Les enfants de Myrial, chapitre 2, Retour et expédition punitive.

Surpris que même le serviteur de son vieil ami connaisse son nom, le mage haussa les sourcils. Puis, la surprise passée, il inclina légèrement la tête devant le serviteur. Il ajouta à son intention :

-Le plaisir est pour moi Islim, allons faire honneur à ce buffet. Je n’ai pas mangé depuis un petit bout de temps et il me tarde de parler à votre maître. Je vous suis.

Avant de faire son entrée dans la salle à manger, le mage fut interpelé par Islim. Il lui demanda qui était Ina et lui communiqua sa joie de le retrouver vivant ainsi que l’emploi de nouveaux aventuriers. Le devin sourit et lui chuchota à l’oreille :

-Ma compagne se nomme Ina, druidesse fidèle à notre quête. Pour ce qui est de ses aventuriers, il ne sera sans doute pas nécessaire de les renvoyer vu le nombre de membre qui manque à l’appel. Je me compte déjà très chanceux d’avoir survécu.

Comme si ses paroles lui avaient rappelée la perte de ses compagnons, le visage de l’érudit redevint sombre. Pourtant, lorsqu’il entra dans la pièce, il retrouva le sourire. Son vieil ami se tenait devant une fenêtre et les accueillis. D’un ton plus enjoué qu’à son habitude, Orodreth lui répondit :

-Désolé d’encombrer une si belle demeure, mais n’ayez crainte monseigneur Boilivier, nous repartirons le plus tôt possible.

Une lueur espiègle brilla dans le regard de l’elfe réjoui de retrouver son ami. Puis il poursuivit :

-Je dois vous avouer que nous acceptons votre offre sans aucune hésitation. Nous sommes affamés.

Il se retourna et lança en direction des deux demoiselles :

-Bonne rencontre à vous, très chères ! Mais sauf votre respect, nous discuterons dès que j’aurai pris une bouchée.

Le mage éclata de rire. Il s’était écoulé un long moment depuis la dernière fois où il avait rit. L’heure était grave mais il voulait oublier les problèmes qui pesaient lourd sur ses épaules, au moins l’espace d’un instant. L’elfe entama le festin de tout se qu’il put trouver. Alors qu’il s’en mettait plein la pense, Kyron lui posa une question qui ramena une ombre sur son visage. Il s’arrêta un instant de mâcher, puis repris pour finir sa bouchée. D’une voix blanche il dit :

-Où sont nos compagnons ? J’aimerais bien le savoir moi-même. Dès l’entrée dans cette maudite mine ce fut la débandade. Certains nous abandonnèrent sans nous en toucher mot, d’autres nous quittèrent prétextant qu’ils avaient autre chose à faire. Nous somme les derniers. Le chef de notre groupe nous a quitté au début ainsi qu’un mage et une archère. Puis, nous avons perdu le nain qui n’avait probablement pas amassé assez d’or à son goût. La grande barbare aux cheveux de jais nous quitta juste avant le combat fatidique. Le dernier à nous quitter fut le petit barde Seebo, mais lui au moins nous aura aidé jusqu’à la fin. Ina est la seule qui n’a jamais défaillit. J’ai moi-même voulu abandonner à un certain point.

Brusquement, le mage elfique se retourna vers les nouveaux aventuriers et leur dit, presque en criant :

-N’allez pas croire que c’est une partie de plaisir de faire ce que nous venons de faire. Chaque instant nous donne envi de repartir chez nous. La richesse et la renommée sont-elles des valeurs assez importantes pour vous ? Trouvez ce qui vous pousse à nous accompagner, car il reste beaucoup de travail à accomplir. Si vous avez peur ou si vous ne pensez qu’à la richesse et bien repartez tout de suite !

Se sentant ridicule, le devin abaissa la tête. Il dit d’une voix presque inaudible :

-Excuses mon comportement, je ne suis pas dans mon état normal.

Puis, il s’intéressa à la nourriture qui restait dans son assiette. Il n’avait plus du tout envi d’être là, d’avoir à raconter tous les carnages qu’ils avaient proférés, les moments difficiles par-dessus lesquels ils avaient du passer.

La jeune femme ria de bon cœur devant les bafouillements de bouche pleine de son interlocutrice.

