ۝, Traité de l'Eau - III

Le Haut Mage était trop occupé que pour se rendre compte tout de suite de l’approche des aventuriers, un étudiant Dukar, à ses côtés, se chargeait visiblement d’assurer qu’il ne soit pas dérangé au milieu d’un lancer de sort. Il vint directement à leur approche délaissant les débris proches de la zone qu’il déblayait jusque-là.

La main dressée vers eux, il leur demanda sans animosité aucune, d’attendre juste un instant.

Une poignée de secondes plus tard seulement, Pharom les avait rejoint, visiblement fatigué mais tout prêt à répondre à ses visiteurs : - « Belle rencontre Amtola ! »
Un sourire amusé lui illuminait le visage tandis qu’Euréka essayait d’en apprendre plus sur son entreprise. Il lui répondit sur un ton foncièrement ouvert, presque heureux de partager un peu de son savoir.

- Sans rentrer dans un cours sur notre belle cité, vous devez savoir que Myth Nantar est situé très profond sous la surface, si profond que ni vous, ni aucune créature non aquatique sans l’aide de sorts puissants ne serait capable de nous y rejoindre en nageant. Pas seulement parce que l’opération lui prendrait trop de temps mais à cause de la pression. Vous comprenez ?

Sans leur laisser l’opportunité de lui répondre, il reprit : - « Hors, le Savoir ne s’acquiert que par le partage, il se cultive par les rencontres et la confrontation de perceptions différentes. Il nous fallait trouver un moyen d’être accessible, sans prendre trop de risque malgré tout, nous avions déjà assez à faire avec la quasi-totalité d’une Sêros belliqueuse. C’est le sens de cet endroit, les Septs Portes d’Amtola, reliant notre glorieuse cité à Septs lieux d’importance pour le partage possible de connaissances ou le commerce. Malheureusement, notre histoire explique facilement que cet endroit fut très vite scellé et jamais plus remis en état par les nombreuses guerres, douze en ne comptant que les plus importantes d’entre elles, les guerres de Sêros. Les nôtres préféraient fermer les portes que de les maintenir ouvertes. »

A la différence de son frère, il était manifeste, dans son discours, que Pharom souhaitait l’échange de savoirs plutôt que le contraire. Ses yeux brillaient, plein de conviction ... et de puissance.

- C’est un travail de longue haleine, de plusieurs de vos vies peut-être tant ceux-ci sont endommagés mais j’ai bon espoir d’en rétablir un au moins, celui sur lequel je travaille, vers la surface. Imaginez un partage entre notre bibliothèque et celle de Lunétoile. Combien de mystères seraient résolus par le simple regroupement de nos savoirs millénaires ? Il y en aura toujours pour vous dire le contraire mais j’ai l’intime conviction que c’est par étroitesse d’esprit … ou de peur de perdre quelque chose qu’ils espèrent unique.

Un presque imperceptible coup d’œil vers l’étudiant Dukar leur laissait supposer qu’il concernait cet ordre si particulier comme étant du nombre de ceux qui ne partageaient pas.

obun perdit un instant le fil du temps à la simple imagination de tout ce que cette porte pouvait évoquer, de toute cette technologie magique qui avait permit depuis si longtemps de tels voyage, et de tout ce que cela avait plus impliquer tant en terme d'énergie, que de négoce, de danger, et d'échange. Il n'était pas difficile de comprendre que le gnome partageait de tout son être l'avis du mage. Tant pis si ce n'était pas sage, tant pis si cela signifiait risquer la guerre. Le savoir, encore et encore, attirait les esprits savants comme le feu attire les papillons de nuit.

- Enfin réunir tout les savoirs du monde, vous savez qu'un Utopiste d'Halraada a publié un livre très intéressant, sur une cité des portes où transiteraient tout les savant du monde. En son centre, se trouverais une bibliothèque regroupant la copie, ou l'original, de tout les ouvrages ayant jamais existé. Le seul reproche que je ferais à cette utopie, c'est que la citée n'est accessibles qu'au savant, et serait situé sur un plan extérieur, hors du monde commun. Mais ce serait enfermer le savoir! Il doit vivre, palpiter, glisser entre des mains propres ou sales pour s'enrichir lui aussi, car c'est une forme de vie quelque part. »

Réalisant soudainement qu'ils avaient une mission, et que la discussion risquait de durer des heures et des heures sans que ça n'intéresse plus de personne que lui et son interlocuteur, le gnome se repris (non sans avoir laissé le mage donner sa réponse aux propos échangés).

