Dans Cormanthor, à la recherche des enfants, et à la poursuite de Rylack. Chapitre 3

Aucun danger n’était apparu au serviteur de Corellon. Le Haut-Elfe revint sur ses pas, on aurait besoin de lui pour faire remonter Enoriel à la surface, et les autres également. Son corps serait au service du groupe, mais son esprit était occupé à autre chose. Les symboles divins qu’il venait de voir le laissait perplexe. De fait, Aël’Telàwërith était déjà ailleurs.
Les aboiements bruyants du compagnon de l’elfe sauvage commençaient à lui porter sur les nerfs. Comment se concentrer avec ce raffut ? Le Ar’Tel’Quess comprenait l’inquiétude du loup, lui-même l’était au sujet du fils de Corellon qui n’avait toujours pas donné signe de vie. Peut-être était-il déjà sur le point de commencer le long voyage vers Arvanaith, qui débuterait dès que son corps aurait rejoint ses terres natales. Mais dans ce cas, le loup aurait très certainement hurlé à la mort, plutôt que d’aboyer comme ça.

Cette pensée le fit frissonner, car dans ce groupe nul ne savait d’où venait l’elfe du soleil. Au plus vite, il faudrait qu’il s’en entretienne avec Yvhann et Enoriel. L’existence d’Evereska était un secret esti (elfique) bien gardé. Et Aël’Telàwërith n’était absolument pas prêt de la partager avec des N’Tel’Quess.

Le Faernsuor arriva à la hauteur du Gardien Sylvestre. Il ne lui prêta aucune attention. Plongé dans ses réflexions, le prêtre avait un coup d’avance sur ce qui se passait. Ses connaissances en matière religieuse lui permettaient d’échafauder des hypothèses. Mais comment relier à coup sûr les deux symboles ?

La flèche brisé surmontant une larme bleue ne laissait aucun doute. C’était l’archer noir, Shevaras le vengeur. Le seul et unique objectif de ce Seldar était l’extermination pure et simple des Dhaerow (Drows) et de leur maudite, et non moins traitresse, déesse : Lolth.
Si le drow que le groupe poursuivait était passé par là, il avait un sacré courage pour oser défier la vigilance du Chasseur Nocturne. Ce qui était étonnant, s’il s’agissait d’une entrée pour rejoindre l’Outreterre, c’était l’absence des fidèles de Shevaras. D’autant que si cette voie était bien celle qui conduisait aux terres sacrées de Cormanthor, elle devait être particulièrement surveillée. A moins que les prêtres du Chasseur nocturne n’ignorent jusqu’à son existence.
Il avait fallut des jours et des mois de recherches intensives à Aël’Telàwërith pour découvrir l’existence de ce portail. Et sans les révélations de son arrière arrière grande tante, il ne se serait probablement jamais lancé dans cette hasardeuse expédition. Mais il fallait croire que les rumeurs étaient belles et bien fondées. Ce symbole pouvait en être une confirmation.

Par contre, le second symbole laissait le serviteur de la Couronne d’Avandor dans le flou. Qu’est-ce que la symbolique d’un dieu humain, faisait aux cotés de ceux de Shévaras ? Les questions fusaient dans l’esprit du prêtre. Qu’est-ce que le Seigneur des Connaissances pouvait avoir en commun avec le l’Archer-noir ?
A sa connaissance, Oghma avait plus de points en commun avec Labelas Enoreth qu’avec Shevaras. Alors pourquoi cette association ? La tour était sans nul doute possible de conception humaine. Si la légende était vraie, le passage devait conduire à un portail magique menant tout droit aux temples situés près de l’antique Myth-Drannor. A l’époque du règne d’ Eltargrim, les humains et les elfes étaient alliés. Sans doute que cette idée même, d’une union interraciale pouvait recevoir la bénédiction d’un dieu tel que Oghma.
Le partage des connaissances qui devait avoir lieu, entre les nains, les gnomes, les Halfelins les humains et les elfes devaient être colossale. Même, si à n’en pas douter, les Tel’Quessir devaient avoir plus à y perdre qu’à y gagner. L’histoire et la culture du peuple elfique remontait aux temps des dragons. Alors que les autres peuples baignaient encore dans la fange et vivaient cachés au fond de cavernes sombres et humides. Mais l’idée du partage des connaissances elfiques avec les autres peuples et notamment les humains devaient plaire à ce dieu avide de savoir.

