Promenade dans les Landes, Chapitre 1: Sur la route

Treizième jour d’Eleinte 1372
7h40

Marek, Qualindra, Ner'Kulen et Nomad:

Le sol sur lequel le Baron et ses compagnons d'infortune se trouvaient était constitué d'un mélange hétéroclite de pierres usées par la pluie et d'une sorte de tourbe qui tenait plus du marécage que de la terre. Cependant, ce sol ne permettait pas de suivre aussi bien qu'on pourrait le croire des traces de pas. En effet, de nombreuses flaques d'eau plus ou moins gelées parsemaient ce sol glissant rendant plus ou moins impossible une recherche d'empreintes. Mais trouver des traces sur le sol n'était pas nécessaire pour retrouver le chasseur ou, au moins, le chemin qu'il avait emprunté. Tout ceux qui avaient assistés à son arrivée se souvenaient de l'avoir vu sortir d'un bosquet d'arbre dont il était impossible de déterminer la taille exacte. Un buisson de houx poussait entre les plus proches arbres et semblait avoir été passablement maltraité dans un passé assez proche.

D'un commun accord les aventuriers s'aventurèrent dans la forêt qui s'avéra présenter quelques avantages notables. Premièrement, les vents qui faisaient tourner la neige, ce qui faisaient que toute tentative pour se protéger de ses morsures était vouée à l'échec, et qui participaient pour beaucoup au froid que ressentaient les compagnons de Qualindra étaient fortement atténués par la présence des arbres. De plus, les branches les plus hautes étaient solides et soutenaient avec vigueur le poids de la neige qui s'amoncelait sur leurs frondaisons protégeant les aventuriers de la neige. Après une bonne dizaine de minutes à suivre les traces d'arbustes tordus par le passage de quelqu'un, ils se retrouvèrent dans une sorte de clairière. La neige n'avait pas cessée mais les flocons semblaient être moins gros. A peine Marek avait-il fait un premier pas en dehors de l'abri des arbres qu'une flèche vint se planter dans un arbre juste à côté de son oreille gauche.

Quatorzième jour d’Eleinte 1372
12h00

Jen et Naemod:

Tous s'assirent tranquillement autour de la table pour discuter et manger un peu. Naemod et Jen avaient commencés à poser des questions en premier et les deux bergers leur répondirent avant de poser les questions qu'eux aussi se posaient. Le premier à s'exprimer fut celui qui était revenu en courant.

-A nous de nous présenter donc. Mon nom est Param et voici mon frère Péreim. Nous venons garder nos moutons ici depuis près de trois générations. Mais nous n'y passons pas plus de quatre mois. Ici, ça n'a pas de nom, c'est la Plaine parce que c'est plat mais comme il n'y a rien, personne n'a pris le soin de lui donner un vrai nom. Notre père nous a dit que de son temps des caravanes passaient par ici quand elles allaient d'Auvancombe à Lunargent mais depuis que les gardes d'argent ont amélioré l'autre route et qu'ils la protègent, il n'y a plus personne qui passe par ici. Pour ce qui est des orcs, en cette saison, ils passent plus de temps à se battre entre eux qu'à descendre dans les plaines pour chasser et comme il n'y a rien ici à part nous, ils préfèrent souvent lancer des raids sur les villages qui longent la grande route. Quand aux monstres des landes Eternelles, on est bien trop loin de chez eux pour qu'ils viennent nous chercher des crosses. Et puis, on a construit une sorte d'abris souterrain pour nous cacher avec les moutons quand il y a un problème. C'est déjà arrivé au moins deux fois.

Pereim posa la main sur l'épaule de son frère qui s'arrêta de parler avant de prendre la suite du discours.

-Excusez mon frère, on s'ennuie ferme ici alors, quand on a l'occasion de parler à quelqu'un, on en profite. Mais vous que faites vous dans la région, Sundabar est au loin de l'autre côté des Néthères. Vous êtes une troupe de baladins?

