۞ Île et Naufragés ۞

Kaelik, son arc bandé, suivit son nouveau compagnon. Cette carcasse avait dû être laissé par la créature qui avait attaqué le groupe de phoque. Mais quel prédateur laissait sa nourriture derrière lui ?

Marchand d’un pas légers et rapide, l’elfe suivait le grand demi orque qui faisait de gigantesque pas et malgré son poids, qui le faisait s’enfoncer dans le sable, il avançait à bonne allure. Kaelik n’avait pas se problème, légers, et agile, il ne s’enfonçait que peu et pouvait soutenir le rythme de son compagnon, mais il ne doutait pas que dans les plaines, Hiartok ne devait pas avoir d’égale à la course à pied.

"Ecoute, un animal ne laisse pas une proie comme celle-ci derrière lui, cependant, il se peut qu’il s’agisse d’une créature plus intelligente, qui use de ce phoque pour attirer d’autres proies, à l’instar du vers que tu attache au bout d’une canne à pèche. Mieux vaut rester prudent."

L’elfe se chuchota à lui-même.

"Je n’aime pas être à découvert… "

Kaelik restait aux aguets, essayant de voir ce qui pouvait bien les attendre. Il estima la distance qui séparait la distance entre la carcasse et la forêt, ainsi que celle qui les séparait de la forêt. Décidément, à découvert, il ne se sentait pas dans son élément…

- Phoque qui... pèche ? Hiartok s’arrête et se tourne vers son compagnon. ¤ Pa' Bahgt'u ! N’elfe éne'vé Hok. ¤« Hiartok pas comp'end'e, mais pas taper gentil n’elfe pou' ça… Je c'ois ? » Dit le demi-orque vers sa droite.

Il observait Kaelik avec une expression indéchiffrable sur le visage, les yeux écarquillés, sa main gauche frottant inconsciemment l’arrière de sa tête. Il ne comprenait presque rien à ce que baragouinait l’elfe et ceux depuis le début de leurs rencontres. Ce qui commençais à échauffer sérieusement le barbare. Avec son caractère changeant, si le petit magicien ne l’avait pas sauvé des lucioles. Il l’aurait sûrement déjà frappé, ou pire…
Les phrases de son compagnon de route devenaient très dures à supporter. Et les recommandations de Hok elles, trouvaient de plus en plus d’échos en Hiartok.

Se détournant le colosse fit quelques pas tout en rangeant ça hache. Puis prenant une grande inspiration, il se pencha vers le sol et se mit à frapper violemment le sable humide!
« Niaf ! Gaaaaa ! Haaaaa ! » Il frappe et frappe encore, lançant de furieux revers de ses points énormes, le sable lui volait en tout sens…

Vingt bonnes secondes passèrent, puis expirant bruyamment, le barbare se releva et se dégagea du trou qu’il venait de former. Couvert de sable, il reprend sa hache et retourne vers l’elfe.
- Hiartok mieux, besoins un peu souliii...tude. Toi avancé et moi te suiv'e.
¤ Tu est resté gentil, tu deviens un bon demi humain mon petit ¤

S’éloignant, le demi-orque se place, six bons mètres derrière Kaelik ; en attendant que celui-ci reprenne la marche.

Les deux formes humanoïdes venaient de changer de position. Alors qu’ils avançaient au début à l’unisson, l’un d’eux s’était jeté en criant vers les phoques pour une raison qui échappé encore à la roublarde. Car une chose est sur cela ne peut absolument pas être pour chasser, aucun être intelligent ne pourrait espérer attraper une proie de cette façon. Peut être pour les protéger ? En criant et courant ainsi dessus, les phoques partaient se mettre à l’abri dans l’eau laissant ainsi la plage vide, ainsi les chasseurs comme Alatarielle et elle ne pourraient plus les chasser. Mais quel intérêt de faire cela ? Elles avaient déjà leur proie donc les autres phoques ne risquaient plus rien et vu leur réaction lors de la chasse, il était fort peu probable que d’autres chasseurs reviennent les ennuyaient avant longtemps. Non, l’illuskienne ne voyait décidément aucune raison logique à une telle action.

