Quand les chasseurs deviennent le gibier, Dernier Chapitre.

Après avoir soigné Ethan et rassuré son fils d’un geste, le prêtre d’Urogalan regarda ses compagnons tour à tour avant de se gratter un orteil et de pousser un soupir. Les senteurs de la menthe lui parvenaient aux narines apportant comme une bouffée d’air frais. Saisissant l’une des choppes, il en appréciât le goût tout en écoutant les idées des uns et des autres. La question du forestier n’était effectivement pas simple.

-Franchement, je ne suis pas sur que notre cible ne place pas tout les elfes dans le même panier, au mieux, je pense que seul Ethan, son fils et moi même pourrions l’approcher. Prévenir celui ci de l’attaque des Sisahapas à plus de chance de nous mettre Jeamenth à dos qu’autre chose et je doute que nous puissions attirer Teilos à l’écart de son groupe de chasseurs. Nous risquons fort de transformer une embuscade en bataille rangée.
Trouver les elfes ne serait pas facile mais j’imagine qu’eux, seront forts capables de nous trouver, si nous rodons aux alentour des grottes, je serais fort étonné de ne pas les voir réagir. J’ose penser qu’ils ne nous attaquerons pas de peur d’alerter Eirontalar de leur présence, tout cela devrait pouvoir rester discret, enfin, j’espère.
Teilos étant un être assez abjectes, il nous faudra au moins raisonner le Druide et Cyprien nous l’a fait remarquer, nous avons des arguments. Je n’ose pas trop faire trop de plan car nous ne savons pas ce que nous trouverons la bas et je pense qu’il nous faudra compter sur une bonne part de providence. Rendons nous aux grottes, examinons les environs sans nous faire remarquer des chasseurs et nous pourrons aviser en fonction de ce que nous verrons et découvrirons.


Nob haussa les épaules d’un air d’excuse.

-C’est peu, je vous l’accorde, mais cela me semble le plus simple et il y a tellement de choses que nous ne maîtrisons pas.

coutant le discours de Cyprien avec attention, Lhamo releva enfin la tête, ramenant une mèche de cheveux blancs derrière son oreille pointue. Elle avait gardé le regard baissé depuis qu’elle s’était laissée portée par un flot d’émotion peu contrôlée. Revoir Burd’Hymme, la serrer contre elle l’espace d’un instant, savoir ce qu’elle avait traversé tandis qu’elle, Lhamo- la-protectrice, s’était vu offert une hospitalité de rêve par une vénérable guérisseuse, tout cela mêlé à l’angoisse de mal assurer sa tache, le choc causé par le charnier et les meurtres de la ferme, la perspective de voir la forêt à feu et à sang, avait brisé sa carapace mentale et elle n’avait pu refréner un mouvement d’affection inhabituel de sa part. Tandis que le roublard parlait, elle tachait de recomposer son masque impassible, de redevenir maîtresse de ses sentiments. Hélàs, la situation était plutôt propice à la passion qu’aux actions longuement réfléchies.

- Ah ! S’exclama l’elfe noire détournant ses yeux dorés du visage de Cyprien pour fixer les flammes qui dansaient devant elle « S’il n’y avait pas une guerre a empêcher a tout prix, et la vie d’innocents a épargner, je serais presque d’avis de laisser ce druide mener sa croisade. L’homme qui mène ces chasses ressemble davantage à un démon qu’a un être de sa race. Aucun humain sensé ne serait capable d’une telle cruauté »

Elle se référait une fois encore au comportement exemplaire des druides du Cercle auquel elle appartenait, sa seule expérience conséquente du peuple humain, ou même de tout peuple de la surface. Lorsqu’elle repensait aux événements des derniers jours, aux nombres de morts qui avaient jonchés sa route, et à la vision effroyable qu’elle reçue dans l’antre de Shanala, son cœur s’emplissait d’une rage innée, une passion froide, et des envies presque meurtrières…Et puis ce loup qui incarnait la tristesse et la solitude même, exilé, sans attache...tout cela la bouleversait.
Elle secoua sa tête, comme pour chasser ses sentiments naissants. Elle ne devait en aucun cas se laisser aller au tempérament profondément mauvais de sa race. Elle ne pouvait laisser son âme se noircir comme sa peau.

