Promenons-nous dans les bois, Chapitre 1

Narration: Lòmion Nerdanel

Le druide ne chercha pas à relever les premières paroles de l’elfe noire, il était difficile d’effacer d’un revers de la main des siècles de haines tenace entre les deux races mais Lòmion n’agissait jamais par étroitesse d’esprit et s’il avait été surprit sur le moment de se retrouver face à une drow, le fait qu’elle se trouve ici aujourd’hui en tant qu’agent de la confrérie lui suffisait. Isòrion n’avait guère l’habitude d’agir de façon inconsidéré, elle appartenait de plus à Meibion Cywir. Il connaissait ce cercle et le respectait. Soutenant son regard, l’elfe des bois lui adressa un sourire fugace et son regard vert jade s’obscurcit au moment où il prit la parole.

[elfe]- La seule chose qui m’est pénible Lhamo, c’est de voir des tueurs d’enfants agirent en toute liberté. J’ai vu l’humain qui a désigné les elfes comme étant les tueurs de cette famille, il était tellement terrifié que jamais il n’aurait eut la plus petite idée mentir.

Lomìon se radoucit à la vue de l’enfant. Son épouse avait enfanté il y avait quelques mois, un second enfant qui avait réjouit le couple. Le bébé devait approximativement avoir l’âge de son fils.

[elfe]- Cet enfant a survécut à une terrible tragédie et cela grâce à vous tous. Nous veillerons à ce qu’elle soit confiée à des membres de sa famille ou si hélas ce n’est pas possible, nous la confierons à une famille de Sy’Tel’Quessir.

Les yeux du Saë’Tel’Quess se firent lointains. Une tribu de grugach vivait non loin de la cité du Saule Argenté et il connaissait justement un couple qui venait de perdre une de leurs enfants en bas-âge. Cela pouvait être une solution. Il soupira et reprit le fil de ses idées.

[elfe]- Oui Lhamo, il n’y a pas de doute, nos cousins sont bien responsables de ce massacre mais ce n’est pas un massacre gratuit. Le responsable a tenu à ce qu’il y ait un survivant en guise de provocation et amener les humains à réagir. Qu’avez-vous comme indice, dites moi tout !

Ce n’était pas un ordre mais presque une supplique. L’elfe des bois n’aimait pas du tout ce qu’il ressentait et cherchait désespérément à comprendre.

Dans la Cité du Saule Argenté

L’aube pointait. Les étoiles resplendissaient encore dans la voûte indigo qui annonçait le jour naissant. Si la masse tumultueuse des nuages de ces derniers jours avait été poussée par le vent du nord et la pluie avait cessé depuis plusieurs heures déjà mais le mauvais temps pouvait revenir à tout instant. Alors que Thüldae s’éveillait lentement, un frisson parcourut l’échine du maître de la confrérie lorsqu’il vit avancer vers lui la haute stature d’ Alaëran, cet elfe sauvage se campa devant Isòrion, un pli sombre aux lèvres.



Isòrion ne répondit pas tout de suite, il se détourna pour s’asseoir sur un des rochers qui bordait les rives du lac qui bordait la cité du Saule Argenté. Les premiers rayons du soleil allaient bientôt se refléter sur les surfaces des eaux, un spectacle saisissant et l’elfe des bois invita son compagnon à prendre place à ses côtés. Le Sy’Tel’Quess n’hésita pas, il ne réitéra pas sa question, ce n’était pas la peine.



Les deux elfes s’affrontèrent du regard un instant puis le sauvageon sourit faiblement.



L’elfe des bois soupira. La discussion s’annonçait d’ors et déjà difficile.

Quelques heures plus tôt, toujours à Thüldae

Isòrion avait ressassé les paroles de l’elfe noire et il s’apprêtait à formuler sa réponse, si tout allait bien, la druide recevrait la réponse en début de matinée.

