۝ A la poursuite d'une Ombre ۝, Tass, Korja, Zara, Will, Nish & Néféris

Assise sur les genoux d’Ulysse, Tass écoutait béatement les dires de celui-ci une fois qu’il eut fini son monologue théâtrale au sujet de Gwinal.

¤Il doit avoir des doutes sur quelque un et vu l’insistance de ses propos au sujet du second du capitaine, Gwinal. Mais quel serait son lien avec le voleur? Un complice, le commanditaire, ou carrément lui le voleur, non c’est pas possible!¤

La puce tourna son petit visage vers Ulysse, son air joyeux et innocent avait laissé place à de l’incrédulité et de l’incompréhension. Elle cherchait des réponses dans le regard froid et calculateur de Tourment, mais ne trouva que le néant.
Puis, au paroles du marin, elle fixa son attention sur la petite fiole de guérison que tenait Zarathoustra.
Parlant à voix basse pour être entendu seulement de Zara te d’Ulysse.

- Alors, tu crois vraiment que cette fiole de guérison pourrait être empoisonnée? Mais pour quelle raison, on l’connaît pas ce rat! A moins que ce soit pour le faire taire et l’empêcher de nous révéler l’identité du voleur. Elle marqua une pose et sembla réfléchir ce qui fit naître sur son front, deux petites rides. « Et dire qu’on l’a laissé en bas, tout seul! L’Aède! Passe moi la fiole, j’vais descendre dans la cale pour lui filer et garder un œil sur lui et p t’être qu’il me dira quelque chose?
Heu! Qui c’est celui qui si colle pour goutter?

Ulysse

Un nuage sombre rampant sur le sol, fit se redresser Ulysse alors que la Puce cavalcadait dans l’escalier pour rejoindre son Rat sans attendre de réponse à la question posée. Goûter un poison ne l’inspirait visiblement pas du tout.

Il ressentait à nouveau Oni lui courrir sous la peau et prendre plaisir à se manifester du pied au poignet, ayant l’audace de produire quelque son incongru, heureusement couvert par le brouhaha du repas, en glissant sur son ventre.
Apparaissant finalement à l’arrière de son cou, il se mit à chuchoter à l’attention du Chasseur : - "Qu’est-ce qu’il se passe, pourquoi elle s’en va comme ça ? C’est pas elle qui est sensé identifier l’autre en bas ? Il est encore plus sombre que toi … Habillé de la tête au pied en noir, une capuche sur la tête, il essayait d’ouvrir un coffret précieux. Gwinal lui parlait d’Eauprofonde et l’invitait à faire gaffe … à nous !"

Aucune peur n’animait la créature mais une joie partagée de provoquer la peur chez ce Gwinal dont il devait penser autant de bien que son hôte. Il avait hâte d’aller plus loin, regrettant presque d’avoir quitté la pièce et les curieux comparses qui se révélaient bien être deux personnes distinctes même si elles semblaient liées d’une manière ou d’une autre.

Zarathoustra, Nish, Néféris
Coiffé sur le poteau par la Puce, l’Aède devait se résoudre à n’être qu’un personnage secondaire dans cette page du livre. Il avait été destitué de la fiole avec tant de fougue qu’il n’avait eu le temps –ou l’envie ?- d’y réagir. L’inconnu survivrait, il se devait de faire confiance à l’Halfeline et espérer qu’elle accordait plus d’importance à la vie qu’elle ne l’avait laissé supposer quelques temps au par avant en suivant Ulysse.
Nish et Néféris restaient dans leur rôle, aussi tristement que possible …

Tasshill
Plongeant dans le ventre du navire, la jeune Hin fut accueillie par un râle et l’odeur sure et métallique du sang collant comme de la poix sur le mourant. La couverture se soulevait avec peine, chaque mouvement ressemblant à une terrible torture au travers des traits du rat. Poison ou soin, il y avait à douter que la situation puisse être pire pour le pauvre homme, il y avait matière à croire qu’il serait reconnaissant que la potion lui apporte guérison ou mort rapide.

La vie de l’homme et les secrets qu’il emportait peut-être étaient dans ses petites mains et il lui appartenait de la briser à jamais … ou pas.

e Chasseur sombre tira une longue rasade de son breuvage et claque sa choppe sur la table. Dissimulant l’intrusion d’Oni dans son corps par un « hhhhhhhaa » de délectation, Ulysse grogna de mécontentement.

