Dans Cormanthor, à la recherche des enfants,, et à la poursuite de Rylack. Chapitre 2

wandral marchait un peu derrière Mirtzar et restait le plus éloigné possible de Jereicia. Il ne disait rien et écoutait ce qu'elle disait. ¤Pourquoi suis-je allé avec Jereicia? Bien que Mirtzar soi mon meilleur ami j'ai du mal à la supporter. J'aimerais tellement rester dans la forêt et quelle forêt, si seulement je pouvais retourner chez les elfes et écouter leur musique jusqu'au matin. Quand je pense que des dieux comme la soi disante 'dame' de Jereicia veulent détruire ça. Que Torm nous protège tous.¤

Rwandral observait les arbres,les oiseaux et la nature alentours, bien qu'il ne voyait pas grand chose en raison du brouillard. Une rage folle contre Jereicia s'emparait de lui quand il regardait la beauté de la nature et cette... cette horrible destructrice. Voilà qu'il se mettait à penser comme un elfe. Mirtzar faisait peut-être confiance à Jereicia mais pas lui. ¤Oh non encore une flaque, mes bottes sont toutes trempées maintenant, si ça se trouve je vais même peut-être devoir en racheter. Déjà que je suis pas riche là ça s'arrange pas. Puis quel sale temps aussi quel idée de se ballader en cet saison, si ça continue je deviens fermier et je mets mes armes aux vestiaires.¤

a jeune femme continua à marcher afin de rallier le plus rapidement la civilisation. Que ferait-il une fois là-bas? Elle suspectait après mûre réflexion que cela allait leur faire perdre beaucoup trop de temps pour un résultat médiocre. Peut-être que les villageois leur fourniraient le matériel afin que ces aventuriers enterrent eux-mêmes leur semblable. D'un certains côté cela lui permettrait d'implanter en cette région un culte à Aurile, mais cela l'enrageait de ne pas pouvoir compter sur autrui. Cela lui donnerait peut plus de mal tout compte fait à essayer de rendre hommage à la déesse. Si elle réussissait avec l'aide de ses compagnons à retrouver les adolescents, elle serait en mesures d'avoir peut être des sympathisants. il ne fallait pas non plus qu'elle oublie sa recherche des pousses de chêne carillons! S'ils restaient en villes durant la nuits elle se permettrait au passage de glaner quelques informations sur ce végétal.

Depuis qu'elle avait renseigné les autre sur sa déesse, elle était cataloguée comme une traîtresse. Yvhann restait fidèle à lui même et n'avait pas réellement changé d'attitude envers elle. Enoriel, pour sa part avait affiché clairement ses opinions aux sujets de la prêtresse. Une sang mêlée vénérant une prêtresse impie. Kanabhendril restait Kanabhendril attendant de voir comment tournerait la situation avant de porter une décision définitive. Mirtzar, lui, essayait de comprendre la prêtresse. Elle avait essayé d'expliquer les liens entre elle et sa Dame. Mais elle avait lut dans son regard une lueur d'incertitude. Et Rwandral, lui n'avait rien dit depuis leur départ mais elle savait qu'il aurait préféré rester avec l'autre groupe. Il n'avait point prononcé de paroles. Que pouvait-il penser. Jereicia ne le savait pas... Tout cela renforçait la dévotion que portait la semi elfe en sa déesse. Il fallait qu'elle regagne la faveur de cette dernière. Jereicia continuait de marcher sans dire mot, elle attendait de voir comment la situation, une fois au village, tournerait avant d'entreprendre quoi que ce soit.

e petit groupe que formait le nain, sa sœur et son équipier continuait d'avancer dans une direction à peu près droite. Le nain était incapable de déterminer l'heure avec précision car il avait du mal à travers la frondaison à situer précisément le soleil, sans compter qu'il n'était pas encore habitué à cet exercice sous ses nouvelles latitudes, et que de toute façon l'astronomie autant que l'astrologie ne l'avait jamais intéressé et il ne pouvait pas tellement compter sur son estomac pour faire office de sablier portatif car cela faisait un certain temps maintenant qu'il alternait des périodes de jeûnes avec des repas normaux déréglant complètement l'organisation temporelle de son système digestif qui était minutée il y a de cela à peine quelques mois, dans son autre vie.

