L'étrange tour, mission Mjöllnir, Gweadal

Narration

3 martel 1373 soirée

Le sifflement continua et s'accentua, si bien que même Gweadal finit par l'entendre. Les vibrations s'intensifièrent tellement que le cristal dans les mains de Mjöllnir se mit littéralement à trembler. Le tremblement augmenta encore et à un certain moment toute la caverne s'illumina. C'était une couleur bleue étrange. Presque surréaliste, tel la couleur du ciel se retrouvant sur terre. Alors que l'éclat se faisait de plus en plus fort et semblait arrivé à son paroxysme une violente décharge d'énergie sortie de chaque cristal et vint frapper Mjöllnir et l’œuf qu'il portait. A ce moment précis, le noir et les ténèbres reprirent leurs droits. Mais quelque chose en Mjöllnir avait changé. Il ne savait pas quoi encore, mais il se sentait différent, comme s'il avait un regain d'énergie. Il était encore trop tôt pour savoir ce qui lui était arrivé mais il se sentait tout simplement bien. Le seul effet qu'il pouvait ressentir pour le moment était que sa peau était quelque peu différente, mais c'était bien la seule chose qu'il ressentait mise à part cette énergie qui bouillonnait en lui. Ce qui frappa les deux compagnons furent le silence qui s'était installé subitement. Un calme serein et intense. Allait-il durer ?

- Qu’est-ce que … par ma baAARBE ! Qu’est-ce que c’était ? J’ai l’impression d’avoir été foudroyé sur place ! Gweadal, tu as déjà vu quelque chose de comparable ?

Mjöllnir se palpait les membres, l’un après l’autre pour être sûr qu’il ne lui en manquait aucun … ou qu’aucun n’était apparu. Frappé par ce qu’il prenait pour une violente décharge magique, il était plus qu’agréablement surpris de se rendre compte qu’au lieu de sentir tout son corps carbonisé comme il l’eut été par la foudre, il allait incroyablement bien !

Tellement bien que là où, quelques secondes au pare avant il était complètement perdu, voyait-il se dessiner d’autres possibilités pour sortir de ce dédale, que la situation ne l’inquiétait plus outre mesure … à l’exception de l’œuf qu’il transportait dans son sac chauffant et qui, il l’espérait, n’avait pas plus souffert de la décharge.

Il ôta précautionneusement ses gants pour observer de plus près si son impression concernant sa peau était visible, se rendant seulement compte alors de l’obscurité totale de la pièce qui lui empêchait de percevoir les couleurs.

Avait-il perdu sa précieuse torche éternelle ? Ou trainait-elle dans un coin d’une autre pièce ? Il n’en savait plus rien. Au pire, il lui restait un bâton éclairant dans son sac mais cette perte l'attristerait sincèrement.

- Tu ne sais pas c’que j’ai fait de ma torche par hasard?

Et en instant extrêmement court, des images apparurent devant les yeux du moine. Il se voyait ôter le capuchon de la torche pour offrir à sa compagne d’aventure d’y voir plus clair puis il remonta encore et vit, comme en spectateur, le combat dans la grotte de la femme-dragon et chacune des personnes qui y avait participé. Il en faillit tomber par terre tant il se sentait stupide d’avoir loupé quelque chose d’aussi évident.

- Mais ! Gweadal ! Je t’ai vu voler tout à l’heure ! Ou léviter ou quelque chose du genre ! Comment est-ce que je n’y ai pas pensé tout de suite ?

La bonne question était de savoir pourquoi ELLE n’y avait pas pensé. Pour percer d’abord à jour le mystère des cristaux ? Ou parce que son état ne lui permettait plus d’utiliser ce qu’il prenait pour un sort ? Elle avait clairement signifié que le combat l’avait épuisée, c’était possible tout compte fait. Ou peut-être était-ce simplement parce qu'elle serait bien incapable de l'amener avec lui et qu'elle ne voulait pas l'abandonner.

- Est-ce que tu peux t'élever dans les airs avec une corde? Il te suffirait de l'attacher à la surface et je pourrais l'utiliser pour grimper.

Si ça lui était impossible, il restait quelques idées aux vigoureux comme celle de récupérer des racines, des concrétions calcaires et tout ce qu'il trouverait dans le réseau de grotte pour se créer une sorte d'échelle mais la première idée lui semblait, comme c'était souvent le cas, la meilleure, et de loin.

