Dans Cormanthor, à la recherche des enfants, et à la poursuite de Rylack. Chapitre 4

Quatrième jour de La Marée Estivale, Année de la magie sauvage
4 flammerige 1372 (CV)

Lieu : Cormanthor
Temps : 9°, ciel dégagé, temps brumeux.
Moment :5h. Le jour se prépare a succéder à la nuit

MJ
Narration: Tous

Yvhann créé 6 pierres magiques
Tous les compagnons sont reposes et récupèrent leur PV


i les discussions étaient allées bon train durant les dernières heures du jour, mais aussi les préparatifs en faisant le nécessaire pour les barques puis quand vint le moment du repos, Shalan, fort reposé et en pleine possessions de ses moyens assura le premier tour de garde, dépassant les espérances des compagnons puisque tous purent se reposer tranquillement. Le chevalier de la Seldarine fut relevé par les elfes de la lune aux alentours de trois heures du matin et tandis que rêveries et sommeil se succédèrent, un repos revigorant, seulement troublé par une faune et la flore nocturne habituelle. Fort de ce repos salvateur, chacun s’éveilla instinctivement deux heures avant le lever du soleil, certains étaient déjà prêts, d’autres étaient en trains d’offrir à leur divinité respective une prière bien matinale. Pour tous les compagnons, le petit matin était conforme à leurs attentes, brumeux, frais et incroyablement humide. La brume matinale, épaisse, recouvrait l’eau et la terre d’un large manteau offrant une visibilité difficile. Cette journée allait-elle être décisive ? Personne n’allait oser faire des prédictions mais tous étaient animés pas un détermination sans faille.

Sous la houlette du prélat de Corellon, véritable maître d’œuvre de l’offensive qui allait se dérouler dans la journée, le premier groupe de combat constitué, de Flyor, Yvhann , Arkh, Shalan, Eraïde, Inaë’wel et Galendel entamèrent les premiers la traversée de la portion de la rivière séparant les deux îles, avec un silence relatif, le faucon du Gardien errant jouant son rôle en pointe comme il se devait. Ils prirent donc pieds sur la rive opposée mais il leur fallut quelques instants pour s’extirper de leurs embarcations et former un périmètre de sécurité. Si la brume leur offrait une protection sommaire, l’astre du jour pointait à l’horizon. Il ne fallait pas perdre de temps. Khell s’enfonça lentement dans l’eau glacée pendant alors qu’Enoriel, Narvarth, Mirtzar, Ezedrin, Aël'Telàwërith et Nériand, aux aguets, firent la traversée à leur tour.

La forêt se nimbait d’un théâtre d’ombre sur fond d’or quand l’évidence s’imposa au groupe. Ils se trouvaient sur l’île, cette fameuse île qui allait être aujourd’hui le lieu d’un combat mortel, ils ne pouvaient reculer maintenant. Vaincre ou périr, telle serait l’ultime issue quand le soleil se coucherait à nouveau ce soir.

Les groupes étaient fin prêts et ils attendaient les instructions du Maître de guerre qu’était devenu à cet instant Aël'Telàwërith, il fallait donc s’assurer que le plan serait respecté…

N'oubliez pas de me faire parvenir votre liste de sort pour la journée

Avant de se réfugier dans la rêverie, le grugach avait approché Enoriel et avait invité Arkh à ce joindre à eux, ensemble ils avaient discuté en langage druide, de leurs sorts et c'étaient accordé un choix judicieux pour une meilleur complémentarité. Il avait été froid et distant, comme si il était préoccupé, ses regards qu'il avait portées dans ceux des deux autre druides avaient été empreint d'un grand respect. Restant toujours aussi mystérieux et sans artifice, il avait conclu rapidement puis avait été se lové dos contre un arbre tortueux et déformé pour se laisser aller dans la rêverie.

La nuit fut salvatrice, Shalan et les lunaires avaient vu à ce que tous puissent être reposé et le sauvageons de forestier eut une pensé pieuse pour eux à la sortie de sa rêverie. Rêverie qui l'avait apporté encore une fois, dans les méandres tortueux du choix ancien de sa famille au vu du Coronal. Cette fois, par-contre, il se voyait libéré de cette tension qui lui occasionnait des troubles de comportements. Soulagé de cette rêverie et étant reposé plus qu'il ne l'aurait cru; car pour lui dormir dans la nature aussi sauvage que le Cormanthor pouvait offrir, était un luxe apprécié, il se leva doucement puis choisi un recoin qui l'inspira sur le moment et se laissa aller dans une piété à Sylvanus.

Avant même de se réfugier dans l'éclatante beauté du roi de la Nature, le grugach eut soudain une inspiration qui le laissa songeur sur le coup et la laissa sortir en même temps qu'une expiration...

