Promenade dans les Landes, Chapitre 1: Sur la route

La belle elfe prit sa chouette contre elle et se coucha à côté de Nomad puis elle sombra dans un profond sommeil réparateur et peuplée de doux rêves.

Elle était sur un grand bateau le mer était calme et le soleil brillait, tout était tranquille, plus de froid, plus d’hommes lézard, plus que du bonheur, tout était paisible, le temps semblait passé sans encombres, tout les dangers avaient disparues, écartées. Qualindra avait les cheveux qui volaient au vent, le bruits des vagues la berçait.

Etait-elle seule ? NON.
Sur son épaule sa chouette se reposait et à ses côté se tenait son barde, là debout silencieux, le regard perdu je ne sais où ? La jeune elfe aussi scrutait l’horizon, ses pensées divaguaient, elle se remémorait la première fois qu’elle avait vu le jeune barde, à ses pensés un petit sourire apparaissait sur ses lèvres, parfois un petit rire s’échappait quand elle repensa aux trois baisés qu’elle lui avait donné. Les paroles et les gestes échangés devant Marek que de bons et beaux souvenirs en compagnie de celui qu’elle aimait.
Puis il lui revint en mémoire la fois où elle lui avait annoncé ce qu’elle éprouvait pour lui son amour pour lui, elle ne savait toujours pas ce que lui pensait d’elle et là son visage se faisait plus triste. *Que penses-tu de moi, toi qui es humain ?*
Elle leva la tête vers lui *comme tu es beau, calme et surtout en vie, comme je t’aime* pensa la magicienne.
- M’aimes-tu ? Avait-elle réussi a articuler.

Nomad c’était tourné vers elle, mais au moment ou il allait parler un craquement réveilla la jeune elfe *se n’était qu’un rêve* pensa-t-elle un peu déçue.
*Mon cher Nomad, quand e diras-tu si tu m’aimes, si tu tiens à moi et ce que tu penses de moi* pensa Qualindra *c’est pas aujourd’hui que j’aurais ma réponse* pensa l’elfe soupirant.
Elle resta néanmoins couché, n’entendant aucun bruit suspect autour d’elle mis a par le craquement du feu (ce qu’il l’avait réveillé) et les respirations régulières de ses compagnons. Elle ne voulait pas savoir ce que tous les autres faisaient, elle referma les yeux et se remit a pensé à son rêve, caressant toujours sa chouette. Elle ne dormirait plus, pour l’elfe qu’elle était elle avait bien assez récupéré. Elle n’osa pas non plus regardé du côté de Nomad c’était pas l’envie qui lui manquait, mais si li ne dormait pas ? Si il la regardait ? Elle lui ferait sûrement son sourire charmeur ; elle n’osait pas le réveiller si il dormait. Elle ne savait pas où il se trouvait à ses côtes ? Endormie ?
*Aucun bras autour de moi, dommage* pensa Qualindra en émettant un tout petit rire.

Puis elle se tut attendant que la petite troupe se réveille a leur tour. Pour le moment elle ne pensait pas trop à manger, ni a ce faire un brin de toilette et surtout pas au froid qu’ils allaient devoir affronter dehors.

Treizième jour d’Eleinte 1372
Nuageux et averses de neige
15h55

Qualindra ne rêvait plus, car elle n'avait pas vraiment dormis. Comme n'importe quel elfe, elle ne dormait jamais vraiment et gardait toujours une part de conscience même dans ses songes. Pendant une poignée de secondes, Qualindra pensa vraiment que ce qui avait causé l'interruption fort mal a propos de son rêve était les crépitements des flammes mais ses yeux aiguisés lui permirent de voir celui qui l'avait effectivement réveillée. Le centaure était revenu presque sans faire de bruit et s'était assis, avec la grâce qu'on tous les chevaux quand ils le font. Il ne lui fallu pas longtemps non plus pour réaliser que la belle elfe était éveillée et il décida de lui parler tout en essayant de se montrer aussi silencieux que possible. Son visage peu éclairé était tendu et il semblait parfaitement sérieux voire inquiet.

-

Quatorzième jour d’Eleinte 1372
Nuageux
19h35

Pendant que Naemod faisait demi-tour, un peu soulagé, pour aider Jen et Hedden à fouiller les cabanes, Endor bougea un peu le bandeau qui cachait ses yeux à la violence de l'astre du jour en souriant. Toutefois, et cela de manière presque tangible, ce sourire contenait plus de douleur et tristesse que de joie.

