Une petite chasse spéciale, Périples et retrouvailles improbables

22e jour du mois d'Eleinte 1372

Lieu : Vers Fort Noénar, Nord Sauvage, à proximité de la Haute-Forêt.
Temps : nuageux.
Moment : Petit matin

MJ
Narration: Tous

t non, la garde des compagnons se passa sans le moindre problème à part peut-être une chouette effraie qui se posa sur une branche non loin de Rak, une famille de mulots qui osa s’avancer pour bénéficier de la chaleur et au loin ; les hurlements de quelques loups en chasse qui se gardèrent d’avancer trop près du campement des bipèdes. Les deux compagnons furent relevés par Ian et Karl qui terminèrent la garde une petite heure avant l’aube. Là, Lardreck Pierrebâton, prit en main les préparatifs de départ après un petit déjeuner copieux. Derrière le patron de la caravane, un autre nain à la barbe noire et au crâne dégarnit veillait comme son ombre sur Lardreck. Il se nommait Argrénor et était le garde du corps du négociant.

- Bon, voici le programme de la journée les enfants ! Je prends la tête du convoi, avec Argrénor comme cocher. A l’intérieur du chariot prendront place Nogusta, le demi Orque et Ian. Second chariot, Jonas en cocher et Albrand en garde, à l’intérieur prendront place Rak et Broxigar. Enfin le dernier chariot, Thomas et Raines à l’avant et à l’arrière, Karl et le moinillon….

En évoquant William, le nain d’écu repensa à la demande que ce dernier lui avait faîte. Marcher ou courir aux côtés des chariots. Vraiment, cette idée saugrenue et parfois, il devait bien se l’avouer, il n’arrivait pas comprendre comment les humains se compliquaient la vie. Après tout, le moine faisait ce qu’il voulait et même Ian n’avait émit aucune objection.

L’aube était là mais le soleil était caché par un ciel teinté de gris. Si les pluies avaient cessées pour le moment, il suffisait d’un simple regard vers la Haute-Forêt suffisait au groupe pour voir les amas de nuages menaçant, noirs et ventrus annonciateurs d’un futur déluge. Pour le moment, le trafic qui courait habituellement sur la grande route était inexistant, ce serait tout autre chose d’ici trois à quatre heures alors pour le nain, il leur fallait prendre un maximum d’avance.

La garde se passa finalement sans le moindre incident. Les elfes des bois s'il y en avait dans les parages, n'avaient pas attaqué. Quand Ian et Karl vinrent pour la relève, Rak considéra le feux d'un oeil intéressé.

- On reste ici ? demanda-t-il à Crâne d'Oeuf. Au moins on aura chaud.

¤ Si tu veux rester dans le froid et l'humidité, libre à toi. ¤

Sans attendre une réponse, le nain d'écu s'allongea a un mètre du foyer, son sac sous la tête comme à l'accoutumé. Il ne tarda pas à s'endormir. C'est le fumet agréable du petit déjeuner qui le tira de son profond sommeil et provoqua des gargouillements d'estomac. C'est donc de bon appétit qu'il avala un déjeuner conséquent.

Puis il écouta Pierrebâton expliquer la répartition de leur petite troupe dans les différents chariots, non sans considérer d'un oeil intéressé le garde du corps du négociant, un nain dégarnit du nom de Argrénor.

¤ Ben celui-là, il n'a pas l'air de plaisanter. ¤

La nuit s'effaça et Rak regarda sans déplaisir les gros nuages qui ne tarderaient pas à déverser sur eux une pluie certainement diluvienne.

¤ Ah ! Dans les chariots, on sera bien à l'abri, et sans se fatiguer. ¤

C'est presque avec impatience que le nain d'écu attendit le départ. Avec Broxigar et Jonas, il espérait pouvoir discuter. Ainsi, le trajet n'en serait que plus agréable.