¤ Ho mais quel dommage que ma théorie, pourtant si plausible et fantastique ne soit qu’un ramassis de merde bon à alimenter les contes pour ces vieilles lopettes de la côte des épées !! ¤

Les yeux d’Ulysse se remplirent soudainement d’une lueur totalement démentielle, subtile mélange de haine et de pure joie aussi mauvaise qu’Oni pouvait espérer. Puis vint ce sourire aussi effrayant que la gueule d’un requin prête à se refermer sur sa pauvre proie. Les lèvres s’étendirent, dévoilant les dents limées du pirate jusqu’à finir par un paroxysme de rire totalement infernal. Tourment éclata d’un rire si joyeux, intime et abracadabrant par sa soudaineté qu’il en aurait fait frémir tous ceux qui l’observaient.

- HAA HA HA HA Haaaaaa ! Nous y voilà mon ami ! Fit-il à l’attention de Zarathoustra en le gratifiant d’une solide accolade. Par Kelemvor, une page de l’Histoire va très prochainement se refermer sur le vélin emplit d’encre qu’est la vie de notre étape ici ! Sens-tu cette exaltation monter ?

Ulysse soupira et craqua ses doigts avec plaisir. Il toussota discrètement et fronça les sourcils, oubliant toutes les personnes autour de lui. Sa main gauche vint remettre ses cheveux en place avant de venir gratter sa barbe. Son regard se plongea dans sa choppe, et il n’en décrocha plus. Tout bas, le pirate entreprit de parler tout bas à Oni qui ne cessait de gesticuler de plaisir malsain.

- Pas besoin d’elle pour l’identifier, je « sais » que c’est lui.. Il va payer très cher pour son prix, et il ne sera pas le seul. Notre soif de mort va être assouvie très bientôt, à commencer par ce cher Gwinny, il faut passer à l’action, maintenant, et tu vas m’aider..

Sourire carnassier, regard tueur, allure sinistre, tout disparut de l’humain en un rien de temps. Il se leva brusquement, une main en parabole contre son oreille et fit mine d’écouter quelque chose.

- Hooo ! Fit le chasseur en tapant des mains. Que dis-tu ? Vrai ? MAGNIFIQUE ! D’un mouvement théâtral Ulysse enveloppa la table. C’est incroyable ! La potion de Gwynal a parfaitement fonctionné m’informe mon amie ! Quel homme redevable et plein de ressources, ho il faut que j’aille voir notre hôte, dès que Gwynal revient dites lui immédiatement de descendre, j’aimerais le remercier, et aussi gracieusement payer son soin qu’il nous as fourni..

Rapidement, Ulysse s’excusa auprès des autres et sortit du petit repas pour descendre à toute allure. Il rejoignit Tass et lui demanda la situation d’un mouvement de tête.
Le pirate se pressa de rejoindre leurs « appartements » et de s’habiller de la tête au pied comme il était venu sur le navire. Rapidement il repassa devant la petite, armé de son trident qu’il dissimula derrière une colonne de caisses et lui demanda de se préparer à son tour pour recevoir la charmante visite du complice du voleur.

A fond de cale, loin du tumulte de la tablée et des frasques de Tourment, la petite halfeline était agenouillée près du malade, la fiole à la main.

- Bon, ça c’est pour toi! Tu entend! Dit elle en débouchant la petite fiole avec ses dents et recrachant le bouchon de liége un peu plus loin. Elle porta la bouteille à son nez et huma le contenu comme l’au fait n’importe quels ensorceleurs ou magiciens pour reconnaître les ingrédients présent ou quelques nantis devant un vin elfique. Elle haussa un sourcil et afficha un sourire.

- Au moins ça pue pas! Ça veut pas dire que c’est bon, pour faire avaler un poison à un gars, vaut mieux que ça sente bon! J’me demande quel goût ça a? Ça peut être bon et être infâme à boire!

Après ce débat philosophique intense, Tass posa son index sur le goulot, renversa le récipient et porta son doigt à la bouche sans vraiment hésiter.« Ouais! C’est un peu amer mais ça va » Fit elle en claquant sa langue plusieurs fois sur son palais pour ressentir tous les aromes.
Elle saisie la nuque du rat, lui inclina légèrement la tête et vida le contenu .

