L'Héritage d'Earlann, La rencontre avec Felevel

La simple pensée de pouvoir voyager sur le dos de ces splendides créatures émerveilla Jnaya, la laissant pratiquement la bouche entrouverte, en parfaite admiration pour ces créatures que la nature avait don d’une formidable grâce.

Elle n’en avais jamais vu, et pourtant elle avait hâte de pouvoir en chevaucher un. Etait-ce la curiosité ou simplement sa jeunesse qui guidait ses pas vers l’une d’elle afin de pouvoir en toucher un de ses mains. Elle n’en avait aucune idée.

De surcroit, Tasia, semblait disposée à lui laisser sa place pour le premier voyage. La jeune moniale n’aurait donc pas à attendre et pourrait voguer dans les cieux.

Cependant, lorsque l’elfe vert s’avança afin d’annoncer une nouvelle, elle stoppa ses pas. Elle ne comprit pas un mot de l’échange qui s’était produit, mais Felevel ne tarda pas à traduire les faits.

Visiblement, Egill devrait leur faussée compagnie. Sa sœur venait de mourir et il était clair qu’il n’allait pas rester avec eux. Jnaya n’avait certes aucune idée des relations qu’entretenait Egill avec sa sœur ou son peuple, mais sa place était parmi les siens.

Elle s’aventura à la rencontre de l’homme et le pris dans ses bras afin de lui signaler la profonde empathie qu’elle éprouvait pour lui. Un regard rempli d’espoir et d’amour se dégagea de ses pupilles avant qu’elle ne lui fasse un au-revoir.


- Je priais pour toi auprès d’Illmater. Sache qu’il te soutiendra dans cette épreuve difficile et sera toujours à tes côtés. Va en paix mon ami, j’espère te revoir un jour.

Elle ne murmura pas comme l’avait fait Elwin juste avant elle, mais lui parla d’un ton plein de franchise.

Elle s’écarta de lui. Lui fit une bise sur la joue et laissa la place à ceux qui aurait envie de lui faire ses adieux.

MJ
Narration: Tasia, Ina, Elwin

Asul se saisit du bras de Tasia, Tasia essaye de l'éviter et de se dégager
JS réflexe Tasia DD ??: 11 (Dé) + 3: Echec
Test de force Tasia DD ?? : 7 (dé)+0: Echec
Tasia ne parvient pas à se dégager.
Asulf perd tout son argent.

Egill Sölfarssön avait disparu dans les cieux avec l’Aquilier, en direction de la communauté de Grand Père Arbre, là où les funérailles de sa sœur tant aimée se dérouleraient. Le barbare était resté digne à l’annonce de la terrible nouvelle, un véritable roc. Toutefois, une fois juché sur le dos du majestueux rapace, caché à la vue de tous, le fier illuskien se mit à pleurer à chaude larme. Dans quelques heures, il se tiendrait devant la dépouille de l’être aimée.

Chez Felevel, l’annonce de la nouvelle du départ d’Egill avait attristé les membres de la confrérie, quoi de plus normal ? Ce solide compagnon leur manquerait assurément. Il fallait toutefois passer à autre chose. Il était temps maintenant de se préparer au départ. Ina avait décidé de quitter les lieux en dernière. Une décision acceptée par tous tout comme pour Tasia qui avait délibérément laisser sa place pour permettre à Ademara et Jnaya de prendre l’air au plus tôt en direction de la Cité du saule Argenté. L’ensorceleuse, Ina, Elwin, Katrina et Asulf allaient donc passer une nuit chez Felevel, c’était ce qui devait se passer en théorie mais à peine les deux aigles disparu, Asulf se détourna pour s’adresser à Katrina. Et sa réaction allait apporter un grand trouble dans le groupe.

- Je ne compte pas rester là ! Tout cela commence à m’ennuyer prodigieusement et il me tarde à revenir à des préoccupations plus saines pour un homme de ma valeur. J’ai besoin d’action, de femmes et d’orgies et de m’enivrer à plus soif. Un belle et bonne cuite entourée de donzelle peu farouches. Voilà ce qui me faut.