- Je pense que Cyprien a raison. Nous devons intervenir avant qu’il ne soit trop tard, et ce piège tendu par Jeamenth est l’occasion idéale de démasquer le vilain. Je serai porte parole si vous m’en jugez digne. Je saurai me montrer sous un jour qui ne pourra laisser aucun doute a mes intentions.

Les responsabilités qui lui incombaient l’aidaient a se reprendre. Elle adressa un sourire amical plein de tendresse à l’agard de Burd’Hymme. Elle lui semblait toujours si fragile, sa vision du monde paraissait si naïve, comme une jeune âme à peine sortie de l’enfance que le monde et ses souffrances n’avait pas encore entachée.

Miriel avait conté presque avec tous les détails que sa mémoire lui renvoyait le temps qu'elle avait passé avec Burd et le forestier depuis que le groupe avait été scindé en deux la veille...

Elle avait raconté, certes, mais ne s'était senti le courage d'intervenir plus avant dans la discussion qui suivit immédiatement sa description...savoir quoi faire, voilà une réflexion que la rôdeuse était lasse de faire...Fallait-il sauver la forêt ? Sauver les Sihasapas du démon qui hantait le druide Jeamenth ? Tâcher de retirer des griffes du druide le jeune humain qui serait sacrifié ?

Elle ne savait pas, et pourtant, ce n'est pas comme si elle s'en fichait...elle se sentait profondément concernée au contraire, comme si la forêt qui était en jeu était sa forêt natale...comme si la tribu dont l'avenir dépendait en grande partie du groupe était la sienne, celle qu'elle avait abandonné sur un coup de tête, et vers laquelle jamais plus elle n'était retournée, lâche...

Elle avait écouté avec attention les propositions de tous, et acquiescé à de nombreuses paroles, des uns comme des autres. Mais une possibilité particulière avait sonné à ses oreilles comme celle qui exactement leur permettrait de mettre fin à tout cela...du moins l'espérait elle.
La rôdeuse décida donc de prendre la parole à la suite de la druidesse, et pour apporter son avis, et pour tâcher de conforter ses amis dans leur position...

-La solution dont tu as parlé, Cyprien, me semble aussi être la bonne...il nous faut éviter le massacre de l'humain, et en profiter pour en finir une bonne fois pour toute avec le malin qui hante cet elfe...Je n'ai guère plus à dire, sauf ceci : druidesse, avec tout le respect que je vous dois, vos dernières paroles étaient sottes. Si nous ne vous jugeons point digne d'être notre porte parole, qui alors ici le serait ? Si quelqu'un ici pense autrement, qu'il se fasse connaître....
Mais je ne pense pas que ce soit le cas. Sur ce, porte-parole, je n'ajouterai qu'une chose : il est temps pour nous tous de nous reposer pour la nuit, et bientôt, cette affaire sera terminée !

Aucune pointe de méchanceté n'avait influée sur les paroles de la rôdeuse, et quand elle avait évoqué Lhamo, sa voix s'était même presque métamorphosée pour ces paroles...tant, que cela surprit tout autant Miriel que cela avait du surprendre ses compagnons. Elle était fille d'une race de traîtres, de fourbes et de démons ; et pourtant, elle était sage comme la lune, et aussi pacifiste que le doux Océan...

La jeune grugash regarda une dernière fois les membres du groupe, avant d'annoncer en se levant, et ce, malgré la lassitude et la fatigue qui l'habitait à ce moment :

-Je prendrai le premier tour de garde ; viendra me relever qui veut. A dans quatre heures.

Ainsi parla-t-elle, et en se saisissant de son arc, elle s'avança discrètement vers l'entrée de la grotte, pour jeter un œil aux alentours, le premier d'un long tour de garde...