-Soleil tu pleures tout les soirs
Jusqu’à ce que tes beau yeux soient rouges,
Quand baignant dans le miroir de la mer,
tu es terrassé par une mort prématurée.
Mais tu revient dans ton ancienne splendeur,
Gloire du monde obscure, réveillé au petit matin,
Comme un fier héros vainqueur !
Pourquoi devrais-je donc me lamenter.
Pourquoi mon cœur devrait il être si lourd,
Puisque le soleil lui-même doit désespérer,
puisque le soleil doit disparaître ?
Et si seule la mort donne naissance à la vie,
si seules les douleurs donnent la joie,
oh, comme je te remercie des douleurs que tu m’as données, Nature-

Par la suite il se laissa bercé dans le malstrom incessant de beauté de Sylvanus, cette communion eut une densité encore jamais inégalé; Sylvanus l'avait choisi pour une raison que lui seul connaissait et Yvhann eut le sentiment qu'il devait être à la hauteur de son choix. Il tremblait et eut des frissons sur tout le corps, lui pourtant impassible et détaché de tout sentiments de joies, pourtant, là, il se sentait heureux, vivant et surtout combattant. Il savait intérieurement qu'il pouvait y rester et ne jamais voir le beau pays elfique, pourtant son coeur battait au rythme de la nature cruel et téméraire. Il y avait une peur qui rodait autour de lui, lui qui se défendait si bien de ne jamais avoir peur, car, comme lui avait si bien enseigné sa maternelle... '' La peur tue! '' ...Il ne chassa pas la peur mais l'adopta pour se renforcer, il se renforça en s'habillant visuellement de son dragon jaune protecteur que Maëll lui avait tatoué lorsqu'il avait passé son rite de passage; il devint de marbre et comme seul objectif, la mission qu'ils devaient accomplir.

Machinalement, il se leva prépara les barques et dans un silence presque surnaturel ils prirent route pour l'île voisine. Une fois sur l'île, il recommença son rituel à la terre en se barbouillant le visage et le reste du corps qui était sans protection, de boue. Un truc qu'il avait fortement exploité dans le passé; la boue empêchait au yeux fragile d'y voir la chaleur que le corps dégageait et ainsi avoir moins de malchance de se faire repéré par un guetteur embusqué. Il connaissait d'histoire que les drows étaient fragile des yeux, et il ne prendrait pas de risque.

La suite fut comme mentionné la veille, ils effectuèrent une ronde de sécurité pour laisser libre, le passage aux autres groupe. Surveillant attentivement les alentours, il sentait peser sur lui tout l'honneur perdu des Starym.

* Maintenant est venu le temps des comptes.*

Tout son corps formait qu'un avec la nature, sa vigilance était soumise à l'épreuve, c'était la journée la plus importante de son existence, il le sentait, il le savait, il lui fallait effacer cette honte qui pesait sur lui comme une roche sur le dos d'un nageur. Même si il savait qu'il était impossible d'effacer une honte au yeux des elfes, pour lui l'impossible n'existait pas, il le prouverait, ses actes seraient l'écrit dans l'avenir et ce, il le réaliserait avec l'aide incontesté des braves de différentes races qui oeuvraient avec lui, ensembles il réussiraient là, où plusieurs avaient échoué.



Don vigilance. Compétence, Perception auditive, détection, Discrétion, déplacement silencieux.

Une fois les derniers détails étudiés et après avoir entériné l’idée que l’on ne pouvait pas tout prévoir, force était de reconnaitre qu’il y aurait une grande part d’improvisation, mais sous l’œil bienveillant de Corellon Larethian et avec la protection de toute la Seldarine, l’impossible deviendrait possible.

Aël’Telàwërith s’efforçait de calmer son esprit en ébullition. Se demandant sans cesse, s’il avait été suffisamment clairvoyant, s’il n’avait pas omis un détail, ou encore si son plan avait une chance de pouvoir garder tout le monde en vie. Et surtout arriver au résultat final escompté. Comme il aurait aimé s’éloigner un moment pour écouter le chant de l’eau sur les pierres, voir le couché du soleil à l’Ouest et gouter à la sérénité. Mais il ne tenait absolument pas risquer de compromettre la discrétion de tout le groupe. Il n’en pouvait plus, et afin de pouvoir reposer son esprit de toutes ses pensées, il sortit son grimoire et se lança dans l’étude d’un nouveau sortilège. Un moyen plutôt efficace pour fixer son attention sur autre chose.

Lorsqu’il fit une pause, la nuit était belle et bien tombée et avec elle, c’était une nouvelle vie du monde nocturne qui commençait. Il se laissa un moment bercer par les mélodies répétitives des insectes, tout était calme et serein. Il gouta se moment si particulier que certain appelait le calme avant la tempête. La Couronne d’Arvandor encourageait à la découverte de la beauté de la nature. Et maintenant qu’il était noyé au sein de cette dernière, il comprenait pourquoi. De ce point de vue là, Evereska avait perdue quelque chose : ce coté sauvage et primaire des énergies brutes de la nature. Cormanthor était réellement un lieu à part. Fouler ces terres ancestrales était un peu comme une renaissance, un honneur et un privilège.