Gweadal répondit par la négative. Elle avait déjà utilisé son pouvoir et il fallait attendre encore plusieurs heures avant de pouvoir s'en servir. L'idée était pourtant bonne, il fallait seulement attendre. Mais le pouvaient-ils ? Mjöllnir reprit sa torche et essaya d'éclairer les environs, mais il devait se rendre à l'évidence cela ne suffisait. Soit elle ne fonctionnait plus, soit une autre magie contrait ceux de la torche. Ils se déplacèrent un peu et remarquèrent que leur vision s'améliora. La torche fonctionnait de nouveau mais n'arrivait pas à éclairer une zone qui se situait au centre de la grotte aux cristaux. Gweadal fit une suggestion au nain.

-Pourquoi ne pas aller voir les champignons de tout à l'heure. Si les guêpes sont parties peut-être qu'ils ont disparu ?

Ne sachant pas quoi faire d'autre dans l'immédiat c'était une idée comme une autre. Pour le moment, le silence régnait et aucune bourdonnement ne se faisait entendre. La zone obscure semblait rétrécir à présent, comme si le phénomène qui avait créé cette obscurité disparaissait. La première chose qu'il remarqua était que les cristaux qui tapissaient les parois avaient perdu de leur éclat comme le cristal qu'il avait arraché. Une autre chose venait les perturber, pour la première fois il ressentait la faim, du moins surtout le nain.

- Oh. J’me disais aussi qu’si tu avais eu le moyen de le faire, tu l’aurais fait depuis longtemps et n’m’aurait pas laissé comme ça à parler aux cailloux…

A vrai dire, il n’y croyait pas tout à fait. Elle lui cachait quelque chose, il en était intimement convaincu, et même si le Nain n’avait pas tout dit à l’Humaine, il ne lui aurait pas caché un talent capable de les sortir de l’embarras. Même s’il pouvait comprendre qu’il lui faudrait du temps pour en être à nouveau capable, il se bornait, comme seul un Vigoureux pouvait le faire, à se dire qu’elle aurait dû le lui expliquer.

Bizarrement, il était content de se trouver dans ce dédale de galeries. Il y avait tant de magie à l’œuvre, tant de faux-semblant et de forces incompréhensibles en œuvre depuis le début de sa quête que ce labyrinthe de pierres avait quelque chose de rassurant. Après tout, il s’agissait de grottes. Tapissées de cristaux, habitées d’une faune et d’une flore particulière, certes, mais en pierre. Dure, franche.

- J’dois dire qu’cette obscurité m’a surpris, j’y vois dans l’noir habituellement. Tu peux voir c’qu’il en est ? Si quelque chose a pu manger la lumière d’la sorte ? Si c’est encore un sortilège, j’préfère le savoir avant d’me prendre une boule de feu d’un magicien caché dans un coin … En parlant de manger, je commence à avoir faim d'ailleurs ...

Sans trop y croire, il tâtonna au hasard, sur ce qu’il prenait pour le centre de l’obscurité surnaturelle qui lui avait enlevé pour un instant son sens amélioré de la vue avant de se rendre, effectivement, dans la grande salle aux champignons et abeilles géantes. Il les regrettait, finalement, les monter pour sortir du tunnel n’était pas une idée si farfelue …

Narration

3 martel 1373 soirée

-Il y a des tas de sortilèges qui peuvent produire cet effet. Ici je verrais bien un sortilège de ténèbres assez puissant. Mais cela demanderait une étude plus poussée. C'est vrai que ce lieu m'intrigue, il faudra que je revienne tantôt. Allons donc voir ces fameux champignons, peut-être que nous pourront les manger.

Ils s'enfoncèrent à nouveau vers les profondeurs de la grotte et arrivèrent enfin devant les champignons. On devrait plutôt de restes de champignons, car il ne restait pas grand choses de ce qu'ils avaient pu voir avant. Pas étonnant que les guêpes soient parties, car il ne restait pas grand chose. Ils avaient été mis en pièces et dévorés. Qui avait pu faire cela, c'était difficile à dire. Les insectes volants ? C'était tout à fait possible après tout. Mais dans quel but ? Ils remarquèrent autre chose aussi, qu'ils n'avaient pas pu voir avant. Un passage s'était dévoilé et il avait quelque chose d'intéressant, il montait. Restait à savoir où il montait. La seule difficulté était de traverser la zone ou chair de champignon côtoyait un liquide visqueux et peu ragoûtant. Un odeur légèrement âcre restait dans leurs narines d'un manière un peu trop persistante. Ils virent même des choses bouger à l'intérieur du liquide opaque et visqueux. C'est alors que la génasi réagit brusquement.