Partie romançée

Les cavaliers firent haltes. Au-delà de leur position, s’élevaient par intermittence les cris et les hurlées des rabatteurs tandis que les aboiements furieux des chiens se faisaient de plus en plus pressant. Taéros Eirontalar grimaça, depuis deux bonnes heures, la poursuite engagée avec le cerf ne lui donnait pas pleinement satisfaction. Pourtant, les équipages ne ménageaient pas leurs efforts pour tenter de rabattre cet animal, une belle pièce selon le maître d’équipage avec de magnifiques andouillers mais pour le noble aquafondais, ce genre de chasse ne lui procurait plus autant de plaisir. Taéros se tourna vers les deux jeunes gens qui l’accompagnaient, des fils de maisons bourgeoises d’Eauprofonde. Amateur de sensation forte, le nobliau se demandait s’il n’allait pas plier bagage et retourner sur ses terres. Il fallait également ajouter une pluie incessante et soutenue, ce qui pour les hommes comme pour les bêtes constituaient un véritable calvaire. Il appréciait peu de chasser dans de telles conditions, surtout ce genre d’animal, désormais, il préférait quelque chose de plus frétillant…

L’ordre fusa, bref, sans concession.

- Nous rentrons aux grottes !

Si tout se passait bien, on lui avait affirmé que les deux prochains jour, le temps serait plus clément….

A des lieux de là, des heures plus tard, le grand loup gris était tapi dans l’obscurité. Le jour était pour bientôt ; il lui fallait se mettre en quête d’un abri pour patienter. Le prédateur huma l’air de nouveau, ses oreilles se dressèrent soudainement, il resta ainsi à l’affût de longues secondes avant de quitter les lieux. Son dernier regard fut pour une grotte dans laquelle des aventuriers s’éveillaient.

Vingt cinquième jour de la Flétrissure-Année de la Magie Sauvage
25 Eleinte 1372

Lieu : La Haute-Forêt
Temps : Frais, brouillard...
Moment : A l'aube

MJ
Narration: Tous

Tous récupèrent leurs PV et sont en super forme

ugeant que la nuit porterait conseil, les compagnons décidèrent de profiter d’un repos bienfaiteur. C’est Miriel qui prit le premier tour de garde, suivit de Nob, puis Rebhe Llon avant qu’Ethan ne termine la nuit aux aguets. Il faisait encore nuit quand les compagnons s’éveillèrent.

C’est une aube blafarde qui se leva sur la Haute-Forêt, si Ethan avait assuré le dernier tour de garde, chacun des compagnons s’était suffisamment reposé, et le luxe d’être à l’abri pour la nuit, avait suffit à redonner à certain un peu de baume au cœur. Il ne pleuvait pas en cette nouvelle matinée mais un simple coup d’œil à l’extérieur suffisait pour voir l’épais brouillard qui baignait la forêt. Une brume aussi dense que certains nuages qui pouvaient traverser le ciel et cacher le soleil, ce qui n’allait pas faciliter leur périple mais tout le monde

- Ce brouillard est à couper au couteau, il va falloir resserrer la distance entre nous durant notre marche pour éviter de nous perdre de vu, ordonna Ethan qui ajouta, sur un ton plus doux, nous devrions être à proximité des grottes dans la journée, si tout se passe bien.

Ethan laissa passer quelques secondes.

- Nous aurons alors j’espère tout le loisir pour examiner les lieux et passer à l’action. Je prends la tête du groupe, Josh et Miriel, vous fermerez la marche, pour les autres, faîtes comme bon il vous semble. Tout le monde est prêt ? Tout le monde est d’accord ? Nous allons voir de quoi il en retourne du côté de chez les humains !

Ethan commença à se diriger vers l'extérieur, il patientrait à l'entrée le temps que tout le monde le rejoigne.

Rebhe-Llon fut content de voir ses affaires sèches et notamment son cher arc. Il le fut davantage encore quand il constata qu'il ne pleuvait plus mais cette satisfaction ne dura que le temps qu'il remarque l'épaisseur du brouillard humide. Ce n'était pas aujourd'hui encore que son vieil arc voyagerait au sec !