Bien que peu de traces étaient restées au sol il ne fut pas bien difficile de suivre la trace de cet homme. S’enfonçant dans les bois, les aventuriers furent moins maltraités par les intempéries et Nomad en fut soulagé.
Il était bien content de ne plus subir les assauts du froid qui aurait finit, tôt ou tard, par percé ses défenses et celle de la jeune fille qu’il tenait toujours par la main.

Il évoluèrent quelques temps dans la forêt, suivant les indices de présence laissés par le chasseur : branches cassées, mousse arrachée,… Et finirent par approcher d’une clairière.
De nature méfiante Nomad aurait bien contourné celle-ci à l’abri du couvert des branchages mais Marek s’y engagea le premier… Et fut vite stoppé par une flèche qui se planta non loin de son visage, sur un arbre.

Le premier réflexe du barde fut de mettre la main sur son épée, lâchant pour cela la main de Qualindra, mais il se calma rapidement et fit quelques pas en avant, tout en restant derrière Marek.
Il était le plus vaillant de ses compagnons, transis de froid, et se décida alors à prendre la parole, assez fort pour que celui qui avait tiré cette flèche l’entende.

« Hola l’ami ! Pas d’empressement ! Nous ne sommes pas ici avec de mauvaises intentions ! Mes compagnons et moi-même sommes morts de froid, nous cherchons un abri le temps que le ciel se dégage. »

Jen rougit violemment aux dernières paroles de Pereim, des Baladins ! ! Avait il réellement une tête de baladin. Le jeune mage bien que rêvant de puissance savait fort bien ne pas encore être à la hauteur de ses ambitions mais de la à le prendre pour un amuseur publique. Les bergers, comme cela était souvent le cas après des semaines de solitudes, semblaient enclins à écouter une bonne histoire et le jeune Illuskien sentit son naturel reprendre le dessus . C’est qu’il en avait raconté des histoires alors qu’il vivait dans les rues de Lunargent, toutes plus fausses les unes que les autres. Il ne savait pas vraiment d’ailleurs si les matrones les avaient crues mais elles avaient fait tout comme, lui donnant en échange un croûton de pain ou un oignon. Toutefois, l’expérience avec le bourgmestre du dernier village croisé l’avait rendu prudent, ses histoires abracadabrantes etaient peut être appréciées par le passé alors qu’il n’etait qu’un gamin qui inspirait un peu de pitié aux mères et maîtresses de maisons mais dans ces contrées, la chose semblait moins anodine. L’occasion etait tout de même trop belle et on ne pourrait tout de même pas lui en vouloir de rendre une histoire plus intéressante et il commença à parler d’une voix de conspirateur..

-Des Baladins ! nenni, je suis avec mon guide, le silencieux Hedden, membre de la puissante compagnie des marches. Nous sommes mandatés pour rechercher un objet d’une grande puissance tenu par une redoutable tribut d’hommes lézard caché la bas, dans les landes. Nous avions les services d’une escorte de quatre hommes pour cette dangereuse mission car nous devions également délivrer un druide prisonnier de ses mêmes créatures. Nous ne le savions pas, mais des êtres maléfiques devaient êtres au courant de notre but car un incendie destiné à nous tuer fut allumé dans l’auberge d’Auvancombe ou nous étions installés pour la nuit. Ce servant un gobelet d’eau comme si la chaleur du brasier lui donnait encore soif. "Pour tout vous avouer, nous nous en sommes tirés de justesse et avons reprit précipitamment la route en prenant un raccourcit connu du chef de nos gardes afin d’éviter d’autres embuscades. Vous ne pouvez pas vous imaginer l’effet que cela fait de sauter du troisième étages afin d’éviter de finir en rôti.
Pensez qu’à peine en sécurité, je suis retourné sans hésitation au secours de ma mule prisonnières des flammes dans les écuries, vous racontez en détail les risques encouru nous prendrait déjà la journée, aussi, je vais passer à notre cheminement dans la montagne par ce fameux raccourci qui se révéla bien périlleux."

A ce moment, Jen regarda Endor comme pour le prendre à témoin.