Mais pour Shevaras, peut lui importait l’érudition des peuples. Seule la vengeance contre les Drows avait de l’importance pour lui. Alors quoi ? Quels points communs avaient-ils ? Pour quelles raisons ses dieux pouvaient œuvrer ensemble ?

Toujours rien, un silence assourdissant émanait de la fosse. Il fallait développer un trésor de patience, de discipline et de concentration pour tenter de continuer à réfléchir avec cette inquiétude qui lui nouait les entrailles, et les aboiements du loup.
L’elfe doré tenta de garder son calme, mais il ne put empêcher cette réflexion sortir toute seule de sa gorge. Le Faersuor avait besoin de calme pour réfléchir.



Aël’Telàwërith ponctua sa phrase, par un long soupir, qui voulait décontractant.
Oui !! Voilà ce qui devait les rapprocher. Jusqu’à présent le serviteur du premier de la Seladrine avait pensé à ce que ces deux dieux aimaient. Pas à ce qu’ils haïssaient. Finalement l’intervention du loup avait eut quelque chose de salutaire. Obligeant le Faernsuor à sortir de son mode de réflexion, Khell lui avait permit d’appréhender le problème sous un angle nouveau.
Oghma haïssait le mensonge, la perfidie et toutes sources d’altération de la vérité. Les Drows, quant à eux, s’en nourriraient. A eux seuls, les elfes noirs représentaient l’antithèse des dogmes d’Oghma. Shevaras étant le plus fervent ennemi de cette sous race d’elfe. Voilà certainement pourquoi, ces divinités œuvraient de concert.
L’une protégeait les terres ancestrales de l’envahisseur venant de l’ombre. Et l’autre devait protéger les connaissances détenues dans les terres sacrées, de la perversion de ces mécréants Ssri’Tel’Quess.

Si Aël’Telàwërith avait vu juste, il avait fallu une sacrée dose de courage à ce Rylack pour défier ces dieux là, et emprunter le passage. Ou il était courageux et téméraire, ou il était fou allié.
A moins qu’il n’y eut autre chose. Quelque chose qui échappait, pour le moment, au prêtre de Corellon.

Aël’Telàwërith reporta son attention sur le présent, et se saisit de la corde en attendant de pouvoir remonter ceux qui étaient au fond de la fosse. Et il l’espérait un Enoriel certes vexé, mais en pleine forme.

ne goutte de sueur tomba du front du nain d'or sur le corps inerte du gnome teintant en un gris un peu plus foncé les bandages de fortune. D'ici quelques secondes, tout ces pansements auraient la teinte noirâtre et l'odeur âcre du sang. Mirtzar ne connaissait rien à l'art délicat des soins et il espérait que les premiers secours bien maigres qu'il avait été capable de prodiguer à Notar seraient suffisant pour qu'il résiste jusqu'à ce qu'ils trouvent un moyen de le remettre en meilleur état. Mirtzar ne voulait pas croire que son compagnon pouvait avoir déjà franchi une ligne que même l'art des elfes ne pourrait lui permettre de retraverser. Il avait envie de pleurer et de prier mais il avait des choses plus urgentes à faire. Il colla son front contre celui de Notar, avec douceur pour ne pas le blesser plus encore. Il n'avait aucune idée de la possibilité ou non de soigner ainsi ni même ne savait-il pas s'il espérait vraiment que Notar, son esprit ou quoique ce soit qui se trouvait dans l'écrin de sa chair puisse entendre ce qu'il allait lui dire en pensées mais c'était la seule idée qui lui passait par la tête et le guerrier était du genre à faire confiance à son instinct. Avant de commencer à parer en silence, il ne savait pas ce qu'il pouvait bien dire mais les mots semblaient se former seuls comme si c'était quelqu'un d'autre qui parlait à travers lui.