Endor Thet

-En temps normal, j'aurais peut être pu essayer de trouver un animal à qui parler, quoique la plupart des animaux soient en réalité peu loquace et surtout peu concernés par les problèmes qui occupent nos semblables, mais la nuit éternelle qui s'est abattue sur moi m'empêche de communier avec la nature. J'espère qu'un jour je réussirai à surmonter mon handicape mais pour l'instant je suis incapable d'user de magie. Désolé. -------------------- Endor est un elfe sympathique et souriant toujours prêt à aider les autres quand ils en ont besoin. On comprend vite qu'il est druide grâce à son armure brune et son visage souvent maquillé en vert pâle.

Pendant que le sourire du druide se tordait d'une douleur sourde et intérieure, Hedden et Naemod entrèrent dans la cabane la plus proche en silence et avec prudence. Tous deux craignaient un danger quelconque se demandant ce qui avait pu faire fuir ainsi les habitants de ce petit hameau. Dans la maison, outre un matelas de foin partiellement éventré, une table renversée en compagnie de deux chaises et un coffre apparemment rescapé du cataclysme qui avait endommagé le mobilier, ne se trouvait que de la poussière et des morceaux de bois. Une fouille plus minutieuse du sol permis aux deux aventuriers de mettre la main sur quelques autres objets. Une canne à pêche rudimentaire brisée se trouvait à proximité du matelas et une paire de rames fissurées et visiblement pas de première jeunesse étaient disposées près de la table. Du sang séché se trouvait sur les manches des trois objets et sur les bouts des rames. Porteurs des deux pagaies, Hedden ressortit pour présenter la situation à Jen et Endor.

La belle elfe se redressa en s’aidant de ses avant bras, puis elle s’assis ben en face de son interlocuteur elle prit sa chouette contre elle et écouta attentivement ce que lui disait le centaure. Qualindra avait retrouvé son sourire et c’est avec celui-ci qu’elle écouta son hôte sans l’interrompe.

Lorsqu’il eu finit la magicienne lui répondit :



’ ’ ’ ’ La jolie elfe avait eu les larmes aux yeux en repensant au musicien, en revoyant ses blessures et elle ressentit encore une fois la peur qu’elle avait sentit en le croyant perdu à jamais.

Puis elle reprit :

-

L’elfe avait parlé a voix basse pour ne pas déranger ses nouveaux compagnons. Elle avait gardé son sourire se voulant aussi rassurante que possible.

La jeune elfe hésita un instant puis demanda :

’ ’ .

Tout en restant attentive aux paroles du centaure ; elle se tourna pour regarder son doux barde dormir paisiblement et lui sourit. Svent n ‘était plus qu’un simple ami pour elle, non même plus un ami, une simple connaissance, le visage de Svent s’effaçait peu à peu de sa mémoire et le visage de Nomad prenait toute la place.

*je t’aime et j’en suis de plus en plus sûre* pensa-t-elle en regardant Nomad dormir. *et toi ?*

Après sa réflexion elle regarda de nouveau leur sauveur.

Le jeune mage, plein d’appréhension, etait resté à proximité d’Arsinoé et d’Endor, l’œil aux aguets et l’arbalète prête à lâcher son projectile. Les minutes nécessaires à la fouille de la masure par ses deux compagnons lui semblaient durer des heures aussi fut il soulagé de les voir revenir avec une paire de rames. Ce fut donc d’une voix légère bien que grave qu’il répondit au druide.

-Je ne peux malheureusement guère vous donner de conseil, la science de la magie est bien différente de votre Art et mon expérience ne vous sera donc d’aucune utilité. Privé de la lumière j’imagine qu’il vous faudra trouver d’autre sens pour pouvoir de nouveau communier avec la nature. Je pense pouvoir toutefois vous assurer que nous ferons notre possible pour venir en aide à votre maître. Ce dernier, plus que nul autre, sera capable de transformer en avantage ce qui est actuellement un handicape.

Prenant connaissance du résumé de la fouille fait par Hedden, il resta pensif un instant avant d’ajouter.

-Parfait, pensez vous qu’une seule barque soit nécessaire pour nous tous ou devrons nous en utiliser une seconde ? ? Je répugne à ce que nous nous séparions pour faire deux voyages et nous devrions dans ce cas, fouiller l’une des autres cabanes afin de trouver un second jeu. Pour ce que l’on sait, si attaque de ce village il y a eu, cela ne date pas d’hier et nous avons donc le temps d’en dégoter une seconde paire.

