onjour Elzear,
Je sais combien l'étape du BG est difficile, et c'est en quelque sorte ta première 'épreuve'
Mais tu y arriveras avec brillo j'en suis certain
Je ne saurai dire si le BG du PJ que j'utilise est 'bon', mais je te le met ici tout de même, en guise d'indication.
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Background de Kebur Lagmar du clan Poindanel
Tout commença le 3 Tarsakh 1311 (CV) …
Au cœur des Montagnes Osraunes en Turmish, se trouvait une vaste cité naine, complexe de centaines de galeries et de milliers de salles, dans laquelle vivaient et vivent encore des milliers des miens. Les cris d’une femme résonnaient à travers une dizaine de couloirs, et tous les prêtres et les matriarches présentes dans la partie est de la cité chantaient, solennellement. Et dans une petite pièce privée de tout luxe sinon un grand lit, une femme épuisée pleurait. Elle pleurait sa joie, elle pleurait la fin des souffrances qu’elle avait endurée durant les mois qui s’étaient écoulés, tandis que dans ses bras elle tenait un nourrisson encore mouillé et maculé de sang.
« Kebur. Il se prénommera Kebur. » dit la femme d’une voix chevrotante.
Après cela, une des femmes qui chantaient se tut et s’approcha pour se saisir du nouveau-né. D’un pas lent, escortée par ses consœurs comme pour un cortège, elle porta l’enfant à bout de bras jusqu’à une salle beaucoup plus grande, décorée et illuminée d’un feu grandiose issu d’un âtre sculpté à la façon d’une forge monumentale. Au dessus de cet âtre se tenait la statue non moins grandiose d’un nain qui portait un regard sévère sur tous ceux qui pénétraient dans son temple. Dans la salle d’autres femmes se tenaient en ligne, silencieuses elles aussi, tandis que devant une vaste enclume de pierre sculptée de bas-reliefs se trouvait un homme à la barbe grise, bien plus âgé que les femmes. La marcheuse de tête porta encore le bébé jusqu’à le passer au haut-prêtre de Moradin qui le porta près du feu de la forge et entreprit de le regarder sous toutes les coutures, estimant sa santé et vérifiant qu’il n’était pas porteur d’une tare quelconque. Quand finalement il se détourna vers l’assemblée de matriarches, il regarda la marcheuse de tête et parla d’une voix d’une voix douce et profonde.
« Quel a été le nom choisi par la mère ? »
« Kebur, haut-prêtre. »
L’homme se tourna vers la statue et porta le nourrisson au plus haut que lui permettaient ses bras et dans la même voix, plus forte, il annonça :
« Kebur Lagmar, tu appartiens désormais devant le Père de tous les Nains au clan Poindanel. Tu seras chéri et vivras parmi nous comme un frère. Tu honoreras tes dieux et tes ancêtres, et ceux-ci te protégerons en retour comme ils le font pour nous tous. Ta vie sera celle du clan, et comme tu y trouveras des devoirs, tu y trouveras toutes les joies. Aime ta mère qui a souffert pour te donner la vie et ton père, qui par sa contribution à cette cité, t’assure cette vie à venir. Puisse le Morndinsamman veiller sur toi. »
Il s’ensuivit une prière chantée répercutée par toutes les matriarches présentes, et dans la petite pièce reculée, une femme heureuse pleurait. Elle pleurait son bonheur d’avoir un fils, pleurait sa fierté d’avoir ainsi honoré son mari.
