A la recherche des âmes perdues, suite d'un convoi spécial

Evidement. Vu que peu de personne n’allait profiter de l’abri, Dinenda préféra ne pas poursuivre et perdre son temps dans la construction d’un abri. Cela ne pouvait de toute façon pas marcher, ils ne se faisaient pas confiance les un les autres et Malik ne s’étonna pas quand l’elfe baissa les bras. Ils dormiraient donc tout seul dans leur coin et cela ne dérangea pas le prêtre.

L’elfe se proposa pour aller chercher du bois afin que ses compagnons humains ne souffrent pas trop du froid mais pour le servant de l’unique le calishite ne croyait pas en cette action altruiste. Malgré ses grands airs Dinenda devait lui aussi souffrir du froid mais cet elfe, comme tous les autres d’ailleurs, était trop arrogant pour l’admettre.

Aglaia profita de cet instant pour lui envoyer une de ses petites piques dont elle avait le secret. Il ne répondit rien quand elle lui fit savoir que de toute façon, qu’il le veuille ou non, il lui obéissait. Quelle naïveté ! Elle n’avait donc rien compris et devait le croire en son pouvoir. Quelle ironie, elle ne s’était donc pas aperçue qu’il jouait la comédie. L’humain ne répondit pas non plus quand elle le menaça à son tour. Le servant de l’Unique savait qu’elle n’agirait pas tant qu’il se tiendrait tranquille et cela le fit ricaner. S’il avait été dans sa situation, lui n’aurait pas hésité. Enfin, elle revint sur un moment de faiblesse qu’il aurait préféré oublier, cela lui coupa l’envie de rire. Elle se moquait de lui et il ne pouvait le supporter.

Il se rappela la première fois qu’il l’avait vu. Elle lui avait d’abord semblé faible et inutile mais la suite des évènements lui avaient prouvé le contraire. Elle était bonne guerrière et semblait savoir se servir de la magie druidique. Mais cela ne pouvait effacer ce qu’elle lui avait fait. Contestant chacune de ses paroles, elle n’avait pas arrêté de remettre en doute son autorité, le rabaissant des qu’elle le pouvait. Mais le pire avait était l’erreur de lui demander de le guérir. Elle avait osé se moquer de lui en lui faisant croire qu’il était à l’article de la mort. Il s’était montré faible et avait perdu tout crédit face aux autres membres du groupe.

Encore maintenant elle se moquait de lui, malgré ses efforts, même s’ils étaient fins. La comédie avait assez duré, et de toute façon personne ne semblait avoir cru en lui.

Aglaia s’éloigna, sans doute pour aller chasser ou bien être seul. Elle ne perdait rien pour attendre car Malik le lui ferait payer cher.

N’ayant aucune envie de participer aux diverses taches, le prêtre s’éloigna de ses compagnons et commença à sonder les alentours. Il aurait aimé que des brigands les attaques et renvoie Aglaia à la terre qu’elle semblait tant apprécier.

Narration

Tous

Aglaïa prédiction du temps (survie)
A 24 hrs 15(dé)+12(comp)=27 DD=15 réussite
A 48 hrs 10(dé)+12(comp)=22 DD=20 réussite
A 72 hrs 3(dé)+12(comp)=15 DD=25 échec
Survie chasse
Cynwäll 4(dé)+1(comp)=5 DD=14 échec
Nirannor 12(dé)+3(comp)=15 DD=14 réussite
Aglaïa 17(dé)+12(comp)=29 DD=14 réussite
Iris 10(dé)+4(comp)=14 DD=14 réussite

