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> Les esclaves - chap II, Delhumide
  écrit le : Mercredi 11 Octobre 2006 à 22h48 par Nollïa
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Les esclaves - Chap I


Keluthar, Delhummide, aux alentours de minuit


Narration

Karth, Gunlann, Baltanin, Daleto, Nainel

La lune était haute dans le ciel lorsque les globes lumineux de Kelutar furent aperçus depuis le ponton par Naniel et Daleto, qui secoués par les événements ne s’était plus quitté du voyage. Une bonne heure plus tard, ils purent contempler le port dans sa splendeur nocturne. Un phare majestueux éclairait les flots sombres, tandis que d’innombrables sphères de lumière égaillaient les quais, comme les lampions d’une fête. Les rames furent rentrées, les amarres lancées, et la passerelle installée. Les voyageurs tour à tour descendirent, bavardant gaiement comme si la traversée avait été des plus calme. Saviir et le garde blessés furent transportés sur des brancards, et Karth s’approcha de l’elfe et de l’halfeline, presque aussi décontenancé qu’eux. Omsath avait retrouvé ses esprits au cours du voyage. Son évanouissement avait été aussi bref que surprenant, et les trois agents de la Compagnie des Marches furent remis sous la surveillance du guerrier Thayien, les bras et les chevilles portant encore la marque des fers.
Devant eux s’offrait la vie de la ville portuaire, les rires des marins saouls, le claquement des fouets, le bruit sourd des caisses qui retombent sur le sol pavé. Les étoiles scintillaient dans le ciel comme le reflet des lumières de la cité, lorsque soudain la lune fut voilée par de gros nuages et qu’une ondée fine se mit à tomber, comme chaque nuit, en Thay.



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écrit le : Jeudi 12 Octobre 2006 à 06h10 par Ana N' Si
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La naine n'avait pas prononcé un mot depuis la chute de Naskyrien, elle ne pouvait se résoudre à dire "sa mort", elle n'était pas simplement bouleversée, elle n'en était pas seulement au point où elle se sentait coupable de sa mort, ou même juste de pas avoir pu l'aider, non elle était effondrée. Elle avait menti! Elle avait promis au barbare qu'elle ne rentrerait pas sans l'un des membres de la Compagnie partis au départ, et il n'était plus. Si on pouvait espérer sauver Omsath, et même Fillow, pour lui ce n'était plus possible. Il était mort.

La naine était restée pétrifiée lorsqu'elle l'avait vu tomber, non qu'elle n'ait pas voulu sauter comme avait voulu le faire Baltanin, non qu'elle ait eu peur de l'eau, non elle ne pouvait juste pas sauter et abandonner ses camarades à l'emprise thayenne de Karth et Dame Phen. Elle venait de sacrifier la vie de Naskyrien pour sauver le reste du groupe.

La période en tant que rameuse ne l'avait pas vraiment affectée, à dire vrai, elle était tellement concentrée sur sa réflexion qu'elle en avait oublié qu'elle était en train de produire un effort particulièrement intense. Elle se demandait si la raison qu'elle se donnait de pas avoir plongé, la sauvegarde de ses amis, n'était pas juste une excuse pour ne pas culpabiliser. Le pire était que la naine ne pouvait même pas espérer redonner la vie au Rashémie car elle n'avait pas même un fragment de sa personne, et il lui faudrait de toute façon monter à une vitesse prodigieuse dans l'élite de son culte pour qu'Ulutiu accepte sa requête. Et finalement ses réflexions prirent fin lorsqu'elle réalisa qu'elle n'était plus sur le bateau mais aux côtés de Karth et de ses autres compagnons, un pâle de sourire de défi se mit à briller sur son visage rendu humide par l'action conjuguée de la pluie fine et de la sueur, elle refusait d'admettre qu'il fut mort, il n'était pas mort.

Elle se mit alors à compartimenter, comme elle disait, oublier tout ce qui pourrait nuire à son travail en cours et aller de l'avant. La pluie lui faisait du bien, elle était fraîche et cela lui rappelait sa demeure sans pour autant déclencher une crise de nostalgie. Elle jeta un regard autour d'elle. Baltanin était là, Omsath aussi, même si elle préférait ne pas se focaliser sur leur état tant sur le plan physique que mental de peur de perdre toute la motivation qu'elle avait réussi à réunir pour surmonter la disparition du barbare. Daleto et Naïniel étaient là aussi et cela lui causa un étrange mélange de sentiment. Elle était désolée pour eux qu'ils n'aient pas pu s'enfuir mais en même temps, elle était contente qu'ils soient toujours là car elle savait qu'ils auraient certainement besoins d'eux. Elle tourna alors son regard vers Karth, un sentiment de dégoût dans la gorge, injuste mais tellement bon:


-Et maintenant, Monsieur, que fait-on?