[…]
« Mon fils, sais-tu quel jour nous sommes ? »
« Le 3 Marpenoth 1336 (CV) pourquoi, père ? »
« Eh bien, tu dois savoir que tu as l’âge pour rentrer dans la milice, et puisque ce jour marque que tu as déjà passé vingt-cinq ans et demi dans notre monde, je voulais te prévenir que demain matin au lever du soleil, tu es attendu par le capitaine Rakil pour ton intégration à la milice et le début de ton entraînement. »
« C’est vrai ?! Je vais pouvoir rejoindre mes amis alors ?! »
« Oui, en effet. Mais sache que je souhaite que tu prennes ces exercices et cette formation au sérieux. En tant qu’homme, tu es destiné à savoir défendre ta cité et tes frères et sœurs. De par mon rang dans la milice, j’ai eu le temps de commencer ton entraînement, et tu seras sans doute déjà plus agile que tes amis à manier une hache. Cependant écoute les conseils du capitaine et fait comme il vous l’apprend, quitte à mettre de côté ce que moi je t’ai dis si ça ne correspond pas. On est bien d’accord ? Tu ne seras pas sous mes ordres, mais sous ceux du capitaine Rakil. »
« Oui, père. »
Vingt cinq longues années pendant lesquelles il était considéré comme normal qu’un jeune nain se distraie et découvre à la fois les montagnes et la cité en elle-même. Mais du jour où il fallait rentrer pour la première fois dans la milice, cela marquait pour un jeune nain la fin de sa vie de jeune, et après cinq ans d’entraînement, quand enfin le capitaine le jugerait prêt à servir et défendre et protéger ses frères et sœurs, cela marquerait pour Kebur le début de sa vie de jeune homme. Au début, en cette année 1336, Kebur trouvait que rentrer dans la milice était quelque chose d’excitant, une nouvelle expérience qu’il avait enviée durant les deux années précédentes, une nouvelle occasion d’être avec ses amis et de les défier à autre choses qu’aux dés et aux quelque jeux de cartes qu’ils connaissaient. Le capitaine Rakil fut un bon entraîneur, et Kebur raffermit rapidement sa maîtrise de la hache et d’autres armes courantes qu’il pourrait être amené à utiliser. Cependant il déchanta vite de la milice en elle-même en se rendant compte à quel point le fardeau des règles était pesant ; mais vu que son propre père dirigeait la moitié de la milice de l’aile est de la cité, il était hors de question de lui faire du tord en désobéissant aux ordres ou aux règles. Les trois dernières années passèrent, coup-ci coup-ça, sans que le nain n’en tire d’autre expérience que celle du maniement des armes, et n’en retire autre chose que le stoïcisme nécessaire pour supporter la plus lourde des armures toute la journée sans broncher, quelque soit la charge qui lui était imposée de porter à travers le dédale de couloirs de la cité. Grâce à cela, il devînt au fil des ans plus fort et plus résistant aux épreuves qui lui imposait l’entraînement, et à la grande joie de son père, surpassa vite nombre de ses compagnons au combat et aux épreuves d’endurance. Et enfin arriva le 21 Eleinte de l’année 1341, jour de l’Equinoxe Messal, qui vit son achèvement en tant que milicien, et la cérémonie pendant laquelle ils reçurent, lui et ses compagnons, leur cuirasse, écu et hache de milicien. Comme chaque année les festivités durèrent toute la nuit et tout le jour suivant, arrosées de bières, de chants et de danses. Pour l’occasion Kebur et quatre amis partirent à l’extérieur dans les montagnes, équipés comme s’ils étaient guerre, dans l’idée de rallier l’entrée ouest de la cité – sachant qu’ils partaient depuis la sortie est. Cela constituait un périple d’environ deux cents kilomètres, un périple que certains groupes de jeunes faisaient pour tester leurs limites, régulièrement. Ils marchèrent prestement, avalant près de cinquante kilomètres par jour, courant parfois, frôlant les précipices et longeant les neiges éternelles.
Tout arriva durant la nuit après le troisième jour de marche.
Pour se mettre en situation, les amis avaient décidés de faire des tours de garde, tout en sachant pertinemment qu’ils ne risquaient rien le long du parcours qu’ils avaient prévu. Mais cette nuit là, l’horreur prit le pas sur la joie de la nouvelle vie, et sur la jovialité des quatre compagnons.
« Oh … cette nuit, je m’en souviendrai toute ma vie … C’était le deuxième tour de garde, celui d’Hervin, au plus sombre de la nuit. Je ne sais pas pourquoi il n’y avait pas de feu, je ne sais pas pourquoi il n’a pas réagit plus tôt … Nous ne le saurons jamais. Un cri rauque nous réveilla, un cri de pure terreur qui nous glaça jusqu’aux os avant même que nous n’ayons pu faire le moindre mouvement. Si seulement nous avions bougé plus tôt … mais non, nous n’avons rien fait, comme paralysés de terreur. Il fallut que la tente soit éventrée subitement par le sud pour qu’enfin nous sautions debout et attrapâmes nos haches. Nous n’avions pas d’armure, étions torses-nus pour cette nuit d’été. Le sol à l’entrée de la tente était étrangement glissant, poisseux, mais sans feu nous ne savions pas de quelle substance il s’agissait … de toute façon, toute notre attention était accaparée par l’ours qui était en train de vider consciencieusement Hervin de ses entrailles, et l’autre, plus petit qui se battait avec la toile de notre tente. Je ne sais pas pourquoi les ours nous ont attaqués … Moi, j’étais le plus proche de la tente, le moins exposé. J’étais celui, qui, cette nuit là, à prié Moradin de nous épargner pour notre sottise de ne pas avoir fait de feu. Celui, qui, dans un élan de folie a foncé, hache au poing, vers le plus petit des deux monstres, déclenchant la même réponse de la part de mes amis qui se lancèrent sur l’autre. Ils furent massacrés, l’ours n’en laissa rien. Et moi … la surprise m’avait permis de porter un coup à l’ours, qui devait être une ourse d’ailleurs, mais en retour elle ma labouré le dos de ses griffes et la douleur m’avait fait m’évanouir … »