out le monde mettait plus ou moins la main à la pâte pour préparer la nuit froide qui s'annonçait. Aglaïa observa le ciel et les insectes autour d'elle. Ils ne devraient pas affronter du mauvais temps d'ici ces deux prochains jours mais par contre l'absence de nuages la perturba. Cette nuit et sûrement même celle du lendemain risquaient d'être assez froides. Même les sangs elfiques devraient affronter la morsure du froid. Or à vu de nez certains d'entre eux n'étaient pas équipés pour soutenir cette épreuve. Il fallait donc veiller à ce que le feu ne s'éteigne pas. Tout en pensant à cela les deux représentantes femelles de leurs espèces se mirent en chasse. Le duo qu'elles formaient était parfaitement au point, si bien qu'elles revinrent chargé d'assez de gibier pour tout le monde et même un peu plus qui pourrait servir pour le lendemain. Dans le même temps et au contraire des premiers, le duo Cynwäll et Nirannor eurent moins de succès. Car Cynwäll visiblement très fatiguée par le voyage n'arriva même pas à attraper le plus petits des rongeurs qui pouvaient se trouver là. Nirannor eut plus de chance et ramena de quoi se nourrir pour la soirée.
Il y avait un point positif, ils ne mouraient pas de faim pour aujourd'hui. Pendant ce temps Dinenda s'occupa d'entretenir le feu et d'apporter suffisamment de bois pour le garder aussi vif que maintenant, toute la nuit. Neffalasièl quant à elle observa attentivement le ciel et les environs imitant sans le vouloir le même comportement que Malik. Cependant elle l'ignora complètement comme pour les autres. Elle était peut-être un peu vexée d'avoir observé un refus de la part des autres membres, mais elle n'en laissait rien transparaître. Leur exploration ne leur apprit rien de plus et l'avariel revint rapidement vers le camp. Elle s'enveloppa dans sa cape tout en ayant pris soin de retirer son armure afin d'être plus à l'aise pour dormir. Une fois tout le monde réuni autour du feu, tout en ayant fait cuire et manger les prises du soir, ils purent veiller quelques instants tous ensembles.

rotégée par sa cape et placée non loin du feu juste à côté de son partenaire de garde Nirannor, Neffalasièl prit la parole pour annoncer le déroulement sensé se dérouler demain.

"(commun) Demain nous quitterons la zone de contrôle d'Eauprofonde pour entrer en territoire sauvage. Tant que nous resterons sur la route jusqu'à Rougemélèze nous ne devrions pas faire de mauvaises rencontres. C'est sur cette partie du voyage que nous pouvons gagner du temps, enfin du moins ne pas en perdre. Si nous suivons le même rythme qu'aujourd'hui nous en aurons pour moins de trois jours de voyage en tout et pour tout jusqu'à la ville. Mais je ne préfère pas tirer de conclusions trop optimistes si tôt. Nous n'en sommes qu'au début de notre périple et bien des choses peuvent arriver."

Elle fit comprendre à ceux qui n'étaient pas encore de garde d'aller dormir ou tout au moins de se reposer, car ces moments de calmes étaient toujours trop rares lorsque le besoin s'en faisait sentir. Elle s'installa le plus confortablement possible afin d'entrer dans sa transe méditative. Le tour de garde du trio débutait et elle ne voulait pas perdre ce précieux temps de récupération en autres occupations qui pouvaient attendre. Elle repensa aux différents membres du groupe qu'elle devait guider. Pour des créatures ne pouvant voler il fallait leur reconnaître une qualité. Ils savaient marcher et même plutôt bien. Elle se demandait si la méfiance de son peuple envers ces non-volants était parfaitement méritée. Après tout il existait beaucoup d’autres créatures incapables de se mouvoir dans les airs et cela ne les empêchaient pas d'être très appréciées. Et puis, il y en avait même d'autres capable de le faire et qui pourtant était leur ennemi juré. Ses songes seraient peuplés de dragons tous plus maléfiques les uns que les autres. Elle y repensait souvent, à ces grands monstres volants qui avaient failli causer la disparition de son peuple. Mais elle devait mettre de côté pour le moment ses rancoeurs ancestrales. Enfin plutôt éviter qu'elles ne passent avant la mission. Mais elle savait gérer cette situation. Non ce qui l'intéressait, c'était ces compagnons de route. Il y avait là un groupe très hétérogène. Aglaïa exerçait une quelconque autorité sur trois d'entre eux, alors que Malik préférait suivre sa propre voie. Une chose était sûr il fallait souder ce groupe et profiter des meilleurs talents de tous. On lui avait présenté rapidement ses futurs compagnons à la va vite, mais on lui avait assuré qu'ils seraient expérimenté. Cela semblait être le cas pour certains d'entre eux.