¤ Dommage, Crâne d'Oeuf ne sera pas là. Mais on se reverra aux pauses. Bon ! On part ou quoi ! ¤

Le moine sourit alors que Rak se disait content de savoir que Will’ était à ses côtés. CranedOeuf savait qu’il pouvait aussi se filler sur le nain au grand cœur. Quand celui-ci demanda à Will’ s’il y voyait quelque chose, l’air du moine s’assombrit un peu. Non, il ne voyait absolument rien et en cas d’attaque, il ne pourrait que se fier sur ses réflexes. La pluie agissait comme une barrière à sa vision pour empirer le fait qu’il ne voyait pas plus loin que la lumière du feu. Il répondit :

-Je n’y vois goutte, maître nain. On pourrait aussi bien m’égorgé et je n’en saurais jamais rien. Je suis content de pouvoir compter sur votre vision, mon ami.

Le reste du tour de garde se déroula assez bien et, heureusement, rien n’arriva de notable. Ian et Karl vinrent les relayer, Rak s’étendant au bord du feu, au sec. William décida de faire de même d’un hochement de tête appuyé et s’étendit, lui aussi. Il s’endormit jusqu’à l’aube où il se réveilla sous un ciel nuageux mais sec.

Le moine mangea en silence, en retrait. Quand Lardeck évoqua le plan de la caravanne, il écouta avec attention et ne prit pas compte du nom ridicule que l’on venait de lui donner. Il avait passé l’époque de sa vie où il relevait des insultes ou encore que s’en soit une. Peut-être celui-ci donnait-il des noms à ses employés et cela n’avait rien de méchant. Quoi qu’il en soit, il resta de marbre, hochant la tête en direction du marchand pour faire signe qu’il avait comprit. Il était heureux que ses employeurs ne le forcent pas à aller se confiner dans ces caravanes. Il préférait voyager à la seule force de ses jambes, au grand air. Et c’est ce qu’il fit. Tout le monde prit place et la caravane se mit en branle. Le moine attendit qu’elle prenne un peu d’avance. Il avait une idée. Il tiendrait lieu d’arrière garde.

C’est ainsi que le moine se mit en route, peu après la progression, courant ou joggant pour ne pas être distancer. Un peu d’exercice lui ferait du bien. Il tentait toutefois de rester attentif à tout. Si un signe pour le moins inhabituel se présentait, il accélérerait le pas et rattraperait la caravane pour l’avertir.

Rak n'avait jamais voyagé dans un chariot. Il ne connaissait que la marche, et ses regrettés poneys. Aussi fut-il surpris par les nombreux cahots qu'il trouva de prime abord fort désagréables, car il se trouvait alors projeté dans un sens ou dans l'autre. Mais peu à peu, il trouva ses marques et réussi à anticiper ces mouvements intempestifs.

Jetant des coups d'oeil dehors, il vit qu'il ne pleuvait toujours pas. Dans les courbes, il observa plusieurs fois Crâne d'Oeuf courrant derrière le dernier chariot.

¤ Pourquoi n'a-t-il pas voulu monter dans le chariot ? Il aime vraiment se faire mal. ¤

Le nain d'écu lui adressa un signe d'encouragement même si une telle attitude dépassait son entendement. Puis il reporta son attention sur ceux qui l'entouraient. Personne n'avait entamé une conversation. Aussi Rak décida-t-il d'attendre que l'un d'eux se décide. Ils devaient passer toute la journée ensemble dans ce petit espace. Aussi ne fallait-il pas froisser les susceptibilités car il n'y aurait pas d'échappatoire.

Les cahots qui le gênaient tant au début, finirent par le bercer. Ses yeux papillonnèrent puis se fermèrent. Il plongea alors dans un sommeil réparateur pour rattraper les heures de gardes et le réveil matinal.

