Panique à Fortnouveau, MJ Kolimar Velcor

L'homme qui avait plongé son regard dans celui de Neñved avait une attitude surprenante selon ce dernier. Ecarté du reste de la scène, le roublard ne pouvait s'empêcher de faire la comparaison entre lui et l'inconnu. Que faisait-il si éloigné, et pourtant si proche de cette auberge ?

¤Sûrement la même chose que moi¤ Pensa l'Illuskien.

L'échange de regards fût rapidement brisé quand Neñved se remit de la stupeur d'être découvert. Rapidement, il se plaqua contre le mur puis, tout en gardant les yeux fixement posés sur celui qui l'avait repéré, il décida de s'éloigner le plus possible de la façade du bâtiment. Le plus promptement, mais à l'aide d'une certaine dextérité, le roublard se fraya un chemin sur la corniche de l'étage, puis se dissimula dans l'ombre du toit, essayant tant bien que mal de trouver une fenêtre où entrer.

Durant un long instant, il resta caché du regard de l'autre homme, ses yeux scrutant l'obscurité afin de découvrir une entrée possible dans l'une des bâtisses. Qui était donc cet énergumène ? Il faisait trop sombre pour que Neñved puisse reconnaître qui que ce soit, il semblait juste que l'homme avait des allures ecclésiastiques, un prêtre peut-être ? Il était impossible de le confirmer, et hors de question de retourner sur la façade pour appuyer ses pensées.

¤Si il a vu mon visage, je suis fait comme un rat, bravo Neñved, tu as bien choisi l'endroit¤

C'est à ce moment là qu'il vit les six hommes se présenter sur le pallier, leurs vêtements comme leurs visages étaient indiscernables dans la pénombre, toutefois ils n'inspiraient guère confiance à l'Illuskien, qui préféra se terrer plus encore dans l'obscurité.

¤Là ! Ca m'a tout l'air d'être une fenêtre !¤ Pris d'une certaine panique, le roublard se contorsionna comme il le pouvait pour atteindre ce qui lui semblait être une lucarne.

Bonsoir à tous ! C'est moi, le petit nouveau, j'espère passer un agréable moment en votre compagnie et vous remercie de bien avoir accepté de me joindre à vous ^^

i c'était là ce que le gérant voulait, elle n'avait plus qu'à s'exécuter. ¤ Eh bien, s'ils ne m'aident pas, je serai effectivement seule. Bon, tant pis. De toute façon c'est moins risqué, il a raison. ¤

- J'y vais donc. Puissent les dieux vont être cléments. Ou au moins vous récompenser de supporter tout ça. Dit-elle en se retournant pour emprunter la porte arrière.

Les pas se rapprochaient, elle l'entendait. Iona imaginait déjà la surprise des noblions en voyant la salle dans cet état, quand ils venaient pour retrouver la voleuse. ¤ J'espère que l'aubergiste ne leur parlera pas de moi. Mh, je suis encore dans une belle situation. Bon, ne perdons pas plus de temps. ¤

De l'autre côté de la porte, elle aperçut le compagnon de Menthas, si la roublarde se souvenait bien du nom donné plus tôt. Elle devinait qu'il ne tentait pas de prendre racine. Observant la dague de l'homme, elle chuchota. "Vous les cherchez vous aussi, n'est-ce pas? Ce genre d'aventure est dangereuse à mener en solo. On pourrait s'entraider."

Tant de choses imprévues en une fois. Cette soirée ne sombrerait pas dans l'ennui, c'était chose sûre.

L'infime parcelle de raison que possédait le roublard le poussait à agir seul et vite, plutôt que de s'embarrasser d'un quelconque boulet qui non content de le ralentir lui casserait les pieds de bien belle manière. Iona en effet lui rappellait vaguement quelqu'un, sans qu'l ne pût dire qui exactement. De lointaines réminiscences se formèrent dans son esprit.

Une autre femme. Une maison étrangement vide. Un mannequin avec un masque. Un long couloir. Un cri perçant de demoiselle en détresse. Puis la fuite...

Oui, Iona ressemblait étrangement à Bludy, que Kobalt avait abandonnée à son funeste destin (pour la bonne cause). Un sourire ourla les lèvres du voleur, qui se délectait par avance des tourments qu'allait endurer la demi-elfe si elle restait trop longtemps en sa compagnie. Ceux qui côtoyaient le thétyrien avaient en effet une curieuse propension à tomber comme des mouches ou à se volatiliser dans la nature. Après tout, un tel sort pour la péronelle serait on ne peut plus mérité, pensait le roublard, tant il était irrité par l'intervention de la femelle, qui était tombée comme un cheveu dans la soupe.

