Les enfants de Myrial, chapitre 2, Retour et expédition punitive.

Orodreth avait vu se dérouler les événements d’un air absent. Il s’était donné cet air car il voulait en apprendre le plus possible sans avoir à répondre à des tonnes de questions. Pour le moment, ça n’avait pas été très fructueux puisque Mizal et Bartimor parlait dans la langue des nains, langue incompréhensible pour le magicien. Il avait tout de même saisit, tout comme Ina, que Mizal n’était qu’un simple mercenaire pour qui les causes n’avaient pas d’importances sauf bien sûr celle de la cupidité. Il en fût déçu. Toutefois, il ne parvint pas à le culpabiliser, rare étaient ceux de nos jours qui avaient le courage de se battre pour des causes perdues. Et il avait tout de même sauvé Ina. Il ne devait pas être si dépourvu de valeur après tout.

L’attitude de Bartimor ne formalisa pas Orodreth outre mesure contrairement à Ina qui y réagit fortement. Quand les soldats saisirent leurs armes, Orodreth faillit lancer un sortilège et se préparer au combat. Pourtant, il se détendit lorsque le capitaine les arrêta. Il sermblait être un bon gars malgré ses manières de rustre. Suivant la conversation, l’elfe suivit Ina et Bartimor jusqu’au camp de ses hommes. L’attitude du mage avait changé, il était à nouveau attentif à tout et avide de connaissances. Toutefois, il décida de ne pas prendre la parole sauf si vraiment on s’adressait à lui. Il préférait garder profil bas pour cette fois-ci. Et il devait s’avouer que le mystère de Myrial occupait de plus en plus sa curiosité.

Araerith regarda la vieille dans les yeux, elle sentait bien que cette femme ne puisse pas grand chose pour elle ou ses problèmes, elle avait même honte de profiter de son hospitalité.

-Désolé Madame, j’accepte votre hospitalité. Je partirais dès demain à la première heure désolée de vous avoir dérangé.

Araerith partit se coucher et se releva le lendemain matin de bonne heure au moment où la brume matinale se mêle au crépuscule naissance du matin et fin de la nuit.
Elle se souvenait que l’aubergiste, Gordamo, avait parlé avec Mizal celui qui lui avait donné le rouleau, il suffisait pour elle de retourner à cette taverne du « poney toussant » et de voir ce type en espérant que ça ne serait pas un espion double.
Elle arriva sur la devanture et entra à l’intérieur d’un air décidé. Elle se dirigea vers le bar pour voir si le barman était là.

-Excusez moi Je dois absolument le Sieur Gordamo ! Pouvez vous m’indiquer où le trouver.

Dit elle silencieusement.

@ Ina et Orodreth

Le nain fût assez content de la réponse affirmative de la jeune demoiselle concernant son invitation à boire, regardant ensuite l'elfe, il se maugréa légèrement.

_Hum, la bière naine de Mirabar ne risque pas d'être à votre goût j'en ai bien peur, mais nous avons un peu de vin humain, plus de la piquette je dois bien avouer.

Le capitaine s'en alla vers les tonneaux du chariot de ravitaillement pour y servir deux bières naines extrêmement mousseuse et prendre un pichet de piquette humaine, il en déposa le pichet devant Orodreth et la choppe devant Ina ensuite il l'invita à lever son verre.

_A la santé du grand forgeron.

Ces mots s'entrechoquèrent dans l'esprit d'Orodreth qui se mît à tourner violement, d'autres mots commencèrent à y apparaître et disparaître, des mots qu'il ne connaissait pas à consonance étrangère , il tenta de se concentrer pour reprendre le contrôle de son esprit et se rendît compte que son anneau orné d'un quartz bleu était à l'origine de la vague d'énergie qui traversait son esprit, Orodreth se souvînt de son entraînement et reprît son calme assez vite, une fois fait, il se rappela qu'il avait été prévenu auparavant que cela risquait d'arriver à un moment ou un autre.

Bartimor s'assit devant Ina et commença par boire une grosse gorgée de sa bière avant de reprendre la parole.