Et le jeune homme ne se réveilla qu’aux bruits des deux ours qui se repaissaient des cadavres de ses trois amis. Sa tête le faisait souffrir, mais ce n’était rien à côté de son dos qui l’élançait sans relâche. Sans lâcher sa hache, il se traîna doucement vers les arbres, espérant et priant de toutes ses forces que les ours ne feraient pas attention à lui, accaparés par les cadavres. A l’orée des quelques sapins il se releva tant bien que mal et partit dans la direction qu’ils suivaient déjà depuis trois jours. Mais malgré l’entraînement qu’il avait reçu, son corps acceptait mal les longues rigoles profondes qu’avaient creusées les griffes de l’ourse dans la peau de son dos et il se rendit compte qu’il lui faudrait se reposer plus régulièrement que précédemment. Et qu’est-ce que sa tête lui tournait ! La seule chose qu’il pouvait faire, il le faisait : il priait sans relâche le Dieu sous l’œil duquel il avait été déclaré membre du clan Poindanel. Le priait pour que les ours ne suivent pas sa trace, attirés par l’odeur de la peur et du sang. Le priait pour avoir suffisamment de ressource pour parvenir à l’entrée ouest avant la nuit suivante … sans quoi, Moradin seul savait s’il survivrait jusqu’au matin. Mais le jour se leva, passa, et bientôt la nuit tomba sur les hauts sommets et le jeune nain ne perçut plus son environnement qu’en nuances de gris, égayées de ci, de là par quelques couleurs quand les rayons du mince croissant de lune baignaient le sol de leur lueur argentée. Il avait perdu le compte des kilomètres, ne mettait un pied devant l’autre que par la seule force de sa volonté, et de sa foi qui brillait en lui comme un charbon ardent. Même sans preuve matérielle, il sentait que Moradin était à côté de lui, l’aidait à ne pas trébucher sous peine de ne plus se relever, l’aidait à marcher droit et à garder l’œil aux aguets malgré la douleur lancinante qui montait en crescendo vers un mal aigu et brûlant. La lune était au plus haut dans le ciel quand enfin Kebur arriva en vue des rangées de torches qui encadraient l’entrée de la cité souterraine. Il avança encore, un pas, deux pas, encore un … un … autre ! Et il vit les gardes, deux fiers nains d’une centaine d’années, dans des armures imposantes, qui surveillaient les alentours tout en n’omettant pas de garder leurs grandes haches à proximité. Il les vit et s’effondra. Les lueurs vacillantes des torches laissèrent la place à un noir absolu, profond et inextricable. La terre et le ciel se confondirent, et la douleur qui n’avait été localisée que dans le dos du jeune nain se répandit subitement à travers tout son être, avec la violence destructrice d’un incendie.
Seul le calendrier lui indiqua qu’il était resté inconscient trois jours. Trois jours pendant lesquelles sa mère l’avait veillé, et les prêtres, soigné. Il n’avait plus mal, se sentait les idées claires, et un miroir lui apprit que de cette griffure ne subsisterait rien, pas même quatre fils pâles dans son dos. Rien. Il se sentait mieux, oui, mais ses yeux … ses yeux trahissaient son état. D’ordinaire bruns foncés comme la plupart de ses frères, ils n’étaient plus que le fantôme de ce qu’ils avaient pu être. Ils étaient délavés, presque gris, tachetés de quelques paillettes brunes qui subsistaient … Oui, il allait devoir s’expliquer devant le patriarche …
[…]
Neuf ans passèrent. Neuf longues années durant lesquelles il revécut la nuit dans les montagnes dans tous ses rêves, par morceaux ou en entier. Il se croyait marqué à vie, mais n’était pas pour autant résigné à prendre le pas sur cet évènement, et à le reléguer suffisamment à l’arrière de son inconscient pour qu’il ne le hante plus en permanence. Neuf ans durant lesquels il avait servi à la mine, au même titre que ses frères, à creuser et prospecter d’abord, pour finir débordé par les parchemins d’archives dont il avait la charge. Neuf éons pendant lesquels sa foi en Moradin et sa conviction que cette nuit là, il l’avait guidé, soutenu et protégé, ne cessèrent de croître, de prendre de l’importance en son cœur. Neufs printemps au fil desquels son assurance qu’il ne serait pas mineur tout au long de sa vie avait grandie. Seulement, avec son père d’un côté qui l’exhortait à faire son temps dans la mine avant de se ranger comme lui du côté de la milice, et sa mère qui souhaitait le voir en façonneur ou bijoutier, il est vrai que le jeune Kebur n’osait dire ni noir, ni blanc. Alors il broyait du noir et s’appliquait à écrire les runes que le chef lui indiquait là où il lui disait de les inscrire ; sans plus.