Comme répondant à un appel, le Mah-Suoress leva la tête et perçu que la lune avait parcourue la moitié de sa course dans le ciel. Aël’Telàwërith se leva, il fit quelques pas pour s’éloigner un peu du groupe. Il dégaina en silence sa Arkerym Thal’Baeli’Ath’L’nu, la lame gardienne de l’espoir. Le nom de son épée longue n’avait jamais sans doute eut l’occasion de porter si bien nom. Il contempla un moment cette œuvre d’art, cadeau de son père, comme s’il regardait à la fois son passé et son avenir. L’Ana-Sic-Silistri avait bien changé en ces quelques jours. Il avait apprit beaucoup plus qu’en un siècle au sein de la Maison Fortifié. Il voyait le monde de façon bien différente. Certes, il lui resterait encore du chemin à parcourir, et des effort a fournir pour comprendre ceux qui l’entouraient. Mais, il avait considérablement évolué, et il ne doutait pas un instant que cette évolution allait dans le sens de la voie tracé par le Premier de la Seldarine.

Le fidèle serviteur mit un genou à terre, il retourna son épée elfique pour poser sa pointe sur le sol de Cormanthor. Puis, il pria avec ferveur celui qui détenait sa destiné dans ses mains. Il pria pour la sauvegarde de ceux qui se battaient et souffraient à Evereska. Il pria pour sa famille, celle qu’il connaissait et celle pour qui il était là. Enfin il pria pour le combat à venir.


[elfique]- Merci, Corellon, pour les Conseils de cette nuit. Puisse le vol de nos Flèches être rapide, Puisse nos lames frapper juste, Puisse nos sortilèges frapper nos ennemis et nous protèger du mal. Comme la Seldarine le ferait.

Une fois apaisé d’avoir communié avec son dieu, le prêtre-mage revint au sein du campement. Il se débarrassa de son armure et se roula dans sa couverture. Et il se laissa glisser dans une rêverie salvatrice. Pour la première fois, depuis que la bataille contre les Phaerimms avait commencé en sa terre natale, il profita de sa rêverie. Sans doute le noble Ar'Tel'Quess était-il enfin en paix avec son âme et en adéquation avec ce qu'il faisait. Il revit son enfance, son adolescence au sein de l’académie des armes, ce jour où Corellon Larethian pour la première fois avait répondu à son appel, bouleversant ainsi le reste de sa voie elfique. Lorsqu’il sorti de sa transe, il faisait encore nuit. Ne perdant pas un instant, il revêtit son armure et sortit son grimoire pour préparer son esprit à lancer des sortilèges qu’il espérait suffisamment puissant pour aider à la victoire. Peu à peu, les autres se réveillèrent. Cette longue journée était belle et bien commencée.

Tout ce passa comme, il l’avait imaginé. La traversée fut une simple formalité. Une fois sur l’autre rive, l’elfe doré s’accroupit, fermant les yeux, il enfonça ses mains dans la terre de l’île. Il tenta d’y puiser la force et la sagesse de ceux qui s’étaient déjà battu ici. Leur demandant leur appui pour purifier ce sanctuaire bénit de Labelas Enoreth. Puis il fit signe à tout le monde de se rapprocher autour de lui.

- Nous y voilà. Avant d’aller plus avant n’oubliez pas. Vous êtes ici sur des terres sacrées et consacrée par le Donneur de Vie. Si tous les elfes y sont de plein droit, pour les autres, n’oubliez pas ma mise en garde. Ne pillez rien, ne vandalisez rien, ici se dresse un temple à la Gloire de Labelas Enoreth. Aucun objet, aucun livre, aucun écrit ne quittera cette Île. Nous nous battons pour une noble cause, ne l’oubliez pas. Alors que la malédiction de la Seldarine s’abatte sur celui qui ne respectera pas ce lieu. Et cette malédiction s’appellera Aël’Telàwërith. Les DRows ont souillé cet endroit par leur simple présence. Et nous... nous sommes leur malédiction. J’ai confiance et je pense que vos idéaux sons nobles. Si je me trompe repartez sur le champ. Sinon, que Corellon Larethian et toute la Seldarine vous bénisse pour ce que vous allez faire en jour. Maintenant, gagnons l’extrémité Ouest de l’Île en longeant la cote. Que les pointes et les éclaireurs se mettent en route. Nous vous suivons. Puissions nous tous voir le soleil de demain. Aillesel Seldarie.