_Oui j'en ais des choses à vous apprendre, mais beaucoup d'entre-elles ne concernent pas votre groupe, car l'histoire de mes aïeux ne doit pas vous fasciner tellement que ça je supposes ? J'ai vu que vous regardiez d'un mauvais oeil le pauvre Mizal, il ne faut pas lui en vouloir, être loin de sa femme et de ses deux filles le rend plutôt antipathique, j'ai aussi vu qu'il avait une sacrée cicatrice sur le visage maintenant, celui qui lui a fait ça l'a pas raté dis donc, je vais vous briefer un peu pour demain.

Le capitaine rebût une rasade de bière avant de continuer.

_J'ai fait quérir l'équipe d'investigation "avancée", ou plutôt "musclée" je devrais dire, ce sont des gens très compétents, ils vous escorteront vers Myrial sans problème, là-bas, ils vous suivront comme vos ombres pour élucider ce mystère, essayer au moins de les écouter, ce sont des professionnels.

Bartimor se retourna et guetta l'arrivée d'un halfelin en manteau noir qui trottinait vers le bivouac.

_Bellymont Bontonneau et Zaroum au rapport mon capt'nain.

L'halfelin se mît au garde à vous brièvement avant de saluer les aventuriers à leur tour.

_Je me présentes Bellymont Bontonneau, à votre service, et voici Zaroum mon fidèle rat qui m'accompagne partout, les autres membres de l'équipe nous rejoindrons plus tard, donc c'est vous les fameux aventuriers de Myrial qui allez travailler avec nous ? Je vous croyais plus nombreux et plus imposants que ça sans animosité aucune.

Le nain se leva vida sa choppe et reparti vers les ruines du campement orque.

_Désolé mais le devoir m'appelles, je vous laisses avec lui.

Bellymont s'assît à son tour à côté d'Orodreth et laissa son rat sortir de sa capuche pour se mettre sur son épaule.

_Je crois que vous avez des tas de choses à demander je me trompes non ?

@ Araerith

La nuit se passa assez bien dans la chambre d'ami de la vieille dame, le lendemain la jeune barde se dirigea vers la taverne et d'un pas assuré le pensa-t-elle se dirigea vers le bar.
Gordamo en personne se tourna vers la jeune femme.

_Ben tiens qui voilà ? Je pensais que vous étiez parti exterminer les peaux brunes non ? Je vous sert quelque chose ?

La salle de la taverne était vide en cette matinée précoce, les clients de passage dormait encore tranquillement à l'étage, dans l'âtre de la salle mijotait tranquillement sur un feu doux un ragoût de gibier à l'odeur alléchante.

Le mage elfe sourit légèrement suite à la proposition du commandant nain.

-Ce vin faira bien l’affaire, je ne m’attendais pas à siroter gentiment un vin en cette endroit après tout. Mais il semblerait bien que vous vous soyez occupés de nos problèmes. Je vous en suis reconnaissant. Et au nom de la compagnie de Myrial. J’accepte volontiers de boire cette piquette en votre compagnie si vous me faites l’honneur d’en boire un verre avec moi.

Orodreth adressa un petit sourire au nain puis s’assit. Alors que son breuvage arrivait et que leur hôte prononçait le toast, une multitude de mots se mirent à s’entrechoquer dans l’esprit du mage. Il tenta de se calmer, il voyait toujours vaguement ce qu’il l’entourait mais les mots tourbillonnaient en parallèle. Il posa le regard sur son anneau. C’était lui qui provoquait cela. Il le savait, on l’avait averti des propriétés de la pierre. Soit l’anneau tentait de l’informer, soit un membre de sa guilde se trouvait proche ou quelqu’un tentait de le contacter. Tentant de maîtriser les pouvoirs de l’anneau, l’érudit perdit une bonne partie de la conversation. Il comprit tout de même que Mizal n’était pas si cupide que l’avaient cru Ina et lui.

En tentant toujours de se clamer, le mage hocha vaguement la tête lorsqu’on lui expliqua qu’ils travailleraient avec une équipe de Bartimor. Il n’appréciait pas énormément la chose mais il ne pouvait pas vraiment l’exprimer alors qu’il avait de la misère à faire la paix dans sa tête. Il décida donc de laisser Ina se charger du blabla.

Il vît aussi un halfelin de cette équipe venir se présenter puis s’asseoir à ses côtés. Comme par malheur, celui-ci s’adressa à lui. Orodreth tenta de lui répondre.

-Enchanté…heu…monsieur. Désolé, je ne me sens pas très bien. Donnez-moi un instant.

Le magicien se concentra pour essayer de comprendre ce que l’anneau tentait de faire.