- Et voila! Y’a plus qu’à attendre et … Des bruits de pas rapide dans l’escalier lui firent lever la tête. « Ah, c’est toi! Bin y a plus qu’à attendre! Fit elle à la question muette que lui fit Ulysse.»[I]

[I]La puce regarda le marin s’habiller à la hâte sans véritablement comprendre ce qu’il se passait, mais le voir attraper ses armes et cacher son trident ne lui dit rien qui vaille.[I]

- Hein, quoi! Une charmante visite…de qui? Du voleur, ola trop bien, enfin de l’action!… Mais c’est qui? Et… attend, j m’équipe et on lui tend un pige! [I]Elle fila récupérer ses affaires et s’habilla et s’équipa sans même s’arrêter de courir et sauter dans toute la cale. Une fois fait, la petite roublarde se posta devant Ulysse haletante.

- Bon je file sous l’escalier et quand il descend, j’lui chope les chevilles pour qu’il se ramasse et toi tu l’ceuille en bas! Ou encore, il descend , j’le laisse passer, j’me glisse derrière lui discret et lui coupe toute retraite au cas ou il veuille se tirer! Hein, qu’Est-ce que t’en dis? Sinon on peut… non ça c’est stupide, ou alors, y à la possibilité de … bon on s’en fout, on verra bien sur l’moment! Et elle fila aussi rapidement qu’elle avait parlée se dissimuler dans l’ombre sous l’escalier.

arathoustra venait d’etre pris de court par la frenetique halfeline : d’un coup d’un seul elle s’etait saisie de la fiole que Gwinal lui avait adressee, et elle avait enchaine avec une folle course vers la cabine. Le jeune homme ne put s’empecher de sourire devant une telle fougue et n’eut pas le cœur a penser que celle-ci pourrait s’averer dangereuse. N’etait-ce de toute facon pas lui qui lui avait fait sauter par la fenetre ?

L’aquafondien avait profite de son mutisme momentane pour ecouter les gens qui l’entouraient. ¤ Suis-je si préoccupé par mon propre ramage que je ne prends pas le temps de m’interesser aux autres ? ¤ Mais en fait, ce n’etait pas une simple reflexion silencieuse comme il peut en exister chez tous les etres doues de pensee. L’homme a la verve enjouee se sentait inexorablement aspire vers son destin, la plume qu’il pensait tenir d’une main ferme etait, lui semblait-il, la seule maitresse a bord et cela le terrifiait. Il avait toujours a l’esprit le visage tordu de douleur de l’homme qui avait failli mourir sur le port. Il se souvenait déraisonnablement du « ripailleur des egouts ». Il imaginait avec toute la demesure qui le caracterisait la suite possible de cette aventure. Le voleur, drappe de noir et nourrissant des desseins tout aussi sombres ne pouvait que mourir en ces lieux. La profonde misericorde de Zarathoustra le Magnifique ne sauverait pas cet etre, et il doutait que sa conscience fusse affecter par cette perte, mais comment allait reagir l’equipage ? Et s’il decidait, comme il etait tres probable, qu’un tel groupe etait trop dangereux a leur bord, leur faudrait-il se battre a nouveau et faire couler un sang innocent sur ce ponton entretenu avec ferveur et passion ? Non, le jeune homme ne se resoudrait pas a cette pratique. C’est alors que l’aquafondien chercha du regard le canot de sauvetage de la Houle Brisee. Connaître son emplacement et la maniere dont celui-ci est harnache faciliterait grandement une fuite improvisee.

Devant la certitude de Tourment, Zarathoustra ne sut que rajouter a part un bref et peu sonore :

- Je te rejoins d’ici peu Fils des Ombres, mais je t’en prie, ne pars pas sans moi ecrire le prochain chapitre !

Puis il rajouta pour lui-meme, tout bas, en se grattant le sourcil droit avec douceur :

- Je t’entends souffler inconstante Tymora… et une fois de plus je m’en remettrai a tes presages lorsque l’improvisation sera le maitre mot.

