Le parcours d'Enmorien, Dans son enquête Macabre..

Narration
Début

                
Temps : Zénith (11h56)
Température : 33°
Météorologie : Orageux
Vents : important (47 Km/h)
Localisation : Maison de la Glace

La roublarde venait de passer une fin de matinée agitée, et n’avait trouvé le véritable sommeil que plus tard. Elle se sentait cependant d’aplomb pour continuer son investigation, et pouvait se déplacer à son aise et sans déguisement, sans Karan pour la gêner.
Elle fut réveillée au zénith par le grondement d’un orage persistant depuis quelques heures. Les orages étaient monnaie courante dans la région, à cause du vent propagé depuis la Grande Mer, et des montagnes qui piègent l’humidité apportée par l’océan.
Lorsqu’elle arriva dans la salle commune, le mari de la tenancière lui offrit un bon repas revigorant, et la remercia au nom de sa femme pour les avoir débarrassés du cadavre.
Enmorien ne pipa mot face à cet aveu pour le moins surprenant, et avant de partir en vile, elle alla voir dans la salle de bain. Il restait du sang séché qui n’était pas parti, mais plus de traces du corps et apparemment, les aubergistes croyaient que c’était l’œuvre de la petite femme..
En sortant de l’établissement, elle fut surprise de la violence du vent qui faillit l’emporter à plusieurs reprises et regretta de ne pas avoir de vêtements adéquats, d’autant plus qu’il faisait tout de même chaud ; bien que la température normale de la région soit normalement beaucoup plus haute.
S’avançant dans les grands boulevards richement décorés, Enmorien ne pus qu’admirer les incroyables constructions qui s’offraient à ces yeux. Des centaines de tours de mages, constituées de coraux colorés, de pierre, de cristal et de force magique, dominent la ligne des toits.
La roublarde appréciait vraiment cette cité, car elle représentait véritablement un joyau du Sud inégalé, et surtout, un nombre incalculable d’avares à tromper.
Elle aperçut aussi d’autres personnes discutant ça et là, toutes habillées d’atours très colorés et presque tous magiques, contrairement aux siens, ce qui lui attirait des regards peu amicaux.
Longeant la Promenade qui faisait le tour de la ville, Enmorien arriva près des Temples et de la Maison de la Glace, un lieu étrange où de nombreux magiciens en compagnonnage s’évertuaient à créer des énormes blocs de glace, revendus à ceux qui pouvaient se les payer.
Elle dépassa le temple d’Azouth pour rejoindre celui de Mystra un peu plus loin, en entra de pied ferme dans la nef.
Elle aperçut trois hommes près d’une porte qui discutaient entre eux, mais contrairement à ce qu’elle aurait cru trouver, il semblait s’agir là de magiciens. Ne trouvant personne d’autre mis à part des roturiers, elle s’aventura un peu plus en avant..

La ballade dans Halarahh avait redonné le moral à Enmorien. La halfeline appréciait la ville grandement, pour ses lumières, pour ses richesses, pour son flamboiement ; pour tout ce qui pouvait attiser la convoitise, la débauche, la décadence. La cité était un terrain de jeu merveilleux pour la fausse-prêtresse, et l’intrigue dans laquelle elle s’était fourrée lui offrait des opportunités exceptionnelles. Tous ces magiciens enveloppés dans leur morgue et leur mépris ne valaient guère mieux qu’un simple paysan face au pouvoir corrupteur de Gargauth, et elle saurait le rappeler à leurs esprits bornés ! Cette pensée lui provoquait un plaisir malsain qu’elle savourait par avance…

Ce nécromancien, ce Karan Goroth, lui semblait être le parfait instrument. Un être intelligent mais manquant de bon sens, un parfait étudiant d’une école de magie. Quel que pût être son but véritable, Enmorien ne doutait pas qu’elle pourrait en détourner le nécromancien pour causer sa perte. Cela prendrait peut-être longtemps mais, à la longue, elle parviendrait à ses fins. Mais il lui fallait d’abord gagner sa confiance et, pour cela, elle devait d’abord collaborer avec lui efficacement. Et si possible orienter l’enquête contre tous ceux qui touchaient, de près ou de loin, à la nécromancie.

