Promenade dans les Landes, Chapitre 1: Sur la route

Qualindra se releva timidement avec un sourire qui en disait long, le maître avait bien dit qu’il connaissait le chemin pour retourner au monde de la lumière. L’accent du seigneur Erlouz lui avait fait comme un électrochoc lui rappelant une certaine langue de son passé.
-Votre altesse, merci de nous recevoir chez vous et c’est avec un grand plaisir que j’accepte votre invitation et un peu de repos ne nous feraient pas de mal. Puis se tournant vers Svent. Tu n’es pas d’accord avec moi ? Un peu de repos nous ferait le plus grand bien tu ne trouve pas.
La magicienne pensait aussi qu’avec du repos la blessure de son ami guérirait plus vite.

La jeune elfe était prête à raconter à leur hôte tout ce qui se passait dans leur monde avant qu’ils ne disparaissent dans ce mystérieux tunnel.
Qualindra pensait¤Le maître va-t-il vraiment nous aider à retourner chez nous ? Mes histoires vont peut-être lui plaire et pour moi ceci me procurera le plus grand bien de parler de la lumière et d’y penser, je reprends enfin espoir.¤

L’elfe avait serré son sac contenant ses parchemins contre elle en pensant aux mot qu’elle venait de songer.

Puis elle regarda de nouveau son compagnon et se demanda :
¤Pourquoi Svent reste-t-il muet, est-ce sa blessure qui le fait souffrir ou prépare-t-il la bêtise de sa vie ? A savoir voler quelque chose qui brille ? J’espère que c’est la première solution ou une autre qui est la bonne¤
Le regard qu’elle lançait à son ami était anxieux et inquiétant oui elle était inquiète ce que Svent pouvait faire. D’ailleurs à quoi pouvait-il penser à cet instant précis.

La vieille femme avait déjà traversée les trois quart de la pièce avant même que Jen ne pense à se lever pour la suivre et tenter de la remercier voir même de la payer.

-Damnée vieille dame, pas causante mais il faut que je lui parle. Allons mon gars, elle marche pas plus vite qu’une vieille mule, il ne sera pas dit que je ne la rattraperais pas.

Quelques pas à peine et son attention fut détourné par l’arrivée d’un nouvel hôte à la stature imposante. Jen en oublia l’objet de sa poursuite de même qu’il regretta d’avoir prit une table loin de la porte, rendant l’examen du nouvel individu plus difficile.
Jen, arrêté en plein milieu de la pièce, hésita quelques secondes avant de retourner à la table, l’air de rien, il se plongea dans la lecture de son grimoire tout en jetant des coups d’œil discret du coté de l’étranger. A voix basse il s’adressa à son compagnon.

-Maître Hedden, voilà qui peut être intéressant, un homme d’arme qui fait peut être route dans la même direction que nous et si j’en juge sa fortune, peut être n’est il pas seul ?
Peut être devrions nous lui faire offrir une bière par l’aubergiste, je ne connais pas meilleur moyen de faire connaissance qu’autour d’une bonne choppe de cet excellent breuvage.

Le mage, attendant la réponse du rôdeur, commença à faire signe a l’un des serveurs afin de lui passer commande

Qualindra et Svent:

Le dragon sourit lorsque la belle elfe accepta de pénétrer dans sa modeste demeure. Cela faisait une éternité qu'aucun invité n'avait profité de son hospitalité, et il comptait bien que ceux-ci ne le regrettent pas. Svent était dans un état second, tentant de se maitriser et de ne pas prendre de risques en lorgnant de trop près les possessions de leur hôte.
Les deux compagnons suivirent donc le dragon sans prononcer un mot dans une sorte de dédales de couloirs et de portes. Pour la première fois depuis longtemps, les deux compères voyaient normalement, et cela leur fit presque mal aux yeux pendant les premières minutes, car les murs de la demeure de maitre Elourz étaient pleins de chandeliers et de fausses fenêtres qui donnaient aux deux aventuriers l'impression de marcher dans une sorte de rêve aux couleurs étincelantes de l'arc en ciel. Au bout de dix bonnes minutes de marches un peu rapides pour les courtes jambes de Svent, au moment où Qualindra commençait à se demander si elle parviendrait un jour à sortir de ce labyrinthe, ils pénétrèrent dans une sorte de grande salle dont même les yeux entrainés de l'elfe ne parvenaient pas à discerner le plafond. Le dragon se lova dans une position qui ressemblait à celle que prend un chat lorsqu'il souhaite dormir mais garda les yeux bien ouvert et recommença à parler. Dans la pièce, outre le dragon qui occupait beaucoup d'espace, se trouvaient quelques chaises, une table et de multiples étagères chargées de livres poussiéreux. Une lourde armoire de pierre était close à quelques mètres de la tête du dragon. Sur le sol, comme sur la table et sur les chaises, se trouvait diverses pièces de tissus qui formaient un patchwork multicolore d'un goût contestable.