Le nain tachait d'observer la nature sauvage qu'ils traversaient autant pour s'empêcher de penser que pour donner l'impression au reste de son groupe qu'il faisait quelque chose. Car il fallait bien avouer que ce n'était pas la joie: Jereicia était consciente que la découverte de sa divinité ne lui avait pas vraiment attiré la sympathie du groupe et Rwandral souhaitait, et c'était visible sur son visage, avoir plutôt accompagné les elfes et le rôdeur. Mirtzar doutait de pouvoir vraiment réconcilier ses compagnons même si il craignait que les dissensions qui venait de naitre entre ses camarades ne finissent par leur être fatales. Sur la droite du chemin qu'ils empruntaient un petit oiseau dont Mirtzar était incapable de déterminer l'espèce n'étant pas plus doué pour l'ornithologie que pour l'astronomie s'envola en piaillant certainement effrayé par les bruits de pas du petit groupe.

Cet envol arracha un sourire au nain. Il était obligé d'avouer que cette forêt n'était pas aussi affreuse que ce à quoi il s'attendait. Il commençait même, sinon à se trouver bien dedans, au moins à la supporter. Le bruit du vent passant entre les branches et la lumière de l'astre du jour diffusée par la légère brume donnait à ce voyage un petit air étrange et féérique. Le nain d'or se demanda s’il commençait réellement à s'habituer à la forêt où si c'était la culpabilité qu'il éprouvait à abandonner le reste de ses compagnons qui lui faisait trouver un nouveau charme à ces bois qu'il aurait aimé ne pas avoir à quitter. Toutefois, il ne pouvait pas non plus bafouer l'honneur de ceux qui avaient perdu la vie dans la clairière qu'il venait de quitter depuis peu. Cela le poussa à repenser au doute qu'éprouvait la prêtresse, et qu'elle lui avait confié, sur le peu d'aide qu'allait leur fournir les villageois. Finalement, que les villageois décident de les aider ou non, le nain savait qu'il n'y allait pas pour quémander de l'aide mais plutôt pour subir la juste sanction qui s'imposait suite à la pensée blasphématoire qu'il avait eu de brûler les corps. Si les villageois les aidaient cela serait évidemment mieux car ils pourraient plus vite rejoindre le reste de leur groupe. Se souvenant des risques qu'ils prenaient en partant à la poursuite de ceux qui avaient agressé Khell, il se dit qu'en effet le temps jouait contre eux.

- Mes amis, pressons le pas je m'inquiète pour Kanabhendril, Enoriel et Yvhann.

MJ
noriel, Khanabendril et Yvhann : Les deux groupes étaient maintenant séparés au loin on pouvait encore entendre les voix de Mirtzar et de Jereicia qui s'évanouissaient progressivement à chacun de leur nouveau pas. Ils savaient tous qu'ils se séparaient pour au moins une journée pleine mais il ne faisait aucun que cela allait durer plus longtemps, vu la fatigue du nain et ses petites foulées c'était très tard qu'ils rejoindraient la ville et encore fallait t'il qu'ils ne perdent pas de temps en route, ni se trompent de chemin... Quoiqu'il advienne, il ne fallait pas tergiverser pour Yvhann, Enoriel et Khanabendril le temps allait être court pour chercher une piste surtout s'ils devaient retrouver leurs compagnons à cet endroit dans deux nuits.

