۝ Magasin de Jebeddo ۝, Suite d'une longue traverssée..

"HAHAHAHahahahahahaha !!!! " Hérudae était parti d’un rire franc à la réponse d’Abysse. Tout d’abord, Elloa lui avait répondu. La douce Elloa, mais aussi la crédule Elloa qui ne voyait pas les menaces dans l’ombre quand celle-ci n’était pas de son monde. Mais par-dessus tout c’est la réponse du druide qui déclencha chez le voleur cet accès d’hilarité. Bien que ce soit plutôt un rire froid et lassé qu’un rire d’amusement. Alors sure que tout le monde le fixait après ce déploiement de sentiment son regard revint vers Abysse.

"C’est étrange comme durant le voyage tu nous parle de groupe, de cohésion, de soutien et de camaraderie surtout au sein de ton organisation. Mais comment quand cela t’empêche d’atteindre tes objectifs personnels, le bien fondé du groupe passe en second."

"Oui pour être bien sur de me faire comprendre de tous ici. Ce gamin comme tous le pensent était payé en or pour t’observer toi et tout ceux que tu fréquentais. Comme par hasard Jebeddo un membre de ton organisation apparaît et subtilise l’enfant avant qu’il ne me donne les informations qu’il me manque pour connaître la valeur du danger. Et bien évidement le seul qui puissent nous répondre ou en savoir plus se moquent totalement des futurs membres de son organisation ou de ceux qui courent un risque car ils ont été vus en sa présence."

"Non monsieur, va conter fleurette près de la mer là où il se sait en sécurité. Mais celle des autres personnes qui ne sont rien a ses yeux car non membres de cette superbe organisation fraternelle peuvent bien tomber dans les filets de ses ennemis. En quoi cela le concerne t-il ? "

"Tu peux bien critiquer Malig quand il a utilisé ses pouvoirs pour atteindre Elloa. Tu fais de même quand tu en as l’occasion. Tu veux tellement être seul avec elle que tu ne vois que peut être elle sera en danger. Et je doute que ton océan puisse te préserver d’un carreau d’arbalète bien placé tiré quand tu t’y attends le moins. Et l’océan d’après ce que j’ai vu ne va pas jusqu’à l’auberge."

"Tu es imbu de toi-même Abysse ou peu importe le nom super secret que tu emploi dans ton groupe fraternel. Sache juste une chose, j’ai l’impression que je m’intéresse plus à la sécurité de ses personnes que toi. Toi qui devrais nous guider et nous faire comprendre pourquoi vous rejoindre. Ohhh oui comme c’est une merveilleuse organisation que la tienne, que de belles paroles pour nous recruter mais les actes sont loin de valoir les mots."

Le flot de paroles était tombé d’un bloc sans pouvoir être interrompu. Maintenant le voleur semblait reprendre son souffle et son regard était noir d’une colère non pas de haine. Non pas d’une colère de menace physique mais d’un dégoût pour les actes et paroles de la personne qui lui faisait face. D’ailleurs sa tête commençait a osciller de droite à gauche pour conforter cette idée.

"Maintenant va sur ta belle plage faire ta vie. Mais si jamais il arrive malheur à Elloa sache que si tu es en vie tu auras a faire à moi."

Et sans attendre la moindre réponse, le moindre signe Hérudae fit demi-tour pour partir d’un pas rapide dans les rues de la ville.

Elle ne fut pas déçue, le nain se montra rassurant et sympathique. Elle avait pu sentir une pointe d’énervement dans son expression, mais celle-ci disparut si rapidement que la génasi finit par se demander si elle ne l’avait pas tout simplement imaginé. Elle put voir avec soulagement que le nain lui parlait amicalement et cela la changea de toute la tension qu’elle avait pu sentir chez les autres. Répondant à son invitation, elle avança à sa hauteur pour l’accompagner vers la taverne, en invita également du regard la jeune femme qui était avec eux.

Ayant saisi l’expression malicieuse du nain, elle ressentit rapidement la contagion de son apparente bonne humeur. Elle lui adresser un sourire lumineux et put dévisager pendant quelques secondes cet étonnant personnage. C’était la première fois qu’elle appréciait autant la compagnie d’un de ces individus, habituellement taciturnes et obtus, parmi tous ceux qu’elle avait pu rencontrer. Et cela la surprenait. Elle enchaîna donc la discussion avec plaisir et la volonté d’en apprendre plus.

