Promenade dans les Landes, Chapitre 1: Sur la route

Qualindra rendit son sourire à Nomad, avait-il remarqué la couleur dorée de ses yeux lorsqu’il l’avait regardé. La jeune elfe ne disait rien, elle eut quand même le courage de demander au beau barde :
- J’espère que tu ne m’en veut pas de m’être allongée à tes côtés lorsque tu dormais ? je ne voulais pas te déranger.
Elle posa sa chouette sur ses genoux et ajouta toujours de sa douce voix :
- Elle t’apprécie beaucoup, elle ne ta pas gêné au moins ? Demanda la belle elfe.
La magicienne caressait doucement sa petite amie tout en jetant des petits regards pleins de tendresse au barde, puis elle ajouta :
- Vous étiez si beaux tous les deux.
Elle prit une longue inspiration regarda Nomad et elle murmura dans un souffle :
- je t’aime.
Enfin l’elfe avait trouvé la force et le courage de lui avouer, maintenant la jeune fille attendait une réaction ou une réponde de la part de son cher barde. Elle ne l’avait pas quitté des yeux, elle aurait voulu éviter son regard, baisser la tête mais c’était plus fort qu’elle ses yeux dorées scrutait le regard du jeune homme cherchant une réponse à son aveu.
*vite une réponse que je sois fixée * pensa-t-elle le regard plein d’espoir.
*J’ai faim *
- Toi aussi ma belle dit la jeune elfe à sa chouette qu’elle n’avait pas cesser de caresser.
- Ne t’inquiète pas ma belle s’il n’y a pas de rongeurs pour toi, je ferais comme hier, je te donnerais à manger, la route sera longue pour toi aussi. En parlant ainsi à sa douce amie, le belle elfe avait réussit à détourner son regard du doux Nomad. Elle regarda tour à tour ses nouveaux compagnons en souriant à leur hôte à Nomad et risqua même un sourire timide en direction et à l'intention de Marek, elle n’arrêtait pas de penser à ce qu’elle avait oser dire à son « amour ».
A chaque fois qu'elle avait parlé, elle avait fait attention que ses paroles ne soient entendues que par Nomad et que par sa chouette bien sûre.
L’attente des plats ainsi que l’attente d’une réaction de son cher barde lui paraissait une éternité.

Une fois en haut, et son souffle reprit, il s’avança et se pencha vers l’homme qu’ils venaient de sauver. L’elfe était gravement blessé, mais Naemod ne savait pas s’il était possible de le sauver malgré tout.

¤Il faudrait lui porter des soins au plus vite, mais nous non savons pas où nous sommes. L’abandonner ne rimerai à rien puisque notre guide est mort pour lui… Au moins, on a réussi à avoir un peu de viande, mais c’est pas ça qui le sauvera.¤

"Jen, à votre avis, est-il possible de le sauver ? Sinon, je ne pense pas qu’il faudrait s’encombrer avec un mourant.
Hedden, si jamais on peut faire quelque chose pour lui, vous m’aiderez à le poser sur la tente et à l’attacher à Asrinoe. Je compte aussi sur vous pour nous guider dans les montagnes. Vous êtes le seul à pouvoir réellement vous retrouver dans la nature. J’espère simplement que l’on n’aura pas trop de problème: Herald se targuait d’être le seul à connaître ce chemin."

Naemod se releva pour estimer le poids de l’homme. La mule de Jen serait-elle capable de supporter tout le fourbi de sans maître tout en tirant l’elfe blessé ? Il n’en n’était pas sûr. Peut-être pourrait-il aider puisqu’il n’était pas réellement chargé.

"Jen, s’il le faut, je pourrai prendre quelques uns des objets qu’Asrinoe porte s’il est trop chargé pour tirer le blessé."