eules dans la foret, l'humaine et sa louve se retrouvaient comme quelques mois auparavant, et les reflexes de toute une vie revinrent rapidement. Entre cueillette et chasse, la recolte avait ete tres fructueuse, et Aglaia en etait satisfaite car ca leur epargnerait surement du temps a cette recherche lors de la journee suivante. En revanche, le froid etait bien la, et il allait peut-etre les accompagner assez longtemps. Elle ne s'inquietait pas pour elle et Iris, car en plus d'etre equipee, elles avaient l'habitude de s'en proteger et de l'endurer, mais ses compagnons trop presomptueux de leur force pourraient le payer cher.

Le silence de Malik, a la suite de cette nouvelle pique qu'elle lui avait lancee, etait bien plus inquietant qu'une reponse vehemente, mais la druidesse ne se sentait pas menacee par cet homme, surtout en foret, accompagnee d'Iris et des trois autres gardiens.

Aglaia ecouta attentivement ce que Neffalasiel avait a leur dire et fut convaincu par le professionnalisme de l'avariel. Elle ne serait certainement pas amies, mais elles pourraient entretenir une relation permettant un climat convenable. Suite a ses paroles, la voluptueuse humaine prit a son tour la parole :

- Il fera encore tres froid demain et je ne puis dire pour la suite mais un climat si rigoureux est a envisager. Je ne veux pas trainer un boulet aussi je vous conseille de faire ce qui est en votre pouvoir pour ne pas en subir les effets nefastes. Si vous ralentissez notre progression, nous devrons faire route sans vous. Croyez bien que nous laissons ce soir le feu allume car nous sommes encore sous la zone d'influence d'Eauprofonde, mais les prochains jours se feront sans ces flammes. Le danger d'attirer des creatures affamees serait bien plus grand que le froid, alors si cette nuit est pour vous difficile, tirez en les consequences.

Apres cet avertissement sincere, la belle qui avait mange comme il lui convenait, se leva pour a nouveau regarder les etoiles. Apres un moment ephemere, elle se tourna vers Dinenda :

- Nous nous eloignerons quelque peu du feu pour ne pas que notre vision soit perturbee par cette lumiere. Je t'attends donc un peu plus loin. S'adressant aux autres elle rajouta : Dormez les poings fermes, nous veillons sur votre sommeil et entretiendrons le feu.

Ainsi la fidele du Seigneur des Arbres s'eloigna d'une dizaine de metres du feu et s'assit a meme le sol. Son corps etait las mais l'humaine avait l'habitude des longues marches. Elle caressa Iris qui se placa a ses cotes et commenca a sonder la nuit et ses dangers.

Le Teu-Tel’Quessir avait choisi un arbre, à proximité du camp, qui avait un tronc suffisamment gros muni de branches assez nombreuses pour pouvoir y grimper facilement. A environ 4 mètres de hauteur, l’elfe se choisit une branche opposée à la direction du vent de façon à être un peu à l’abri. Là le gardien des mystères sortit son hamac du sac à dos et l’installa. Il tendit une corde entre les deux extrémités de son lit suspendu et plaça une toile à cheval sur la corde. Dinenda l’attacha de telle manière à ce qu’elle recouvre la totalité du hamac. Il plaça son sac à dos sur le hamac en guise d’oreiller. Son installation terminée, il s’y allongea enroulé dans sa cape de daim. Là l’ensorceleur repensa à la journée qui venait de se passée en écoutant le vent en attendant le retour des chasseurs.

L’elfe de la lune avait besoin de se relaxer, et de se vider l’esprit. Il récupéra sa flûte d’oiseau et commença à jouer doucement pour lui-même. Le temps passa plus vite, mais l’elfe n’avait pas vraiment réussi à faire le vide. Il savait que le danger serait présent, mais il n’avait pas envisagé qu’il viendrait également de l’intérieur du groupe. Le comportement de Malik vis-à-vis de la druidesse était inquiétant. ¤ Il me faudra être vigilant et surveiller les arrières d’Aglaïa.¤ Il fut sorti de ses pensées par l’activité qui avait repris autour du feu. Il descendit donc avec son sac à dos.