22e jour du mois d'Eleinte 1372

Lieu : Vers Fort Noénar, Nord Sauvage, à proximité de la Haute-Forêt.
Temps : nuageux.
Moment : Petit matin

MJ

Broxigar : Jet de sauvegarde volonté : 4(Dé)+5(Volonté) = 9 contre DD 7 = Réussite
Nogusta : Jet de sauvegarde volonté : 10(Dé)+0(Volonté) = 10 contre DD 7 = Réussite
Rak : Jet de sauvegarde volonté : 7(Dé)-1(Volonté) = 10 contre DD 7 = Echec
Rak est secoué
William : Jet de sauvegarde volonté : 16(Dé)+7(Volonté) = 24 contre DD 7 = Réussite

William : Jet de détection : 18(Dé)+6(Compétence) = 24 contre DD ? = Réussite


Narration: Tous

Les doux soubresauts des chariots accompagnés par le roulement régulier et berçant des roues sur les pavés de la petite route commerciale rendaient le voyage d’une monotonie dangereuse. L’heure matinale et le paysage alternant arbres constituant tantôt de petit bosquets, tantôt de véritables forêts contribuaient eux aussi à maintenir la plupart des voyageurs dans un état presque de semi sommeil apaisant. Seuls les cochers, et les hommes à l’avant des chariots maintenaient une vigilance certaine. Ainsi que le moine déterminé qui trottinait derrière les caravanes. L’exercice matinal était une bénédiction pour le corps et l’esprit de William, mais malgré tout son entraînement, il restait un homme et n’avait pas l’endurance d’un cheval.

Rak quant à lui, tout comme son plus proche compagnon de voyage Broxigar, s’était laissé emporter par le sommeil. Et confortablement calé dans le chariot entre caisses et ballots de tissus et de fourrure, le repos s’avérerait aussi réparateur que souhaité. A l’avant de la caravane, Nogusta ne semblait pas plus en alerte, et son compère Ian qui avait par deux fois essayé d’engager la conversation avec le puissant demi-orque s’était résigné. Quand à la caravane de queue, le solitaire Karl se trouvait dans une situation qu’il appréciait.

Le voyage allait être long, ils ne pourraient dormir toute la journée, et le temps grisâtre et menaçant ainsi que les bois aux alentours qui allaient s’épaississant et obscurcissant l’atmosphère, n’étaient pas propice à égayer les humeurs. Lorsque soudain... Le tonnerre gronda puissamment, sortant de manière plus que désagréable la plupart des voyageurs de leur torpeur, et aussitôt un autre son tout aussi inquiétant s’éleva dans les airs. Un hennissement chargé de désespoir, de douleur et de peur retentit à travers toute la caravane, effrayant les autres chevaux et immobilisant aussitôt le convoi.

A l’avant, Nogusta avait été le premier à ressentir l’arrêt brutal du chariot dans lequel il était, le hennissement soudain provenait indubitablement d’un des chevaux dirigeant l’attelage, et il venait de s’effondrer. La secousse avait été violente et au moins un des nains avait du être projeté en avant. Dans le second chariot, Jonas le cocher avait été obligé de tirer sur les rennes pour ne pas rentrer dans le chariot de tête, et il se débattait désormais avec ses propres chevaux piétinant d’inquiétude. A l’abri dans le chariot, Broxigar était sur le qui vive, tandis que le cœur du guerrier nain battait la chamade, surprise et inquiétude s’étaient insinués dans son esprit encore troublé par le monde des songes. Le dernier chariot quant à lui n’avait pas pu de s’arrêter à temps, Thomas n’avait pu retenir les bêtes, et le chariot avait continué sa course, brisant l’attelage sur l’arrière du second chariot. Les chevaux se débattant désormais pour se relever et fuir aussi loin que possible.

Seul William, un peu à l’écart du convoi avait pu voir ce qui s’était passé. Quatre flèches mortelles avaient brusquement surgit des fourrés et avaient du abattre sur le coup un des chevaux de têtes, immobilisant ainsi toute la caravane, mais avant qu’aucun n’ait pu réagir convenablement, une autre volée de flèches jaillit des arbres dont quelques unes enflammées...

Toujours le seul à l’extérieur, le moine vit avec effroi, le cocher du second chariot tomber à la renverse, inanimé sur les pavés de la route. Tandis que deux flèches enflammées traversaient les toiles ou se plantaient dans les caravanes, la dernière se perdant entre les roues du premier chariot. Désormais, même à l’intérieur Rak et Broxigar avaient clairement saisi la situation, une embuscade ! L’arrêt des chariot, et le cri du cocher qui menait leur attelage, ne laissait aucun doute. Mais la suite des évènements ne présageait rien de bon... Car une flèche enflammée traversa soudain la fine toile qui les maintenait à l’abri pour venir se planter dans un des ballots de fourrure. Le feu se répandit instantanément...