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Le camp dont tu as trouvé les restes doit être celui de Jeamenth, un druide grugach, fidèle de Solonor et profondément xénophobe. L’enfant qui est mort dans tes bras était son fils aîné et se prénommait Ginëas. D’après les récentes informations mises à ma disposition, ce druide et une vingtaine de ses guerriers, étaient partis à sa recherche mais aussi à celle de deux autres enfants de la tribu qui auraient eux aussi disparus. Depuis plus aucune nouvelle de Jeamenth et des siens. Si en plus de la disparition des enfants, ce grugach a constaté l’entière disparition des siens, alors il faut s’attendre à des représailles surtout s’il connaît les coupables et le massacre dont tu me parles pourrait fort ressembler à ce style de vengeance.

Si nous sommes habitués chaque année à voir les habituelles échauffourées entre les humains de Fort Noénar et les communautés sylvestres de la région, là cela semble différent. Fort Noénar accueille les amoureux de la chasse, des chasseurs humains composés majoritairement de riches bourgeois et de nobliaux de la Côte de Epées qui prennent cette partie de la Haute Forêt comme un immense terrain de jeu.

Je te conjure de ne pas t’approcher de ce fortin, les elfes n’y sont pas les bienvenues depuis de nombreuses années et le risque de voir la situation dégénérer serait trop grand. Non, je préfère plutôt que tu te rendes chez Ethan Lanford, c’est chez lui que Rebhe Llon-Awortë et Burd’hyme avaient pour mission de rejoindre pour qu’il leur délivre quelques informations. Ethan est un de nos informateurs mais surtout un forestier au cœur noble et au comportement exemplaire. Il connaît la région comme sa poche et sert parfois de guide, tu trouveras sans doute quelques réponses auprès de lui. Quant aux novices, leur mission est désormais de t’accompagner et de t’aider coûte que coûte à résoudre cette affaire. Je vais de ce pas les contacter pour les mettre au courant de la situation sachant que ta mission reste inchangée, trouver les coupables de ces actes infâmes et les empêcher de reproduire ces atrocités par n’importe quel moyen.

Il reste l’enfant, parons au plus pressé. Il est de notre devoir de veiller sur lui et d’en prendre soin le temps nécessaire pour que nous puissions retrouver des membres de sa famille. Amenez l’enfant à Lorraine, la femme d’Ethan, elle servira de mère nourricière le temps pour moi d’envoyer quelqu’un prendre en charge l’enfant et le ramener à Thüldae.

N’hésite pas à me contacter au besoin…

L'elfe des bois regarda le messager prendre son envol avant de se lever. Il était temps pour lui aussi d'aller aux nouvelles.

Vingt Deuxième jour de la Flétrissure-Année de la Magie Sauvage
22 Eleinte 1372 (CV)

Lieu : Lisière Haute-Forêt .
Temps : Venteux.
Moment : Un peu plus de 8h

MJ
Narration: Cyprien Peutare et Nob Sombreterre

Jet de discrétion Cyprien DD 20 : 14 (dés) + 7 = 21 > < Jet de détection : ????: Réussite
Jet de discrétion Nob DD 20 : 17 (dés) +4= 21 > < Jet de détection : ????: Réussite

e choix de l’halfelin et de l’elfe d’opérer un repli stratégique, un option logique et raisonnable à condition que la malchance ne vienne pas s’en mêler. Ce ne fut pas le cas, et l’ours ne daigna même pas jeter un coup d’œil aux aventuriers qui s’extirpèrent avec brio d’une situation qui n’avait rien de dramatique. Leur bon sens avait fait le reste. Ils longèrent le côté opposé de la maison, l’occasion pour eux de découvrir le potager de la maison. Cyprien et Nob rejoignirent l’écurie.