Il n'y avait donc pas de temps à perdre, il restait encore du temps au druide et rôdeur de Sylvanus pour vénérer la nature et même s'il n'y avait pas de baies ici, il ne faisait aucun doute qu'il puisse en trouver dans cette forêt luxuriante où il avait déjà pu voir des centaines d'espèces de buissons capables de lui fournir des baies nourricières. Khana était prêt lui aussi sont lourd sac pesait sur ses épaules et restreignait ses mouvements mais il ferait tous les efforts pour ne pas se laisser distancer par les elfes sauvages et au pire si cela venait à devenir le cas, il se déchargerait un peu ou chercherait à sa façon les gnolls. Khell et Enoriel guettait en lisière de la clairière les arbres tentant de percer la brume aussi dense que certain nuage qui pouvaient traverser le ciel et cacher le soleil. Bientôt se serait à eux de mettre tout leur talent en exergue, le loup et le maître semblaient sur d'eux lorsqu'ils étaient réunis... ils découvriraient quelque chose aujourd'hui!

ereicia, Mirtzar et Rwandral : L'autre groupe était bien différent du premier où, hormis le rôdeur téthyrien qui pouvait à l'occasion se montrer amical et avenant, les autres étaient des solitaires qui préféraient être seuls et ne se réunissaient que lorsque leur but était commun mais pouvaient se séparer sans peine d'eux. Pour Mirtzar, Jereicia et Rwandral, les évènements que chacun d'entre eux avaient vécu faisait en sorte qu'ils étaient sans cesse à la recherche de liens qu'ils soient d'amitié ou de loyauté on discutait plus de ce côté et même s'il existait toujours du ressentiment de la part du paladin, ce dernier était jeune et aussi têtu qu'une mule, seul les preuves de sa bonne foi, plutôt que des paroles pourraient le convaincre d'accorder tout son crédit à la jeune femme.

Ils avançaient comme ils l'avaient prévu... Très lentement, et le fait d'avoir comme objectif de sortir de cette forêt était très frustrant quand lorsqu'on croyait enfin approcher du but ce n'était qu'une clairière de plus qui s'ouvrait devant eux... Après des heures et des heures de marches ponctuées de nombreuses minutes de repos pour que le nain puisse suivre cette marche forcée, ils atteignirent enfin le chemin où ils avaient eu à combattre les gnolls, certes ce n'était pas tout à fait le même endroit, mais c'était le bon chemin. La nuit était par ailleurs tombée et c'était une bonne chose qu'ils en soient arrivés à ce point de repère, il ne restait plus que six heures avant d'arriver à Valombre et à peine deux ou trois pour sortir de Cormanthor. Mirtzar finirait sur les rotules, mais avec l'aide de ses amis pour le porter il arriverait au bout.

Etat préjudiciable : Mirtzar est Epuisé.

a honte qu'éprouvait le jeune guerrier nain d'avoir osé imaginé faire bruler les cadavres des gens trouvés dans la clairière plus tôt dans la journée ne cessait de s'accentuer au fur et à mesure que le petit groupe avançait vers la sortie. D'autant plus que le nain avait, à raison, l'impression de ralentir ses deux amis à cause de sa petite taille et de la faiblesse de ses jambes. Il faisait donc des efforts assez douloureux pour parvenir à continuer à suivre ses deux amis à la marche rapide et, malgré tous ses efforts, il passait son temps assis ou couché sur le sol terrassé par une racine ou même juste un arbrisseau. Et, à chaque nouvelle chute, ses deux amis attendaient qu'il se remette de la fatigue que lui infligeait cette marche forcée. Vraiment, le nain était heureux d'être en leur compagnie, même si il n'appréciait vraiment pas le sentiment qu'il avait de n'être pour eux qu'un fardeau, un handicap et qu'il n'apprécia pas vraiment plus la forêt maintenant qu'il allait en sortir que lorsqu'il y était entré.

Par contre la nuit, elle, lui plaisait beaucoup car, enfin, il se sentait utile. En effet, il était toujours le seul capable de voir et, si cela ne lui permettait d'éviter plus facilement les racines et autres pièges naturels, ainsi il devait passer devant pour ouvrir la route et donc la vitesse avait légèrement ralentie, en plus cela permettait au nain de se reposer un peu, même si la vitesse était toujours trop grande pour ses courtes jambes déjà épuisées, et à Jereicia de vérifier qu'ils suivaient toujours le bon chemin, à savoir celui par lequel était venu le groupe avant que Mirtzar et Rwandral ne les rencontrent. Une nouvelle fois, le nain se prit le pied sous une racine et chut bêtement sur le sol. Le nain se retourna et se mit sur le dos avant d'essayer de se relever.