-Endor ne vous dira pas le contraire, il fut notre récompense de cette mésaventure. Un aigle gigantesque, le plus gigantesque que je n’avais jamais vu, allait le dévorer tout cru dans son nid lorsque nous sommes arrivés à proximités. S’apercevant de notre présence, L’énorme créature prit son envol avant de lâcher Endor sur un escarpement . Nous l’avons bien cru mort mais nous étions six à nous jeter sur ce monstre de griffe et de plume.
Avant même que nous soyons sur lui, il chargea le malheureux chef de nos gardes qui s’écrasa loin en contrebas. La encore, vous raconter les exploits des uns et des autres afin de pourfendre l’horrible créature nous prendrait trop de temps, aussi, je vais donc résumer. Je lançais mes sortilèges les plus puissants non sans succès, alors qu’Hedden accompagné de Naemod et des deux autres soldats lardaient la bêtes de coups et de flèches. Le combats me sembla durer des heures, Eric et Manfred le payèrent également de leur vie mais mon ultime sortilège mis à bas la créature. Jen se pencha un peu plus en direction des deux bergers et leur chuchota. "Un œuf, nous avons également découvert un œuf magnifique dans ce nid, et croyez moi, il nous coûta fort cher en vie humaine. Notre plus belle récompense fut toutefois de sauver Endor, celui ci avait survécu à sa chute et se trouvait justement être un disciple du druide que nous devions sauver. Il voyage dorénavant avec nous afin de nous aider dans notre quête pour sauver son maître."

Cette longue narration lui avait donnée soif, bon, il avait prit quelques libertés et il espérait que Naemod ne s’offusquerait pas du rôle peut être légèrement exagéré qu’il s’était donné. Et puis, il n’avait pas réellement mentit, rien ne disait que l’incendie de l’auberge n’était pas criminel, de même, comme il n’avait jamais vu d’aigle géant, celui ci était bien le plus gros qu’il n’avait jamais rencontré.

Naemod n'avait pas quitté Jen des yeux de tout son long monologue. Était-il sage de parler de tout ce qu'ils avaient traversé à deux inconnus ? Peut-être pas, mais après tout, c'était Jen qui parlait. L'insouciance de ce dernier réchauffait quelque peu le coeur du guerrier. Ne pas trop s'en faire, apparemment, tel était la philosophie du jeune mage, et il le montrait une nouvelle fois.
A la fin du discours, Naemod n'ajouta rien: tout avait été dit. Même si Jen avait quelque peu embelli leurs aventures, il y restait une grande part de vérité, et mieux valait ne pas mettre le doigt sur ce qui avait été modifié; il leur fallait rester cohérent.

Soudain, comme s'il commençait seulement à se sentir à l'aise, une grande fatigue s'empara de lui. Il se rendit alors compte des rationnement de nourriture qu'ils avaient dû s'imposer, et des journées de marches qu'ils avaient faites, sans prendre le temps de se reposer. Ses compagnons ressentaient-ils la même chose ? En tout cas, ils n'en montraient aucun signe.
Les deux bergers leur avaient offert l'hospitalité, alors peut-être devraient-ils en profiter tant que possible. Mais d'un autre côté, le récit que Jen leur avait fait leur avait fait changer d'avis. De toute façon, il valait mieux tenter que de se poser des questions inutiles.

"Ainsi, comme Maître Jen vient de le souligner en vous racontant nos aventures, nous sommes quelque peu harassés. Sans vouloir vous paraître rustre, nous serait-il possible de nous reposer ici avant de reprendre notre route ?"

En réalité, peu importait au guerrier de paraître rustre ou non, il voulait juste se reposer, et manger quelque chose de consistant. Il espérait aussi que 'Maître' Jen ne devienne pas plus bavard qu'il l'avait été. Même si les deux bergers avaient soif de nouvelles, ils devraient attendre quelques personnes de moins pressées par le temps, et surtout moins tenu par le secret de leurs opérations.
Le guerrier ne connaissait pas exactement les ordres de Jen et Hedden, même se le premier lui en avait touché deux ou trois mots. Cependant, ce dont il était assez sûr, c'est que le but de leur mission ne devait sûrement pas s'ébruiter.