MJ
Narration: Burd’hyme

urd’hyme pensait faire preuve d’une attention louable quand elle voulut aller chercher l’elfe des bois et le hin pour qu’ils participent à la conversation avec Lhamo. Une charmante initiative, vraiment et quand elle se posta au coin de l’écurie pour apercevoir l’ours qui se dirigeait vers ses deux compagnons, elle eut quelques craintes pour leur vie, mais par chance, ses deux compagnons semblaient être le dernier souci de l’animal qui ne se préoccupait guère de leur présence. Elle s’en trouva fortement soulagé surtout qu’au même moment elle reçut un message de la confrérie, qui à cet instant précis, était aussi délivré à l’elfe des bois.

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Burd’hyme, Rebhe Llon-Awortë,

En vous envoyant chez Ethan, je ne pensais pas que les événements s’enchaineraient aussi vite et qu’une simple mission d’information se transformerait en une mission qui s’avérerait aussi vitale et risque d’embraser la région. Je vous ordonne de suivre Lhamo, et de l’aider à trouver le ou les responsables de toute cette sordide affaire. Lhamo vous donnera un peu plus de détail, je viens aussi de lui transmettre quelques informations.

Deux parties sont en cause, des Sy’Tel’Quessir avec à leur tête un druide et une vingtaine de mâles grugach qui ne souhaitent qu’une seule chose, faire payer le massacre des leurs. Tout indique que le ou les coupables seraient à Fort Noénar, soit des humains. Il va falloir redoubler de vigilance et arrêter ces massacres avant que nous assistions à une guerre ouverte entre les nôtres et Fort Noénar. En attendant, je vous interdis de vous rendre dans l’antre des chasseurs, sous aucun prétexte. Aucun elfe n’y est le bienvenu depuis de longues années et cela ne va pas commencer aujourd’hui. Rendez-vous dans un premier temps chez Ethan, après nous aviserons. Pour ma part, je dois contacter un émissaire de Raythaylaethor d’où est natif le druide et qui se trouve aujourd’hui à Thüldae, il devrait m’apporter des réponses que je ne manquerais pas de vous faire parvenir au plus tôt.

Bonne chance novices et que la Seldarine vous garde.

MJ
Narration: Lhamo, Lomiòn et Miriel

olennel, c’était le mot qui résumait au mieux l’ambiance qui régnait dans l’écurie. Pourtant, cette ambiance fut bientôt perturbée par un oiseau fait de terre et de bois qui surgit d’une petite lucarne du grenier pour se poser sur l’épaule de l’elfe noire. L’elfe des bois fut le premier à comprendre de quoi il s’agissait. La confrérie venait d’entrer en contact avec Lhamo, ce qui lui fit réaliser qu’il n’avait pas prévenu Linwëline ni Isòrion de son détour. L’ oiseau délivra son message avant de retourner au néant.

ssise en tailleur, un air grave qui accentuait le mystère de ses traits, Lhamo prit connaissance du message qui lui était destiné, et la situation se fit aussitôt limpide. Tout s’imbriquait à la perfection comme les carreaux d’une mosaïque calishite : les informations que lui avait divulgué Isorion, celle qu’elle-même détenait, ainsi que les quelques mots qu’elle avait échangé avec le rôdeur de la Confrérie. La piste qu’elle avait à suivre, accompagnée des deux novices, apparaissait claire et franche.

- Je crois qu’à présent de nombreux indices apparaissent sous une clarté évidente, Lomion dit elle en inclinant légèrement la tête en signe de respect. « Mais si cela ne vous dérange pas, j’aimerais que Burd’Hymme et Cyprien, qui sont chargé désormais de m’apporter aide dans la mission qui m’a été confiée, assistent à cet entretient. »

A cet instant elle pris conscience qu’elle n’avait guère fait attention à Miriel, la nouvelle venue. Elle se força à sourire dans sa direction d’une manière qu’elle jugea avenante mais qui ne l’était peut être pas, plutôt dans l’intention de se montrer polie que par un réel intérêt.