-Non, c'est impossible, regarde il se reforme, il se reconstruit.

Le nain ne vit pas immédiatement ce qu'elle lui montrait. Et puis petit à petit, il remarqua des bout de chair s'assembler, et converger vers un même point. C'était évident, le champignon se régénérait. S'ils voulaient traverser il fallait faire vite.

- Sang d’troll ! En v’là assez des bizarreries du monde souterrain ! Suis-moi, quittons cet endroit au plus vite. Si tu veux rev’nir plus tard libre à toi mais quelque chose me dit qu’on doit juste profiter qu’ces champignons ne soient pas encore réparés !

Dire que Mjöllnir n’était pas rassuré tenait de l’euphémisme. Bien qu’il n’y connaisse pas grand-chose, que soudain un sort de Ténèbres ou d’autre chose les prenne pour cible, avec pour seule compagnie, une humaine capable de flotter dans l’air … mais une seule fois par jour ... avait de quoi rendre nerveux.

Les quelques éléments sur lesquels il s'était appuyé quelques secondes au par avant lui semblaient soudain lui glisser entre les doigts. Ils étaient perdus, dans un complexe sous-terrain peuplé de créatures dont il n’avait même jamais entendu parler et qui avaient la singulière caractéristique de se reconstituer tout seul !

- La guigne que not' repas ait décidé de n'pas rester tranquille, à croire qu'ils t'ont entendu ces champignons géants.

Au passage, cédant un peu au caractère incongru de la situation, il se saisit d'une grosse poignée de restes de champignon. Après tout, il devrait peut-être se résoudre à y goutter et à voir si le contrôle de son système immunitaire était vraiment performant.

Narration

3 martel 1373 soirée

Mjöllnir s'approcha de l'étrange champignon, mais Gweadal l'en dissuada. Ces mots furent très clairs.

-Ne le touche pas regarde.

Elle désigna les restes d'une guêpe qu'ils n'avaient pas vu au départ. Un des morceau de champignon commençait littéralement à le ronger. Il agissait comme une sorte d'acide puissant car après son passage il ne restait rien. Absolument rien. Ne voulant pas subir le même sort, tant pour lui que pour son équipement, il s'abstient de la toucher, encore moins d'y goûter. Qui sait quels effets auraient pu se passer une fois à l'intérieur de son corps. La génasi l'emmena au loin prétextant qu'elle n'avait aucune envie de se retrouver face à cette masse une fois complète. Il ne se laissa pas convaincre du contraire et poussèrent plus en avant leur progression. Ils avancèrent pendant quelques temps, le temps pour Mjöllnir de se rendre compte que le sac où il transportait l’œuf commençait à bouger. Il vérifia son contenu, il n'avait rien, du moins à l'extérieur. Soulagé, ils repartirent de plus belle suivant un long boyau plus ou moins étroit escarpé. Ils aboutirent enfin dans une cavité. Le mot était faible, très faible même. Elle était immense. On aurait pu y mettre tout les membres du monastère avec chacun un espace de vie plus que suffisant. Même le jardin du monastère n'arrivait pas à égaler la taille de cette caverne. Pourtant quelque chose le gênait. Il n'eut pas su dire quoi en arrivant. La cavité était plus que naturelle, même si elle n'avait que deux ouvertures. Une part laquelle ils étaient arrivés et une autre par laquelle un escalier montait. C'est alors que Mjöllnir et Gweadal comprirent ce qui n'allait pas. La salle était éclairée. Éclairée par des torches qui ne brûlaient pas. Mais ce ne fut pas seulement cela qui les perturba au plus haut point. Les escaliers montant avaient été taillés de mains d'homme. Et d'après ce que Mjöllnir pouvait en juger, ils montaient jusqu'à la surface.

- Oï ... Merci.

Mince. Il était tellement déboussolé qu'il lui venait à mettre de côté la plus évidente des prudences : "on ne touche pas à ce qu'on ne connait pas dans les profondeurs d'une grotte obscure inconnue, surtout quand c'est un champignon volant". Bien sur, personne ne lui avait prodigué pareil conseil, qui l'aurait pu?

Tout comme "quand on se promène avec un sac chauffant rempli d'un œuf de dragon, on ne se promène pas, on cherche un moyen de rejoindre son monastère au plus vite - mais pas par téléportation sous peine de perdre plus de temps encore" qui était particulièrement à propos à l'instant. Un dragon, à peine sorti de l’œuf, que Mjöllnir pensait capable de faire fondre le Vigoureux au moment même s'il n'y prenait garde.