Treizième jour d’Eleinte 1372
Nuageux et averses de neige
Un abris forestier
15h55

Le centaure regardait la belle elfe dans les yeux comme s'il ne parvenait pas à comprendre ce qu'elle voulait dire ou qu'il hésitait sur le sens exact à donner à ses paroles. Enfin, un sourire parut sur son visage signe qu'il avait choisi de comprendre que la jeune elfe était un brin naïve.

-



Sur ces paroles peu encourageantes, le centaure fit un signe de tête à Qualindra et sortit en marchant doucement. La porte de l'abri ne resta pas ouverte très longtemps mais cela suffit à la jeune elfe pour comprendre que le froid dehors était toujours aussi mordant.

Quatorzième jour d’Eleinte 1372
Nuageux
Un petit village en ruine
19h35

La seule réponse d'Endor Thet aux paroles rassurantes et encourageantes de Jen fut une sorte de moue désabusée. Il détourna légèrement la tête pendant quelques secondes, le temps de ravaler un sanglot, puis se retourna vers le jeune magicien pour lui parler un peu. Il était difficile de déterminer quel était le sentiment exact ressenti par l'elfe.

Endor Thet

-Excusez-moi. J'ai besoin d'être seul un peu, je vais aller me promener dans les environs. -------------------- Endor est un elfe sympathique et souriant toujours prêt à aider les autres quand ils en ont besoin. On comprend vite qu'il est druide grâce à son armure brune et son visage souvent maquillé en vert pâle.

Il commença à marcher lentement, vérifiant du pied qu'il ne risquait pas de tomber, vers le bord de la Rauvin en faisant des zigzags. Pendant ce temps, suivant l'avis de Jen, Hedden commença à explorer une nouvelle cabane mais il insista pour que le magicien l'accompagne. Par malchance, la pièce ne contenait pas le moindre morceaux de bois ou autre objet qui aurait pu leur permettre d'utiliser une seconde embarcation. Par contre, ils avaient trouvé plusieurs matelas de paille qui n'étaient pas vraiment vides. Le premier, situé à la gauche de la pièce, était occupé par un chien à demi-dévoré dont le cadavre qui devait être là depuis un certain temps commençait à sentir fort et était infesté d'asticots. Ce qu'ils virent sur celui de droite était presque encore pire. Un cadavre de loup lui-même presque entièrement mangé tenait encore dans sa gueule ce qui avait du être la main d'un enfant. Incapable de se retenir plus longtemps, Hedden sortit reprendre de l'air. Jen aussi commençait à se sentir mal.

La belle elfe avait écouté toujours très attentivement et calmement le centaure. Elle ne comprit pas trop le sens des paroles de son hôte que voulait-il dire par nous sauver comme nous condamner. La magicienne n’osait pas dire un mot « pourquoi et comment leur ferait-on du mal » pensa-t-elle.

Pas de nouvelles de Svent, il fallait se rendre à l’évidence il n ‘était pas passé par là, tant pis.

Elle répondit au signe de tête que lui avait fait le centaure et lui dit simplement :
-

Un frisson la parcoura lorsqu’elle vit le temps qu’il faisait dehors, elle n’avait pas froid mais elle avait peur, de plus les dernières paroles de l’humanoïde cheval n’étaient pas encourageantes

Lorsqu’il fut partie la belle elfe se leva, elle regarda Nomad toujours endormie puis entendit un petit du bruit du coté de Marek, Qualindra se dirigea vers lui sans bruit ; elle s’assit près de lui et d’une voix douce lui demande :
- Comment vous sentez-vous maintenant ? J’espère que ce n’est pas moi qui vous ais réveillé.


L’elfe était toujours un peu inquiète et timide de parler avec Marek ne sachant jamais qu’elle réaction il pouvait avoir mais justement de parler maintenant et d’une certaine façon seul avec lui, le belle elfe allait peut-être pouvoir en savoir plus sur son caractère.

- Il fait de plus en plus froid dehors et le centaure ma mise en garde que nous allons avoir du mal à arriver jusqu’à la ville des hommes lézards. Il faut attendre le réveil des autres et je pense prendre congé de nos ôtes qui on été très gentil avec nous qui sommes des étrangers mais je crois que la connaissance de leur langue était bénéfique pour eux et pour nous, j‘ai pu parler un peu avec eux et nous nous sommes rassuré mutuellement.

