Une petite chasse spéciale, Périples et retrouvailles improbables

22e jour du mois d'Eleinte 1372

Lieu :Fort Noénar, Nord Sauvage, à proximité de la Haute-Forêt.
Temps : nuageux.
Moment : Vers 21h

MJ
Narration :Rak

e teint crayeux du blessé, l’imperceptible tremblement de ses lèvres pâles, les cernes de ses yeux toujours clos, désespéraient les deux nains. Mais ils venaient d’arriver à destination, escortés par trois cavaliers trouvés en chemin alors qu’ils allaient prendre la direction de Yartar. Au final, ils avaient opté pour Fort Noénar et leur arrivée se fit dans la discrétion la plus totale sans cris et sans hurlements. On déchargea les corps sous les yeux d’un sergent qui osait à peine le croire, il venait de reconnaître deux des victimes, des hommes de Taéros Eirontalar. Il le fit prévenir et quelques minutes plus tard un homme fit irruption dans l’une des écurie où on avait remis él a chariot. Allongé sur une civière, Rak de Delzoun était toujours inconscient et depuis peu il s’était mit à délirer en raison de la fièvre qui s’était emparée de lui. Le nouveau venu, un homme entre les deux âges, aux corps sec et noueux, portant une robe rouge et pourpre donna immédiatement ses ordres. Il s’approcha des cadavres de Ian et Karl et secoua la tête, sans pour autant monter un quelquonque signe de tristesse mais plutôt de la colère rentrée.

- Ils étaient de bons serviteurs... Nous procéderont demain aux rites funéraires. Quant au blessé, qu’il soit conduit dans le pavillon de maître Taéros, nous allons le soigner et faire en sorte que ce nain voit le jour se lever.

Des serviteurs se saisirent de la civière et emmenèrent Rak tandis que l’homme, se tournait vers Agrénor et Lardreck.

- Messires nains, il va sans dire que vous êtes nos invités, je vais vous faire servir une solide collation et vous faire préparer un lit pour la nuit.

Lardreck lança un regard las à l’humain.

- Et de quoi boire surtout, oui de quoi boire. Je crois qu'on en a bien besoin....

L’humain acquiesça

Lieu :Fort Noénar, Nord Sauvage, à proximité de la Haute-Forêt.
Temps : nuageux.
Moment : Courant de la matinée

MJ
Narration :Broxigar et William

e moine aux vêtements lacérés et sanglant gisait sur une paillasse de fortune, lui aussi inconscient mais qui semblait dormir du sommeil du juste. S'il survivrait à ses blessures, il devait le fait de se retrouver dans un chariot appartenant au clergé d’Ilmater que par la présence d’esprit de son nouvel ami, un prêtre de Kossuth dénommé Broxigar.

Les Ilmateris étaient venus naturellement en aide au fidèle de Kossuth et c’est avec prudence qu’ils avaient fait route vers le lieu de l’embuscade qui pour la plus grande surprise du fidèle des Seigneurs des flammes, avait quelque peu changé depuis qu’il avait quitté précipitamment les lieux. Sur les trois attelages, deux n’étaient plus que des masses informes et terminaient de se consumer. Les carcasses des chevaux se trouvaient toujours là mais il manquait un des chariots. Mais le pire de tout, c’est qu’il n’y avait plus la moindre trace des corps. Un des Ilmateri, qui fut un rôdeur expérimenté, parvint à retracer en gros les événements qui avaient suivis l’embuscade. Deux nains avaient semblent-ils chargés les corps dans un des chariots et ils avaient prit la direction de l’Ouest.

Au bout d’une petite heure, le groupe de moine du dieu brisé s’apprêta à reprendre la route Broxigar tomba par hasard sur le corps du moine d’Eldath. Le moine qui dirigeait cette petite communauté, et qui se prénommait Anton, se rapprocha de Broxigar.

- Alors frère Broxigar, que comptez vous faire maintenant et où devons nous emmener votre ami ?

Rak de Delzoun s'arrêta de courir, à bout de souffle. Il avait apparemment distancé les morts vivants. Ceux qui avaient été ses compagnons d'armes, ses compagnons d'infortunes devrait-il dire, lui voulaient-ils du mal ? Il ne savait toujours pas si tout ceci était réel. Les elfes lui avaient peut-être lancé un mauvais sorts, l'envoyant dans un autre monde.