- Dans tout les cas, je vous souhaite réussite dans votre entreprise, qui ne pourras être que riche en rencontre et en savoir. De notre côté, vous avez sans doute dû en entendre parler, nous cherchons à établir un pont avec le passé, retrouver la trace des Océanides, et comprendre qui pouvait-ils bien être, pourquoi ils ont disparut, et surtout, qu'ont-ils à nous enseigner ! D'ailleurs, saviez-vous qu'ils portaient un intérêt particulier à ce lieu? Sans doute à l'époque les portes étaient-elles actives. Ce qui je n'en doute pas à dû les passionner, du moins certains d'entre eux. Je me demandais si vous connaissiez les destinations de chaque portes à tout hasard. Pour le reste, il va malheureusement falloir que nous vous laissions. »

Il aurait bien interrogé le mage à propos de la cité de Naramyr, mais c'était bien trop risqué en la présence de tant de témoins. Le fait que les Dukar cherchent à dissimuler ainsi leur savoir, et surtout, à laisser les portes closes n'étaient cependant pas sans intriguer le gnome, qui était déterminé à poser la question à l'archimage.

Si Pharom Ildacer n'avait rien de particulier à ajouter, le gnome reprendrais sa marche avec le reste du groupe en direction des temples.

Pharom regardait le gnome avec une curieuse lueur dans le regard qui … changea quand celui-ci évoqua les Océanides.

- Votre Utopiste n’a rien compris, même si son entreprise a le mérite de la recherche du Savoir. Je suis de ton avis enfant du Peuple Oublié, rassembler des Connaissances pour les rendre inaccessibles ensuite n’a aucun sens, c’est une attitude de dragon, dormant sur un trésor qu’il n’utilisera jamais.

Il semblait partagé, indécis sur la manière de répondre au second sujet évoqué : - « Je me souviens très bien que vous avez parlé de ces Océanides lors du Conseil. Et je ne sais trop quoi en dire. L’utilisation des Portails devait être très fréquente, s’ils profitaient d’une quelconque intelligence, il est logique qu’ils y aient porté un intérêt … mais que plusieurs siècles plus tard vous puissiez le souligner pourrait signifier que cet intérêt était bien plus important que de la curiosité intellectuelle et je serais curieux de savoir ce qui vous le fait croire. »

Il marqua une pause, puis repris : - « Je n’ai pas eu la chance de les connaitre et cette méconnaissance me pousse à de nombreuses autres questions dont j’aurais grand plaisir à discourir avec vous quand j’aurai plus de temps à vous consacrer. Pour l’heure, il me tarde de terminer celle-ci. Pour répondre ta dernière question, quatre d’entre elles mènent vers d’autres Cités de Séros et les trois autres vers la Surface. C’est notre seule certitude et nous la tenons de gravures et de peintures aussi anciennes que les Portes. Qui prend la peine de noter ce qui se trouve dans un tiroir quand il l’ouvre chaque jour ? »

Saluant poliment les Porteurs, il retourna à son ouvrage, laissant les aventuriers à leurs réflexions à ce sujet et partir vers le temple de Sashelas des Abîmes comme ils l’avaient prévu. En quelques brasses, ils atteignirent la fabuleuse construction aux murs de verre, étincelante de perles, illuminée de l’intérieur par cette lumière bleuté ondoyante aux rythmes des vagues qui s’écrasaient à des lieues de là, en surface. La sculpture de dauphin de marbre blanc était criante de vérité, ne serait-ce sa taille, trois ou quatre fois plus grande que celle d’un tel odontocète commun. Comme ils l'avaient remarqué pour les autres temples et celui-ci en premier, une zone tout autour du temple était totalement libre de corail, comme si l'aura sacré de celui-ci l'empêchait de s'y développer.

e gnome sourit a la remarque du mage, il l'aimait bien. Mais sa question sur les océanides l'embarrassait, il lui aurait bien dis tout ce qu'il savait... Mais il ne devait pas mettre la mission de la fraternité en péril pour autant, et trop de gens pouvait les entendre ici. Aussi le gnome se contenta d'une réponse évasive.