- Jereicia, tu as bien dit qu'il nous faudrait encore six heures pour arriver enfin à Valombre, n'est ce pas? Je me demande donc dans quelle mesure nous ne devrions pas nous en arrêter ici pour l'instant. A cause de la nuit, nous avançons moins vite et nous risquons de nous perdre sans aucun espoir de retrouver notre route par la suite. Qui plus est, même si nous continuions, nous arriverions à Valombre durant la nuit et nous ne pourrions pas demander de l'aide avant le matin. Je pense donc que nous devrions bivouaquer par ici et repartir à l'aube, un peu moins fatigué et de jour. Qu'en pensez-vous? Je dois de plus ajouté que je ne suis pas certain de pouvoir encore marcher jusqu'à Valombre et que je doute de pouvoir prendre un tour de garde pour cette nuit si nous bivouaquons. Je suis désolé. Cependant, si vous désirez continuer à avancer pour pouvoir nous reposer une fois sortis de cette forêt ou arrivés à destination, je ferai mon maximum pour vous suivre jusque là bas.

Ses paroles furent entrecoupées par de longs bâillements et des gestes maladroits pour retirer de sa barbe emmêlée les pierres et la poussière qui la maculaient ainsi que de regards inquisiteurs vers ses amis dont il attendait la réponse avec impatience.

noriel restait près de Khell. Il avait demandé à son ami et compagnon à poil d'essayer de retrouver l'endroit où il avait trouvé la trace du faucon d'Yvhann. Enoriel était convaincu qu'il s'agissait à présent de leur meilleure piste pour comprendre enfin ce qu'il pouvait bien se tramer dans ces bois. Mais la chose ne serait pas facile. La brume environnante était traître et pouvait facilement tromper l'odorat du loup à cause de l'humidité. De plus, c'était aussi le risque de perdre de vue ses deux autres comparses dans ce brouillard dense. Enoriel décida de venir en aide à son compagnon. Il posa un genou au sol, mit une main à terre et ferma les yeux tout en gardant Khell près de lui afin de ne pas le perdre. Il se mit à caresser le sol, l'herbe, les feuilles, essayant ainsi de communier avec la nature avant d'entonner une prière douce à son dieu.

- Oh Rilifane... Père des arbres... Fait que mon ami retrouve son chemin... Soit ses yeux, soit son nez, soit son ouïe et aide nous à préserver l'équilibre en cette forêt. Guide ton serviteur sur la trace de ceux qui nuisent à la nature... Aide nous, Ô Rilifane, père des arbres... Puis il resta un moment les yeux fermés, sa main dans la terre, espérant qu'un signe l'aiderait...

e grugach se rapprocha d'Enoriel et de Kana, il ferma la marche de ce trio. Il songeait qu'il serait plus prudent pour le groupe, s'ils avaient quelque chose à manger, plutôt que de l'aide pour se défendre, c'est donc avec cette dernière pensée, que lorsque Enoriel et Khell s'arrêtèrent un instant pour se concentrer qu'Yvhann se recueillit auprès de Sylvanus... ¤La richesse du jardin de Sylvanus, le royaume primordial, qui guide et nourrit les plantes et les arbres est encore une autre manifestation de l'amour de ma mère pour moi. De la nourriture en cette forêt partagera sa vie avec moi. Je demande humblement, à ce que cette vie me nourrisse, comme je nourrirai un jour la terre de mon corps, et comme je nourris maintenant la terre de mon Amour.¤

Yvhann continuerait à chercher des baies durant sa route et il les bénirait une fois trouvé. Il regarda Floyr encore faible et mentalement dit ... ¤Mon ami, tu saurais retrouver le lieu où l'on t'a attaqué!? Aide Khell à trouver, ensemble nos chances en seront grandies.¤

Puis restant à l'écoute de la nature, avec tout ses sens aux aguets, Il en inspecta chaque anomalies pour trouver un indice quelconque, qui pourrait les aider dans leurs recherches.