Le froid était toujours présent et la jeune elfe se demandait comment ils allaient s’en sortir cette fois ?La magicienne en était sûre, ils allaient trouver quelqu' un ou quelque chose pour se réchauffer. Sa réponse fut donné lorsqu’ils pénétrèrent dans la forêt. Qualindra se sentait en confiance dans cette forêt avec ces arbres qui protégeaient nos aventuriers aussi bien de la neige que du froid ainsi qu’avec ses amis, son barde et sa chouette que demander de plus?
La jolie elfe avait un sourire aux lèvres en pensant à tout cela.

Soudain la lumière se fit plus claire et les voyageurs atterrirent dans une clairière, elle aussi avait vu le flèche passer tout près de la tête de Marek et elle entendit aussi le son de la flèche lorsque celle-ci se planta dans un arbre.
Ce bruit la fit sursauté, tellement plongé dans ses pensées, elle ne l’avait même pas vu arriver d‘aussi loin qu‘elle aurait pu.
- Marek ça va ? Demanda-t-elle sans attendre une réponse.

A peine Nomad lui lâcha-t-il la main, qu’elle se teint prête à lancer un bouclier protecteur sur Marek qui avait reprit la tête de file suivit de Nomad et de Qualindra. Qualindra était toujours inquiète en pensant au baron et à Ner’kulen. Tous attendaient une réponse aux paroles du jeune musicien. La jeune elfe se mit à scruter le paysage de tout les côtés *avec ma vu, je finirais bien pas savoir qui nous a lancé cette flèche* pensa t’elle.

Treizième jour d’Eleinte 1372
7h40

Marek, Nomad et Qualindra:

La flèche avait tellement surpris Marek qu'il en avait oublié qu'il faisait froid un froid à ne pas mettre un rothé dehors mais il était prêt à faire regretter à celui qui venait de tenter de l'éborgner son geste. Toutefois, Nomad avait réagi bien plus vite que lui et son intervention décida l'archer à sortir de sa cachette.

Au moins deux choses étaient claires pour tous quand ils virent l'archer sortir de sa cachette: il n'était pas seul et ce n'était pas celui qu'ils avaient croisés plus tôt dans la journée. En réalité, deux personnes venaient de sortir de derrière les arbres mais aucun n'était un être humain. Celui qui marchait devant, l'arc bandé vers le visage de Nomad, était un centaure. Il avait les cheveux courts et l'une de ses oreilles se faisait remarquer par son absence. Il s'arrêta à cinq bons mètres du groupe toujours prêt à tirer si l'un des aventuriers était tenté de faire un geste brusque. Le second était grand, très grand et très laid. Sa peau avait la texture du bois et la couleur de la mousse et son nez était tellement tordu qu'on aurait dit un tire-bouchon. De nombreuses cicatrices et contusions étaient visibles sur son torse, ses bras, son visage, ...

Ce fut le centaure qui prit la parole le premier. Il employait une langue que ne comprenait que Qualindra mais tous comprenaient d'après son ton qu'il n'était pas particulièrement content de les rencontrer.



Quatorzième jour d’Eleinte 1372
12h00

Jen et Naemod:

Le moins que l'on puisse dire était que Jen faisait vivre son histoire. Au début, Pereim et Param regardèrent le jeune magicien avec une drôle de grimace. Ils n'étaient pas certains de croire tout ce qu'il disait sur son appartenance à une quelconque organisation de grande ampleur, d'autant plus qu'ils ne se souvenaient pas d'avoir entendus parler de la Compagnie des Marches dans leur petit village, et le regardaient comme un affabulateur ou un conteur. Mais peu à peu, comme le récit du jeune magicien, avançait et qu'il racontait l'incendie et l'attaque de l'aigle les deux bergers furent captivés et en oublièrent même de manger et de boire. De son côté, Hedden et Endor se contentaient d'acquiescer de temps en temps même si aucun des deux frères ne regardait vraiment dans leur direction.