- Tu ne te trompes pas, j’ai effectivement un lien avec un élément particulier. Un élément merveilleux, à la fois délicat, complexe et puissant. Ravie de trouver un interlocuteur qui semblait s’y intéresser avec sincérité, elle se laissa aller à lui en faire profiter. Elle leva un peu la main et esquissa un petit geste vague vers le visage du nain. Un brin d’air s’éleva avec docilité pour aller jouer placidement dans les poils de barbe du nain. Puis sur un autre mouvement léger de la main, il monta vivement vers le visage avant de se dissiper, laissant au nain un agréable sentiment de fraîcheur sous le soleil de cette fin d’après-midi.

- Je pense qu’il est facile de deviner de quel élément je tiens. Elle accompagna sa phrase d’un air amusé, avant de poursuivre sur un ton intéressé. "Mais apparemment, tu sembles déjà savoir certaines choses sur les génasis. Tu es un nain surprenant, sais-tu ? Je n’en avais jamais rencontré qui s’intéresse réellement au contenu des chansons, encore moins aux poèmes..."

Ils se frayaient un passage au milieu de la foule pour rejoindre l’auberge, et au bout d’un moment la génasi se retourna pour voir si la jeune femme les suivait.

n apercevant Hérudae dans la ruelle, le sang de Malig n’avait fait qu’un tour. Quelle que soit cette chose, elle le dépassait et devait être neutralisée, ne serait-ce que pour éviter les dommages collatéraux dans le cas de la malédiction. Il s'apprêtait à lever son bâton et viser la tempe mais la présence de Jeb et d’un gamin le pris au dépourvu, sans parler de l’arrivée de nombreux autres mercenaires. Il commença par envisager toutes les solutions possibles, n’écoutant que d’une oreille se qui se disait.

Ses cogitations le menèrent de l’explication immédiate, pure et simple en présence de tous afin de lyncher la chose sur place, à une tentative d’hypnose sur la bête dont il savait qu’elle le repousserait, mettant ainsi en lumière, au propre comme au figuré son inhumanité. Cependant un meurtre public ou l’utilisation de la magie entraînerait une réponse du guet dont il savait qu’elle était sur les crocs depuis sa dernière recherche arcane, il y avait à peine quelques instants.

La sueur perla sur son front, très vite absorbée par son keffieh. Il paniquait. Hérudae lisait comme dans un livre ouvert dans son crâne et celui des autres. Comment avait-il pu l’oublier ? Très vite, il s'était forcé à penser à autre chose. Le couscous parfumé de son oncle lui était revenu sans qu'il sache pourquoi, son goût raffiné, ses arômes épicés…

¤ Ah les plats de l'oncle Bhein, c'est toujours un succès. ¤

Efforts inutiles… Malig, Elloa et Abysse savaient. Abysse l'avait confirmé d'un signe de tête. Hérudae savait qu'ils savaient. Et après avoir passé ses nerfs comme il le pouvait, il allait sûrement préparer une action quelconque. Tout comme Malig, il n'avait probablement pas trouvé aucune façon de tirer son épingle du jeu.

Loin de toute cette agitation, Néfer sauta sur l'épaule gauche d'Elloa en miaulant en quête de câlins. C'était une action sans recommandations de Malig qui avait plus important a penser, le jeune chat, s'était véritablement attaché à la merveilleuse elfe.

¤ La balle est dans le camp des slalomeurs ¤ Rumina-t-il

a surprise s’était manifestée sur le visage du génasi lorsque le roublard avait éclaté de rire, mais la suite de ses propos se faisant plus clairs, son impassibilité coutumière était revenue rapidement, accompagnée par une froideur plus prononcée teintée d'une once de mépris. Patient, le druide avait écouté l’ « humain » déverser toute sa frustration. Si il était réellement un changeforme comme le soupçonnait l’héritier du Feu, il jouait son rôle à merveille car il savait condenser parfaitement tout ce que le génasi méprisait chez les humains.