Soudain, des sons parvinrent à ses oreilles. Aux aguets, le guerrier regarda en tous sens autour de lui. Mais rien n'étaient visible dans la semi obscurité. Il se rendit compte que les sons étaient en fait des voix. Il chercha à comprendre les paroles, sans succès. De même, il chercha à en déterminer l'origine. Mais rien n'y fit. Les voix semblaient venir de partout, et de nulle part.

- Hé ! lança-t-il dans l'espoir d'attirer l'attention sur lui.

Il ne voulait pas rester éternellement seul. Ces gens pourraient l'aider, l'informer. Mais personne ne lui répondit. Les voix continuaient. Aussi décida-t-il de se déplacer dans l'espoir de rencontrer quelqu'un.

Comme Broxigar s’y était attendu, les fidèles du Dieu Brisé avaient fait honneur à leur réputation. Et après quelques explications supplémentaires, ils avaient prit la route en direction du lieu de l’embuscade. Il le leur fallut que peu de temps avant d’arriver au lieu du massacre.

Après s’être assurer que les assaillants n’étaient plus dans les parages, Broxigar retourna sur la route à la recherche de ses compagnons. Ne trouvant aucune victime, il s’imagina les pires scénarios. Les Elfes avaient peut être achevé les survivants et brûlés tous les cadavres, ou bien ils avaient emmenés tout le monde au plus profond de la forêt en guise de prisonniers. Ses camarades subiraient alors d’horribles tortures. A ces pensées, le fidèle de Kossuth retint un haut le cœur.

Et alors qu’il était de nouveau convaincu que tout était perdu. Le rôdeur du groupe raviva une nouvelle fois la flamme de l’espoir qui ne cessait de vaciller depuis qu’il s’était levé. Tout d’abord résigné à la mort de ses compagnons, devant les preuves qui lui étaient présentés, il dut finalement accepter que certains avaient peut être survécu. Comme les deux survivants étaient des nains, Broxigar eu immédiatement une pensée pour Rak et se promit de ne plus abandonner temps qu’il n’aurait pas retrouvé la trace de ces deux nains.

Bien que pressé de partir à la poursuite des survivants, le brasier ardent avait besoin de comprendre les motivations des elfes. Ce qui poussaient ces êtres à commettre de telles horreurs sans donner d’explications. Ainsi, il retourna dans la forêt en quêtes d’indices. Et c’est par hasard qu’il tomba sur Cranedoeuf, en très mauvais état mais encore vivant.

¤Finalement il n’a pas fuit le combat comme je le pensais. Et vu le nombre de flèches qui l’entourent, il a l’air de bien s’être défendu le bougre. Finalement, malgré nos quelques petits différents, je dois admettre que tu remontes dans mon estime. ¤

Ne pouvant le laisser ici, Broxigar appela ses compagnons, commença à penser les blessures du moine. Il avait juste une blessure profonde dans le bas du dos qui inquiétait beaucoup le guérisseur. Puis, une fois sûre qu’il pourrait le transporter sans danger, ils l’emmenèrent dans le chariot des Ilmateris.

Quand on lui demanda quelle direction ils devaient prendre. Broxigar prit quelques instants pour réfléchir : il comptait bien rejoindre les survivants de la caravane. Mais ne connaissant pas vraiment la région, il ne voyait qu’une seule possibilité : Fort Noenar. C’était leur destination initiale et ce devait être le lieu sûr le plus proche.

- Mes frères, vous avez fait déjà énormément pour moi et pour mes amis, cela me gène donc de demander encore votre aide mais je crois que je n’ai pas vraiment le choix. Mon compagnon ne supportera certainement pas très bien le déplacement donc je souhaiterai abréger un maximum son voyage en chariot temps qu’il ne s’est pas remis. Je crois que Fort Noenar et l’endroit le plus proche où nous serions en sécurité et où mon ami pourrait récupérer dans un bon lit. Il me semble que ce n’est pas tout à fait votre route mais je vous serais extrêmement reconnaissant si vous nous accompagniez jusque là bas.