Sans attendre la moindre réponse de celle qui l’employait, le barbare arracha la bourse qui pendait à ses braies et l’envoya aux pieds de Katrina.

- Voici votre argent. Je reprends ma liberté. A moins que…

A ce moment là, Asulf esquissa un geste vers Tasia…

- A moins qu’on me trouve une petite compensation pour me forcer à être patient, toi tu me paraît à mon goût ma petite, dit-il avec un ton sans équivoque.

Pour tous les compagnons présents, ce fut l’effarement. Certes il ne connaissait pas Asulf depuis longtemps mais jamais il n’aurait pensé que le barbare aurait un comportement si…irrationnel ? A priori, ils ne le connaissaient pas encore assez bien. Pire, Asulf agrippa le bras de Tasia à un rapidité effarante et l’attira contre son corps sans que l’ensorceleur ne puisse y résister. Les coups d’Egill étaient-ils la cause de cette surprenante réaction ?

- Asulf ! hurla une Katrina outrée. Felevel elle plissa les yeux et foudroya du regard le barbare alors que Fir était en train de s'acharner contre la main de l'agresseur de sa maîtresse pour tenter vainement de lalibérer. Asulf y était proprement insensible.

Sous le coup de la surprise, Tasia manifesta un réflexe de résistance mais, vu la force du barbare, elle savait ce type de comportement voué à l'échec. Tout comme d'ailleurs l'attaque directe. Sans mot dire, elle enjoignit mentalement à Firr de lâcher prise. Son corps se détendit et elle se laissa aller à l'étreinte brusque du barbare.

Conserver dans le groupe quelqu'un d'aussi instable lui semblait hors de question. D'autre part, elle ne souhaitait, si c'était possible, aucun affrontement, bien qu'elle se tint prête au cas où l'Illuskien eût voulu la forcer.

Reculant légèrement son visage, elle prit celui d'Asulf dans ses paumes, plongea son regard mauve et froid dans le sien... et lui sourit.

- Vous êtes très séduisant, Asulf, et plein d'énergie. Vous trouverez sans doute en ville toutes les distractions auxquelles vous aspirez et moultes donzelles à votre goût qui n'auront d'autre envie que de satisfaire vos appétits.

Quant au chantage auquel vous venez de vous livrer, il n'est en aucun cas digne d'une personne de votre lignée. Mais je vous avouerai que ma mémoire peut me faire défaut et peut-être en sera-t-il de même de celles des autres personnes ici présentes, si vous recouvrez vos esprits et vous comportez en homme d'honneur.

... A moins, bien entendu, que vous ne souciez nullement que tout un chacun, et en particulier les membres de votre tribu, ne soit au fait de vos méthodes peu reluisantes!

En ce qui me concerne, si cette expédition vous ennuie autant que vous le dites, retournez dans la cité et faites-y ce que bon vous semble. Mais je ne suis pas votre employeur et ce n'est pas auprès de moi que vous vous êtes engagé.

Elle paraissait totalement indifférente, absente à la situation qui était la sienne, elle tourna légèrement la tête et s'adressa à la jeune femme aux cheveux de feu, ainsi qu'aux autres. Ce qui ne l'empêcha pas de prendre un minimum de précautions. Elle ignorait ce dont Asulf pouvait être capable dans cet état.

- Qu'en pensez-vous?

Tasia lance le sort armure de mage.

Elwin observa longuement les deux aigles montés par ses compagnons s'éloigner dans le ciel puis il se rapprocha du restant du groupe. Et c'est là qu'Asulf finit par faire quelque chose qu'il n'aurait jamais soupçonné de sa part. Le rôdeur était pour le moins choqué et étonné d'entendre de telles paroles venant du barbare. Jusqu'à présent il s'était comporté comme un homme d'honneur, un véritable guerrier qui jamais ne trahirait ses principes. Elwin avait même partagé un combat avec lui, et bien que le barbare avait insulté le demi elfe quelques heures plutôt, il demeurait non moins un guerrier de valeur aux yeux du rôdeur. Néanmoins son acte et ses paroles actuelles trahissaient tout ce qu'Elwin pensait de lui. Le novice aurait pu accepter qu'il abandonne la mission, il aurait juste été déçu, mais ce comportement outrancier d'être incivilisé, cela il ne pouvait pas le croire, et encore moins le laisser faire lorsqu'il impliquait une autre novice.

