Les Héros de l'Ombre de la Harpe, Mjöllnir, Guzlik, Kayana, Gerbo

erbo commença à paniquer. Il ne pouvait que constater à quel point son noeud était foireux, et menaçait de mettre à l'eau leur plan. Sans trop savoir quoi faire, il pointa vaguement son arbalète dans la direction du cavalier, et rétorqua au moine sans même s'en rendre compte, sous l'effet de la nervosité :

- Merci, on a vu !

Il garda un instant le messager dans l'alignement de son arbalète, mais renonça à tirer. D'abord, ça bougeait beaucoup trop, et Valis n'était pas loin... Mais surtout, il n'osait pas aligner un homme de si près, fût-il Zhent ou corrompu au possible. Le cheval non plus, le gnome ne pouvait se résigner à attaquer ainsi une pauvre bête qui n'avait rien à voir là dedans !

Heureusement, Gerbo avait un plan si jamais le cavalier parvenait à s'échapper ; dans un coin de sa mémoire était conservé, comme toujours, un sortilège d'illusion qu'il maîtrisait à la perfection. Grâce à lui, il avait été admis à l'Assemblée, s'était débarrassé de la plupart des dangers qui avaient pu le menacer lors de ses voyages, et avait troublé plus d'esprits que de boutons sur son gilet pourtant bien doté.
Si l'homme passait la limite qu'était la corde, ou trouvait quelque autre échappatoire, il avait en tête de quoi faire tomber "sur le cul" son cheval pour de bon. Un ours de vingt pieds de haut, tels qu'il n'en existait que dans les montagnes les plus reculées, ou les forêts les plus profondes, qui gronderait -faute de pouvoir imiter le véritable rugissement d'une telle bête- et montrerait ses griffes d'un air affamé. Cela devait suffire... Même si le cheval lui-même faisait vingt pieds de haut, cela suffirait !

Gerbo retarde son action en se préparant à lancer image silencieuse couplé du pouvoir de gnome son imaginaire

La purée de poix était bien trop épaisse au goût du Pixie. Son regard avait du mal à porter au loin et le stress de l’annonce de ce qu’il imaginait déjà comme une bataille commençait à lui tourner l’estomac. Une sensation désagréable de picotements lui traversait les doigts, telles de minuscules fourmis rouges cherchant à le dévorer à petit feu tandis que son cœur palpitait d’excitation.
Les pas lourd du cheval de sa cible se firent entendre au loin tandis qu’une étrange silhouette se dessinait au milieu du brouillard.

Le Lecteur fit un énorme effort pour tendre la corde de son arc, tira sa flèche en visant la cuisse gauche de sa cible et jeta son arme à terre de rage. Les bras de Guzlik manquaient cruellement de muscles et l’arc n’était peut être pas l’arme qui lui était la plus adaptée. Il avait toujours rêvé de recevoir une arbalète, arme si facile à manipuler, même pour ceux qui comme lui n’avaient point de force. Les membres de son clan lui avaient autrefois promis de lui en faire cadeau. Peut être qu’au cours de leur voyage, le Lecteur aurait la chance de tomber sur un artisan capable de lui fabriquer une telle arme adaptée à sa petite taille d’être fée.

Le Pixie chercha à voir s’il avait visé juste. Il espérait que son manque de force ne l’aurait pas pénalisé. Si le cavalier est touché, il tombera bien vite dans un sommeil profond et les Héros de l’Ombre n’auraient plus qu’à le ligoter et à attendre paisiblement que leur ôte se réveil. Il fallait que les choses se déroulent selon son plan.