22e jour du mois d'Eleinte 1372 (CV)

Lieu :Vers Fort Noénar, Nord Sauvage, à proximité de la Haute-Forêt.
Temps : nuageux.
Moment : Journée

MJ
Narration :Broxigar et William

illiam dormait du sommeil du juste, confortablement installé dans un des chariots du convoi ilmateri. Près de lui, un moine le veillait et réservait encore son diagnostique. Le fidèle d’Eldath, bien qu’étant sur la voie du rétablissement, était en état de choc et avait sombré dans le coma. Personne n’était capable de prédire quand le moine chauve reprendrait conscience.
Pendant ce temps, à l’avant du chariot qui transportait le blessé, Broxigar avait prit place aux côtés du cocher et profitait pleinement du trajet car le convoi tiré par des bœufs avançait lentement mais sûrement.

Les moines avaient accepté d’aider le fidèle de Kossuth en le menant lui et son compagnon à Fort Noénar, une aubaine. Même si le cocher était un quadragénaire trapu, aux cheveux couleur de cuivre et une tête ronde, ne se montrait pas particulièrement communicatif. Les ilmateris, soucieux du bien être des voyageurs qu’ils croisèrent, firent en sorte de les mettre en garde contre le danger qui rôdait.

- Attaqués par des elfes sauvages ? Il s’est passé certainement quelque chose de grave pour qu’ils se décident d’attaquer comme au hasard, je ne vois pas cela autrement ! avait affirmé un courrier qui faisait l’aller retour régulier entre Yartar et Everlund. Si vous m’aviez dit qu’il s’agissait de bandes de brigands là j’aurais pu comprendre mais des elfes ? Vous êtes sûr ?

La question était certainement stupide mais elle exprimait bien le sentiment général des personnes qu’ils rencontraient. Les attaques d’elfes sauvages sur un axe routier aussi important que cette voie étaient d’une rareté absolue.

- Ils sortent de leurs bois, c’est jamais bon signe, souffla le cocher pourtant peu bavard mais qui avait été rôdeur dans une autre vie.

Une simple constatation soufflée par Odefroy, le cocher. La journée terminait de s’étirer et c’est en fin d’après-midi que le convoi arriva au carrefour, une voie menait à Yartar et la seconde à Fort Noénar. Le supérieur des moines, un quinquagénaire trapu, au visage rond, ordonna une halte, il alla à la rencontre de Broxigar.

- L’état de votre ami ne s’améliore pas, et ne se détériore pas non plus mais notre guérisseur est d’avis de l’amener dans notre modeste communauté de Yartar pour qu’il y prenne un repos bien mérité, car il semble être atteint d’une léthargie profonde que nous ne nous expliquons pas. Aussi, pour ne pas vous laisser l’impression de vous abandonner, ce qui n’est nullement notre intention, nous allons vous confier notre âne attelé au dernier chariot. Une belle bête, vigoureuse, qui devrait vous permettre d’atteindre Fort Noénar, en quelques heures. D’autant que la nuit va tomber d’ici peu. Nous, nous allons faire halte pour la nuit ici.

Et effectivement, quelques secondes plus tard, le jeune prêtre de Kossuth se retrouva devant un âne au pelage marron et blanc, assez haut sur patte. On confia la longe de l’animal au supérieur qui la montra à Broxigar.

- Votre ami vous attendra à Yartar et vous pouvez avoir toute confiance en nous. Tenez, cet animal est à vous.

23e jour du mois d'Eleinte 1372 (CV)

Lieu :Fort Noénar, Nord Sauvage
Temps : nuageux.
Moment : Seconde moitié de nuit

MJ
Narration :Rak de Delzoun

eux ombres se penchaient sur Rak de Delzoun et restaient immobiles. Il y avait une sorte de mur de glace entre lui et elles, de plus, il souffrait mais il ne pouvait pas dire exactement d’où le mal provenait car ses maux allaient et venaient telle une étreinte de feu qui se relâchait, se resserrait et ainsi de suite.

- Il revient à la vie ?

- Oui, ne dit-on pas que Kelemvor est patient….

- Oui, j’ai connu un guerrier thayen qui était friand de ce genre de citations.

- Ce guerrier, il est encore vivant ?

- Il semblerait mais pour combien de temps. Cela fait un moment que je ne suis pas retourné en Thay.

Un rire puis de nouveaux des paroles, le ton se fit plus grave.