Le rôdeur avait beau estimer Asulf, il ne fallait pas taquiner certains points sensibles telles que les valeurs fraternelles de la Confrérie. Le novice ne pouvait tolérer ce genre de chose. Elwin doutait que les manœuvres de diplomatie de Tasia puisse aboutir auprès d'un homme qui ne faisait plus preuve d'aucun semblant de raison. Il y avait une limite au respect que vouait le novice au barbare, et elle était de loin dépassée à présent. Le rôdeur se sentit bouillir. Il n’aimait pas avoir recours à la violence pourtant, encore moins devant la Gardienne de la vie. Ses valeurs religieuses ne le poussaient à utiliser la violence qu’en dernier recours. Le bruit d'une lame frottant son fourreau se fît entendre, Elwin avait sorti son épée et la saisissait à deux mains. Il dévisagea longuement le barbare et des mots très distincts s'échappèrent de sa bouche.

-Laisse là. Il n'attendit pas longtemps avant d'ajouter autre chose. Je ne le répèterai pas une troisième fois. Laisse, là. Il accentua chacune des syllabes et le son de sa voix ainsi que son visage décomposé par une expression de colère ne trahissait pas la détermination du jeune semi homme.

A moins qu'Asulf ne lâche Tasia, les prochaines minutes allaient être beaucoup plus rudes. En cas de dernier recours…

Si Asulf ne coopère pas, Elwin charge.

Le départ des aigles ne se fit pas sans une mauvaise nouvelle. Egil, le novice qu’elle estimait le plus et en qui elle voyait un allié indéfectible s’était vu accablé par la perte d’un être cher. Ina ne savait que dire dans ces cas la. Elle qui avait déjà tout perdu une fois, avait renfermé son cœur aux douleurs de cette espèce. Elle comprenait la peine éprouvée par le puissant homme, mais ne pouvais le laisser transparaitre sur ses traits. Elle ne lui dit pas un mot mais une simple main posée sur son épaule avant de partir lui semblait suffisante. Les aigles s’envolèrent dans un torrent de vent. Quelques feuilles volèrent sous la puissance des ailes des créatures du ciel puis en un instant, aussi vite que les aigles disparurent, la situation devint, ou menaçait de devenir incontrôlable. Le barbare restant faisait preuve d’une envie qui ne souffrait aucun doute quand à sa nature. Et visiblement Tasia était plus à son gout qu’elle. Ce petit détail eu pour effet de lancer une nouvelle pointe de jalousie dans la jeune femme. Elle ne se considérait pas comme moche, loin de là, mais surtout elle ne voyait pas un homme comme Asulf s’enticher d’une fille aussi superficielle et propre sur elle, du moins en apparence, que Tasia. Ina lui conviendrait bien mieux si on y réfléchissait. Brute et net dans ses paroles et actes. Cela dit elle se rassurait en se disant qu’il ne cherchait qu’a se délester de quelques grammes d’entre ses jambes.

La réaction de Tasia fut pour le moins surprenante. Elle s’attendait à la voire devenir cette fillette effarouchée a qui on propose une horreur indicible, et finalement elle semblait jouer le jeu. Il était presque évident que ce n’était qu’une mascarade pour ne pas attiser la colère de l’homme.

Elwin fut le plus prompt à réagir. Et ses paroles elles aussi ne souffraient aucun doute sur ses intentions. Mais dans quelle monde vivait il ? Son innocence était rafraichissante mais dans ce cas assez dangereuse. Elle ne donnait pas chère de sa peau au cas ou le guerrier ne souhaitait pas lâcher prise sur sa proie de la journée. Felevel ne semblait pas voir cet élan de virilité d’un bon œil et Katrina devait se sentir bien seul tout a cou. Sa deuxième protectrice partie il ne restait qu’Asulf qui venait de lui lancer son argent a la face comme on refuse un gigot d’agneau moisi. Belle démonstration. Ina était surprise de la façon de se comporter de l’homme, mais son éducation et sa nature profonde, mis a part son sens de l’honneur, restaient un mystère pour a priori tout le monde. Peut être était-ce naturelle chez les siens de se comporter ainsi ? Et qui était elle pour juger leur façon de se comporter ? Bon certes c’est pas vraiment le moment ni l’endroit, mais… un homme n’est il pas toujours esclave de ses pulsions internes ?


