Une petite chasse spéciale, Périples et retrouvailles improbables

21e jour du mois d'Eleinte 1372

Lieu : Fort Olostin, Nord Sauvage, à proximité de la Haute-Forêt.
Temps : nuageux avec de belles éclaircies.
Moment : Matinée

Le début de l'aventure: ICI

MJ
Narration: Tous

a première halte du petit groupe arriva enfin et les aventuriers quittèrent le bord de la route pour prendre position près d’un bosquet de bouleau. Chacun put se détendre selon leur envie et même Ian et Karl mirent cette pause pour se reposer pendant l’heure qui venait. Nogusta se dévoua pour monter la garde et le demi-orque s’adossa négligemment contre le dos d’un arbre, son arme à la main. Karl l’accompagna, au moins ils allaient faire une belle équipe, tout deux étaient de nature silencieuse et parlaient que très rarement. Ils allaient appréciés grandement ce moment de détente et de garde loin du groupe, trop heureux de quitter leurs compagnons plus volubiles.
Tranquillement assis contre son sac à dos, Ian s’occupait de mastiquer un morceau de viande séchée et jetait un regard sur les autres membres du groupe.

Le nain et le prêtre de Kossuth étaient assis l’un à côté de l’autre et le moine restait toujours en retrait du groupe. C’était le moment où jamais de mettre un peu d’ordre dans les positions de chacun car Ian avait parfaitement entendu la réaction du nain et les interrogations légitimes qui en découlaient. Jusqu’ici le guerrier avait jugé normal de ne pas prendre position et encore moins de participer à leurs discussions. Pourquoi se justifierait-il ? Il n’y avait rien à justifié ! Mais s’ils continuaient comme ça, ils allaient jeter l’opprobre sur la Maison Eirontalar, et ça il ne pouvait l’admettre

- Bon, je vois que la confusion semblent gagner vos esprits et je ne peux vous en blâmer mais je vous prie de ne pas oublier pour qui vous travaillez et tant que vous êtes au service de mon maître, je vous demanderais de faire preuve de respect envers lui.

Le ton de Ian, bien qu’amical laissait transparaitre une certaine irritation.

- Pour répondre à votre interrogation maître nain, nous ne chassons pas sur les terres d’un royaume elfe et d’ailleurs cela fait bien longtemps que les elfes ne possèdent plus de royaume en Haute-Forêt sinon nous ne serions pas assez fou de les défier sur leur propre territoire. Par contre, comme je vous l’ai dit, il arrive parfois que nous passions par mégarde sur les territoires de chasse de certaines tribus d’elfes sauvages alors que nous sommes nous mêmes en chasse et c’est là que l’incident se produit généralement malgré toutes nos précautions.

L’homme d’arme se redressa et il dévisagea le nain, le prêtre et le moine.

- Avant de juger compagnons, il faut savoir de quoi on parle. La chasse que nous faisons s'ordonne autour de meutes de chiens et constitue, avec la chasse au vol et la chasse sous terre, la forme de chasse la plus naturelle. Pour être clair, c’est le genre de chasse qui repose sur des animaux dont l'instinct joue le rôle décisif. Les hommes qui accompagnent ces meutes se bornent à les encadrer et sans se substituer à eux. Avec le nombre d’ours, de cerf et de lièvres présents dans cette forêt autant dire qu’il y en a pour tout le monde ! lança Ian en ricanant, il attrapa un nouveau morceau de viande et reprit le fil de sa dicussion, par contre, je ne peux pas le nier, nous sommes des intrus sur des terres qui appartiennent naturellement aux elfes ou aux autres communautés sylvestres. Et il est normal que nous ne soyons pas les bienvenus ! Je suppose que peu d’entre vous connaisse Fort Noenar ?

Le silence des compagnons était éloquent.

- Bah, je vais vous en dire plus alors ! Fort Noenar s’est développé autour de l’un des plus célèbres pavillons de chasse du Nord et est rapidement devenu un lieu très prisé parmi les nobles et les riches marchands de la côte des Epées. Les Seigneurs de la Chasse qui dirigent ce fortin s’efforcent d’éviter tout incident mais comme le dit le vieil adage, on ne doit jamais dire jamais. Mon maître comme les autres désirent seulement s’adonner tranquillement à leur passion, ni plus, ni moins. Et surtout pas à provoquer des troubles qui nuiraient à leurs plaisirs !

