En route pour Eauprofonde, Suite d'une longue traversée

Lunarc s’était attendu à une réaction de ce genre de la part de l’humain. Il l’écouta patiemment avec un air neutre. Même s’il n’appréciait guère ce genre de discours à son égard, il reconnaissait que l’autre avait de bonnes raisons de réagir ainsi et il ne l’interrompit pas.

¤Voilà qui a l’avantage d’être clair. Malheureusement,je n’ai aucune chance de justifier mes dires : seul le Frère et moi-même sommes au courant de notre discussion. Mais je peux au moins essayer de me disculper de l’empoisonnement du nain. Il suffit de trouver le véritable coupable... Enfin plus facile à dire qu’à faire, mais le jeu en vaut la chandelle. Voyons voir ce que je peux tirer de ce bougre. ¤

Quand l’humain lui tourna de dos pour aller faire le tour du camp, Lunarc lui emboita le pas pour rester à sa hauteur.
Il aurait bien pris un instant pour se débarrasser de son sac et enlever ses bottes pour se masser les pieds, endoloris pas le voyage, mais il préféra ne pas aller à l'encontre des injonctions de son acolyte ; il lui paru arrangeant de ne pas l’énervé plus que nécessaire.
Il regarda alentours quelques instants avant de demander l’air de rien.

Tu dis que l’nain s’est fait empoisonné… mais t’as une idée de la manière ? Il a mangé ou respiré quelque chose de nocif, on lui a injecté un poison ? Je sais pas moi. Vous avez pas l’air plus pressé qu’ça d’trouver le coupable dans l’convoi.
Il tourna un regard sérieux vers l’humain.
Tu penses que c’est l’un d’entre vous ?
Soudain, il s’arrêta net en plissant légèrement les yeux, comme s’il se souvenait subitement de quelque chose.
Au fait… c’est quoi ton nom ?

ern se demandait comment l'exilé était parvenu à identifier le poison, et il commençait à le sérieusement soupçonner lui aussi, lorsque l'elfle prit la parole. Le marin cessa alors de marcher, se retourna et répondit aussitôt à la première question, avec un ton moins désagréble que la dernière fois, sans pour autant être amical...
-Sa bière était empoisonnée, après je n'en sais pas plus que toi, je n'y connais pas grand chose en poison...

Puis Lunarc lui posa une question sur l'identité du coupable, et la réponse fut la suivante :
-Honnêtement, je ne sais pas quoi penser. Celà m'ettonerait fort que ce soit Golnam - l'autre nain du convoi - l'un des deux génasis, Arek, un des Halfelins ou Elloa. Par contre, l'encapuchonné qui a identifié le poison me paraît être un bon suspect, mais toutes les pistes doivent être explorées...

À la dernière question du nouveau venu, Kern lui sourit sincèrement et lui répondit sur un ton amical pour la première fois de la journée :
-Mon nom complet est Kern Orlim Brisevague, mais je préfères qu'on m'appelle simplement Kern. Bon, je vois que tu as encore ton sac, arrêtons nous à la caravane de Cornebois pour le déposer et reprenons notre ronde. Si tu as des suggestions, n'hesite pas.

aissant couler la terre entre ses doigts grain après grain, le génasi d’eau écoutait les paroles justes de la génasi d’air. Acquiescant de temps à autres à ses indications et approuvant ses interrogations. Mais au fur et à mesure que les explications se déroulaient, une sensation rare s’éveilla dans l’esprit de Jahëlo, et un léger sourire se dessina sur ses traits.

C’était là une des rares fois ou il ressentait une véritable relation d’égal à égal. Il n’y avait pas de crainte, de respect, de jalousie ou d’envie envers la différence. Aucun rapport de force, aucune quête de connaissances, aucun attrait exotique, aucun goût du mystère, ne se démarquait, seulement un partage.

Dans son enfance, il avait toujours connu ces rapports complexes. Cette relation de maître à élève avec ses supérieurs, ce sentiment de différence avec ceux qui étaient sensé être ses égaux, cet attrait pour l’exotisme et le mystère par ceux qui l’enviaient, cette crainte et ce mépris par ceux qui le jalousaient.