Discrètement, en feignant de s'équiper précautionneusement, d'examiner chacun des éléments de son équipement, il observait Bur'dhyme. La veille, elle lui avait semblé particulièrement pâle et fatiguée, sans doute les stigmates de ses blessures. D'ailleurs Ethan aussi, mais il le connaissait moins, difficile de juger de son état de fatigue.

Cependant la nuit avait fait des merveilles sur le jeune corps et l'innatoh semblait aussi fraîche que possible. Et même plus mature ... plus forte peut-être.

Rassérené il rejoignit Ethan à l'entrée.

- Je viendrai en deuxième, alors. Nob et Lhamo sont ceux qui peuvent nous soigner. Puisque nous sommes assez nombreux pour les enserrer d'un cocon protecteur, laissons les voyager au centre. Et ajoutons-y Bur'dhyme ...

¤ Même si la chenille semble être devenue un joli papillon¤ Ajouta t-il comme pour lui-même.

Ce fut sous une lumière blafarde que le prêtre d’Urogalan entama la lente mélopée de ses dévotions matinales. Bien que le temps fut humide et frais, il se sentit ragaillardi et réchauffé par cette communion . Le Hin se contenta d’acquiescer silencieusement à la proposition de Cyprien tout en enfilant sa chemise de maille. A n’en pas douter, il allait devoir sérieusement entretenir celle ci, l’humidité permanente de ces derniers jours finirait par rouiller les différentes pièces métalliques. Après avoir passé sa Morgenstern à la ceinture, il s’assura de la présence de ses dards accrochés aux poignets ainsi que des billes d’argents à sa ceinture. Il pensait sérieusement que la journée, bien que fraîche, pouvait rapidement devenir des plus chaude et il tenait à être prêt à ce moment la. ¤ Par ma foi, Chien noir, nous voila sur la trace de notre gibier , en espérant ne pas devenir le sien, puisse ta force rejaillir sur moi et mes compagnons ¤
Après avoir lancé cette courte prière, le sagespectre prit son sac , son outre et son bâton prêt à prendre la route.

-Par ma foi, l’habile Ethan saura nous guider dans cette brume et je gage que celle ci nous sera utile lors de notre approche des grottes, en espérant qu’elle ne nous lâche pas à ce moment la.


Sorts de niveau 0 :

Lumière
Assistance divine
Détection de la magie
Lecture de la magie

Sorts de niveau 1 :

Blessure légère
Frayeur
Sanctuaire
Brume de dissimulation

Vingt cinquième jour de la Flétrissure-Année de la Magie Sauvage
25 Eleinte 1372

Lieu : La Haute-Forêt
Temps : Frais, brouillard...
Moment : Matinée

MJ
Narration: Tous

’automne était bien là. Les senteurs douces de feuilles multicolores, de champignons, d’humus, d'arbres, de plantes et autres végétaux venaient chatouiller les narines des compagnons pendant que la terre humide accueillait leurs pas avec la plus grande douceur.

Ils étaient la discrétion même, lentement mais sûrement, ils cheminaient à petite vitesse, Ethan en tête, empruntant une petite sentière guère entretenue mais qui devait laisser passer régulièrement de gros animaux, sanglier, cerf, peut-être voir plus gros.

Le jour tentait de percer coute que coute la brume qui se voulait persistante, l’attention était à son comble quand soudain le chemin s’élargit sur un vaste espace naturel dominé par un vaste plan d’eau, la brume semblait s’être volatilisée d’un seul coup et le soleil offrait pour la première fois une chaleur réconfortante. Ethan soupira en se détournant vers les compagnons.

- Au-delà de ce plan d’eau, il nous reste deux heures de marche mails il faut le traverser. Si on le contourne, on se rallonge de deux bonnes heures, voir plus.

Le forestier claqua sa langue contre son palais et désigna l’autre côté de la rive.

- Au-delà de ses arbres, nous allons pouvoir reprendre un sentier qui va nous mener au dessus des grottes….Et je ne vous cache pas que ce n’est pas le chemin le plus facile mais c'est le plus rapide.