MJ
noriel, Khanabendril et Yvhann : Les aventuriers s'enfoncèrent dans la forêt. Après trois heures de recherches inlassables des deux elfes sauvage, une nouvelle piste fut trouvée par l'action combinée du petit groupe et de leurs compagnons animaux. Il fallait maintenant faire vite car dans cette forêt très changeante rien ne restait longtemps en place et ce qui pouvait sembler acquis pouvait vite disparaître. Le brouillard avait encore un peu diminué en intensité mais il ne fallait pas se leurrer l'épaisse couverture végétale qui ne laissait filtrer que faiblement les rayons du soleil et empêchait le vent d'y entrer ne permettait pas la dispersion de cette brume plutôt gênante pour ceux qui n'étaient pas habitués à progresser à l'aveuglette. On pouvait néanmoins voir à quelques occasions les chênes qui dressaient leur cimes vers le ciel dans la pâle lueur de l'aube et d'énormes corbeaux qui planaient entre les arbres en croassant plaintivement.

Enoriel
Enoriel était aux aguets plus que jamais. Depuis qu'ils avaient trouvé une piste, il était attentif à tout signe éventuel. Le bois se faisait de plus en plus obscur et il se sentait mal à l'aise. Enoriel avait l'impression d'être sans cesse épié comme si quelqu'un les suivait... C'est la première fois qu'il se sentait aussi mal dans un milieu qu'il connaissait pourtant parfaitement. Il se retournait fréquemment, histoire de ne pas perdre Yvhann et Khanabendril de vue. S'ils venaient à se perdre ici, ce serait catastrophique... Quant à Khell, il suivait la piste avec autant d'ardeur que son maître, même si la brume environnante semblait gêner ses déplacements et limitait son odorat. Enoriel avait d'ailleurs de plus en plus la conviction que cette brume n'avait rien de naturel.

MJ
Enoriel entendit soudain le cri rauque et malveillant de plusieurs corbeaux. Il leva le ciel et apperçut les énormes volatiles tourner autour d'eux. On disait que les corbeaux gardaient les morts, qu'ils veillaient les âmes des défunts mais Enoriel ne peut s'empêcher de frémir quand il se rendit compte que les oiseaux de mauvaise augure continuaient à les suivre. Maintes fois il chercha à les apercevoir à travers les branchages... Et ce fut une grave erreur de sa part.

Ces derniers suivirent les trois compagnons pendant un moment signe d'un mauvais présage et c'est ce qui empêcha l'oreille fine des grugachs d'entendre l'approche chaotique à travers les fourrés de la silhouette fantomatique qui, surgit de nulle part, s'avança vers le groupe en titubant prête à aborder Enoriel qui avançait en tête et Khel qui montrait de plus en plus les crocs tout en grognant.[/i]

Jereicia, Mirtzar et Rwandral : Jereicia ne voulait pas s'arrêter là. Sur le chemin où les gnolls avaient attaqué, cela était pure folie surtout si cette fois encore il fallait monter une garde dans la nuit froide et dans l'obscurité la plus totale. Elle se doutait bien que le nain épuisé, n'attendait plus que le moment où il pourrait enfin s'asseoir plus d'une heure et ôter ses bottes détrempées par l'humidité ambiante de cette forêt. Mais cette fois ci il ne pourrait pas monter la garde bien longtemps et les yeux Rwandral autant que les siens ne seraient d'aucune utilité pour percer les ténèbres. De plus être une proie en mouvement était certainement plus intelligent que d'être une proie statique, il fallait à tout prix qu'elle persuade son compagnon de continuer à marcher en lui insufflant la lucidité et le courage qui lui manquait après plusieurs journées en forêt et après les privations qu'il avait du endurer. La jeune femme tenta de croiser le regard de Rwandral, pour y trouver de l'aide mais ce dernier n'éprouvait que mépris pour elle et c'est ce qu'elle voyait dans ses yeux à chaque instant.