Il s’éloigna alors un peu du groupe pour regarder où menait la route qu’ils avaient empruntée. Un peu de calme après ce combat ne lui faisait pas de mal. Il devait avouer que Jen et Hedden n’étaient pas de piètre compagnon, et il avait plus ou moins insister pour faire le chemin avec eux, mais il n’était pas fait pour voyager en groupe. Peut-être avait-il peur de s’attacher aux de membres de la compagnie des marches. Au moins ses deux 'amis' lui procuraient-ils un sentiment de protection.

¤Alors pourquoi ai-je ce mauvais pressentiment ?¤

Treizième jour d'Eleinte
7h00

Le baron partageait l'avis de Marek sur l'importance du petit déjeuner et le dernier repas des aventuriers dans le manoir fut aussi délicieux que le précédent. Tout ce que pouvaient souhaiter manger les convives, du pain avec de la confiture au poulet rôti, était présent sur la table. Deux cadavres de souris furent même présentés à la chouette de Qualindra pour qu'elle ne fut pas la seule à ne pas ce régaler ce matin-là.

Mais le petit déjeuner, comme toute bonne chose, devait prendre fin. Les serviteurs du baron avaient préparés des sacs pour les voyageurs contenant tout ce à quoi ils avaient pensé que ce soit de la nourriture pour une semaine, des tentes ou des vêtements chauds. Le manoir de Vassili se trouvait au sud-est de Nesmè mais il fallut prêt d'un quart d'heure aux voyageurs pour parcourir la distance qui les séparaient de la porte sud. Sur leur route, les citadins restaient cachés derrière leurs volets se demandant ce que faisait un tel attroupement d'aventurier aux côtés du baron.

Le temps n'était pas vraiment beau lorsqu'ils s'engagèrent sur le terrain humide et inégal qui allait porter leurs pas pendant les quelques jours qui devaient suivre. Si le soleil avait éclairé leur ultime repas en ville, il était maintenant dissimulé par une brume assez compacte qui les empêchait de voir à plus de dix mètres devant eux.

Voyant que sa tentative de prise de contact avait échoué de la plus belle des manières. Marek n'ouvrit plus la bouche que pour manger durant toute la durée du petit déjeuner, regardant Nomad et Qualindra continuer à étaler leur vie nouvellement privée devant tout le monde, voyant Qualindra esquisser un sourire dans sa direction, sourire qu'il ne pu que se forcer à lui rendre, opinant du chef affichant remontant la commissure droite de ses lèvres pour tenter de sourire en regardant L'elfe. Cette dernière avait murmuré tout un tas de choses à l'intention de sa foutue chouette et de Nomad, des choses que, même s'il n'était pas intéressé, Marek aurait bien aimé entendre. Mais au fond peut-être que ne pas l'entendre valait mieux pour tout le monde, surtout pour Qualindra.

Le Luskanien profita donc de cette abondance pour se servir copieusement et se remplir l'estomac, le fait que les comptes soient dans le rouge, comme l'avait témoigné le visage de cette personne qui avait quitté la bibliothèque la veille au soir, était le dernier soucis de Marek qui acceptait volontiers la nourriture qui se présentait se disant que de toute manière elle était déjà payée.

Mais l'heure arriva de se mettre en route, tout était prêt, de nouveaux vêtements, des rations de nourriture pour la route et de quoi s'abriter. Agrippant son sac, Marek suivit le mouvement pour se diriger vers la porte sud de la ville le nez en l'air regardant toute chose qui s'offrait à lui, de la mégère regardant furtivement dehors par sa fenêtre au chat couché au coin de la rue. La brume qui se levât sur les landes éternelles au bout d'un moment ne plut pas du tout à Marek. Mais si la compagnie restait discrète les choses iraient pour le mieux, l'adversaire potentielle ayant le même handicap, ce qui pouvait donc représenter un avantage. Mais le guerrier aurait préféré avoir le champ libre pour voir au loin, ne pouvant pas compter sur une ouïe ou un odorat hors du commun, seul sa vision pouvait réellement lui permettre de ne pas être pris au dépourvu. C'est aussi une des raisons pour lesquelles il ne s'aventurait pas souvent en forêt.