Il fallut un évènement tout particulier, quelque chose de véritablement marquant pour que le jeune nain se décide à choisir une voie qui le rapprocherait de son Dieu. La Longue Nuit, qui s’intercalait entre Flammerige et Eléasis, était pour les nains un évènement festif, certes, mais d’ordinaire guère plus pratiqué que le Jour des Grandes Moissons – on comprend aisément pourquoi. Seulement, la Longue Nuit de 1350 (CV) fut l’occasion pour la cité d’inaugurer nombre de bâtiments nouveaux et de nouvelles galeries plus modernes, pour les artisans de montrer leur plus belles pièces, et pour le peuple, de fêter le mi-siècle. Etant né en 1311 (CV), il allait de soi que cela allait être une première pour Kebur – mais ses parents avaient déjà eu l’occasion de participer à une telle fête, et la description haute en couleur qui lui en avait été faite avait rendu Kebur réellement impatient de s’y rendre. La fête commença en fin d’après-midi avec les inaugurations et autres nouveautés artisanales – ce qui n’empêcha pas la bière de déjà couler à flot. La nuit venue, la cité toute entière résonna des chants des matriarches qui avaient revêtu des tenues spectaculaires pour honorer comme il se devait le Morndinsamman dans sa totalité, pour sa bienveillance et la bonne vie qu’il leur permettait de vivre. Mais comme les chants n’intéressait guère notre jeune homme, il s’en désintéressa rapidement pour faire le tour avec ses amis des étals de feu d’artifice, et autres stands prévus spécialement pour les festivités.
Il était prévu à la minuit un office monumental auquel étaient conviés tous les habitants de la cité, pour honorer le Père de Tous les Nains. Bien sûr, il était hors de question pour le fils Lagmar de rater une telle chose, et il pénétra dans l’immense salle deux heures avant le début. Au cœur de la montagne se trouvait cette salle aux proportions gargantuesques qui avait été aménagée en lithocathédrale pour l’occasion, mais qui servait généralement à rallier les osts de guerre des rois nains de la région. Le plafond n’était visible que par l’intermédiaire de braseros suspendus à celui-ci qui projetait sur la pierre la rumeur de flammes sombres et rougeoyantes. A hauteur plus respectable avaient été tendues de longues bannières, accrochées de part et d’autre de la salle, représentant sur un fond bleu gris l’enclume de Moradin. Huit tentures qui partaient des murs pour se rejoindre au centre, au dessus d’une estrade en marbre blanc sur laquelle reposait une enclume de trois mètres de long faite en argent brut, et décorée par les meilleurs artisans à la peinture d’or. Il n’y avait rien de plus, mais la simple majesté de la pièce laissa le nain coi longtemps … suffisamment en tout cas pour que la salle se remplisse et que l’immensité de la montagne résonne des murmures de milliers de nains dans l’expectative.
« A mes yeux, la cérémonie restera toujours la plus majestueuse, tout en restant la plus simple, de toutes celles auxquelles j’ai pu assister. Quelques minutes à peine après que la lune soit passée à son zénith, la foule se sépara comme une vague quand elle rencontre un écueil, et au milieu de ce dense rideau de nains s’avancèrent trois nains, deux un peu en retrait du troisième. Celui qui se trouvait au centre était le Grand Prêtre de Moradin, qui avait ses quartiers dans ma cité, de par la taille de celle-ci. Les deux autres m’étaient inconnus, mais leurs armures rutilantes, le respect qu’ils mettaient dans chacun de leur pas, et le regard protecteur qu’ils posaient sur le Grand Prêtre firent immédiatement d’eux les deux Champions de Moradin dont la rumeur avait courue à travers la cité, à peine quelques jours avant, qu’ils étaient fils de Moradin lui-même.