-Mes amis, Qualindra et Svent, n'est-il pas? Asseyez vous, je vous prie, mon serviteur ne devrait pas tarder à être de retour et il pourra alors vous servir un repas et des boissons dignes de ce nom. Maintenant, si cela ne vous gène pas trop, nous pourrions parler un peu. Je dois d'abord vous prévenir, je suis prêt à vous fournir mon aide mais vous allez certainement affronter avant peu des risques énormes et il serait sage de rester à mes côtés, cependant je comprends que vous souhaitiez rentrer chez vous. Si vous devez partir, vous devrez à tout prix éviter les multiples pièges que pourrait vous tendre celle qui règne sur les terres entre mon domaine et la surface. Hélas, je ne connais pas son nom, pas plus que son espèce. Tout ce que je sais c'est qu'elle est cruelle et dangereuse.

Sur ces mots, le kobold revint. Il portait un plateau sur lequel se trouvait deux grosses assiettes remplies à raz-bord de viande rouge et d'une sorte de champignons gris. A côté se trouvaient deux tasses pleines d'un liquide fort odorant (ils apprirent de la bouche du dragon que c'était une infusion de plantes poussant dans ses souterrains) et deux verres vides, suffisamment grands pour mériter le nom de choppes accompagnés d'un pichet contenant une eau légèrement parfumée. Le repas promettait d'être délicieux.

Jen Ramnus et Hedden:

Le jeune magicien mit près de cinq minutes, avec l'aide du rôdeur, avant de réussir à attirer l'attention d'un serveur. Auvancombe avait beau ne pas être une très grande ville, il y avait énormément de monde dans cette auberge. Le serveur s'approcha et écouta la commande des deux aventuriers. Il acquiesça sans un mot et se dirigea vers la table où s'était assis l'autre étranger de la salle. Il lui prononça quelques mots à l'oreille, seul moyen de se faire entendre au milieu des discussions des paysans locaux à l'endroit où ils se trouvaient. L'étranger se tourna vers la table ou se trouvaient Jen et Hedden puis se retourna sans esquisser un mouvement. Tous deux crurent pendant un instant qu'il ne bougerait pas d'un pouce quand soudain il se leva d'un coup, comme s'il venait de se piquer l'arrière train sur un clou, et se dirigea vers leur table. Sa démarche était plutôt lente, quoiqu'il dut éviter plusieurs groupes de paysans ayant déjà abusé de la boisson de la taverne et il tentait tout en marchant de dissimuler sous ses vêtements de voyage son armure brillante. Lorsque enfin il parvint à la table où se trouvaient les deux envoyés de la Compagnie des Marches, il n'eut pas le temps de s'assoir que déjà le serveur revenait avec un pichet de bière dont il vida une belle rasade dans la choppe du nouveau venu avant de s'éloigner vers d'autres tâches. Une fois que l'étranger eut engouffré dans sa bouche la choppe et avalé toute la boisson qu'elle contenait, il commença à parler.

-Mon nom est Herald De Frucas, chevalier errant de l'ordre des protecteurs de Lunargent, retournant vers sa demeure. Ainsi, je me suis présenté. A vous maintenant.