Sur ces mots, Ethan se saisit de son outre et commença à boire de longues gorgées…

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hamo s’approcha du point d’eau, le bâton à la main. Des éclats de soleil scintillaient sur l’onde, reflétant les couleurs vives des arbres. La lumière du jour était plus vive, elle cligna des yeux. Elle préférait les ciels couverts. Elle respira une large bouffée d’air, comme pour régénérer ses forces en puisant dans l’énergie de la terre.

- Est-ce profond ? Murmura t’elle à peine en enfonçant son bâton dans l’étang

Même pour une apprentie druide habituée à n’avoir pour toit que la fronde des arbres ou un plafond de boue séchée entremêlée de branchages, même pour un être né dans les profondeurs glacée de la terre, malgré l’habitude de la pluie et du vent, elle se sentait réticente à cet instant d’avoir à se mouiller une fois encore, et d’avoir à porter ses habits trempés tout le reste du jour.

- Cette fois, je garderai ma cape et mon armure au sec ! Je vous conseil d’en faire autant. A force d’être détrempé, nous allons finir par voir de la mousse pousser sur nous !

Après avoir retiré de l’eau son bâton et d’avoir vérifié la profondeur par la trace humide, elle ôta sa cape, ses botes et ses chausses et les rangea soigneusement dans sa large besace de cuir. Puis doucement elle introduit un pied dans l’eau pour goûter la température.
La vue était belle, malgré l’excès de lumière pour ses rétines drows. Le temps était chaleureux et la forêt aimante, comme une mère nourricière. Lhamo laissa son attention vagabonder autour d’elle, comme à l’affût d’un bruit ou d’un geste suspect. Elle observait comme une vigie, le temps que ses compagnons se décident.

L'ordre d'Ethan concernant la marche n'avait guère à être discuté, et personne n'osa d'ailleurs le faire.
Comme il le lui avait été demandé, Miriel ferma la marche, accompagnée du fils du forestier ; enfant qu'elle ne connaissait guère, mais qu'elle croyait tout à fait capable, au vu de la force -aussi bien physique que psychique- de son père, et ce que ce dernier avait du apprendre à son fils !

Pendant tout le trajet, bien que le chemin fut fourbe et peu agréable, elle garda les sens aux aguets, prête à tirer immédiatement son arc et une flèche au moindre bruit suspect....
Et cette brume...cette lourde purée de pois qui s'était abattue sur la forêt et qui avait fermement décidé de ne pas céder face à la lumière du jour...ce temps était vraiment une plaie. Il ne facilitait rien, et Miriel ne put s'empêcher de prendre l'habitude -pendant le trajet- de vérifier régulièrement la présence à ses côtés du jeune homme. Peut-être était-ce inutile, sûrement d'ailleurs, mais il se peut qu'elle se soit sentie en quelque sorte responsable du jeune humain.

Après quelques temps de marche, quelques moments silencieux pendant lesquels tous avaient préférés se recueillir avec eux mêmes et laisser le silence embrumé de la forêt les envahir, plutôt que de troubler cette douce quiétude, cette douce candeur de la forêt, qui ne se doutait guère de ce qui l'attendait si le groupe échouait...Miriel aperçut la lumière du jour. Elle crut d'abord a une illusion, car elle savait très bien que de la brume ne se levait pas de manière si instantanée. Puis elle se ravisa quand elle rejoignit ses compagnons au bord de ce petit lac.

-

Ces paroles ne furent pas un cri du coeur comme certains en ont devant une beauté incomparable, mais elles sortirent plutôt dans une souffle, tandis que Miriel reprenait un peu d'énergie sous le soleil et devant tant de beauté sylvestre. Elle était habituée à la forêt, mais toujours celle-ci trouvait à l'étonner et à la surprendre.

Puis elle porta son attention sur les paroles du forestier, tout en considérant le lac que celui ci indiquait. Sur le moment, elle aurait très bien plongé nue dans le lac pour se délasser et se laver convenablement, mais la conjoncture ne s'y prêtait guère, et au lieu de ces pensées idylliques, elle posa tranquillement son sac à terre, ainsi que son arc son carquois et son ceinturon.