Lhamo n’aimait pas les chasseurs, du moins pas ceux qui chassaient par plaisir. Elle était druide et avait trouvé dans la proximité des animaux les premières lueurs d’une affection. Elle ne pouvait donc ni comprendre ni accepter le comportement cruel de ceux qui traquent des êtrse vivants par pur plaisir. Qu’ils chassaient des elfes plutôt que des cerfs, cela ne l’émouvait pas davantage, mais elle voyait dans cette image qui se dressait peu à peu devant ses yeux, les traces d’une décadence profonde qui abreuverait le monde d’un poison mortel. Et déjà, le venin avait touché ses premières victimes transformant des tribus sauvages en de violents assassins.
Son imagination pris le dessus un instant, et elle se prit à rêver une scène atrocement sanglante. Elle voyait des chasseurs ricanant du haut de leur destriers blancs, des silhouettes puant de suffisance, suintant l’argent et l’avarice, se pavanant dans des atours princiers et coursant, à leur tête une meute de chiens enragés, de pauvres elfes sauvages terrorisés. C’était le nouveau sport à la mode : la chasse au grugash.
La drow frissonna d’horreur et se concentra sur le visage franc de Lomion.

Nob n’etait pas fâché de s’en tirer à si bon compte, la sagesse de l’ours et leurs propres départs avait évité un combat aussi risqué qu’inutile. Il eu tout de même une pensée pour les dépouilles qui devaient servir de petit déjeuner à leur visiteur mais la mort ne servait elle pas à donner la vie. La fertilité de la terre elle même ne dépendait elle pas de la mort des êtres et des végétaux. Bref, notre Hin n’était toutefois pas mécontent de ne pas avoir participé au cycle de la vie cette fois encore et c’est soulagé qu’il revint vers l’écurie ou il espérait retrouver le reste de ses compagnons. Avisant la présence de Bur’dhyme, il lui adressa un sourire .

-Par ma foi, je crois que nous l’avons échappés belles, je pense que je vais de ce pas adresser une double prière à Urogalan.

Pénétrant à l’intérieur, il adressa un nouveau salut à l’intention de leur visiteurs, se rappelant également qu’il etait parti en laissant le ragoût se réchauffer sur le feu.

-Messieurs, j’ai bien cru servir de petit déjeuné, enfin, tout va bien et c’est le principale. Veuillez m’excuser, je ne me suis pas présenté. Je m’appelle Nob, du clan des sombreterres des bois de Channath et prêtre dévoué à Urogalan. Par ma foi, un léger contretemps m’a empêcher de faire mes dévotions de façons correctes, je n’en ai pas pour très longtemps et je reviendrais partager cette collation avec vous.

Le sagespectre se dirigea vers la cuisine et s’occupa de récupérer la marmite de ragoût. Accompagné de pain, du fromage et même d’un verre de vin, voilà qui calmerait ses émotions matinales. Rapidement, Le prêtre d’Urogalan entonna une légère prière pour calmer son âme . Ce n’était pas tout à fait la cérémonie de l’aube idéal mais il fallait parfois s’adapter à la situation, ceci ne l’empêcha tout de même pas de retrouver une certaine sérénité au moment ou l’énergie divine baigna son être. Plus serein, Nob dénicha l’une des bouteilles de vin et rejoignit les autres avec le ragoût afin de se restaurer. Il n’avait pas suivit le début de la conversation, se trouvant alors à l’extérieur en compagnie de Cyprien , c’est pourquoi il resta attentif à ce qu’il allait apprendre dans l’heure qui venait .

Par chance, la grosse masse poilue qu'était cet ours n'aspirait qu'à une chose, manger tranquillement. Et cela signifiait qu'il croquerait dans les personnes déjà mortes plutôt que dans celles qui pouvaient se défendre. Cyprien et Nob pouvaient donc retourner relativement paisiblement à l'intérieur de la maison, le Halfelin prenant toujours le temps de faire une remarque amicale à l'Ensorceleuse.

