En route pour Eauprofonde, Suite d'une longue traversée

ela faisait déjà plusieurs heures que Mussel était levé lorsque Cornebois s’effondra. Quand cela ce passa, il ne réagit pas avec étant de surprise qu’il aurait voulu. C’était la mauvaise humeur qui s’était installée chez lui depuis son réveil qui l’empêchait d’agir et de réagir normalement.

¤ Voila ce que c’est de boire de la bière au petit matin ! ¤

Ca mauvaise humeur il la devait à un rêve. Ca n’était pas un cauchemar mais celui-ci l’avait fait troublé. Seule la fin avait réellement été déplaisante. Il s’était fait terrassé par une espèce de démon femelle. Le pire c’est qu’elle avait elle aussi la même écharpe qu’Abysse ou encore de Lunarc qu’il avait regardé du coin de l’oeil en se mefiant. A quelle organisation faisaient ils tous partis ? Le cercle ? Il avait entendu ce mot plusieurs fois depuis son départ de Padhiver.. Etait ce un étrange rêve prémonitoire ? Tout est il que lors qu’Arek le réveilla, le hin venait d’encaisser le coup fatal qui le mettait hors combat. Il sursauta et remarqua que ses jambes étaient trempées et que sa couverture lui collait à la peau. De toutes les sensations qu’il avait éprouvées durant sa vie, c’était bien la pire qu’il connaissait.

Son tour de garde avec Golnam fut relativement paisible mais il ne réussi pas à chasser son rêve de sa tête. La sensation de la défaite lui laissait un goût étrange dans la bouche. Certes il avait déjà perdu quelques combats contre ses instructeurs mais ça n’avait jamais été de combat à mort.. Finalement le hin passionné par l’art de la guerre n’était somme toute qu’un halfelin qui n’avait jamais mis sa vie en jeu. Il en oublia même sa cicatrice qu’il avait acquise en se sauvant la vie..

Lorsqu’un des mystérieux compagnons de Cornebois annonça qu’il était empoisonné, Mussel ne put s’empêcher de penser que tout ceci était une farce.. Qu’il s’était endormi pendant son monotone tour de garde avec Golnam et qu’on allait bientôt le réveiller. Plus que ça, le hin pensait même que c’était une mise en scène pour tester le groupe.

¤ Empoisonné, tu parles ! Je suis sûr qu’il y a rien de bien méchant dans se verre. ¤

Mussel se dirigea donc vers l’exilé et le verre de Cornebois. Discrètement il essaya d’attraper le verre du nain. Une fois en mains il reniflerais le fameux liquide empoisonné. Il n’était pas doué en alcool mais si une autre odeur se faisait sentir au moins il serait sur que tout ceci était bien réel.

NARRATION

Premier jour de la Marée estivale année de la magie sauvage(01 Flammerige 1372)
Lieu : Route entre Padhivers et Eauprofonde.
Temps : Ciel bleu parcemé de nuage.
Moment : Aube environ 6h30

L’Exilé observa la bouteille un court instant avant de tourner la tête de fixer le hin qui tendait la main pour s’emparer de la bouteille. Mussel se sentait de retour dans sa maison natale sous le regard de son père. Il su qu’il ne devait pas toucher à l’objet qu’il convoitait mais l’homme ne s’attarda pas et son regard se posa sur Jalyne. Il l’observa quelques instants, puis Abysse.

"Il ne faut pas y aller que tous les deux. Prenez plusieurs de vos camarades car qui sait ce que la forêt peut renfermer comme danger et le poison ne cette bouteille n’est pas venu tout seule cette nuit. Et tous les deux vous ferez une cible bien trop tentante si le responsable est encore dans le coin. Mais faites vite dans tous les cas." Dit-il avant de faire silence pour réfléchir à la suite.

