Promenade dans les Landes, Chapitre 1: Sur la route

Bien qu’habitué à toutes les rigueurs climatiques de ces régions du nord, Jen ne les avait jamais vraiment vécu en pleine campagne et dans un lieu aussi abandonné des hommes . Enfant des villes, enfant de la civilisation, cette région désolée ne lui plaisait guère mais en compagnie des autres et avec l’aide d’Arsinoe, il se sentait prêt à tout affronter. L’état d’Endor le rassurait même si il soupçonnait celui ci de minimiser sa mauvaise condition. Une autre inquiétude commençait à poindre, le manque de nourriture n’etait pas encore avéré mais ne tarderait guère à ce rythme. Leur route c’etait donc déroulé sans autres problèmes sous des cieux plus charitables qu’il ne le craignait et finalement, la campagne ce révéla moins désertée par l’homme qu’il ne le pensait.
La cabane qui leur faisait face semblait avoir piètre allure mais elle faisait office de palais aux yeux d’un mage trempé et épuisé. L’homme endormi à l’intérieur ne semblait pas les avoir entendu et ce fait rassura Jen, si il pouvait dormir avec si peu d’inquiétude, c’est bien que les lieux devaient êtres relativement sur. Ne sachant trop que faire, il haussa des épaules en regardant ses compagnons et ce décida à frapper sur le chambranle de la porte en prenant garde de pointer son arbalète vers le bas pour ne pas affoler l’homme tout en s’assurant un minimum de précaution.

-Hola l’homme, nous souhaitons profiter de cet abris pour la nuit, nous venons de Sundabar et le voyage fut ma foi, fort éprouvant. D’ailleurs, si vous aviez une goutte de vin, ce ne serait pas de refus.

Même une piquette de paysan ferait l’effet d’un nectar de roi pour Jen qui ce sentait de moins en moins civilisé.

Le jeune barde était tellement perdu dans ses pensées qu’il ne vit pas le chemin défiler sous ses pas.
Il songeait au sort, auquel il venait d’échapper… La Grande Faucheuse n’était pas passée loin et il savait avoir eu de la chance. Cette chance il la devait à ceux qui l’accompagnaient. Jamais il n’avait ressentit de sentiment aussi étrange… Jamais il n’avait du sa propre survie à d’autres qu’à lui-même… C’était une impression mêlée de honte et de reconnaissance… Lui qui était, d’habitude, indifférent au sort de ses compatriotes avait reçu une leçon de solidarité qu’il n’était pas prêt d’oublier. Fallait-il maintenant qu’il l’applique à son tour ? Là était une autre histoire.
Et Qualindra ? Que ressentait-il vraiment ? Il n’aurait su le dire…
Il était heureux de sentir sa main, vivante, au creux de la sienne… Cette chaleur qu’il avait en lui…

Quand il se décida à observer ses voisins il vit que tous, à l’exception de la jolie elfe qu’il tenait et de lui-même, semblaient transis de froid. Il faut dire qu’une pluie fine avait finit de transformer leurs vêtements en serpillières trempées.
Il baissa alors les yeux vers ses propres habits et nota, avec un certain soulagement, que la pluie avait également permis de laver une partie du sang qui le recouvrait… Son propre sang…

C’est alors qu’il regarda autour de lui pour remarquer qu’ils étaient de retour sur la colline où il avait faillit perdre la vie… Son regard se perdit dans le vague…
Il entendit les paroles de Qualindra et ne dit mot. Il était de son avis, ses compagnons avaient rapidement besoin de chaleur pour ne pas finir transformés en blocs de glace.
Captant le regard de la jeune elfe, il lui sourit…

Depuis sa conversation avec Jen, Naemod était obsédé par les moyens qu'ils auraient pour entrer dans le village des hommes-lézards, récupérer le maître d'Endor et le fameux artefact, puis de ressortir, le tout sans se faire tuer. Ils feraient voir à coup sûr, cela ne faisait aucun doute, mais ils pouvaient peut-être trouver un moyen pour rester en vie. Le tout était de le trouver.
Ils n'avaient dit mots depuis qu'ils avaient quittés leur ravin, et cela n'était pas pour déplaire au guerrier. La compagnie de Jen, Hedden et Endor ne le dérangeait pas, mais il commençait à oublier les avantages de la solitudes. Le silence, voyager sans but réel... Cependant, il y avait aussi certains désavantages, les nuits sans dormir beaucoup, les jours sans manger parce que l'on a pas trouvé de quoi se nourrir...
Perdu dans ses sombres pensées, il ne s'était pas aperçu qu'ils étaient arrivés devant une bergerie.