Il était vrai aussi que de son côté il avait toujours cherché à ignorer la réaction du monde extérieur à son égard, ne se souciant aucunement des pensées de tout ceux-là. Il était tel qu’il était et rien n’y personne, à part lui, ne pouvait rien y faire.

La seule exception avait été Elloa. Mais c’était là aussi quelque chose de complètement différent de ce qu’il captait en cet instant.

Le silence accompagna sa tendance naturelle à vouloir se comprendre, alors que Jalyne s’était déjà tue laissant en suspens une question. Puis soudain s’éleva non loin de lui une voix qu’il eut presque du mal à reconnaître. Elloa venait avec eux.

Se secouant, et revenant au présent, il tourna lentement la tête en direction de la belle elfe, saluant au passage le Loup d’un regard. Celui-ci sembla éternuer révélant un soupçon de culpabilité. Mais Abysse avait pleinement refait surface, et redonnait à la situation toute son urgence. Il ne s’y attarda pas.

Il se releva d’un geste souple et sur et répondit enfin à la rôdeuse aérienne.

- [elfe] Tu as raison Jalyne, nous suivrons le chemin tracé par l’eau.

Un sourire entendu et franc éclaira un instant son visage, mais la gravité de la situation l’effaça bien vite.

Il se retourna ensuite vers la grugash et lui chuchota quelques mots avant de poursuivre vers l’endroit ou il avait laissé ses affaires.

- [elfe] Content que tu te sois décidée à nous accompagner Brise, car tu es bien la seule qui en soit capable sans tout troubler sur ton passage Le ton était doux et sincère. Puis son intonation changea quelque peu, laissant place à la platitude habituelle. La leçon continue… Abysse était là.

Les laissant sur place quelques brefs instants, il rejoignit sa couche en quelques enjambées, jeta son havresac sur le dos et empoigna sa lance avant de revenir retrouver sa place aux cotés des deux jeunes femmes.

Il était prêt.

lloa regardait Arek s’éloigner derrière la caravane, et pensait comprendre ce qu’il allait y faire. C’était bel et bien une excellente idée, ou plus exactement une idée élémentaire, ce qui accentua un peu le sentiment de culpabilité qui rongeait l’elfe. Elle aurait du y penser elle-même, se reprocha t’elle en se mordant les lèvres…
Elle aimait bien le barbare. Il possédait en lui un calme tranquille qui contrastait avec sa stature imposante, renforçant même le côté de puissance brute qu’il dégageait. Rien de tel que la douceur alliée à la force. Lorsqu’il lui avait chuchoté quelques mots avant de disparaître derrière la roulotte, elle lui avait adressé un petit clin d’œil complice. Elle passerait certainement encore d’autres veillée au coin du feu, à l’écouter parler de sa région natale, avec presque autant de poésie qu’un barde chante ses balades et lui ferait peut-être goutter quelque traditions de sa tribu.

La fraîcheur de l’aurore donnait aux joues sombres de la grugash une arrière teinte rosée. La brise jouant dans ses longues mèches, faisant parfois s’entrechoquer quelques coquillages qui teintaient presque comme des clochettes, la gonflait de joie chassant un moment les sentiments sombres et désagréables qui emplissait son cœur, comme si le vent avait la propriété de laver son âme. Peut être qu’elle confesserait tout à l’heure à son guide la faute qu’elle avait commise. Elle ne s’en sentait pas le courage à présent, et préférait avoir l’occasion de réparer ses tords avant de devoir les avouer.

D’un mouvement leste, Elloa noua ses cheveux afin qu’ils ne la gênent pas dans ses mouvements. Puis, s’emparant de son arc dans une main, héritage de son vieil ami disparu, elle prit la tête du groupe, s’enfonçant dans les bois qui s’étendaient devant eux. Elle marchait avec précaution et nonchalance, son bassin se déhanchant au rythme de ses pas donnait à son informe tunique de laine un air plus polisson. Ses sens en alerte, elle observait la nature du sol afin de trouver le cours d’eau. Elle n’avait pas entendu les indications données par l’Exilé au sujet des plantes, elle suivrait donc celles que lui donneraient ses compagnons, tachant de mettre à profits son expérience du milieu forestier. D’un geste presque machinal son regard se perdit dans la cime des arbres. Elle aimait tant le jeu de lumière dans les frondaisons printanières !

olnam était resté dans les choux, il avait à peine réagit lorsque Cornebois s’était adressé à lui, et encore moins lorsqu’il était tombé. La nuit avait été tranquille, la garde l’avait réveillé tôt mais s’était bien passé, mais il encaissait un léger contrecoup et pataugeait dans la mélasse. Les sons et les images passaient mais rien ne venait lui arracher une pensée… rien qui ne vienne de l’extérieur.