- J’espère que ce nain reprendra rapidement conscience, sa mission n’est pas encore commencée !. Que la peste emporte ces maudits elfes, je viens de perdre deux de mes meilleurs éléments à cause d’eux, Ian était mon meilleur élément et Karl était d’une efficacité redoutable. Comble de tout, il va falloir que j’embauche d’autre personne pour escorter la fiançée de notre maître à Eauprofonde.

Cette voix, il la connaissait, l’image d’un colosse roux lui revint en mémoire, celui qui les avait recrutés à Fort Olostin. Une autre voix.

- Dès que le soleil se lèvera, nous allons incinérer les corps.

- Bien qu'il en soit ainsi. Je vais vois notre maître et tenter de la calmer.

- Entre nous Dhalzel, il faudrait mieux que ce soit le cas.

Un nouveau rire. Puis pour Rak, ce fut le néant, une nouvelle fois l’obscurité.

Broxigar fut touché par cette générosité. Ces personnes qui le connaissaient à peine l’avaient accepté à leurs côtés, pris des risques de leur plein gré pour retrouver des survivants de la caravane. Et après en avoir tant fait pour lui, ils se sentaient coupable de ne pas pouvoir l’accompagner plus loin alors ils lui offraient une superbe bête pour l’aider. Le brasier ardent ne comprenait pas les motivations des Ilmateris mais il n’avait pas envie d’en savoir plus pour l'instant. Il se contentait d'apprécier sa chance.

Mais, malgré cette offre très attirante, le fidèle de Kossuth hésitait. Il ne savait pas s’il devait laisser Cranedoeuf ici pour le retrouver plus tard, ce qui incluait aussi de reprendre la route tout seul alors que la nuit n’allais pas tarder à tomber ou bien passer la nuit avec eux et prendre une décision le lendemain matin selon l’état du moine, ce qui incluait de passer une nouvelle nuit dehors près de cette maudite forêt.

Finalement, il décida de faire confiance aux Ilmateris, comme pour les remercier de ce qu’ils avaient fait pour lui aujourd’hui. Il laissait Cranedoeuf entre leurs mains et le retrouverait plus tard quand ils iraient à Eauprofonde. C’est ainsi qu’après quelques instants de réflexions il accepta la longe de l’âne et ajouta :

-Mes frères je ne saurais jamais assez vous remercier pour tout ce que vous avez fait pour moi aujourd’hui. Je vous retrouverai à Yartar dans quelques jours pour voir mon ami et aussi pour vous rendre cette magnifique bête. Que Kossuth vous protège.

Sur ces mots, Broxigar monta sur l’animal et parti tranquillement en direction du fort. Il se retourna après quelques mètres pour leur faire un salut de la main. Puis il donna quelques coups de talon dans les flancs de sa monture pour quelle accélère un peu la cadence. Il avait hâte d’arriver à destination pour retrouver les autres survivants et pour enfin clôturer cette affreuse journée dans un bon lit douillet.

Rak entendit nettement des voix. Cette fois, leurs sources étaient toutes proches et le menaient vers une lumière intense. Il s'en approcha à pas prudents, et soudain, ce fut l'éblouissement.

Le guerrier avait les yeux. Il le comprit bien que son cerveau embrouillé l'empêcha de penser normalement. Ses yeux longtemps clos refusaient également de fonctionner normalement. Ainsi, il devina plus qu'il ne vit les deux silhouettes penchées sur lui. Un long effort de réflexion lui permit de réaliser que ces individus inconnus et les voix qu'il percevait un instant plus tôt, ne faisaient qu'un.

¤ Je délirais. Je suis réveillé. ¤

Cette conclusion l'amena à d'autres pensées, surtout quand il réalisa qu'il était couché, incapable de soulever un petit doigt ni d'articuler un mot.

¤ Où je suis ? Comment je suis arrivé là ? ¤

Pour tenter d'apporter des réponses à ses questions, Rak essaya d'écouter les paroles des deux individus. Mais ceux-ci parlaient trop vite pour son esprit engourdi. Il perçut des rires, puis une voix. Il connaissait cette voix. Il en était persuadé. Il ne réussit pas à mettre un nom dessus, mais l'image d'un guerrier roux lui vint, un géant.

¤ Qui est-ce ? ¤

Ce fut la dernière pensées du guerrier, qui trop fatigué par les efforts qu'il venait de produire, perdit à nouveau pied avec la réalité. Cette fois tout du moins, il se sentait mieux. C'est donc en un sommeil paisible et réparateur qu'il sombra, l'esprit tranquille.