A cette époque, je voyais la foi comme une force puissante, un soutien inébranlable pour un homme. Je ne crois pas que j’envisageais déjà la foi comme un moyen d’obtenir une force puissante. Je savais que les prêtres, quelque soit le membre du Morndinsamman qu’ils vénéraient, savaient soigner les plaies les plus profondes par une prière, et redonner le courage, effacer la fatigue et vaincre les maladies de quelques mots. Il était évident que ces dons avaient à voir avec la prêtrise, seulement je n’envisageais pas la chose, tout simplement, comme d’origine magique. Cette nuit fut aussi le moment pour moi de comprendre que les quelques soins que les prêtres savaient prodiguer n’étaient pour la plupart d’entre eux que de simples tours de passe-passe. »
Une fois montés sur l’estrade, le Grand Prêtre se plaça au centre, encadré par ses champions qui mirent un genou à terre, sans le quitter du regard. En guise d’entrée en matière, les deux champions invoquèrent des lueurs qui restèrent à flotter à quelques mètres au-dessus de la foule et de l’estrade. Le Grand Prêtre, lui, façonna la pierre de l’estrade de telle sorte à dupliquer l’enclume de pierre déjà présente, et à encercler ainsi l’estrade de ces autels à la gloire du Père de Tous les Nains. Puis tandis que les deux hommes à genoux entamait un cantique d’introduction à la prière, bientôt reprit par la foule tout entière, le Grand Prêtre se grandit jusqu’à atteindre une taille équivalente à celle de deux hommes, et quand il reprit à son tour le quantique, sa voix grave dominait les milliers de petites voix amassées à ses pieds. Ainsi, il semblait être une allégorie de Moradin lui-même, le nain fier, le nain créateur, son marteau à la main, entouré d’enclumes de granit. Et ainsi la cérémonie dura-t-elle près de quatre heures, où les quantiques les plus anciens côtoyèrent les nouveaux hymnes aux divinités, appuyés à chaque fois par une manifestation magique de la part du Grand Prêtre ou des deux Champions Divins.
« Le matin qui suivit, je n’avais plus de doute, plus de peur de décevoir. J’allais m’engager dans la voix de la prêtrise. »
[…]
Cela prit seize ans. Non pas seize ans pour que le prêtre de la partie est de la cité le déclare prêt à vouer sa vie au culte de Moradin. Mais seize printemps pour que le jeune nain qu’était Kebur ne se considère suffisamment bon pour pouvoir vouer sa vie au culte de son Dieu. Ces seize années virent naître de nombreux amours au sein de l’esprit du sonnlinor, mais l’amour du savoir fut le plus fort et subsista, seul de ses nombreux compagnons. L’amour d’une femme qui débuta une petite année après la Longue Nuit de 1350 (CV), et qui cessa brutalement quand le père de celle-ci mourut dans un coup de grisou, les laissant seules avec sa mère, qui décida de déménager au cœur même de son clan, où elles pourraient vivre sans problèmes. Ce vide, Kebur le combla tant bien que mal en s’enfonçant plus dans les archives et les parchemins de la bibliothèque du clan, s’attachant à retenir ce qui, dans l’Histoire, n’avaient été que de simples détails. Il devînt bientôt incollable sur l’histoire de son clan, puis de la cité, et enfin de l’histoire en général, même si ses préférences allaient encore vers l’histoire naine. Il se plongea dans les traités de religion, de géographies, et autres savoirs mystérieux pour oublier.
Non pas seize ans pour oublier – deux hivers suffirent. Mais seize ans pour que Kebur ait accumulé suffisamment de souvenirs, en lectures, contes, poèmes et autres écritures pour rivalisé avec le prêtre qui fut son formateur.
Et comme tout nain un jour, cette période fut pour Kebur un temps où il espérait accéder au statut de Grand Prêtre pour se rapprocher encore de Moradin. Voilà ce qui dura seize éons : un rêve, un espoir fou de devenir du jour au lendemain le héraut d’un Dieu sur Toril. Pourquoi seulement seize ans ?
« Parce qu’après cette longue attente, remplie pour moi d’apprentissage et d’engrangement des connaissances les plus diverses, je pris l’initiative d’aller parler au Grand Prêtre. Je le savais âgé, mais quand je lui posai la question, je me souviens avoir senti mon monde s’écrouler, mes espoirs devenir rien que de simples lueurs faiblardes piquetant un ciel noir comme l’encre. L’homme qui était assis devant moi dans un vaste trône en pierre aurait pu être le fondateur de nombreux quartiers de la cité – tout du moins les avait-il vu naître. Il me raconta son histoire, comment il acquit une telle proximité avec Moradin lui-même que ses faveurs venaient à lui être accordé. Il n’y eut guère de démonstration de puissance du vieil homme – sa voix seule, profonde, sonore malgré l’âge, et ferme comme celle d’un jeune homme aurait convaincu un troll de la véracité de ses dires. Tout le jour et toute la nuit nous restâmes à parler, lui de son expérience et de la longue route qu’il avait parcouru, et moi, de mes vains espoirs qui sonnaient creux. Seulement cette entrevue m’octroya plus qu’une bonne discussion – mais je ne le sus que quelques jours plus tard, quand je reçus la visite d’un jeune nain essoufflé m’informant que le Grand Prêtre m’avait fait quérir. »