L’attaque de l’ïle venait de commencer. Les deux groupes Ele et Ly avaient été formés comme prévu. L’abordage de l’île s’était apparemment bien passé. Le plan se déroulait pour l’instant sans accroc. Shalan avait répété une dizaine de fois dans sa tête le plan proposé par son frère elfique. Ayant déjà combattu sur Eternelle rencontre pour protéger l’île de ses agresseurs, il savait que tôt ou tard l’instinct reprendrait le dessus sur l’intellect mais une stratégie traçant un fil conducteur de combat s’avérait toujours utile. Il observa le rituel de l’elfe sauvage se barbouillant de terre. Sans doute cela était une tactique éprouvée par le druide pour se camoufler. Il l’imita.

Il procéda également comme prévu au camouflage des barques, le tout en silence. Il était inutile d’avertir de leur venue par une patrouille maritime.

Le guerrier de Corellon leva son regard d’or vers l’horizon obscurci par la brume. Il s’interrogea sur les avantages et inconvénients de ce phénomène naturel. Les éclaireurs sauraient-ils avancer dans un tel contexte ? D’un autre côté, la brume offrait une certaine protection contre les guetteurs. Il était encore temps pour adresser une dernière prière au seigneur de la Seldarine.

¤Seigneur de la Seldarine, je vous confie ma vie pour que ce jour soit marqué d’une belle victoire pour le Beau Peuple et pour que le Cormanthor retrouve sa beauté et sa liberté d’antan¤

Il encocha une flèche à son arc pour se préparer dès maintenant à frapper à la moindre alerte. C’étaient aux éclaireurs maintenant de tracer le chemin de la victoire…


Camouflage des barques. Il arme son arc. Vigilance et déplaccement silencieux laissant les éclaireurs partir devant

Ils s'installèrent, mangèrent et évoquèrent le maximum de détails concernant les projets du lendemain. Mais très vite, le hin ne fit plus qu'écouter, il n'était pas plus fatigué que cela, mais son esprit cherchait a vagabonder au fil des idées avancées par chacun. Il flottait plus ou moins entre un état éveillé et comateux, aussi ne se fit il pas prié lorsque Shalan proposa de veiller sur le campement.
Une pensée traversa fugacement l'esprit du sagespectre, il était utile de voyager avec des elfes.

Il avait installé son couchage avant le repas, aussi se hâta-il de le rejoindre, profitant de son état léthargique pour entrer plus rapidement encore dans le monde des rêves.
Comme prévu son assoupissement ne se fit pas attendre.

Machinalement, l'esprit de Narvarth chercha refuge dans les paysages significatifs des terres des Languelions, vadrouillant le long des sentes arpentant les versants verdoyants des Monts Trempfeu, se laissant glisser dans les chutes d'eau ou jouait les jeunes hins au plus chaud de la belle saison, lorsque le campement était monté au sud des montagnes.
Ce genre de vision l'aurait habituellement comblé, apaisé. Mais un étrange sentiment flottait en périphérie de l'esprit du halfelin, des craintes, des angoisses nées des événements à venir.
La journée au réveil allait être terrible, meurtrière dans un camp et peut être dans l'autre également. Il aurait été présomptueux de penser que les aventuriers s'en tireraient indemnes.
Et cette idée que peut être il ne révérait pas les terres qui l'avaient vu grandir troublait grandement la quiétude du dormeur.

Lorsqu'il vit ses proches pleins de tristesses portant le deuil du voyageur qui ne reviendrait jamais, s'en fut trop, il s'éveilla le souffle court dans la froideur de la nuit, et se redressa sur ses coudes, tracassé par un tout autre soucis, la violence de l'éveil appelait le sombre héritage dans le sang du hin, l'adrénaline crée cherchait un exutoire. Narvarth dut faire un effort considérable pour ne pas se laisser submerger par la bassesse de son être. Il prit sur lui pour accrocher sa volonté à des pensées apaisantes. Il appelait intérieurement Yondalla la Bénie de ne pas laisser son instinct prendre le dessus, pas maintenant, pas ici, pas comme ça.
Il appelait les esprits de ses ancêtres, totems gardiens de la survie du Clan, les suppliant de ne pas l'abandonner.

Peu à peu le calme revint en lui, la crise était passée, provisoirement il le savait. Ce qu'il considérait comme son mal, sa rage, reviendrait le hanter au moment ou il aurait le plus besoin de sa lucidité, et si la tension était trop grande alors, s'il était excité par un combat, il n'aurait pas la force d'y résister à nouveau, il était inévitable même qu'il y succombe. En un sens c'était mieux, ça repousserait le danger jusqu'à la crise suivante, en attendant qu'il soit assez fort mentalement pour canaliser cette énergie autrement, pour le bien de son être, comme avait commencé à lui enseigner le Gardien du Clan, leur chaman, juste avant son départ.