Le convoi et ses membres étaient désormais en triste position, l’attaque avait été minutieusement préparée… Y survivraient-ils ? Les dieux eux-mêmes en doutaient…


Initiatives :
William : 17(Dé)+2 = 19
Broxigar : 16(Dé) +0 = 16
Rak : 5(Dé)+2 = 7
Nogusta : 2(Dé) +0 = 2

Broxigar finissait tranquillement sa nuit qui avait été perturbé par l’arrivée de la pluie quand l’embuscade commença. Il fut tout d’abord réveillé par le terrible coup de tonnerre qui le fit sursauté. Quand le chariot freina brusquement, il s’équipa de sa masse et de son écu en bois, tacha de garder l’équilibre quand le dernier chariot les percuta et écouta attentivement ce qu’il se passait autour de lui. La toile du chariot lui couvrant une bonne partie de son champ de vision, il ne pouvait se fier qu’à son ouïe. Il n’eu pas à attendre longtemps pour comprendre ce qu’il se passait : la flèche enflammée qui venait de traverser la toile du lui rappela bien vite toutes les angoisses de la veille.

¤ Hé ben elle n’est pas passé très loin celle là, mais il ne va pas falloir traîner ici. Je m’attendais bien à un peu d’action en m’engageant pour ce seigneur elfe, mais là ça commence fort. Oh Kossuth, grand Seigneur des Flammes, épargne mes compagnons et moi et donne nous la force de vaincre ces pleutres.¤

Le prêtre jeta un coup d’œil à ses deux compagnons et leur parla avec conviction pour les encourager. Il avait déjà vu quelques combats et savait qu’il n’y avait rien de pire que de rester pétrifier et de mourir sans pouvoir se défendre.

- Courage mes amis, il est temps de voir ce que vaut chacun d’entre nous. Montrons à ces elfes comment les gens qui n’habitent pas dans la forêt se battent quand on en veut à leur vie et peut être qu’un jour les bardes chanteront nos exploits.

Sur ces mots il se précipita hors du chariot puis se cacha derrière celui-ci de façon à laisser ce dernier entre lui et la forêt. Dans son esprit, il pensait que les elfes profiteraient certainement d’être caché par les arbres pour faire un maximum de victimes à distance. Ils n’utiliseraient leurs armes de corps à corps que si les aventuriers réussissaient à s’approcher suffisamment d’eux.

Adossé contre la roue avant du chariot, il regarda tout d’abord devant lui pour voir si sa théorie était bonne. Puis il jeta quelques coups d’œil sous le chariot, en direction de la forêt pour trouver des endroits où il serait à couvert. Son chariot prenait feu très rapidement et il ne pourrait pas rester ici très longtemps.

William avait vu tout ce qu’il venait de se passer. Il en savait probablement plus que quiconque d’encore vivant dans cette caravane. L’attaque était bien organisée, il devait le reconnaître. Mais le style des elfes était toujours aussi caractéristique. Il connaissait ces techniques, il les avait étudiés. Il savait comment les vaincre et ne craignait pas leurs flèches. Il lui suffisait donc de venir à bout des tireurs. Ensuite, la bête sortirait de son trou. Rapidement, le moine repéra d’où venait la volée de flèche.

¤Voilà Will’, ta chance de te prouver. Montre leur ce que tu sais faire. Mais… et Rak. Je devrais l’avertir, il était peut-être endormi. Je dois alerter la caravane. Non, je perdrais la faveur de la surprise. Je dois les laisser se débrouiller et aller mettre ces tireurs hors d’état de nuire.¤

CranedOeuf s’avança vers la forêt, vif comme l’éclair et silencieux comme un elfe. Maintenant hors du champ de vision de quiconque, il s’avança sans bruit à travers les boisés. Il fit le tour de l’endroit où il estimait la position des tireurs. Une fois derrière eux, il s’avança vers la cible la plus isolée pour lui porter un coup qui avait pour but de rendre inconscient et non de tuer. En effet, par sa force mentale, il transmettait une impulsion capable d’étourdir un adversaire.