Chacune de ses paroles déclenchaient un début de tourmente dans l’esprit calme d’Abysse, et au fond de lui, il sentait une tempête dévastatrice gronder. Le sang humain qui coulait dans ses veines était, comme chez tous ceux de cette race, assez prompt à la colère. Ce sentiment ravageur et inexplicable qui semblait par sa représentation rapprocher l’humain de l’animal, l’en éloignait au contraire car aucune créature de la nature n’était capable de tuer autrement que pour survivre.

Et lorsque son interlocuteur eu l’audace de prononcer le nom d’Elloa, Jahëlo eut, l’espace d’un instant, l’envie de voir cette violence se déchaîner pour le réduire au silence, un silence définitif et absolu.

Mais cette colère diffusée dans le calme océan de son coeur, son esprit resta clair et attentif. Analysant à la fois les mots et les raisons cachées, tout en effectuant mentalement les différents rapprochements avec les dires de Malig. Et c’est d’une voix froide et mesurée qu’il héla le téthyrien qui s’était déjà retourné.

- Que crains-tu pour fuir de la sorte, Hérudae, sans oser ni même attendre de réponse ? Il avait élevé la voix pour être sur d'être entendu, puis avait poursuivi presque normalement, si le roublard s'arrêtait dans sa fuite, il pourrait entendre la suite. M’accuser de tes erreurs ne changera rien au fait que ce soit toi qui les a commises. Et pourtant, je ne t’ai rien reproché... Ta paranoïa peut être un atout, mais veille à ne pas te laisser aveugler par elle...

Le ton s’était radouci sur sa dernière phrase, la transformant en conseil, une lueur d’espoir lui disait que Malig s’était peut être trompé. Mais si ce n’était pas le cas, il fallait garder cette menace à l’œil et la pousser à commettre des fautes de plus en plus évidentes pour la confondre. Tout cela serait facile à effectuer une fois que Lascar ou Jebeddo auraient été prévenus. Mais nul doute que le Calishite saurait garder à l’œil l’étrange créature. Et si elle connaissait ce qu’il allait se passer par la suite, elle n’avait de toute façon aucun intérêt à se découvrir cette nuit.

Et sans même connaître la réaction de l’humain, qu'il eu voulut se retourner pour cracher son ironie ou bien accélérer le pas, Jahëlo continua sur un ton plus moqueur.

- Le mot « test » a déjà été prononcé...

Si le porteur de l’Ouroboros répondait à toutes les questions que poseraient le groupe sur la nature du Cercle, quel serait alors l’intérêt de ce test, ci ce n’était effectivement pour découvrir des réponses… Donc, cette fois-ci tout était dit. Jahëlo se retourna vers la belle elfe, lui adressant une brève mimique d’excuse et lui murmura ces quelques mots.

- [elfe] Je ne pourrais de toute façon pas répondre à toutes les questions qu’il se pose, mais peut être le pourrais-je aux tiennes. Rechercher les réponses aux questions que l’on se pose, est la première façon d’avancer, mais le chemin qui mène a ces réponses est souvent bien plus important que les réponses elles mêmes...

Il laissa ces paroles emplies de sagesses s’ancrer dans l’instant, avant d’en revenir a des aspects plus pratiques.

- En ce qui concerne la sécurité, j’ai confiance en Jebeddo, si il dit que la ville est sure, elle l’est pour ce qui nous concerne. Ce n’est bien entendu pas une raison pour baisser la garde, après tout, nous sommes quand même dans une ville…

Le druide eut un dernier coup d’œil vers Hérudae, Malig et le reste du groupe, gardant la trace de leur réaction, et il serait ensuite prêt à accompagner Elloa, ou que leurs pas les mènent.

Hérudae n’avait pas prévu de stopper son départ quand il entendit les premiers mots de la réponse d’Abysse. C’est les mots craintes et fuite qui le firent s'arreter net, sans se retourner pour écouter la suite des paroles du druide. Mais il se retourna vivement quand ce dernier l’accusa d’erreur. Et c’est d’un regard nouveau, un peu comme on fixe une curiosité que le voleur regarda Abysse terminer sa phrase. Et une lueur s’afficha dans l’esprit du jeune homme quand le génasi prononça le mot test. Il le laissa finir et quand Hérudae fut certains qu’Abysse n’avait plus rien à dire alors il reprit mais d’un ton plus calme, fatigué mais chargé tout de même d’une pointe d’ironie.