Chez le vieil homme était née une certaine sympathie pour cet ambitieux qui avait cru pouvoir tout apprendre et tout comprendre par les livres et les dires, qui avait cru pouvoir le remplacer, lui, Grand Prêtre du Père de Tous les Nains, grâce à de l’encre mise en forme sur du vélin. Mais l’homme possédait une grande autorité parmi les nains, à tel point qu’il aurait pu faire avancer une armée épuisée par la simple force de sa volonté propre. Des acolytes ? Il en possédait foule, des prêtres, jeunes ou vieux, qui le servaient comme ils servaient Moradin, profitant de sa proximité pour développer leur savoir et leur foi, dans l’espoir un jour d’être nommés son successeur. Kebur devînt l’un d’eux. Oui, le 2 Eleinte 1366, Kebur se vit remettre par le Grand Prêtre un symbole divin en argent massif, symbole de son rang parmi les prêtres, signe qu’il servait désormais autant le Grand Prêtre lui-même, que Moradin. Et comme il était de tradition de ne pas contredire les décisions du Grand Prêtre, cette dernière ne fit guère jaser … officiellement tout du moins. Car officieusement, ce jour devînt pour Kebur à la fois une des plus honorifiques journées de sa vie, et une des plus désastreuses. Durant sa formation, il avait perdu nombre d’amis qu’il avait appris à connaître durant sa formation militaire, ou plus tard quand il triait les papiers à la mine. Mais il avait rencontré d’autres nains, qui lui correspondaient plus, qui avaient les mêmes désirs, les mêmes passions que lui, et dont il avait eu l’occasion de devenir plus proche durant sa formation de prêtre. En une demi-journée, à peu près le temps que mit la nouvelle pour circuler parmi les acolytes et autres personnels religieux, il les perdit aussi. La jalousie qu’il déclencha parmi ses amis fut telle que même l’amitié n’y pu rien.
Déchiré entre le soulagement et le chagrin, le jeune prêtre resta cloîtré chez lui une semaine avant de se décider finalement à affronter la réalité, mû par une volonté exceptionnelle qui lui intimait de se détacher de préoccupations bassement matérielles comme l’amitié pour ne se consacrer qu’au don que lui avait fait le Grand Prêtre – une volonté qu’il écouta aveuglement, s’enfermant tous les jours plus, et perdant de plus en plus de ses proches qui se détournaient de lui, dégoûtés par ce qu’il était devenu, par ce que la misérable once de pouvoir qu’il s’était vu confiée avait fait de son âme. Vînt un temps où il décida de ressortir de cette bulle opaque dans laquelle il s’était enfermé – en vain. Il avait tout perdu, ses connaissances lui tournaient toutes le dos, et même son père le méprisait pour la période qu’il avait traversé. Seule sa mère voyait encore en lui le fils qu’elle avait mis au monde au milieu de l’automne, le garçon qu’elle aimait. En elle, Kebur trouva du réconfort, et apprit de ses erreurs, comprit ce que, vu de l’intérieur, il n’avait pas même remarqué.
« Ce n’est qu’après une longue discussion que je me dirigeai finalement vers ma chambre, abattu. Là, je peux encore sentir la vague de mépris et de dégoût de ma personne qui m’envahit, affluant, refluant … tant et si bien qu’elle me poussa à prendre cette décision. Quand enfin je retournai auprès de ma mère, ce n’était que pour l’embrasser, et pis, lui dire adieu. Mon père apparut sur le seuil de la porte tandis que je me dirigeai vers celle-ci, et, au regard plein de mépris et d’une haine paternelle féroce, j’accélérai le pas, sans même me retourner. Là, il me cria « Si tu franchis ce seuil, tu ne seras plus mon fils. Je te déshériterai, te retirerai l’honneur de faire partie du clan Poindanel. Est-ce bien clair, prêtre ?! Si tu passes cette porte, jamais plus tu ne pourras la franchir de nouveau ! ». Ses paroles me glacèrent d’effroi. »
Toutefois, plutôt que de le paralyser, les mots de son père semblèrent galvaniser en lui une puissance qu’il ne se connaissait pas, et il franchit le seuil. Le calendrier affichait 4 Martel 1372 (CV). Ce jour, dans un royaume clanique éloigné fut passé une limite, une porte fut laissée en arrière. A jamais. Et un nain partit seul sur les routes, en direction du Bief de Vilhon, quittant à jamais tout ce qu’il avait aimé, tous ceux qu’il avait aimé …
Il y a une énorme différence du point de vue de la race, et mon style fait que j'affectionne les longs extraits de vie : ce n'est pas forcément ce que l'on te demande.
Mon 'gobelin de correction' a lui aussi un BG, qui n'a pour le coup pas été rédigé par mes soins, je te le met aussi, encore en indication.