Quant à votre mission, Dame Aérasumé est plutôt le genre de femme à apprécier les mondanités que de se retrouver dans une salle commune à boire de la bière jusqu’à plus soif, manger des cuissots de cerfs avec les mains et autres petites habitudes courantes qui ne sont guères appréciables pour une dame de qualité. Elle était venue pour voir par elle-même et se faire une idée des loisirs de son futur époux et elle trouve que sa place est plus à Eauprofonde qu’à Fort Noenar. Mon maître à accédé à son désir de rentrer plus tôt dans la Cité des Splendeurs c’est tout. Et c’est là que vous vous entrez en jeu !

L’homme d’arme s’essuya la bouche d’un revers de la main et sortit une bouteille de vin et deux gobelets de son sac avant de se lever.

- Bien, j’espère avoir éclairé votre lanterne compagnons ! Bien, je vais offrir à boire à nos sentinelles, ils doivent avoir soif les bougres ! Profitez pleinement de cette petite heure de repos. La prochaine halte se fera au crépuscule !

Bien vite, Ian annonça une halte. Will’ ne ressentait toujours pas la fatigue et ne comprenais pas pourquoi ils devraient s’arrêter mais obéit tout de même. Le demi-orque et le mercenaire mystérieux prirent la garde, s’éloignant du reste du groupe. Rak le quitta rapidement pour aller rejoindre le prêtre de Kossuth, assis sur une pierre. Quant à lui, l’air absent, CranedOeuf préféra aller s’adosser contre un arbre, non loin du reste du groupe. Il ne fallait pas oublier que s’assoir était une marque de faiblesse selon son culte. Il observa donc d’un regard vide le groupe. Bientôt, Ian se mit à parler. Il semblait vouloir se justifier. Le moine lui donna le bénéfice du doute et l’écouta, sans expression.

¤Nous en savons maintenant un peu plus. Reste à voir le point de vue des elfes sur ce point. Mon allégeance va à Ian pour le moment, quoi qu’il arrive. Si ses actes ne me plaisent pas, on verra plus tard. Je pense quand même qu’ils ne devraient pas chasser en Haute-Forêt. C’est quand même l’un des derniers bastions de la nature et il doit rester tel quel. Il ne faudrait pas que ce trou à nobles de Fort Noenar vienne envahir les forêts du Nord. Faisons confiance aux elfes pour les repousser. Ils ont toujours bien sut protéger leurs forêts. Ils se feront un plaisir de percer les bourses bien grasses de ces messieurs. Et si le besoin s’en fait, je me ferrai un plaisir de les aider !¤

S’étant fait un avis sur la situation, le moine sortit sa gourde afin d’y boire un peu. Le liquide divin circula à travers lui, le revigorant. Il était prêt à repartir. Il scruta à nouveau les alentours et attendit qu’Ian annonce le départ. Ils leur restait beaucoup de chemin à faire.

Comme Rak s'y était attendu, Crâne d'Oeuf ne connaissait pas de technique particulière pour se protéger d'une volée de flèches. En existait-il une ? Il en doutait. Mieux valait compter sur la chance de ne pas être touché immédiatement et ainsi pouvoir bénéficier d'assez de temps pour trouver un abri.

- J'ai quand même un avantage, avait-il dit en exhibant sa targe. Avec ça, je peux me protéger une bonne partie du corps, en particulier le visage.

Puis le nain d'écu vit arriver avec un plaisir non dissimulé l'heure de la pause. Il franchit la courte distance qui les séparait d'un bosquet de bouleaux, et voyant que Nogusta et Karl se proposait pour assurer la garde, s'assit avec volupté, adossé contre un tronc.

¤ Ouf ! Cela fait du bien. ¤

De son sac à dos, il sorti tout comme Ian de la viande séchée, mais également des fruits secs et sa gourde dont il but une gorgée.

- Tu veux manger quelque chose ? proposa-t-il obligeamment à Broxigar.

Il dédia un coup d'oeil à Crâne d'Oeuf qui se trouvait à l'écart et lui fit la même proposition par un simple geste. Mais celui-ci ne sembla pas le voir, l'air absent, appuyé contre un arbre. Lui-même entreprit de manger une poignée d'abricots secs, mâchant lentement malgré la faim qui le tenaillait.

Ian s'exprima alors, et Rak lui prêta attention. Car l'homme d'armes, même s'il s'exprimait sans agressivité particulière, n'avait pas apprécié la teneur des conversations qui avaient suivi la rencontre avec les deux chariots. Le nain d'écu s'étonna de cette situation, car il pensait avoir parlé suffisamment bas pour que le membre de la maison Eirontalar ne puisse rien entendre de ce qui avait été dit.