- Non Mirtzar, il te faut continuer à marcher, nous ne sommes plus très loin et je préférerai que tu sois épuisé au point que je doive te porter plutôt que de risquer nos vies une fois de plus à dormir ici sans protection aucune. Nous n'avons pas la faveur de la nuit et nous sommes à la merci de nos ennemis car tu ne pourrais pas nous défendre. Le froid ne me gêne pas mais Rwandral et toi ne pourraient supporter une nouvelle nuit sans en subir les conséquences physiques et rigoureuse de ce climat.

lusieurs sentiments opposés s'emparèrent du jeune nain. D'un côté, le sentiment au petit goût sucré, de savoir qu'il restait, après la mort de sa famille, en ce bas monde une personne qui l'apprécia suffisamment pour s'inquiéter de son état. D'un autre le sentiment tout aussi doux d'avoir un but, une utilité, le rasséréna : s'il était plus en forme il pourrait être utile au groupe en le défendant. Puis, sur cette réflexion, l’amère déception de n'être qu'un boulet pour l'équipe, de ne servir à rien sinon à ralentir ses amis. Et enfin, le goût acide et même presque corrosif du mensonge, le pire de tous les mensonges, celui qui voile la face du menteur, celui de celui qui ne veut pas admettre qu'il ne sert vraiment à rien, celui de celui qui cherche un ultime espoir de se convaincre qu'il est plus utile que cette pierre qui l'a fait trébuché, que cette terre qui macule sa barbe emmêlée, ... alors que cette terre, cette pierre ont un rôle eux et que toi non. Tout c'est sentiments traversaient l'esprit du nain en courant, n'y laissant qu'un arrière goût qui rendait chaque nouveau passage encore plus difficile, encore plus douloureux ...

Mais Mirtzar était un nain, un nain d'Arragrath, un membre de la Compagnie des Marches, il ne pouvait pas abandonner ses amis, il ne pouvait pas abandonner tout court, il n’abandonnera pas. Le nain avait déjà traversé des épreuves difficiles mais jamais, non jamais, il n'avait abandonné. A dire vrai, il tenait en très faible estime ceux qui abandonnaient quelques soit la situation, ceux qui, blessés sur le champ de bataille ou souffrant d'une blessure grave, se laissaient mourir, ceux qui, devant la première difficulté, laissaient tomber toutes leurs convictions, ceux qui n'avaient pas le courage de se battre contre les épreuves, tout ceux-là il les plaignait en même temps qu'il les haïssait, comme on haït ceux qui représente ce que nous pourrions devenir si nous échouions.

Le guerrier posa donc sa main sur sa hache, s'appuya sur le manche pour se relever et se remit à marcher malgré la douleur que cela lui imposait et l'effort qu'il devait faire pour ne pas tomber à nouveau, pour que ses yeux ne se ferment pas. Lorsque les deux autres commencèrent à le suivre, le nain sans se retourner envoya quelques mots à son équipière.

- Jereicia, je t'en prie, excuse ma faiblesse. C'était bien peu de mots mais ils signifiaient beaucoup, ils signifiaient que le nain ne voulait pas que sa fatigue cause un préjudice à ses amis, que le nain n'abandonnerait pas, que le nain arriverait à Valombre, même s'il devait y arriver sur les rotules.

lors qu'il baissait la tête, entendant Khell grogner, il remarqua une forme titubant à seulement quelques mètres de lui ! Ecarquillant les yeux, autant surpris par l'apparition soudaine d'une forme vivante que par le fait qu'il n'ait rien senti venir, Enoriel recula en criant à ses compagnons, manquant de trébucher sur des racines saillantes :

- Attention compagnons ! Quelque chose est là juste devant moi ! Regardez autour de vous, peut-être que la chose n'est pas venue seule ! Son coeur battait si fort qu'il cru un instant le sentir exploser. Mais il ne pouvait pas laisser la peur et l'appréhension l'envahir. Il se devait d'être fort. C'est pour cela qu'il avait quitter la Haute Forêt, pour que la Nature l'aide à vaincre ses craintes, le soutienne dans son passage à l'age adulte. Au nom de Rilifane, il devait faire montre de courage. Enoriel se cramponna à son baton orné de runes elfiques taillées par ses soins, ancra ses pieds dans le sol humide et attendit que la créature, quelle qu'elle soit, approche pour savoir ce que c'était et quelles étaient ses intentions...

Enoriel recule et se met en défense totale