- Les portes étaient mentionnées sur au moins l'une de leur carte des environs, comme un lieu important, nous ne savons pas vraiment en quoi. Sans doute pour des raisons purement pratique, mais on ne sait jamais. »

Ne souhaitant pas retarder plus longtemps le mage dans ses travaux, Eurêka le laissa retourner à ses travaux non sans avoir échangé avec lui la promesse de se croiser un autre jour afin de papotter, dans un endroit au calme.

Puis, avec ses comparses, le gnome pris la direction du temple de Sashelas. Selon toute vraisemblance il s'agissait là du lieu majeur pour les océanides, et surtout de celui dont il semblait, à priori, qu'ils voulaient masquer leur intérêt face à leurs contemporains.

Ça faisait beaucoup d'éléments, et beaucoup de pistes potentielles. En même temps l'intuition du gnome le poussait à songer qu'ils étaient sur la bonne voie, et la voix de la prudence le poussait à bien s'informer, afin de s'assurer des arrières, ou tout du moins d'éviter les surprises dangereuses.

- Après le temple, si ce que l'on cherche ne s'y trouve pas, voici ce que je vous propose. L'un de nous devrait enquêter discrètement auprès des Dukar à propos de cette fille et de son marché. Sans rien révélé de son affaire non plus. Il y a un jeu de faction en cours. Si nous devons nous y mêler, ne le faisons pas à l'aveugle. On est le grain de sable dans la machine si l'on s'y mêle, tâchons de ne pas nous faire broyer. De mon côté, j'irais papotter avec ce mage que nous venons de croiser. Il faudra aussi songer à interroger le Tritons, qui en sait sans doute bien long, et bien plus que ce qu'il a put nous en dire. Jusque là, il ne faudra pas prendre trop d'engagement, on en rediscuteras ce soir. Après, en considérant qu'on a trouvé une piste, on s'accorde deux à trois jours, histoire de montrer patte blanche, de relever des points intéressant pour la guilde, faire un peu de tourisme. Et laisser la chance nous mettre des éléments dans les mains, et aussi de nous préparer au mieux selon ce que l'on aura trouvé. Enfin, on se lance pour finir notre mission, et rentrer vite fait. Je m'excuse de l'allusion, mais cette ville a l'air d'être un vrai panier de crabes! Je ne suis pas tranquille. »

¤Et c'est beaucoup d'eau.¤ Ajoutat-il pour lui-même intérieurement. Il avait besoin de sentir l'air, le vent, la terre sèche sous ses pieds. Il n'en pouvait plus de cette moiteur abyssale, tout ses sens sonnaient des alarmes naturelles comme quoi il allait se noyer, et malgré le temps passé ici, il n'était pas pleinement habitué. Et à vrai dire, plus le temps passait, plus il lui semblait qu'il ne s'habituerais jamais.

La Magouille valida les propositions du Gnome d’un hochement de tête, jovial. Il appréciait qu’Euréka prenne ce rôle d’organisateur de leurs recherches. Son esprit de synthèse et de logique leur permettait de naviguer dans ses eaux troubles sous de nombreux points de vue. Il précisa l’idée sans douter être très exactement sous la même longueur d’onde : - « J’irai en apprendre plus sur Tula Duadil, je suis sûr qu’elle n’en est pas à son coup d’essai et son intérêt pour notre laisser-passer me laisse penser que les Dukars doivent très bien la connaitre. Pour ce qui est du Triton, Galopin et lui sont liés d’une certaine manière si j’ai bien compris, ton rôle semble tout désigné, qu’en penses-tu ? »

Tandis qu’ils discutaient, ils s’étaient approchés de l’entrée du temple. Le jeu de lumières, de transparence et de reflets ne laissait absolument pas deviner l’agencement du lieu de culte. En divinité de la Connaissance, il eut été surprenant que ce temple n’abrite aucun recueil de connaissance même si, ils l’avaient entendu en visitant la bibliothèque, celle-ci leur servait tout autant, et de fait : des pièces agréables par les couleurs pâles des marbres du sol et des colonnades, des bancs du même matériau et des lutrins pour y consulter les ouvrages à son aise, aux murs couverts de bibliothèques remplies de tablettes de métal semblables à celle qu’Euréka avait reçue, étaient disposées de part et d’autre de l’entrée.