En entrant dans la grande pièce la jeune elfe était stupéfaite de voir tant de livres, elle se demandait qu’elles récits ils pouvaient bien contenir. Sentant la fatigue dans ses jambes la magicienne décida de s’asseoir à la table en face de son hôte. ¤ je me demande si le maître voudra bien me dire ce que contiennent ces livres ¤ pensa Qualindra rêveuse.
Svent n’avait toujours pas décroché un seul mot ce qui inquiétait son amie, ni fait un seul geste ce qui rassura un peu l’elfe.
-Que se passe-t-il mon ami ? Quelque chose ne va pas ? Demanda-telle gentiment à Svent.
Ce qui la préoccupait le plus c’était cette terrible et terrifiante créature qui leur boucherait le passage vers le monde de la lumière. Ils avaient déjà traversé tant d’épreuves que les mots prononcés par leur hôte l’avait quelque peu ébranlés. Il faut dire aussi qu’elle accepterait bien volontiers l’aide que le dragon lui proposait. Mais le courage ne l’avait pas quitté car elle savait que la sortie n’était plus très loin et qu’après la dernière épreuve ils seraient enfin libres. Ella allait revoir la lumière du soleil, sa chouette et ses amis. Au mot ami elle se tourna de nouveau vers Svent qui était toujours muet. Etait-ce sa blessure qui le rendait ainsi ? Mais la belle elfe pensait aussi qu’il n’osait ni parler, ni bouger pour ne pas être tenté pat les belles choses qui les entouraient ; Mais elle aurait quand même bien aimé que Svent lui réponde. ¤ Enfin ¤ pensa-elle en soufflant.¤ il pourrait me parler par télépathie au moins même si le dragon Elrouz pouvait l’entendre lui aussi. ¤
Qualindra avait en effet assez faim et assez soif, et les assiettes que Ravi apportait lui mettaient l’eau a la bouche, elle aurait pu manger n’importe quoi, tellement la faim et la soif lui tiraillaient l’estomac.
Après ce repas gargantuesque, si le maître le désirait, elle lui conterait quelques-unes de ses histoires ou tout simplement elle répondrait de son mieux aux questions que lui poserait le dragon sur le monde du dessus. Elle pourrait aussi lui décrire le monde de son compagnon qui lui avait raconté jadis, sans dire que c’était celui de Svent.

Posant les mains sur son grimoire refermé, Jen écouta attentivement Herald non sans avoir lancé un coup de coude au rôdeur à ses cotés .¤ Un rude gaillard que voilà, sachant manier l’épée et avec une sacrée descente à n’en pas douter. Pas l’air commode tout de même et ne s’embarrasse pas d’amabilités ¤

-Je me nomme Ramnus, Jen Ramnus de la compagnie des marches à laquelle appartient également mon camarade. Votre demeure se trouve t’elle dans les environs de Lunargent ? ? Dans ce cas, vous avez peut être déjà entendu parler de Ramnus , mon premier maître en magie ? quoique celui ci n’avait pas une bien belle réputation dans les environs de la cité. un instant songeur , le jeune mage continua " en tout cas, pas aussi bonne réputation que dame Gerda qui perfectionna mon art , bien qu’elle fut plus herboriste que mage. Mais je parle, je parle et j’en oublis l’essentiel….si vos pas vous dirigent vers cette bonne ville de Lunargent, peut être pourrions nous faire route ensemble ? Les routes ne sont jamais trop sur ne croyez vous pas".

Jen leva sa choppe et but une rasade avant de la reposer avec un rôt de satisfaction se demandant si son excès de parole ne risquait pas de déranger leur Hôte.

-Nous pensions reprendre la route demain après une excellente nuit dans cet établissement. De plus, vous connaissez sans doute les environs et votre aide nous serait précieuse.

Svent, créature étonnant, retint un rictus lorsqu'il aperçut le dragon. Il l'avait prévu, il en était sur, qui d'autre qu'un dragon pouvait régner ici? Maître d'un kobold de surcroît. Tout était parfaitement logique. Depuis toujours, ces créatures l'attiraient. Et la sombre bibliothèque l'avait par conséquent bien renseigné sur leur sujet. Mais était ce un bon, ou un sombre? Pour vivre ici, il devait avoir connu de nombreuses aventures et en être las. De plus son savoir draconien devait être extraordinaire, que donnerait il pas pour juste quelques instants l'effleurer. Puissante créature, riche et savante, un maître de Toril.

Mais où se délimitait sa puissance? Pouvait elle lire dans ses veines? C'est alors qu'une dure vision le surprit.