Regardant encore quelque temps l'animal se repaître, le temps qu'elle se remettre de ses émotions, Bur'dhyme aperçut un étrange oiseau qui commençait à devenir familier. Elle écouta attentivement les informations qu'il délivra avant de s'évaporer. La Grugash prit acte de ce qu'elle venait d'entendre. Ainsi, les Elfes Sauvages étaient au courant de la destruction de leur village. Et ce sont bien eux qui ont perpétré les horreurs dont ont été témoins les animaux de l'écurie.

La Sy'Tel'Quessir se mit à imaginer sans mal où pouvaient mener de tels actes. Les humains allaient se venger, et les Elfes se venger de cette vengeance... Cela n'aurait pas de fin. Bur'dhyme avait poutant pour mission de faire revenir tout le monde au calme. Devant une situation qui prenait une telle ampleur, la jeune et inexpérimentée Ensorceleuse ne pouvait que se sentir impuissante. La mission d'Isorion lui paraissait insurmontable.

Son moral ne tomba pas si bas, toutefois, lorsque Bur'dhyme entendit la confirmation que Lhamo allait rester de la partie, ou plutôt l'inverse. L'Elfe Verte et l'Elfe Cuivré seraient maintenant liés à la Drow jusqu'à la fin de cette aventure. De plus, ils n'étaient pas laissés à l'abandon : Miriel et son mentor oeuvraient également pour le bien de cette région et ce n'étaient peut-être pas les seuls. Isorion les suivaient à distance, mais faisait tout pour les aider. Tout cela rassura l'Elfe Sauvage qui sembla soudainement retrouver espoir. Même si la Druide semblait la considérer comme une frêle gamine à qui il n'était pas utile de tout confier, l'Ensorceleuse ne voulait pas qu'elles se séparent.

Remarquant qu'Ellifain s'agitait, emmitouflée dans son tissu, Bur'dhyme songea enfin qu'elle devait rentrer et lui donner à manger. Lhamo saurait certainement lui fournir un peu de lait provenant des vaches de l'écurie. La Grugash s'en retourna donc dans cette pièce qui était devenue la salle commune du groupe, où visiblement elle était attendue. Une discussion importante allait commencer et Bur'dhyme n'osa pas demander à sa supérieure de chercher de quoi nourrir le bébé. Tout le monde comprendrait lorsque celle-ci se mettrait à pleurer.

Sans un mot, souriant timidement à l'assistance, l'Elfe Sauvage alla se placer à côté de Miriel et se prépara à assister à la conférence.

Cyprien parvint à l’écurie sur les talons de Nob. Il se savait plus rapide que le Hin, et il avait craint un moment, comme ça arrive dans le monde animal, que l’ours les voyant partir prisse cela pour de la faiblesse et les attaquât.
C'est pourquoi il avait préféré fixer le colosse quelques instants avant que de suivre le Prêtre.
Quelle ne fut pas sa surprise, tandis qu'ils parvenaient près de l'écurie, de voir que Bur’dhyme regagnait également les lieux. Elle avait dû aller les chercher, il lui adressa un signe discret, songeant que c’était de son initiative et lui en sachant gré.
Il hésita un dernière fois à entrer dans l’écurie, cherchant un peu de paille pour essuyer ses bottes maculées et puantes. Mais des bêtes vivaient là, il n’aurait qu'à s’installer près d’elles afin de ne pas offusquer les narines délicates de ses compagnons.
A l’atmosphère pesante et solennelle du lieu, coupée un moment toutefois par la babillage du Sagespectre à la bonne humeur inaltérable, il sut que les choses avaient été dites.
Il s’apprêtait à déclarer qu’un ours voulait se nourrir des cadavres auxquels il avait essayé de donner une sépulture décente, mais à l’ambiance, il mesura comme cet évènement était insignifiant et de peu de portée.
L’heure était peut-être à la guerre entre les elfes et les humains, les efforts qu’il avait consenti pour inhumer les pauvres habitants de la ferme étaient certes méritoires, mais, même les protéger de l’appétit d’un ours, ne suffirait pas à garantir la paix dans les communautés.
Il se contenta de dire, au cas où la druide fut intéressée :
- Il y a un ours après les dépouilles.