Se detournant, l’arcaniste alla examiner de plus pres l’etat du canot de sauvetage ainsi que son equipement et son harnachement : partir sans rame ne serait pas tres avise, et savoir comment mettre l’embarcation a l’eau, sans la retourner et dans les plus brefs delais pourrait s’averer etre un grand renfort. Une fois satisfait de son examen, le jeune homme se detournerait de l’objet de son attention pour rejoindre La Puce au cœur leger et Tourment a l’ombre persistante.

Le rire d'Ulysse avait fait se retourner les marins d'un seul bon, à la recherche de ce qui pourrait mettre leur invité de si belle humeur. Un d'eux manqua même avaler de travers tant l'exclamation était violente et -a priori- déplacée alors que d'autres, la surprise passée, y répondir en échos, levant leur verre à la folie. Des murmures et des paroles échangées dès qu'il eut terminé son éclat de voix chantaient les dérives de l'alcool, mettaient en doute la contenance des tonneaux en cale et d'autres réflexions doutant de la justesse d'esprit du Chasseur. Tentant de rebondir sur ce sursaut de démence, le 'Baron' se joigna à la fête, levant son verre un large sourire aux lèvres : - "Fantastique ! Merveilleux ! Que ce bon Gwinal soit remercié comme il se doit et qu'il goutte à la générosité du Baron ! Allez donc mes bons, allez donc !"
Néféris fit disparaitre le sourire qui avait manqué naitre sur son visage de marbre, se resaisit et, du menton, désigna Zarathoustra qui s'était levé de table, demandant silencieusement à son comparse ce qu'il pouvait bien faire. L'Aède vu très vite la sortie de secours qu'il cherchait, une barque pour six à huit hommes, liée à une poulie à l'arrière du navire, une paire de rames accrochée à son bord. En quelques secondes, il serait auprès de La Puce ... en cale.

Tass goute la potion de Gwinal

Eut-il s'agit d'un poison que La Puce aurait pu se tordre de douleur dans cette cale au côté du mourant mais il n'en était rien, le liquide crayeux et blanchâtre n'avait ni le gout, ni l'odeur de quelque poison dont elle eut fait la pénible expérience.

Tass fait boire la potion de Gwinal au Rat
Rat est stabilisé et récupère 1d8+1 : 6PV

Le liquide ne resta pas longtemps sur les lèvres du mourant, à peine s'infiltrait-il dans le corps du blessé que les plaies du Rat se refermaient, soulevant son corps dans un long spasme alors que le tissus et la crasse sortaient de son corps. Il absorba goulument le reste du breuvage, passant de la douleur à l'envie d'en avoir encore ... et encore. La magie divine s'écoulait dans ses veines, pour son plus grand bonheur et tandis que La Puce, déjà passée à autre chose, cherchait à se cacher dans les ombres, le Rat ouvrit un oeil sur un Ulysse en arme : - "Que ... que s'est-il passé?"

lysse braqua son regard cuivré étincelant dans celui de la Puce et lui intima le silence d’un plissement de paupière.

- Laisse moi faire, ce n’est pas ton agresseur qui va nous rendre visite, mais Gwynal. Quand tu verras ce que je lui ferais, tu comprendras.. Maintenant, occupe toi de ton rat, questionne le, redresse le, fais en ce que tu veux..

La voix du Chasseur se faisait déjà plus distante. Sa vision regardait déjà un autre monde. L’homme se posa des questions quant au devenir de leur virée en bateau, tandis qu’un mot étrange et familier montait en lui.

¤ Bon sang.. Que dois-je faire ? La potion n’était apparemment pas du poison, mais.. Serait-il simplement influencé par la présence du voleur ? Peut-être. Alors je dois me concentrer sur lui, je laisserais la vie sauve à Gwynal, à moins que je découvre quelque renseignement compromettant. Mais.. non, gardons en tête ce voleur, lui payera, et, parlera.. ¤

Ulysse considérait cependant maints façon de rester en vie, et peut être cela était-il pire que la mort ?
Le mot commençait à gronder dans son esprit, il réclamait une action simple, si facile, « Aesh, Aesh, Aesh, AESH ! » La Force devait s’emparer du Porteur de l’Ouroboros, comme une soif de sang irrésistible et incontrôlable. C’était ainsi son devoir, sa mission, et sa raison de vivre. Cependant, cette pulsion chaotique était ponctuée par l’enseignement appris au cours des années. Machinalement, le tueur caressa la tête de sa Crosse et se mit à réfléchir.