La vue du temple dédié à la Mère de Toue Magie désola la halfeline. Un temple si important ne devrait pas être érigé pour des dieux mièvres et faibles. C’est dans les Neufs Enfers, et dans le Plus Grand de leurs Exilés, que résidait la vraie puissance.

¤Mais le jour où ses impies comprendront, il sera trop tard pour demander grâce…¤

Enmorien pénétra plus en avant dans le temple, prenant le temps d’observer la nef. Ses pas étaient lents et calculés, comme il convenait à une prêtresse de Kelemvor en visite dans un temple d’une divinité alliée. Elle se força à imiter le ravissement devant l’architecture, les bas-reliefs et les sculptures, tout en cherchant des yeux un prêtre ou un membre du culte, si possible un personnage sans trop d’importance. Il ne s’agissait pas de tomber sur quelqu’un qui la démasquerait au premier coup d’œil maintenant.

Narration


Enmorien marcha lentement dans l’enceinte du Temple. Bien que celui-ci paraissait grand de l’extérieur, on lui avait dit un jour qu’un temple pharaonique se nichait non loin dans les montagnes, abritant une bibliothèque incroyable, dépassant de beaucoup celle de Château-suif, du moins, en ce qui concerne l’Art.
Mais déjà, la voûte magique représentant un ciel étoile, les colonnades de pierres sculptés en forme de serpents étoilés, les fresques mouvantes et les mosaïques représentant des scènes néthérisses, non pas figées mais en mouvement, émerveilla la jeune femme. Toute cette profusion d’art magique et d’argent dépensé dans ces moyens avaient réveillés quelque chose à l’intérieur d’elle-même, elle semblait comme émue par tant de grâce. Elle se demanda à quoi pouvait bien ressembler le plus grand temple de Mystra, et osait à peine imaginer les trésors qu’il recelait.
Alors que la jeune femme marchait vers un autel en quête d’un prêtre, une étrange sensation l’envahit, comme une vague la traversant, et elle se sentit mise à nu durant un instant.

- Ho là jeune dame ! Où croyez-vous aller ? Vous ne pouvez pas aller plus loin que cette limite, vous venez d’où là comme ça hein ? Pfff..

L’homme parla avec virulence, et avait quelque chose de dangereux dans son attitude. Il n’était pourtant qu’un simple habitant à priori, qui était au premier rang. Enmorien grimaça, elle avait douté de la capacité des halruéens, mais cette fois, cela était bien confirmé. Même le plus pouilleux des paysans avait une once de magie en lui. L’exception qui confirmait la règle devait être les aubergistes qui se situaient à la frontière de la cité, et elle comprenait maintenant pourquoi.
A ce moment, une procession sortit d’une grande porte de pierre gravée de runes, depuis la zone interdite. Une assemblée de mages entourait ce qui semblait être un prêtre, vue sa tenue sacerdotale. Ces hommes devaient être puissants, car les objets qui les accompagnaient faisaient briller la prunelle des yeux de la hin..
Elle n’eut même pas le temps d’approcher le prêtre, que le groupe l’ignora et partit au dehors sans décrocher un seul mot.
Désespérée et à la fois troublée de ne voir aucun prêtre, Enmorien refit quelques pas en arrière. Mis à part les citoyens peu amicaux, il restait les trois autres près de l’entrée.

Enmorien ne put se retenir de pester tout bas. Elle avait négligé les roturiers à l’entrée, négligé la magie des Halruéens et surtout négligé l’arrogance de ces humains. Elle réajusta ses robes, un geste qui devenait régulier quand elle devait se reprendre psychologiquement. Elle se demanda si ce geste ne signifiait pas plus. ¤Peut-être une forme d’attachement au déguisement et au mensonge, au fond. ¤

Puisque le cortège sacerdotale lui était passé devant sans la moindre considération, et que les hommes du peuples se montraient inamicaux, il ne restait plus que les trois hommes ressemblant à des magiciens pour renseigner la halfeline. Cette dernière se dirigea vers eux, prenant un air attristé et déçu. Ses pas lents et la main qu’elle porta à son visage pour se protéger du vent accentuaient son masque de détresse.