Mais même pour le Gnome pourtant naturellement attiré par le Savoir, il était impossible de s’y attarder tant la vision du reste du temple était attirante. A l’aplomb exact de la statue extérieure du dauphin, se trouvait un large espace circulaire autour duquel s’organisaient d’autres couloirs menant à d’autres pièces. Une mosaïque en couvrait le sol, représentant le dieu dans différentes scènes, selon ses différents aspects, soutenant les siens contre des Drows et des Sahuaguins, entouré de sirènes, d’elfes des mers et d’autres créatures aquatiques. Au-dessus de la mosaïque, dans la lueur bleuté visible de l’extérieur, se mouvait dans une danse toujours changeante un dauphin de lumière azure, saluant les visiteurs avant de se tourner et se tourner encore.

Leur attention focalisée sur la représentation de Sashelas des Profondeurs, ils assistèrent à un évènement qui entrait à ce point en résonance avec leurs recherches du moment qu’ils ne virent plus que ça : droit derrière celle-ci, s’ouvrait une arche donnant sur un mur aveugle. Devant celle-ci, un Dukar – reconnaissable à son habit – tournoyait sur place, comme s’il était soudain pris de démence avant que l’arche ne s’illumine et que l’Elfe des mers ne disparaisse à travers le mur ! Un portail au moins était encore opérationnel, ici, en plein cœur du temple.

La surprise passée, ils se rendirent compte qu’ils n’étaient pas seuls mais qu’aucun autre n’était surpris de ce qui venait de se passer.

e gnome était sidéré. Décidément, la citée engloutie était loin d'être ce lieu privé de tout contact extérieur qu'il s'était imaginé. Et à bien y regarder, ils auraient sans doute put accéder a ce lieu par un chemin moins dangereux. Une pensée qui lui fit verser une larme invisible (dans toute cette eau) en mémoire de leurs compagnons tombés au combat.

Mais l'heure n'était pas au deuil, mais à la prospection! Et la première chose à faire, la plus aisée, la plus naturelle, et la plus appropriée, était de jouer au touriste. Se tournant vers le premier officiant qu'il put voir, Eurêka, avec un regard héberlué, intrigué, surpris, et tout à fait naïf, demanda.

- Dîtes, où mène donc ce portail? Je croyais que tous les portails permanents avaient été désactivé comme ceux des sept portes, et à peine j'apprends cela, que j'en voie un en pleine activité! Quelle citée prodigieuse. Je ne regrette pas d'être venu ici! »

Dobun espérait toutefois qu'on pourrait rapidement l'éclairer, et que cette entrée en la matière leur permettrait par la même occasion de pouvoir faire un tour des lieux. Si le besoin s'en faisait sentir, il n'hésiterais d'ailleurs pas à insister sur ce dernier points. Et au pire, à être envoyé auprès de la personne chargée des archives de ce lieu, ou quelque chose de ce genre.

- Belle rencontre Visiteurs de la Surface !

L’elfe aquatique qui répondit à Euréka lui répondit dans son meilleur Commun d’une voix chantante aux accents elfiques demandant un peu d’attention pour être vraiment compréhensible : -"Nous attendions votre venue, votre présence ici, tout comme votre passage devant le Conseil, n’est un secret pour personne et nombreuses sont les vagues à susurrer votre nom pour qui sait les entendre."