Dinenda fut impressionné par l’abondante chasse de l’humaine. Nulle doute que son duo avec Iris était parfaitement rôdé, pour atteindre une telle perfection. L’ensorceleur s’amusa intérieurement de la mine dépitée de Cynwäll opposé au sourire vainqueur de Nirannor. ¤ Ainsi va le cycle de la vie.¤ Et il se régala du « festin » que les chasseurs leur avaient offert.

La mise en garde d’Aglaïa était comme à son habitude cinglante, mais elle ses réflexions n’étaient pas dénuées de vérité. Toute fois l’idée même d’abandonner un des gardiens sylvestres le mettait mal à l’aise. Dinenda savait que comme lui, chacun des membres de la confrérie serait prêt à se sacrifier pour la mission. Il aurait toute fois du mal à laisser un des leurs derrière lui.

Dès la fin du repas Aglaïa marqua le début de la garde. Avant de la rejoindre, l’elfe de la lune se dirigea vers son ami Nirannor. La nuit allait être difficile pour lui, mais apparemment, elle ne serait pas la dure que le rôdeur allait passer. Arrivé à la hauteur de ce dernier, il s’agenouilla et ouvrit son sac à dos.

’ ’

Le gardien des mystères laissa le groupe en leur souhaitant une bonne nuit et rejoignit Aglaïa et Iris. Dinenda s’assit en silence, laissant la louve entre eux deux.

Malik mangea peu, sans mot dire. Il n’aimait cette promiscuité, surtout quand il s’agissait d’Aglaia et d’elfe. Il devait cependant admettre qu’ils s’étaient rendus utiles en rapportant autant de nourriture. Cela lui éviterait de piocher dans ses réserves. Le voyage serait long et il fallait dés à présent économiser la nourriture.

Le prêtre écouta distraitement les propos de Neffalasiel. Elle parlait pour ne rien dire, comme tous les elfes, et cela l’agaçait. Comme il avait le temps, le servant de l’unique l’observa plus en détail.

Ce qu’il avait prit tout d’abord pour une mal formation était en fait une paire d’ailes. C’était une elfe volante, et Malik n’aurait su dire de qu’elle race elle était. Considérant les elfes et leurs cousins comme des moins que rien, il n’était pas étonnant qu’il ne sache pas de qu’elle branche-elle descendait. Enfin qu’importe, ce qui l’intriguait était sa maîtrise dans le maniement des armes, son armure et ses talents qui ne laissaient pas planer de doute quant à ses talents de guerrière. Elle était du même moule qu’Aglaia et cela ne remplissait pas vraiment l’humain de joie.

La voix d’Aglaia sorti le calshite de ses réflexions. Ses mises en garde contre le froid et le reste le firent doucement sourire. Qu’elle garde donc ses réflexions pour elle, lui n’avait pas besoin d’elle pour son sortir. Elle leur parlait comme si elle dirigeait et cela ne fit qu’agrandir sa haine. Serrant les poings, il ferma les yeux afin de se calmer et faire le vide. Malheureusement il ne pouvait lui pardonner et malgré ses efforts il sentait qu’il ne tiendrait pas longtemps. Elle se croyait supérieure et se permettait de dire qu’en cas de besoin elle n’hésiterait pas à abandonner un des leurs. Qu’es ce qu’elle croyait? Elle se sentait indispensable ? Supérieure ? Non, ce n’était qu’une femme ordinaire qui aurait voulu que le monde soit à ses pieds.

Dinenda se leva pour rejoindre Aglaia qui après son discours plus que révoltant était partie commencer son tour de garde. Le servant du Soleil Noir ne répondit pas quand l’elfe leur souhaita bonne nuit. Ce ne serait certainement pas une bonne nuit, étant donnés le froid et le peu de sommeil qu’il aurait. La colère qui avait envahi Malik ne lui permettrait pas de trouver le sommeil facilement et tout cela était la faute d’une seule personne.