Maintenant la jolie elfe attendait avec anxiété les ou la réaction(s) de Marek. Avant de se concentrer sur Marek elle jeta un coup d’oeuil du côté de Nomad qui dormait toujours.

Une main d’enfant ! Le jeune apprentis de Ramnus resta glacé, renvoyé des années en arrières face à cette grille calcinée qui menait à l’entré de l’antre de son ancien maître. La main d’un enfant innocent, d’un être incapable de se défende et surprit par la mort. Les images du passé et du présent se superposaient, incapable de comprendre ou il était actuellement, Jen recula à tâtons recherchant l’ouverture qui lui permettrait de sortir de ces lieux. Brusquement, faisant volte face il se précipita vers l’extérieur se laissant choir sur le sol encore humide. Il fallut plusieurs minutes pour que l’illuskien retrouve un semblant de calme, recouvert d’une sueur glacée, il respira à grand coup retrouvant ses esprits au moment ou ses yeux tombèrent sur Arsinoe. ¤ Mon dieu, mais qu’est ce qui c’est passé ici ? pourquoi avoir laissé ces cadavres de bêtes dans les matelas, pourquoi ? pourquoi ? ¤ Incapable de comprendre réellement ce qu’il avait vu , le mage se redressa, saisissant encore plus fermement son arbalète qu’il avait lâché au sol.

-Bon, les barques semblent trop petites pour nous transporter tous avec le matériel, le massacre de ce village ne date pas d’hier. Je propose qu’on termine de fouiller le reste du bourg, rames, perches ou cordes, tout ce qui pourra être utile…sa voix hésita, une corde, mais, peut être que ?" Hedden, Naemod, la rauvin fait combien de large ? j’ai 15 mètres de corde, si ce n’est pas suffisant, nous pouvons peut être en trouver une plus grande ? un premier voyage permettra d’en fixer l’extrémité sur l’autre rive et la seconde barque n’aura qu’à se tracter à celle ci pour faire la traverser."

Jen se rapprocha du Rauvin, autant pour en apprécier la largeur que pour rejoindre Endor afin d’éviter que celui ci ne tombe dans le fleuve.

-Au pire, nous serons obliger de faire deux voyages, vous trois ferez le premier voyage avec le matériel et l’un de vous reviendra me rechercher, moi et Arsinoé.

Fixant l’autre rive, il devinait les collines boueuses et les arêtes rocheuses des landes éternelles et prit une autre décision.

-Compagnon, une fois ce fleuve franchit, il sera difficile de retourner en arrière, si l’un de vous hésite, c’est le moment de laisser tomber, je pense que tout le monde comprendra.

Pour Jen, la question ne se posait pas, mais il trouvait honnête de proposer cette échappatoire à chacun des aventuriers. A Hedden, de plus en plus taciturne, à Naemod qui n’etait pas vraiment concerné et même à Endor dont le moral baissait dangereusement.


Sorts niveau 0:

-Aspersion d'acide
-Illumination
-Lumière

Sorts niveau 1:

-Sommeil
-projectiles magiques

Treizième jour d’Eleinte 1372
Nuageux et averses de neige
Un abris forestier
15h55

Les uns après les autres, les divers compagnons de la jeune elfe se réveillèrent comme si leur sommeil n'était que feint ou qu'un sort les maintenait endormis tous ensemble. Nomad paraissait avoir retrouvé un peu d'énergie mais ce n'était visiblement pas le cas de Ner'Kulen qui semblait encore plus endormi que réveillé. Toujours est-il que tous avaient repris un peu de couleurs.

Nomad adressa la parole à Qualindra avant que Marek n'ait le temps de répondre. Il semblait aller bien mieux, même s'il avait été parmi les moins affectés, et rien que l'ampleur de son sourire était un signe encourageant. Avant qu'il ait fini sa première phrase, il fut rejoint par le baron qui ne semblait pas vraiment complètement rétabli mais faisait des efforts pour paraitre aussi heureux que son compagnon musicien.

-Qualindra, peux-tu nous expliquer en détail ce qu'ils t'ont appris? As-tu appris des choses qui pourrait être importantes?