"J’ai l’impression que tu n’écoutes pas quand les autres parlent. Tu m’accuses de paranoïa alors je commence à me dire que j’ai vu en toi une personne plus importante qu’elle ne le soit en vrai. Sans doutes à cause des paroles entendu sur le lien fraternel de ton organisation. Mais il semble bien que à toi non plus on ne dise pas tout."

Hérudae était vraiment plus calme comme s’il venait de comprendre plusieurs points essentiels des évènements s’étant déroulé. Il regardait Abysse avec un regard amical, un petit sourire en coin comme car maintenant il commençait à se dire que le test ne concernait pas seulement les extérieurs à l’organisation.

"Alors comprend bien une chose. J’ai fait parti une guilde de voleur depuis ma plus tendre enfance et je sais ce qu’on peut dire ou ne pas dire à ceux ne faisant pas parti de la guilde. Et ce n’est bien sure pas des réponses quand à ton organisation que je cherche mais celle qui actuellement concerne les personnes avec qui je voyage, leurs sécurités et les problèmes que nous pourrions rencontrer."

"Oh oui j’ai pu constater il y a quelques nuits que vous vous protégiez parfaitement au sein de ton organisation mais j’ai aussi vu que ceux qui sont extérieur son moins important. Donc la ville est sure mais pour toi dans un premier temps car si problème il y a c’est toi qui seras le premier secouru, les autres ce sera dans la mesure du possible."

Et d’un petit haussement d’épaule, il poursuivit toujours d’un ton calme et étrangement détaché.

"Après Jebeddo t’annonce que la ville est sure. Bien, oui très bien même. Mais tu aurais du aussi ouvrir tes yeux, avant de m’accuser d’erreur et de paranoïa. Car peut-être te serais tu demandé qui était le jeune garçon avec qui je discutais et que ton ami a subtilisé tranquillement à mes questions. Pour te répondre et j’espère que tu ouvre bien tes oreilles cette fois."

Hérudae laissa une pause pour qu’Abysse écoute cette fois espérant que le ton calme permettrait aux informations d’atteindre le cerveau derrière ce qui semblait être une dévotion au paroles de ses chefs.

"Donc avant d’être interrompu, le gamin me disait qu’il avait été payé deux pièces d’or. Pièces qu’il m’a montré juste avant votre arrivé." Le voleur parlait lentement en appuyant bien sur les mots important de son récit et il espérait cette fois que si Abysse faisait l’autruche au moins ce qui était dit interpellerait les autres présent.

"Je rappelle que pour 10 jours de voyage, pour escorter la caravane j’ai été payé 1 pièces d’or. Donc je reprends, deux pièces d’or pour te suivre toi. Enfin le mec qui dégouline d’eau. Et bien que je n’aie pas un esprit très évolué. La description te ressemble plutôt. Donc toi et ceux avait qui tu étais. Donc en gros déjà ceux présent en se moment. Bref un type cagoulé paye un gamin pour t’espionner et toi tu t’en moques. C’est très bien et excuse ma paranoïa mais quand on cherche des infos sur moi et bien j’ai comme tendance à chercher des réponses. Et me fermer la porte au nez quand je vais les avoir ce n’est pas pour me calmer loin de là."

"Donc maintenant essaye de comprendre. Oh oui la ville est sure, mais le truc que j’aimerais savoir c’est si je dois encore me méfier des types cagoulés que je croise dans la rue, des gamins qui jouent avec des chats roux. Ou alors des membres d’une organisation portant ceci autour du cou."

Et Hérudae releva simplement la main gauche ou d’un petit mouvement du poignet il fit glisser hors du gant le médaillon qui vient tomber et pendre à la vue de tous. Un petit médaillon noir qui ressemblait sans équivoque à un masque noir.