Des images vieilles de tant d’années venaient hanter son esprit embrumé, cette caravane lui donnait l’occasion de beaucoup réfléchir, et les rêves qui venaient de plus en plus souvent lui laissaient une soif de réponse qu’il ne savait étancher.

Soudain, un élément inconnu le ramena à la réalité. Braillard sauta sur ses pieds et hurla :

- Hein ?! Quoi ?! Qu’est-ce qu… Cornebois ?! Il lui est arrivé quoi ?! Du poison ?! Dans la bière ?! Mais… Mais… Euh… Hein ?! T’es qui toi ?! Demanda-t-il à l’elfe franchement débarqué avant de reprendre : « Lunarc ?! C’est ça ?! Mmmm… moi c’est Golnam… euh… ah oui ! Chui chanteur mais ça tu verras bien assez tôt enfin voilà quoi… bienvenue mon gars…

C’était évident que le barde n’était pas dans son assiette, d’une part il ne s’était pas présenté de manière théâtrale comme à son habitude, d’autre part il n’avait même pas réagit au fait qu’il souhaitait la bienvenue à un oreilles-en-pointes mais ça… c’était peut-être pas vraiment dû à son matin difficile. Non en fait il n’y avait même pas besoin de cela pour se douter qu’il n’avait rien suivi en direct.

En voyant que le druide, Jalyne et Elloa allaient partir, le nain leur dit :

- Si vous avez besoin d’aide… euh… vous faites signe ! Je sais pas comment mais vous vous débrouillez pour qu’on le sache et… euh… qu’on sache où vous trouver aussi ! Enfin faites vite quoi… et faites attention à vous surtout ! Mussel je compte sur toi pour protéger les autres, je te fais confiance. Allez zou ! Cornebois va pas attendre la semaine !

Le nain s’approcha de l’Exilé et de Cornebois gisant sur le sol, il regarda l’homme à capuche et lui dit d’un ton sérieux :

- Je t’aide à le remettre dans sa tente, il ne faut pas le laisser comme ça, si je peux aider… Je peux peut-être trouver quelque chose à faire ?! C’est bien dans un cas comme ça que j’aimerais savoir soigner… Je le connais pas depuis longtemps mais c’est un gars bien. Le salopard qui a essayé de le tuer va payer au centuple ! Il faudrait peut-être faire le tour pour voir s’il n’y a pas un indice ou une trace… je sais pas moi… on va pas le laisser s’en tirer ?! Je sais bien qu’il faut d’abord soigner Cornebois mais il faut pas laisser partir l’empoisoneur nan ?! Et d’abord pourquoi Cornebois ?! C’est peut-être bête mais… il aurait pu tous nous empoisonner d’un coup nan ?!

C’était tout à fait innocent qu’il pose autant de questions car il ne comprenait pas grand-chose ce matin. Son esprit était encore très troublé, et en fait il avait du mal à bien mettre en ordre ses pensées. Trop de questions… trop peu de réponses. Et il ne s’agissait pas seulement de la tentative d’assassinat du conducteur de cette expédition, mais de bien d’autres énigmes qui restaient insolubles pour lui. Même les réponses qu’il avait cherché pour Jalyne n’avaient jamais daigné se montrer à la surface, elles restaient enfouies quelque part, de même pour ces rêves dont le sens devait se cacher dans un coin de sa tête.