Deuxième jour de la Première Chevauchée d'Eléasias, Anno : 1372
Localisation Géographique : Sur la piste menant à Ashaba
Localisation Temporelle : Aube – Cadran : 06h22
Météorologie : Brouillard dense (12°) – Force du vent : Aucun

Compagnie: Les Coureurs du Gué


Tous

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Le Cavalier est pris au dépourvu
Charge de Valis sur le Cavalier : 17(d20)+4+2(charge)= 23 vs 10(CA) – 97(d100) (Brume) – Réussite
Jet de Dégâts : 5(2d6)+3= 8
Le Cavalier perd 8 points de vie
Le cheval se cabre : Equitation : 11(d20)+1= 12 >< DD20 – Echec
Le Cavalier perd le contrôle de sa monture et chute à terre : Réflexes : 18(d20)+3= 21 >< DD15 – Réussite
Jet d’attaque de flèche sommeil de Guzlik à l’arc : 19(d20)+9+1(hauteur)= 29 vs 10(CA) – 62(d100) (Brume) – Réussite
Jet de Volonté du Cavalier : 15(d20)-1= 14 >< DD15 – Echec
Le Cavalier sombre dans un Sommeil magique

Silupin regarde les cieux : Détection : 13(d20)+1-2(Brume)= 12 >< DD ?? – Echec

Sorti du brouillard tel un spectre, Valis chargea sa cible, acier pointé vers celui-ci. Alors qu’il parcourait la distance jusque le cavalier, il fut déconcentré par Ank qui avait visiblement du mal avec la corde. Le chaos prenait le dessus sur le plan des Coureurs du Gué et la brume n’arrangeait en rien la course du chevalier. Ecarquillant les yeux pour mieux se diriger, Valis cria de rage pour évacuer son stress et la peur de ne pas toucher son adversaire à la monture effrayée.
L’acier qui devait mordre le flanc d’un coup tranchant se résolu par un coup d’estoc maladroit qui s’enfonça dans la cuisse du malheureux. Celui-ci cria de douleur, lâcha les rennes de sa monture qui cabra une nouvelle fois et le repoussa hors de la selle.
Sur un dernier élan de force, le cavalier parvint à se redresser pour glisser sur le côté et retomber sur ses pieds, mettant genou à terre. Dans le feu de l’action, Valis lâcha son arme qui tomba lourdement à terre alors que venu des cieux, un projectile coloré frappa de plein fouet le zhent qui s’effondra, face contre terre, plongé dans un sommeil artificiel.
Le chevalier haleta, se demandant ce qui avait frappé ainsi sa cible. Dans un lourd silence, un objet en bois tomba au sol avec un étrange échos.. Et une petite forme ailée redescendit sur terre, pantois et fier de lui. D’un geste des mains, il mima le sommeil et désigna le zhent.
Le nain et le gnome qui, voulant observer la situation, s’étaient mis en réserve pour intervenir au bon moment relâchèrent la tension lorsque le chevalier les appela. Gerbo n’avait même pas eut besoin de jeter le moindre sort ou le moindre carreau, alors que Mjöllnir commençait à être déçu de ne pas pouvoir tester ses gantelets.
De son côté, Ank s’emmêlait avec une corde qui ne servait plus à rien.

Valis

- Très bien, parfait.. Il dort apparemment, ça a été plus facile que prévu, même si pendant un moment j’ai eut des doutes à cause de ce brouillard.. Nous avons atteint notre objectif, il ne délivrera pas son message, c’est ce que je voulais.. fit Valis d’un air content, avant de rechercher son épée et d’aller calmer le cheval de l’ancien cavalier. -------------------- Valis, le Chevalier à la Rose, connu anciennement sous le nom Dalekh le guerrier se révèle être un troublant agent ménestrel qui accompagne un jeune groupe d'aventuriers..

Plus loin sur la route, un petit bonhomme ne savait plus où donner de la tête. La cible que lui-même suivait afin de récolter des informations venait d’être stoppée par un groupe inconnu. Il pouvait tout autant s’agir de gardes que de brigands de grands chemins. D’autant plus que quelque chose semblait flotter dans les cieux alors qu’il n’avait pu l’identifier..
Retourner en arrière ne servirait à rien car il n’avait rien obtenu de nouveau. Il devait en savoir plus, mais comment faire ?

Ce ne sont pas ses yeux qui apprirent à Silupin que le combat venait de se terminer, mais ses oreilles. A la distance où il se trouvait, impossible de ne rien voir.