-Et bien vous êtes si pressé de parler que vous en oubliez d’avaler ?
En effet j’ai fait partie de la première expédition et en effet mon nom est bien Ina.
Par contre ne me jugez pas sur des actes que vous n’avez pas encore vu. Le courage, la bonté, et tout ça, c’est très vague pour moi. j’aime rendre service et aider les autres, alors pourquoi me serais-je privée ? En plus, si j’avais laissé Orodreth tout seul, même si je ne le connaissait pas avant, j’ai le sentiment qu’il se serait passé des problèmes entre les membres du groupe. Il est un peu trop doux et n’aime pas se battre, c’est tout a son honneur, mais au milieu de guerriers, je crois qu’il était bien content d’avoir quelqu’un qui partageait un peu son point de vue de temps a autres.

C’est alors qu’Orodreth fit sa démonstration qui planta un pique de glace dans le cœur d’Ina. Ni une ni deux avant même que la deuxième personne qu’elle avait questionné ne réponde, la jeune femme pris un verre vide, mis de l’eau dedans et lança le contenu a travers la table sur son compagnon.

-Orodreth !!! Voyons, on est certes la pour parler chiffon, mais aussi et avant tout pour se reposer, se détendre, bref ne rien faire pendant plus de trois minutes d’affilé. Et n’effraie pas ces jeunes gens comme ça. Ca n’a été facile pour personne, et même si on s’est lâchement fait abandonné par tous les autres pleutres sans compassion sauf Seebo, on ne doit pas être médisent ainsi, ou on le garde pour soi. Alors ce soir je veux que tu t’amuse, que tu souris, quitte même a ce que je sorte ma lyre pour te faire danser.

Elle éclata de rire devant son comportement un peu gamin et fit un grand clin d’œil a son amis assortie d’une petite grimace et d’une langue sortie de derrière ses dents.

Elle se rassis et s’adressa aux femme avec qui elle parlait avant :
-Excusez mon effusion, je suis toute a vous maintenant.

Et elle repris une gorgée du vin de myrtille

e verre d'eau, ou du moins son contenu, lancé en travers de la table vers l'elfe, probablement destiné à lui rafraîchir les idées, était assez amusant. Aussi Stelina ne put réprimer un éclat de rire, mais peut-être était-ce dû également aux verres du délicieux vin qui lui plaisait tant qu'elle avait déjà ingurgité. ¤ C'est encore bien meilleur que l'hydromel ! ¤

- Voyons chère Ina, faites attention, vous avez mis de l'eau partout. J'ose espérer que vous n'avez pas gâché quelque succulente victuaille. Quant à vous, maître elfe, ne vous inquiétez pas, mon objectif n'est pas de m'enrichir, j'aimerai simplement pouvoir me faire un nom, et voyager. En celà la vie d'aventurier ne devrait pas me décevoir, du moins je l'espère. Je n'ai pas peur de devoir affronter des épreuves, car c'est la seule manière que j'ai trouvé d'apporter consistance à ma pauvre existence. Et s'il-vous-plait, ne vous parlez pas de la sorte. Il suffit de voir tous ces gens, dehors, si heureux d'avoir retrouvé leurs enfants, pour se convaincre que cela en vaut la peine. Vous avez par contre dû voir leurs tristes mines lorsque les enfants n'étaient pas là. N'est-il pas de notre devoir d'empêcher pareille tristesse de se reproduire ? Je pourrai continuer à essayer de trouver de bonnes raisons à ce que vous avez accompli, et à ce que nous nous apprêtons à faire, mais pour l'instant, je vous en prie, contentons-nous de nous amuser, et de célébrer votre retour. Elle remplit un nouveau verre de vin et leva le bras vers l'elfe "Je commence par vous porter un toast ! A vous, et à Ina. Pour avoir libéré ces enfants, et rendu le sourire à leurs parents."

Décidemment cette jeune femme était pleine de ressources. Elle plaisait particulièrement à Ina.Calme joyeuse, bonne buveuse, sinon elle n’aurait pas proposé un toast, et plein de bon sens.
Elle s’adressa a Orodreth :


- Ha, tu vois, je ne suis pas la seul en penser que tu ne sais pas assez t’amuser quand il le faut.

Ina s’apprêta à lever son verre, mais, elle arrêta son geste au milieu en jetant un coup d’oeil dedans.Vidant le dernier quart qui restait, elle se releva et se resservit mais cette foi-ci en vins de rose qu’elle connaissait déjà pour en avoir bu a outrance dans son jeune temps.