Le soleil était encore loin de se lever, le rêve l'avait tourmenté dès le début de la nuit, aussi Narvarth se rallongea t-il en essayant de se rendormir, pour être de la meilleur forme possible le lendemain pour le début de l'action.

Cette fois ci, il prit du temps pour laisser son esprit de mettre en veille à nouveau, peut être parce qu'il craignait le retour de sa petite folie, peut être également parce qu'il se repassait une fois encore le plan du lendemain en tête.
Il ne sut pas trop a quel moment son esprit stoppa toute activité, pas plus qu'il ne sût pourquoi en se réveillant alors qu'il faisait encore sombre, le fait qu'il était largement l'heure de se lever chassa immédiatement tout reste de brume dans son esprit.

Narvarth se leva, rangea ses affaires de couchage, calmement, en silence, alors que tous s'activaient également tout autour. Il se demanda si certains l'avaient entendu s'agiter dans la nuit. Qu'importe, ils avaient tous leur problèmes.
Sortant le petit bout de toile au contenu si précieux, le hin alla s'installer un peu en retrait pour effectuer un geste cérémoniel dont il avait l'habitude, il s'apprêtait à écraser délicatement une feuille d'ajonc, prenant bien soin d'éviter tout contact entre la toxine et sa peau, et à étaler la pâte ainsi obtenue sur le tranchant de son kama, mais les feuilles était petites, précieuses, aussi il se ravisa. Il se les garda de côté, peut être pour plus tard dans la journée, ce n'était pas les occasions qui allaient manquer, mais ça aurai été du gâchis d'utiliser les propriétés affaiblissantes de ces plantes dès maintenant, et de les utiliser involontairement contre de simple patrouilleurs gnolls.
Le morceau de toile retrouva donc sa place dans le sac, d'où elle allait très certainement ressortir avant la fin de la journée.
Mais les armes étaient sorties, aussi le hin fit quelques moulinets avec, se réveillant et s'échauffant avec quelques passes d'armes, il tenait à pouvoir donner le meilleur de lui même sur cette journée, autant bien commencer.

L'heure du départ approchait, le hin but quelques gorgées d'eau, mangea un peu également, repassa ses armes à sa ceinture, plaça son sac à son dos et alla rejoindre les autres dans la barque.
La première étape de la journée se passait à distance, aussi arma t-il sa fronde, glissant une pierre récupérée sur les kobolds dans le morceau de peau renforcée. Il était prêt à couvrir l'avancement silencieux du premier groupe. Lorsqu'ils eurent posé le pied sur la grande ile, et que la seconde embarcation commença à se glisser sur l'eau, le hin inquiet cherchait à percer le brouillard, espérant ne pas poser les yeux sur une quelconque menace n'augurant rien de bon pour la journée. Heureusement il ne vit rien et put se rassurer un peu une fois débarqué à son tour.

Les groupes se constituèrent, en silence, aussi Narvarth alla t-il se placer à proximité du maître au loup, mais avant il alla se mettre devant Mirtzar, et dans la clarté naissante, il replia les doigts de sa main en guise de salut de la compagnie tout en murmurant à voix basse.
-Ami Molosse, que cette journée te soit bonne, puissions nous la commenter ensemble ce soir auprès du feu, en pleine forme et les enfants à nos côtés. A plus tard bien entendu.

L'ordre de marche allait être donné à tout moment, aussi le hin se força-t-il au mutisme, cherchant l'esprit d'Enoriel pour y glisser quelques paroles.
¤Alors nous y allons. Puissions nous être discrets et dévastateurs dans notre rôle. Maître Elfe, si le besoin se fait sentir, fais moi signe pour communiquer en silence.¤

A partir de maintenant, le hin allait essayer de faire le moins de bruit possible, d'être discret et attentif, bref de remplir au mieux le rôle d'éclaireur qui lui avait été donné.

Et bien, il fait tout son possible pour être silencieux et attentif..

Enoriel s'était levé tôt le matin. Sa rêverie lui avait apporté repos et sérénité, chose qui n'avait pas pleinement ressenti depuis longtemps. Comme si l'arrivée sur l'île allait être le début de quelquechose de nouveau, d’inespéré pour lui, la consécration de sa fonction de Gardien Errant, de son amour pour la Nature et son dieu, Rillifane Rallathil. Il avait passé du temps avec Khell, n'étant toujours pas rassuré et pas certain de ressortir tous les deux de cette aventure indemnes. Il avait parlé avec lui car il savait qu'il comprenait. Il l'avait rassuré et s'était rassuré également par la même occasion. Quand il avait pris place dans la barque aux côtés de Narvarth et des autres, il l'avait regardé s'enfoncer dans l'eau avec amertume. Mais la présence de ses compagnons le ramenait à une réalité plus cruelle. Il allait falloir ouvrir l'oeil et le bon, ne pas s'accorder un instant de répit ou d'inattention, se battre pour leurs idéaux. Il ne fallait pas faillir. Khell, Rilifane Rallathil, Yvhann, les enfants, tous comptaient sur lui. Que son apprentissage druidique permette de sauver des vies était grisant mais effrayant à la fois. Pendant la traversée, Enoriel regardait les autres membres du groupe et lisait dans leurs yeux une determination sans faille. Il ne les décevrait pas. Quand il mit pied à terre, ses sens s'éveillèrent plus encore, il prit son arc et l'arma en un seul geste précis. Au message télépathique, il répondit par un hochement de tête et se força à lui sourire, car cela serait sûrement le dernier qu'il lirait sur un visage avant un long moment...