Respirant un bon coup et priant Mask de lui accorder une infinie patience, il répondit :

- Euh, moui, certes... On ne peut se fier aux prêtres de nos jours... Aussi serais-je ravi que vous m'aidiez, car j'avoue être assez faible et vulnérable... Ecoutez, je vais ouvrir cette porte, vous entrerez rapidement et je vous suivrai, pour vous couvrir. tes-vous prête ?

Joignant le geste à la parole, le filou alla ouvrir la porte, et se plaqua dans le même mouvement contre le mur de sorte à ne pas être vu d'éventuelles personnes présentes dans la salle voisine. Il fit un bref signe de tête à la femme, attendant qu'elle s'élance pour entrer à son tour.

En attendant caché dans son coin, Menthas aperçut une silhouette au dessus de lui. Il s'attarda dessus par curiosité. C'est avec surprise qu'il constata que son vis à vis et lui même s'épiaient mutuellement. Cela donna un sentiment assez malsain au prêtre de la Cavalière. Un doute l'envahit, si la personne l'avait remarqué, peut être que sa cachette n'est pas assez efficace. L'inquiétude le gagnait en plus de la curiosité qui le demangeait au sujet de l'homme. Que faisait-il à cette fenêtre? Regardait-il ici par hasard ou bien alors cherchait-il comme lui à observer l'arrivée des hommes de la taverne de tout à l'heure? C'est alors que la pensée de l'arrivée imminente de ceux ci lui traversa l'esprit:

¤S'ils me voyent en passant devant, je risque de passer un sale moment. Mais je pense qu'il seront trop occupés à vouloir retrouver leur voleuse pour récupérer leur bien. En fin de compte je trouve cette affaire assez louche et ne me dit rien qui vaille. Ca sent la sale combine tout ça.¤

Menthas comptait énormement sur l'empressement des noblions pour passer inaperçu.
C'est alors que ces derniers apparurent. Le jeune homme retint son souffle pour ne plus faire le moindre bruit. Il en oublia l'homme à la fenêtre. Il était trop occupé par les hommes pour épier leur moindres faits et gestes, et se tenait prêt à agir suivant les circonstances futures. Presque instinctivement il posa sa main sur le pommeau de son épée comme pour se rassurer, mais aussi anticiper une situation qui tournerait très mal.

Narration

Iona, Kobalt

Iona perception auditive 21 réussite
Kobalt perception auditive 13 échec

Iona hésitait sur la conduite à suivre. Se jeter dans la gueule du loup ne faisait pas spécialement partie de ses plans, ais après tout pourquoi pas. Kobalt quant à lui se plaqua contre le mur et ouvrit la porte attenante, d'un geste vif. Devant Iona se trouvait un escalier qui plongeait dans le sol. Un étrange bruit sec et sourd parvint à ses oreilles. Un bruit de quelque chose de lourd que l'on ferme rapidement. Puis c'était le silence. Par chance la descente de la cave était éclairée, mais il fallait tout de même s'en rapprocher pour voir ce qui se trouvait en bas. Voire même descendre pour voir ce qui se trouvait dans cette cave.

Menthas, Nenved

Nenved tenta de se mouvoir en direction de la lucarne, mais se rendit compte qu'elle n'était pas assez grande pour qu'il puisse s'y glisser à l'intérieur. Il resta donc totalement immobile à l'approche des six hommes. Menthas en fit de même. Les deux hommes attendaient de voir la réaction du groupe devant l'entrée. Trois d'entre eux se dirigèrent vers l'arrière du bâtiment abritant l'auberge tandis que les trois autres entrèrent l'arme à la main dans l'établissement. Il était impossible de voir de quoi que se soit à l'intérieur, de leur poste d'observation. C'était peut-être le calme avant la tempête.

Tout d'abord paniqué, puis reprenant peu à peu ses esprits, Neñved savait à coup sûr que si il s'amusait à voguer sur les toits sans faire attention, il risquait de se faire rapidement prendre. La lucarne était malheureusement trop petite, et aucune fenêtre, du moins selon lui, n'était à sa portée pour se cacher.

¤Tu t'es encore mis dans de beaux draps¤

Devant ses yeux, les choses s'agitaient, l'homme qui avait repéré Neñved n'avait pas bougé d'un pouce, semblant s'écarter volontairement de la scène pour l'observer. Durant un instant, le roublard se senti proche de cet inconnu, lui non plus ne devait pas comprendre ce qui se passait. Dans leur ignorance, les deux hommes, cloîtrés dans l'ombre, avaient quelque chose de semblable.

¤ Il faut que j'essaye de m'approcher, je n'entends absolument rien¤

Lentement mais sûrement, l'Illuskien se dirigea vers un bâtiment plus proche de l'auberge, c'est à ce moment précis qu'il vit l'inconnu mettre la main, machinalement, sur le pommeau de son épée.