Quand Naemod demanda s'ils pouvaient se reposer, les deux bergers acceptèrent avec joie leur proposant même de rester jusqu'au soir s'ils le souhaitaient. Ils leur sortir même deux paillasses de paille et des couvertures de laines pour qu'ils puissent dormir s'ils étaient vraiment fatigués mais ils les prévinrent qu'ils devaient retourner surveiller leurs bêtes. Le petit groupe était donc libre de choisir de se reposer ou de repartir.

La jeune elfe ne pensait jamais voir un jour un centaure quand au second il fit presque peur à Qualindra. La belle elfe traduisit à ses compagnons les mots que l’homme au corps de cheval venait de prononcer. Il vient de dire :
- Etrangers, que faites-vous ici ? Partez immédiatement si vous ne voulez pas mourir.
- Voila mots pour mots ce qu’il vient de dire.
Tout en traduisant la magicienne n’avait pas quitté des yeux la pointe de la flèche du centaure qui tenait Nomad en joue.

L’elfe fit une révérence et prit la parole :
- Avait expliqué Qualindra.

Puis elle traduit à ses compagnons:
- J’ai décliné nos identités juste nos prénoms et le titre du baron j’ai expliqué que nous venions en amis, que nous étions désolés d’être sur leurs terres, que nous étions de simple voyageurs, et là je vais lui demander si ils ne connaissent pas un abri pour retrouver nos forces.
Avez-vous d’autres questions?
Elle se risqua donc à demander :
- Ajouta la jeune fille avec un petit sourire.

*Je voudrais bien que ce centaure baisse son arc, sinon ce sera pas Marek qui aura mon bouclier mais mon cher barde*. La jeune elfe n’avait pas fait de mouvements brusques mais elle était prête à faire quelque choses si il y en avait besoin. Elle resta donc sur ses gardes.
*Je suis pose que si ils avaient voulu nous tuer nous serions déjà tous morts mais de toute façon si c’est pas eux qui nous tuent, j’ai bien peur que Marek et le baron meurt de froid* en pensant cela Qualindra remarqua qu’elle n’avait toujours pas froid, elle s‘était déplacée pour être au côté du musicien, elle le regarda, et elle ne le vit ni frissonner, ni trembler, elle pensa que lui aussi n’avait pas froid *bizarre que ni lui, ni moi ne ressentons les effets du froid ni même ma chouette (elle était restée sans bouger sur l’épaule de la jeune femme) mais le Baron et Marek, j’ai mal et je m’inquiète pour eux*.

Les heures passées à la merci du vent et de la pluie avait complètement épuisées le jeune mage qui semblait supplier du regard Naemod afin de rester pour un juste repos. C’etait peut être bien la, le dernier lieu ou ils pourraient reprendre des forces dans une relative sécurité avant de s’enfoncer dans les landes éternelles.

Ce tournant également vers les deux bergers, il leur adressa un franc sourire de reconnaissance et finalement assez satisfait de sa petite histoire ainsi que de l’effet produit. En effet, cela faisait déjà bien longtemps qu’il n’avait put capter un auditoire en échange du gîte et du couvert.

-Merci de votre accueil, et en cas de problème, n’hésitez pas à faire appel à nous. N’étant pas Baladins, nous ne pourrons vous remercier par quelques tours ou spectacles mais en cas de coup dure, nous pourrons être de quelques utilités.

Tout en discourant et sans attendre la permission du guerrier, Jen entreprit d’installer Arsinoe dans un coin et de décharger un peu d’équipement afin de soulager la mule.

Marek avait prit son arme en main et observait le moindre mouvement des centaures. Il ne comptait pas se battre, l'arme sortit voulait juste faire croire qu'il se pensait apte à se défendre. Il avait appris qu'un ennemis en apparence sûr de lui était souvent plus dissuasif.

-Pas la peine de traduire c'que j'vais dire: s'ils attaquent, j'pense qu'on est tous d'accords pour dire qu'on est trop faibles pour leur tenir tête. Donc on s'barre et vite fait.