"Alors tu me trouves toujours paranoïaque ?" Et un nouveau petit sourire satisfait apparu au coin de la bouche d’Hérudae. Et ses yeux regardaient Abysse mais aussi toutes les autres personnes présentent guettant leurs réactions.

raillard avait vu avec étonnement le geste de la jeune femme lorsque soudain il sentit quelque chose lui chatouiller la barbe. Passant une main dedans, il sentit un petit courant d’air. Il poussa de petits rires comme un enfant :

- Héhéhé, houhouuu…

Le courant d’air se terminant par une petit brise sur son visage, le nain dit alors, un grand sourire dévoilant ses dents blanches :

- En effet je pense qu’il n’y a pas d’énigme quant à l’élément auquel vous êtes affilié ! Aaah l’Air… Vous savez que nous avons besoin de tous les éléments ! Le feu nous réchauffe, la Terre nous porte et nous nourrit, mais surtout l’Eau étanche notre soif et l’Air… Si nous pouvons passer quelques temps sans manger ou boire, personne ne peut passer plus de quelques minutes sans respirer… L’air nous est absolument nécessaire à la Vie ! C’est en effet un noble élément et sans lequel, je dois reconnaître, mon Art ne serait sans grand effet… à chanter sans air je ressemblerais à une carpe hors de l’eau !

Imitant l’animal qu’il venait de citer, le nain éclata d’un rire à gorge déployée, à tel point qu’il en essuya une larme au coin de son œil et continua :

- En fait pour l’heure je ne sais que peux de choses sur les génasis, je n’ai pas encore cherché à consulter tout le savoir contenu dans les chants et autres poèmes que je connais mais nul doute qu’il doit bien exister des traces susceptibles de donner des informations. Voyez-vous demoiselle, mon Art m’a appris à chercher plus loin derrière les paroles des chansons, pour trouver les vérités qui se cachent parfois entre les mots. Je dois reconnaître qu’il s’agit là d’une entreprise loin d’être de tout repos mais la satisfaction en vaut la peine. Je manque encore un peu d’expérience pour retirer toutes les informations que je cherche mais nul doute que le temps m’y aidera !

Regardant son interlocutrice un instant, un sourire plissant légèrement son regard, le vigoureux se prit d’un sentiment d’affection pour cet autre membre du groupe. Décidemment, Jebeddo ne savait pas à quel point il avait bien fait en proposant ce travail au nain. Depuis qu’il avait compris la différence entre Jalyne et les elfes, la part ancestrale en lui s’était apaisée, comme calmée par cette information qui le troublait tant par ailleurs en présence d’Elloa.

Lançant un autre regard malicieux, Golnam demanda :

- Par surprenant… je dois comprendre… intéressant ?! … ou… bizarre ?

Riant à nouveau, le barde ne laissa pas le temps à la génasi de répondre et mis aussitôt un terme au suspens :

- Ne répondez pas ce n’était qu’une plaisanterie de ma part ! Je suis flatté d’être « intéressant » pour vous puisque vous l’êtes tout autant pour moi. Voyez-vous, j’ai toujours sentit quelque chose d’étrange en moi lorsque souffle le vent, comme si j’entendais sa voix et que, par instant, je comprenais son chant… C’est bizarre mais mon apprentissage de barde m’a montré à quel point la musique avait bien plus de pouvoir qu’on ne l’imaginait. Et lorsque je vous ai vu j’ai… ressentit quelque chose de particulier, presque le même sentiment… C’est difficile à décrire mais ça a peut-être un rapport avec votre héritage, en tout cas c’est ce qui me vient à l’esprit ! Mais trêve de bavardage sur ma personne… parlez-moi de vous, charmante demoiselle !

Braillard affichait un visage tellement ouvert qu’il ressemblait presque à un enfant… du moins si on pouvait oublier un instant sa barbe, ce qui n’était pas une mince affaire ! Il marchait en bombant légèrement le torse, le menton un peu relevé qui lui donnait un air fier et noble, il gardait sa main gauche sur le pommeau de son épée alors que l’autre se balançait au rythme de sa marche.

Il souriait… comme toujours.

Narration

Vingt-huitième jours du temps des fleurs année de la magie sauvage (28 Kyrthorn 1372)
Lieu : Padhiver
Temps : Ensoleillé et doux
Moment : Fin d'après midi (18h17)

Les petites retrouvailles se transformaient petit à petit en règlements de compte. Un homme sourit en coin, perché sur son promontoire, et observait le petit groupe.
Certains d’entre eux eurent la sagesse d’esprit de repartir vers l’auberge, comme Arek, suivit de Mussel, ou comme le reste du groupe qui ne les avait pas suivis jusqu’ici.
Nécromus lui, semblait indécis, il semblait vouloir rentrer à l’auberge, discrètement, mais il était tout aussi curieux de découvrir ce qui se tramait dans les parages.
Hérudae perdait son sang froid. Il avait du mal à garder le contrôle de lui-même face à cette situation dont le groupe semblait sous estimer l’importance. Lui-même était des mieux placés, tout comme Dobun, pour savoir qu’un simple gamin pouvait être bien plus dangereux qu’un ogre en ville.
De viles haines semblaient se poser sur quelques membres, des colères non fondées, sauf sur la peur et l’incompréhension.