Will’ utilise sa compétence de déplacement silencieux pour se déplacer jusqu’aux elfes et tente d’utiliser coup étourdissant sur la cible la plus isolée. S’il se fait tirer dessus, il bloque l’un des projectiles grâce à parade de projectile. S’il se fait repérer, il charge celui qui l’a repéré. Je ne connais pas la distance alors si ça prend deux tours, que ça le prenne, je me déplace silencieusement.

Rak dormait du sommeil du juste quand l'arrêt soudain du chariot le réveilla brusquement. Dans son esprit encore engourdi, se mélangeait surprise et inquiétude.

- Merde ! lâcha-t-il. Qu'est-ce qui se passe ?

Il n'obtint aucune réponse car les chevaux du troisième chariot venaient de percuter son propre chariot. Le bruit de l'attelage se brisant et les hennissements des chevaux appeurés qui cherchaient à se relever pour fuir, lui vrillèrent les oreilles.

¤ Réagis Rak, sinon tu vas mourir ici ¤ pensa-t-il la peur au ventre, le cerveau encore brouillé par des restes de sommeil.

Un cri déchirant lui parvint alors. Le coeur de Rak manqua un battement en reconnaissant l'auteur.

- JONAS ! hurla-t-il en pivotant brusquement vers l'avant du chariot.

¤ Une embuscade ¤ comprit-il enfin.

Il vit clairement le jeune humain touché par une flèche, basculer hors du siège de cocher. Les événements se précipitèrent alors car une flèche enflammée traversa la toile de part en part. Rapidement, une seconde surgit et cette fois se planta dans un ballot qui prit feux immédiatement.

Les paroles pleines de courage de Broxigar décidèrent Rak à réagir.

- Tu as raison. Ne restons pas dans ce trou à rat, lança le nain d'écu étrangement calme en regardant le prêtre sauter du chariot sans peur apparente.

Malgré les flammes qui grignotaient rapidement les marchandises, le nain d'écu dédaigna l'arrière du chariot pourtant plus proche. Il traversa en quelques enjambées rapides toute la caisse et déboucha promptement sur le siège de cocher. Sans réfléchir, il sauta à terre, juste à côté de Jonas.

Grâce aux flèches, Rak savait d'où venait la menace. Il ne se saisit pas de sa hache et de sa targe accrochés à son ceinturon. Sans chercher à diagnostiquer l'état de l'humain, il prit celui-ci sous les aisselles et entreprit de le tirer du côté opposé de la route en direction du sous-bois.

¤ Le chariot va brûler entièrement en quelques minutes. Faut pas le laisser là. ¤

Tout en reculant, le nain d'écu eut une vision d'ensemble du convoi. Il vit ainsi le premier chariot dont l'un des chevaux gisait à terre, mort. Des flammes dévorait déjà la toile du sien. Broxigar, en position au niveau de la roue avant, cherchait à observer la portion de forêt d'où provenait la menace.

Les yeux de Rak se portèrent ensuite sur le troisième chariot qui ne valait guère mieux que les autres avec son attelage cassé et ses chevaux en fuite. Du moine, aucune trâce. Fébrile, il le chercha du regard.

¤ Crâne d'Oeuf, où es-tu ? ¤

Il n'osa le hurler afin de ne pas attirer l'attention sur lui. Il devait déjà faire une cible suffisamment belle pour ne pas en rajouter.

¤ Est-ce qu'il l'ont eu ? Non, convint-il, sinon je le verrais à terre. ¤

Parvenu à l'abri du sous-bois, Rak déposa précautionneusement Jonas sur le sol couvert d'un lit de feuilles mortes, puis, n'écoutant que son courage, il se saisit de sa targe et de son épée. Il courut sans perdre un instant en direction du premier chariot. Là, il savait trouver des personnes de choix, Ian et Nogusta. Car il faudrait sûrement partir à l'assaut de la forêt s'ils ne voulaient pas mourir sans rien tenter. Parvenu au chariot, il adressa des signes à Broxigar.