Enoriel prépare son arc et est attentif au maximum.

é au milieu des pierres, de pierres que plus personnes n'habitait sinon les fantômes des membres de son clan qu'il n'avait pas été capable de protéger, Mirtzar avait appris à se fondre dans certains décors. Pour un œil pas très attentifs. Peut être même un peu aveugle. Et pas dans ce genre de décors. Mais il avait appris à ne pas prononcer un mot quand cela était non seulement inutile mais dommageable.

Pour lui, le moment était venu de se taire et d'écouter patiemment. Tactiquement, il était plus qualifié pour la protection d'une tour, fût-elle perdue sur une île au milieu des bois, que pour son assaut. Surtout un assaut où la discrétion et la surprise étaient de mise. Alors, il voulait écouter et apprendre. Le peu de temps qu'il avait passé avec les elfes qu'ils étaient, et particulièrement Maître Aël'Telàwërith, particulièrement intelligents et sages et que, souvent, très souvent même, ils avaient raison. Et, même si la tactique du prêtre de la Seldarine lui semblait manquer de panache et de gloire, il était bien forcé d'admettre que c'était la seule solution qui lui semblait envisageable.

A ce propos, son rôle personnel lui convenait plutôt. Il n'était pas particulièrement compétent pour l'infiltration. Ni même pour la détection des éventuels dangers. Ni même pour le "combat tactique", c'est à dire un combat où il n'était pas question d'échanger des passes d'armes pendant des heures. En fait, combattre en assénant un bon vieux coup de hache dans le tas était plus ou moins sa seule compétence. Ce qui n'était pas vraiment rassurant. Peut-être pouvait-il espérer aussi mieux encaisser les coups adverses que ses compagnons, mais il n'en était pas même sûr.

En plus d'attendre et d'écouter, Mirtzar avait réfléchi. Un peu. Son conflit avec Shalan était encore vibrant dans sa tête qui était suffisamment petite pour que la moindre idée, pire encore la moindre contrariété, ne prenne toute la place en quelques temps. L'occupation auditive faisait qu'il ne ruminait pas trop cette histoire, le fait de se promener en bateau qui lui plaisait toujours beaucoup aussi, mais ce qui le fit réfléchir fut une intervention, au demeurant assez courte et peu utile, de Shalan. En fait, il devait bien le reconnaitre, plus inutilisée qu'inutile. Le fait de se boucher les oreilles pour affronter les harpies était une très bonne idée et, si cela ne fit pas que Mirtzar donna au paladin elfe autant d'estime qu'aux autres elfes, cela permit de montrer au nain qu'il avait jugé un peu trop rapidement de sa bêtise. C'était une erreur qu'il ne devait plus refaire.

Ayant bien compris que l'île était dédiée à un dieu elfe, dont il ignorait tout à son plus grand dam, et conscient que le panthéon de Maître Enoriel et le sien n'étaient pas toujours dans les meilleurs des termes, il préféra ne pas parler nain sous la canopée de cette forêt. Il fit donc sa prière uniquement dans sa tête. Comme il faisait partie du second groupe, il eut tout le temps dont il avait besoin pour offrir des prières mentales à l'ensemble du Morndinsamman. Il demanda à Berronar Purargent de protéger les enfants encore quelques temps, à Thard Harr de l'aider dans ces bois (il se souvenait que ce dieu était lié aux bois mais il ne savait plus trop comment mais l'aide d'un dieu supplémentaire n'allait pas être de trop), à Dumathoïn de faciliter leurs déplacements dans les souterrains, à Haela Brillehache de leur apporter la chance dont ils allaient avoir besoin, à Moradin de veiller sur eux, tout simplement. Il finit par Clangeddin à qui il entonna plusieurs hymnes de guerre dans sa tête, certain que non seulement parler nain presque à l'intérieur d'un temple elfe n'était pas conseillé mais aussi que s'il se mettait à chanter à tue-tête, il risquait de gâcher l'effet de surprise.