Il s’installa non loin de la vache prenant garde à ne pas se mettre trop en retrait quand même, de façon à ce que son geste attentionné ne soit pas interprété comme une nouvelle provocation
Il y eut un instant de silence et puis tour à tour chacun le mit au courant des messages et des échanges qui s'étaient croisés sur un rythme intense.

Il s’essaya à faire un résumé marquant de nombreuses pauses au cas où il aurait mal retenu un élément d’information ce qui était fort plausible, vu qu’il n’en avait pas été le destinataire premier :

- Ainsi donc deux points semblent définitivement clarifiés, notre mission avec vous Lhamo et les auteurs du crime céans.
Pour notre part, et à l’exception très notable d’Ellifain, nous avons retenu deux éléments essentiels dans ce que nous avons vu, le tatouage des chiens et la destruction du village par un feu très vraisemblablement magique.

Nous nous proposions d’essayer de recenser les personnalités locales susceptibles de produire un tel feu, gageons qu’Ethan pourra nous renseigner utilement.

Il se garda bien d’en rien laisser paraître, mais il avait aussi très hâte de se remettre en route afin de fouler à nouveau le bon humus et de changer l’odeur de ses bottes.

Narration: Lòmion Nerdanel

L’elfe adressa un sourire sincère au hin et le salua à son tour en se présentant, tout comme Miriel puis le Gardien d’ Harmonie n’émit aucune objection à la demande de l’elfe noire, il était normal que les novices de la confrérie assistent à cet entretien, le contraire aurait été aberrant. Devant les révélations de l’elfe noire, l’elfe des bois sombrement la tête tandis qu’ils réfléchissaient aux paroles de Lahmo et de la teneur du message d’Isòrion. Son regard se posa une nouvelle fois sur l’enfant.

- Non! Nul besoin d’amener l’enfant chez Ethan. Je vais le prendre avec moi. Cette petite fille doit avoir l’âge de mon dernier né, je saurais me débrouiller jusqu’à Thüldae car pour ma part je repars pour la cité du Saule. Isòrion comprendra. Si des grugash sont en colère, s’ils découvrent qu’un de leur enfant est aux mains d’un humain, ils ne feront pas dans le détail. Agent de la confrérie ou pas. C’est un risque que je ne prendrais pas.

Il regarda Miriel puis Lhamo et continua à parler en commun.

- Quant à Miriel, elle restera avec vous. Je dois également vous informer qu’un autre novice de la confrérie se trouve en ce moment même à Fort Noénar, une demi-elfe nommée Inwën. Elle doit prendre le pouls des humains et récolter des informations qui pourraient nous être utiles.

Il inspira profondément. Il commençait à sentit la colère s’insinuer en lui devant les implications des révélations du maître de la confrérie. Son cœur cognait contre sa poitrine.

- Malsaines, des chasses malsaines ! Je ne vois que ça à moins que des grugash ont été témoins d’exactions de la part des humains mais je n’y crois guère.

Il leva les yeux vers Burd’hyme puis vers celui qu’il appellerait désormais par son nom elfique : Rebhe Llon-Awortë.

- Isòrion a fait mention de Raythaylaethor dans son message et cela n’augure rien de bon. Cette communauté elfique est composée en majorité de Saë’Tel’Quessir et reste certainement le foyer elfique le plus xénophobe de la Haute-Forêt. Reste à savoir ce que les discussions avec l’émissaire vont donner mais je crains le pire. Ethan connaît bien Fort Noénar et comme le fait si bien remarquer Rebhe Llon-Awortë, il pourra vous renseigner utilement.