¤ Diantre ! Cela bataille dur là-bas ! ¤

Ainsi, le barde assista par oreilles interposées à l'affrontement qui se déroulait non loin de lui. Il entendit notamment un cri qui lui sembla avoir pour origine l'homme qu'il suivait. Puis une accalmie se produisit, preuve que le combat venait de se terminer. Et comme il n'entendit pas un bruit de galop qui aurait indiqué la fuite du forban, celui-ci venait donc d'être maîtrisé d'une façon ou d'une autre.

¤ Que faire maintenant. Est-ce que je vais vers eux, ou je profite de la brume pour m'éloigner tranquillement ? ¤

Ce dilemme l'amena à s'interroger sur les assaillants. Etait-ce des brigands, ou des personnes comme lui qui en avaient après un individu lié à la présence de cette mystérieuse brume. Son cerveau se demanda également ce qui pouvait se trouver dans les airs, car il lui avait semblé entrevoir quelque chose, sans pouvoir préciser de quoi il s'agissait.

¤ Après tout, ils ne m'ont pas vu grâce à cette brume. Et si je rampe sur quelques mètres, ils ne me verront toujours pas. Et moi je pourrai les écouter. Je pourrai décider quoi faire alors. ¤

Avec précaution, le barde quitta donc l'abri précaire des buissons et progressa aussi silencieusement que possible sur quelques mètres jusqu'à ce que les voix du groupe lui parvienne distinctement. Il distinguait quelque peu les individus, mais seulement comme des silhouettes voilées.

- Oï, bien joué mon p’tit gars ! Mjöllnir avança d’un pas rapide pour congratuler le petit être comme il le méritait. A lui seul, il venait de mettre un cavalier hors d’état de nuire alors que le ménestrel avait eu toutes les peines du monde à l’arrêter dans sa course. Arrivé à distance suffisante pour qu’il soit plus qu’une petite ombre, il reprit, dubitatif : - "J’dois bien avouer qu’tu m’as bluffé sur le coup, d’une seule flèche !"

Qu’on lui dise encore que les peuples fées étaient sans ressource et il rirait au nez des ignorants … dont il faisait partie jusque là. Tournant la tête vers la masse inerte du messager endormi, il chassa, d’un geste automatique, quelque parasite qui aurait pu élire domicile dans sa barbe fournie pendant leur nuit à la belle étoile avant de reprendre dans une réflexion ouverte : - "On l’a ralenti, c’est sur, mais comment fait-on pour être sur qu’il ne transmette pas son message plus tard ? Il dort pour longtemps ? Puis on n’a pas intérêt à s’éterniser ici, j’suppose que si ils ne l’voient pas arriver, ils vont r’monter la route pour le r’trouver."

Le Nain s’accroupit devant l’homme qui dormait comme un bien heureux et entreprit de le fouiller de la tête au pied à la recherche de quelque bague, amulette ou quoi que ce soit qui lui permettrait de mettre les voiles comme le ‘marchand’ qui leur avait si honteusement faussé compagnie. Voyant alors le temps qu’une telle fouille pourrait lui prendre, il haussa les épaules et commença à le déshabiller, justifiant son acte par un - "pas envie qu’il disparaisse à travers la terre grâce à je n’sais quel objet magique …" Ils auraient alors tout loisir de chercher dans le tas … avant de l’attacher avec de meilleurs nœuds que celui qui avait faillit lâcher ici et que celui qui avait entravé, si peu de temps, leur précédente prise.

La tension était retombée et la corde avec, patiemment, Ank la réenroulait tout en regardant un à uns ses compagnons qui s'étaient avérés plus utiles les uns que les autres, en tout cas plus utiles que lui.
Le moine regarda le nain féliciter le pixie à juste titre, il en profita pour lâcher un vague soupir.

Il se dirigea néanmoins vers le groupe et tendit de nouveau sa corde à Mjöllnir comme pour répondre à son intention.

- Tiens, avec ça tu pourras le rattacher corretement à un arbre où le planquer derrière quelques fourrées environnantes.
Le moine se tourna vers le ménestrel à l'origine de l'opération pour lui demander ses intentions.
"J'imagines, Valis, que nous allons pas garder cet homme avec nous ?"