Toutes ces prières lui avaient pris du temps et il était en train de finir de préparer ses affaires, ce qui était très rapide car il n'avait rien d'autre que son équipement de combat, lorsque Narvarth vint le saluer. Une fois de plus, il était heureux d'être tombé avec lui pour cette mission, il aurait difficilement imaginé un meilleur compagnon. Il était peut être même la meilleure chose qui lui soit arrivée depuis la destruction de son clan. En tout cas, il lui était redevable, et de beaucoup.

-Bonjour, mon ami. Quoi qu'il arrive, je serai juste derrière vous. Je ne comptes pas vous perdre de sitôt.

Ce salut fait, Mirtzar se déplaça pour se rapprocher de Maître Aël'Telàwërith. Il était le chef de son équipe, le tacticien de toute la troupe et lui non plus ne devait pas pouvoir tomber avant que Mirtzar n'ait rendu son dernier souffle. C'était une promesse et il comptait bien la tenir. C'était un redoutable épéiste, il l'avait déjà démontré et mirtzar était certain qu'avant peu les drows allaient apprendre à craindre l'union de sa lame et du fer de la hache de Mirtzar.

¤Petite fée de la chance, si je m'en sors, je jure de ne plus boire de bière naine d'hiver pendant les six prochains mois¤

C'était l'été, une chance... La recommandation de l'elfe quand au pillage, lui parut, une fois de plus, le comble de la muflerie. Mais bon, il devait bien reconnaitre que le type était un leader né et que sans lui ils en seraient probablement encore en train de construire un plan Z guère plus efficace que le W.

Serrant et desserant alternativement son poing sur son arc, Ezédryn jeta un oeil nerveux vers Ael. Pour la quinzième fois au moins, il vérifia qu'il n'avait rien oublié. Bon alors quand est ce qu'on bougeait ? Depuis la veille au soir, il avait eu les pires peines au monde à s'endormir et avait à peine fermé l'oeil. Mais maintenant il était prêt, tout son être tendu vers son objectif de la journée : Survivre ! Il écoutait, humait, ne pouvait s'empécher de trouver l'orée du bois menaçante et le brouillard qui les enveloppait trompeur... Au moins il était dans le groupe des guerriers... Cela lui laissait peut être une petite chance de ne pas y rester...

Il se remémora les bonnes raisons qu'il s'était trouvé la veille pour accompagner le groupe dans cette folie : Les enfants, la gloire éternelle de Corellon et la libération d'une terre elfique opprimée de ses vils occupants...Ouais bon, n'exagérons rien : Surtout les enfants... et peut être aussi un reste de dignité...

Et puis soudain, dans ce matin humide qui sentait si bon et lui rappelait tous les matins du monde, repensant brusquement à la suite des évènements qui l'avaient conduit ici, une raison particulière illumina son esprit. Il se sentit tout à coup envahi d'une envie folle de rendre la monnaie de leurs pièces à ces e... de Gnolls.... Oui... les gnolls... Il plongea une main dans son carquois et en sortit un dard effilé, un rictus sauvage et rageur déforma son visage.

¤Bon alors ! Quand est ce qu'on bouge b.... !¤

Après avoir terminé cette sorte de conseil de guerre et s'être mis d'accord avec Yvhann et Enoriel sur le choix le plus judicieux de sorts, à ce propos comme les derniers évènements l'avaient prouvé, Arkh était bien plus doué pour la magie curative que pour le reste, le druide s'assit dans un espace d'herbe verte, qu'il avait auparavant délimité avec neuf pierres. Dans cette position, il se mit à prier Sylvanus, le remerciant pour cette journée et lui demandant de survivre à la prochaine. Sa prière, composée de 'psaume' et de méditation silencieuse, dura plus d'une heure. Contrairement à ce qu'il avait espéré son mal de cou n'avait pas disparu une fois la méditation terminée, c'était toutefois mieux. Ses ablutions achevées, il se lova dans l'alcôve d'un arbre avec sa couverture et s'endormit.

Sa nuit ne fut dans un sens pas aussi tranquille qu'il l'avait espéré, certes il n'était pas mort égorgé par la lame d'un drow, il avait cependant un mal de dos monstrueux.

¤ C’est bien ma vaine...¤

Après s'être soulagé autant que possible et une fois ses ablutions terminées, il rangea ses affaires et se tient prêt pour partir à l'assaut de l'île sacrée, ou maudite, suivant de quel point de vue on se place. Il prit toutefois soin de laisser de quoi grignoter de côté. Il avait toujours une petite faim au réveil.

Il suivit les autres dans les barques, la tension se fit de plus en plus palpable au fur et à mesure que les choses se précisaient. Il faisait partie du premier groupe, il prit donc place aux côtés d'Yvhann. Bien qu'il n'en dise rien, de peur de passer pour un sentimental, comme de déranger son supérieur plongé dans ses pensées, il était heureux de combattre à ses côtés, même si sa définition de l'esthétique vestimentaire variait légèrement de la sienne. Le regarder se couvrir de boue avait un certain charme, il n'en convenait pas moins de l'utilité.