NARRATION

Premier jour de la Marée estivale année de la magie sauvage(01 Flammerige 1372)
Lieu : Route entre Padhivers et Eauprofonde.
Temps : Ciel bleu parcemé de nuage.
Moment : Matinée environ 7h00

Jalyne, Abysse et Elloa: Jet de survie 10 (d20) + 4 (bonus max) + 2 (aide) +2 (aide) = 18 vs DD ? Réussite
Jalyne, Abysse et Elloa: Connaissance (nature) 12 (d20) + 4 (bonus max) + 2 (aide) +2 (aide) = 20 vs DD ? Réussite


Elloa, Jalyne, Abysse


Le rythme de marche fut rapide, très rapide, car la recherche se révella bien plus simple que prévue. En effet à un petit kilomètre de la caravane un cours d'eau s'écoulait en cascades chantantes dans une clairière touffue. Le cadre était Idyllique, et les fleurs poussaient à foisons, notamment la Bédilime dont les fleurs bleues accrochaient la vue dans cette belle matinée. Un léger vent frais apportait un air chargé d'iode et d'odeur de sel marin. Le chant des oiseaux allié à celui du cours d'eau et des feuilles bruissant dans le vent donnait une touche supplémentaire à la qualité de cet environnement tout droit sortit des rêves les plus merveilleux.

Mais tous trois étaient d'accord sur un point, durant toute leur marche ils n'avaient surpris aucun animal d'aucune espèce que ce soit, aucune trace récente, rien. Aussi c'est inquiet qu'ils commencèrent à amasser les plantes nécessaires à la guérison du nain. Ils en auraient pour quelques minutes.


Kern et Lunarc: Perception auditive: 12 (d20) + 2 (bonus max) + 1 (aide) = 15 vs DD ? échec
Kern et Lunarc: Détection: 12 (d20) + 4(bonus max) + 1 (aide) = 17 vs DD ? échec
Arek: Survie 13 (d20) + 3 = 16 vs DD ? réussite



Arek, Mussel, Kern, Lunarc et Golnam.


Golnam aida l'Exilé à déposer le nain dans la caravane. L'exilé gratifia Golnam d'un sourire, puis se pencha sur son ami. Golnam ne resta pas longtemps, avant de partir il jeta un rapide regard plein de questions à l'Exilé.

Exilé

«Il va me falloir rester au calme avec lui, si je le laisse ne serait-ce qu'un instant de trop il risquerait de chuter rejoindre ses ancêtres. Je ne connais pas trop vos coutumes concernant la mort, mais tout ce que je peut dire c'est que je préfèrerais ne pas les voir trop vite, et encore moins appliquées à mon ami Cornebois.» -------------------- Voici un des membres du Réseau des Éxilés du Cercle de l'Ouroboros. Ils arborent souvent de longs manteaux de couleur sombre, soit noirs, soit bleus, pour cacher leurs traits. Leur capuche est toujours rabbatue sur leur visage, de façon à cacher leurs yeux, et ils portent parfois même des bandeaux qu'ils nouent au bas de leur visage. Ce sont des gens discrets, professionnels, et leur langage est parfois incompréhensible, ce qui déroute quelque peu les novices...

Une chose devint claire dans l'esprit du barde: il fallait s'occuper de la caravane! Et sans guide, L'Exilé et Cornebois étant immobilisés quelques temps, il fallait organiser l'ensemble du convoi et se préparer à tout. Pour Braillard, plusieurs points semblaient louches concernant cette attaque. A commencer par la raison de ce ciblage. Et il avait déjà un début de réponse, les deux guides étaient dorénavant hors course.

De leurs côtés, Kern et Lunarc, après avoir déposé le sac de l'elfe dans une roulotte, entamèrent un tour de ronde, afin de vérifier que personne n'était caché dans les fourrés. Hélas, malgré les nombreuses ruses, les tactiques d'observation qu'ils partagèrent un moment pour surveiller les environs ils ne découvrirent rien. Soit que leurs idées eut été mauvaises, soit qu'il n'y ai personne. En tout cas cette courte ronde leur vallut un certains rapprochement, et la méfiance de Kern s'envola comme les brumes matinales.

Arek quand à lui inspecta les contours de la caravane. Il n'avait pas entendu les "bruits" durant son tour de garde, mais suivant la direction qu'Elloa avait prise la veille, il scruta le sol à la recherche d'un quelconque indice. Il en trouva un, discret certes, très discret. Quelqu'un avait rapidement aplani le sol aux environ de la roulotte de Cornebois. Cette manière de dissimuler ses pas, qu'Arek savait peut efficace, indiquer que quelqu'un était venu. Suivant les traces celles-ci se dirigèrent droit vers la forêt. Une chose est sure, quelqu'un était venu et s'était dirigé droit vers la caravane de Cornebois sans hésiter un traître instant sur la direction à suivre. Cette personne savait donc ce qu'elle faisait, et où le faire.

