Une petite chasse spéciale, Périples et retrouvailles improbables

William n’appréciait pas le changement subit d’attitude chez son compagnon de route. Mais quelle mouche l’avait piqué celui-là. Il se pourrait que ce soit la maison Eirontalar qui provoquait tout ceci. Dans ce cas, pourquoi un simple cocher en voudrait à celle-ci ? CranedOeuf n’en avait aucune idée mais s’intima à la prudence. Il n’était pas très en forme pour d’autres troubles même s’il récupérait rapidement. Il lui répondit tranquillement, n’exprimant aucune émotion dans sa voix comme dans son visage.

-En fait je n’ai pas encore travaillé pour eux, j’avais été employé pour escorter une caravane jusqu’à Eauprofonde et comme vous avez pu le voir, l’escorte ne s’est même pas rendu jusqu’à l’escortée… J’espère tout de même qu’ils pourront m’héberger car je n’ai nulle part où aller. Mais dîtes-moi, vous ne semblez pas aimer la maison Eirontalar, est-ce que je me trompe ?

Le moine tâchait de prendre le ton le plus désinvolte possible, il voulait désamorcer les problèmes avant qu’ils ne déboulent.

Une fois le comptable sorti, Rak pris immédiatement la parole. Et une nouvelle fois, Broxigar perdit le sourire devant les questions du nain. Malgré tout, il lui raconta toute la vérité : Il lui raconta tout ce qu’il s’était passé depuis sa fuite, jusqu'à son retour sur les lieux de l’embuscade avec les ilmateris.

- Même si, je ne sais toujours pas par quel miracle, Agrénor et Lardreck ont réussi à charger tous les corps dans un chariot et rejoindre fort Noenar, il semblerait qu’ils aient oublié quelqu’un … En cherchant des indices dans la forêt, je suis tombé sur Cranedoeuf. Même si je ne le portais pas spécialement dans mon cœur avant l’embuscade, au vue du nombre de flèches qui entouraient son corps, je dois dire que ce bougre est remonté dans mon estime. Il à l’air de bien savoir se battre en tous cas. Je suppose que tu seras heureux d’apprendre que ses jours ne sont pas en danger. Malheureusement il était toujours plongé dans le sommeil quand nous nous sommes séparés. Nous n’avons pas réussi à trouver quel était le problème. Finalement je l’ai laissé aux mains des Ilmateris qui s’occuperont de lui. Nous devons le retrouver à Yartar.

Pendant qu’il lui faisait son récit, Broxigar étudia les blessures de son ami. Puis finalement, ne supportant plus de le voir couché dans ce lit, le prêtre lança un sort de soin léger au guerrier. Peut être que ce geste pourrait soulager un peu sa conscience.

- Je ne supportais plus de te voir dans ce lit. Si tu te sens mieux, que dirais tu d’aller chercher un verre plutôt que d’attendre qu’on te l’apporte ?

Vingt Troisième jour de la Flétrissure-Année de la Magie Sauvage
23e Eleinte 1372 (CV)

MJ
Narration: Rak de Delzoun et Broxigar

Lieu : Fort Noénar-Pavillon de Chasse de la Maison Eirontalar..
Temps : Nuageux
Moment : 12h

Broxigar lance sort de soin léger sur Rak
Rak à récupérer tous ses PV

a magie curative du prêtre humain et la proposition de Broxigar furent des bénédictions pour Rak de Delzoun. Et comme un bonheur n'arriva pas seul, la porte s'ouvrit sur deux serviteurs qui apportaient les affaires commandées par Rak. l'un des deux hommes apprit aussi au prêtre de Kossuth que l'équipement qu'il avait commandé se trouvait dans sa chambre. Les deux hommes signèrent ainsi un reçu comme leur avait demandé Adrien Vatoré puis les serviteurs s'éclipsèrent.

Rak ne mit pas longtemps à sauter hors du lit, à s'habiller et à se préparer pour aller enfin déguster une bonne bière. Le sort thérapeutique de Broxigar lui avait fait un bien fou, les deux amis s'éclipsèrent de la chambre et grâce aux indications du personnel rejoignirent la salle commune qui était presque vide. Presque seulement, car deux nains qui se trouvaient être les seuls convives de la pièces sautèrent de joie à la vue de Rak et aussitôt dit, aussitôt fait, un nouveau tonneau fut mit en perce pour célébrer l'événement.