- Viens ! Le feux !

Puis il observa la forêt comme le prêtre l'avait fait. S'il parvenait à déterminer avec précision la source des flèches, il augmenterait considérablement leurs chances de renverser la situation.

22e jour du mois d'Eleinte 1372

Lieu : Vers Fort Noénar, Nord Sauvage, à proximité de la Haute-Forêt.
Temps : nuageux.
Moment : Petit matin

MJ

William: Détection : 15(Dé) + 6(compétence) = 21 contre Ennemi 1g : Discrétion : 7(Dé) + ?(compétence) +5(environnement)= ? = Réussite
William: Déplacement silencieux: 16(Dé) + 7(compétence) = 23 Contre Ennemis : Perception auditive : ( ?)
Broxigar: Détection : 6(Dé) + 3(compétence) = 9 contre DD ? = Echec
Broxigar: Percéption auditive : 17(Dé) + 3(compétence) = 20 contre DD ? = Réussite

Ennemi 1d: Attaque à distance : 17(Dé) + 3(attaque) = 20 contre Rak : CA : 12(Dé)+ 7(Armure+Dex+Bouclier) = 19 = Réussite
Dégâts : 6(Dé) = 6
Rak : PV 13-6 = 7
Ennemi 2d: Attaque à distance : 19(Dé) + 3(attaque) = 22 contre Ian : CA : 11(Dé)+ 9(Armure + Dex + Bouclier) = 20 = Réussite
Dégâts : 3(Dé) = 3
Ian : PV 11-3 = 8

Nogusta pris dans les flammes
Nogusta: Jet de Sauvegarde : 10(Dé) + 2(Réflexes) = 12 contre DD10 = Réussite


Narration :Tous

Comme l’avaient compris les mercenaires escortant le chariot, la situation n’était en rien à leur avantage. Mais Rak avait su rapidement se remettre les idées en place et commencer à organiser une éventuelle contre attaque. Tandis qu’attentif, Broxigar étudiait son environnement de son abri. La route en elle-même faisait trois bonnes toises de large, délimitée par un fossé assez peu profond, peut être un peu plus d’un pied. A deux ou trois pas du fossé, une véritable haie irrégulière de fourrés et de buissons s’était développée de part et d’autre de la route, abritant ainsi les premiers arbres, encore bien feuillus à cette époque de l’année. L’attaque était venue de leur gauche par rapport au sens de la marche, et au vu de la précipitation des cochers pour se réfugier dans le fossé ou dans les buissons du coté droit, à priori aucune flèche n’était venue de ce côté.

Mais malgré toute la bonne volonté du guerrier nain, un vent de panique soufflait toujours sur le convoi. Karl et Ian s’étaient rapidement jetés au sol, s’abritant des flèches derrière leurs chariots respectifs et avaient dégainé leurs armes. Karl était même parvenu à se saisir de la bride d’un des chevaux en fuite, s’en servant pour le moment plus comme un abri mobile qu’autre chose… Agrénor quant à lui, s’était empressé de porter secours à son protégé et de le ramener aux cotés de Rak et du cocher mourrant, Jonas.

Pendant ce temps, le pragmatique moine avait mis à profit sa position en retrait et hors des chariots pour se faufiler dans les fourrés d’où étaient venues les flèches. Ses yeux perçants lui avaient même permis de distinguer un ennemi. Dans un des nombreux arbres, quelques branches et feuillages s’agitaient de manière désordonnée par rapport aux autres. Et en observant un peu plus attentivement, quelques éclats métalliques se distinguèrent, sûrement la pointe d’une nouvelle flèche prête à ôter la vie d’un compagnon de route. Puis un dernier indice confirma la présence ennemie, une lueur de flamme s’élevait à nouveau… William progressait lentement, ne souhaitant pas révéler sa présence, ce qui pour l’instant semblait fonctionner, aucune flèche ne l’avait transpercé de part en part, et la cible qu’il avait localisée semblait continuer à s’affairer…