Mais elle n’eut plus le temps de réfléchir à cela, car les deux individus avaient de nouveau changer leur mouvement. A présent, l’un avançait seul à l’avant avec, semblait-il, un arc à la main et l’autre le suivait d’une courte distance avec visiblement une arme à la main également. Et contrairement à l’arc, elle ne put avoir aucun doute sur la hache que celui-ci tenait. Elle avait vécu suffisamment longtemps avec les barbares pour en distinguer aisément une, même à une telle distance. Et un déplacement dans cette position était clair à ses yeux, combien de fois avait t’elle jouée les éclaireurs pour son groupe de chasse ? Partant à l’avant du groupe pour repérer leur proie animale, leurs ennemis des tribus rivales ou ceux que les Poneys Célestes prenaient plaisir à chasser les Orques.

Se tournant vers sa compagne, elle s’adressa à elle, sans doute pour l’une des dernières fois avant que ces deux inconnus soit trop proche pour parler sans se faire aussitôt repérer :

- Alatarielle, faite attention de toute évidence celui qui se trouve en tête doit être un éclaireur et doit donc avoir un certain talent pour débusquer ce qui se cachent. Rester complètement cachée jusqu'à ce qu’ils arrivent près du phoque et si possible recouvre-toi au maximum de sable afin de parfaire votre camouflage. Car s’il s’agit d’un bon éclaireur, il doit bien se douter d’un piège pour qu’une proie, comme le phoque, soit ainsi abandonnée sur la plage. Donc reste bien cachée et essais de te repérer qu’au son, de toute façon celui qui le suit ne doit pas être un discret vu l’arme qu’il transporte. J’espère d’ailleurs que tu es aussi bonne au combat au corps à corps qu’à distance, car s’il t’arrive dessus avec sa hache cela risque de faire mal. Puis se tournant dans les dunes afin de s’accrocher le plus de sable possible à ses vêtements. Moi, je vais m’éloigner un peu pour essayer de les surprendre, ils doivent s’attendre à un danger près du phoque, mais ils seront surpris si je sors d’un endroit qu’ils n'attendent pas.

Attendant la réponse de sa compagne, Nice vit que le sang de phoque, qu’elle avait sur elle, avait bien aidé à coller le sable à ses vêtements, mais que celui-ci avait du coup pris une teinte rouge. Elle s’essuya donc rapidement tout le sable rougit qu’elle put, avant de frotter de nouveau avec du sable « propre ».

Kaelik observa la colère du colosse vert, se disant qu’il ferait mieux d’éviter de l’énerver. Il ne pensait pas que sa façon de parler puisse mettre son compagnon dans cet état. Désormais, il ferait attention. L’elfe, avant de reprendre sa marche, expliqua au demi-orque :
"Je suis désolé, il semble que tu ne comprennes pas bien la langue commune."

Puis il enchaîna en orque avec des mots simples aux sons gutturaux :

"Un prédateur ne laisse pas de proie derrière lui, pas un animal en tout cas, enfin, il y a peu de chance, donc, soit la proie a été abandonné, soit c’est un piège. Tiens toi près à réagir, approche toi du corps avec prudence, je vais essayer de contourner le corps pour voir s’il y a quelque chose. "

Kaelik reprit sa marche, l’arc en main, et près à tirer une flèche de son carquois si le besoin s’en faisait sentir. Quand il se fut suffisamment rapproché, il s’écarta de son compagnon et entreprît de faire le tour dans un mouvement circulaire autour du corps. D'un mouvement fluide, il enocha une flèche, mais sans bander son arc, pour ne pas s'épuiser pour rien.
Il s’était déjà fait prendre dans des pièges de ce type, il ne ferait pas deux fois la même erreur.

¤ Oooo lui parler comme chaman! ¤
- Mmmmm ça v'ai, mais Hiartok pas tout comp'is... Ce phrasé en orque avait rappelé quelques souvenirs de son enfance au demi-orque.