Elle justifia son geste de cette façon :

-Ne me regardez pas comme ça, c’est indécent de trinquer le verre presque vide. À la limite de l’outrageant si vous voulez mon avis.

Elle leva alors son verre près de celui de la dénommée Stelina et repris son slogan :
-À nous, notre réussite, et au bonheur insufflé a ce village ! Ainsi qua ces trois jeunes gens qui viendrons probablement finir le travail en notre compagnie !

Elle attendit cependant que tout le monde ait levé son verre pour prendre une petite gorgée du sien. Le vin de rose est bon mais après déjà deux verres, il ne fallait pas abuser.

Orodreth était totalement déstabilisé par la manœuvre d’Ina, il ne savait plus où se mettre, comment réagir. Il hésitait entre éclater de colère ou bien de rire. Il essuya l’eau qui ruisselait sur sa toge verte puis, éclata de rire. Il dit :

-Vous avez raison Ina, il me faudrait oublier ça quelques instants, je n’en peux plus. Mais il faudra bien que quelqu’un raconte notre périple à Kyron, la situation est urgente. Il doit savoir se qu’il advient des tribus menaçant Myrial et qu’il prenne la décision de nous envoyer ou non en mission. Mais pour le moment, vous avez raison, place au banquet. J’ai faim.

Stelina, la femme guerrière vers lequel le courroux du mage avait été placé un peu plus tôt tenta de se justifier. Ses paroles satisfirent le devin qui hocha gravement la tête, la bouche pleine. Toutefois lorsqu’elle se mit à parler de lui en héro, il ne put s’empêcher de se renfrognée et de répliquer :

-Je n’ai rien d’un héro. La personne que vous décrivez ne me ressemble en rien. J’ai accompli ce que j’ai fait par amour pour la vie et j’ai réussi simplement grâce à mes compagnons et à la chance. C’est eux les vrais héros, ceux qui n’ont pas peur, qui foncent tête baissée dans la bataille. Moi je ne peux m’empêcher de trembler de peur à chaque combat. Je rechigne à tuer, j’ai de la misère à faire ce pourquoi on m’en gage. Non madame, je n’ai rien d’un héro.

Sur ce, le « héro » se leva brusquement et sans un regard en arrière, quitta la pièce. Il allait essayer de se trouver un endroit tranquille où il pourrait ruminer ses sombres pensées en paix.

Ina était ravi que le magicien ait pris sa blague comme tel et ri de bon cœur. Mais ce qui vint par la suite fut moins agréable. Après une petite explication sur ses états d’âme, il quitta la pièce sans crier gare.

-Excusez- moi un instant, j’ai à parler en privé avec lui.

Elle posa son verre rempli un autre d’eau et se le lança sur elle-même pour se remettre les idées en place après an avoir bu une gorgée.

-Leth, tu reste la et tu es sage, je reviens, avec lui.

Elle dit ces derniers mots en regardant les membres de l’assemblée et sortit en courant derrière Orodreth.
Une foi sortie de la pièce, elle eut juste le temps d’apercevoir Orodreth tourner au détour d’un couloir et le rattrapa en moins de deux, elle lui attrapa le bras, le retourna et le plaqua contre le mur tout près.

-J’en ai vu des choses étranges dans ma vie, mais rarement des autant que toi. L’épreuve que tu endures, toi seul peu t’en tirer, mais ce n’est sûrement pas en ruminant seul que tu y arriveras.
Orodreth, tu ne l’as pas tué. NOUS l’avons tué. NOUS et bien NOUS. Tu disais à propos de ce garde de la porte qu’il méritait aussi de vivre, je n’ai alors pas eu le temps de t’expliquer, mais je suis d’accord avec toi. Si la nature leur a permis de vivre c’est qu’ils ont une place ici et ce n’est pas à nous de les juger ni de les punir, mais a nos dieux créateurs. Seulement, pour faire le bien, en sauvant ces enfants par exemple, il nous a fallu faire le mal en arrachant la vie de personnes qui peut être ne faisaient qu’obère a des ordres qu’ils ne voulaient pas suivre. Ils étaient peut-être contraints et forcés de les enlever. Mais sache que s’ils ne l’avaient pas faits, ce sont peut-être eux et leur famille qui aurait été tué par le chef et ses fidèles. Je n’ai aucune sympathie pour ces monstres. Mais malgré cela je ne peux m’empêcher de penser à la vie de chaque personne que j’ai tuée, à ceux que je prive du plaisir de le voir. Au début cela n’avait pas d’importance, ils m’ont pris ma famille, je leur prends la leur. Juste retour des choses, mais depuis quelque temps, ma rancœur s’est calmée. Mon âme s’est apaisée. même si je n’arrive pas encor à l’admettre totalement moi-même.