Quatorzième jour d’Eleinte 1372
Nuageux
Un petit village en ruine
19h35

Ce fut assez visiblement à contre-cœur que Hedden et Naemod acceptèrent de visiter les autres cabanes pendant que Jen s'approchait du bord de l'eau. Les constats des deux groupes étaient pour le moins décourageants. Non seulement les fouilles approfondies des deux humains se révélèrent complètement stériles mais Jen Ramnus put remarquer que le fleuve était largement plus large qu'il ne l'avait imaginé et que sa corde ne pouvait aucunement en relier les deux extrémités. Ils devraient se passer de cette sécurité.

Même si tous regardèrent le jeune magicien avec surprise quand il leur dit qu'ils pouvaient abandonner s'ils le souhaitaient, ils répondirent tous aussi poliment que succinctement qu'ils étaient allés bien loin et qu'ils ne comptaient pas ne pas achever cette mission qu'on leur avait donné ou qu'ils s'étaient fixés. L'ordre de traversée proposé par Jen satisfaisait globalement tout le monde et fut accepté aussitôt.

Lentement, prudemment même, Endor, Hedden et Naemod grimpèrent dans la barque. La vétusté de leur embarcation et le courant n'étaient pas vraiment faits pour les rassurer. En quelques coups de rame, la barque avait quitté la crique légèrement abritée où reposaient les navires. La chance n'était toutefois pas avec eux. Aucun des membres de l'"équipage" n'était compétent pour ce genre de voyage et la barque se retourna. Surpris par la vitesse de leur retournement, Hedden n'eut pas le temps de réagir et s'enfonça dans l'eau comme une pierre. Non loin de là, perdus dans le courant, Endor et Naemod ne firent pas attention à lui et tentèrent de nager. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, Naemod se retrouva sur la même rive que Jen et Endor se retrouva en face. Le courant et la peur l'avaient visiblement stimulé.

Onzième jour d’Eleinte 1372
Nuageux
Everlund
16h00

L'homme avait une trentaine d'année, peut être quarante lui-même ne le savait pas bien, et marchait rapidement. Il portait sur son manteau râpé et humide une broche représentant la patte brune et l'étoile blanche sur le "S" rouge des serviteurs de Gwaeron Bourrasque. On lui avait donné une mission et une lettre, à lui qui n'avait pas lu un mot écrit dans la langue commune depuis des années sans doute. Mais, en premier lieu, il devait trouver un nain qui revenait de voyage et il le trouva là où il pensait le trouver: à la taverne du "Dragon repu", situé à proximité de la place du marché de la Cloche. Kasil Lutgen buvait un verre, ne soupçonnant même pas que la Compagnie des Marches pouvait lui avoir donné une mission si tôt après la fin de la précédente.

Treizième jour d’Eleinte 1372
Nuageux et averses de neige
Petit bois dans les Landes Eternelles
14h00

Cela faisait près de deux jours que Kasil et Malbur marchaient, ne s'arrêtant que pour manger, boire ou dormir un peu. L'homme était un expert des ces bois boueux qui apparaissaient et disparaissaient comme par enchantement de leur vue. Il savait où se trouvaient les pièges, comme ce marécage où une biche ou un autre cervidé serait mort noyé en s'enfonçant pendant des heures si le rôdeur ne l'en avait pas sortis pour en faire leur dîner. Il n'était pas très communicatif et les seuls mots qu'il avait réussi à obtenir de sa part étaient son nom, et encore en fait que son prénom, et le but de leur mission: trouver ce qui faisait que le climat sur les environs des Landes Éternelles était devenu soudainement bien plus froid. Il lui avait aussi conseillé de prendre des vêtements chaud, et il avait bien fait, car, en effet, il faisait bien plus froid que d'habitude à cette période de l'année.

A l'entrée d'un énième bois, Malbur fit signe, toujours sans prononcer un mot, qu'il était temps de faire une pause pour se désaltérer. Il but une gorgée dans son outre, qui à l'odeur en contenait pas que de l'eau puis la referma prestement sans proposer au nain de partager. Puis, contrairement à son habitude de repartir aussitôt qu'il considérait que lui n'avait plus de raisons de ne pas marcher, il s'assit sur une grosse pierre pleine de mousse verte et légèrement malodorante.

L'échec de sa mission à Port Ponant avait laissé à Kasil le goût amer du déshonneur. Lui qui avait placé tant d'ardeur dans la recherche de cette demi-elfe dut se résoudre, isolé, à abandonner cette quête. Prenant congé de ses compagnons prétextant un impropable rapport qu'il devait livrer au plus tôt à Sundabar, il quitta Port Ponant en direction de ladite forteresse.
Le voyage ne se fut pas sans encombre et il dut à maintes reprises sortir sa hache contre des voleurs de grands chemins.