"Les deux plantes que vous devrez trouver son assez voyantes. La première la bédilime est une fleur sauvage de couleur bleue. Ses feuilles sont d’un vert assez sombres et de forme allongées. Pour celle-ci je n’ai besoin que de la tige couper au plus près de la racine et placé dans un tissu humide. Ramenez moi en deux à trois tiges fleuri. Mais attention la fleur doit être éclose mais pas fanée. Quand à la camernotte, elle se trouve dans des endroits plus humides, une grotte le plus souvent. C’est une mousse qui aime beaucoup l’eau. Si vous trouvez une cascade essayez de regarder dessous. Elle est d’un vert presque jaunissant comme si elle dépérissait. C’est assez étrange dans le milieu humide où elle vit. A l’inverse de la première, il faut récolter la mousse et la sécher rapidement puis la placer dans un tissu sec. Voilà je ne pense pas que vous ayez besoin d’autres informations."

L’Exilé se releva, ramassa avec précaution la bouteille. Il demanda à deux de ses hommes de transporter Cornebois dans sa roulotte pour le poser sur son lit. Puis il se dirigea vers l’elfe qui tendait devant lui une écharpe dont la couleur indiquait son appartenance au cercle. Ou tout du moins un signe de reconnaissance. Et le nom qu’il avait prononcé renseignait aussi sur celui qui l’avait envoyé parmi eux.

"Sois le bienvenue parmi nous. Installe toi mais ne vagabonde pas pour l’instant. Fais connaissance avec tes nouveaux compagnons de voyage. Nous verrons cela quand les problèmes importants seront réglés." Finit-il tout en se dirigeant vers sa propre roulotte.

Arek apprécia la manœuvre de Kern consistant à couper toute retraite au nouveau venu. Mais malgré cela l’Elfe semblait rester de marbre, sans doute faisait il confiance à ses compétences martial pour se sortir d’affaire.
Le jeune barbare écouta attentivement les paroles de l’Elfe de la Lune. Il disait se nommer Lunarc et un certain Frère qui l’avait envoyé à la recherche de leur convoi. L’Elfe ne semblait pas belliqueux mais Arek préféra rester sur ses gardes car il n’avait pas la moindre idée de qui était ce Frère et il ne connaissait encore moins l’écharpe qu’il agita devant lui.
Arek allait prendre la parole lorsque Kern l’interrompit. Il semblait avoir déjà vu cette écharpe et il appela Abysse pour qu’il puisse l’authentifier. Arek ne parla pas et il continua de fixer Lunarc lui faisant bien comprendre qu’il devait attendre sans bouger que quelqu’un confirme son histoire.
L’Exilé confirma l’histoire de Lunarc. A ce moment Arek put relâcher son attention et il replaça son arme au fourreau. Le jeune barbare ne faisait pas encore confiance en cet Elfe, il arrivait au mauvais moment et il avait très bien pu prendre cette écharpe sur le corps encore chaud du Frère. Il devrait faire ses preuves avant d’avoir l’amitié du barbare. Ce fut donc d’une voix grave et froide qu’Arek prononça ses paroles de bienvenus.

- Bienvenu parmi nous Lunarc.

Arek tourna le dos à l’Elfe et il se dirigea vers le reste du groupe qui était au près de Cornebois.
Jalyne et Abysse se préparaient à partir à la recherche d’un moyen de concocter un remède pour le Nain. Le faite de les voir partir sans escorte ne plaisait pas au barbare mais il savait que ces deux personnes faisaient corps avec la nature et ils n’auraient sans doute pas besoin de son aide mais il préféra tout de même la proposer.

- Attendez les amis. Je peux vous accompagner afin de vous escorter si vous voulez. De cette manière vous allez pouvoir vous concentrer sur vos recherches.

Arek regarda les deux Génasi et il attendit leur réponse.

bysse s’était retourné à l’appel de Kern, évitant du même coup de voir l’étrange manège de Mussel et l'humeur maussade d'Elloa.

Le Porteur observa alors, à son tour, l’écharpe que tendait le nouveau venu. La reconnaissant instantanément, les yeux du génasi se rétrécirent au point de ne laisser qu’une fente sombre mêlant vert et bleu, couleur des profondeurs des océans. Car la suspicion était de mise, il ne pouvait en être autrement, même si l’invité se disait mandaté par le Frère.