Elle regarda son compagnon et amis dans les yeux. Sa voie se faisait tremblante de chagrin au souvenir de sa famille et de toutes les âmes qu’elle renvoya trop tôt dans les grandes étendues de lumières, même si certaines le méritaient selon elle.
C’est lorsqu’une larme coula le long de sa joue qu’elle continua :

-Tu es un héros. même face a ces orcs qui n’auraient pas hésité une seule seconde à te tuer, tu as toujours trouvé le moyen de faire comprendre que tu étais contre ce massacre systématique, et ce contre l’avis de tous. Parfois même du mien. Tu a aidé à sauver des enfants en donnant des conseils avisé, même si pas toujours écouté. Tu as su rester juste et intègre, frappant le moins possible. Si tu n’es pas un héros aux yeux des enfants alors je suis un monstre sanguinaire qui n’a aucune pitié.
Le héro des contes de fées n’existe pas. Celui qui ne tue pas ses ennemis et qui ne fait que les assommer est un rêve. Celui qui fonce tête baissée dans la bataille n’est pas non plus un héro, c’est un fou. Le héro pour ses semblables est celui qui reste fidèle a ses convictions en tout temps et qui se bat pour une juste cause. Mais le héro n’est un héros que pour ses semblables. Pour les autres c’est un meurtrier. Comme tu l’as dit, ce que tu as fait c’est par amour de la vie.

Maintenant revient avec moi, on va finir de manger, tu vas finir d’expliquer la situation à ton ami Kyron, et ce soir je veux que tu sois avec moi pour dîner. Stelina ne doit pas encore savoir ce que c’est que de tuer de sang froid un être aussi vil soit-il. Ce que tu a eu le courage de faire pour sauver des centaines de vies qui n’avaient rien fait de mal et qui avaient encore tant de choses à faire avant de retourner a la terre.

Elle commença alors à se calmer et en prenant le bras du mage pour le ramener à la salle de déjeuner, elle ajouta :

-Si cela peut t’aider d’une quelconque façon, conte le nombre de personnes que tu as tué, et conte le nombre de personnes que tu as sauvées. Pas seulement les enfants, mais aussi les parents qui seraient allé les chercher, et qui se seraient faits massacrés. Pense alors à leurs femmes qui avaient déjà perdu leurs enfants et qui auraient perdu de la même façon leurs maris, leurs frères, leurs pères, voir leurs fils. Pense à ce qui serait arrivé si tu n’avais pas eu le courage de te présenter ici. Je ne serais probablement plus de ce monde et les agissements de ce chef continueraient. Il aurait peut-être même monté un acte de représailles contre Myrial.
Je regrette amèrement d’avoir tué ce garde sans défenses, car je t’ai déçu. La seule chose qui me permet encore de te regarder en face est cette façon de voire les choses. Imaginer le nombre de personnes que j’ai sauvées en en arrachant une seul a la vie.

Elle insista sur le bras en tirant maintenant juste sa main.

-Vien finir de manger avec nous et réfléchis a tout ça d’ici ce soir. Je te laisserai seul pour que tu médites tranquillement, mais termine ce repas avec nous, et prend le prochain avec moi. Rien que toi et moi dans un endroit ou je pourrais te faire oublier tes problèmes en te faisant t’amuser. Laisse- moi t'aider a soigner ta blessure.

elk aurait presque put trouver la salle des banquets par lui même, en faisant simplement confiance à son odorat. En effet chaque marche monté en direction du premier étage lui apportait un peu plus d’enivrantes odeurs de viandes ou de poissons, et arrivé devant la porte il crut même distinguer le fumet si particulier de la tourte au sanglier.
Lorsqu’Islim le fit pénétrer dans la pièce, le jeune Chondathien n’en crut pas ses yeux.