-Elwin, range ton arme, nous ne sommes pas chez nous et cet homme ne fait qu’exprimer un désir primaire de plaisir.

-Ceci dit, Asulf, il ne me semble pas avoir vu une pancarte qui indiquait un bordel dans les environs, je te demanderais donc de la lâcher et de partir. Je suis bien sure comme le dit Tasia que tu trouveras quantités de femme désirant s’occuper comme il se doit de tes envies dans la ville la plus proche. Et honnêtement, elles seront bien plus expertes de leurs mains et du reste que celle là. Je te remercie pour ton aide jusqu'à maintenant mais ta présence n’est plus désirée.


*Voilà pourquoi il ne faut jamais engager quelqu’un qu’on ne connaît qu’a peine. Il arrivera toujours à nous surprendre d’une manière désagréable. Les mœurs de ces hommes de force sont tout de même intéressantes. On perd moins de temps en palabres et on passe tout de suite aux choses sérieuses. J’ai toujours pensé que courtiser une femme pendant des mois était une perte de temps. Quelques jours voir heures suffisent. Soit elle veut, soit elle veut pas, mais ya aucunes raisons de s’acharner sur une cause perdu d’avance !!! Et elle, pourquoi elle se laisse faire ? Elle veut pas vraiment se faire chevaucher par un homme de cette carrure quand même ? Elle n’a l’aire qu’a moitié réticente cependant… Ca serait amusant à voire, avec la sienne de carrure, un coup de rein de l’autre et hop on la retrouve brisée en deux et paralysée des jambes ! Qu’est ce que je peu être méchante parfois…
Et puis qu’ils fassent bien ce qu’ils veulent, de toutes façons, plus personne ne m’écoute ici. Je vois même pas pourquoi je me suis empoisonné a essayer de la défendre… elle se fait presque passer pour une catin, et c’est pas vraiment l’image que je me faisais de la confrérie… mon dieu quelle piètre groupe nous faisons…c’est pitoyable a en vomir.*

Vingtième jour de la Flétrissure-Année de la Magie Sauvage
20 Eleinte 1372 (CV)

Lieu : Domaine de Felevel la Verdoyante
Temps : Ciel plombé, léger vent. 10 à 12°
Moment: de la journée : Fin de matinée

MJ
Narration: Tous

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Début du combat

Round 1
Asulf charge et attaque Grognon
Jet d’attaque Asulf: 3 (dé)+ 5 + 2 (charge)= 10 vs 15 (ca) : Echec
Grognon pas content
Jet d’attaque Grognon : 9 (dé) +11= 20 vs 17 (ca)-2 (malus charge) : Réussite
Dégats : 16
PV Asulf : 25-16= 9 PV
Round 2
Initiative Asulf : 16
Initiative Grognon : 8
Round 2
Asulf attaque Grognon.
Jet d’attaque Asulf: 10(dé)+ 5= 15 vs 15 (ca) : Réussite
Dégats : 7
PV Grognon : 51- 7= 44 PV
Grognon pas content encore, nouveau revers.
Jet d’attaque Grognon : 17 (dé) +11= 28 vs 17 (ca): Réussite
Dégats : 16
PV Asulf : 9-16= -7 PV
Asulf est mourant
Fin du combat.