-Messeigneurs, Dit-elle d’une voix suffisamment forte pour couvrir le vent. « Je suis désolée de vous déranger, mais j’ai besoin de votre aide. Je suis Enmorien Talassalande, une prêtresse de Kelemvor cherchant à entrer en contact avec le culte de la Mère de Toute Magie. Comme vous pouvez le voir, je suis étrangère à cette ville, et on m’a indiqué ce temple mais, hélas, on m’en a également interdit l’accès. Connaîtriez-vous un moyen de contacter les prêtres de Mystra ? »

Tout en prononçant ces paroles, elle détailla ses interlocuteurs d’un coin de l’œil. Tout symbole ou marque d’appartenance à une quelconque nation, organisation ou même école de magie lui serait fort utile, elle le savait ; mais il fallait d’abord déceler les intentions et les sentiments des magiciens…

Narration


Détection du premier mage : 18(dé)+0= 18 Échec
Détection du deuxième mage : 13(dé)+0= 13 Échec
Détection du troisième mage : 20(dé)+1(-1~3m de distance)= 20 Réussite
>< Déguisement d’Enmorien : 5(dé)+9+5(détails)= 19

Test de Bluff d’Enmorien : 12(dé)+7= 19 Réussite
Test opposé de Psychologie du premier mage : 13(dé)+0= 13 Échec
Test opposé de Psychologie du deuxième mage : 9(dé)+0= 9 Échec
Test de perception auditive du troisième mage : 17(dé)+1 = 18 >< 15 Réussite
Test de Psychologie du troisième mage : 12(dé)+4= 16 Échec

Lorsqu’ Enmorien s’était rapprochée, elle remarque que l’un des trois hommes était un peu à l’écart et ne semblait pas participer à la conversation, celui-ci était adossé au mur, yeux clos. Elle alla s’adresser donc aux deux autres hommes, qui lui tournèrent un étrange regard.

- Qu’avons-nous là, une prêtresse de.. de Kelemvor ? fit le premier
- On dirait, bien que cela semble improbable, je trouve étrange déclara le second
- Qu’y a-t-il de si étrange dans ce fait ?
- Je ne sais pas…

L’un des mages était quelque peu suspicieux des propos de la petite femme, mais ne savait pas trop pourquoi, aussi gardait-il son air distant et arrogant. Le second avait l’air plus enjoué, mais sa façade joviale disparut peu de temps après, lorsqu’il reprit.

- Vous devriez vraiment vous renseigner avant de venir dans un pays, rien que pour connaître les coutumes de celui-ci reprit le premier. Vous auriez donc du savoir qu’il n’existe qu’une seule et véritable magie, celle de la Toile ! Aussi, la plupart des temples sont tenus par des magiciens, mis à part le Haut-Prêtre qui vient de sortir, mais même lui ne bénéficie pas de la notoriété des magiciens..
- Donc on vous a mal renseigné madame, du moins pour ce temple là fit le second, étouffé par sa propre fausse courtoisie.

Ils sourirent « aimablement », comme pourrait le faire un loup devant une proie qu’il compte séduire.
Enmorien fut complètement déçue et rageait intérieurement face à ces deux arrogants, et au fait qu’elle n’ai pu abstenir ce qu’elle cherchait. Cette ville était aussi splendide que pourrie par beaucoup d’aspects. Elle remercia par un hochement de tête évasif les deux hommes, et se prépara à sortir du temple, quand quelqu’un l’apostropha. Il s’agissait du troisième mage qui semblait à l’écart des deux autres..


Bon Enmo, ne réponds pas encore, tu verras

La journée avait été longue en préparatif et les imprévus de dernière minutes s'accumulaient de façon inquiétante. Ajoutés à cela ses recherches infructueuses au temple de Mystra et la situation se présentait sous un jour des plus navrants. Mais bientôt cela n'aurait plus d'importance...

Les ruelles tortueuses d'Halarah bien qu'offrant un gain de temps non négligeable, étaient loint d'être aussi agréables que les grandes avenues pavées du centre ville. N'étant pas habitué aux longues marches, Amras n'avait pas tardé à accuser le coup. Il s'autorisa une petite alte devant le temple de la maîtresse de la magie, afin de pouvoir ordonner ses pensés. Là il pu entendre les déboires de la jeune femme, qui lui parurent des plus plaisant.