Ank essaya de respirer calmement et de se détendre laisser un homme dépourvus d'armes et de vivre ligoté dans une forêt n'avait qu'un seul et unique but : l'abandonner à une mort certaine et cela, le moine ne pouvait s'y résoudre complètement, surtout d'une façon aussi peu noble.

Pour ce changer les idées, le moine entreprit de scruter les alentours pour éviter d'être dérangé par d'éventuels marchands ou pire encore de véritables bandits.
- On devrait peut-être quitter la route, maintenant. Lança le moine plus à lui même qu'au groupe même si ça voit perçait plus qu'il ne l'imaginait.

Deuxième jour de la Première Chevauchée d'Eléasias, Anno : 1372
Localisation Géographique : Sur le bord de la piste
Localisation Temporelle : Aube – Cadran : 06h33
Météorologie : Brouillard dense (12°) – Force du vent : Aucun

Compagnie: Les Coureurs du Gué


Tous
alis se massa l’épaule et fit quelques mouvements pour détendre ses muscles. Il réajusta son arme dans son dos et resangla les rennes du cheval.

Valis

- Je ne sais pas s’il dort pour longtemps.. Guzlik ? Enfin, mieux vaut ne pas tarder, on peut commencer par aller le ficeler un peu plus loin que sur le bord de la route et l’interroger et.. -------------------- Valis, le Chevalier à la Rose, connu anciennement sous le nom Dalekh le guerrier se révèle être un troublant agent ménestrel qui accompagne un jeune groupe d'aventuriers..

Et tandis que Valis confirmait les craintes intimes d’Ank sur le sort de ce malheureux, le nain en profita pour le dépouiller totalement. Le zhent se retrouva bientôt plus qu’en braie. Il était difficile de l’observer avec cette masse de brume recouvrant le sol, aussi fut-il quasiment déshabillé debout.
Mjöllnir prit le tas de vêtements avec lui, observa si l’homme n’avait aucun bijoux – ce qu’il n’avait effectivement pas – puis lui et Valis le choppèrent chacun d’un côté.
L’homme se mit à gémir et à cligner des yeux, comme si son rêve devenait pénible.

Valis

- Hoho.. nous avons vite intérêt à l’emmener sur le bord de la route. -------------------- Valis, le Chevalier à la Rose, connu anciennement sous le nom Dalekh le guerrier se révèle être un troublant agent ménestrel qui accompagne un jeune groupe d'aventuriers..

Emboîtant le pas des deux hommes, les Coureurs du Gué se mirent en marche, traversèrent la route et rejoignirent le bas côté. Ils n’eurent même pas besoin de s’enfoncer plus profondément, ce qui était plus prudent d’ailleurs..
De son côté, un petit barde s’avançait tranquillement, ventre à terre vers les bribes de conversation. Bien qu’il n’arrivait pas à former des phrases cohérentes de ce qu’il entendait, cela ne l’empêcha pas d’avancer jusqu’à pouvoir mieux espionner. A vrai dire, il n’avait même pas besoin de se faire discret, car à plat ventre, la brume le dissimulait totalement.
Ouvrant ses mains en entonnoir, Silupin écarta quelques branchages du buisson dans lequel il était et sentit les voix se rapprocher. En un instant, il sentit une botte se poser à quelques centimètres de son petit nez, alors que son cœur commença à s’emballer. Il entendit quasiment tout un groupe parler devant lui et lâcher un lourd objet à terre, à peine à un mètre ou deux de sa position, sur son flanc droit. Le hin ravala sa salive, une goutte de sueur traversa son front jusqu’à former une cloche accrochée à son nez.

Une fois le paquet contre un arbre, Valis retourna en arrière pour récupérer le cheval qui commençait à devenir stressé par cette brume. Il attacha la bride à un arbre tout près de celui où était posé le corps qui semblait vouloir se réveiller.
Alors que les autres le ficelaient à l’arbre, Valis s’approcha du messager et pointa ses mains vers lui, en formant un triangle. Il se concentra pendant quelques minutes et indiqua aux autres de regarder ses chairs.
Ank, Mjöllnir , Guzlik et Gerbo firent un petit « ho » d’exclamation en voyant un Z dans l’épaule droite de l’homme. Celui-ci avait été fait au fer rouge, apparemment.