¤ Il va falloir que je fasse ça oui. Avec Oni. Le reste de la traversée sera assez difficile pour nos esprits, il faudra quitter ce navire au plus vite, au prochain port, ou par-dessus bord ? Rhaa ! Que de questions, de facteurs improbables et de répercussions, pourquoi ? POURQUOI ! Jouer ainsi avec moi et me torturer ? Je sens que cette nuit sera longue et douloureuse, mais avant cela, je dois découvrir les secrets de notre homme, si telle est Votre volonté.. ¤

Ulysse transpirait, son teint cendreux se faisait plus blanchâtre, ses yeux, plus rougeoyants. Sa main se crispait sur sa Crosse.
Respirant une bonne goulée d’air, l’homme saisit sa bourse et la soupesa. Il alla se placer entre l’entrée et le rat, dans un angle mort afin qu’on ne puisse rien voir de l’extérieur puis attendit Gwynal. Il affichera une mine radieuse et soulagée à son arrivée, avant de lui « tendre » la monnaie pour sa potion.

Le Rat arborait le visage marqué de l’homme victime de sa peur devant l’être qui ne faisait aucun égard de sa pauvre existence, alité sur une couchette souillée dans un navire dont il n’avait aucun souvenir. Il se souvenait par brides, en flash, avoir suivi une curieuse procession en direction d’un navire sur lequel il espérait monter. Ce devait finalement être la houle brisée, au bord duquel devait se trouver cet homme sans assez de conscience du monde que pour oser lui réclamer de l’or pour embarquer ! Il le fallait pourtant … pour rejoindre …

La Puce était visiblement trop partagée par ses envies contradictoires que pour agir dans un sens ou dans l’autre ; cachée dans l’ombre elle sautillait, se demandant s’il était temps de questionner le blessé, comme le demandait Ulysse, ou de répondre à son instinct qui lui hurlait de rester cachée, prête à agir.

Des bruits de pas se firent entendre, désespérément lents et plein d’un manque d’assurance certain. La marche d’un homme qui craint pour sa vie sans avoir trouvé un moyen de la sauver.
- Très bien … je descends … Répondait Gwinal à l’annonce du Baron qu’ils ne purent entendre mais qui annonçait que ses suivants et une belle récompense, l’attendaient en bas. Un marin leva son verre, à la santé du héros qui avait peut-être sauvé la vie d’un homme, qui avait en tous cas causé le rire profond du Chasseur.

L’Aède le vit, ce Gwinal qui affichait tant de superbe alors qu’il était maître de choisir qui monterait sur la Houle, maintenant blanchâtre d’être simplement interpellé par Nish. Tourment pouvait-il être seul responsable de ce changement radical d’attitude ? Il lui emboîta le pas, vers leurs quartiers…

e temps s’arrêta un instant. Tout se mua paisiblement, lentement, inlassablement, en pulsions, en battements d’un cœur qui vivait au ralenti. La perception du Chasseur Sombre ne se matérialisa plus qu’en la vision de Gwinal qui, il le savait, avançait vers un triste destin. Ses yeux le trahissait, la peur l’empuantit, jusqu’à englober la totalité de l’air. Cette saveur, Ulysse la connaissait très bien, il s’agissait là de la Domination, et il la savourait autant que faire se pouvait.
C’est pourtant bien avec un faible sourire qu’Ulysse accueillit le marin dans la cale. Le Pirate fit quelques pas lents et théâtraux et marcha de telle manière que Gwinal se retrouva dos contre les membrures du navire.
Les deux mains d’Ulysse s’avancèrent. La main droite tenait la bourse ouverte, destinée à payer le « sauveur ». Sa main gauche allait pout lui serrer son avant bras en guise de remerciement.
Mais quelque chose clochait. Pourquoi la main droite du pirate était-elle si haute ? Celle-ci se dirigeait vers le visage de Gwinal. Peut-être pour lui montrer l’or, devant les yeux..
Or donc, le traitre sut instantanément lorsqu’Ulysse perdit son sourire. Sans même froncer les sourcils, d’un regard morne comme la mort, dur comme l’acier et dépourvu de pitié, le pirate lâcha sa bourse qui retomba dans sa main gauche, alors que la droite avançait inexorablement vers la gorge de l’humain.