Il se leva et épousseta ses vêtements tandis qu’il regardait toutes les personnes dans l’écurie.

- Si des humains de Fort Noénar s’amusent à chasser l’elfe sauvage, il faut que nous débusquions avec exactitude les coupables. Les grugash eux ne s’embarrasseront pas de détails. Ce Jeamenth mettra tous les humains dans le même panier et ils paieront le prix du sang. Nous devons éviter cela. Je pense que nous sommes d’accords n’est-ce-pas ?

Vingt Deuxième jour de la Flétrissure-Année de la Magie Sauvage
22 Eleinte 1372 (CV)

Lieu : Lisière Haute-Forêt .
Temps : Venteux.
Moment : Entre 8h30 et 9h

MJ
Narration: Tous

ettant à profit ses quelques minutes de silence entre les compagnons, Lòmion prépara son départ avec, il comptait rejoindre en début de soirée un campement grugash qu’il connaissait. Puis il ferait une ou deux étapes avant de rejoindre Thüldae. L’enfant serait en sécurité.
Il regretta sur le coup de ne pas avoir Oedh avec lui, sa fidèle compagne avait été blessée et pour qu’elle récupère complètement de sa blessure et que son aile fonctionne de nouveau, il l’avait laissé au Saule. Elle lui manquait et elle lui aurait été forcément utile lors de son voyage. Mais il n’avait pas le choix. Il s’assura d’emporter du lait pour la petite fille et attira Miriel dans un coin.

- ’ ’ ’

Le gardien de l’harmonie jeta un bref coup d’œil à l’ensemble du groupe et reporta son attention sur Miriel.

- …’’

Lòmion fit les dernières recommandations à l’elfe verte puis se dirigea vers l’ensorceleuse. L’heure de la séparation était venue. La matinée allait s’avancer et il était plus que temps pour les compagnons de quitter ce lieu pour rejoindre la demeure d’Ethan. Oui, le moment était donc venu de se quitter et de laisser l’enfant entre les mains du gardien de l’harmonie.

Miriel n'avait cessé de regarder cet enfant, tant elle avait été surprise la première fois de le voir, d'autant plus parmi cette compagnie, qui n'avait vraisemblablement rien à voir avec un bébé...Et pourtant, ils en avaient un, ils en avaient trouvé un dans des circonstances bien fâcheuses et tristes, surtout pour le nouveau né qui ne connaîtrait jamais sa vraie mère, ni peut-être jamais son véritable père.

Miriel ne s'était mis à son aise en arrivant dans l'écurie car elle savait de toute façon qu'elle n'allait pas y rester longtemps, et qu'elle ferait bien de tout faire pour être rapidement prête le moment de partir venu.

Voilà pourquoi, quand Lomìon la prit à part, elle se saisit automatiquement de son sac et de son arc, qu'elle se mit sur le dos, prête à partir sur l'ordre de son maître. Le seul fait que son maître la prenne à part lui avait semblé un signe évident de leur séparation, du moins pour un moment, et aussi qu'elle allait se retrouver avec quatre personnes qu'elle ne connaissait pas, ou presque pas s'il s'agissait de Burd'Hymme, et qu'elle allait devoir faire équipe et être le plus souder possible avec elles.

Son engagement dans le confrérie lui avait bien fait entrevoir cet aspect aussi de sa vie future, qu'elle voulait active, peut-être rude, mais excitante, et qu'elle avait, comme elle le voulait. Ce qui par conséquent, supposait qu'elle était toute prête à faire ce qu'il fallait pour bien s'entendre avec ses prochains compagnons.

Aussi, aux recommandations et ordres de son maître, seuls les acquiescements de la jeune rôdeuse répondirent ; elle saurait retrouver les coupables, et les punir comme il fallait, bien qu'en son coeur, elle n'avait pas parfaitement compris ce qu'avait laissé sous entendre son maître.