Le mage eut un sourire ironique. Avec une attitude aussi cavalière, il y avait peu de chance que l'étrangère n'émeuve ses consoeurs. La société Halruéenne étant des plus élitiste, il n'était pas question de badiner avec l'étiquette. En se présentant comme égale auprès de magiciens, la prétresse allait claucher devant les boîteux. Ne voulant en perdre miette, l'halruan jetta un coup d'oeil à la scénette.
Son regard fut attiré par la prétresse dont la vue lui fit froncer les sourcils.

¤Une Halfelin. Voilà une créature bien singulière en pareil lieu. C'est bien le diable qu'il faille que j'en croise une dans un moment pareil¤

Le jeune homme avait un temps étudié cette race, ô combien amusante. Malheureusement, les seuls spécimens qu'il n'eut jamais observé se limitaient à une illusion de qualité médiocre et un à squelette incomplet. Bien qu'il n'eut que peu de temps devant lui, Amras ne pouvait se résoudre à ignorer la prétresse. Il laissa échapper un long soupir.

¤Comment lutter face à l'appel du savoir ? Qu'importe mon voyage, il attendra que j'assouvice ma curiosité intellectuelle.¤

Il enleva ça capuche et vérifia les plis de sa robe. Il ne voulait pas passer pour un coquin. Lorsqu'il fut sûr de son aspect, il se dirigea vers la halfelin d'un pas impérial. Ignorant ses deux confrères, il s'adressa à la halfelin avec attention, faisant gare à gommer son accent pour être sûr d'être compris.

-Les prètres de Mystra sont occupés à des préparatifs des plus fastidieux, je doute qu'ils puissent vous entendre. Le temple d'azouth sera sûrement plus à l'écoute de vos requêtes. Je m'y rend justement, vous pouvez m'y suivre, si le coeur vous en dit.

La rage consumait à présent l’esprit de la halfeline. Il n’y avait décidemment personne de plus arrogant qu’un Halruéen, tout enveloppé dans sa morgue et sûr de la prétendue puissance de sa magie. Mais le jour où les Neuf Enfers s’ouvriront sous leurs pieds, toute leur hautaine assurance s’évanouira dans le concert de leurs supplications, et personne ne les entendra. Cette pensée lui permit de trouver un semblant de calme et de garder son esprit clair. Se jurant de rire aux éclats lorsque ces deux-là atteindront le premier étage de Baator, la halfeline observa un nouvel interlocuteur venir vers elle.

Son teint basané, sa barbiche, ses habits amples et surtout son assurance le classaient tout de suite dans la catégorie des seigneurs de l’Halruaa, les magiciens. L’évocation du dieu Azouth confirma cette suspicion de la halfeline. Toutes ses expériences précédentes avec les mages de ce pays l’avaient prévenue de la nécessité de se montrer humble devant eux.

-Peut-être que le clergé d’Azouth pourra m’aider, ou du moins pourra-t-il contacter le culte de la Mère de Toute Magie. Répondit Enmorien à son interlocuteur. « Je vous remercie de votre proposition, sieur. Je dois avouer que je me sens perdue dans une ville aussi raffinée et complexe. »

Enmorien examina de près son interlocuteur, ses habits, ses manières. Les Halruéens se montraient rarement courtois, et l’attitude de ce mage semblait du coup suspecte. Enmorien se mit à espérer que son interlocuteur cachait effectivement quelque chose, et si possible quelque chose qu’elle puisse aider à fournir…

-Excusez ma curiosité, sieur. Commença la halfeline en suivant le mage dans les rues. « Vous ne manquez pas de connaître la légendaire curiosité de ma race, n’est-ce pas ? Je vous prie donc de mettre mes questions sur le compte de mon héritage racial. Etant une prêtresse, je dois avouer que quelques détails m’ont choqué depuis que je suis ici. Malgré la grandeur des temples, les habitants de cette ville n’ont pas l’air d’une dévotion exemplaire. N’y a-t-il donc que Mystra et Azouth qui soient vénérés ici ? D’autres cultes de la magie, comme Savras et Velsharoon, sont-ils présents ? Et les autres dieux, qu’en est-il ? Je me demandais aussi ce que vous-même veniez faire au temple de Mystra ? Vous contentiez-vous d’une offrande et d’une prière à la Mère de Toute Magie ? »