¤ Mais au moins, il met les choses au point. La prochaine fois, je devrais peut-être lui parler directement. Donc les chasseurs ne cherchent pas la bagarre, d'après lui. Mais ça arrive quand ils chassent là où les elfes sauvages le font aussi. Et il n'y a pas de limite bien visible. De toutes façons, avec des meutes de chiens, ils parcourent de grandes distances, en force, et ça augmente le risque de frictions. ¤

Rak écouta avec intérêt la description que l'homme d'armes fit de Fort Noenar, imaginant l'ambiance assez frustre, amical, et très masculine, qui plaisait aux nobles et aux riches marchands de la Côte d'Epée.

¤ Mais cette Dame Aérasumé n'aime pas ça. C'est plutôt normal. J'espère qu'elle nous ennuiera pas trop durant la voyage, car ce ne sera pas non plus une partie de plaisir. ¤

Ian s'éloigna pour donner du vin aux deux gardes. Rak put alors faire le commentaire qui lui venait naturellement aux lèvres :

- Apparemment, je me suis trompé sur le seigneur Eirontalar, et Ian aussi. Il me semble avoir parlé avec franchise. Hum ! Cela fait du bien d'avaler quelque chose. Et faut en profiter, car nous allons marcher jusqu'au soir.

Le nain mordit à belle dent dans un morceau de viande séchée.

Broxigar s’assit à coté du nain et refusa amicalement son offre en sortant de son propre sac ce qui lui ferait office de repas pour ce midi.

- Merci beaucoup Rak, mais comme tu peux le voir, j’ai déjà tout ce qu’il me faut dans mon sac. Et comme il est plutôt lourd je vais déjà vider le mien avant de profiter de la nourriture des autres. Bon appétit messieurs.

Tout en mangeant, il écouta le discours de Ian. Celui ne semblait pas vraiment avoir apprécier les petites discussions qui avaient suivies après leur rencontre avec le demi elfe.

¤ Hé bien voila qui mérite d’être clair, mais bon pour ma part, il n’avait pas vraiment besoin de se justifier. Tant que son maître paye bien il n’y a pas de soucis. ¤

Le prêtre fini son repas rapidement en avalant quelques fruits sec et bu quelques gorgées d’eau. Puis il remballa les restes de viandes dans le torchon, mis le tout dans son sac et s’adressa au nain et au moine.

- Mes amis, sur ces belles paroles, je vais vous laisser finir votre repas et aller méditer tranquillement en attendant de reprendre la route.

Broxigar s’éloigna du groupe d’une dizaine de mètres. Il préférait ne pas s’éloigner trop au cas ou un groupe d’elfe profiterait de leur pause pour les surprendre. Il se mit a genoux, fit le vide dans son esprit et commença ses prières à l’attention de Kossuth.

Rak regarda Broxigar s’éloigner d’une dizaine de mètres, se mettre à genoux et entamer des prières.

¤ Il est très pieu. Je respecte les gens comme ça, mais moi, je pourrais pas faire pareil. ¤

Lui-même ne s'adonnait guère à de tels moments même s'il vénérait Marthammor Duin, protecteur des nains qui choisissait d'explorer le monde d'en haut. Mais il l'invoquait surtout quand la peur le tenaillait. Le danger rôdait souvent sur Faerûn, et un petit coup de pouce, tout du moins un petit soutien psychologique n'était pas à dédaigner. Quand tout allait bien, il n'en éprouvait pas l'utilité. Pourquoi déranger son dieu alors qu'il n'avait pas besoin de lui ?

Rassasié, le nain d'écu referma son sac qu'il déposa au pied de l'arbre, et s'allongeant, s'en servit comme oreiller. Il somnola ainsi une vingtaine de minutes, suffisamment pour se requinquer. Il se releva, mais demeura assis, décidé à profiter au maximum de cette pause. Non loin de lui, Broxigar poursuivait sa prière et Crâne d'Oeuf se trouvait toujours debout.

¤ Est-ce qu'il s'assoit jamais ? ¤

- Hé ! Crâne d'Oeuf ! Tu t'assois pas un moment ? lança-t-il jovial au moine. N'oublies pas qu'on s'arrêtera plus avant la nuit.

Rak s'inquiétait sincèrement pour son ami. Celui-ci connaissait-il vraiment ses limites ?

Le reste du groupe vaqua à ses affaires durant quelques minutes. Will’ n’avait pas envi de se reposer. Il était habitué à un rythme beaucoup plus rigoureux. Il était capable de s’imposer pas mal plus. Il n’avait pas voyagé durant des mois sans développer une certaine endurance. Ses muscles étaient taillés pour l’endurance. De l’acier, voilà ce qu’il était. Il n’avait pas besoin de se reposer. Quelques heures de sommeil ce soir suffirait.