Se levant, Malik parla de façon à ce que tout le monde l’entende. Il se fichait que cela puisse révéler leur position. Ayant repris son ton ordinaire, le prêtre dévoila sa vraie nature :

-Certaines personnes ici ne se rendent pas compte qu’elles ne sont pas indispensables. Elles pourraient être elles aussi laissées à l’abandon. Seul Neffalasiel est indispensable pour trouver nos ennemis. Tu comprends Aglaia ? Tu peux garder tes conseils et tes sarcasmes car tu ne commande personne. Je me suis pourtant forcé à faire des efforts mais tu m’as ri au nez ! Je te hais ! Finit-il par crier.

Il se retourna et s’éloigna rapidement des autres. Il finit par s’assoir sur une pierre, le camp dans son dos. Il ne pourrait dormir avant quelques heures et décida qu’il serait mieux pour lui de monter la garde de son coté. Quand le sommeil le guetterait, il retournerait au camp afin de profiter de la chaleur du feu. Il ne voulait plus voir personne jusqu’au lendemain.

Après le retour de la chasse, Nirannor se sentait content d'avoir montrer à son ami Dinenda ses capacités à débusquer le gibier mais aussi un peu déçu pour Cynwäll, elle aurait sûrement l’occasion de se rattraper. Le dîner lui permit de retrouver quelques forces et de se réchauffer le corps. Le feu crépitait et les flammes s’élevaient vers le ciel constellé d’étoiles. La chaleur qu’il dégageait était juste suffisante pour le rôdeur.

C’était le premier tour de garde. Soudain, Malik piqué par on ne sait quelle mouche, s’enflamma puis s’en alla bouder dans son coin. Etait-ce les propos de la druidesse qui le mirent dans cet état ? Peu importe, Nirannor n’avait cure de ces états d’âmes, la priorité était de retrouver ce qu’ils étaient venus chercher et tous avaient été choisis pour leur qualité et leur défaut. Le prêtre aurait sûrement un rôle à jouer : bon ou mauvais, seul l’avenir répondrait à cette question.

Le rôdeur accepta avec joie la couverture et la paillasse que lui tendit son ami Dinenda. Il les installa non loin du feu, et se prépara à dormir.

’

La Neffalasièl se tenait non loin de lui et s’apprêtait à se reposer à sa façon. Ses amis Aglaïa suivi de sa louve et l’elfe de la lune se positionnèrent pour leur tour de garde. Juste avant de se glisser dans sa couverture, Nirannor remit quelques bûches dans le feu. Il regarda Cynwäll, lui sourit, se coucha et ferma les yeux.

Assis aux côtés de Iris et d’Aglaïa le silence était de mise entre eux. La nuit était très claire, les larmes de Séluné brillaient haut dans le ciel. Le froid continuait de s’accentuer devenant de plus en plus mordant. L’ensorceleur s’apprêtait à faire son tour de garde avec attention. Il était inquiet pour son ami humain. Mais son esprit était en paix. Lorsque…

Le prêtre de Tyr haussa la voix. Pour laisser s'échapper un flot puissant d’affront provoquant. Dinenda sentit la colère monter. Qui était se prêtre pour insulter sa sœur. Les choses entre ces deux là n’était que conflit. Jusqu’à présent cela s’était tenu à des propos sous-entendu. Le gardien des Mystères n’aimait pas ce climat créant une ambiance malsaine. ¤ Il est temps de crever l’abcès. Cela ne peut plus continuer comme ça, ce Malik doit savoir que ses propos n’engagent que lui et ne sont pas partagé par la majorité du groupe.¤

Le Teu-Tel’Quessir posa ses yeux sur la druidesse. Son regard émeraude était devenu froid et dur. Il révélait le bouillonnement de son esprit. L’elfe gris avait juré de suivre Aglaïa en tant que gardienne sylvestre et en tant que chef. Malik tentait de saper son autorité, et cela n’était pas tolérable. Et il fallait le lui faire comprendre. Il dit simplement à sa sœur, juste pour lui et elle :



Le gardien des mystères se leva sans précipitation. Il laissa son corps et son esprit s’imprégner de l’énergie ambiante. Il sentit cette puissance pénétrer par tous les pores de sa peau, il respira les ondes intangibles. L’ensorceleur s’imprégna et se servit de son corps tel un catalyseur de la magie. Lorsque l’intensité magique atteignit le niveau adéquat, il tissa la toile pour qu’elle lui offre sa protection. Une fois que l’elfe fut entouré de cette aura protectrice, il se dirigea de quelques pas vers le campement. Alors, il prit la parole d’une voix forte et puissante pleine d’autorité.