¤ Ce n’est pas possible, toutes ces victuailles ne nous sont pas destinées ! ¤ pensât-il. Outre le luxe presque outrancier qui s’étalait ici comme dans le reste du manoir, ce qui frappait le plus Welk c’était la démesure de tout ce que contenait cette pièce. L’immense table, elle même presque aussi grande que l’atelier de son oncle Bâto, les dizaines de luxueux fauteuils qui l’entouraient, et bien sûr les innombrables plats qui assaillaient tous les sens du guerrier. Il pouvait presque sentir sur sa langue la saveur acidulée du verjus et des sauces citronnées, ainsi que le parfum épicé du gingembre, de la noix de muscade et de la cardamome. Partout où il posait les yeux il voyait volailles et viandes grillées, bouillons accompagnant des plats en sauces, tartes tourtes et pâtés, et des poissons encore emmitouflé dans de subtiles papillotes. Les légumes n’étaient pas non plus en reste puisque poireau, navet, choux et cresson, tenaient fièrement tête aux fèves, aux pois chiches et aux herbes potagères.
Abasourdit par ce spectacle au multiples couleurs et saveurs, Welk sursauta presque lorsque Kyrion Boilivier lui demanda de le rejoindre. S’exécutant, il traversa la pièce en direction du bourgmestre. Après que ce dernier ce soit dûment présenté, le jeune homme en fit de même :

- Enchanté sire Boilivier, je me nomme pour ma part Welk Laeryn, et je vient ici proposer ma lame pour aider à la défense de votre village. Enonçât-il, serrant vigoureusement la main que Kyrion lui proposait. "Je ne peut vous cacher", ajoutât-il, "avoir une certaine impatience d’en savoir plus à propos de vos ennuis avec les orques de la région, et … "
Le guerrier fut interrompu par le vacarme qui emplissait soudainement les rues de Myrial, et il put très rapidement distinguer, par les grandes fenêtres du manoir, d’où provenait tout ce remue ménage. Selon Boilivier, les aventuriers qu’il avait précédemment engagé étaient de retour.

- J’ai grand hâte de les rencontrer, et j’espère de tout cœur qu’ils sont porteurs de bonnes nouvelles pour votre village !
Welk pivotât vers la porte quand Islim introduisit successivement Stelina et Araerith, puis les membres du premier groupe : Ina et Orodreth Telemma.
Voyant les jeunes femmes visiblement affamées, se précipiter sur les victuailles, le Chondathien prit seulement alors conscience que lui même n’avait encore rien goûter. Tout en restant aux cotés du bourgmestre, il prit une assiette dans la quelle il déposa quelques feuilles de salades et une tranche de pâté.
Il écouta ensuite la discussion entre Boilivier et Orodreth, vit l’elfe s’emporter d’un seul coup, contempla avec effarement Ina jeter un verre d’eau en direction de l’elfe, et regarda d’un air étonné la sortit houleuse de ce dernier.

¤ Aussi vite entré, aussi vite sortit ! ¤ pensa intérieurement le jeune guerrier avec une pointe d’ironie. Il trouvait bien étrange le comportement d’Ina, et ne comprenait absolument pas les états d’âme d’Orodreth. Visiblement leur mission avait été un succès, et même si celle ci avait put être difficile, le fait d’avoir atteint leur objectif et d’être rentré en vie devrait, selon lui, contenter toute personne ayant prit part à leur aventure. Pourtant ce ne semblait pas être le cas de cet elfe. Welk esperait tout de même qu’il pourrait compter sur ces deux étranges aventuriers en cas de coups durs.
Le jeune homme finit son assiete, la reposa sur la table de banquet, et se retourna enfin vers le bourgmestre.

- J’imagine que tous ces événements ont dut être pesant pour votre ami, mais une bonne nuit de sommeil devrait aider à calmer ses tourments. Puis-je, sans paraître insistant, vous demandez de nous expliquer en détail les problèmes qui agitent tant votre village ?

a sortie de l'elfe, fulgurante avait choqué Stelina, qui se retrouvait maintenant dans l'un de ces forts moments de solitude. Son interlicuteur avait manifestemment mal pris ses propos, et Ina lui avait couru après, probablement avaient-ils certaines choses à se dire, aussi elle les laissa à leurs affaires.