Il souriait, mais d’un sourire sans joie bien qu’accueillant. La question devait le déranger parce qu’il répondit sans s’épandre : - « Le Savoir est une richesse que tous n’ont pas la joie de partager, celui qui vous a informé de la sorte s’est lourdement trompé : à ma connaissance les ‘Septs Portes d’Amtola’ sont les seules Portes fermées et peut-être pour peu de temps si l’entreprise de Pharom Ildacer est couronnée de succès. »

Un peu gêné, faisant comprendre par là-même qu’il ne souhaitait pas poursuivre il conclut sous la forme d’une question : - « Mais une porte est parfois fermée à raison, et tout le monde n’a pas la clé de chacune n’est-ce pas ? Comment le Seigneur sous la Mer peut-il vous éclairer ? »

Les Dukars et les suivants de Sashelas partageaient un amour du Savoir qui les associaient déjà dans la Bibliothèque, il n'était pas idiot de penser qu'ici, dans ce temple, ils avaient peut-être certains avantages réservés à eux seuls ... comme l'utilisation de cette porte par exemple. Euréka n'eut pas difficile à le comprendre.

insi donc, ils étaient attendus. Tant mieux, cela simplifierais sans doute la tâche. Sans doute les prêtres étaient même déjà informés qu'ils étaient à la recherche des océanides. A vrai dire, Eurêka craignait qu'a priori ils n'apprendraient rien sur le traité de l'eau en ces lieux. Pourtant, tout semblait les pousser à s'y rendre. Nalos et Jorunhast y avaient fait allusion, Qos aussi, et plus encore la carte trouvée dans les vestiges de l'Ouroboros y faisaient lourdement allusions.

- Bonne rencontre, et puisse votre dieu bénir notre échange. Vous nous attendiez? Il est vrai qu'on nous a conseillé de venir vous voir. Un lieu dédié au savoir, et d'une importance si grande dans cette citée. Mais je dois admettre qu'outre l'intérêt culturel (et cultuel) du lieu. Certains éléments dans notre enquête sur les Océanides tend à montrer que ce lieu avait pour eux une importance considérable! Peut être savez vous quelque chose à ce sujet? Ou tout du moins peut être pourriez vous nous conter l'histoire de ce temple, de ce qu'il était avant, si un avant il y a eu. Voyez vous, je trouve assez étranges qu'un peuple qui vénère assez uniformément la divinité de l'Ouroboros, accorde soudainement tant d'importance à une autre divinité. Bien que je dois admettre que ces deux divinités soient très très proches dans leur dogme. Comme cette quête du renouveau incessant... Mais cela reste terriblement intriguant! »

Il s'agissait sans doute d'une approche un peu rude. Mais le gnome avait soudain envie d'un peu d'agitation dans la discussion. Sans doute le lieu s'y prêtait. Et puis peut être que leur locuteur d'en face prendrais la chose correctement, en tout cas, s'il se fachait, cela surprendrais le gnome, car son ton était loin d'être agressif.

- Nous ne vous attendions pas vraiment, il était naturel que vos recherches vous mènent au temple du Savoir comme à la bibliothèque, c’est plutôt de cela dont il s’agit.

Le prêtre était honnête. Sans être hostile ou désagréable, il leur faisait comprendre que leur présence ne l’enchantait pas plus que ça.

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Jet de Connaissance (Religion) du prêtre de Sashelas : 18(dé) + ? = . ?
Jet de Connaissance (Histoire) du prêtre de Sashelas : 14(dé) + ? = . ?

Mais il tiqua sur un mot et une étincelle s’alluma dans son regard :

- Etes-vous bien surs qu’il s’agissait d’Ouroboros ? Qui furent donc ces Océanides dont vous cherchez la trace ? Ouroboros aurait été, selon les mythes fondateurs des Sarrukhs une des créatures primordiales, qui fit naitre les premières Races Créatrices, leur enseignèrent les secrets de la magie et leur donnèrent la soif de la Connaissance. C’était bien avant que les Elfes ne dansent sous les étoiles … il y a près de 40.000 ans ! Période à laquelle ils étaient maitres incontestés de Merouroboros comme on appelait notre monde avant que les continents ne soient divisés. De Sarrukhs, il n’en resterait qu’une poignée, des liches, vivant à côté du grand désert de l’Anauroch.