Rak prouva à nouveau son amitié au moine en s’inquiétant un peu pour lui. Il ne comprenait pas qu’il ne s’assoit jamais même après de grands efforts. C’était compréhensible, les moines ne couraient pas les rues et encore moins les moines errants comme CranedOeuf. Pour le rassurer un peu, Will’ lui adressa un petit sourire et dit :

-Ne vous inquiétez pas pour moi, mon ami. Je ne m’assois jamais, en effet. C’est une coutume du monastère d’où je viens. La chose peut vous sembler bizarre, c’est l’avis de la majorité. Je vous prierais toutefois de respecter mes habitudes. Je vie comme cela depuis 23 ans déjà et je ne m’en porte pas si mal ! Vous devriez essayer, une journée. Ça forge l’esprit et les jambes aussi !

Le moine attendit la réaction de son ami ainsi que le départ. Il avait hâte de se remettre en route. Il restait beaucoup de chemin avant d’arrivé à destination.

Rak écouta les explications de Crâne d'Oeuf sur les raisons qui faisait qu'il restait toujours debout, sans en comprendre la motivation. Pourquoi ne pas s'asseoir lorsque l'on avait mal aux jambes, ou lorsque l'on était fatigué ? C'était la logique même pour son esprit pratique, et il n'accepterait jamais quelqu'un lui impose des règles contre nature.

¤ Je le comprends pas, mais je le critiquerai pas. Les gens font bien ce qu'ils veulent. Moi, je déteste quand on critique quelque chose que j'aime faire. Et puis me voilà rassuré. Il tombera pas de fatigue. Il a l'habitude. ¤

- Malgré ton physique, tu dois être une force de la nature pour endurer ça tous les jours, remarqua-t-il d'un ton où perçait de l'admiration. Moi, j'avoue que je profite toujours de toutes les occasions qui se présentent pour reposer mes jambes. Il faut dire que j'ai beaucoup marché depuis quelques semaines. Or, je le faisais presque pas dans mon ancienne vie, dans ma caverne. Et il faut se dire que là où tu fais un pas, moi j'en fait deux avec ma taille modeste.

D'un coup d'oeil, le nain d'écu s'assura que Ian se trouvait toujours auprès de Karl et Nogusta.

- Tu avais raison tout à l'heure de dire de ne pas juger trop vite. Je ne sais pas toi, mais moi je crois ce que Ian vient de nous dire. A bien y réfléchir, il n'a aucun intérêt à nous mentir ainsi, car nous saurions la vérité dès que nous serons à Fort Noenar. Donc les chasseurs n'ont pas fait exprès de provoquer la colère des elfes, et surtout, ils cherchent pas le combat. C'est préférable.

Rak lissa les tresses de sa barbes tout en levant les yeux vers les ciel.

- Pas de pluie aujourd'hui. Faudrait en profiter pour marcher. La pause a assez duré. Tu crois pas ?

21e jour du mois d'Eleinte 1372

Lieu : Vers Fort Noenar, Nord Sauvage, à proximité de la Haute-Forêt.
Temps : nuageux avec de belles éclaircies.
Moment : Journée

MJ
Narration: Tous

ui, la pause avait assez durée et les compagnons reprirent la route. Ils avançaient à un bon rythme. Les conversations se poursuivaient entre tous ses membres sauf Nogusta qui se contentait de rester silencieux et de répondre aux questions des autres membres de la compagnie par des phrases courtes. Quant au moine, il ne parlait qu’au nain et évitait soigneusement Broxigar. Les heures passèrent et si la route était belle et bien fréquentée, plus les heures passaient, plus les caravanes et les voyageurs se faisaient rare. Tous les compagnons remarquèrent également un changement subtil dans le comportement de Ian qui se montrait un peu plus nerveux au fur et à mesure que la journée s’écoulait. Quant à Karl, il semblait tout bonnement incapable de montrer la moindre émotion. Le nain, qui se montrait volontier volubile, se porta à la hauteur des deux humains.

- Je suppose que notre prochaine halte sera pour la nuit n’est-ce-pas ?

Ian regarda le nain et soupira.