¤ Oh, il va y avoir du grabuge, j'ai intérêt à rester dans l'ombre¤

Neñved repéra plusieurs ruelles autour de lui, il lui fallait trouver le chemin le plus rapide et le plus discret pour s'approcher de l'auberge par les toits. Avec dexterité, il sauta sur une autre batîsse, puis une autre, mais, manquant de tomber à la renverse, il s'arrêta un instant, s'acroupit, et continua à regarder la scène avec attention.

-Aller, un petit effort" Murmura t'il.

Grâce à sa capacité à entendre plutôt loin, le roublard tendit l'oreille et essaya tant bien que mal de percevoir des sons, des voix peut-être, venant du bâtiment animé.

La première réaction de Menthas fut un soulagement de ne pas avoir été repéré. Il avait vu juste, les six hommes étaient trop occupés par leur voleuse pour le remarquer. Mais son soulagement fut vite repris par l'inquiétude. Armes à la main, les noblions n'entrainent pas dans l'auberge pour négocier pacifiquement. Il y avait de la bataille dans l'air. Le jeune prêtre était devant une situation très embarrassante. Fallait-il entrer dans l'auberge pour aider ceux qui s'y trouverait ? Mais fallait-il prendre le risque de se retrouver seul face à six ? Pourtant il ne voulait pas rester là sans rien faire. Menthas voulait au moins continuer à surveiller la scène. C'est d'ailleur ce que semblait vouloir faire l'homme sur le toit. Il avait l'air très intéressé lui aussi par le groupe. A tel point qu'il prenait le risque de se rapprocher. Le prêtre ne savait pas de quel coté son vis à vis se plaçait, mais surement qu'il n'était pas de celui des hommes. Sinon il ne prendrait pas la peine de se cacher.

¤ On a l'air d'avoir les mêmes intentions, mais quels sont ses réelles motivations ? ¤

Menthas était aussi intrigué par le comportement de l'homme que par ce qu'il allait se passer dans l'auberge. Ne voulant pas rester inactif, il prit une décision.

¤ Je vais essayer de m'approcher de l'auberge. Mais il faut aussi que je ne soit pas trop voyant, sinon je risque d'avoir des problèmes. ¤

De ce fait il commença à revenir vers l'auberge et d'une fenêtre pour pouvoir contempler la scène depuis l'extérieur, en prenant soin de ne pas se mettre complètement devant, en gardant toujours la main sur son épée, car il sentait que les chances de s'en servir étaient assez importantes; et en jetant de temps à autre un coup d'oeil sur l'homme qui vagabondait sur les toits, pour ne pas être surpris s'il venait à se montrer inamical.

Naration

Menthas, Nenved

Les deux hommes avaient les mêmes intentions sans le savoir, du moins pour l'instant. Menthas s'approcha de la fenêtre en veillant à ne pas se montrer de quelqu'un regardant de l'intérieur. La scène qu'il vit l'étonna un peu. Les six hommes les armes à la main, discutaient avec le propriétaire. Ils ne semblaient pas franchement menaçants, mais pas complètement amicaux non plus. En fait de là où il se trouvait, il pouvait croire que tous se connaissaient. Cependant les sons émis par l'attroupement ne parvenaient pas jusqu'à ces oreilles. Ils étaient trop loin et la fenêtre faisait un écran suffisant pour atténuer leur conversation. Cependant, il pouvait quand même voir des gestes menaçants à l'encontre de l'homme resté seul. Il remarqua entre autre que Kobalt et la jeune femme avaient disparu de la pièce. Par contre il n'y avait aucun signe de celui qu'il avait à peine vu dans l'ombre il y avait à peine quelques minutes.
Pendant se temps Neñved essayait tant bien que mal de se rapprocher de l'auberge sans se faire voir. Seulement l'homme qui l'avait remarqué se trouvait juste à côté du seul endroit d'où l'on pouvait voir et entendre éventuellement quelque chose de ce qui se déroulait à l'intérieur. Il se rapprocha donc le plus discrètement possible mais préféra rester à bonne distance pour ne pas se faire repérer. Cette prudence avait un prix. Il n'arriva pas à entendre quoique se soit de ce qui se passait à l'intérieur.
Les deux hommes étaient absorbés par la scène qui se passait dans le bâtiment, et n'entendirent qu'à peine les bruits des bottes d'un groupe se rapprochant de l'auberge. Neñved eut juste le temps de voir qu'un groupe d'une dizaine de personnes arrivaient dans leur direction. Ils ne les avaient pas encore remarqués mais il fallait agir vite.

Iona, Kobalt
Les deux complices du moment, prirent la décision, de s'engager dans l'escalier ne voyant aucun danger immédiat. Ils furent de plus assez motivés par le retour des six hommes qu'ils avaient quittés un peu auparavant. Ils fermèrent la porte derrière eux et arrivèrent dans une cave où se trouvaient toutes sortes de caisses et de tonneaux. Des jambons avaient été suspendus au plafond. Une odeur très forte de nourriture et de vin émanait de cette pièce. Par contre pas la moindre présence mis à part eux deux.