Marek avait évolué depuis cette lointaine époque où son égo, sa "fierté" ou encore son inconscience, s'il était opportun de l'appeler ainsi, prenait le dessus sur sa raison. Dans ce cas précis, tout le monde était affaiblit par les conditions climatiques, même lui qui se croyait résistant et les centaures n'avaient jamais croisé son chemin mais ils n'avaient pas l'air d'adversaires médiocres. Marek avait donc appris la prudence et la réflexion et ce n'était pas de trop. Mais cette nouvelle capacité qu'il avait acquis lui rappelait que si le groupe ne mourrait pas sous les flèches des centaures, le froid aurait sa peau de toute manière. Donc fuir oui, mais pour aller où ? Droit devant, droit derrière ou autre direction qui ne mènerait sans doute nulle part.
Mais Marek, ne doutant pas des qualités diplomatiques supérieures de Qualindra, ne rajouta rien et attendit que les créatures daignent répondre.

Quatorzième jour d’Eleinte 1372
14h00

Naemod était particulièrement fatigué, peut être même plus que Jen, et il accepta de dormir un peu avant de repartir. Endor, qui souffrait beaucoup de sa cécité essaya de dormir lui aussi mais sans grand succès. Seul Hedden resta éveillé pour veiller sur le sommeil de ses compagnons. Cependant, après à peine deux heures de sommeil réparateur, il réveilla ses compagnons. La pluie n'avait pas encore repris mais le ciel était toujours assez menaçant. Avant que les deux aventuriers encore un peu assoupis ne lui demande pourquoi il les réveillait si tôt Endor se mit à parler.

Endor Thet

-Je suis désolé de vous réveiller si vite mais je crains pour la vie de mon maître et si nous ne partons pas bientôt nous devrons passer la nuit dans les terres inhospitalières qui séparent les montagnes Néthères du Rauvin. En plus, je vous ralentit en alourdissant considérablement la charge d'Arsinoé et en ne pouvant pas vous guider avec beaucoup d'efficacité. -------------------- Endor est un elfe sympathique et souriant toujours prêt à aider les autres quand ils en ont besoin. On comprend vite qu'il est druide grâce à son armure brune et son visage souvent maquillé en vert pâle.

Il était debout non loin de la porte prêt à repartir. Il avait, avec l'aide d'Hedden, rechargé Arsinoé de ce qu'ils lui avait enlevé pour lui permettre de se reposer et d'un peu de nourriture qu'ils avaient acheté aux deux paysans.

Treizième jour d’Eleinte 1372
7h40

Le compagnon du centaure regardait les aventurier avec méfiance se tenant prêt à attaquer si la situation l'exigeait mais, dès que le centaure baissa son arc, il recula et croisa les bras devant son torse. Il ne semblait pas vraiment plus accueillant que quand il se préparait à se battre mais il semblait un peu moins hostile. Le centaure reprit la parole dès que son compagnon eut accepté de ne pas se battre.

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Il laissa le temps à Qualindra de traduire ce qu'il venait de dire puis se retourna et commença à s'enfoncer dans les arbres suivit de son compagnon qui marmonnait quelques mots suffisamment doucement pour que les aventuriers ne puisse pas les entendre. Après une longue marche, ils arrivèrent face à une petite colline comme il y en avait tant dans les Landes Eternelles. Le centaure donna un coup de sabot dans une pierre qui glissa d'une cinquantaine de centimètres laissant un passage qui les conduisit vers une sorte de petite grotte où ils rentraient à peine tous. Au centre, la compagnon du centaure alluma une sorte de grosse bougie. Sur les côtés, d'épaisses couvertures de peaux déposées sur des tas de feuilles jaunies devaient être ce qui leur servait de lits tandis qu'en face de l'entrée, un renfoncement contenait des cadavres dépecés de lapins qui devaient représenté les futurs repas des deux habitants du repaire. Dès que tout le monde fut entré, le centaure recommença à parler.

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