- Hélas oui, je n’ai jamais vraiment apprécié de passer des nuits à la belle étoile, confia l'homme d'arme sur le ton de la plaisenterie, l’obscurité à ce désavantage de perturber notre perception et il arrive fréquemment qu’un quelconque bruit prenne des proportions énormes alors qu’il ne s’agit que s’un simple rongeur en vadrouille. Enfin bon, nous ne pouvons pas faire autrement ! Nous nous arrêterons une petite heure avant que la nuit tombe afin de préparer sereinement notre campement. Allez donc prévenir vos compagnons.

La joie de Rak d'avoir repris la marche, ne dura pas. La nervosité croissante de Ian ne lui échappa pas, tout comme l'attitude totalement impassible de Karl.

¤ Ian est sûrement un guerrier confirmé. Que craint-il ? ¤ se demanda-t-il quelque peu mal alaise.

C'est pour cette raison que le nain d'écu se porta à l'avant de la petite troupe et qu'il engagea la conversation avec les deux hommes d'armes sous le prétexte de la future halte, dont il savait pertinemment qu'elle aurait lieu vers la tombée de la nuit comme Ian l'avait dit précédemment.

La réponse de celui-ci éclaira Rak qui ne se laissa pas abuser par la voix pleine de gaîté.

¤ Il a peur de dormir dehors, sans protection. Je le comprends, surtout avec les derniers événements, se dit le nain d'écu au souvenir des nuits passées dans la sécurité relative de hautes branches d'arbres. Une heure pour préparer un campement ? Il est prévoyant. ¤

Rak convint qu'ils disposeraient ainsi du temps nécessaire pour établir quelques ouvrages rudimentaires de protection. Ils pourraient également reconnaître la zone. Avec des elfes en colère à proximité, il ne fallait négliger aucunes précautions.

Même s'il n'en laissa rien paraître, la demande de Ian qu'il informe ses compagnons, le combla d'aise. C'était là une mission mineure. Il le savait. Mais l'homme d'armes ne la lui aurait pas confié s'il n'avait pas confiance en lui.

- Pas de problèmes, assura-t-il d'un ton sobre. Je le fais tout de suite.

Promptement, Rak se laissa rattrapé par Nogusta toujours aussi silencieux.

¤ Bon, avec lui, faut faire simple. ¤

- Ian dit qu'on va dormir dehors. On s'arrêtera une heure avant la nuit pour faire le campement.

Sans attendre une réponse, le nain d'écu vint se placer à hauteur de Broxigar. Mais il se tourna de manière que Crâne d'Oeuf qui fermait la marche, puisse l'entendre également.

- Ian m'a demandé de vous dire, comme on va dormir à la belle étoile, qu'on s'arrêtera une heure avant la tombée de la nuit. Comme ça, on pourra préparer le campement. Il aime pas trop dormir dehors, comme moi. Ah ! Rien ne vaut la voûte solide d'une caverne au-dessus de sa tête, lança-t-il nostalgique.

¤ Hé, reprends-toi. Qui est-ce qui voulait de l'aventure ? ¤

Le nain d'écu se moquant de lui-même, éclata de rire.

- Ne croyez pas que je regrette d'être ici. Au contraire, j'aime cette vie où tout peu arriver. Et je dois dire qu'il y a longtemps que je n'avais pas eu deux amis comme vous.

Rak leur adressa à tous d'eux un clin d'oeil complice.

Will’ fut heureux de voir que même si son ami ne comprenait pas sa coutume, il la respectait. Les gens de ce type étaient plutôt rares et il fallait les conserver si on les trouvait. Will’ sourit amicalement alors que le nain le complimentait. Il dériva ensuite vers un sujet un peu plus important, la sincérité d’Ian. Après l’avoir écouté CranedOeuf lui donna son avis.

-Je ne pense pas non plus qu’il nous mente, seulement qu’il en cache plus qu’il n’en révèle. Faites attention tout de même, mon ami. Cette pause a assez duré, c’est vrai. J’espère repartir bientôt. Surtout que nous faisons des cibles parfaites en restant au même endroit.

Peu après, Ian annonça le départ et la petite compagnie se remit en route. Will’ était heureux de se remettre en route mais commençait à avoir hâte qu’un quelconque défi barre leur route. Il avait entreprit cette aventure afin de se prouver et pour le moment, il n’en avait pas eu l’occasion. Quoi qu’il en soit, Rak le quitta pour l’avant de la colonne où il parla un peu avec Ian. Il revint cependant bien assez vite pour leur annoncer que la prochaine pause se ferrait à la tombée de la nuit. Il adressa un clin d’œil à Will’ qui lui sourit discrètement en retour. Puis, le moine hocha la tête et reporta son attention sur les bois. Il ne tenait pas à être pris en embuscade.