Dans la tribu des concasseurs de genoux, très peu d’orques parlaient ainsi. Et encore moins, survivaient assez longtemps pour beaucoup parler. Dans ce clan vénérant Baghtru, aucun cas était fait de l’intelligence ou même du « parler correct » et à partir du moment ou, plus fort que vous décidait que vous ne lui parliez pas correctement… votre espérance de vie sans trouvait bien diminuer.
Le meilleur moyen de s’en sortir lorsqu’on « parlait bizarre » et qu’on n’était pas capable d’étrangler un cheval à main nue ; restait de devenir chaman. Et même là, la sélection pour vénérer le briseur de jambe ne dépendait pas de l’intellect.
Autant dire que le barbare encore enfant, n’avait que très rarement eu l’occasion d’entendre un phraser Orque aussi… policé.

¤ Il veut que tu t’approche je crois… Je n’aime pas cette endroit Hiartok ouvre bien tes oreilles ¤

- Oui Hak, moi bien fai'e attention et bien écouter. Murmura le demi-orque à lui-même, continuant son chemin vers le cadavre du phoque.

Le demi-orque se baissa légèrement, prenant une posture de chasseur aux aguets, légèrement pliés, observant bien attentivement tout autour de lui. Il fit le tri dans son environnement. Comme dans la montagne, cet endroit étrange avait ses bruits récurrents : les vagues, les oiseaux, le vent, le bruit de ses pas dans le sable humide, etc. Concentrer sur les détails, il isola les bruits un à un. Seul comptait les sons qui n’était pas encore arrivé à lui jusque-là. C’est d’eux que proviendront le danger.
Le barbare devait les entendre, savoir d’où il venait, s’éveiller à son instinct pour réagir dans l’instant s’il le fallait ; comme toujours c’est sa vie qui en dépendait.

Les sens aux aguets concentré sur son ouïes, il continua son chemin, son arme fermement tenu en main, vers le corps sans vie de l’animal…

Utilisation de perception auditive.
Au vue du temps pour se rendre jusqu’au corps, il peu prendre le temps de "faire 20" en théorie.

Douzième jour de la Marée estivale année de la magie sauvage (12 Flammerige 1372)
Lieu : mer des étoiles déchues
Climat : Ciel légèrement Nuageux, vent fort et frais, clair au loin.
Température: environs 20°C
Moment: Matinée (environ 10h40)

J'ai la flemme tout le monde a choisi de « faire 20 » à son jet de dés... restent les bonus secret accordé selon la qualité de la description de vos actes...

Nice, Alatarielle

Chacune à son poste, les deux femmes observèrent l'étrange manège des deux ombres lointaines. La plus grande avait un comportement des plus chaotique, reculant, frappant le sol, avançant, tournant la tête de ci de là. Puis pris soudainement une posture de chasseur que l'autre avait adopté depuis plus longtemps.
Nice ne sut pas si son amie avait suivit son conseil, se déplacer pour voir la manière dont elle agissait risquait de la révélé elle même aux deux inconnus, aussi n'entendant pas de réponses elle mit tout de même son plan à exécution. Et commença à se déplacer le plus discrètement possible, et sans trop laisser de traces, ni provoquer de mouvement trop voyant dans les herbes hautes.

Les mêmes plus Hiartok et Kaelik

Quelques longues minutes plus tard, ils étaient tous à quelques cinquantaine de mètres les uns des autres. La tension était palpable des deux côtés, l'elfe et le demi orc de plus en plus sur leur garde à mesure qu'ils approchaient, Alatarielle et et Nice prêtes à bondir si elles sentaient en eux une menace.