Après que l’oiseau se soit désagrégé, Inwën resta quelques instants encore devant la fenêtre ouverte. L’air frais de la soirée la revigorait un peu surtout après le bain chaud qui avait eu pour effet de la plonger dans une légère léthargie.
Elle réfléchissait aux paroles de Lomion et à l’implication des elfes dans le massacre de ces humains.
Frissonnant, la demi referma la fenêtre et alla s’enrouler dans la couverture sur son lit et s’assit par terre.

- Comment c’est possible ? Quelles choses pourraient pousser des Sy’Tel à attaquer et à tuer des humains si ce n’est pour se défendre ! Mais même de la à aller tuer femmes et enfants, il doit y avoir des forces magiques là-dessous, j’en mettrais ma main à couper !

La fatigue reprenant le dessus, Inwën se releva, prépara son lit en faisant avec les draps et les couvertures un boudin épais imitant une silhouette et le couvrit jusqu’en haut. Enfin elle sortit sa propre couverture de son sac, s’enroula dedans et se glissa sous le lit. Par les temps qui couraient, mieux valait être prudente. Elle sortit son poignard de son étui et le glissa sous son sac qui lui servait d’oreiller et reprit le fil de ses pensées.

¤ Lomion doit savoir ce qu’il fait pour laisser Miriel avec ces étrangers et de plus le seul agent des gardiens Sylvestres est une drow ! Je sais bien que certains drows ont tournés le dos à la reine araignée et qu’ils ont choisis de vivre à la surface, mais j’avoue que j’ai du mal avec cette race. Mais bon, ce n’est pas à moi de juger ! De quelle famille m’a-t-il parlé déjà ? Eiron…tale ? Non, Eirontalar ! Me renseigner sur cette famille ! Peut être que Karine en a entendu parler ? Je lui demanderais demain si je la revoie ¤.


Ses yeux la piquaient et ses paupières étaient lourdes, le sommeil la gagnait et dans un dernier effort, elle tapota son sac pour le ramollir et s’endormi rapidement.

Vingt Troisième jour de la Flétrissure-Année de la Magie Sauvage
23e Eleinte 1372 (CV)

Lieu : Fort Noénar
Temps : /
Moment : 7h30.

MJ
Narration: Karine

a belle demi-elfe fut honoré d'avoir suscité l'intérêt d'une maison noble d'Eauprofonde. Elle accepta avec empressement de rencontrer Dame Aérasumé et le domestique l'invita donc à prendre le petit déjeuner le lendemain matin dans le pavillon qui appartenait à la maison Eirontalar dans lequel séjournait sa maîtresse. Et pour cause, il s'agissait de la demeure de son fiancé. Le rendez-vous fut fixé à dix heures.

Alors que dans la salle commune d'autres artistes se préparaient à déclamer leurs vers, Karine regagna sa chambre au premier étage de l'auberge afin de bénéficier d'une nuit reposante. Elle le fut et il était de bonheur quand elle se réveilla. S’il lui restait encore quelques heures avant de pouvoir prétendre se rendre chez Dame Aérasumé, elle préféra descendre dans la salle commune pour profiter de l'ambiance matinale et c’est là qu’elle aperçut Inwën, assise seule à une table.

MJ
Narration: Inwën

['est une nuit qui se déroula sans incident, un comble de bonheur pour Inwën qui profita pleinement de ce repos pour récupérer de sa marche forcée. La rôdeuse fut debout dès l’aube et elle descendit dans la salle commune de l’auberge pour prendre un solide petit déjeuner. L’avantage dans ce genre d’établissement, c’est que tout était possible, aussi bien manger des saucisses ou des œufs que boire du lait d’ânesse ou de vache accompagné de pain gris. Elle s’installa à une table, avec non loin d’elle, trois hommes d'arme qui étaient en pleine discussion, leurs visages étaient sombres et ils parlaient avec excitation. Une conversation qui attira presque immédiatement l’attention de la novice.

- Il parait qu’il s’agit d’un convoi de marchand qui s’est fait attaqué par des elfes sauvages. Les survivants se compteraient sur le doigt d’une main !

Un homme, bedonnant frappa le poing sur la table.