D’ailleurs si les Inquisiteurs étaient mêlés à tout ceci, alors la caravane courrait un grave danger... A moins que l’un des exilés ait fauté... La réputation de ce rude Frère n'était plus à faire. Et l'autre branche qu'il dirigeait, les chasseurs de primes, avait encore moins de raisons de se trouver en ces lieux.

Méfiance...

Puis l’homme à la capuche parla, répondant à sa question initiale. Et le druide leva les yeux vers l’Exilé un brin surpris. Y aller à plus que deux voulait dire faire une véritable battue pour trouver les plantes, signaler à la forêt entière leur présence et laisser les caravanes avec peu de protection.

C’était très loin de l'escapade alliant discrétion, rapidité et efficacité qu'il avait imaginé au départ...

Y aller tous ensemble ne serait que pure bêtise, à moins de se séparer en plusieurs groupes de recherches.

Mais restait toujours l’arrivée impromptue de l’elfe. Et lorsqu’il fut accueilli à bras ouverts par l’Exilé, Jahëlo se mit à douter même des exilés...

Leur arrivée soudaine, l’empoisonnement de Cornebois, l’accueil d’un inconnu, la tentative de les éloigner de la caravane... Tout ceci commençait réellement à paraître suspicieux. Se tournant lentement vers le chef des exilés, le génasi fixa l'homme profondément...

C’était bien toujours le même Porteur de l’Ouroboros qui avait chevauché avec lui jusqu'à Padhivers.

Etrange concours de circonstance.

Puis Abysse se redressa sentant le barbare approcher.

A quelques pas de là, un allié revenait d'une escapade un peu plus longue que les autres, il y avait eu du changement pendant son absence, au moins une nouvelle odeur flottait dans l’air. Aussitôt une lueur étrange passa dans son regard et il chercha son compagnon druide, avec une trace d'inquiétude. Puis le retrouvant avec les autres, les yeux dorés de l’animal solitaire se rivèrent un instant sur le nouveau venu, l’inspectant à son tour comme nombre des membres du groupe.

Il ne présentait cependant aucune menace pour le moment, ni pour lui ni pour son compagnon à deux pattes. Le Loup le laissa donc tomber et continua à rôder tranquillement. Mais il fut soudain attiré par une nouvelle odeur. Celle-ci plus que déstabilisante émanait d’une présence amie. L'odeur de la peur.

Il n’en était pas la cause, mais son instinct lui dictait son attitude.

Il se dirigea alors vers l’elfe, l’observant à peine, il regardait de part et d’autre, cherchant quelque chose. Puis il se mit à tourner autour d’Elloa, le poil sombre et luisant hérissé. Il avait la tête baissée, les oreilles tirées vers l’arrière. Il traquait le danger, l'ennemi, la cause de cette peur.

Malheureusement son esprit animal était loin de comprendre que la source n’était autre qu’Elloa elle-même.

Aux cotés de Jalyne, Jahëlo écoutait Arek se proposer de les accompagner. Son argument pouvait être juste, et ajouté aux paroles de l’Exilé, le druide acquiesca.

- Le combat se lit dans tes yeux Arek. Cette phrase, il l’avait déjà dite précédemment, mais cette fois elle ne ferait qu’appuyer la suite des propos. Choisis avec soin, et divise nos forces aux mieux, mais n’oublie pas, notre mission première est de mener la caravane à bon port. Jalyne et moi nous chargerons de trouver ces plantes pour sauver Cornebois... Garde l'oeil ouvert.

Cette dernière phrase presque chuchottée ne pouvait avoir qu'un seul sens. Puis il s’éloigna quelque peu après avoir adressé un signe de tête confiant au barbare.

S’accroupissant au bord de la route il toucha la Terre, observant minutieusement la flore environnante. Tout cela éveillerait en lui les savoirs de la nature. Tout ces détails, les dispositions des arbres, les tendances de la végetation, l’humidité, la direction de l’eau, les humeurs chargées par le vent, autant d’indices qui sauraient le guider vers des endroits où poussaient ces plantes.