Peu à peu les deux nouveaux venu se rapprochèrent. Lentement à pas lents, le regard atentif et l'oreille tendue. Hiartok eu du mal à trier parmi les sons de la nature ceux qui seraient nouveaux. Le sable qui roulait au grès du vent, la mer, les pas de l'elfe, les oiseaux aux cris étranges et stridents. Non décidément il n'entendait rien de particulier. Lorsque soudain Kaelik lui fit signe de se baisser, il regardait fixement devant lui. Combien de fois s'était-il entrainer à démasquer des ennemis ainsi placé en traquenard. Il en connaissait quelques tactiques, et leur ennemis s'était positionné dans une bonne cachette. Il voyait peu qui était devant lui, et si cette personne n'avait pas fait un léger mouvement de jambe il ne l'aurais jamais remarqué. Un mouvement trop léger, trop discret pour être celui d'un animal qui se dissimulerais, mais un mouvement qui n'était pas celui des éléments naturels.
L'elfe avait remarqué peut avant que le phoque possédait deux blessures très fine, comme celle provoquée par les flèches. Il avait donc compris qu'ils avaient affaires à des humanoïdes. Des locaux de l'île peut être? Restait à savoir s'ils étaient dangereux.


Nice Compris qu'Alatarielle avait été repérée par l'elfe, car il s'agissait bien d'un elfe, accompagné d'un orc ou d'un demi orc, elle ne savait pas vraiment. S'il n'y avait eu que le demi orc elle l'aurais sans aucun doute abattu froidement. Quoiqu'au vu de sa masse musculaire elle aurait hésité à y aller seule. Mais il était accompagné d'un elfe! Peut être était-il moins barbare que ceux qu'elle avait longtemps traqué? Que fallait-il faire? Elle n'avait pas pu faire un tour complet de ses deux ennemis, quitter les herbes aurait fait trop de bruit et le sable était trop clair pour qu'elle puisse s'y dissimuler. Toutefois en cas de besoins elle pouvait arriver sur leur flanc sans qu'ils n'y puissent rien.

Soudain il y eu comme un écho lointains, un son déformé et affaibli par la distance leur parvint, on aurait dit une voix humanoïde, mais c'était trop ténu. Toutefois tous purent voire les nombreux corbeau s'envoler de la forêt au loins, en croassant de tout leur saoul. Chacun su garder son calme, même Hiartok ne sursauta malgré la surprise.



Derreth

Lorsqu'il avait hurlé les oiseaux prirent leur envol. Enfournant les pommes et les fruits qu'il trouvait il maudit milles fois cette île déserte. Les pommes étaient encore trop vertes pour être manger, normal ça n'était pas la saison. Contrairement aux prunes d'un jaune tendre qu'il trouva, elles avaient un goût délicatement sucré, entre la mirabelle la prune rouge et l'abricot. Dans un arbres pas trop loin il trouva des cerises mûre à souhait, c'était l'arbre où s'étaient posé les corbeaux, sans aucun doute il s'agissait d'une composante de leur menu.

Des vignes envahissait quelques endroits de la forêts, un raisin pourpre y poussait, il n'avait jamais de raisin de cette couleur, presque celle du sang: sombre, et luisant à la fois. Il y eu un mouvement au dessus de lui et levant la tête il aperçut dans les branches deux petits singes qui le regardait. Ils semblaient curieux et certains d'être dissimulé par les branches. Il firent des gestes, comme pour se parler entre eux. Quelques corbeaux revinrent l'observer eux aussi, restant toujours hors de sa portée. Tournant la tête vers la plage, alors qu'il suivait un oiseaux des yeux, il aperçut du haut de son arbre que deux ombres s'étaient rapproché d'une troisième plus grosse. A cette distance on aurait dit des fourmis se tenant debout et dont on ne verrais pas les bras, des humains?

Ah qu’il était vaillant, ah qu’il était fier ! Perché sur les cimes, aux faîtes forestières.
Les ouistitis se pâmaient d’aise, les volatiles avaient malaise.
Derreth le grand aux crocs saillants. Le regard brûlant et la rage de dent.