- Ces maudites oreilles pointues ne cessent de causer chaque année des préjudices, de véritables sauvages, il serait temps de mettre bon ordre dans tout cela ! Un blessé est actuellement hébergé chez Taéros Eirontalar, un nain tout comme les deux survivants qui ont été gracieusement accueillit chez lui. Il paraîtrait même que deux membres de sa suite sont au nombre des victimes.

Un petit rire suivit cette déclaration

- Ben dis donc, il a pas chance le nobliau, , de plus pour les autres chasseurs, les échauffourées avec les elfes, gâche cette saison. Pourtant il paraît que l’aquafondais prépare une nouvelle sortie ? A ce rythme là, il va devoir embaucher le bougre !

Concert de ricanement. Inwën tenta de tendre l’oreille un peu plus mais une serveuse se planta devant elle.

- Bien le bonjour en ce beau matin, que prendrez-vous au petit-déjeuner voyageuse ?

23e jour du mois d'Eleinte 1372 (CV)

Lieu :Fort Noénar, Nord Sauvage
Temps : nuageux.
Moment : Seconde moitié de nuit

MJ
Narration :Broxigar

Jet d’Equitation Broxigar DD15: 16 (dés) + 0( comp)= 16 : Réussite

ien n’était plus sympathique que la bonne tête et les longues oreilles d'un âne voyageant tranquillement sur la route, permettant ainsi au voyageur esseulé de bénéficier d’une compagnie discrète et fidèle. C’était le cas pour Broxigar. Lançé sur la route qui devait le mener à Fort Noénar, il avait quitté ses compagnons prêtres avec l’assurance qu’il trouverait facilement son chemin tant qu’il ne quitterait la route. Pour l’âne, si ses maîtres avaient particulièrement bien prit soin de lui en le nourrissant et l’abreuvant avant le départ, il avait à compter de ce jour qu’un seul ami, Broxigar. A cet instant, le prêtre demeurait le seul repère de l’animal qui lui obéissait presque aveuglément. Et ce n’est pas le quintal de l’humain qui allait le déranger mais autant dire qu’il ne forçait pas l’allure, se contentant de marcher tranquillement. La nuit ne fut pas un handicap pour les deux voyageurs, le ciel était clair et dégagé, la lune était présente et permettait à l’aventurier de diriger l’animal sans trop de problème. Oui, Tymora se montra particulièrement clémente envers l’humain qui pendant les quelques heures que durèrent son périple, ne fit aucune mauvaise rencontre, une véritable aubaine dans cette région connue sous le nom du Nord Sauvage. Mais pour le fidèle de Kossuth, la brise glacée qui venait de se lever devait être un calvaire, il sentait l’air froid se faufiler partout.

L’âne ne se montra pas tout le temps compréhensif mais aussi têtu. Et c’est seulement qu’au cours de la seconde moitié de la nuit qu’il vit les portes de Fort Noénar apparaître devant lui. Le hameau était fortifié mais ses défenses ne s’élevaient guère à plus de trois mètres du sol. Des torchères surmontaient la double porte principale qui demeurait close A quoi s’attendre d’autre alors que les ténèbres régnaient aux alentours. Des ombres se mouvaient au dessus de ce qui devait être un chemin de guet. Et c’est au moment qu’il parvint à la hauteur de la porte qu’il vit en haut de l’enceinte des gardes le maintenir en joue avec des arcs tandis qu’un homme se positionna au milieu des archers et cria en sa direction :

- Qui va là, qui êtes vous et que voulez vous?

Lieu :Fort Noénar, Nord Sauvage
Temps : nuageux.
Moment : Matinée

MJ
Narration :Rak de Delzoun

es fagots crépitaient dans la cheminée pourtant Rak, enfiévré, frémissait. Ses lèvres tremblantes, molles et tremblantes aggravaient son air maladif. Ce qu’il ignorait, c’est qu’on l’avait bel et bien saigné et qu’un chirurgien s’était pendant des heures occupé de lui pour panser ses blessures et retirer les pointes de flèches de son corps meurtri. C’est donc presque une journée après le déroulement du combat que le fier guerrier nain reprit enfin conscience, avec le sentiment vivifiant d’avoir survécut à un tremblement de terre tellement son corps lui faisait mal. La première chose qu’il vit, c’est le plafond lambrissé d’une chambre, il pouvait sentit sur sa joue les rayons du soleil. Il voulut tourner la tête vers ce qu’il pensait être une fenêtre mais il n’en n’eut pas le temps. Le visage d’un homme chauve, au visage sec portant un collier de barbe parfaitement bien entretenu, fit irruption dans son champ de vision.