La contrôle de leur tête de pont ne prit que peu de temps et se fit sans échauffourée de quelques sortes que ce fut. Le deuxième groupe put débarquer à son tour sans problème. Après s'être regardé dans les yeux avec l'expression, puissions-nous en ressortir tous vivant, les compagnons se mirent en position et attendirent l'ordre de marche.

Quatrième jour de La Marée Estivale, Année de la magie sauvage
4 flammerige 1372 (CV)

Lieu : Cormanthor
Temps : 9°, ciel dégagé, temps brumeux.
Moment :7h30. Le soleil ne perce par le brouillard.

MJ
Narration: Tous

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Khell piste
Test de survie Khell DD ??: 20 (dé) + 6= 26: Réussite
Khell sent une odeur et suit son intuitionLes éclaireurs suivent Khell
Test de survie Yvhann DD ??: 11 (dé) + 9= 20: Réussite
Aux abords du trou, Narvarth inspecte le sol
Test de survie Narvarth DD ??: 17 (dé) + 8= 25: Réussite
Narvarth trouvent des traces récentes ou pas

e brouillard épais pénétra les compagnons quand ils se mirent en route. les instructions étaient claires, ils resteraient groupés jusqu'à ce qu'ils aient rejoint la pointe ouest de l'île puis ce serait la séparation et l'offensive à proprement dite, telles les instructions de prélat de Corellon, Aël’Telàwërith. Les groupes d'éclaireurs se mirent en route suivant ainsi les familiers des deux Gardiens Errants. Yvhann, Arkh, Enoriel et Narvarth se déployèrent aussi rapidement que possible, prenant une avance d'une dizaine de minutes pour laisser un peu de champ libre entre la pointe et le gros de la troupe....

Si l'environnement immédiat était gommé par le voile matinale obligeant le groupe de reconnaissance à déployer tous ses talents, ces derniers possédaient tous l'expérience nécessaire pour évoluer dans leur milieu avec une complémentarité évidente et sans se plaindre. Soudain, sans vraiment s'y attendre les éclaireurs qui pistaient les traces du loup virent que ce dernier avait emprunté un chemin étroit complétement abrité par la voûte des frondaisons. Il avait obliqué si soudainement que l'animal avait flairé quelque chose, assurément. Ce qui rassura le groupe, c'est que rien ne laissait supposer que la piste était empruntée par des humanoïdes, des traces de gros gibier étaient clairement visibles et relativement récentes. Sangliers, jeunes daguets ou encore cerfs étaient des habitués des lieux.

Yvhann fit signe aux trois autres de suivre le loup, l'instinct de Khell n'était pas à négliger, ils reprirent leur marche dans la brume froide et humide, les sens aux aguets. Cela dura presque une demi-heure quand ils abordèrent une clairière où se trouvaient des hampes de pierre blanche qui jaillissaient de la terre, haute de plusieurs mètres dont certaines étaient brisées. Un cercle qui pour les connaisseurs ressemblait à s’y méprendre à la dentition fossilisée et anarchique d’un géant mort depuis longtemps. Enoriel et Narvarth s'avancèrent, le premier cherchait des yeux son compagnon animal et le second veillait au grain à ses côtés. Ils le retrouvèrent au centre du cercle, quelque peu circonspect devant un trou dont les marches de pierre s’enfonçaient dans les ténèbres. Chacun apprécia comme il se devait la forte odeur de terre humide et de pourriture qui se dégageait de l'ouverture. Le sagespectre inspecta prudemment les abords et découvrit des traces de pas de toute sorte de créatures qui jaillissaient de l'escalier. Des pieds griffus pour la plupart dont les plus récentes dataient de trois ou quatre heures, le frère des marches regarda l'ouverture et découvrit que de nombreuses toiles d'araignées avait été arrachées comme si quelqu'un avait forcé le passage.

Pendant ce temps, le reste du groupe avait arpenté le terrain avec une certaine sérénité, enfin le mot pouvait être déplacé dans ces circonstances mais la piste laissée par les éclaireurs leur permettait de limiter l'angoisse de voir un ennemi surgir. Comme il se devait, Aël’Telàwërith était en pointe talonné de prêt par Ezédryn puis Mirtzar et Shalan et les Teu'Tel'Quessir. L'arrière garde veillait aussi au grain. tout semblait pour le moment bien se passer pour l'expédition seulement contre-toute attente la piste qu'ils suivaient obliqua subitement. Ils furent bien obligés de suivre et c'est dans une brume opaque et persistante que le groupe rejoignit les éclaireurs qui entouraient un trou....

Et dans les airs, le faucon d'Yvhann veillait au grain...