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Description physique
Comme la plupart de ses congénères, Nxebz adopte une large bouche et un nez proéminent (dû à une malformation génétique récurrente dans la lignée de son père). Ses oreilles en formes de feuilles de choux sont à la couleur de sa peau, vert clair, comme tout ceux de sa tribu, mais il s'applique des fleurs de Agapanthe umbellatum (fleurs blanches poussant dans la règion de Chult), pour se blanchir le visage. Un mètre dix pour une vingtaine de kilos, Nxebz est considéré comme grand et maigre parmis les gobelins, et fait de son mieux pour cacher ses long bras fins, en ne les laissant jamais le long du corp. Ses yeux sont vert, et le blanc nacré de son globe oculaire est ponctué de legers filamment rouge, du aux pollen des plantes de déguisement qu'il utilise. Unique en son genre, il s'est collé de la mousse cuivrée sur les cheveux et la barbe, par passion pour le déguisement et la tromperie.
Description psychologique
Menteur, fourbe, Nxebz à bien une notion du bien et du mal, mais n'en tient pas compte, tant que ça lui permet d'atteindre son but. Il n peut s'empecher de mentir à tout va, à se faire passer d'autre. Pas très témeraire, il préfere de loin se cacher et attendre le bon moment pour frapper, ou tirer de loin, là ou il se sait intouchable. Si quelqu'un sur son chemin l'empeche d'atteindre ce qu'il veut, il commence par user de mensonges pour l'amadouer, puis de ses charmes, et en cas d'echec lui saute à la tête sans prévenir.
Background
Fils d'un gobelin ambitieux mais dont l'action la plus idiote de sa courte vie fut d'essayer de chasser un Deinonychus, et là plus intelligente de se faire dévorer par celui là même. Sa mère était une gobeline parmis tant d'autre, si bien qu'il ne la reconnut plus à l'age de 9 ans, ce qui tombait bien,vu qu' il n'essayait pas de la reconnaitre. Déja tout petit, Nxebz passais son temps à se déguiser, et c'est vers ses cinq ans qu'il découvrit cette plante qui lui permettait de lui rendre le teint plus pâle qu'il ne l'était. S'en servant pour amuser ses compatriotes, il s'en enduisait le corp et le visage, et faisait le mort, grandement amusé à l'idée de faire cette blague au siens. Blague sympathique qui aurais pu fonctionner si les autres gobelins n'avais pas laisser son corp dépérir au milier du campement pendant deux jours sans même y faire attention, puis s'étaient finalement décider à le jeter dans la fosse aux mort. Cette plaisanterie faillit lui couter la vie, mais fit réaliser au jeune gobelin imprudent qu'il était les choses qu'un gobelin doit déja savoir à son âge : Ne compte pas sur les autres, essais juste de survivre et de prendre le pouvoir.
Son miniscule village primitif était perdu en plein milieu de l'immense jungle de Chult, à quelques kilomètres de la forteresse de Deldunssen. La vie là-bas était agréable, si on aime la forêt, l'humiditée, et surtout si on cours vite ou qu'on apprend à se cacher au moindre signe de danger. Le chef de clan changeait tout les mois, voir toute les dizaines, lors de sanglants combats, presque la seule distraction du village. A huit ans, une fois passé à l'age adulte, Nxebz avais trouvé ce qu'il pensais être le moyen de survie idéale : le mensonge. Ainsi, qu'on lui demande son age ou quelle était sa couleur préférée, Naxebz partait aussitôt dans un grand discours sur sa cinquième année qu'il venais d'entammer, et le bleu magnifique qui plombait le ciel (à savoir que sa réponse sur le bleu ne fût pas la plus judicieuse, et lui valu un cocard et un bras cassé). Il avais appris l'art de faire croire auprès d'un vieux gobelin borgne qui avais passé l'age de 30 ans et à qui il restait encore ses deux bras (preuve de son excellent instinct de survie). Vieux gobelins à qu'il remercia de son savoir en l'amenant à déjeuner aux lianes chasseresses, pretextant qu'il avais trouvé de l'or brut par la-bas.
Sa passion pour le déguisement, le mensonge et l'exploration augmentant avec le temps, il s'enfonça de plus en plus loin dans la forêt, jusqu'à découvrir la forteresse de Deldunssen. S'approchant seulement des villages Deldussen au début, ils fit de son mieux pour créer ici son nouveau terrain de jeu. Améliorant son déguisement à l'aide de mousses et de differents objet que les gens laissaient malencontreusement tomber dans ses poches, il revint à son village quelque dixaine plus tard, ou le premier gobelin qu'il croisa tenta de l'égorger, le prenant pour un humanoïde quelquonque, mais surement pas pour un membre du clan.
Poussé par un instinct de survie incroyable, le gobelin devenu adulte fonça dans la forêt, et réussi à semer son poursuivant en se cachant derriere un arbre. Il tenta en vain d'enlever sa fausse barbe et sa fausse chevelure, allant même jusqu'a se baigner dans le lac la marre la plus proche pour voir si l'eau avais un effet quelquonque sur la colle naturelle que créait les résidu de bave trouver sur un arbre et les excrements laissé au sol par une bête diverse.