¤ Un peu comme ce champignon, charmante coïncidence ... ¤

Tout à ses réflexions qui n'avaient vraiment plus rien de sensées, il lui fallut d'estimer la profondeur de la cavité et ses dimensions pour se rendre compte que d'autres étaient passés par là, qu'il y avait là encore de la magie à l’œuvre et qu'ils étaient dans un espace assez grand, s'il n'était vide, que pour accueillir un village d'une race des profondeurs.

- Ce sont des humanoïdes qui ont fait ça, quoi qu'ils furent, et là haut, c'est la surface! C'est plein d'mystères et d'questions là-d'ssous mais rien d'assez bien qu'pour me garder à attendre le réveil des champignons, même pas la salle aux cristaux alors ...

Même les torches allumées sans bruler ne lui donnèrent pas l'envie de trouver comment ou pourquoi. Il bondit vers cet escalier providentiel, il devait quitter cet endroit, le plus tôt serait le mieux.

Narration

3 martel 1373 soirée

Ils montèrent les marches prudemment, toujours attentif aux moindres bruits ou aux moindre mouvements. L'escalier tourna plusieurs fois mais il montait toujours. Mjöllnir sentait l'air frais venir à ses narines. Un air étrangement tiède. Un air presque hors saison. L'escalier en lui même était simple. Pas de fioriture en décoration ou peinture. Il était propre, bien taillé et les torches qui brûlaient sans feu étaient disposées assez intelligemment pour qu'il ne persiste pas de coin d'ombre. Ils n'eurent pas très longtemps gravir les marches, car la sortie de fit apparaitre presque soudainement. Une simple ouverture dans la pierre qui donnait sur l'extérieur. Pas de portes, ni même de grilles pour la bloquer. De ce qu'ils voyaient ici, la nuit était noire, bien plus avancée que prévu. Le ciel était clair et sans aucun nuage. Le paysage paraissait montagneux mais de là où ils se trouvaient ils leur étaient impossible de savoir où ils pouvaient bien avoir atterri. L'entrée, qui était pour eux aussi la sortie, n'était pas vierge de personne. Disposées de chaque côté, gardant le passage se tenait deux personnes. Deux humanoïdes qui veillaient, silencieux et calmes. Ils n'étaient pas endormis, c'était certain. Ils ne regardaient pas non plus dans leur direction ce qui était déjà un bon point. Cependant, Mjöllnir et Gweadal n'arrivaient à voir leur visage, car ils étaient complètement cachés par une cape assez épaisse munie d'une capuche. L'air qui arrivait jusqu'à eux était plutôt chaud alors qu'il menait vers l'extérieur, ce qui parut assez étrange au nain et à la génasi. Étaient-ils seulement encore au nord de Faerûn, endroit réputé pour son hiver particulièrement glacial ? Il faudrait sortir pour le savoir.

Mjöllnir ... transpirait !? Cette seule pensée le fit s'arrêter net à la sortie de ce dédale. Où avaient-ils bien pu être téléportés? La dernière fois qu'il avait 'profité' de ce type de déplacement il avait fait plusieurs centaines de lieues en quelques secondes, ils pouvaient être n'importe où?

Et puis un autre souvenir lui revint, beaucoup plus proche. Au milieu des montagnes, se trouvait un lieu protégé de la rigueur des froids baisers d'Aurile. Un jardin de paix dans la folie du monde avait-il pensé en le découvrant la première fois. S'il était revenu beaucoup plus près? S'il était ... juste à côté?

Il chuchota à Gweadal de se faire discrète et essaya de faire de même, commençant par couvrir la torche éternelle pour en cacher la lueur. Il avança ensuite le plus discrètement possible. Pas pour affronter les deux gardiens du lieu qu'ils quittaient enfin, mais dans un premier temps pour regarder le ciel et y chercher les constellations qui pourraient lui donner quelques indices sur leur localisation et à tout prendre, la période de l'année.

Un déformation acquise au gué d'Ashaba.
Au fur et à mesure de l'approche, le Moine cherchait de même à identifier les gardes, qui devraient pouvoir lui en indiquer autant tant qu'ils n'étaient pas repérés.

Mjöllnir se déplace silencieusement, en se cachant, essaye de reconnaitre les constellations (Connaissances (Nature) avec Savoir Ancestral), puis les Gardiens. Si je suis repéré et qu'ils sont hostiles, défense totale.