Les paroles de Lardreck étaient sincères et les deux nains invitèrent les compagnons à prendre place à leur table.

- Alors, il parait que vous partez demain pour Eauprofonde? lança Agrénor...

La proposition de Broxigar d'aller boire et l'arrivée de deux serviteurs chargés des effets que tous deux avaient commandé, achevèrent de persuader Rak qu'il pouvait se lever. Et c'est ce qu'il fit gaillardement. Il éprouva un léger vertige, mais qui s'évanouit rapidement.

- Ah ! Quel plaisir d'être debout ! lança-t-il joyeusement.

Sans perdre de temps, il revêtit ses nouveaux vêtements, passa avec plaisir sa chemise de maille, remplit son sac tout neuf qu'il mit au dos, et prit possession de ses armes ainsi que de sa targe.

- Ah ! Je me sens bien ! Il peut se passer tellement de choses dans le monde d'en haut, que j'ai l'impression d'être tout nu sans mes armes. Tu as vu mon arc ? Attend qu'un elfe s'en prenne à nous !

Puis les deux compagnons gagnèrent la salle commune. Quelle ne fût pas la surprise du guerrier de trouver là Agrénor et Lardreck. Ce dernier s'exprima, et ces quelques mots réchauffèrent le coeur de Rak. Acceptant l'invitation, il s'assit à la table, impatient de boire.

- Une bière ! J'ai soif ! cria-t-il pour qu'on lui apporte vite de quoi arroser son gosier.

Mais la phrase que prononça Agrénor retint soudain toute son attention.

¤ Un départ pour Eauprofonde dès demain ! Ça ne traîne pas ! Heureusement que je suis en forme. ¤

- D'où vient ton information ? Je ne suis pas au courant. Et toi Broxigar ? Mais faut pas oublier qu'on va être reçu par le seigneur de la Maison Eirontalar cet après-midi. Je suppose qu'il va nous le dire. Dans tous les cas, je suis bien content de repartir d'ici. Je ne suis pas fait pour rester dans cette ville. J'aime voyager, même s'il y a des risques.

Le guerrier considéra soudainement les deux nains d'une allure grave.

- Et vous. Qu'allez-vous faire ? Voulez-vous nous accompagner ?

Narration:Agrénor et Lardreck

Le garde du corps but sa bière cul sec et s'empressa de la remplir de nouveau sa pinte ainsi celle de son patron ans oublier de servir les deux aventuriers.

- C'est ce qui se dit dans les écuries du Fort en tout cas! J'étais en train de préparer notre attelage quand j'ai surprit une discussion entre deux cochers. Il paraît que la belle de votre patron a avançé son départ de quelques jours.

Agrénor but une nouvelle gorgée de bière, le fier guerrier semblait être dans un forme excellente tout comme Lardreck qui sirotait son breuvage, l'air pensif. Ce dernier dévisagea Rak et Broxigar avant de prendre à son tour la parole, de façon à ajouter son grain de sel.

- Espérons que vous n'allez pas tomber de nouveau sur ces maudites oreilles pointues! en tout cas Rak, merci pour ta proposition mais ne compte pas sur nous pour vous accompagner. Même si le dédommagement est à la hauteur des pertes que j'ai subit, la prochaine fois, je vais m'entourer que de guerriers nains dignes de ce nom!

En terminant sa phrase, il jeta un coup d'oeil à Agrénor avant de reporter son attention sur leurs deux compagnons.

- J'ai hâte moi aussi de quitter les lieux et de rejoindre Sundabar au plus tôt! Le reste m'importe peu mais à mon avis, vous faîtes bien de quitter ces lieux et de vous diriger vers une grande cité!

Rak poussa un soupir de jouissance quand Agrénor déposa devant lui une pinte de bière. Il s'empressa d'y tremper les lèvres et d'avaler une longue rasade.