Pfff…

« Dégagez les macaques… Je vous préviens, j’en chope un je prend pas l’temps de le cuire. »
L’énergumène leva la tête, ses bras enserraient grossièrement l’écorce noueuse d’un cerisier, à deux bons mètres du sol, un croissant vertige titillait sa vessie.
« Pareil pour vous les piafs. Je ne suis pas dans mes bons jours. »
Royal, le demi-orque tâcha de se concentrer sur ces distantes fourmis aux horizons des mers de sable. Son visage était couvert de fluide pourpre et rosé, et on aurait pu lui croire l’écume aux lèvres. On aurait pu le croire saisi par la haine, plein d’une farouche colère, sa mâchoire tressautait par intermittence, quelles sombres pensées traversaient l’esprit du roublard alors qu’il dardait un œil fiévreux vers ces lointaines silhouettes ?
« J’ai… la dalle. » Il s’essuya la figure sur quelques branchages épars. Jus de raisin, de cerise et de baies s’éloignèrent sans regret.

Allons bon ! L’escalade n’était pas son fort, et tenir agrippé avec la vive énergie de son ample désespoir n’y suffisait plus. Derreth se sentait mal, il savait que la gravité souhaitait lui jouer un sale coup… Au jeu du plus malin, le demi-orque, fier et redoutable gantelet de l’Amastarte se targuait de toujours finir gagnant.
« Observe mon gars… » Siffla-t-il d’un ton venimeux à son public simiesque, et là-dessus, le roublard déplaça par acte de sa douteuse agilité, sa jambe potelée sur les branches les plus robustes de son refuge presqu’aérien.
Ca tenait, ça n’avait pas cédé, il n’avait pas mal au coccyx, tout allait encore bien. Sa main gauche fila comme le vent et saisit une énième prise végétale. Avec un « Ha ! » virulent de par son arrogance, le demi-orque se laissa chuter d’environ quinze pouces avant de reprendre à grands gestes et hauts cris de stables appuis.
Il poursuivit son jeu, sa lutte vers le plancher des vaches, la chemise gonflée de cerises, de raisins rouges, et d’une ou deux pommes pas mûres. Pourquoi les pommes ? Pour les lancer aux singes pardi !
Un tir cadré et il retrouverait un de ces ouistitis polissons à sa table, de préférence celui de gauche, qui donnait l’impression de cligner de l’œil. Derreth n’aimait pas les animaux, il aurait cherché à becqueter le corbeau s’il n’avait par avance su que ces bestioles avaient un sale goût. Des charognards… le demi-orque aimait bien les charognards, il en était un lui-même.

Sur la terre bien ferme, tâtant même du talon afin de s’en assurer, le roublard se frottait les mains sur ses braies. Il leva une dernière fois le regard, les lèvres pincées.
« Bon, pas d’au-revoir, je déteste ça. Sans regret les gars. »
Il soupira lourdement, voilà qu’il se mettait à divaguer… ! N’importe quoi d’autre que… ça ! Quelque chose ! Quelqu’un ! Des gens ! Vite ! De la cervelle bien tendre à croquer, des godelureaux à manipuler ! Vite, rapidement, mentir, tromper, blesser, vendre, hurler !

A pas de loup, furetant au travers des bois tel un perfide serpent, Derreth courait à en perdre haleine. Qu’importe que ce soient des indigènes ! Ces choses là aimaient les bricoles, et le demi-orque en avait plein des bricoles ! Il carillonnait littéralement de cuivre et de bronze mal façonné, ses oreilles épinglées de toutes sortes de breloques, ses mains d’anneaux de mauvaise facture !
Et puis, peut-être bien que Dame Chance daignait enfin lui sourire…
Il y avait là-bas, dans les profondeurs du Manoir des Ombres, quelqu’un qui attendait des résultats. Maintenant que Narcissa nourrissait les poissons, il avait grand intérêt à se remuer le popotin.

Kaelik tira légèrement sur la flèche et visa la zone où il avait vu du mouvement. Il fit un signe de la tête pour prévenir Hiartok qu’il avait repéré quelque chose ou plutôt quelqu’un. Espérant que le demi orque soit prêt à agir, le rôdeur dit à haute voix :

"Qui que vous soyez, montrez vous. Nous ne vous voulons aucun mal."