L’homme sourit de nouveau.
Un pépin vint ricocher sur un pavé, aux pieds de Dobun, qui leva les yeux d’un air étonné. Le voyant faire, les autres étant restés dans les parages levèrent aussi le nez.
Sur le toit où était apparu Jebeddo, se tenait un halfelin, habillé de l’étrange manteau des Exilés qui accompagnaient la caravane. Cependant, sa capuche n’était pas mise, et l’on pouvait remarquer que l’homme n’avait plus l’air tout jeune, malgré qu’il semble encore dans la force de l’âge.
Il tenait de petits fruits dans une main, où dépassait le carreau d’une arbalète de poing. Il regarda en face de lui et sourit de nouveau.
Un autre homme se tenait sur le toit d’en face. Un toit de chaume, où il était presque camouflé. Presque, car il ne s’en donnait pas la peine, il était affalé, allongé et décontracté, baillant parfois aux corneilles. Il ressemblait à un exécuteur passablement ennuyé.

Exilé

- Et Blabla bla, et blabla bla.. fit le halfelin. Vous voulez peut être que je vous aide, et que je souffle dans mon cor pour alerter toute la ville ? Vous faites franchement pitié les jeunes, vous croyez que tout est réglé parce qu’il s’agit d’un gamin ? Vous serez peut être content de savoir que c’est le quatrième qu’on a choppé aujourd’hui, sauf qu’on veut confronter leurs versions pour tirer le vrai du faux, vous comprenez ça ou faut faire un dessin ? Le petit gars se releva légèrement, son oreille était tendue. Il passa une main sur sa barbe naissante. - Sérieux, vous parlez d’être parano, mais vous croyez qu’on vous a tous balancé là sans rien savoir de vous ? Tiens au fait, vous saviez que dans votre groupe, il y avait un géant vert qui se cachait parmi vous ? Non mais allez-y riez, ce que vous me sortez est tout aussi stupide. Tout ce que je remarque, c’est que vous êtes prêts à vous tirer dans les pattes pour des suppositions, alors maintenant que ce soit clair, toi l’enturbanné à peine sortit de la puberté tu vas calmer tes ardeurs où tu vas vite savoir ce que c’est que d’être gardien de Harem. La prochaine fois que t’essaie des sorts sur les camarades, évite que Lascar s’en aperçoive. Hérudae, ne sois pas si impatient, les réponses tu les auras demain, et tout le monde les aura. Abysse.. Abysse.. je crois que tu remportes la coupe. Tu fais passer tes sentiments personnels au dessus des sentiments professionnels, sans même t’en apercevoir, alors tu auras peut être une discussion avec Cornebois dit-il avec un petit sourire, avant d’engloutir un fruit. -------------------- Voici un des membres du Réseau des Éxilés du Cercle de l'Ouroboros. Ils arborent souvent de longs manteaux de couleur sombre, soit noirs, soit bleus, pour cacher leurs traits. Leur capuche est toujours rabbatue sur leur visage, de façon à cacher leurs yeux, et ils portent parfois même des bandeaux qu'ils nouent au bas de leur visage. Ce sont des gens discrets, professionnels, et leur langage est parfois incompréhensible, ce qui déroute quelque peu les novices...

L’homme en face s’était mit accroupi. Il avait dardé un étrange regard vers Elloa, un regard sans expression, sans le moindre sens, dont les prunelles d’acier semblaient transpercer le cœur de la jeune femme. L’homme se retourna, et effectua quelques gestes rapides à l’attention du halfelin. Celui-ci fronça les sourcils et se débarrassa de ses fruits avant de se frotter les mains.