Goûtant l’humidité de la terre, il se retourna vers la rôdeuse et l'invita à le rejoindre d’un signe.

A deux ils sauraient inévitablement déterminer où poussaient ces plantes.

Lunarc avait accueilli avec soulagement les mots de l’homme encapuchonné. Il avait laissé ses muscles se détendre lentement tandis que le Barbare lui souhaitait la bienvenue tout en rengainant son arme. Il hocha légèrement de la tête et plissa les lèvres en signe de remerciement.

Il attendit que le colosse lui tourne le dos pour baisser la tête vers le sol et lâcher un soupir furtif, il resta un instant dans cette position et se massa la nuque avec sa main libre se décontracter. Il desserra l’emprise de son autre main autour de l’écharpe et la noua avec des gestes mesurés autour de sa taille.

¤ Cendre et sang ! J’l’ai encore échappé belle ! Je trouve la caravane que je cherche mais mon contact se fait empoisonner juste avant que j’arrive. Drôle de coïncidence. Je comprends qu’ils soient suspicieux.
Je sais pas qui est cet homme encapuchonné, mais j’lui dois une fière chandelle. Le colosse semblait prêt à me découper en morceau au moindre pet de travers. ¤

Lunarc releva la tête et parcouru le camp du regard essayant de déterminer approximativement le nombre de personnes qui composait la caravane. Ses yeux se posèrent ensuite sur l’humain près de lui. Celui-là même qui l’avait pris à revers. Il l’observa rapidement, nota mentalement que c’était un homme dont il devait se méfier et s’approcha de lui.

Salut l’ami. L’homme qui m’a d’mandé d’rejoindre le convoi m’a dit qu’vous auriez p’t’être besoin d’un p’tit coup de main. Dit-il avec un petit sourire.
On dirait qu’il s’est pas trompé, même s’il ne s’attendait surement pas à ce que vous ayez c’genre de problèmes. Au juste, il est arrivé quoi au nain ?

Lunarc avait replacé ses pouces dans son ceinturon comme il avait l’habitude de la faire et dévisagea l’homme avec attention en attendant sa réponse. Ce dernier, d’âge mûr, avait des petits yeux perçants et sa peau halée par le soleil et le sel marin laissait deviner qu’il avait passé une bonne partie de sa vie en mer.

La génasi n’était pas ravie de voir son bref retour à la paix des bois se transformer en excursion armée. Elle désapprouvait les paroles de l’Exilé concernant le nombre de ceux qui devait les accompagner. Elle reprit la parole auprès d’Arek alors qu’Abysse et l’Exilé s’éloignaient.

- Je ne pense pas que ce soit une bonne chose que des personnes nous accompagnent, nous devons aller vite. Et puis il s’agit simplement de rechercher des plantes ! Avec un peu de chance, nous n’en aurons pas pour longtemps et pourrons être de retour avant que le soleil n’atteigne le plus haut de sa trajectoire.

Arek semblait tellement désireux de les accompagner, qu’elle rajouta, « je comprend bien qu’il ne s’agit d’une protection à notre égard, mais crois-moi, j’ai été élevée dans la forêt et je sais m’y défendre. De plus, il me semble qu’Abysse soit bien plus à l’aise dans les bois qu’aucun de vous ne pourrez l’être, ne sois donc pas si inquiet. Si une menace apparaissait, vous seriez beaucoup plus en danger que nous ne pourrions l’être. Quant au danger que nous courrons, je doute grandement que celui ou ceux qui ont pu choisir l’arme lâche du poison osent nous attaquer alors que le jour est levé, et nous prêts. »

Son regard tomba sur Mussel qui était prêt d’eux et affichait une mine qu’elle ne lui connaissait pas. Maintenant qu’elle le remarquait, il s’était montré étonnamment silencieux, elle qui le connaissait plutôt bavard. Avec un renouveau d’inquiétude, la génasi se demanda si, à son tour, il n’avait pas pu être victime d’un quelconque empoisonnement. Elle observa avec attention son petit visage pendant quelques secondes, mais il paraissait tout ce qu’il y avait de plus normal, et tenait toujours debout. Chassant ces inquiétudes infondées, elle releva donc son visage vers Arek.