Quand à lui, Mussel ruminait de sombre pensées seul au centre de la caravane, il doutait que la quête soit simplement ce qu'elle semblait être, ou alors quelqu'un avait trahi, mais qui? Son attention d'abord fixée sur l'Exilé en vint à s'étendre à l'ensemble des membres de la caravane. Tous pouvaient être suspects, au bout d'un temps il se rendit compte que même lui-même aurait pu être responsable de l'acte. Aussi rangea-t-il ses suspicions dans le cadres des effets néfastes de son mauvais rêve. Mais c'est l'air maussade et préoccupé qu'il rejoignit Arek, le seul qu'il n'eu pas suspecté, trop grand selon lui pour pouvoir se faufiler discrètement.

Au loin retentirent les pas d'une troupe, régulier, fermes, les ordres étant criés d'une voix forte et rigoureuse. Rapidement une partie d'entre eux se dirigèrent vers l'origine de ce bruit, d'autre surveillèrent les arrières.

Venant de Padhiver une troupe armée s'approcha d'eux. Quelques cocher, ainsi qu'Arek et Mussel reconnurent rapidement les blasons frappés de la ville. Une patrouille approchait.

rek devait les avoir vu lui aussi. Les blasons de Padhiver.. Pourquoi la garde s’aventurerait aussi loin sur la route qui reliait Eauprofonde à Padhiver ? La première inspection en sortant de la ville c’était pourtant bien passée. Pourquoi revenaient ils ? Que c’était il passé en ville ? A coup sur le convoi n’était plus sous la juridiction de la ville. Alors pourquoi venaient ils ?

- Tu vois ce que je vois Arek ? Que sommes nous censé faire ? Nos armes étaient tolérées en ville. Elles le seront en dehors. Mais que peuvent ils vouloir ? Je vais avertir les autres !

Mussel se dirigea d’un pat nonchalant au debut, puis lorsque la garde ne fut plus en mesure de le voir il parti au petit trot vers Kern et le nouveau venu.

- Hép ! La garde de Padhiver approche ! Je sais pas ce qu’ils veulent mais ça ne m’inspire rien de bon. Lunarc, j’espère qu’ils ne te cherchent pas et que tu n’a pas fait trop d’embrouilles la bas.. Pour peu que tu viennes de la ville. Si jamais tu as quelque chose à te reprocher je crois qu’il va falloir que tu te débrouilles pour réussir à esquiver ça !

¤ Dire qu’Abysse, Elloa et Jalyne ne sont pas la.. J’suis sur que l’homme bleu aurait eut de la suite dans les idées. Dois-je aller déranger l’exilé qui s’occupe de Cornebois ? ¤

Mussel se dirigea à toute vitesse vers la caravane de tête. Des encapuchonnés la gardaient. Logique, créer un antidote réclamait du calme et c’est pourquoi la garde tombait au plus mal. Haletant le hin posa ses mains sur ses genoux essayant de reprendre son souffle à grandes bouchées d’air frais. Mais la présence de la garde l’intimidait trop pour qu’il puisse redevenir serein.

- La.. ha.. La.. La garde de Pad.. de Padhiver approche.. Aucun moyen de savoir pourquoi ! Je sais pas si l’exilé va apprécier qu’on le dérange.. Mais je crois que la garde ne vas pas ce gêner.. Puisque notre guide, Abysse, n’est pas la et que l’exilé est occupé. Peut être avez-vous des directives à nous donner ? A part me calmer, bien sur..

¤ Golnam.. Ou t’es passé ? Je te vois pas ! ¤

oilà une expédition qui s’annonçait fructueuse. Car lorsque les atouts d’un groupe étaient réunis pour une tâche qui leur correspondait parfaitement, il ne pouvait en être autrement. C’était là une des grandes forces du Cercle. Combiner les avantages, et attribuer à chacun la tâche dans laquelle il est le meilleur.