Exilé

- Bon allez, tirez vous d’ici avant que les gardes n’arrivent, y’en a un tout fou qui agite une pierre magique et qui se dirige par ici. Rendez vous, tous, à l’auberge, on ne sait pas s’il reste encore des yeux qui vous observent, et si vous voulez vous retrouver seuls, y’a des chambres pour ça.. Allez filez, vous en apprendrez du nouveau ! -------------------- Voici un des membres du Réseau des Éxilés du Cercle de l'Ouroboros. Ils arborent souvent de longs manteaux de couleur sombre, soit noirs, soit bleus, pour cacher leurs traits. Leur capuche est toujours rabbatue sur leur visage, de façon à cacher leurs yeux, et ils portent parfois même des bandeaux qu'ils nouent au bas de leur visage. Ce sont des gens discrets, professionnels, et leur langage est parfois incompréhensible, ce qui déroute quelque peu les novices...

Le petit remit sa capuche, et enfila un étrange masque grimaçant. L’homme en noir qui se trouvait en face auparavant n’était plus là.

ussel regarda Arek un bref instant.. Il avait oublié que l’homme du nord n’avait pas assisté à la démonstration de Jebeddo. L’envie lui prit de lui raconter toute l’affaire mais n’étant pas très bon conteur, la prestation du gnome en aurait été altérée. Ne voulant pas ternir cette magnifique apparition le hin reteint alors ses mots.

Le reste de la minuscule épopée d’Arek et de l’halfelin fut relativement muette. Le semi homme voulait prendre la parole par moment, mais réfléchissant trop à ses propos la conversation qu’il voulait mener semblait tomber comme sur un cheveu sur la soupe.. Même s’il ouvrit plusieurs fois la bouche pour parler, aucun mot ne sorti..

Une brise marine vint ébouriffer les cheveux du hin qui étaient suffisamment long pour lui recouvrir le nez. L’ondulation de ses mèches, caressant son petit museau, le fit éternué. Mussel s’essuya le visage d’un revers de la main et renifla.

- Saleté de cheveux, ils sont bien trop longs ! En combat, ils pourraient m’handicaper. Comme à l’instant même, un éternuement n’est pas forcement répressible..
Le hin marmonnait seul et reprit : "Si je décide de me couper les cheveux, il faudra que la coupe ne m’enlaidisse pas plus que je ne le suis déjà. Jalyne pourra peut être m’aider.."

Les deux aventuriers arrivèrent à l’auberge du griffon d’or qu’ils avaient déjà beaucoup côtoyé depuis les deux jours. Le paysage commençait à devenir lassant, Mussel passa la porte en premier laissant Arek derrière lui.

L’halfelin chercha d’éventuelles connaissances, mais étant donné sa hauteur, il ne fut confronté qu’à beaucoup de genoux et d’entrejambes. Il était difficile pour lui de vivre dans un endroit ou tout le monde était disproportionné.

Néanmoins, Jalyne ne semblait pas être revenue.. Mussel espérait qu’il ne lui était pas arrivé malheur cette fois ci. Mais il avait confiance en les capacités de son amie, celle-ci saurait se tirer d’un éventuel mauvais pas..

Avançant dans l’auberge Poucet vit Xan accoudé au bar, l’oeil vague regardant son verre vide de rhum. Préférant ne pas le troubler, Mussel se dirigea vers la table qu’ils avaient tous déserté récemment.. Il adressa un signe de main au tavernier pour lui signifier qu’ils étaient de retour, mais le petit homme savait pertinemment qu’il ne l’avait pas vu et cela ne le dérangeait pas. Arek par sa taille de géant se ferait remarquer pour lui.

Décidé à acquérir une arbalète pourvue d’un grappin, Mussel posa sur la table son arme dont la corde avait été enlevée et essayait de se rappeler la configuration de l’arme de Jebeddo.

Il fit signe à Arek de le rejoindre, sans que ce soit un ordre pour autant. Tout en étudiant son arme Mussel parfois levait la tête à la recherche de conversations épiques. Avec des guerriers puissamment armés et particulièrement efficaces en combat au corps à corps.

Durant tout le chemin Arek sentit à plusieurs reprises que Mussel voulait prendre la parole mais hélas il n’osa pas.
Après avoir éternué, le Hin prit la parole pour expliquer à Arek que ses cheveux le dérangeaient.

- Tu as peu être raison Mussel, mais je ne pense pas que cela vaille la peine de les couper. Je pense qu’en les attachant cela devrait suffire.