Mais le temps n’était pas en sa faveur, et à nouveau une flèche enflammée siffla, puis aussitôt une deuxième provenant d’une autre source, toutes deux dirigées vers le chariot de tête ou la plupart des membres de la caravane s’étaient réfugiés. Il s’embrasa rapidement. Le puissant demi-orque qui n’avait pas encore eu le temps de se mettre à l’abri se retrouva en un instant prisonnier des flammes… Celles-ci, bloquant les deux ouvertures, se répandaient rapidement aux nombreux matériaux combustibles présents… La chaleur grimpait et était de plus en plus insoutenable, la fumée omniprésente l’aveuglait et viciait l’air… Nogusta allait devoir agir sous peine de brûler vif à l’intérieur du chariot.

A l’extérieur, tous eurent un mouvement instinctif de recul, leur maigre abri se consumant sous leurs yeux.

Malheureusement les membres du convoi n’étaient pas au bout de leurs surprises… Et ce fut avec inquiétude que Broxigar entendit, provenant de l’endroit qu’ils croyaient sur, un cri de douleur… Sûrement le cocher qui s’était aventuré le plus loin… Puis, à quelques mètres à peine devant lui, un deuxième homme qui menait quelques instants auparavant les chariots tentait maladroitement de dissimuler. Mais le prêtre n’eut pas le temps de lui crier un avertissement… L'homme fut aussitôt foudroyé par une flèche en plein torse. L'impact le fit retomber en arrière sous les yeux impuissants du serviteur de Kossuth.

Encore deux autres flèches jaillirent du coté droit de la caravane prenant toute l’escorte à découvert, Rak et Ian, les deux guerriers les plus déterminés, furent pris pour cibles et touchés… La position des ennemis n’était pas totalement révélée mais, les deux hommes blessés connaissaient parfaitement la direction à emprunter.

Mais dans tous les cas, le combat s’annonçait de plus en plus… mortel…


Initiatives :
Karl : 16(Dé) + 2 = 18
Broxigar : 18(Dé) + 0 = 18
Lardreck : 16(Dé) + 1 = 17
Ian : 13(Dé) + 2 = 15
Rak : 10(Dé) + 2 = 12
Agrénor : 12(Dé) + 0 = 12
William : 7(Dé) + 2 = 9
Nogusta : 3(Dé) + 0 = 3


Fichier joint ( Nombre de téléchargements: 167 )
 Embuscade1.jpg

La chaleur qui se dégageait du chariot en feu commençait à être insupportable, même pour un fidèle de Kossuth. La température trop élevée l’empêchait de réfléchir correctement et pourtant il avait une importante décision à prendre. Soit il allait rejoindre ceux qui étaient à quelques mètres sur sa gauche. Ils formeraient ainsi un groupe plus compact et il pourrait s’occuper des blessés. Le cas de Rak l’inquiétait particulièrement. Ce dernier venait d’être touché par une flèche et il semblait désormais en mauvaise posture. Une seconde pourrait lui être fatale.

Mais apparemment, les elfes ne s’intéressaient pas trop à lui. Depuis qu’il était sorti du chariot, il n’avait pas vu de flèche qui lui était destiné. Il hésitait donc à se servir de cet avantage pour les contourner et les prendre à revers. Dans ce cas, il se retrouverait totalement isolé et ce n’était peut être pas la meilleur solution pour rester en vie.

Une seule chose était sûre, c’est qu’il ne devait pas rester plus longtemps près de ce chariot. Après avoir rapidement pesé le pour et le contre de chaque possibilité qui s’offrait à lui, il décida d’aider ses compagnons. Il serait certainement plus efficace en leur tenant compagnie.

¤ Courage Broxi, ils ont besoin de toi, ce n’est pas le moment de flancher. Montre leur que tu es à la hauteur.¤

Après ces quelques paroles d’encouragement pour lui-même le prêtre se précipite vers l’arbre situé au nord ouest en essayant d’apercevoir d’éventuels ennemis. En passant, il encourage Albrand à le suivre pour se mettre à couvert. Puis il se cache derrière le tronc de façon à ne pas pouvoir se faire tirer par les archers qui sont au nord. Une fois placé, il porte sa main gauche à son symbole puis lance le sort bénédiction