¤ Quelle idiote j'ai du faire... Peut-être n'aurais-je pas dû parler ainsi à une personne que je viens à peine de rencontrer. J'espère qu'il ne m'en tiendra pas rigueur et qu'il acceptera de voir une amie en moi. ¤

Se sentant profondément et particulièrement stupide, elle vida d'une traite le verre qu'elle avait voulu lever à la santé du sauveur des enfants, celui qui disait que les héros sont ceux qui ne tremblent pas de peur et foncent tête baissée. ¤ Foncer tête baissée? Sans peur ? Cet elfe est-il un imbécile ? Et pourquoi n'ais-je pas réagis plus vite à des propos pareils ? Celui qui fonce tête baissée est un imbécile, celui qui vainc ses peurs est digne d'éloges. Oui c'est cela, c'est lui qui a tort. Bon c'est pas tout ça mais si je continue à boire comme ça je ne tiendrai bientôt plus sur mes jambes. Et puis je vais aussi devoir discuter avec le bourgmestre. ¤ Elle laissa quelques mots s'échapper dans un soupir.

- Quelle folie que tout cela, je nous croyais ici pour faire la fête.

Araerith avait vraiment passé une soirée exceptionnelle ce bain était vraiment une bénédiction, la jeune guerrière semblait aussi apprécier. Lorsqu’on les réintroduit dans la salle du banquet elle vit ce qu’elle n’aurait jamais vue même dans ses rêves, la nourriture croulait sous la profusion

Alors deux personnes entrèrent pour ce joindre à eux pour le repas, la première une jeune femme plutôt enjoué et dynamique, elle tenta de leur parler à la guerrière et à elle, l’autre ressemblait à ce qu’on lui avait un jour présenté comme un Elfe, il avait une prestance qui laissait présager qu’il devait être d’une lignée noble, à moins que tous les elfes étaient comme cela.

Elle avait été bien discrète pour observer ces compagnons de beuverie. Combien de fois avait elle faillie être violer par des types saouls comme des pots. Elle ne but pas mais mangea quelques bouts de viandes, elle se sentait déjà rassasier.
Elle se leva alors sur sa chaise une chanson devrait sûrement calmer les esprits qui commençaient à s’échauffer.

-Si vous me permettez je vais vous faire une de mes compositions en l’honneur de notre hôte et de son hospitalité. C'est une chanson paillarde donc n'y voyez aucunes offences de ma part simplement une contribution à ce repas pour que les esprits se relachent.

Puis elle sortit son Luth et commença à chanter une chanson paillarde.

Elle commença alors à chercher si elle n’en connaissait pas d’autres.

-Hum voulez vous que je vous compte une légende je suis sans aucun doute plus doué dans ce registre??

a barde s'était mise debout sur sa chaise, et avait chanté, probablement histoire de détendre l'atmosphère. Son intention était certes louable mais la chanson n'avait pas particulièrement plut à Stelina. Cette intervention lui rappela malgré tout les nuits de fête qu'elle avait passées dans les Désolations, avec son clan. Les musiciens jouant pour faire danser tout le monde autour du feu géant, son admiration pour eux, ses yeux grands ouverts sur leurs prestations, et son apprentissage de la danse avec Virtus. Ce bel humain aux yeux perçants, aux fins cheveux blond, au sourire dévastateur et au charme tapageur l’avait invitée à danser le soir de ses 21 ans avant de la charmer malgré lui. Ses pas de danse étaient fluides et d’une prestance inouïe et il entreprit de lui apprendre son art. Il avait fini par partir à l’aventure, quelques mois plus tard. A son souvenir, Stelina ne pu s'empêcher de sourire un peu béatement. Au fond d’elle, elle espérait le retrouver un jour lors d’un de ses voyages. ¤ Voyons, ce n'est peut-être pas le moment de repenser à tout ça. ¤

Elle finit par se tirer de sa rêverie et glissa quelques mots à l'oreille de la chanteuse. "C'est une bien bonne idée que vous avez là, amie, et c'est avec joie que vous me verrez danser de mon mieux au fil de vos balades. Mais peut-être ces chers Ina et Orodreth voudront-ils se relaxer dans un bon bain comme nous autres l'avons fait plus tôt. Je vous propose donc de patienter un peu, pas très longtemps, qu'ils soient prêts, et ensuite notre présence ici pourrait tourner à la fête improvisée. Qu'en dites-vous ?"