Mais Marek marcha en silence, se plaçant aux cotés du Baron qui était la personne qui lui était la plus sympathique à l'heure actuelle même si Qualindra ne le dérangeait pas non plus. Il préférait se mettre à côté de celui qui prenait le plus de décision, et mieux valait protéger l'homme qui allait le récompenser si la mission était une réussite.

-C'est bien Akadi qui fait tomber le brouillard non ? lançât Marek juste assez fort pour être entendu par ses compagnons. Elle aurait pas pu choisir un autre jour... On est pas vernis.

Marek ne savait pas vraiment quel dieu s'occupait du brouillard, mais il supposait que la déesse des vents était la plus probable.

Nomad se sentait en pleine forme et la proximité de Qualindra n’y était pas étrangère. Il était même relativement content de retrouver Marek et le baron, à qui il adressait un franc sourire. Pour répondre aux questions de la jeune elfe il posa une main sur celle de la jeune fille et murmura simplement:
« Venant de toi, rien ne me dérange ma jolie Qualindra »
En revanche il fut si surpris par la déclaration de cette dernière qu’il ne su que répondre. Cela était si précipité… Il se contenta alors de lui sourire en serrant sa main, puis y déposa un baiser.
Il se sentait étrange… Lui qui avait l’habitude de courir les jupons et de briser les cœurs aurait-il quelques remords ? L’ombre d’un sentiment pourrait-il pointé le bout de son nez dans un cœur qui se voulait de pierre ? Ces quelques mots prononcés par Qualindra l’avaient réchauffés comme une bouteille d’hydromel nain un soir de fête… Il se sentait prêt à accomplir des miracles et arborait un sourire, que le baron et Marek aurait pu trouver « niais » et qui ne le quitta pas jusqu’au moment du départ.
Le repas terminé il se dirigea vers sa chambre récupérer ses effets personnels et pris la direction de celle de Qualindra pour l’attendre. Lorsqu’elle eut, à son tour, fait ce qu’elle avait à faire, il rejoint le baron.

L’air frais et brumeux, lorsqu’ils s’engagèrent sur la route, donnait au paysage des allures fantomatiques. Nomad se mit à fredonner aux côtés de la jeune elfe, pour égayer le chemin. Lorsque Marek prononça le nom de sa déesse, Nomad lui répondit, toujours souriant et calme :
« Je ne pense pas que la belle Akadi soit liée à ce phénomène, il n’y a pas une brise. C’est l’humidité du sol et la température qui provoque cette brume… C’est du moins ce que disent les pir… marins. Nous faisions justement appelle à la déesse des vents pour chasser le brouillard. »

Qualindra était heureuse pour plusieurs raisons, Marek avait fait en sorte de lui rendre son sourire, sa chouette avait de quoi se restaurer et le plus important la réaction de Nomad.
- Regarde ma jolie deux gros rats rien que pour toi, régal toi ma belle. Dit Qualindra à sa chouette tout en la posant sur la table près de l’assiette où étaient les rats.
- Merci Monsieur le baron pour tout ses mets et pour avoir pensée à ma chouette.