Comme un enfant, il marchait dans les bois, calmes et sereins. Il pouvait paisiblement humer un air pur et doux. Les bois de Luiren. Comme lors de ses nombreuses promenades passées, il s'allongea le long d'un arbre. Il allait s'y détendre avant de revenir au village avec ses quelques fraises. Il aimait cette vie. Tout était pour le mieux. En cet instant, il ne pouvait songer à vivre autrement ni à devenir ce qu'il incarnait désormais. Les papillons berçaient ses rêves. Puis l'enfant aux traits plaisants et apaisants, se leva pour continuer son agréable promenade. Il aperçut alors un sanglier. Bel animal, Svent s'intrigua pour ce dernier. S'approchant doucement, le dernier semblait ne pas l'apercevoir ou du moins le laisser faire. Mais brusquement, la bête se sentant en danger et dirigé par quelques accès de sauvagerie, fonça sur l'halfelin.


**Pourquoi je me souviens de ça maintenant? ** Mais juste avant qu'il eut fini de se questionner. Il interrompit sa pensée. Il craignait où cela puisse le mener, et il ne préférait ne pas y arriver. Surtout si le dragon pouvait deviner ce qui se tramait dans son esprit.
Comme toujours elle le poursuivait.


Ses pas l'avaient mené au repaire de la créature. Et désormais le kobold s'approchait soulevant de lourdes assiettes garnies. Un véritable festin par rapport aux jours derniers. Il remarqua alors Qualindra au faciès troublé. En effet celle-ci le fixait avec une attention plus qu'à l'accoutumée.

Après un bref coup d'oeil, au plat, au dragon puis à nouveau à la jeune elfe. Il crut comprendre qu'il s'était montrer impoli. Mieux vaut tard que jamais.

"Veuillez m'escuser...", faible hésitation, " mais vous me voyez dans un état fatigué et je tiens sur mes pieds uniquement grâce à la situation qui le requiert. Comme vous devez le savoir, ces derniers jours ont été durs et cela fait des mois que nous vagabondons. A force de vivre ici nous devenons fou.

Cependant, votre "demeure" est ravissante et je vous remercie de nous y accueillir. De même, la faim me taraudait. Grand merci."

Il se retourna alors vers son amie, avec un doux sourire. Comment avait il agit pendant ont absence? **J'espère que je n'ai pas sourit niaisement. **

Ca y était, le verdâtre avait enfin rendu son dernier souffle, pestilentiel assurément, mais ça c'était une odeur qui, à la longue avait séduit Marek. Elle était devenue aussi enivrante que l'odeur parfumée d'une bourgeoise plutôt du genre... Mais pas le temps pour des pensées lubriques, Marek entendit bien ce que prononça Endor, qu'il trouva franchement bavard et naïf, déclamer autant dans ce genre de situation... alors qu'un simple "-Elle est morte, hâtons nous !" aurait suffit. D'autant plus que le sort de la druidesse importait peu à Marek pour le moment. Plus tard il aurait le temps de prononcer quelques mots pour elle, après tout c'était la moindre des choses, elle était morte pour leur venir en aide, mais dans l'instant sauver son sa peau occupait 100% de la concentration du natif de Luskan.

Il se lançât donc à la poursuite d'Endor qui ne l'avait pas réellement attendu, et qui avait bien fait, au demeurant, pour sa sécurité. Il passât la porte, chanceux de na pas se prendre une flèche dans l'arrière du crâne, avec la mort (incarnée par une horde d'orc) au trousse.(Pas une belle mort en somme.)

Constatant qu'Endor n'était plus visible et qu'il avait refermé la porte derrière lui, ce qui surpris Marek, ce dernier décida sans trop prendre le temps de réfléchir de courir droit devant ouvrant au passage la première porte à sa droite avant que, poussé par une sorte d'impulsion inexplicable, L'illuskien n'attrape la poignée de la deuxième porte à sa gauche pour la franchir, et, vu que LUI n'était suivit d'aucun allié, la ferma derrière lui. Le but de cette manoeuvre était bien évidemment, d'envoyer les orcs sur une possible fausse piste.

A peine entré donc il chercha une issue du regard et un moyen de bloquer la porte derrière lui pour retarder un peu plus les orcs au cas ou son stratagèmes soit découvert.

Qualindra et Svent Kosj:

Pendant que Qualindra et Svent dégustaient le repas que leur offrait leur hôte, le dragon lui-même se restaura. La petite créature qui semblait être tout son entourage revint avec une sorte de gros seau débordant de pierres au multiples couleurs couleurs. La créature ophidienne avala une petite dizaine de rubis et d'autres pierres précieuses, tout en continuant de regarder ses invités avec compassion, avant de se retourner et de se plonger dans un livre attendant que l'elfe et l'halfelin aient finis de manger. Lorsque le kobold vit que tous deux avaient finis de manger la viande et leur accompagnement de champignons, il débarrassa leur table et revint très vite avec deux assiettes plus petites dans lesquelles se trouvaient deux belles parts d'un gâteau qui se révéla être succulent.