¤Notar, mon frère, je ne te connais pas mais je sais quelques choses sur toi. Tu es comme moi. Tu es un fils de la pierre comme moi que rien ne peux briser. Comme le vent qui souffle dans tes poumons, comme l'eau qui coule dans tes veines, comme le feu qui brûle dans ton cœur tu est inaltérable, insaisissable. Ne laisse pas ton dernier souffle partir, ne laisse pas tes forces s'écouler hors de toi, ne laisse pas ta flamme s'éteindre. Vis, mon frère. ¤

Mirtzar, dans cet état où il ne se sentait plus vraiment lui-même, se sentait doté d'une acuité qu'il ne se connaissait pas comme si non seulement ses pensées n'étaient pas les siennes mais si en plus même son âme était en réalité en train de guetter ce qui l'entourait. Narvarth avait à peine posé le pieds sur le sol que Mirtzar sentait sa présence derrière lui et qu'il décida qu'il avait fait ce qu'il pouvait pour Notar et qui son avenir n'était plus de son ressort. Il se releva doucement, se tourna vers Narvarth avec un sourire et lui parla.

-Merci, Narvarth.

Il ne pouvait lui dire toute la gratitude qu'il éprouvait pour lui avec des mots mais son regard s'en chargeait avec beaucoup plus d'honnêteté et de clarté. Toutefois, le nain d'or ne s'arrêta pas à côté de l'halfelin mais continua vers Enoriel qui restait prostré dans un coin. En chemin, comme un éclair dans une caverne, une pensée surgit dans sa tête. Il repensa à ses vêtements qu'il s'évertuait depuis un certain temps à mettre en pièce, soit en combattant soit en en déchirant des bandes, et il se dit qu'il devrait sans doute emprunter de l'argent à l'un de ses compagnons pour acheter une chemise neuve pour son rapport à son chef de phalange. Somme qu'il rembourserait avec le traitement qu'il recevrait sans doute à l'issue de cette entrevue. Il ne savait à qui demander cette faveur et qui l'accompagnerait à Sundabar pour être remboursé, sans compter qu'il n'était pas même certain d'avoir le courage de le demander. Arrivé à ce point de ces pensées, il se trouvait face à Enoriel. Il ne savait comment lui parler sans le froisser, sans paraitre malpoli et encore moins comment lui remonter le moral. Incapable de se décider sur les mots à utiliser, il décida de se comporter comme cela lui viendrait.

-Maître Enoriel, si vos blessures ne sont pas trop graves, je pense qu'il vaudrait mieux que vous montiez en premier. Narvarth et moi sommes assez en forme pour remonter Notar qui semble être juste assommé.

L'urgence de la situation fît que la descente parut des plus rapide à Narvarth. Il touchait déjà terre, bien content de se retrouver en bas sans avoir à chuter comme ses compagnons.
Même si la poussière commençait à retomber, du fait de sa petitesse il allait rester plus longtemps gêné par cet air encombré qui lui irritait déjà un peu la gorge.
Il plaça donc son nez contre son bras droit à moitié plié pour éviter de laisser passer trop de poussière.

Son demi tour le positionna devant leur poursuivant rocheux, lui montrant le triste sort qu'avait subit la prêtresse.
Il en détourna le regard pour chercher les autres de ses compagnons. C'est le nain penché qu'il repéra en tout premier, penché sur l'autre petit être à ce qu'il semblait.
L'elfe compagnon du loup avait l'air d'être de l'autre côté du roc.

Dans un premier lieu, le halfelin pensa à lui rendre visite avant d'aller voir les deux autres, mais comme il ne savait pas dans quel état ils étaient il se décida d'aller les rejoindre brièvement, savoir s'ils avaient besoin de quelque chose dans l'urgence, avant de rejoindre Enoriel.
A deux de chaque côté, ils pourraient plus rapidement s'organiser pour la remontée.