Cependant, malgré cette cohésion, mêlé à cette pureté naturelle, la sensation d’inquiétude et de méfiance qui habitait le génasi depuis le matin ne l’avait toujours pas quitté…

Ce paysage magnifique avait des failles.

L’absence d’animaux en pleine forêt ne pouvait avoir que des raisons bien précises… Soit ils se cachaient, auquel cas, ils auraient peut être du apercevoir des traces fraîches, soit ils avaient fui la zone. Mais pour chacune de ces hypothèses, cela signifiait qu’un danger réel et peut être encore sous-jacent existait…

Alors, le druide chercha aussitôt une réponse dans le comportement de son compagnon. Lui plus encore que les trois humanoïdes, devait sentir ce vide et cette absence. Et peut être même pourrait-il en comprendre la raison et la transmettre à son ami.

Les yeux verts volant d’indices en détails, tandis que Jahëlo avançait pas après pas vers une nouvelle plante, il tâchait de saisir les signes les plus intrigants tout en évitant de laisser son esprit vagabonder, bercé par tant de beautés. De plus, ainsi concentrés à cueillir des plantes selon les indications prescrites par l’Exilé, ils étaient des proies aussi désemparées que des bébés tortue quittant l’œuf pour rejoindre la mer.

Une idée en tête, le regard d’Abysse se posa sur les deux jeunes femmes, toutes deux de véritables guetteuses. Que l’une d’elle délaisse la cueillette pour se consacrer à la surveillance était ce qu’il y avait de plus sage à faire...

Ses yeux détaillèrent alors la douce peau de l’elfe, mais Abysse résistait. Et ses pensées fusèrent à toute allure, car l’opportunité d’un petit test se dessinait. D'ailleurs connaissant les tendances et le tempérament de la grugash, il était possible que la leçon suivante ne soit pas du goût d’Elloa, mais Brise devait l’apprendre et la comprendre.

Et bien qu'un détail sur son visage fermé depuis le matin le fit hésiter, il choisit de la mettre à l'épreuve. Car même si son trouble s’accentuait à l’inverse de ce qu’il imaginait au départ, la leçon serait la même...

Dans le même temps, la conséquence pouvait se réveler douloureuse pour lui, si elle ne la comprenait pas et qu’elle s’éloignait encore... Mais pour enseigner quelque chose il fallait l’avoir compris. En ce sens, l'enseignement avait quelque chose d'implacable.

Il approcha alors d’Elloa, avant de se tourner légèrement vers Jalyne, chuchotant quelques mots en elfique et évitant de troubler outre mesure l’étrange tranquillité du lieu.

- [elfe]Jalyne, quelque chose trouble cet endroit... Mais nous avons une tâche urgente, sois nos yeux et nos oreilles le temps qu’on en ait fini ici. Mais ne t’éloigne pas.

Le ton dégageait une confiance absolue.

La Grugash ne s’était pas trompée, il y avait bien quelqu’un qui avait rodé près du charriot de Cornebois la nuit dernière. Au vu des traces qu’elle avait laissé, cette personne n’avait pas hésité un seul instant et sa cible était bien Cornebois. Quelqu’un en voulait donc au convoi mais pourquoi.

¤ Ce ne sont pas de simple voleur mais belle est bien un assassin. Il a visé Cornebois. Je ne sais pas pour qui on escorte ce convoi mais il semble que notre employeur ne soit pas celui qu’on croit. ¤

Arek ne pouvait pas suivre tout seul ces traces et au moment où il allait retourner vers le campement, Mussel s’approcha de lui. Arek allait lui expliquer la situation mais un bruit sourd se fit entendre. Arek reconnu immédiatement ce bruit c’était une troupe d’homme en arme. Lorsqu’ils furent suffisamment proche, le jeune barbare reconnus les armoiries de la ville de Padhiver.

¤ Une patrouille en arme venant de Padhiver mais que font-ils ici. ¤

Au vu de cette patrouille Mussel semblait complètement paniqué.

- Ne t’inquiète pas comme cela mon ami cette patrouille n’est peu être pas la pour nous. Va mon ami, on ne sais jamais préviens tout le monde.