Arek pénétra dans l’auberge à la suite de Mussel. Il regarda la salle afin de voir s’il y avait de nouvelles têtes. Puis il vit Mussel se diriger vers la table qu’ils avaient quitté quelques heures plus tôt.

Arek se dirigea lui aussi vers la table. Sur le chemin il se rapprocha du comptoir afin de commander un rafraichissement non alcoolisé pour lui et Mussel.
Une fois attablé, Arek se plaça en face de Mussel.

- J’ai commandé de quoi nous rafraichir un peu.
Hey bien mon ami je vois que le groupe c’est de nouveau éparpillé. Cela ne me plait pas du tout, si on continu comme ça l’escorte de la caravane risque d’être périlleuse. Il faut que l’on se réunisse et que l’on discute tous afin de connaître les savoir faire de tout le monde pour mettre au point des tactiques. Sinon à la première embuscade on sera tous mort.

Arek regarda dans la direction de Mussel, il attendait une réaction de sa part afin de connaitre son point de vu sur la situation.

Une vague de satisfaction remplit la génasi durant l’admirable description que Golnam faisait de son élément. Au fil du temps, il devenait un personnage de plus en plus intéressant à ses yeux. Ravie de l’attitude du nain, cette rencontre atténuait un peu le désemparement auquel elle faisait face quelques instants plus tôt. Le personnage paraissait avoir un esprit ouvert, et de plus, amical, prévenant et attentif, le nain lui paraissait digne d’attention. Mais elle l’appréciait maintenant d'autant plus pour la façon sensible dont il décrivait leur rencontre. Apparemment, et c'était étonnant, il présentait une grande réceptivité au vent.

En écoutant les dernières paroles de Golnam, elle se demandait ce qui pouvait bien être à l’origine de cela. Elle ne l’avait débord pas cru sincère, pensant qu’il en rajoutait, mais la façon brève mais réaliste dont il avait décrit cela, l’avait convaincu de sa sincérité. Et ce phénomène l’intéressait au plus haut point, même s’ il était loin d’égaler le lien qu’elle-même entretenait. Il faudrait qu’elle parle de cela à Abysse… Comment de simples races pouvaient connaître une infime portion de ce qu’eux pouvaient connaître ?

L’air joyeux qu’il lui adressait, son assurance et le léger orgueil qu'il affichait, amusèrent la jeune femme et lui tirèrent un rire gai et léger.
- Au contraire, ce que tu dis m’intéresse beaucoup maître nain. Il est clair que tu possède une sensibilité particulière avec cet élément et il est rare que des personnes puissent ressentir ce que tu viens de me décrire. Tu as beaucoup de chance. Malheureusement, je ne peux guère t’éclairer d’avantage sur cela, j’avoue que je ne savais pas cela était possible...
Peut-être que les paroles de tes chansons t’en apprendront plus le jour où tu les étudieras. Cela m’intéresserai également de savoir ce qu’elle disent sur les génasis eux-mêmes.

Elle fit une pause en reconnaissant l’auberge au loin. Voyant que le nain suivait toujours ses paroles, elle continua pour répondre à sa dernière question.
- En ce qui me concerne, je n’ai jamais rencontré d’autre génasi, j’ai simplement été élevée par des elfes. L’homme étrange qui est arrivé avec la caravane, Abysses, c’est le premier que j’ai jamais rencontré. En prononçant ces dernières paroles, le visage de la rôdeuse revêtit une expression de doux contentement. Se retournant vers le nain, elle termina en souriant, mais un peu plus rapidement pour revenir dans le sujet."Voilà pourquoi il me plairait que tu me tiennes informé de tous ce que tu pourra découvrir sur nous."

Ils arrivaient maintenant devant l’auberge, et sentant ses sens se rétracter devant l’appréhension maintenant familière qui la reprenait, elle s’arrêtât devant l’établissement et fit face à Golnam.
- Je ne vais pas rentrer immédiatement à l’intérieur, je… je voudrais profiter encore un peu de l’air frais. C'est étouffant dans la salle. Son visage involontairement fermé à cette idée, semblait prouver ses dires. "Je te rejoindrais dans quelques instants, si tu veux aller. Peut-être que certains de nos compagnons sont déjà revenus avec de nouvelles ?"