Avant de se mettre en marche, Narvarth tira un bref coup sur la corde, pour signaler à l'elfe sauvage qui la maintenait qu'il avait finit de descendre et qu'il s'en éloignait. Il tirerait une nouvelle fois pour le trajet retour pour à nouveau attirer l'attention d'Yvhann.
Il regarda une fraction de seconde la corde, espérant que l'elfe sauvage n'ait pas compris son geste comme un quelconque signal lié à la traction de la corde. Mais comme il n'avait pas trop le temps de s'en inquiéter, il se prépara à y aller.
¤Bon j'y vais.¤ Et il se mit en marche, en scrutant le sol du mieux qu'il pouvait pour ne pas trébucher, ce faisant il ne vit pas que Mirtzar s'était lui aussi mit en mouvement, le hin fut donc surpris, en relevant la tête, de le voir près de lui, et de l'entendre parler.
¤Peut être que l'air n'est pas trop emplis de poussière finalement, et qu'il suffit de s'y habituer pour respirer sans problème.¤
Il éloigna donc sa manche de son visage, tout en voyant le membre du peuple vigoureux continuer son chemin.
A nouveau, l'hésitation sur la direction à prendre le traversa, suivre le nain ou aller voir Notar? La poussière continuait de se poser progressivement, libérant à la vue de Narvarth le corps meurtri du gnome. Le hin espérait qu'il ne soit pas trop tard pour lui porter secours, il fut un peu rassurer en voyant que le vigoureux avait déjà fait quelque chose pour ce corps inanimé.
En pensant à ce que lui avait donné Yvhann, le halfelin se dit qu'il devrait rejoindre Mirtzar, lui serait le plus à même de savoir lequel des trois blessé en aurait le plus besoin. Il jeta un dernier regard sur le corps au sol puis repartit dans l'autre sens, rejoindre ses deux compagnons. Arrivant juste pour entendre Mirtzar proposer la remontée à l'elfe.
-Les elfes de là haut tiennent la corde, lorsque vous serez prêt à remonter, tirez un bref coup dessus pour qu'ils vous aident à remonter. Il n'avait pas dit que seul Yvhann s'était occupé de la corde lors de sa descente, ne sachant pas s'il pouvait prononcer ce nom devant Enoriel pour le moment. Il préférait l'éviter, en attendant qu'ils aient put discuter de leur sujet de discorde.
-Je peux m'occuper de remonter les sacs, si ça vous aide à remonter plus facilement. Ah, au fait, Yvhann m'a transmis un baume curatif au besoin pour vous en bas, qui en a le plus besoin? ¤Trop tard.¤ Il n'avait pas fait attention à ses paroles et avait prononcé le nom qu'il avait tût volontairement juste avant. Il espérait que ses mots ne perturbent pas l'efle sauvage auprès duquel il se trouvait.

Même si Notar étai physiquement présent, son esprit était ailleurs. Il errait parmi les arbres d’une forêt qui lui était familière.
Comment se pouvait-il qu’il se trouve dans la forêt de Lethyr alors que l’instant d’avant il venait de tomber dans une sorte de gouffre.

A présent il était allongé dans l’herbe d’une clairière. Il la connaissait parfaitement, c’était là qu’il venait jouer à cache-cache avec ses amis quand ils arrivaient à échapper à la vigilance de leurs parents, il y a des années de ca.
Soudain des petites silhouettes firent leur apparition à l’autre bout de la clairière, accompagnées de rires enfantins.
Il y avait un rire que le rôdeur arriva à bien distinguer des autres, c’était celui de la plus âgée de ses sœurs. Mais que faisait-elle encore là. Les silhouettes n’étaient plus floues à présent, et à son grand étonnement il en faisait partie. Enfin, c’était bien Notar mais en plus jeune.

-Comment cela est-ce possible ?

Il se regarda passer à côté de lui sans rien comprendre. Il avait beau hurler et gesticuler dans tous les sens, le groupe ne lui accordait aucune attention, comme si il était invisible. Puis ils disparurent dans la forêt.
Soudain Notar fut pris d’un violent mal de tête qui le força à poser un genou à terre. Il ferma les yeux très fort en attendant que la douleur s’en aille, et quand il les rouvrit, il n’était plus au même endroit.
Il se trouvait à présent derrière un jeune gnome allongé par terre en train d’observer ce qui semblait être un troupeau de biche. Ce gnome n’était autre que lui-même.

Le rôdeur comprit alors ce qui lui arrivait, il revivait des moments de sa vie qui étaient importants pour lui. Tout d’abord ces longs après midis de jeux avec ses amis et ses sœurs, puis là sa rencontre avec Neblegear, son maître.
Notar s’assit donc à l’opposé de lui-même en souriant, il savait ce qui allait se passer, et il ne voulait pas louper ça. Il n’eut pas longtemps à attendre : il y eu le petit craquement de branche qui provoqua sa fuite dans un arbre, puis l’apparition d’une masse floue, sans doute son professeur.
Le rôdeur aurait bien aimé attendre que Neblegear devienne visible, mais une nouvelle douleur le terrassa par terre.