Kaelik espérait qu’il ne lui faudrait pas se battre, il n’aimait pas tuer, mais s’il le fallait, il se défendrait et il n’avait pas de doute sur le fait que son compagnon ne se laisserait pas mal traiter. Il restait à l’écoute, les jambes légèrement fléchies pour être prêt à réagir et s’approchait lentement vers le mouvement repéré.

"Aller sortez de là !"

Le ton de Kaelik restait rustre. L’elfe espérait que ce serait des habitants de l’île qui pourraient les renseigner, mais on n’était jamais assez prudent, il s’était déjà fait avoir, notamment par ses pires ennemis, les drows. Il ne s’y ferait plus prendre.

a roublarde vit le binôme se rapprocher prudemment du cadavre du phoque. De toute évidence l’éclaireur avait quelques notions car il faisait preuve de prudence et semblait chercher le moindre mouvement suspect. C’est alors qu’elle distingua suffisamment la corpulence de l’autre personne, elle n’en croyait pas ses yeux, c’était un orque. Elle arma sa flèche prête à occire cette lie de la nature, lorsqu’elle reconnut en son compagnon un elfe, ce qui lui fit stopper son geste.

¤Comment un elfe peut-il être accompagné par une telle créature ?¤

Elle examina alors un peu mieux ce groupe et particulièrement cet orque qui à ses yeux ne méritait que la mort. Alors qu’il passait devant elle, Nice distingua que celui-ci n’était qu’un demi-orque, ce qui était déjà une moitié de trop. Comment les humains pouvaient-ils supporter une alliance entre cette race et la leur ? Elle ne se l’expliquerait jamais.

Toujours est-il qu’un combattant avec la brutalité d’un orque et un autre avec la finesse d’un elfe travaillant ensemble, risquaient d’être un duo difficile à combattre si ceux-ci se révélaient être des ennemis. D’ailleurs à peine avait-elle formulée cette pensée que l’elfe fit signe de se baisser à l’orque. Il avait repéré quelque chose et vu la direction de son regard, nul doute qu’il s’agissait d’Alatarielle. Elle aurait pu lui en vouloir de son manque de discrétion, mais celui qui était parvenu à la détecter était tout de même un elfe, le membre d’un peuple ayant un don pour découvrir tout ce qui est camouflé. L’illuskienne se souvenait le nombre incalculable de fois où son maître Elvith lui avait fait découvrir des choses qu’elle n’était pas parvenue à apercevoir alors qu’elle était pourtant attentive. Même si cela lui avait appris à parfaire sa perception des choses et de mieux découvrir des secrets, jamais elle n’était parvenue à l’égaler.

Vu la situation dans laquelle se trouvait sa compagne, Nice encocha silencieusement sa flèche et commença à viser l’elfe si combat, il devait avoir, il fallait le déstabiliser afin de permettre à Alatarielle de faire feu à son tour sur l’étrange couple qui leur faisait face. Si l’un d’eux tombait rapidement le second n’en serait que plus facile à vaincre. Surtout que de toute évidence, l’elfe pensait le danger devant lui et n’était pas parvenue à la détecter sur leur flanc. Malgré tout, elle ressentit un pincement au cœur à l’idée d’ôter la vie à un enfant du beau peuple. Elvith lui avait déjà dit que ce peuple avait même si cela était rare des membres peu recommandable, voir dangereux. Mais il restait à ses yeux un peuple merveilleux qui oeuvrait que pour le bien de la nature et la paix. Alors que l’elfe était enfin dans sa ligne de mire et qu’elle était prête à décocher sa flèche en cas de besoin, un bruit de toute évidence signalant une présence humanoïde venant des bois s’éleva.

¤Qu’est ce que cela ? Celui qui arrive ne peut être avec ses deux là. Sans quoi il serait arrivé plus discrètement. A moins que… ¤

Elle se retourna vers le drôle de binôme qui se trouvait juste à coté du cadavre du phoque. Mais non, eux aussi avaient l’air surpris de ce bruit et surtout l’elfe n’avait pas changé de position face au danger que pouvait représenter la présence d’Alatarielle. Seul le demi-orque s’était légèrement tourner vers ce bruit impromptu, ce qui prouvait que même lui se tenait sur ses gardes suite à cette nouvelle donnée.