Valis

- La marque du Zentharim fit Valis tout en se concentrant. -------------------- Valis, le Chevalier à la Rose, connu anciennement sous le nom Dalekh le guerrier se révèle être un troublant agent ménestrel qui accompagne un jeune groupe d'aventuriers..

Et de sa main, le chevalier libéra un cône brumeux qui ne toucha que le zhent. En quelques secondes, celui-ci se retrouva nimbé d’une faible aura noire.

Valis

- Nous ne nous sommes pas trompé, ce Zhentilhar est corrompu, rongé par le mal, il respire la velléité à plein nez.. Mais tu as raison Mjöllnir, ils vont sûrement envoyer quelqu’un au village depuis leur poste avancé pour savoir pourquoi le message n’est pas parvenu. Mais cela m’étonnerait qu’ils envoient des troupes.. Cependant il y a d’autres espions comme lui à Ashaba, nous devons les défaire. Qu’as-tu trouvé dans ses affaires ? -------------------- Valis, le Chevalier à la Rose, connu anciennement sous le nom Dalekh le guerrier se révèle être un troublant agent ménestrel qui accompagne un jeune groupe d'aventuriers..

Le nain fouilla le plus attentivement du monde le tas de tissu noir du cavalier. Il ne trouva rien à part une gourde, ses propres vêtements noirs, et une bourse pleine de quelques écus de cuivre sales. Il n’y avait même pas de message écrit, sans doute celui-ci le transmettait-il oralement au cas où il se fasse capturer.

orsque la flèche transperça la peau du messager, la bouche du Pixie resta grande ouverte d’étonnement. Le Lecteur avait pourtant bien cru avoir raté sa cible au point de s’être imaginé un instant piquer l’arbalète du nain en vue d’un plus grand confort de tir. Une fois la stupeur passée, il réajusta son chapeau sur sa tête, gonfla le torse de fierté et voleta vers le cheval qui semblait bien effrayé. Il s’assit à califourchon sur sa selle et commença à tresser la crinière de la monture tout en lui murmurant des mots que seul l’animal et lui ne pouvaient comprendre. Cette habitude, il l’avait prise tout petit. Le Pixie avait toujours adoré peigner et bichonner ces animaux que l’homme avait trop facilement rabaissé à de simples moyens de locomotion. Il tenta de calmer l’animal par ses caresses, descendit au sol et se dirigea vers l’homme endormi. Il dansa autour du corps de sa proie, tournant sur lui-même et sautillant comme s’il était possédé par une étrange hystérie, puis se pencha vers l’oreille de Mjöllnir.

- C’est marrant l’effet de ces flèches, il a presque l’air mort ! dit il en tapotant du doigt le bout du nez du messager. Un grand sourire s’afficha sur le visage du petit être tandis que ses pupilles s’arrondirent, tels les yeux d’un enfant devant un chapelet de têtards grâce auquel il se voyait déjà être l’empereur d’un élevage de grenouilles.
"Il faut serrer fort la corde pour ne pas qu’il s’échappe, et puis il faut trouver un moyen de le faire parler. Nous les Pixies, on aime bien pratiquer la torture de la plume. Vous savez ? on met notre victime pied nu et on lui caresse la plante des pieds grâce à une jolie plume bien douce ; aucun risque de lui faire du mal et croyez moi qu’il parlera. Qu’est ce que vous en pensez les gars ? Ce bonhomme doit bien avoir des tas de choses intéressantes à nous raconter non ? Pis si ce n’est pas le cas, on se sera au moins bien amusés."

Sur ses mots, le lutin se releva et revint sur ses pas pour ramasser son arc. Un excès de colère lui avait fait jeter son arme à terre, il espérait cependant qu’elle ne serait pas abimée. Aussi, il la ramassa et l’inspecta minutieusement puis l’astiqua dans l’espoir de lui redonner une nouvelle jeunesse. Le cheval avait du mal à se calmer et le nain et Valis avaient déjà transporté le corps sur le bas côté de la route.
Le Lecteur se posa à nouveau sur l’animal dans le but de le cajoler et de repauser ses petites ailes.
Il manqua de tomber de sa nouvelle monture lorsque l’étrange aura ténébreuse s’échappa de leur prisonnier. Le pixie se frotta les yeux puis lâcha en un souffle :

- Finalement, si vous voulez utiliser quelque chose de plus ...dur que la plume... Il me fait un peu peur cet oreille ronde.