Le roublard avait fait le chemin de la porte au bas de l'escalier machinalement, comme si une volonté extérieure supérieure l'y avait poussé devant son absence de réaction apparent. Qu'importe, car en vérité, cela avait bien été son intention, attendu qu'il ne voulait pour rien au monde se colleter aux crétins qui se sont fait piquer leur bourse il y a dix minutes...

Maintenant qu'il était au bas de l'escalier, une étrange sensation l'assaillit : ses tripes semblèrent tournoyer sur elles-mêmes, tandis que son estomac émit un long et sonore gargouillis. Son odorat ne le trompait jamais sur une chose si grave : ils étaient entourés de nourriture ! Kobalt trésaillit alors que dans son esprit se forma la pensée la plus primaire qui soit. Fermant les yeux, il vit se dessiner les formes agréables d'un bon jambon et sentit (et ce n'était pas difficile étant donné la proximité de plusieurs de ces spécimen alimentaires) le doux fumet de la viande cuite au feu de bois. Une réalité s'imposait alors à lui : alors qu'il venait à peine de terminer son repas, il avait encore faim !

S'humectant les lèvres il leva les yeux vers le festin qui pendait au plafond, pour ainsi dire sous le nez (au combien sensible à leur odeur !) du voleur. Il jeta alors un regard en biais à Iona, il crut deviner que le "cassage de ventre en règle", comme il appellait ce genre de repas léger, attendrait. Celle-ci en effet ne semblait guère penser avec sa panse comme lui... Dommage.

Résigné, il fouilla la salle de ces yeux inquisiteurs tentant de détecter quelque anomalie. Comme par exemple, une caisse plus grosse que les autres ou un tonneau qui sortait de l'ordinaire par rapport aux autres. Il irait jusqu'à entreprendre d'ouvrir les récipients un à un s'il le fallait.

¤Car enfin, je n'ai pas la berlue, il sont bien passés par là ces deux zouaves d'amateurs pas discrets !¤

Tout en songeant à celà, il pensa également que seul, il y passerait sûrement plus de temps qu'il ne serait nécessaire aux tires-laine pour quitter la ville avec leurs bourses mal acquises. Il décida donc de demander à sa "partenaire" temporaire de l'aider :

- Allons, m'aiderez-vous à chercher par où ils ont bien pû filer ? M'est avis qu'un de ces tonneaux ou une de ces caisses dissimulent quelque trappe secrète, à moins que...

Une lueur fugitive d'intelligence passa dans ses prunelles sombres. A moins que, allait-il dire, les murs de la salle ne soient pas tous ce qu'ils semblent être. Il entreprit donc de d'abord regarder les cloisons de près afin d'y déceler quelque porte secrète.

La scène dans l'auberge intriguait Menthas. Ou étaient passés Kobalt et Iona? Peut être étaient-ils parti dans l'une des pièces de l'auberge pour se cacher eux aussi ou bien alors avaient-il suivi le couple de voleurs? Malheuresement il ne pouvait le savoir. Mais une autre question le rongeait davantage. Que comptaient faire les six hommes à l'aubergiste pour parvenir à leurs fins? De toute façon il ne donnait pas cher des chances de l'aubergiste face au groupe dans le cas où ça dégénèrerait.

¤ Mieux vaut qu'il ne se passe rien, parceque je ne me vois pas intervenir juste pour le plaisir de me faire éclater. ¤

Le jeune prêtre reporta alors son attention sur l'extérieur de la taverne. Les bruits de pas qu'il avait vaguement entendu au loin le perturba.

¤ Est-ce des gens qui passent par hasard ou alors y aurait-il d'autre membre de leur groupe? Mais vu l'heure qu'il est, mieux vaut ne pas rester campé là et attirer l'attention. ¤

Il quitta alors son poste au bord de la fenêtre pour retourner de l'autre côté de la ruelle afin de pouvoir observer l'auberge et ses alentours, mais aussi ses toits car il avait perdu de vue l'homme qui s'y trouvait. Il y avait trop de choses qui se passait autour de cette auberge, pour que ce ne soit qu'un hasard, et l'idée qu'une sale affaire soit la cause de tout ça, gagnait de minute en minute l'esprit de Menthas. Un léger sentiment d'angoisse montait en lui même si cela ne laissait paraître de signe extérieur, pour lui quelquechose de malsain se produisait et dorénavant il voulait en avoir le coeur net.

¤ Bon d'abord essayons de voir où se cache l'autre j'aimerais pas le prendre sur le tête s'il venait à me tomber dessus. ¤