¤ Ah, c'est bon de revivre ! Quoi de meilleur qu'une bière dans la vie ! ¤

Le guerrier était si content qu'il réalisa soudainement qu'Agrénor s'exprimait. Il se força à l'écouter. Ainsi apprit-il que le nain tenait ses informations de conversations entendues dans les écuries. Pouvait-on s'y fier ? De toutes les façons, il serait bientôt fixé puisque le seigneur Eirontalar allait le recevoir.

Lardreck évoqua alors la menace toujours importante, représentée par les elfes, et son impatience à quitter Fort Noenar. Rak but à nouveau de la bière avant de parler avec assurance :

- Ces maudits elfes sauvages ne me font pas peur malgré le terrible combat que nous avons fait. Et maintenant, j'ai ça !

Le nain d'écu exhiba fièrement l'arc dont il venait de faire l'acquisition.

- Moi aussi je vais leur envoyer des flèches. Puis je courrai vers eux, et paf ! Un coup de hache. Voilà pourquoi moi aussi j'ai très envie de quitter Fort Noenar. Et je comprends que vous ne veniez pas avec nous. Vous avez autre chose à faire que de protéger la fiancée du seigneur Eirontalar. En tout cas, dit-il à Lardreck, entoure-toi de dix gars comme Agrénor, et tu pourras voyager tranquille. N'est pas Broxigar ?

Rak leva sa pinte en direction du guerrier pour en saluer la valeur, et finit sa pinte d'une dernière traite.

Vingt Troisième jour de la Flétrissure-Année de la Magie Sauvage
23e Eleinte 1372 (CV)

MJ
Narration: Rak de Delzoun, Broxigar et Inwën

Lieu : Fort Noénar-Pavillon de Chasse de la Maison Eirontalar..
Temps : /
Moment : 12h-12h30

roxigar restait silencieux depuis d elongues minutes, il faut dire que quand les nains se retrouvaient d'ordinaire ensemble, les discussions tournaient invariablement autour des mêmes sujets et pour ceux qui n'étaient pas initiés à la culture du peuple vigoureux,autant dire qu'ils se perdaient vite en conjonctures. C'était le cas du fidèle de Kossuth.

Pendant une petite demi-heure, les nains se racontèrent quelques nouvelles et Lardreck s'interessa soudainenemnt à la chevalière que Rak portait à la main.



Broxigar soupira, il ne comprennait rien à la langue naine et il sentit un ennui profond le submerger quand Lardreck l'employa pour parler à Rak. Il commençaient leur troisième pinte de bière si cela continuait ainsi, un nouveau tonneau serait mit en perce dans les minutes qui venaient. Soupirant encore une fois, il allait en faire part de son impatience aux nains quand une voix féminine surgit de nulle part.

- Excusez-moi, c'est bien ici qu'on recrute pour les chasses en forêt?

Tout le monde se détourna pour découvrir une jeune femme vêtue d'une tenue qui indiquait qu'elle avait l'habitude de parcourir les milieux forestiers. En scrutant son visage, il ne fallait pas être grand clerc pour réaliser que cette jeune femme avait du sang elfique qui coulait dans ses veines. Devant les quatre paires de yeux qui la dévisageaient, la demi-elfe leur adressa un sourire presque forcé.

- Mon nom est Inwën Ut Mathar, rôdeuse et guide à mes heures.

Vingt Quatrième jour du mois d'Eleinte 1372 (CV)
24 Eleinte 1372

Lieu :Vers Fort Noénar.
Temps : nuageux, léger vent
Moment : Entre 00h et 01h

MJ
Narration :William

e cocher haussa les épaules.

- Ben disons plutôt que j'naime guère ce genre de chasseur. Ils chassent pas pour se nourrir ces gars là non mais pour s'amuser...j'me demande quel plaisir on peut y prendre....Et d'après ce que j'sais, certains nobliaux de Noénar comme votre Eirontalar là, prennent un plaisir sadique à jeter leurs chiens à la poursuite du gibier et de voir le sang gicler. Plus ça court vite, plus ils sont contents. Et moi j'ai du mal à comprendre ça, vous voyez....