Une fois celui-ci avalé itou, le dragon mit un terme à sa lecture et recommença à s'occuper de ses deux invités. Après quelques formules de politesses draconiques traduites adroitement dans la langue commune, et donc un peu longues et pompeuses pour les deux aventuriers, ayant pour but tant de leur demander si le repas avait été à leur goût que de féliciter le maître-queux, le dragon demanda à ses invités s'ils souhaitaient discuter maintenant qu'il s'étaient restaurer ou s'ils souhaitaient attendre le lendemain pour le faire, après une nuit de sommeil dans un bon lit douillet largement méritée.

Jen Ramnus et Hedden:

Hedden fit de courtes présentations, un peu à l'image du chevalier qui se trouvait en face de lui, ne donnant guère plus d'autres informations que son nom et la confirmation qu'il était bien le collègue de Jen. Maintenant que ses deux vis-à-vis n'étaient plus des inconnus, Herald se décida à répondre aux questions du jeune homme.

-Je vis bien à proximité de Lunargent, maître Jen, mais je n'y passe, à mon avis, pas suffisamment de temps pour en connaitre le nom, même des plus illustres, magiciens de cette cité. Car il va sans dire qu'il y en a moults dans la ville de la dame Alustriel et ses environs. En outre, et sans vouloir vous manquer de respect aucunement, ce que vous appelez l'Art ne m'a jamais vraiment autant intéressé que la bonne fourchette ou la bouteille, ou la science de l'escrime.
Mais passons, je suis d'avis que nous pouvons faire route ensemble, au moins sur une partie de celle-ci, car en réalité, je ne me rends pas pour l'heure à Lunargent car un travail m'attends au Fort de Garderauvin, non loin de Lunargent, et par conséquent je ne chevaucherai pas jusqu'à ses murs. Cependant, en réalité, je ne craint de danger sur cette route que dans la passe de Lunargent même et donc vous ne courrez pas le moindre risque lorsque nous nous serons séparés. Ayant finis sa phrase, le chevalier planta un violent coup de fourchette dans le morceau de viande que venait de lui porter discrètement le serveur avant d'arroser celle-ci d'un bonne choppe de bière goûtue. La passe est dangereuses à toute saisons, mais en ce moment plus qu'à tout autre, une révolution à lieu dans les souterrains, et sur l'ensemble des montagnes Néthères qui plus est, en je crains que nous ne voyons sortir de leurs cavernes de multiples gobelinoïdes vicieux et mauvais. Je vous conseillerai donc de vous préparer afin que nous puissions partir dès l'aube demain.

Il avait de nouveau fini de parler, définitivement cette fois, et il donna donc une autre estocade à son bout de viande dont il mangea un gros morceaux sans quitter des yeux la boisson qui dansait dans son verre. Il était apparemment aussi affamé qu'assoiffé et épuisé.

Marek:

L'instinct de survie du natif de Luskan refaisait surface et cela allait rendre le travail des orcs autrement plus difficile que leur petits cerveaux encrassés pouvaient l'imaginer, ou en tout cas c'est ce qu'espérait le guerrier. La salle avait tout l'air d'avoir été une sorte de mansarde, peut être là où dormait le palefrenier du temps où la pièce dans laquelle gisait maintenant un orc prêt à être piétiné sans ménagement par ses frères de sang. L'ameublement était réduit, et la pièce puait le moisi et le mort. Une table à laquelle manquaient au moins deux pieds gisait au centre de la pièce comme le cadavre d'une immonde créature. Un matelas, sans doute plein à en déborder de puces et autres bestioles horribles occupait l'un des coins de la pièce tandis que de l'autre côté, à sa droite en ce moment se trouvait le seul meuble qui semblait encore plus ou moins utilisable, une grande armoire en bois sculptée qui commençait à être percée en de multiples points par le travail assidu de termites. La seule issue, autre que la porte contre laquelle se trouvait maintenant le guerrier, était une porte semblable qui s'ouvrait dans le mur à sa droite et qui était à moitié cachée par l'armoire. Déjà, il commençait à entendre le bruit des pas des orques qui débarquaient dans le couloir en courant et en hurlant dans leur langue rauque et incompréhensible.