Ina reçu la choppe de bière et en but une bonne rasade après avoir trinqué avec le nain. Amère mais délicieuse pour une bière, cela faisait maintenant bien longtemps qu’elle n’avait pu en boire.
Elle écoutât le nain parler de Mizal et de sa famille, sans pour autant se démonter, on peut être aimable, même loin des siens.


-J’espère bien qu’ils sont compétents, je ne sais déjà pas tellement où commencer les recherches, alors un peu d’aide ne serait pas de refus.


Puis une personne du groupe de professionnels les accompagnant se présenta au rapport. Il s’assit à coté du mage qui semblait ne pas se sentir très bien.
Ina s’en inquiéta un peu, mais le voyant prendre sur lui pour ne pas le montrer, tout en le disant l’en dissuada. Il devait probablement ne pas apprécier la piquette humaine.

-Effectivement, nous sommes les aventuriers de Miryal, et malgré notre faible effectif actuel, nous avons encore à cœur de savoir ce qu’il se passe la bas. Ces disparitions m’inquiètent.


Le nouveau venu, premier de au moins un ou deux autres, elle espérait, laissa alors sortir son rat de sa manche. Leth n’en rata pas une miette de ce spectacle plutôt apetissant, mais Ina lui attrapa la pâte sur son épaule pour éviter qu’elle ne se lance dessus.

-Je vous conseillerai avant de continuer à converser de reprendre votre animal. Leth n’est pas méchante pour deux sous, mais elle a un instinct de chasseuse que je ne puis contrôler et visiblement votre animal lui fait envie. Je me sentirais bien bête s’il devait lui arriver quelque chose par sa faute.
Maintenant passons aux choses sérieuses.
Quelles sont exactement les accusations qui pèsent sur le maire de Miryal ? Et que savez-vous exactement sur ces disparitions ?

Araerith s’assied sur un tabouret et remercia le tavernier pour son offre, la faim la tenaillait depuis ce voyage forcé et l’odeur lui éveillaient les papilles et l’odorat.

-Je.. Je veux bien un peu à manger. Je suis revenu ce n’est pas nous qui les avons trouvés mais eux qui nous ont trouvés à à peine une journée de marche du village.
Je suis partie du groupe je ne sais pas s’ils sont encore en vie tout ce que je sais c’est que deux nos compagnons sont morts depuis ou ont disparus.
Mais je pense que le Bourgmestre de ce village ne doit pas être innocent dans cette histoire sinon pourquoi serions nous tombés dans un guet happent.
J’ai surpris l’autre jour votre discussion avec notre guide et je me disais que vous sauriez m’orienter pour mettre un terme à ceci et démêler le vrai du faux dans cette histoire.

Finit t'elle par lâcher en espérant enfin trouver la bonne personne qui l’écouterait. Cette affaire commençait à devenir obscure et elle se demandait si elle n'aurait pas mieux fait de passer ce village Sharess n'était vraiment pas avec elle ou alors peut être qu'elle la mettait à l'épreuve.

Un peu plus tard dans cette soirée au camp, un événement majeur vint perturber la quiétude des pauvres aventuriers. Alors qu’Orodreth buvait tranquillement un peu de piquette en compagnie de son nouvel ami, un barde peu ordinaire, ainsi que le commandant nain, une étrange tourterelle de marbre se présenta. Elle se posa sur l’épaule du mage elfe. Le devin l’avait senti arriver, grâce à son anneau. Ce qui pouvait ne signifier qu’une seule chose : elle était une agente de l’Assemblée. Faisant attendre ses nouveaux amis, il avait été discuter avec elle un peu plus loin pour ensuite apprendre que ses services étaient réquisitionnés à l’assemblée. Il devait aller aider une quelconque halfeline nommée Kipepeo à accomplir une tâche inconnue. On lui demandait aussi de retourner à Myrial où il trouverait un soldat nommé Lupo, de la Compagnie des Marches qui était chargé d’assurer sa protection. C’était de la folie, mais lors de son entrée à L’Assemblée, l’elfe avait juré de la servir coûte que coûte.