- Malgré tout si tu estimes toujours utile que quelqu’un nous accompagne, je pense que la présence discrète de Mussel ou bien de... son regard balaya le campement pour trouver celle à qui elle venait tout juste de penser. Elle finit par la repérer un peu à l’écart de tout le monde ...Elloa, seraient les plus indiquées.

Son regard clair comme le ciel pale de cette heure matinale, refit face à Arek. « Maintenant, je te laisse maître des choix à faire, mais comme Abysse vient de le rappeler, notre rôle est d’assurer la sécurité de ces caravanes avant tout. »

Ponctuant ces paroles d’un mince sourire et d’un léger hochement de tête, elle s’écarta et se dirigea vers Abysse déjà à l’oeuvre. Intérieurement, elle en voulait à l’Exilé de pouvoir mettre en doute ses capacités, à elle, et à Abysse, qui étaient de sang tellement pur et supérieurs aux pauvres origines de ces humains. Qu’ils pouvaient être désagréablement arrogants et irréfléchis quand ils le voulaient. Il était pourtant clair qu’à deux ils risquaient moins qu’une équipée bruyante. Elle rejoignit Abysse en soupirant. Son escapade en forêt serait moins rafraîchissante qu’elle ne l’avait espéré.

S’arrêtant près du génasi d’eau, elle l’observa sentir la terre entre ses longs doigts. Puis s’accroupissant auprès de lui, la rôdeuse lui suggéra ses idées à voix mesurée. En effet, le vent, même lorsqu’on ne le sentait pas, était toujours présent et portait facilement les sons à grande distance auprès d’oreilles malveillantes.

- Le plus aisé serait peut-être de commencer par s’occuper de la camernotte, il nous sera facile de découvrir les endroits vers lesquelles l’eau coule et s’accumule. Et ainsi, en chemin nous pourrons observer les lieux pour repérer la fleur de bédilime. Qu’en penses-tu ?
Pour commencer, il suffirait de parvenir à déterminer l’inclinaison du sol, ce qui nous mènerait tout droit à un des petits vals de la région où nous trouverions sûrement un ruisseau ou un marécage. L’eau ne choisit-elle pas les endroits les plus directs et les plus rapides pour tracer son chemin ?

En terminant ces paroles, elle regarda Abysse se demandant s’il était comme son élément liquide, elle le connaissait encore peu. Il n’avait pas discuté la suggestion de l’Exilé et d’Arek. Peut-être avait-elle eu tort en donnant son avis et aurait plutôt dû directement se mettre à l’œuvre laissant aux autre le soin de régler cette question. Elle ne savait pas comment cela se passait normalement quand des personnes travaillaient en groupe avec des humains, peut-être que ce n’était pas à elle de discuter de cela. Chacun avait-il un rôle à tenir où il était maître, ou bien tout le monde se devait de participer à toutes les décisions ? Il faudrait qu’elle demande à Abysse si elle n’avait pas dépassé ses droits en discutant l'avis de l'Exilé. Mais elle estimait que la question de l’efficacité passait avant tout. Ce n’était pas seulement pour son propre plaisir qu’elle voyait d’un mauvais œil la présence d’autres. D’ailleurs, il était plus que temps de se mettre en route, elle se retourna pour attendre ceux qui les accompagneraient.

lloa s'approcha du loup doucement, et caressa son pelage sa sombre. Sa venue la réconfortait, comme s'il lui pardonnait ce qu'elle ne pouvait se pardonner elle même. Ce simple geste lui redonna de l'energie, et le courage de cesser de se morfondre. Après tout ce n'était pas en restant à ne rien faire qu'elle allait pouvoir réparer son erreur. Lorsqu'elle entendit son nom de la bouche de Jalyne, toute trace d'apathie avait quitté son corps. Seule restait en elle la douleur de l'échec et de la faute.Et le désir de se rattraper...