En rouvrant les yeux, il était de nouveau à côté de lui-même. C’était le jour de son départ. Le gnome était face à la forêt de Lethyr. Il venait de quitter son foyer sans doute pour toujours.
Sur son visage on ne distinguait aucunes traces de tristesse, mais plein de détermination à découvrir le monde. Il se souvenait de l’excitation qui l’avait envahit ce jour là.
Il se regarda tourner le dos à la forêt et s’éloigner. Il voulait se suivre seulement il se retrouva de nouveau par terre les yeux fermés à attendre que la douleur dans sa tête s’en aille.

Le jeune druide entendait à peine ses pairs. Il était entre le monde réel et celui de la Rêverie... Il voyait son père lui souriant au milieu des débris qu'avait formé la boule de pierre. Il le voyait aussi bien que le nain qui s'était approché de lui. Il savait que c'était la douleur et la tristesse qui avait créé ce souvenir si fort dans son subconscient. Et il ne s'étonna même pas de l'entendre dire :

"Mon fils, relève toi. Tes erreurs ne doivent pas obscurcir ton jugement et ta foi. Garde en ton coeur tes vrais buts. Vis pour les réaliser. Ne te laisse pas détruire par ce que tu hais. Va, mon fils. Va et trouve ton chemin".

La vision s'estompa alors et il entendit la voix de Mirtzar qui s'adressait à lui. Ce dernier lui demandait de remonter en premier. Alors qu'il se relevait, les mots de son père encore gravés dans son esprit, il vit l'halfelin non loin derrière le nain. Il ne le distinguait pas bien mais il l'entendit parler du moyen de remonter. Il réagit à peine en entendant le nom de son dirigeant et tenta de ne rien montrer de son état psychologique. Voyant que le nain semblait réellement soucieux de son état, il fit un effort pour cacher son trouble intérieur et répondit d'une voix irrité par la poussière qui stagnait dans l'air :

- Ca va aller Mirtzar. J'ai eu un moment de faiblesse mais... quelqu'un m'a rappelé ce que j'étais. Ma cheville me lance mais en avançant doucement, celà ira.

Sa cheville lui faisait mal et il s'aida du mur prêt de lui pour avancer vers la corde.

Devant la fosse, où l’on n’y voyait toujours rien, à cause de toute cette poussière. Les mains tenant la corde salvatrice, Aël’Telàwërith attendait fébrilement d’avoir des nouvelles du sauvageon.

Si son corps était inactif. Il n’en était pas de même avec son esprit. Ses deux symboles continuaient à lui poser des questions. Ses réflexions intensives lui mettaient la tête en ébullition. Il ferma les yeux, et se concentra sur sa respiration. Il fallait qu’il se calme. Tout ce stress parasitait sa réflexion, et il avait horreur de se laisser gagner par ses émotions. Alors qu’il commençait à retrouver un semblant de calme intérieur.

¤ Reprenons depuis le début, deux portes l’une portant le symbole du chasseur nocturne, l’autre portant celui de l’Archiviste de ce Qui Est Connu… ¤

Un courant glacial, lui parcouru l’échine de haut en bas. Un froid intense, qui le fit frissonner brièvement. Alors il reçut une claque mentale. Ouvrant les yeux, il tourna instinctivement la tête, pour regarder derrière lui, mais il n’y vit qu’ Yvhann. Le Haut-Elfe se mit à sourire. Ce froid, il l’avait déjà ressentit il n’y avait pas si longtemps que ça. Maintenant, c’était évident les symboles, n’avaient aucune espèce de relation entre eux. Non, il ne pouvait s’agir que d’indication, sur la voie à suivre. C’était une évidence.

Shevaras gardait l’accès en Outreterre, Alors qu’Oghma était le gardien de la connaissance. Dès lors, le chemin à suivre était limpide.

¤ Seldarine, suis-je idiot à ce point, là. Ô Corellon Larethian, garde-moi, de moi-même ! ¤

Aël’Telàwërith venait de prendre une leçon, qu’il n’était pas prêt d’oublier. Il était tellement dévouer à son dieu et à son peuple que de savoir que l’un d’eux était peut-être mort, ou en passe de partir pour le grand voyage, l’avait secoué plus que de raison. Certes, il ferait toujours le maximum pour les siens. Mais souvent le mieux, est l’ennemi du bien. Et à trop s’inquiéter, il avait faillit se tromper. Ses émotions l’avaient perturbée lui faisant perdre de vu son objectif.