Le contact de la main du barde dans la sienne la rassura sur les sentiments de celui-ci et fit naître sur le visage de la jolie elfe un sourire radieux qui devint encore plus radieux lorsqu‘elle sentit les douces lèvres de son cher Nomad sur sa main. Après s’être restaurée la belle elfe remit sa chouette qui avait, elle aussi terminé son repas, sur son épaule et alla avec Nomad récupérer son sac et son bâton. La magicienne se mit à côté de Nomad et rejoignit le baron et Marek. Arrivée dehors, elle prit la main de Nomad.
- Ne nous perdons pas dans ce brouillard. Dit l’elfe avec un sourire à son doux barde.
Ils avancèrent vers une nouvelle aventure mais Qualindra se sentait plus forte grâce à la présence de Nomad et elle avait aussi prit conscience que Marek pourrait lui aussi les tirer d’un mauvais pas si il y en avait. Lorsque que Nomad commença à fredonner le cœur de la belle Qualindra s’emballa et transporté par la charmante voix de Nomad, elle emboîta le pas à ses compagnons tout en tenant ferment la main de son barde dans la sienne. Sa chouette toujours sur son épaule.
- Donne moi du courage mon beau Nomad. Avai-t-elle dit d’une voix très douce à son aimé.
*je comprends qu’il soit un peu surpris par mon aveu, j’y suis peut-être aller un peu fort mais au moins il est fixé et par ses gestes je sais que je ne lui suis pas indifférente*pensa Qualindra avec un sourire.
*Est-ce que Svent est passé par là lui aussi ?*Elle se sentait presque fautive de penser à l’halflin, elle adorait Nomad mais Svent avait été pour elle un véritable
ami, mais elle savait qu‘elle était amoureuse que de son doux barde et qu‘elle avait que de l’amitié qui s’estompé peu à peu pour son ancien compagnon de route ; elle se rapprocha de son barde et bercé par sa voix marcha d’un bon pas derrière le Baron et Marek.
*je t’aime tellement Nomad*. Pensa-t-elle en serrant un peu plus la main de Nomad.
La belle Qualindra n’avait jamais ressentit ça pour personne avant le barde. Elle en avait chaud au cœur.

Jen félicita chaudement Arsinoé, il faut dire que sans elle, il ne savait pas si ils auraient eu la force de tirer le malheureux d’une façon si régulière afin d’éviter de réouvrir ses blessures.
L’état de celui ci etait d’ailleurs fort inquiétant, semblant souffrir de blessures multiples, les dieux seuls savaient si l’intérieur ressemblait à l’extérieur. Légèrement désemparé, Jen regarda ses compagnons avec un geste d’impuissance.

-Malheureusement Naemod, j’ai passé bien des nuits à étudier mais mes connaissances en soins et médecines sont fort rares, je suis bien incapable de prodiguer à cet homme….cet elfe, les soins qui lui sont nécessaires. Regardant Hedden avec un peu d’espoir "ami Hedden, n’avez vous pas quelques connaissances en premiers soins que vous auriez acquis lors de vos errances solitaires ? ?"

Dans l’esprit du mage, il ne faisait pas de doute qu’un rôdeur devait certainement connaître les gestes et autres pratiques permettant de recoudre une plaie ou d’immobiliser un membre cassé de façon correcte.

-Quand à voyager, je reste sceptique, traîner ce malheureux derrière Arsinoé sans avoir les moyens de faire une espèce de brancard ou le faire voyager en travers de ma brave mule sera certainement le meilleur moyen de l’achever. Tout au plus devrions nous le porter à deux en utilisant la toile de tente voir une couverture pour l’allonger mais franchement Jen hésita quelque peu. "Je pense que le mieux serait de passer la nuit ici et de voir si son état s’améliore après une nuit de repos. Nous ne pouvons pas l’abandonner sans savoir, la mort d’Herald ne doit pas être inutile et si il survit, il aura peut être repris assez de force pour supporter le voyage sinon…." La voix de l’illuskien faiblit.

Sorts niveau 0:

-Aspersion d'acide
-Illumination
-Lumière

Sorts niveau 1:

-Charme Personne

Marek écouta attentivement ce que Nomad se mit à dire sur Akadi, relevant bien entendu ce début de lapsus. Nomad allait dire quelque chose qui commencerait par "pir" et qui serait lié au mot marin... pirates sûrement. Et il avait même rajouté qu'il en faisait partit. Sur ce coup là, Marek se disait qu'il avait vu mieux comme menteur mais décida de faire celui qui n'avait rien compris:

-Les pires marins disent ça hein ? Je garde mes doutes alors. Et, ils prient Akadi ? C'est p't'être elle qui est pas vernie au final. Cela dit, moi, quand j'étais à Luskan, j'ai entendu des pécheurs invoquer un dieu des marins... Vakor ou Vargas... Je sais plus trop. Mais Akadi ça arrivait pas plus souvent qu'Umberlie par chez moi, ils avaient peur d'elle.