-Je vais venir. Dit elle simplement, et s'approchant d'un pas décidé, laissant toujours sa main gauche flatter le dos du loup.

Elle n'ajouta pas une parole, n'estimant pas néccésaire de préciser à Arek et Mussel en quoi une elfe habituée à parcourir les forêts même du Sud serait de meilleur aide que quiconque.
La grugash vérifia la tension de la corde de son arc et le nombre de flèches dans son carquois, s'assura qu'à sa ceinture se retrouvaient accroché grigris et talisman, sortis de son sac sa corne de brume qu'elle passa en bandoulière avant de fourger dans la caravane le reste de son équipement qui ne ferait que la gener dans sa progression forestière. Elle tapota sur l'épée, qu'elle portait à sa ceinture depuis Luskan et dont elle ne s'était toujours pas servie vraiment, comme pour se rassurer, et se dire qu'elle n'aurais pas à la sortir de son foureau.
Elloa était prète à suivre les autres. Elle le signifia en adoptant une position ferme et droite, presque raide. Seule sa longue chevelure feu voltigait librement sous l'effet de la brise matinale. Elle n'avait pas le coeur à bavarder, aussi, pour une fois, elle resta silencieuse, son visage lui même n'exprimant rien d'autre que la détermination.

ern avait toujours eu du mal à aprécier les elfes, hormis quelques elfes sauvages, qu'il trouvait moins prétencieux que les autres. Aussi Lunarc lui avait, du fait de sa simple présence, fait mauvaise impression. De plus, un elfe qui se comporte différement des autres (à savoir : comme un humain) avait encore moins de chance d'être apprécié par La Magouille. Pour couronner le tout, celui-ci arrivait au mauvais moment, aussi la suspicion du marin était-elle à son comble.

¤Plus suspect que ce gars là, c'est pas possible ! Et puis il y a le retour des encapuchonnés ! Sans compté que leur chef a accepté Lunarc un peu trop facilement à mon goût... Gardons un œil sur lui, celà vaut mieux...¤

Sur ces idées peut-être un brin paranoïaques, Kern répondit à l'elfe sans faire le moindre effort pour cacher son hostilité :

-Le nain s'est fait empoisonner. Je ne sais pas qui tu es au juste, ni ce que tu caches, mais laisse-moi te dire que jusqu'à ce que ton histoire me paraisse crédible, je me méfierais de toi. On a besoin de combattants pour escorter le convoi, reste avec nous pour surveiller les environs et te battre à nos côtés en cas d'attaque, mais prends garde, on t'a à l'œil, au moindre faux pas t'es fini ! Se disant qu'il y était peut-être allé un peu fort, il ajouta : Désolé pour l'accueil, mais on est un peu à cran. Si tu dis vrai, ton histoire sera confirmée dans peu de temps à mon avis. En attendant, suis moi, on va faire le tour du campement, au cas où l'ennemi soit encore dans le coin !

Le marin tourna alors le dos au nouveau venu, s'apprêtant ainsi à inspecter le campement...

insi il ne pourrait goûter la boisson de Cornebois et confirmer ce a quoi il pensait. Frustré et ruminant il s’en alla vers Arek. Il étendit Jalyne parler de lui, elle semblait préférer l’aide du hin, plutôt que celle de l’humain.. Mais ce fut l’elfe qui se décida à escorter le groupe d’herboristes apprentis.

Peut être qu’Elloa pouvait reconnaître elle aussi les plantes que l’encapuchonné avait décrite mais il doutait réellement de la force de frappe de la frêle femme. Mussel ne comprenait pas pourquoi l’une des créatures les moins habiles du groupe en combat semblait se designer comme la meilleure escorte possible..

Le vaillant arrivé aux cotés de son ami barbare, lui tapota la cuisse pour le prévenir de sa présence en bas.

- Il semble que la force brute ne soit pas de rigueur aujourd’hui.. Ta taille aurais put peut être te gêner pour avancer dans une foret épaisse.. Ma taille aurait put être un atout.. Mais je crois qu’au final j’aurais été aussi désavantagé que toi dans ce milieu hostile. Mes courtes jambes vont moins vite que les tiennes..