Après des mois de marche forcé, il parvint à Eauprofonde d'où il réussit à se faire employer entant que garde du corps d'une caravane de marchands qui se rendait à Everlund. C'est là qu'il reprit avec la Campagnie des Marches en la personne de "Malbur". Il ne connaissait pas cet humain dont il ne put reconnaître que la chevalière de la phalange du Cerf. Ces membres sont d'habiles traqueurs et vivent le plus souvent dans la nature aussi devina t-il assez rapidement; lorsqu'il lui proposa de le suivre, que la mission que lui confiait la Campagnie aurait pour cadre un univers sauvage.

Kasil n'y connaissait cure en géographie mais il se souvenait des histoires de son peuple, celles transmises de génération en génération, qui évoquent cet endroit sauvage que sont les Landes Eternelles. D'aucun prétendent qu'elles abritent les plus féroces créatures et que la nature a placé en ces lieux milles et un pièges qui déroutent les nains même les téméraires. Aussi est ce avec une certaine appréhension que le guerrier accepta d'accompagner le rôdeur.

Ils marchèrent rapidement, au rythme de Malbur qui accusait un pas rapide que le nain eut du mal à suivre. De marais en forêt, ils traversèrent les landes inhospitalières de la région durant deux journées qui paraissèrent interminables. L'homme n'était pas bavard hormis les instructions de survies qu'il prodiguait ; une aubaine pour Kasil qui n'avait aucune envie d'évoquer son échec dans la Côte des dragons.

Suivant comme à son habitude son guide de loin, il fut étonné que ce dernier s'arrêtâ à l'orée de ce bois qui ressemblait pourtant à tous les autres. Regardant alentours, il ne comprit pas pourquoi il s'interrompit précisemment à cet endroit.

- Sommes-nous arrivés?!

Kasil arrivé à sa hauteur, lança cette question à l'emporte pièce à la manière, somme toute très nanesque, de signifier l'étonnement.
Cela dit, il était content de pouvoir reprendre son souffle et savourer tout comme le rôdeur, une bonne rasade d'eau qu'il tira de son outre.

Jen etait effondré, la disparition d’Hedden, membre de la compagnie le touchait durement. N’aurait il pas tranquillement été sur la berge à tout observer qu’il aurait encore put penser que le rôdeur , entraîné par le courant, avait prit pied bien plus loin sur l’une des rives mais il avait clairement vu celui ci couler comme une pierre. Ajouter à ceci, il fallait compter avec la perte du matériel et surtout, la réussite d’Endor qui se trouvait malheureusement de l’autre coté. Il etait inutile maintenant de songer traverser ailleurs comme il semblait illusoire de tenter un second voyage. Le poids d’Arsinoe ne rendrait pas la barque plus stable et sans rames……
Tombant a genoux au coté de Naemod, le jeune mage commença à partir d’un rire dément avant de s’arrêter sur quelques hoquets.

-Mon pauvre Naemod, je n’ai même plus de couverture pour vous sécher . Franchement, je me demande si cette mission n’est pas voué à l’échec, quand on pense que nous n’arrivons même pas a surmonter un tel obstacle. J’aurais peut être mieux fait de ne pas quitter le monde des Bibliothèques et des grimoires.

L’illuskien se releva en titubant afin de se diriger vers la rive, Endor etait aveugle et ne se rendait peut être pas compte de toute la situation.

-Endor, ne bougez pas, vous êtes seul à avoir réussit cette traversée. Restez ou vous êtes, nous cherchons un moyen de vous rejoindre.

Il se retourna vers Naemod et s’assura que celui ci n’avait pas de blessure.

-Franchement, je ne sais pas vous, mais ces barques me semblent finalement inutiles. Avec Arsinoe et l’absence de rames, je nous vois mal réussir ce second voyage. Réfléchissants." Inutiles, peut être pas si inutiles que cela, Arsinoe nage certainement mieux que moi, sans aide, je ne pourrais certainement pas traverser ce fleuve mais si nous mettons nos sacs et la mule dans la barques, en nous tenant à celle ci, nous pourrions peut être nager et la guider jusqu'à l’autre rive."

En disant cela, Jen aurait bien aimé trouver une autre solution, l’eau n’etait pas son fort et il n’avait jamais vue de rivière aussi large.