Marek connaissait les pirates, Luskan n'en manquant pas surtout si on commençait à parler des 5 Hauts Capitaines, tous des pirates. Voguer sur les mers du côté de Luskan n'était généralement pas une très bonne idée à moins d'y être préparé.

-En tout cas, moi j'avais une vision d'Akadi comme étant une déesse du vent en général et des différents phénomènes liés à l'air... Pas comme une déesse des vents favorables aux marins, faudrait faire gaffe à ce qu'elle envoie pas des bourrasque en prétextant qu'au fond, t'avait d'mandé du vent donc qu't'en a obtenu. Moi j'crois qu'les dieux élémentaux ils s'en contrebalancent de nos gueules. Mais elle est alliée à Shaundakul alors j'l'aime bien quand même.

Ce genre de discussion de non-initié était la spécialité de Marek, parler de chose qu'il connaissait à moins qu'à moitié était un loisir qu'il appréciait fort bien. Eructer tout un tas de tirades pleines ou non de platitudes...

Les paroles de Jen sortirent Naemod de sa reflexion. Cela l'amusa d'ailleurs un peu que le mage ne puisse pas prononcer le mot de 'mort'. Il avait sûrement étudié pendant tant d'année qu'il n'avait probablement jamais côtoyé la mort d'aussi près avant aujourd'hui.

"Ce qui m'embête, Jen, c'est ce qu'il pourrait arriver si nous restons ici. Peut-être que nous risquons la vie de cet elfe en marchant cette nuit, mais rien ne nous dit que nous ne la risquons pas non plus en nous reposons là. Cet aigle ne devait pas être seul, et cette montagne doit regorger de plein bestioles en tout genre. A vrai dire, je n'en ai pas la moindre idée. Seul Hedden pourra nous éclairer là dessus. Et seul Hedden pourra tout aussi bien trancher sur ce qu'on doit faire. Comme vous l'avez dit, il est un rôdeur, et je pense qu'il sera quoi faire. N'est-ce pas Hedden"

Pas de doutes là-dessus, il saurait sûrement quoi faire, et quelque soit sa décision, Naemod la suivrai.

¤De toute façon, au pire, nous avons de quoi nous nourrir, mais a-t-on seulement de quoi soigner notre blessé ? J'espère simplement que la carcasse de l'aigle n'appâterai pas trop de charognard...¤

Ce qui inquiétait le plus Naemod n'était pas tant de passer la nuit ici que de rencontrer des animaux dangereux. En réalité, c'est de lui dont il avait le plus peur. Il n'avait pas encore passé de vraie nuit dehors en compagnie d'un groupe, et il ne savait pas quand sont frère 'ressortirai'. Il le savait violent, mais il n'avait pas vu Hedden se battre au corps à corps.

¤Espérons seulement qu'il est meilleur qu'au tir à l'arbalète.¤

Hedden, Naemod et Jen:

Douzième jour d'Eleinte
18h00

Naemod et Jen attendaient l'avis d'Hedden sur la marche à suivre, et Hedden restait silencieux perdu dans ses pensées à observer attentivement l'elfe inconscient. Après une bonne poignée de minutes, le rôdeur sortit de son mutisme:

-Je ne suis pas un expert en médecine mais j'ai remarqué quelque chose. Cet elfe a de très nombreuses blessures mais aucune n'est vraiment très profonde, enfin, aucune n'est mortelle. Je pense que la seule chose dont il a besoin est de se reposer le temps que ses blessures cicatrisent. Et je ne pense pas qu'il soit sage de repartir maintenant. Comme l'a dit Naemod, seul Herald connaissait l'itinéraire exact et dans ce défilé, le soleil doit se coucher très tôt. Je suis donc d'avis de rester ici pour la nuit et de repartir demain à l'aube.