a vénérable druidesse plissa les yeux devant ce spectacle de très mauvais goût. Elle ne pouvait accepter que de tels débordements se produisent sur son territoire. Le brusque revirement de comportement d’Asulf eut un autre effet, le plantigrade endormit au coin de sa demeure ne relève la tête. Grognon était son surnom, c’était un ours brun mâle de belle taille qui approchait des huit cent kilos. Tout comme ses congénères, son sens du territoire engendrait invariablement un conflit avec quiconque osait mettre en danger ce qu’il considérait comme sien. C’était le cas du domaine de Felevel, et cela incluait la druidesse qu’il défendrait férocement contre tout ce qui pourrait lui porter atteinte. Et si Grognon n’avait pas pour habitude d’avoir un comportement de prédation envers un homme, il savait s semontrer convainquant. Il se dressa sur ses pattes arrière, dépassant en taille tous les compagnons et retroussant ses babines tout en grognant d’un manière sans équivoque. Asulf lâcha instinctivement Tasia, il n’avait même pas remarqué que la demi-elfe s’était rapidement préparée à se protéger en cas d’agression et tous les regards convergèrent vers l’ours. Contre-toute attente, Asulf hurla à son tour en s’emparant de son petit marteau de guerre et il se précipita sur Grognon.

- Grognon non ! s’époumona Felevel en pensant au drame qui allait se jouer devant eux….

Asulf fils des « Longs Crocs » fut stoppé net dans sa charge par un terrible revers de griffe qui lui déchira la poitrine dans un geyser de sang. Le barbare en eut le souffle coupé, il suffoqua presque de douleur mais il trouva la force de frapper le géant à fourrure à l’abdomen. Grognon, grogna, de douleur cette fois, et ce fut instinctif. Un nouveau revers de sa patte et une partie de la mâchoire de l’homme de la toundra fut emportée. Asulf s’affala à terre alors que Katrina se précipitait en pleurs sur lui.

Grognon lui, tomba sur ses quatre pattes et se détourna en trémpussant son gros popotin, et ce, toujours en grognant. Il avait fait place net, il était temps pour lui de se reposer….ces humains était parfois d'un fatiguant.

Pour les compagnons, tout ce triste épisode ne dura que quelques secondes et si Asulf respirait encore, sa vie ne tenait plus qu’à un fil.

Malgré l’intervention d’Ina, Elwin était toujours dans une situation d’extrême tension avec le barbare. Le fait qu’Asulf succombe à ses instincts primaires importait peu à Elwin, bien que lui aussi en était parfois coutumier, mais ceux-ci étaient tout autres et ne portaient pas atteinte à qui que ce soit. Et elles mettaient toutes deux en place une stratégie de diplomatie quelconque, le novice ne s’y conforma pas, il pensait que seule la force physique était capable de raisonner Asulf.

Puis, lorsqu’il vit le plantigrade se dresser et s’avancer vers Asulf, le rôdeur eût un mouvement de recul et il abaissa son épée. Il était réellement impressionné et même quelque peu effrayé par l’animal. Elwin avait eût quelques fois affaire à des ours et il savait qu’il fallait se montrer particulièrement vigilant et se faire tout petit face à ce genre de créatures. Le choix d’Asulf d’attaquer le plantigrade était de loin suicidaire. Et cela ne l’étonna pas plus que cela de voir le barbare si imposant giser sur le sol. Le rôdeur restait bouche bée et les yeux écarquillés devant la tournure qu’avaient pris les évènements en si peu de temps.

Elwin rangea sa lame dans son fourreau doucement en regardant l’air dépité le barbare.

- Finalement, cela n’aura pas été nécessaire. Pensa-t-il à propos de son épée.

Il s’abaissa sur le corps du barbare et tînt son oreille proche de son visage. Après quelques secondes il se redressa.

- Il respire encore, quelqu’un peut il le soigner ? Demanda-t-il désespéramment à ses compagnons.

Il attendit qu’une des femmes présentes agissent et le demi elfe faisait comme il pouvait pour empêcher le sang de couler en pressant les plaies avec ses mains. Si Elwin avait peut être souhaité se battre avec lui quelques minutes auparavant, il n’était pas cependant du genre à vouloir sa mort ou à le laisser mourir sans rien faire. En attendant, il faisait du mieux qu’il pouvait pour contenir ses blessures

Vingtième jour de la Flétrissure-Année de la Magie Sauvage
20 Eleinte 1372 (CV)

Lieu : Domaine de Felevel la Verdoyante
Temps : Ciel plombé, léger vent. 10 à 12°
Moment: de la journée : Fin de matinée

MJ
Narration: Tous

Elwin tente de sauver Asulf
Test de premier secours Elwin DD15 : 9 (dé) + 3= 12 : Echec
Asulf meurt

a vérité s’imposa rapidement aux compagnons ici présent quand Asulf fut prit de soubresauts violents. Agissant avec son cœur, Elwin se démenait comme un beau diable pour essayer de venir en aide à celui qui aurait pu devenir un ami. Ses efforts furent vains. Les yeux du barbare se révulsèrent, il se tétanisa un bref instant avant que tous ses muscles se relâchèrent. Asulf le regued était mort….