La porte de gauche, celle portant le symbole d’Ogmha était la bonne, c’était forcément cette voie qu’il fallait suivre. Le serviteur en était persuadé, sa tante et Corellon venaient de l’aider, une fois plus. Le Haut-Elfe en avait une reconnaissance immense.

Premier jour de La Marée Estivale, Année de la magie sauvage
1er flammerige 1372 (CV)

Lieu : Tour de Fabian, Cormanthor
Temps : /
Moment :/

MJ
Narration: Tous

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Enoriel escalade le mur de la fosse
Jet d’escalade Enoriel DD15: 7(Dé)+ 0= Echec

Yvhann et Aël’Telàwërith tirent sur la corde
Test de force Yvhann DD15 : 16 (dé) + 2= Réussite
Test de force Aël’Telàwërith DD15 : 13 (dé) + 3 = Réussite

Mirtzar escalade le mur de la fosse en portant Notar
Jet d’escalade Mirtzar DD 15 : 13 (dé)+ 2 (comp)= 15 : Réussite
Test de force Mirtzar DD 15 : 17 (Dé) + 2= Réussite

Narvarth escalade le mur de la fosse en portant le sac de Notar
Jet d’escalade Narvarth DD15 : 11 (Dé) + 7 (Comp)= 18 : Réussite

Yvhann perd un baume de soin

Notar gagne 4 PV= 3 PV
Notar est conscient.

noriel, son sac passé en bandoulière, essaya par deux fois de se soulever de terre et de se hisser pour escalader le mur et ainsi rejoindre la surface mais il n’y parvint pas. En haut de la fosse, sentant la corde se raidir, les deux elfes bandèrent leurs muscles et tirèrent la corde vers eux. Enoriel quant à lui, n’avait plus qu’à se laisser suspendre. La remontée ne dura que peu de temps et quand le druide quitta enfin la fosse, Khell se jeta sur lui et lui lécha avec ferveur le visage en lui faisant une fête de tous les diables, tout heureux de le revoir en chair et en os.

Yvhann rejeta la corde dans la fosse tandis que le visage de l’elfe doré s’éclairait à la vue du Sy’Tel’Quess



La voix du prêtre était vibrante de sincérité et il se rapprocha du druide à pas vif pour examiner ses blessures.

’

Le serviteur du Premier de la Seldarine n’attendit pas de réponse de la part du druide, son rapide examen le rassura sur l’état de santé de l’elfe vert.

’

En bas, fort des premiers secours effectués par ses soins, le nain s’empara du corps du gnome et le cala sur son épaule tandis qu’il se prépara mentalement pour l’ascension . Narvarth le suivait de près avec les affaires du rôdeur. La remontée ne posa aucun problème aux deux frères des marches qui quittèrent ce trou, laissant derrière eux les restes de la prêtresse d’Aurile.

Alors que le nain déposait avec délicatesse le corps de Notar sur le sol, le grugash se saisit du baume que lui tendait le sagespectre avant de s’agenouiller auprès de lui pour lui retirer ses bandages de fortunes imbibé de sang qui commençait déjà à coaguler. D’une main experte, il répandit le précieux onguent sur les plaies de Notar qui au bout de quelques secondes, reprit des couleurs.

- Il devrait ne pas tarder à se réveiller mais il va falloir du repos…pour tout le monde.

Yvhann releva la tête et c’est là qu’il croisa le regard de son frère d’arme. Sur l’instant, son visage ne refléta aucun sentiment ou ressentiment avant que le cri de Floyr ne le fasse tourner la tête. Le rapace se trouvait perché sur une des petites moulures en pierre qui surplombait les deux portes, visiblement agacé d’évoluer dans des espaces vides et avec une hâte de retrouver les grands espaces naturels que le gardien errant ne pouvait que comprendre.

Au même moment, le prêtre de Corellon arrivait à la hauteur du gnome pour voir comment se portait celui qui l’avait guidé jusqu’en Cormanthor, ce dernier vit les paupières du rôdeur s’entrouvrirent, Notar venait de reprendre conscience.

Les victimes de son acte inconscient furent de retour de la fosse plus rapidement qu'il ne l'aurait crut. Sa conscience ne lui pesait plus sur le dos, non, il avait fait le ménage en faisant son serment des gardiens errants, il se sentait même, plutôt bien coté moral, pour lui se fut que le résultat d'un acte irréfléchi, sans plus.