¤Une grange ici ? Vu le temps qu'il fait, et la population qu'il y a, les animaux doivent de plaire ici, mais quand même, on dirait que le bâtiment a été épargné par les raids des orcs... Bizarre..¤

Il avait à peine eu le temps de se faire cette réflexion que Jen était entré dans la bâtisse pour y trouver refuge. Il fit un rapide signe à Hedden de rester là où il se trouvait, dégaina son épée bâtarde et attendit que l'homme réponde quelque chose pour rengainer, ou agir en conséquence...

¤Jen, mon vieux, tu ne vivra pas longtemps si tu continue à agir sans réfléchir. Où alors ce sera moi qui suis vraiment trop paranoïaque....¤

Marek se taisait, il n'aurait de toute manière pas réussit à articuler correctement le moindre mot avec ses lèvres gelées par le froid. Ce genre de climat, il le connaissait bien, il en avait déjà souffert et l'adaptation n'y faisait rien, toujours aussi ravageur. L'étrange résistance des deux tourtereaux ne fit qu'amplifier sa morosité, non pas qu'il leur ait voulut le moindre mal, mais quelque chose le gênait quand il les regardait, insolents, heureux dans ce froid cinglant. Marek ne croyait pas à la froce d'un amour qui réchaufferait les corps... Il pensait, grivoisement, que la chaleur venait d'autre chose, d'un certain désir plutôt. Mais le moment n'était pas aux blagues de goût douteux.

L'averse de neige ne faisait qu'empirer le danger que représentaient ces conditions. Il fallait trouver un refuge rapidement, se protéger du vent et des flocons et oui, faire du feu comme le précisait pertinemment Qualindra.

Marek avait noté que l'état du Baron et du Nouveau étaient plus sérieux que le sien. Il commençait à se demander s'il n'aurait pas mieux valu rebrousser chemin au début de la tempête. Trop tard à présent. Il doutait que le baron soit au courant des abris possibles, aucune solution ne lui venait à l'esprit, aussi décida-t-il de ne pas ramener sa fraise pour une fois.

Treizième jour d’Eleinte 1372
7h30

Marek, Qualindra, Ner'Kulen et Nomad:

Le Baron tourna son visage que le froid rendait assez pâle vers Qualindra qui venait de lui demander s'il ne connaissait pas un moyen de sortir de cet enfer gelé. La majorité des autres semblaient partager leur désir de trouver un coin pour se réchauffer mais le froid ne semblait pas être pour les motiver à exposer leur langue trop longtemps. A cause du blizzard qui continuait de lui frapper le visage inlassablement, Vassili avait du mal à réfléchir et à forcer sa mémoire à retrouver s'il connaissait un tant soit peu les lieux. Au bout de plusieurs minutes d'intense réflexion pour la Baron et de patience pour les autres, il baissa les yeux et répondit.

-Je suis désolé les Landes n'ont jamais fait partie des terres qui appartenaient à ma famille et il faut avouer qu'entre les marais puants et les monstres qui pullulent, il est rare que je me soit aventuré aussi loin. Je ne sonnais pas mieux que vous la région.

Il renifla bruyamment et, sans doute, si le temps avait été un peu moins mauvais, Qualindra aurait pu voir une goutte couler le long de sa joue décolorée. Mais, très vite, il releva la tête et passa la manche de son manteau sur son visage et, un sourire au milieu du visage, il recommença à parler.

-Je ne connais pas de grottes, mais il y a peut être mieux. Sans doute les émotions qui ont du traverser votre esprit vous ont aveuglées mais nous ne sommes pas les seuls êtres civilisés ou, au moins, qui ne soit pas assoiffées de sang dans le coin. Il y avait un chasseur et, si nous avons de la chance, ce chasseur doit avoir dans le coin un abri pour quand le temps fait des siennes comme aujourd'hui. Cherchons, il ne doit pas être bien loin.

Quatorzième jour d’Eleinte 1372
12h00

Jen et Naemod:

Une fois de plus, Jen et Naemod montraient qu'ils n'avaient pas exactement la même vision du monde. Quand le magicien frappa à la porte l'homme qui était étendu sur sa table se releva les yeux encore un peu embués par le sommeil. Il avait une barbe de plusieurs jours et de nombreuses tâches parsemaient la chemise de peau qui se trouvait sous son gilet de laine. Son pantalon était retroussé sur sa jambe droite et il semblait qu'il avait une profonde balafre au niveau de la cheville. Une sorte de coutelas pendait à sa ceinture.

Mais Hedden qui se trouvait derrière Naemod et qui soutenait le pauvre Endor prévint le groupe que l'homme réveillé n'était pas seul. A une vingtaine de mètres de la bergerie, un homme revenait en courant, habillé plus ou moins de la même façon que l'autre homme. En une dizaine de secondes, il arriva à proximité d'Hedden pendant que l'endormi commençait à répondre aux questions de Jen qu'il n'avait pas complètement entendu.