Arek regarda le Hin s’éloigner puis accélérer le pas petit à petit. Puis il observa la patrouille afin d’avoir une idée de leur effectif, mais aussi afin d’être sur et certain que c’était bien une patrouille militaire et non des brigands déguisés. Une fois cela fait, il fit demi tour et se dirigea lui aussi vers le convoi mais il se positionna avant le campement afin d’intercepter la patrouille pour savoir ceux qu’ils venaient faire dans la région.
Arek garda une stature droite, les deux mains posées sur la boucle de son ceinturon. Il agissait comme si de rien n’était mais il se tenait près à agir à une éventuelle agression de la part de cette patrouille.
Une fois le chef de file suffisamment proche Arek lui adressa la parole d’un ton suffisamment fort pour être entendu de tous :

- La bonne fortune soldats. Je me nomme Arek et je fais parti de la garde de ce convoi. Qu’est ce qui vous amène aussi loin de votre cité, rien de grave j’espère ?

Le barbare observa la réaction de la patrouille et il attendit une réponse à ses questions de leur part.

e chant du ruisseau bondissant sur les galets clairs de son lit apportait calme et sérénité à la grugash. Au cœur des bois, le paysage était tellement différent de celui qui bordait les routes ! Elloa ne résistât pas à l’ envie qu’elle avait d’ôter ses chausses et de glisser ses pieds nus dans la fraîcheur de l’onde. De cette façon, elle laissa Jahëlo et Jayline sélectionner les meilleures tiges de bédilimes et les couper comme il le fallait afin de rechercher l’autre plante, la mousse qui poussait dans l’eau. Le plaisir de reprendre contact avec une nature sauvage était si grand, que l’elfe en oublia presque son malaise. Pourtant, comme les autres, elle avait remarqué le silence inquiétant de la forêt, et tandis qu’elle regardait sous la roche s’il n’y avait pas de carmenotte, elle se demandait si l’absence de faune ne pouvait avoir un lien avec la tentative d’assassinat qui avait eut lieu. Avec une naïveté toute innocente, elle imaginait un groupe d’humains malfaisants régnant dans les bois, faisant fuir la bonté animale, et éliminant ceux qui par malheur s’arrêtaient sur leurs territoires. Elle imaginait un bonhomme au faciès hideux, grimaçant, qui versait dans chaque outre d’eau, chaque tonnelet de bière, recouvrant même le pain et autres vivres d’un poison violent à l’aspect verdâtre de façon à détruire les intrus que représentait cette caravane innocemment venues se reposer sur leur terres et dérangeant leurs plans maléfiques.

-[elfe] Ooh ! s’écria soudain Elloa, interrompant presque Jahelo et plongeant son regard d’ambre dans chacun des leurs « Et si l’ennemi avait empoisonné davantage qu’une outre de bière ? S’il s’était glissé dans le chariot des vivres et qu’il avait rendu mortel chacune de nos provisions ! Nous n’avons pas même pensé à vérifier ceci, et pourtant c’était une des choses les plus élémentaires sans doute ! J’espère que quelqu’un resté là bas y songera, sinon…tous sont en danger ! Prenons quelques plantes supplémentaires, par prudence, en prenant soin de ne pas déflorer cet endroit. «

Visiblement inquiète, l’elfe s’était arrêtée et restait figée comme une statue de marbre pendant quelque secondes, réalisant à quel point la situation pouvait devenir dramatique si à leur retour ils retrouvaient tous leurs compagnons agonisants sur le sol.
Puis réalisant qu’Abyss avait chargé Jayline de guetter, elle sortit de l’eau et s’approcha du druide. Le contact de la terre sous ses pieds était délicieux, ses orteils se crispaient, comme s’ils caressaient le sol.

- [elfe] J’imagine qu’il nous faudra comprendre tout ceci dès que Cornedebois sera en voie de guérison. Nous ne pouvons laisser un assassin potentiel courir les bois sans réagir, car cela cache sûrement quelque chose de plus grand.

Son visage était interrogateur, et toujours il y avait ce sentiment de respect, mêlé de dévotion et d’attirance à la fois. Malgré sa façon d’être, sans protocole et sans pudeur, Elloa restait humble face à ceux qu’elle considérait comme les avatars des Esprits.


Elloa fouille galet et roche dans le ruisseau, en regardant chacune de leur faces.