L’air grave, il acquiesça et retourna au campement l’air abattu retenant à peine ses larmes. Là bas, il se rassit au même endroit et après avoir pris une longue inspiration pour se calmer, dit à l’intention de son équipe :

-Mes chers amis, j’ai bien peur de devoir vous quitter. Ce mystère restera irrésolu pour moi car il m’est dans l’impossibilité de vous accompagner. Je viens d’être réquisitionné pour une mission de la plus grande importance à l’Assemblée. Je vous laisse donc la lourde tâche de résoudre les problèmes de Myrial. Je ne doute pas, toutefois, de votre capacité à la réussite. Je m’excuse de devoir vous quitter si tôt, ce n’était pas dans mes intentions. Vous me voyez peiné de ce bousculement. Quoi qu’il en soit, les adieux ne peuvent plus se prolonger, je dois partir sans plus attendre. J’espère que nos routes se croiseront à nouveau, mes amis. Qu’Oghma éclaire votre lanterne sur ce mystère obscur.

Sans plus, le magicien se leva, avec la grâce des elfes, et se dirigea vers Ina, sa fidèle compagne. Rien que la voir, il dut se faire violence pour ne pas laisser couler ses larmes. Pas encore. Il savait qu’elle avait entendu. Il la prit dans ses bras, se dégagea et déposa sur son front un doux baiser. La voix cassante, il murmura en sylvestre :

’ ’ ’ ’

Le cœur d’Orodreth se serra douloureusement. « Mon amour » aurait été une appellation plus approprié pour Ina. Mais il n’avait pas le courage de lui avouer le merveilleux sentiment qu’il éprouvait à son égard. Et sans doute n’aurait-il jamais plus la chance de le lui dire. Il se retourna et marcha rapidement en direction de Myrial. Une larme roula sur sa joue. Son devoir lui avait fait perdre un être cher. Dans quoi s’était-il embarqué quand il avait accepté d’adhérer à l’Assemblée ?

Au revoir compagnie de Myrial, au plaisir de vous revoir!

Ina comprenait que son ami souhaite s’isoler pou entendre le message de l’oiseau. Elle même savait que de par sa promesse elle n’était pas exemptée de recevoir une missive de son maître de confrérie par le même biais.
Aussi elle continua de discuter avec les membres de la table en attendant son retour.
Mais le visage du bel elfe qui se pressentait devant elle avait tout de celui qui venait de perdre une chose importante dans sa vie.
Son discours fut sobre, mais poignant pour la jeune humaine. Il avait été rappelé par les siens de l’assemblée. Par contre lorsqu’il dit ses dernières paroles en Sylvestre, à l’attention seul de la jeune femme, le cœur serré, les larmes de perdre encore un être chère ne purent être retenu.
Elle accepta son baiser sur le front comme une bénédiction, mais aussi comme une promesse à se revoir un jour. Elle en aurait voulu plus, mais les autres n’avaient pas les même mœurs qu’elle aussi s’en contenta elle à grands regrets.
Elle n’aurait pu l’appeler « mon amour », elle s’était depuis longtemps refusée à trouver cet être qui la comblerait, comme disent les légendes, de peur de le perdre comme elle avait perdu tous les siens. Mais, loin d’être un simple ami ou même excellent ami, il ne pouvait pas non plus porter le titre d’amant. Errant, balancent dans son cœur, cet être de chair et de sang, presque éternel par comparaison à sa vie éphémère, s’éloignait maintenant d’Ina.
Leth se posa sur son épaule, séchant ses larmes avec ses ailes, lui picorant les joues pour retrouver le sourire qu’elle affectionnait tant. Mais son apaisement n’y pu rien. Encore un autre morceau de son cœur venait de partir avec cet homme, avec pour seul promesse qu’ils se reverraient peut être un jour.



-A bientôt, lui dit elle alors qu’il était déjà loin, dans un murmure sanglotant.-
Tu es le premier que je perds sans le voir mourir.


Elle comprenait parfaitement cette obligation, et souhaitait ardemment qu’un oiseau des gardiens Sylvestres vienne lui annoncer son rapatriement à elle aussi. Elle refusait de terminer cette aventure sans lui. Sans lui, elle ne se sentait pas le courage d’affronter Myrial et ces secrets.

Se rasseyant près des convives de la table, elle finit sa bière d’une seule traite et en repris une autre immédiatement après, puis une autre, et encore une autre. Inconsolable, elle s’abandonnera donc à l’oubli forcé, au moins pour cette nuit qui venait vers elle.

A bientot mon petit elfe tueur d'orcs, prends bien soin de toi.