D’une poigne terrible, Ulysse saisit ,de sa puissante main, la gorge de Gwinal, serrant comme une pince, broyant sa glotte jusqu’à en faire révulser les yeux. Ses muscles se gonflèrent et d’un geste brusque, plaqua le pauvre malheureux dos contre paroi avant de le décoller du sol un instant comme un vulgaire fruit pourri.
Ulysse ne voyait plus que Gwinal, et Gwinal ne voyait plus qu’Ulysse.
Et d’une voix calme, sans aucune violence, mais pourtant si acérée, le pirate s’exprima.

- Tu traites avec les mauvaises personnes, Gwinal. Maintenant que tu sais très bien de qui je parle, tu vas aller le voir et l’amener ici par n’importe quel moyen. Dis lui donc que nous sommes en train de festoyer sur le pont alors que tu viens de trouver un fantastique trésor dans nos quartiers, mais un objet sollicite l’aide de ton « ami ».. Tu vas aussi m’apporter le coffre qu’il nous a volés, ou alors tu le payeras d’un prix bien supérieur à la mort.

Alors qu’il parlait d’un ton monocorde et funèbre, le pirate tritura la bourse pour faire tomber quelques piécettes dans sa main. Une fois en paume, il relâcha un instant sa prise puis serra de nouveau plus fort pour entrouvrir la bouche de Gwinal.
Il y glissa alors une pièce de cuivre. Puis une autre, et encore une autre.

- Voilà ta récompense, toi qui est avare d’un or qui ne sert à rien aux pauvres d’esprits comme le tien. Je te ferait avaler toute cette bourse si tu ne m’obéis pas, et n’oublie pas avant de faire ce que je t’ai demandé.. Un châtiment bien pire que la mort t’attend si tu me trahis.

Et en terminant sa phrase, le visage devint plus rugueux. Ses yeux rougeoyaient d’un éclat de rubis enflammé, sa peau se détendait, des tentacules poussaient autour de ses mâchoires pour venir enserrer Gwinal. Son visage devint le faciès d’une terreur sans nom.
Une petite voix s’éleva alors, ponctuée de ricanements joyeux et mauvais, et qui dit.. « Voilà ! Voilà ce qui t’attend mon pauvre ami ! Si tu n’obéis pas... hihihéhahahahaaaaaa »


Intimidation, manifestation de « Gaze of terror » et tout ce que tu veux pour faire chier Gwinnie dans son froc.

Juste avant que Gwinal ne descende à fond de cale pour recevoir sa récompense, Tass avait finalement opté pour se mettre au chevet du rat qui avait reprit des couleurs plus appropriées aux vivants, malgré la peur et l’étonnement qui se lisaient sur son visage.
Si le marin ne la voiyait pas sur le pont avant de descendre il devait s’attendre à la trouver en bas, donc pour ne pas laisser planer de soupçons, elle s’était placée derrière Ulysse, bien visible de l’escalier.
Jouant les aides soignantes modèles et affichant un sourire jovial au marin qui venait de les rejoindre, la petite hin n’eut pas le temps de finir son rôle de composition en voulant le remercier que déjà Ulysse l’avait saisit par la gorge et cloué au mur.

- Oups ! Pas de chance Gwinni, tu traite avec le mauvais cheval! Lança t’elle Par dessus l’épaule de Tourment.

La curiosité piquée au vif de voir pour la première fois de près un œil révulsé, Tass s’avança de deux pas et s’arrêta net lorsqu’elle entendit la voix changeante d’Ulysse et lorsqu’elle crut voir bouger quelque chose sur sa face. En plus des yeux rouges et maintenant exorbités, Gwinal semblait terrorisé comme si il avait en face de lui la reine araignée ou Sargonas en personne.
Habituellement, aux yeux de la roublarde, toutes nouveautés était sujets à l’amusement, l’étonnement et la curiosité, mais là, une petite voix lui disait de ne pas chercher à savoir et pour une fois elle décida de l’écouter.
On ne pouvait pas die que Tourment faisait véritablement peur à Tass, mais elle le craignait indubitablement et encore plus à l’heure actuel .
Mais malgré cela, elle ne put s’empêcher de rajouter en prenant un air sévère.

- T’as bien compris minable ! Sinon c’est moi qui m’occupe de toi et crois moi que je serais moins indulgente ! Alors file !