Felevel ne dit mot sur les circonstances de la mort d’Asulf, une mort soudaine. Grognon avait agit contre toute attente, par pur réflexe et d’instinct de protection. Elle ne pouvait donc pas le blâmer. Oui L’homme avait péri par sa faute. Katrina éclata en sanglot et se jeta sur le corps de celui qui fut son garde du corps attitré. Quel coup du sort pour l’érudite…..

Les heures passèrent, sur la demande de Felevel, Ina et Tasia acceptèrent de procéder au lavement du corps du défunt sur une pierre plate située non loin de la réserve à bois. Armés de sceau d’eau et de linges, elles le préparèrent pour des funérailles, lavant avec soin chaque partie de son anatomie. Felevel avait emmené Katrina à l’intérieur de la maison pour qu’elle se repose et la femme n’avait pas mis longtemps à plonger dans un profond sommeil.

La crémation…..Telle fut le moyen adoptée par Felevel pour permettre à Asulf de rejoindre le paradis de son dieu. Personne ici ne connaissait les rituels funéraires des hommes du Val de Bise, la druidesse ne pouvait donc faire que des suppositions. Elwin fut ainsi chargé de monter à l’écart de l’habitation un bûcher à l’aide des quelques fagots ramassés par la propriétaire des lieux en prévision de l’hiver approchant. Ina et Tasia avait recouvert le corps du barbare d’une couverture imbibée de grande quantités d’huiles puis à la demande de Felevel, l’ensorceleuse avait déposée sur la poitrine du défunt quelques pincées de terre symbolisant le corps qui tombait en poussière. Personne n’osait le dire, mais Asulf était mort dans le déshonneur le plus complet.

Elwin alluma le bûcher qui s’embrassa, illuminant les lieux. Autour d’eux, le soleil se couchait, très vite les flammes atteignirent des sommets.

- Il est temps enfants de Thüldae que vous prononciez quelques mots à l’égard de votre ami pour qu’il rejoigne ses aïeux en toute sérénité.

Tasia, Elwin et Ina pouvaient à cet instant choisir de parler et d’apporter leur bénédiction au défunt ou tout simplement de se taire. Quant à Katrina, vaincue par l’épuisement psychique, elle dormait….

Fidèle sa sa ligne de conduite, la jeune semi-elfe avait préféré éviter toute violence qui ne s'imposait pas. Ce que pouvaient penser Felevel, Elwin, Ina et Katrina de son comportement constituaient en ce moment le moindre de ses soucis. Elle tentait juste de se sortir, de les sortir de cette situation sans bagarre, ni effusion de sang, si possible.

Cela avait été sans compter avec l'ours gardien des lieux qui ne l'entendait; mais alors pas du tout, de cette oreille. Sentant probablement son territoire et sa maîtresse menacés, il se déploya sur toute sa hauteur et découvrit des crocs impressionnants.

La suite ne prit que quelques instants. Contre toute attente et tout sens commun, Alsuf se précipita marteau levé vers l'imposant plantigrade... Et la riposte ne se fit pas attendre sous la forme d'un magistral coup de patte qui lui lacéra la poitrine.

Pourquoi Asulf ne s'en était-il pas arrêté là? Lorsqu'à son tour, il atteignit l'ours à l'abdomen, la tête du barbare fut pratiquement détachée de son corps. Tandis que le géant de fourrure s'éloignait d'une allure bonhomme, du sang avait giclé partout et l'Illuskien gisait, plus proche manifestement de la mort que de la vie.