- Ah ! Il se réveille pour de bon!

Une seconde voix et un autre visage, celui de Dalzhel Argémian vint à son tour se placer au dessus du visage cireux.

- Alors messire nain, on revient de loin ! Je me disais bien que le gaillard n’allait pas se laisser faire !

Le ton le guerrier humain venait d’employer était chaleureux et sincère. L’autre humain soupira.

- Doucement Dalzhel, ce nain s’éveille juste, il faut le laisser reprendre conscience lentement, avec le sang qu’il a perdu, il faut qu’il se ménage, au moins aujourd’hui. Je vais lui faire préparer un breuvage de ma composition qui va le remettre sur pied en un rien de temps. Il faut le redresser.

Le blessé se sentit empoigné par Dalzhel qui le redressa avec une délicatesse toute relative, il gémit pendant qu’une servante, une femme d’âge mur mettait en place de gros oreillers pour permettre au nain de se caler confortablement avant de se rapprocher avec cette fois dans les mains une bassine d’eau fraiche. Elle trempa un morceau de tissu et essuya avec attention le visage de Rak.

- Il est encore fiévreux mais ça devrait baisser dans la journée.

Pourtant, ce n’était pas ce que ressentait Rak, il grelottait ; Une quinte de toux inopinée lacéra sa poitrine et quand il reprit son souffle, l’inconnu se rapprocha de nouveau, un choppe d’étain contenant une substance laiteuse à la main. Il voulait lui faire boire et il se laissa faire, que pouvait-il faire autrement ? Rien. Au bout de quelques minutes, le feu et a glace qui lui déchiraient les entrailles s’amenuisaient sans pour autant disparaitre. Il ferma les yeux et les ouvrit. Dalzhel Argémian L’homme se tenaient de chaque côté du lit et l’observaient. La voix du guerrier roux retentit de nouveau.

- Bienvenu parmi les vivants Rak de Delzoun !

Rak reprit enfin conscience. Son corps avait gagné son combat. Enfin, pas tout à fait. Il avait très froid, et sentait souvent des frissons le parcourir désagréablement.

¤ Je dois encore avoir de la fièvre. J'espère que les flèches n'étaient pas empoisonnées. ¤

Un homme interrompit le cours de ses pensées. Puis un deuxième. Le guerrier reconnut en celui-ci Dalzhel Argémian, le soldat qui l'avait recruté. Les paroles de ce dernier lui firent plaisir.

¤ Il semble content de me voir vivant. ¤

Mais les paroles de l'autre homme, certainement un médecin, semblaient plus mesurées.

¤ Est-ce que je dois la vie à ce gars ? ¤

Bientôt, Rak fut redressé, en grande partie par la poigne ferme de Dalzhel. L'opération s'avéra particulièrement déplaisante pour le nain d'écu, dont chaque partie de son corps protesta vivement de ce petit déplacement. Et cette fois, il grelotta de fièvre, sans compter une quinte de toux qui lui déchira les poumons. Il mit quelques temps à s'en remettre et c'est le moment que choisit le médecin pour lui faire ingurgiter un breuvage d'aspect déplaisant.

¤ Beurk ! C'est dégueulasse ! J'espère au moins que c'est efficace. ¤

Après quelques minutes, Rak se sentit un peu mieux. Mais il savait que sa guérison nécessiterait du temps. Les encouragements du guerrier lui rappelèrent qu'il s'était sorti vivant du combat. Comment, il ne le savait pas. Le souvenir des morts, particulièrement les compagnons d'armes de Dalzhel lui permirent de trouver la force de s'exprimer d'une voix hachée, les yeux rivés à ceux du guerrier.

- Je suis... désolé pour... la mort... de Ian et Karl... Ils se sont... bien battus... J'ai tué des elfes... eux aussi... Mais... Mais... ils étaient... trop... Maudites flèches... On pouvait... rien faire...

Épuisé, Rak se tut quelques instants. Mais il tenait à prononcer une dernière phrase.

- Quand... j'irai... mieux... Vous pourrez... compter... sur moi...

Une nouvelle quinte de toux le força cette fois à se taire pour de bon.