-Voilà une manière bien cavalière de se présenter à des étrangers. Peut être est-ce ainsi à Sundabar que les gens entrent dans des bâtiments qu'ils ne connaissent pas mais moi il n'y a que quand j'entre dans une auberge que la première chose que je fait est de demander à boire.

La pièce était peu éclairée et il était difficile à Jen et ses compagnons de savoir si l'homme était courroucé par les manières étranges de Jen, parce qu'il avait été surpris en train de dormir ou s'il était amusé par la situation. Le second homme tâcha de clarifier un peu la situation.

-Je ne pense pas que vous soyez des voleurs de moutons, ou alors votre manière de voler est encore plus étrange que votre manière de vous adresser à des étrangers, alors je pense qu'on devrait pouvoir s'entendre. Ce que mon frère voulait dire c'est que nous ne voyons pas souvent des promeneurs dans la région et que nous ne transportons pas toujours des réserves de vin quand nous menons paître nos moutons et que tout ce que nous pouvons vous offrir est un verre d'eau de pluie et un morceau de vieux pain avec un bout de viande salée.

Il semblait plus souriant que l'autre homme et il invita de la main le petit groupe à entrer dans la bâtisse le temps de se reposer un peu et de manger un morceau s'ils le souhaitaient.

Le froid commençait vraiment à avoir des effets néfastes sur les voyageurs sauf pour Qualindra et Nomad toujours l’un a coté de l’autre qui ne ressentaient toujours pas le froid.

A la réponse du baron la jeune elfe afficha elle aussi un beau,sourire, l’homme aux flèches, elle n’y avait vraiment plus pensé préoccupée par l’état du barde.

- Monsieur le baron, vous avez raison, effectivement je ne pensait plus à cet homme, j’espère bien que l’on va vite trouver sa maison et qu’il voudra bien nous offrir l’hospitalité ou un petit village où nous pourrons nous sécher dit la belle elfe *et nous …réchauffer* pensa-t-elle.
*En ce qui concerne l’hospitalité du chasseur, je crains que les paroles de Marek lui reviennent en mémoire et que sa change l’hospitalité de ce monsieur * pensa la magicienne en jetant un petit coup d’œil rapide et discret en direction Marek.

- Bon alors si tout le monde est d’accord continuons notre chemin en priants chacun nos Dieux pour que nous trouvions un toit. Ajoutat l’elfe.

Qualindra serra un peu plus la main du musicien qu’elle n’avait toujours pas lâchée, prête à reprendre la route elle regarda tour à tour ses compagnons en faisant un sourire qui se voulait rassurant pour chacun d’entre eux et pour Nomad, elle ajouta un clin d’œil à son sourire. Le froid n’était toujours pas au rendez-vous pour eux ou tout au moins pour elle. Elle espérait que sa main et son sourire continuerait à tenir chaud au jeune barde si c’était ça qui faisait que ni l’un ni l’autre ne ressentaient l’effet du froid.*Est-ce ta main mon doux barde qui me préserve du froid ?* pensa la jeune fille.

Elle attendait la réaction de ses nouveaux compagnons avant de continuer leur marche ver la ville des hommes lézards.
Heureuse à la pensée de trouver non loin de là un abri. Et elle était pressée de partir loin de ce lieux qui lui rappelait trop de mauvais souvenirs. *Tien mais où est la carcasse de ce satané animal ? Le chasseur serait-il venu pour la prendre ?*

Jen rougit violemment au reproche à peine voilé des deux individus tout en sachant que Naemod devait lever les yeux au ciel.

-Ne vous donnez pas cette peine, nous avons un peu de nourriture ainsi que de l’eau, nous ne voudrions pas abuser de vos propres vivres

Le cruchon de vin tant espéré semblait s’être envolé et le jeune mage ne savait plus vraiment ou se mettre. Sous le regard désapprobateur du guerrier, il prit conscience d’avoir mis en jeu la sécurité de tous, mais par les dieux, après cette journée infernal il aurait fait n’importe quoi.

-Euh, nous sommes désolé de vous déranger mais le temps à été des plus exécrable et ce fut pour moi un véritable miracle de trouver un abris semblant si confortable. Je m’appel Ramnus, Jen Ramnus mage apprenti de Sundabar et voici mes compagnons, Naemod et Hedden un peu en retrait qui veille sur Endor . Ah, j’oubliais, ma mule, Arsinoe, certainement ma plus vieille amie.