Du moment qu'Enoriel apparut de la fosse il ne cilla guère des sourcils, il ne s'attarda pas à lui parler, ni même le regarder, il avait à remonter les autres. Quand il vit Notar, sa réaction fut plus direct et se dirigeas rapidement vers lui pour prodiguer les premiers soins nécessaires à cette victime... * De mon acte insensé.* Qu'il se dit lui même au même moment.

A cette suite il leva les yeux sur Enoriel. Un regard vide de tout sentiment trahissait ses pensées. Le druide-rôdeur ne lui en voulait pas, car se n'était pas Enoriel qui était le fautif, c'était lui même. Il allait lui demander de répondre à sa question quand soudain Floyr lâcha un cri d'impatience. Tout comme lui, cet environnement ne leurs convenaient pas du tout. Il se souvint de sa quête avec Isorion dans l'une des tours de la haute forêt, cela avait eu le même résulta, presque dramatique, il en avait même oublié plusieurs fait d'ailleurs ou avait préférer les oublier.

Il se leva, fouilla dans sa pochette de havresac puis sorti le symbole du loup de la confrérie qui appartenait à son compatriote. Il ne pouvait attendre à plus tard, il fallait que cela se règle avant de continuer plus en avant. Le moment était tendu, sa respiration était calme, le geste posé fut révélateur puis il ajouta en grugach...



La main gauche ouverte qui tenait la broche ne trembla pas et l'autre était sur son poignard coup de poing, près à en découdre si Enoriel faisait sa tête forte. Les yeux rivé dans les siens n'attendait qu'un mouvement brusque de sa part, mais le vouloir d'Yvhann était bien autre. Le fait qu'Enoriel n'ait put répondre avant sa chute, compliquait la décision du dirigeant, mais comme il avait constaté antérieurement, cette mission s'avérait plus compliqué qu'il ne l'aurait cru. Il attendait patiemment, il souhaitait la meilleur décision pour l'ensemble, pour ceux que le sort des enfants leurs tenait à coeur, car pour lui, c'était devenu personnel.

Il n'avait cure des autres à se moment, seul lui et Enoriel comptait. La suite dépendait que du mouvement du druide.

ebout au fond du gouffre, Notar déjà sur le dos, prêt à attraper la corde pour remonter la paroi abrupte, Mirtzar se sentait incroyablement fatigué. Malgré les blessures nombreuses, quoique sans gravité, qui marquaient son corps, ce n'était pas vraiment de la fatigue physique. Évidemment, il était tout aussi fatigué que n'importe lequel de ses compagnons mais il pensait pouvoir supporter une fatigue bien plus conséquente sans ressentir de tels effets.

Il se sentait plutôt fatigué moralement, il se sentait seul, exclu, hors de sa place. Il ne savait pas précisément où il allait, il ne savait pas précisément où il était, il ne savait plus vraiment aux ordres de qui il obéissait, il ne savait plus dans quelle mesure il pouvait faire confiance à ses camarades, il ne savait pas combien de temps il pouvait s'écouler avant qu'un autre ne disparaisse à son tour, il ne savait pas ce qu'il pouvait se permettre de faire ou de dire. Mirtzar se savait être plutôt ignorant mais tout ce qui lui manquait maintenant lui avait toujours été présent dans le passé, dans sa jeunesse, quand il était encore membre d'un clan de nain réputé et respecté. Dans le passé, il aurait ri de voir l'un de ses camarades avoir tant de difficulté à monter une paroi à la corde, d'autant plus qu'il avait vu des drows escaladé ou volé au-dessus des remparts des cavernes de son clan avec une certaine facilité, ou aurait soutenu moralement son supérieur mais présentement il ne savait pas quoi faire. Tout ce qu'il ressentit, à part de la lassitude et de la nostalgie, était une certaine inquiétude concernant l'état de santé d'Enoriel, encore aggravée quand il s'aperçut par lui même combien la montée était facile en s'aidant de la corde.

Voir les couleurs revenir au visage de Notar remonta légèrement le moral du nain d'or. Au moins, il était maintenant certain qu'il vivrait. Mirtzar ne remettait pas en doute l'avis d'Aël'Telàwërith qu'il considérait maintenant comme celui qui guidait le groupe. Un rapide coup d'œil sur l'état de ses compagnons lui prouva que l'elfe doré avait raison et qu'une pause était le meilleur, sinon le seul, moyen d'espérer pouvoir s'en sortir entier. Un autre piège de la sorte leur serait sans doute fatal.