Bien qu’il cherchât à le cacher, l’évocation d’Ouroboros éberluait le prêtre plus encore qu’il ne l’exprimait. Comment cette divinité oubliée pouvait-elle être liée au temple ? A Myth Nantar ? Et puis de quelle Puissance parlaient-ils ? Si ces « descendants d’Océanides » ne possédaient qu’une fraction de celle d’une créature primordiale, elle devait être colossale !

A cet instant, Euréka se rendit compte qu’ils avaient presque mené toutes leurs recherches sur le nom des « Océanides ». La seule fois qu’ils avaient parlé d’Ouroboros jusque-là c’était à Jorunhast qui semblait ne pas avoir tiqué sur le nom de cet ancien dieu mais qui, après tout, ne s’était jamais présenté comme un spécialiste des religions de Toril ou d’avant.

Le peu de traces du passé liées aux « Océanides » – guère vraiment plus qu’une activité commerciale – aurait pu lui mettre la puce à l’oreille : Ouroboros faisait écho à une histoire vieille de plus de 30.000 ans … combien de fois les « Océanides » avaient-ils pu changer de nom depuis ? Qui parlait encore de « Merouroboros », comme du continent originel ?

Il y avait déjà les « Aventis » dont avait parlé le Haut Mage du Cormyr, le prêtre parlait maintenant de « Sarrukhs », il n’était pas idiot de penser qu’un lien entre ces trois races existe, s’il ne s’agissait pas de la même à travers les âges. Le Gnome fut pris de vertiges, se surprenant lui-même de ne s’être jamais posé ce genre de questions.

- Mais je ne crois pas que ce fut le sens de votre question. Si vous pensez que vos « Océanides » accordaient une importance particulière à notre temple, c’est qu’il doit y avoir une raison. La trouver m’intéresserait autant qu’à vous. Le choix de l’implantation d’un lieu de culte se fait souvent pour une bonne raison, et notre cité est construite sur la précédente. Peut-être avaient-ils un temple sous le nôtre ?

urêka songea qu'il portait mal son nom à n'avoir pas sût deviner le lien entre tous ces mystères avant que quelqu'un ne mette le doigt dessus. Toutefois, maintenant que les perspectives étaient ouvertes, il ne fallait pas rechigner à creuser dans ce sens. Ou plutôt dans ces sens, une fois encore, ils se retrouvaient avec plus de pistes que prévu.

Loin de laisser afficher sa surprise, Dobun repris immédiatement son interlocuteur.

- Cela ne m'étonnerait pas que Sarrukhs, ou Aventi, soient les autres noms de cette civilisation, ou peut être d'autres formes, ou peut être une espèce apparentée. Océanide m'a toujours parraître un terme exo-culturel, c'est clairement un terme inventé par une culture vivant à la surface et en contact avec cette civilisation pour les désigner, eux qui venaient des océans. Les Océanides sont une puissante civilisation disparue d'être... dont on possède hélas peu de descriptions. Quelques écrits les mentionnent, et soudains, ils disparaissent sans laisser de traces. Je ne connais pas vraiment les Sarrukhs cependant, ce que vous dites semble correspondre, liches mis à part, au peu que nous savons sur les Océanides. Ils ont vécu dans des citées parfois sous l'eau, parfois sur les côtes, ils vénéraient l'Ouroboros, et vivaient du temps de Merrouroboros, mais aussi bien après. On sait qu'ils sont passé par ici, en tant que riches commerçant, aspirant à entrer dans l'ordre des Dukar. »

Il laissa un léger temps pour permettre a son interlocuteur de digéré les réflexions que Dobun s'était permis à haute voix. Toutefois, il enchaîna rapidement sur un point qui l'intéressait bien plus.

- S'il y eut un temple ou des ruines, ici même, avant le temple actuel, cela ne m'étonnerait que peu. Comme vous l'avez préssentit, il s'agit d'une civilisation très ancienne. A vrai dire, des temples sous des temples, des traces de ruines, c'est ce genre de traces que nous cherchons, ça, et les artefacts (magique ou non) qu'ils ont pu laisser derrière eux. Nous cherchons à retrouver leur histoire, leur culture. »

Si cela pouvait inciter le prêtre à en dire plus, il serait plus que ravis. Mais un second tour par la bibliothèque serait sans doute nécessaire.