- Messire Malik, je ne tolèrerai pas plus longtemps de tels propos ici. Aglaïa ne vous a encore rien fait. Si vous vous sentez visé par ses propos, alors faite le point et ne vous apitoyez pas sur votre sort. Vous avez peur d’être celui qui sera abandonné, grand mal vous fasse. Il ne s’agit pas ici de laisser agoniser qui que se soit. La nature est comme ça, elle trie les forts des faibles. C’est comme ça quelle se renforce, par la sélection naturel. Et nul ne peut tricher avec elle. Et ce groupe se renforcera en écartant tout de suite celui qui n’est pas à la hauteur. Car il sera encore plus difficile d’abandonner l’un des membres lorsque nous auront atteint les frontières de la Haute-Forêt. Là-bas l’abandon du faible, sera sa condamnation à mort. Tant que nous n’y sommes pas, il n’y aura que de l’amour propre qui en souffrira.

Le Teu-Tel’Quessir continua sur sa lancée.

- Les conseils que vous donne Aglaïa ne sont pas dénués de fondement. Ou vous ne connaissez rien aux rigueurs climatiques du Nord en cette saison, ou vous êtes complètement inconscient pour ne pas en tenir compte. Vous ne voulez pas les suives, libre à vous, mais ne venez pas vous plaindre lorsque vous le regretterez. Nul n’est irremplaçable, certes, vous êtes prêt à vous séparer de tout le monde excepté Neffalasièl. A votre guise, partez et entrez dans la haute-forêt à deux, si vous croyez que nos seuls ennemis sont les êtres que nous recherchons vous vous trompez lourdement. Le domaine sylvestre dans lequel vous vous apprêtez à pénétrer regorge de dangers cachés. Un guide pour vous y mener et trouver nos cibles ne sera pas suffisant. Pourquoi croyez vous que la confrérie des Gardiens Sylvestres nous ai envoyé si nombreux, si ce n’est parce que fouler les profondeurs de cette forêt n’est pas une simple randonné pédestre. Aglaïa est notre chef, et nous avons mis nos vies entre ses mains sans hésiter. Elle veillera à ce que la mission soit un succès, et elle veillera sur nous aussi. Vous la haïssez ? Alors sachez que vous haïssez également l’ensemble des gardiens ici présent. Notre loyauté envers nos frères et sœurs est sans limite. Alors modérez vos propos prêtre de Tyr ! Qu’est-ce qui pourrait motiver le courroux du dieu juste ? Qu’elle a été sa faute pour mériter qu’un serviteur de la justice puisse s’en prendre à elle comme vous le faite? Jusqu’à présent, Aglaïa ne s’est redue coupable d’aucune mauvaise action. Est-ce si criminel de vous apporter votre repas sur un plateau ? Aurez-vous l’affront de dire que de nourrir l’ensemble du groupe est mal ? Alors que vous ne lui apportez qu’injure, affront, et provocation. Qu’avez-vous fait de positif pour le groupe depuis notre départ ? Un serviteur de Tyr ne devrait-il pas être le garant de la justice ? Et est-ce justice que de mordre la main qui vous nourrit ? Il me semblait que le dogme du dieu manchot était plus altruiste. A quoi sert de rendre la justice si ce n’est pas pour le bien du plus grand nombre ? Quel bien avez-vous apporté jusqu’à présent ? Haïssez le mal, haïssez nos ennemis, haïssez l’injustice. Mais sachez que ce que vous venez de dire EST injuste. Alors méfiez-vous de ne pas vous haïr vous-même. Avant que Tyr ne vous haïsse à son tour et vous déchoit de vos dons. Vous ne nous seriez plus d’aucune utilité dans ce cas, si tant est que vous le soyez. Prenez-vous en encore à notre chef, et vous vous en prendrez à chacun des gardiens sylvestres.