Elwin s'en était approché et avait tenté d'arrêter l'hémorragie. Quant à elle, elle était restée figée comme une imbécile. Ce n'est que lorsque les soubresauts de l'agonie tétanisèrent le barbare qu'elle prit pleinement conscience de la situation. Mais il était trop tard... son âme était déjà partie rejoindre les mânes de ses ancêtres. Elle s'en voulait de son manque de réaction et se sentait en partie responsable de sa mort.

Retenant ses larmes, qui ne serviraient à rien, lentement, avec un immense respect, presqu'avec tendresse, elle s'approcha du mort et lui ferma les paupières.

Lorsqu'il fut déposé sur la pierre, elle le lava avec la même délicatesse que s'il s'agissait d'un objet éminemment précieux. Précieux l'homme l'avait été, loyal et dévoué, jusqu'à ce coup de folie qui lui avait coûté la vie.

La consternation et la tristesse régnaient sur le groupe, le bûcher fut dressé en silence. Elle déposa, ainsi que Felevel lui avait demandé, une poignée de terre sur la poitrine du défunt.

Elwin y mit le feu au moyen d'une torche et les flammes commencèrent à crépiter de manière sinistre. Les yeux brillants, la magicienne s'adressa à l'âme du guerrier, ignorant totalement la présence des autres.

- Asulf, tu fus un fier, loyal et valeureux guerrier. Puisse tes dieux prendre en compte tes qualités et la façon dont tu as vécu et t'accueillir comme tu l'as mérité durant toute ton existence.

Nul ne sait et ne saura peut-être jamais quelle fut l'origine de ce moment de folie ou d'égarement. Tout le monde est faillible et je suis désolée que tu nous aies quitté de cette manière. Et désolée aussi de n'avoir rien fait pour te retenir en ce monde

Tu resteras dans ma mémoire pour le bien que tu as fait. Je te regrette et souhaite de tout coeur que ton âme retrouve la sérénité. Que ces flammes purifient et anéantissent la noirceur qui s'était un instant emparée de ton esprit. Tu conserves toute ma considération et je continue de te considérer comme un compagnon d'arme hors du commun. Fais le voyage en paix!

Tête baissée, elle s'agenouilla devant le brasier qui gagnait en puissance et se recueillit.

Elwin s'était vite rendu compte que ses efforts étaient vains en voyant la vitesse à laquelle le sang du barbare s'écoulait. Asulf était mort entre ses mains. Lorsqu'il vît que l'homme expirait son dernier soupir, Elwin eût un sursaut, les battements de son cœur avaient doublé de rythme. Lorsqu'il ne pouvait plus rien faire, il s'affala sur le sol. Le visage du demi elfe avait lui aussi changé de couleur, il était livide. Il se demanda un instant si un sort d'une des femmes aurait pu sauver le barbare de son funeste destin, mais il ne leur fit aucun reproche, tout s'était passé atrocement vite.

Quelques instants plus tard, le jeune rôdeur s'occupait du bûcher. Il accomplissait sa tâche en silence et avec précaution. Lorsqu'il fût temps et que tout le monde était réuni, Elwin mit feu au bois, il déposa la torche dans le feu et s'éloigna de quelques mètres. Il n'osait pas soutenir son regard sur le barbare et se contentait de regarder les flammes et les étincelles danser dans le firmament. Lorsque Tasia eût finit de parler, il dit à son tour quelques mots pour le barbare tombé.

- Asulf, était un homme d'honneur. Nous avons combattu ensemble le jour où nous nous sommes rencontrés. Il croyait avec conviction à ses valeurs et je garderai en souvenir l'image d'un homme brave lorsque je penserai à lui. Le rôdeur ne sût pas parler plus longtemps, tant il était encore frustré de cette perte toute récente. Il s'arrêta et ne voulut pas parler de l'incident qui s'était produit. Cependant Elwin regrettait que le barbare soit parti de la sorte, il ne pouvait le nier. Pour autant il ne se sentait pas responsable, et personne ne le devrait.

Un frisson parcourût l'échine d'Elwin et il réajusta ses vêtements. Le novice pût constater que ses habits et que ses mains étaient encore tâchés du sang d'Asulf par endroits. Il n'y prêta plus attention et resta face au bûcher jusqu'à ce qu'il se consume totalement.

- Adieu Asulf. Finit-il par prononcer.