Serg continua à mastiquer son morceau de bois pendant quelques secondes.

- Puis après ils se plaignent de s'attirer les foudres des habitants de la Haute-Forêt.....c'est marrant non?

CranedOeuf écouta patiemment son compagnon de route. Ce qu’il disait avait bien du sens et confirmait l’hypothèse du moine. Les elfes les avaient embusqués pour une raison et pour une bonne en plus. William était au courant de la situation mondiale des elfes, ils étaient confinés dans leurs forêts, assaillis de toute part par l’expansion du monde des humains. Il connaissait aussi la manière barbare de s’expansionner des hommes. William avait souvent méprisé les siens pour faire preuve de tant de stupidité Les humains ne comprenaient pas que si la nature disparaissait, il n’y aurait plus de profit à faire. Et c’est précisément ce qui alimentait leurs âmes cupides. Le profit. À nouveau, William ne savait plus quel parti prendre. N’empêche que les elfes venaient de massacrer toute sa caravane. Il fallait tenter de résoudre ce conflit par la diplomatie, non par la violence.

-Je partage vos idéaux, je n’aime pas beaucoup ce qu’on fait ces humains. Toutefois, l’attitude des elfes aussi est répréhensible à mon avis puisqu’ils viennent de massacrer mes amis et une caravane complète. Mais qu’est-ce qu’on peut faire ? Rien sans doute. Je vais tenter de retrouver mes amis, ils en sauront peut-être plus. Sachez seulement Serg, que je n’approuve pas du tout ces chasses. Au fait, sommes-nous bientôt arrivés ?

Un peu lassé par la compagnie des nains, Broxigar fut ravi d’entendre une voix féminine les interrompre. C’est pourquoi il tourna la tête en direction de la personne qui les avait interpelés avec un grand sourire. Un sourire qui disparu bien vite lorsqu’il remarqua les traits du visage qui les observait. En temps normal, discuter avec une femme qui a du sang elfique ne l’aurait pas déranger, surtout si elle est mignonne. Mais les derniers événements avaient quelque peu changé la vision des choses du fidèle de Kossuth.

Finalement il se montra méfiant envers cette mystérieuse inconnue, et en voyant le sourire qu’elle essaya d’adresser à la tablée d’aventurier, le prêtre se dit que ses compagnons nains ne devaient pas montrer un visage beaucoup plus accueillant que le sien. Certainement pour briser le silence lourd qui régnait parmi le groupe, la femme se présenta. En alerte, le cerveau du brasier ardent fonctionnait à toute allure, utilisant le peu d’information qu’il venait de récupérer pour cerner le personnage qui leur faisait face.

¤ Ainsi cette Inwen est rodeuse. Pourrait-elle être un espion à la solde des elfes ? En tous cas, je suis étonné qu’elle ne se soit pas encore fait lyncher sur place par les temps qui courent. Et puis pourquoi veut elle se faire embaucher pour aller chasser ? Je croyais que les elfes défendaient la nature … Peut être qu’elle veut savoir qui organise la chasse pour savoir qui frapper. D’un autre côté, elle ne semble pas être totalement un elfe. Certainement un sang mêlé. Elle n’a peut être rien à voir avec ce qui se passe actuellement dans la haute forêt. Mais on ne sait jamais, mieux vaut rester prudent. ¤

Broxigar lança un regard interrogateur à ses compagnons observant leur réaction, puis finalement décida de prendre la parole en premier. Il pensa tout d’abord tourner le dos à cet invité surprise pour lui montrer qu’il n’était pas le bienvenue puis se ravisa en pensant que ce pourrait être dangereux. Ainsi il lui parla en la regardant droit dans les yeux et lui lançant un regard sévère qui en disait long sur ses sentiments.

- Hé bien cela dépend de ce que vous chassez. En tous cas, si votre gibier a du sang humain, je ne vous conseille pas de rester dans le coin. Pour ma part, j’ai assez donné.

Se rendant compte qu’il avait peut être été un peu sévère avec cette inconnue. Le fidèle Kossuth s’interrompit et attendit la réaction de cette dernière.