Dinenda avait gradé une voix forte mais maîtrisé ne laissant pas de place à la colère, à aucun moment. Son ton était froid et sans émotion. Il n’avait pas quitté des yeux son interlocuteur pendant tout son monologue. Il avait gardé ses distances de telle manière à pouvoir réagir en cas d’attaque frontale directe de la part du « Prêtre de Tyr ».

- Expliquez-vous sur vos griefs envers ma sœur, il faut crever l’abcès dès maintenant. Nous ne pouvons pas nous permettre de garder des rancoeurs au sein même du groupe. Alors allez y, nous vous écoutons. Qu’avez-vous à reprocher à Aglaïa ?

Dinenda attendit la réponse de Malik, et il se tenait prêt à toute éventualité. Son sort le plus offensif était déjà préparé dans son esprit. Si Malik devait faire un geste agressif envers l’un des gardiens ou de l’elfe ailé, l’ensorceleur n’hésiterait pas à déverser la puissance de la toile sur cet homme. Il était clair maintenant, que ce dernier n’apporterait rien de bon.

Dinenda lance armure de mage sur lui-même

Couchée dans son nid au dessus du feu, Cynwäll, enroulée dans sa cape, repensait à ces dernières heures passées en compagnie du groupe.

¤ Neffalasièl avait raison pour ce soir, il fait vraiment froid. Si ça persiste je vais en souffrir, il faudra que j’achète quelques vêtements plus chauds quand nous arriverons dans le prochain village ¤.

Tirant les branches au dessus de son corps frissonnant, elle se réfugia dans ses pensées pour ne plus penser au froid.

¤ Quelle chasse pitoyable j’ai fais aujourd’hui ! Heureusement qu’Aglaïa et Iris ont eues plus de chance que moi, sans eux on n’aurait pas eu grand-chose à manger. Même Nirannor à réussi à ramener quelque chose. Et dire que je me suis moquée de lui avant de partir. Bon c’était pas méchant, j’espère qu’il va pas mal prit ? Ce serait dommage car je me sens bien en sa compagnie et ca fait longtemps que ça ne m’est pas arrivé. J’sais pas pourquoi, peut être son coté calme et réservé comme le mien et puis il est pas vilain pour un humain ¤.

La sauvageonne sourit sur sa couche, surprise de penser au rodeur. Elle se pencha afin de regarder le pourquoi de ce chahut. C’était Dinenda qui s’en prenait à Malik au sujet de son conflit avec la belle humaine et le moindre que l’on puisse dire c’est qu’il ne mâchait pas ses mots. A part cet accrochage tout le monde avait l’air d’avoir trouvé sa place. Nirannor était couché prés du feu. Malik semblait rester impassible devant le flot de paroles de l’elfe de la lune, mais il fallait faire attention, car il avait la réparti facile. Neffalasièl ne disait rien assise près du feu l’air toujours aussi distante et impassible.
Ce repositionnant comme un fœtus et remontant sa cape sous son menton, Cyn replongea.

¤ Malik, qu’elle énigme celui-là ! Mon tour de garde va être long en sa présence. J’pense pas que c’est aujourd’hui qu’on va parler tous les deux, en plus asticoté comme il la été, j’suis même pas sûre qu’il me parle un jour en faite. J’ai du mal à cerner c’est humain qui se font la guerre pour un oui ou pour un non et qui ne supporte pas que quelqu’un vénère un autre dieu que le leur.
Bon j’devrais essayer de dormir un peu, parce que ça va être dur tout à l’heure ¤.

La rodeuse tourna et vira quelques minutes afin de trouver la meilleur position pour garder la chaleur et fini par s’endormir.

Malik regardait le ciel, en imaginant quelle torture serait le mieux pour Aglaia quand son chien fit son apparition. Le prêtre avait d’abord cru que Dinenda serait quelqu’un de plus malléable qu’Aglaia mais ce qu’allait lui dire l’elfe lui fit changer d’avis. Apparemment celui-ci était venu protéger sa maîtresse. Le cyriste tournant la tête écouta l’elfe pendant plusieurs minutes.