Il continua d’une voix plus basse encore pour que seul Arek entende ce qu’il avait à dire, J’ai un sale pressentiment.. De toute mon histoire de hin je n’ai jamais vu de poison aussi fulgurant et encore moins d’expert pouvant, sans le goûter définir le poison ingéré avec autant d’exactitude. Car finalement tout les poisons ont le même symptôme : la mort, non ? J’ai l’impression que tout ceci est un test.. Pour voir si notre groupe restera soudé ou s’il sait s’organiser en cas de coups durs. Mais si l’encapuchonné a raison. Deux questions me viennent alors. Comment ce fait il qu’il connaisse aussi bien se poison ? Je précise, est il l’empoisonneur ? Si c’est une réponse négative, je me dis que si ses semblables sont aussi intelligents et expérimentés que lui, sommes nous réellement utiles à l’expédition ou simplement de la chair à canon ?

Arek fut surprit de la réaction d’Abysse. Le voir accepter si facilement l’inquiéta quelque peu. Son inquiétude fut confirmée par ses paroles.
Le jeune barbare commençait à réfléchir afin de trouver la ou les bonnes personnes qui pourraient constituer l’escorte des deux Génasi.

C’est à ce moment que Jalyne s’approcha de lui et elle aussi elle lui fit par de ses craintes et de ses doutes concernant la situation.
Jalyne proposa l’aide de Mussel ou Elloa, elle n’avait sans doute pas tout à fait tord. Le Hin est un bon guerrier et il pourrait leur être très utile en cas de problème. Mais le problème c’est sa taille et aussi son équipement lourd qui le rendrait peu discret. Il fallait trouver quelqu’un sachant être discret et connaissant bien la forêt, un seul nom correspondait à cela : Elloa.
Arek se retourna et il regarda Elloa, elle s’approcha et elle proposa son aide.

- Va Elloa. Je sais que c’est toi qui pourras escorter au mieux nos deux amis. Et je compte sur toi, préviens nous si quelque chose ne va pas.

Arek regarda l’Elfe sauvage rejoindre les deux Génasi. Sa façon de marcher et son comportement enlevèrent les derniers doutes d’Arek. Ce n’était pas une guerrière mais elle faisait partie de la nature elle aussi et c’était son domaine. Sa présence serait un atout pour les deux Genasi car elle serait bien plus discrète et attentif que ne pourrait l’être Mussel ou lui même.

Arek sentit quelque chose au niveau de sa cuisse. C’était Mussel qui lui aussi venait aux nouvelles.
Arek sourit aux premières paroles du Hin et il écouta plus particulièrement lorsqu’il parla à voix basse. Lui aussi était inquiet et il se posait aussi de nombreuses questions.

- Moi aussi mon ami je pense qu’il y a quelque chose qui ne va pas ici. C’est pour cela que j’envois Elloa accompagner Jalyne et Abysse. Elle connait la forêt et elle nous préviendra s’il y a un problème. De plus Jalyne sera se défendre et Abysse a lui aussi pas mal de ressource. Puis je préfère avoir plus de guerrier ici car moi aussi je pense que le danger viendra de l’intérieure. Il y a un peu trop de monde pour escorter un simple convoi de marchandise.
Allez viens, rejoignons les autres et surtout garde bien les yeux ouvert.

Arek retourna vers son charriot pour ranger quelques affaires puis il se rapprocha du feu de camp. Sur le chemin, il en profita pour prendre des nouvelles de Cornebois et savoir s’il ne fallait pas le mettre près du feu pour le maintenir au chaud en attendant que les cueilleurs reviennent. Puis une idée surgit dans son esprit. Personne n'avait regardé autour du charriot ou Elloa et lui avaient entendu des bruits la nuit dernière. Arek se dirigea donc vers ce charriot et il commença à chercher un indice ou des traces qui pourraient le renseigner sur ces ennemis.