Le jeune Illuskien n’osait plus bouger de l’endroit ou il se trouvait sans avoir l’approbation de Naemod. Ne sachant pas si celui approuvait de pénétrer ainsi dans la masure, il restait la, son arbalète à la main, attendant de suivre le guerrier et d’installer confortablement Arsinoe.

nouvelle fiche de Jen posté sur le tropic HRP pour validation

Sorts niveau 0:

-Aspersion d'acide
-Illumination
-Lumière

Sorts niveau 1:

-Sommeil
-projectiles magiques

Tranquillisé par l'attitude des deux hommes, Naemod pu rengainer son arme. Il avait un peu honte à présent de sa propre attitude, mais ce qui était fait était fait. Au moins, les deux hommes ne s'était pas senti offensé par sa conduite martiale, ni par celle de Jen. C'est donc avec joie qu'il accepta leur invitation.
Cependant, bien qu'il fut rassuré et content de se retrouver au chaud avec de quoi se nourrir un peu, il n'en restait pas moins au aguets et légèrement méfiant envers ses hôtes. Pour lui, quelque chose clochait quand même. Naemod entra donc dans la petite chaumière sur l'invitation de l'homme.

Ses yeux ne s'était pas habitué à la semi-obscurité de la pièce, mais il réussi néanmoins à trouver un coin où se mettre et où il ne dérangerai personne. A l'idée du pain et de la viande salée dont l'homme avait parlé, son ventre se mit à le torturé, lui rappelant qu'il n'avait pas eu de vrai repas depuis déjà quelques jours. C'est alors qu'il s‘aperçu de la gêne apparent de Jen.

"Je pense qu’il serait avisé de rester un peu au chaud. Il risque de se remettre a pleuvoir, et nous sommes un peu fatigué, au moins en ce qui me concerne."

Il se tourna vers leurs hôtes.

"Merci de votre invitation. Nous ne sommes pas originaire de la région, et nous ne la connaissons pas encore. Pourriez vous nous dire où nous nous trouvons ?"

Naemod essayait de baisser la tension qui régnait depuis leur arrivé, et il n’étais pas sûr d’y arriver. Il avait vu que Jen avait la main prêt de son arbalète, et il s’en félicita. Lui-même resta aux aguets au cas où.

"Vous devez avoir beaucoup d’espace pour vos moutons ici: il n’y a pas beaucoup de voisins. Par contre, vous n’avez pas de problèmes avec les orcs ou les autres créatures vivant dans les Landes ?"

Nomad voyait bien que ses compagnons étaient transis de froid et se doutait également que c’est ce qui leur arriverait aussi s’ils restaient sur place. Il ne comprenait toujours pas comment cela se faisait qu’ils résistaient si bien, lui et sa compagne.
Resserrant la main de cette dernière il jeta un regard aux alentours mais rien, dans ce morne paysage, ne semblait vouloir les accueillir et les protéger. Les landes éternelles n’étaient décidément pas un pays engageant et il se jura que, lorsque leur aventure ici serait menée à terme, il emmènerait Qualindra vers d’autres contrées.

Le baron émit une excellente idée en parlant d’un chasseur… Nomad ne se souvenait pas d’avoir vu cet homme mais cela avait du se produire quand il était entre la vie et la mort…
« Bien ! Qu’attendons nous pour nous mettre à la recherche de cette personne ? Vous gelez sur place et nous n’allons pas tarder à faire de même… »

Toujours en tenant la main de Qualindra, il s’approcha du lieu de l’affrontement en observant les traces au sol… Il cherchait une trace différente, quelque chose qui s’éloignerait dans un autre direction…
« Hum… D’où est-il venu ? Par où est-il reparti ? Quelqu’un a-t-il des talents de pistage ? Les miens sont plutôt… Limités… »

Marek ne se souvenait pas des détails. Il se souvenait de l'avoir rembarré ce chasseur qui était mécontent que sa proie ait été tuée par quelqu'un d'autre que lui. Mais il n'avait pas proposé son aide. Pourquoi la proposerait-il maintenant ? Ou pourquoi accepterait-il de venir en aide à des inconnus ? Aucune raison.
Mais si le groupe le trouvait, Marek pensait que, soit il accepterait et dans ce cas pas de problème, soit il refuserait et dans ce cas sa décision reviendrait à attaquer arme à la main le groupe qui devrait riposter. Ce serait sa vie contre la leurs, et Marek savait de quel côté il était.
Marek se souvint soudain que le chasseur n'avait pas emporté la proie en partant.

-La proie, il l'avait laissé par terre, il en avait rien fait... Donc, soit il est revenu plus tard, soit il était pas seul dans l'coin. Donc en fait on a peut-être plus de chance qu'on le croit de trouver de l'aide.

Marek savait bien qu'il avait plus de chance d'avoir tord que raison, mais mieux valait, dans ce genre de situation, motiver les troupes.

-Si je me souviens bien... Marek s'accroupit sur les lieux de la mise à mort de l'élan et chercha des traces de sangs qui indiqueraient l'ancienne position du cadavres et de Nomad.