Comme il avait été convenu entre Naemod et Jen que la décision d'Hedden serait celle qu'ils suivraient, les trois humains commencèrent à monter le camp. Il fut convenu que chacun prendrai un tour de garde et qu'Hedden prendrait le dernier et, une fois leurs tours finis, Naemod et Jen dormirent d'un sommeil bien mérité.

Treizième jour d'Eleinte
6h00

Naemod avait eu un sommeil assez agité, craignant à chaque instant que son frère ne prenne le dessus et ne le force à faire du mal à ses compagnons. Mais il ne s'attendait pas à être réveillé ainsi en sursaut. Une main venait de se poser sur son visage, main qui recula quand elle s'aperçut que celui dont il venait de toucher le visage s'était réveillé. En reculant, la main poussa un cri assez aigu qui réveilla Jen qui dormait juste à côté de Naemod et Hedden qui était appuyé, assis, contre le mur et qui avait fini pas céder au sommeil. Tous réalisèrent bien vite que la main était celle de l'elfe qu'ils avaient laissé en piteux état la veille au soir, et qui ne semblait pas vraiment en meilleur état dans la faible lueur de l'aube naissante.

Endor Thet

Excusez-moi, je ne voulais pas vous réveiller. En fait, je ne vous avais pas vu. Je me nomme Endor Thet, pour vous servir. Mais, savez-vous où nous sommes? Ou, au moins, quand? -------------------- Endor est un elfe sympathique et souriant toujours prêt à aider les autres quand ils en ont besoin. On comprend vite qu'il est druide grâce à son armure brune et son visage souvent maquillé en vert pâle.

Qualindra, Nomad et Marek:

7h10

Le baron, en bon hôte, se sentit obliger d'apporter sa pierre à l'édifice de la discussion même s'il n'était pas vraiment concerné.

-Force m'est d'avouer que je partage votre avis, mon cher Marek. Les dieux en général, et les dieux des éléments encore plus, me semble se désintéresser complètement de nous. Avez-vous vu récemment un seul des nombreux dieux qui se disent protecteur des peuples de la région partir affronter les hordes orcs pour nous protéger? Ou même juste une équipe de leurs plus puissants serviteurs? Non, évidemment. Ils pourraient sans aucun doute résoudre tous nos problèmes mais ils préfèrent nous laisser nous débrouiller. C'est bien ce qu'ils disent, non? Eh bien moi, je pense que ce ne sont que des foutaises. Les dieux sont intéressés par nous tant que nous pouvons les servir mais dès que c'est nous qui avons besoin de leur aide, ils s'en battent les flancs. C'est ainsi.

Mais, pour en revenir au brouillard, j'ignore qui en est responsable mais depuis que je vis à Nesmè, c'est à dire depuis ma naissance, les semaines où il n'y a pas eu du tout de brouillard se comptent sur les doigts de la main. Je crains que vous ne deviez vous y faire.

En parlant, et sans s'en apercevoir, le petit groupe venait d'entamer l'ascension d'une sorte de grosse motte qui, au fur et à mesure qu'ils avançaient, devenait de plus en plus abrupte. Une fois arrivés en haut, ils purent, enfin admiré le ciel bleu mais ils ne pouvaient plus voir la plaine en-dessous de la mer de nuages. Seuls quelques ilots, semblables au leur, émergeaient de l'océan nuageux. D'un air plaintif, le baron demanda de faire une courte pause pour se reposer de cette ascension et, comme tous partageaient au moins un peu sa fatigue, la pause fut acceptée.