-Lhamo a raison, il vaut mieux pour nous éviter de rester trempé toute la journée. C'est votre décision, certes, mais j'oserais vous conseiller de ne garder sur vous pendant la traversée que des vêtements rapidement sec...ou encore mieux, des vêtements peu importants que vous pourrez vous permettre de retirer de l'autre côté pour continuer uniquement avec votre armure sur le dos sans tunique trempée entre deux.....Ce n'est qu'une suggestion.

Et comme elle parlait, elle avait dégrafé sa cape, l'avait pliée pour la mettre dans son sac, avait accroché son arc en son carquois sur le côté du sac, et rangeait encore dans ce même sac sa ceinture à munition, ses bottes, ses chausses et son armure.
Dans la tenue dans laquelle elle se présentait, uniquement en cotte légère et sous-vêtements, avec l'épée qui pendait au côté, elle avait un air farouche et pourtant elle semblait terriblement fragile....
Après avoir réajusté son épée et avoir pris son sac sous le bras, elle se tourna vers Lhamo et Ethan.

-Si vous le permettez, je voudrais tenter la traversée en premier...avec Cyprien, et une corde. Je n'ai pas envie que quiconque manque à se noyer et s'en épuise, avant même d'atteindre le but de notre périple. De plus, si nous tendons la corde assez haut, tout de même pas trop puisqu'il faut pouvoir s'y tenir, nous pourrions éviter toute éclaboussure de nos sacs qui contiennent peut-être des choses que nous n'aimerions pas voir mouillées...Qu'en pensez vous ?

Conclut-elle en se tournant vers le reste du groupe...

Cela n’aurait été le sérieux de leur situation, Nob aurait apprécié cette marche à travers les bois entourés de cette brume mystérieuse. Il appréciait cette beauté sauvage et favorable aux embuscades, de plus, l’automne etait parée d’une vertu sans pareille et sans rivale, c’était la saison des champignons. Le Hin , comme nombre de ses semblables, était friand de ceux ci et il avait beaucoup de mal à suivre le groupe sans s’arrêter dans chaque recoin pour faire une juste récolte. Il ni avait rien de mieux qu’une bonne poêlé de champignons accompagnée d’un morceau de viande et à n’en pas douter, il y avait de quoi se faire un festin de roi dans les environs. Lorsque cela était possible, il tentait d’identifier les espèces rencontrées mais leur marche l’empêchait d’en ramasser sans désorganiser tout le groupe et le ralentir. Le trajet fut un véritable supplice, il n’avait qu’une envie, saisir sa fronde et se faire un lièvre pour tranquillement , pas la suite, récolter un sac entier de ce divin végétal qu’il aurait put préparer pour le repas du soir. Ne lui semblait il pas sentir le doux fumet de sa fricassé lui parvenir aux narines ? ? ravalant sa salive et ses regrets, il se promis de profiter de la moindre occasion pour satisfaire son envie. Cette question passa au second plan quand il découvrit la beauté et le problème représenté par le site. Tout d’abord embêté par l’obstacle du plan d’eau, il commença à regarder un peu incrédule, Miriel et Lhamo se préparer à la traversée.

-Hum, par ma foi, vous ne craignez peut être pas de vous mouiller jusqu'à la taille voir plus mais j’avoue ne pas être très chaud. Nous serions très vulnérables lors de cette traversée, peut être vaudrait il mieux faire le tour, imaginez une volée de flèche tirée de la rive alors que nous serions à demi nus dans cette eau froide ? et puis….

Nob commençait à gratter le sol de son pied droit tout en levant bien la tête pour regarder ses compagnons qui le dominaient de très haut.

-Au cas ou personne ne l’aurait remarqué, je risque fort de me mouiller les cheveux également. Ce plan d’eau est large, peut être trop pour tendre une corde et je doute fort de pouvoir traverser à pied.