Il décida de retenter sa chance à son village, en hurlant avant d'arriver la vérité pour une fois. Le chef actuel (récent de la veille, grâce à un magnifique arrachage de machoire), resta dubitatif pendant environ un quart de seconde, puis saisi sa massue dans le doute, dans le but d'exploser cette personne qui, qui qu'elle sois, n'avais rien à faire ici.
Nxebz s'enfuyais donc pour la deuxième fois lorsqu'il entendis des bruits horrible derrière lui. Il risqua un coup d'oeil, juste le temps d'apercevoir une une mare de sang, les membres de son clan hurler et charger un ennemi que le gobelin ne pouvais distinguer. Après avoir couru pendant une bonne heure, le gobelin revint prudemment sur ses pas, et rentra pour la troisième fois dans son village. Il fut pris de colère, tout avais été devaster, ou brulé, et il ne restait rien d'autre d'utile que des cadavres. Mécontent de s'en aller les mains vides, et intrigué par le massacre, il se rendis à Deldunssen, et réussis pour la première fois à rentrer dans la forteresse. Moins d'une dizaine après, des rumeurs couraient qu'une mysterieuse bête terrorisait la région. Nxebz quand à lui, à force de fouiner dans la forteresse (restant le plus discret possible), se faisait passer pour un guide, et conduisait les voyageurs ou ils souhatait se rendre, en échange de quelque piecettes, et surtout de ce que les étrangers laissaient tomber par inattention.....
Pour revenir à ta première histoire, la longueur n'avait rien à voir avec les remarques qui t'ont été faite : le soucis était que dans la taverne, nous jouons des 'anonymes' en quelque sorte, et les liens que ton personnage entretenaient avec les Karadjinns et la princesse étaient bien trop importants pour faire d'Elzear un pauvre hère parti à l'aventure. La base du second Elzear est de ce point de vue là bien meilleure : tu as, littéralement, un personnage quidam. Mais ce n'est pas pour autant que ce personnage a eu une vie banale : vois la vie de mon nain pleine de petits détails et d'une progression psychologique qui font qu'il décide de partir malgré tout.
L'enfance d'un elfe est longue, et souvent il ne s'y passe pas grand chose, aussi tu es tout à fait dans ton droit quand tu passes rapidement sur cette partie sans trop de détails : mais là encore, s'il te vient une idée de péripétie qui aurait pu marquer l'enfance même d'Elzear, relate là, ça n'en sera que meilleur !
Ensuite tu évoques le métier de guerrier. C'est en effet une voie d'avenir ouverte pour les elfes qui sont généralement d'excellents archers. Seulement Elzear, lui, ne s'y trouve pas à sa place. Tu pourrais expliquer par exemple comment lui est passée par la tête l'idée de devenir guerrier un jour, et la progression (qui peut être courte aussi bien que longue et juchée de divers retournements qui aboutissent à la décision) - la progression donc, qui a fait qu'il pense qu'il ne s'y trouverait pas à sa place.
Le sésame de ton BG est cet épisode au Collège bardique d'Eauprofonde. C'est là qu'il y a énormément d'ouvertures. Elzear va découvrir des gens comme lui, qui manient leur instrument et la 'petite magie' de la même façon que lui. Et inéluctablement, cela n'aura pas manqué de faire se dérouler des compétitions, des challenges, des trucs que font les adolescents en somme ! Des 'soirées au coin du feu', etc ...
Et puis vient le moment du choix : je doute qu'Elzear ne quitte Eauprofonde avant d'avoir terminé ses études au collège d'Olamn, cependant il en vient à quitter Eauprofonde. La question a développer est simple ici : pourquoi ? Pour faire bien passer l'idée je vais devoir être un tout petit peu anti-jeu mais bon ... avec 18 en charisme et un +8 en représentation, Elzear est loin d'être mauvais dans sa discipline. Il est même excellent par rapport à un être 'normal' (à savoir pas un PJ dans D&D
) et cette excellence aurait très bien concordée avec le fait qu'il devienne barde et chante pour les nobles d'Eauprofonde. Ceci n'a pas eu lieu, et il y a forcément une raison enfouie au coeur d'Elzear - plus profonde sans doute qu'une simple envie de voyager ...
Je ne sais trop que te dire de plus ... peut-être cela : personnellement, j'écris avec mon coeur plus qu'avec ma raison, et ma plume court jusqu'au moment où la boucle est bouclée. Je sais que ce n'est pas très précis, mais il se peut que toi aussi tu 'ressentes' tes écrits, et dans ce cas, il n'y aura pas de longueur fixée : tu mettras le point final quand bon il te semblera
Je suis disponible pour toute autre question, et si jamais tu veux des précisions vraiment elfiques, fait appel à La Guetnorn aussi
A te lire vite !!
Nxebz