Toujours est-il que forte de cela, elle se dirigea vers Burd'Hymme, et tout bas, lui adressa ces paroles :

-

Puis, prenant cette fois la parole assez fort pour que tous l'entende.

-

Sans autre mot, Miriel sorti dehors, et pris son arc en main pour se sentir plus en sécurité, rien que parce qu'un ours traînait toujours derrière la maison...
Et elle attendait ses futurs compagnons, pour pouvoir les guider jusque chez l'humain dont elle venait...

La discussion avait été menée à son terme, tout le monde s'était mis d'accord. Miriel et Nob complèteraient le groupe d'aventuriers qu'étaient Bur'dhyme, Cyprien et Lhamo. Lomion allait toutefois suivre une autre voie. Son discours jusque là en accord avec les pensées de l'Ensorceleuse la fit soudain tresaillir et ouvrir grand les yeux.

¤ A-t-il dit qu'il prenait Ellifain ? Qu'il ME la prenait ?¤

La Grugash fit semblant de ne pas avoir remarqué, et se voila la face. Elle n'avait peut-être pas bien compris. Elle ne connaît pas ce membre de la confrérie et elle aura été paranoïaque sur le coup. Lorsque le mentor de Miriel se leva pourtant, Bur'dhyme prit soin de garder les yeux rivés sur le sol et son étrinte se renforça autour de la petite chose remuante qu'elle tenait dans ses bras. Par chance, Lomion voulait simplement discuter avec son élève.

Nouvelle crise d'angoisse, son amie rencontrée à Thüldae se dirigeait vers elle. Lomion préfèrait peut-être que Miriel se charge de récupérer l'enfant... Nouveau soulagement, elle venait simplement lui annoncer son désir de mener à bien cette mission ensemble. Bur'dhyme lui répondit un "Oui, oui" étouffé et elle la regarda sortir de la pièce. L'Ensorceleuse ne quittait pas sa cousine des yeux, car son champ de vision lui apprenait qu'un Elfe aux cheveux roux s'avançait vers elle. Sa gorge se noua et elle se retourna brusquement vers Lomion, en le fixant droit dans les yeux.

Celui-ci n'avait pas besoin de parler. L'Elfe Sauvage cherchait désespérément une excuse pour tenter de garder la gamine ne serait-ce qu'une journée de plus, mais elle savait que son supérieur avait raison sur tous les points. De plus, la souffrance ne serait-elle pas plus grande encore si elle gardait Ellifain plus longtemps avec elle ? Malgré le fait que tous devaient rapidement reprendre leur mission, la Grugash prit de le temps de regarder la petite Elfe qui avait été son bébé pendant un jour complet. Elle la couvrit de bisous, et devait essuyer ses propres larmes qu'elle écrasait sur les joues de la petite. Elle lui murmurait des phrases rassurantes sur son avenir, qu'elle serait belle et heureuse, et la serra encore une fois très fort. Enfin, elle la tendit avec difficulté à Lomion. Sans pouvoir regarder ni la gamine, ni l'Elfe qui la tenait à présent, Bur'dhyme murmura :

-Je vous en supplie, tâchez de la confier à une famille qui la protègera et l'élèvera de la meilleure façon possible, comme je l'aurais fait pour elle. Si jamais j'apprends que cela n'a pas été le cas, je ne me pardonnerai jamais de vous avoir donnée Ellfiain le jour de notre rencontre.

Les paroles presque insolentes de l'Elfe Verte avaient fusé sans qu'elle puisse se retenir. Elle se retourna aussitôt et fit mine de ranger ses affaires, déjà empaquetées auparavant. Il s'agissait là de ne pas montrer trop de larmes à ses compagnons. Finalement, préfèrant également sortir de la pièce, elle alla en silence rejoindre Miriel dehors et resta là, debout à fixer le chemin d'où ils étaient arrivés la veille.