Toutefois, un doute planait toujours dans l'esprit du nain. Il n'avait aucune idée du nombre d'enfants qui pouvaient accompagner les malfaiteurs, ni même du nombre de malfaiteurs eux-même, mais ils devaient soit bien connaître le passage et s'assurer que les enfants ne toucheraient pas le sol des escaliers soit avoir une chance éhontée. Soit ils n'avaient pas pris cette direction et, malgré toute sa bonne volonté, le groupe venu sauver les enfants était voué à l'échec. Préférant ne pas accorder de crédit à ces doutes qui ravageaient son esprit et lui donnaient encore plus envie de pleurer, ce qu'il aurait peut être u faire dans le passé en compagnie de ses amis, mais qu'il ne pouvait plus faire maintenant, il se décida à prendre la parole pour donner son avis sur l'idée de faire une pause.

-Je pense aussi qu'il nous faut faire une pause. J'ai du mal à rester parfaitement lucide et à courir alors que je suis loin d'être celui qui a le plus souffert de nos dernières déconvenues. Si nous tombons sur de nouveaux gardiens ou sur un piège que nous ne voyons pas, cela pourrait bien être la fin pour nous tous. J'ignore l'heure qu'il est mais, quoi qu'il en soit, nous sommes moins lourdement chargés et sans doute pas moins valeureux que ceux que nous poursuivons et ils seront donc eux aussi obligés de faire une halte à un moment ou à un autre. La proximité de cette fosse nous assurera que nous ne serons pas surpris par une attaque dans le dos et une seule sentinelle, moi par exemple, suffira à veiller sur le sommeil des autres. Si quelqu'un d'autre veut hériter de la charge de gardien, ou au moins si quelqu'un peut me relayer, ce sera avec un certain plaisir que j'accepterai son offre car je me sens las mais je pense être encore assez en forme pour pouvoir assurer le tour de garde seul si personne ne se sent de sauter un nouveau repos.

Suivant des yeux ses compagnons qui remontaient tour à tour vers le rebord du trou qui les avaient englouti quelques instants avant, Narvarth ramassa le sac de son confrère de petite taille. Ca lui faisait surement une drôle d'allure ainsi accoutré de deux sacs, mais ce n'est pas le poids qui allait le gêner, aussi il s'accommoderait sans problème de l'encombrement volumineux le temps de remonter à son tour.

Tenant le bout de la corde, le hin la sentit se détendre légèrement après avoir perdu de vue le nain et son coli mal en point, il prit ceci pour un signe de disponibilité du filin, lui permettant d'entreprendre à son tour l'ascension de la paroi. Ce qu'il fit sans trop de problème.

Lorsqu'à son tour il rejoint les autres membres du groupe, il vit Yvhann s'occuper du gnome, aussi s'empressa t-il de lui redonner son précieux baume afin qu'il l'applique de son mieux sur qui il estimait en avoir le plus besoin. Le geste du grugach qui suivit permit au gnome de revenir à lui, Narvarth en profita donc pour lui rendre ses affaires, sans l'étouffer dans de longues paroles pour ne pas accentuer l'état du rôdeur.

-Tiens, voici ton sac. Et il posa ledit contenant aux côtés de son véritable possesseur.

Et sans attendre de réponse d'aucune sorte, il se rapprocha de ses affaires étalées au sol afin de les replacer dans son propre sac. Ce faisant, il écoutait ce qu'il se disait autour. Ne voulant pas perturber le délicat sujet relancé par Yvhann, il laissa les deux elfes sauvages régler ça entre eux, pour s'intéresser au raisonnement du prêtre et à la proposition du nain qui en suivit.

Une fois que celui ci eut fini de parler, Narvarth se redressa pour s'approcher d'avantage de lui, en prenant la parole le plus clairement possible.
-Alors je veux bien te relayer, et même te remplacer s'il le faut Mirtzar, afin que tu puisses récupérer de la chute toi aussi.

De toute façon, Narvarth avait l'esprit trop bouillonnant de faits de la journée pour trouver le bienfaisant repos pour le moment. Pour espérer réussir à s'endormir il devrait d'abord faire le tri dans certaines de ses pensées qu'il avait reléguées en arrière plan durant la journée pour ne pas perturber sa concentration et ainsi faire défaut au groupe à cause d'un manque d'attention.