Svent savoura du mieux qu'il le pu tout ces mets délicieux. Ces derniers jours avaient plutôt avide de sensation en matière de goût culinaire. Ces temps-ci leur rations commençaient à manquer, et il devait justement se rationner, voir même sauter un ou deux repas. Cela faisait déjà trop longtemps qu'ils erraient dans "les couloirs" de l'Outreterre. Quand est ce que commencerais réellement, une véritable aventure? Ce qui sous entendait sur la terre ferme et bien éclairé. Il finit silencieusement sa part de gâteau, trop appliqué à savourer ces mets qui se révélaient plus fin que bourratifs. Il ne pu s'empêcher de jeter un coup d'oeil aux nombreux joyaux qu'ingurgitaient le dragon. Mais ces derniers étant bien en dehors de sa portée, il ne préféra même pas y songer et les ignorer.


Puis il hésita longuement avant de répondre au dilemme de la majestueuse créature. Certes, dialoguer avec un être aussi intelligent et sage lui apporterait sûrement beaucoup, mais la fatigue qu'il avait emmagasinée ces derniers jours pesait de plus en plus à chaque instant. Il préféra par conséquent opter pour une bonne nuit de sommeil qui de plus se passerait dans un bon lit douillet. Que de rêves! Svent poussa alors son audace vers presque de l'incivilité.

"...."

Mai tout d'abord, il se trouva gêner ne connaissant pas le nom du dragon. Il n'avait même pas pensé à le lui demander.

"Comment devons nous vous appeler tout d'abord?"

Puis après avoir entendu sa réponse, il continua:

"Je vous remercie grandement de votre hospitalité, et pas que votre présence me dérange, mais je ne tiens pas grand chose sur mes jambes. Je suis réellement crevé. C'est pour ça je préférerais aller me reposer. Se levant . Cependant si vous avez quelques bains, je ne pourrais refuser d'y aller. Cela fait trop longtemps que nous traînons cette même poussière et saleté."

Ce fut un repas délicieux qu’elle avait apprécié, en effet cela faisait une éternité que la jeune elfe n’avait pas autant bue et mangé. Le fait d’avoir vu le dragon avaler des pierres précieuses l’avait quelques peu surprise. * Il doit en avoir des joyaux dans son royaume* pensa Qualindra rêveuse.

Elle ne voulait penser à rien pour ne pas que leur hôte s’inquiète mais si son ami avait bien vu comme elle, qu’est-ce qu’il a pu en penser ?
Il est vrai qu’après ce fabuleux repas Qualindra aurait bien passer une bonne nuit dans un lit douillet. Mais elle attendait aussi une réponse de Svent. L’elfe pensait que son compagnon de route n’avait qu’une unique envie, celle de sortir de ce trou. Puis elle prit la parole
-Mon Seigneur, sans vouloir vous offenser c’est avec joie que je profiterais bien de votre généreuse hospitalité pour la nuit, je serais ainsi plus fraîche et plus disponible pour vous raconter tout ce que vous voudrez dès mon réveil demain matin. Je me sens très lasse..

Ce qui la préoccupait le plus c’était cette terrible et terrifiante créature qui leur boucherait le passage vers le monde de la lumière. Et le fait de se reposer ne pouvait qu’accroître leurs forces pour battre cette étrange créature.
La magicienne regarda vers Svent avec des yeux qui commençait à se fermer. Son regard suppliait l’halfelin pour que lui aussi aille dans le même sens qu’elle, à savoir rester dormir. Personne ne sait si quelque chose avait été glissé dans leur nourriture, elle ne le pensait pas, puis le sommeil gagnait peu a peu la jeune elfe
-Tu auras peut-être moins mal mon ami avait dit Qulindra en regardant sa blessure.
Personne n’en avait fait allusion même pas Svent lui-même.*Si on reste ici pour dormir, c’est pour dormir et pas pour succomber à la tentation de voler quelques rubis* pensa-t-elle en ayant une petite inquiétude vis à vis du dragon Elrouz qui pouvait l’entendre lui aussi.
Mais elle pensait que Elrouz connaissait déjà tout sur eux.