¤Etrange, si ces gens étaient de l’île, ils ne seraient pas aussi nerveux ou du moins pas autant sur leur garde. De plus, un elfe, qui semblait sommes tout un bon éclaireur, ne serait pas resté à découvert sur la plage.¤

Sans débander son arc, Nice décida de se rester cacher et de voir comment se déroulerait les événements. Alatarielle même découverte ne sortirait sûrement pas de son abri alors que le groupe devant elle était arme à la main. Ce qui laisserait le temps à la roublarde de voir ce qui avait pu produire ces cris qui avaient fait fuir une multitude de volatiles. Du moins, en espérant que cette personne quel qu’elle soit vienne par ici, car elle ne pouvait Alatarielle seule face à deux adversaires potentiels. Mais entamer un combat contre deux ennemis alors qu’un autre danger potentiel pouvait arriver serait de la folie.

¤ J’ai pu constaté qu’Alatarielle était bonne guerrière ! Espérons qu’elle soit aussi bonne tacticienne faute de savoir être discrète. Sans quoi, nous risquons de participer à un véritable carnage. Je sais pas encore si tout cela fait partie d’une illusion des mages, mais j’avoue que cela commence à m’amuser.¤

Nice reste cachée dans les dunes sans bouger de sa position et regarde vers les bois afin de voir si elle repère un mouvement provenant de celle-ci. Si elle n’aperçoit rien, elle se détourne de celle-ci et observe de nouveau l’étrange duo.

Ce lieu… Hiartok faisait de son mieux mais ne parvenait pas à séparer les bruits qui l’entouraient. Ce qui commença à le rendre un peu nerveux...

Il remarqua un mouvement chez son compagnon.

¤ L’elfe a bougé ¤

- Quoi lui mont'er ? Lui avoi' vue pédateu'? Interloquer le barbare se tourna vers Kaélik, lorsque celui-ci parla.

¤ N’elfe a dit nous pas taper ! Pou'quoi ça !? Hok aime pas ¤
¤ Au moins, il a parlé normalement ¤

- Moi faim… Rajouta le demi-orque, sans faire grand cas de Hok et Hak, son estomac faisait des siennes et si près de ce gros tas de viande; ça allait de mal en pis. Le barbare était obnubilé par le phoque et parti dans ses pensées. Le demi-humain s'imaginait comment accommoder cette grosse carcasse... La rôtir au feu de bois, la couvrir de bière, la farcir d’entrailles de bouc et de gros oignons. Mais non! Une bête comme ça va prendre du temps à cuir et il voulait mordre dedans très vite. Oui! Il faudrait surement la manger cru avec des feuilles d’arbre et du houx…
Soudain un cri retentit dans la forêt sortant instantanément Hiartok de ses divagations. Revenu à l’instant présent, il s’exclama assez vigoureusement.

- Hiartok d’acco'd avec Kélik ! Moi pas tapé avant manger! Fini le barbare, bien contant de sa grande ruse. Si quelqu'un croyait le colosse inoffensif le ventre vide, il oserait sortir de son trou... élémentaire!
Quand Hiartok commence à avoir faim, il vaut mieux être celui qui lui donne à manger, plutôt que celui qui est sur son chemin.

Disant cela, il déposa sa hache sur une de ses épaules massives en signe de paix. Mais il la tenait fermement d'une main et bien haut sur le manche. Il pourrait s’en servir rapidement s'il fallait réagir et ceux, sans que la différence de poids avec la lame ne le déséquilibre.
Il regarde autour de lui les sens aux aguets cherchant une trace, un indice, un danger…
Il se mit en position, assurant ses appuis dans le sable, les jambes légèrement fléchis, près à bondir dans une direction où une autre.
Il cherchait à distinguer ce qu’avait bien pu voir l’elfe.

Et en cas de mouvements brusque… peut importe ce qu’y avait été dit avant.

Il chargerait et gare à qui, ou quoi, rencontrerait le tranchant de sa hache.