Quelle farce, ainsi ils étaient donc tous de mèche. Ils venaient tous de la confrérie il était donc normal qu’ils se protègent les uns les autres. Quel imbécile ! De quoi se mêlait cette créature pitoyable ? Les elfes étaient donc tous imbus d’eux même. Quoi qu’on dise, ils ramenaient toujours tout à eux. Il parlait de sélection naturelle, il ne se rendait pas compte que lui et son espèce étaient des fléaux pour l’humanité. Lui aussi se sentait supérieur ? Avait-il oublié que ce n’était pas lui mais bien le prêtre qui avait déjà combattu contre leurs ennemis ? Il croyait en plus que le calishite allait écouter les conseils d’Aglaia ? Stupide ! Pourquoi croyait-il qu’on avait envoyé autant de membres de la confrérie ? Parce que seuls ils sont inutiles, ils ne savent pas se débrouiller.

Qu’ils mettent leur vie entre les mains d’Aglaia je m’en moque, je suis le seul maître de mon destin.

Dinenda croyait-il vraiment que le prêtre vénérait Tyr ? Quelle naïveté, c’était pire que ce que Malik pouvait penser. Un idiot de plus, quelle manque flagrant de jugeote.

Quand Dinenda eut fini, le prêtre sans se lever crachat par terre, avant de lui répondre plein de mépris.

-Eloignes-toi sale elfe, ce n’est pas avec toi que j’en ai et je me fiche complètement que tu te sentes visé. Tu ne supportes plus mes propos ? Je m’en fiche. Tu ne sais rien de ce qu’il s’est passé entre moi et elle alors va voir ailleurs. J’ai été engagé par un prêtre de Latrhandre et il ne m’a pas fait savoir que ta maîtresse commandait. Va donc jouer plus loin, chien ! Si tu ne veux pas déclencher une bagarre qui risque de faire du mal à tout le monde tu ferais mieux de rentrer à la niche. Tu n’as aucun pouvoir ni de rôle à jouer dans cette histoire ! C’est entre Aglaia et moi. Et si tu te sens visé à chaque fois que je parlerais avec ton « patron », c’est que tu es bien imbu de toi-même ! Ne joue pas au médiateur, tu n’en as pas la force. Retourne donc avec Aglaia, elle aime avoir ses animaux près d’elle.

Mais loin d’en avoir finit il enchaîna :

-Si tu sens que je suis une menace, attaque-moi, vas-y, je suis de dos et assis, tu as toutes tes chances. Mais attends, c’est vrai, en tant que prêtre de Tyr je devrais dire garde ton son froid. D’ailleurs les elfes, vous n'êtes pas cousins des serpents ? Tu vois, tu passes de chien à serpent c’est déjà une amélioration de ta condition. Tu attendras certainement que je dorme pour me mordre, hein? Cela vous ressemble plus, sournois et narcissiques. Appelle donc tes amis, si tu n’as pas confiance en toi, à deux ou trois vous réussirez certainement à me tuer !

Et pour finir, toujours sur le même ton :

-Rappelle-toi que c’est toi qui es venu chercher des explications, je ne suis pas responsable de ce qui découlera de tes accusations et du fait que tu te mêles de chose qui te dépasse. Si tu veux te donner de l’importance va donc siffler tes plaintes à ton chef. Elle te consolera.

Finissant de parler, il se leva. Il ne fit aucun geste brusque car il savait que Dinenda ou un autre, pourraient sous le coup de la colère l’attaquer. Tant que lui ne ferait rien, il était à peu près hors d’atteinte.

Malik fit un sourire des plus désagréables à l’elfe et d’un ton ironique :

-Je vais aller auprès du feu, tu as raison il ne fait pas très chaud. Merci d’être allé chercher du bois pour que nous ne mourions pas de froid. Qu’aurais-je donc fait sans vous ?

Malik avait déjà assez de problèmes avec Aglaia pour qu’un elfe stupide se mette sur son chemin.

Ne voulant pas discuter d’avantage avec cet individu, le prêtre se dirigea vers le camp et, passant à hauteur de l’elfe, il lui glissa tout bas:

- Je crache sur l’Aveugle, je te rassure donc, je ne perdrai pas mes pouvoirs.