Silupin n'était pas grand. Souvent, il avait souhaité mesurer beaucoup plus que ses actuels quatre vingt un centimètres. Mais depuis quelques instants, il aurait aimé n'en faire que vingt, ou même dix. Car alors qu'il effectuait son approche lente en rampant, le groupe d'individus qu'il souhaitait espionner avaient pour une raison inconnue de lui, décidé de quitter la route et de venir dans direction, s'arrêtant à un ou deux mètres de lui seulement.

¤ Merde ! Je suis dans un beau guêpier ! ¤

Enfoncé dans la brume, le barde ne voyait rien. Heureusement, la réciproque se révéla vrai. Il semblait invisible aux yeux du groupe comme le lui prouva la conversation qui débuta tout près de lui. Le coeur battant à tout rompre, couvert d'une sueur froide des pieds à la tête, Silupin demeurait de marbre. Si comme premier réflexe, il avait failli ramper en arrière pour s'éloigner du danger, il avait vite réaliser que le plus petit mouvement ne pouvait que le trahir. Aussi pouvait-il seulement attendre, et espérer que les individus ne resteraient pas longtemps dans la zone. Il espéra surtout qu'aucun d'eux ne lui marche dessus par mégarde, unique manière de s'apercevoir de sa présence.

Impuissant, l'halfelin en fut réduit à écouter. Les paroles qu'il entendit se révélèrent instructives. Peut-être en fin de compte pourrait-il revenir rapidement à l'auberge avec de précieux renseignements glanés d'une manière peu orthodoxe.

- Merci mon gars - avait-il lancé à Ank, sincère. Il lui faisait de la peine ce jeune moine auquel pas grand chose ne semblait réussir. Il devait le dépasser en age, de beaucoup et il devait bien admettre que la situation en faisait autant avec lui. Le monastère avait peut-être pour vocation de former le corps et de leur préparer l'esprit mais il ne préparait en rien à la vie du dehors. La maitrise de soi et du reste était simple entre quatre murs vides, au milieu d'autres moines pétris des mêmes idées et aussi vides de connaissance. Il cligna des yeux et revient au brouillard et au reste.

Il avait alors accompagné Valis dans son entreprise de camoufler leur interception, prenant soin de serrer ses nœuds sans se soucier du bien être de l'espion. Quand il vit l'aura noire de l'homme, il cracha par terre, ses traits disparaissant derrière un masque insondable. Il sourit à Guzlik mais son regard était vide de joie, de bonne humeur ou d'humour quand celui-ci lui parla de torture. Il n'aimait pas cette idée qui allait à l'encontre de certaines de ses convictions ... qui ne lui semblait soudain plus si profondes que ça.

- Tu as raison P'tit ... les noeuds n'sont peut-être pas assez serrés finalement. Il va juste falloir éviter d'le frapper trop fort pour lui laisser l'temps d'parler ou ... attendre le prochain. C'ui là n'avait rien sur lui, rien du tout. Il s'approcha de leur prisonnier dans l'idée de resserrer les noeuds mais quand ses mains s'approchèrent du corps ficelé, il ne put s'empêcher de lui envoyer une baffe comme il l'aurait fait à un homme à humilier. Sonore, pleine, douloureuse juste ce qu'il fallait pour réveiller un Nain débordant de bière, une belle baffe en fait.

- Réveille-toi. Le Zentharim est fier de toi, tu as réussi à survivre à une embuscade. On est v'nu t'sauver mais pour êt' sur qu'c'est bien toi, tu dois nous donner le message qu'on attend. J't'écoute.
Et qu'importe que le bluff fonctionne ou pas. Il avait encore une foule de baffes à distribuer et une cible parfaite à qui les offrir...