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Niveau 0: Détection de la magie, Détection du poison, Illumination, Lumière, Repérage, Soins superficiels
Niveau 1: Détection de la faune et de la flore, Enchevêtrement, Grand pas, Morsure magique, Soins légers
Niveau 2: Nappe de brouillard, Pattes d'araignée, Sphère engourdissante (Frostburn), Vision aveugle (Underdark)
Niveau 3: Respiration aquatique, Respiration aquatique, Soins modérés
Niveau 4: Invocation de bête de glace IV (Frostburn), Thalassémie (Stormwrack)
 
 
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écrit le : Jeudi 12 Octobre 2006 à 14h07 par Daleto
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Parti. Le fou était parti …

Dans un mélange de folie et d’inconscience, il avait décidé d’en finir et de retrouver la chose qu’il avait trop peur de perdre, sa liberté. Daleto avait tout vu, tout ressenti, il avait regardé le barbare debout sur le bastingage et avait senti l’ondulation dans la Toile qui l’avait littéralement poussé dans l’abîme coupant ainsi ses dernières paroles à l’intention de ses amis.
L’elfe, sur le coup, n’y avait pas cru. C’était une mise en scène, un défi de plus pour prouver sa détermination, son insubordination, une raison de plus de prouver qu’il existait en homme libre. Mais la fatalité thayenne s’était appliquée, constante, précise, cruelle … Parti. Le fou était parti.

Durant la suite du voyage, Daleto resta silencieux auprès de Naïniel pour qu’ils puissent évacuer ensemble le choc subi. Un mélange de sentiment s’était croisé dans son esprit alors que son regard était resté fixer sur l’horizon, la colère d’une part.
Pourquoi était-il parti comme ça ? Pourquoi nous avait-il abandonné, réduisant encore un peu plus nos chances de réussites ? Cet homme n’aimait-il donc pas ces compagnons au point de pouvoir sans hésiter, sans regrets, plonger et échapper seul à la tyrannie en laissant les autres la subir à sa place.

L’incompréhension ensuite. Pourquoi était-il parti comme ça ? La peur, le refus, l’injustice, le courage, la folie, l’inconscience, l’espoir, l’envie de liberté … Tous ces éléments s’était-il muté en un seul, plus fort, plus puissant que toutes autres émotions et s’était emparé de lui pour le pousser, les hommes étaient-ils capable de tels prouesses irrationnelles, non c’était impossible. Chaque créature dotée de conscience avait en elle une peur de la mort, un instinct de survie et ce barbare n’échappait pas à la règle. Comment avait-il pu ?

Et enfin la sympathie, non pas celle du à une amitié sincère ou naissante, il ne connaissait le barbare que depuis deux jours, non cette sympathique inconsciente, passive, celle accompagnant la mémoire d’un défunt dans le cœur de son entourage. Daleto s’était surpris à adresser une prière à Mystra pour qu’elle lui montre la voie vers le Royaume de Kelemvor. Finalement peut-être commençait-il à apprécier cette brute qui mettait en doute son talent de l’Art et à qui il aurait aimé prouver le contraire. Sentiment bien étrange, lui qui s’était juré de ne plus vouloir entendre parler de ce personnage … un croisement d’amour et de haine certainement… mais tout cela était bien trop nouveau pour l’elfe doré … Parti. Le fou était parti.

Ce fut avec un certain soulagement que Daleto emprunta la passerelle pour descendre sur les quais. Aucun autre incident ne s’était produit, la peine des trois compagnons ne devait pas y être innocente. Malgré le drame qui touchait la guilde, le magicien se sentait de mieux en mieux, il avait retrouvé son cher familier, avait retrouvé quelques sensations en manipulant légèrement la Toile et avait échappé à l’incarcération grâce à sa courte expérience de détention chez les thayens. Les châtaignes lui étant tombées dessus, s’étant plantées et mûries, et comme l’arbre grandissant lentement est déçu, avaient ainsi portées leurs premiers fruits.

La pluie fine tombant sur le port de Delhumide accompagna son sentiment partagé et encore confus, il s’isola du monde en rabattant sa capuche et observa ses compagnons en s’abandonnant à quelques vers.


¤ Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ;
Adieu, vive clarté de nos étés trop courts.
J’entends déjà tomber des chocs funèbres
Le bois retentissant sur le pavé des cours.

Tout l’hiver va rentrer dans mon être : colère,
Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé,
Et, comme le soleil dans son enfer polaire,
Mon cœur ne sera plus qu’un bloc rouge et glacé ¤ …

Le visage caché dans l’ombre, Daleto était désolé envers ses nouveaux amis, mais ne sachant pas le montrer ou l’exprimer, il resta dans son espace clos et sombre pour éviter de les froisser. La pluie tombait comme une ode à leur ami disparu, glaciale et si belle …

Parti. Le fou était parti.





Je souffre que l'Esprit ne soit pas dans la vie et que la vie ne soit pas dans l'Esprit...
 
 
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écrit le : Vendredi 13 Octobre 2006 à 00h33 par Karth
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Tout s’était passé bien trop vite pour que Karth aie le temps d'agir. Alors, qu’il analysait encore les réactions à adopter face à l’inconscience du Barbare, Savvir avait bougé, et les évènements s’étaient déchaînés. La chute du Rashémi poursuivie par le puissant combat entre les chevaliers de Thay.

Voir la grande guerrière Savvir Phen se faire battre au combat, créa un sentiment étrange et partagé dans le cœur du guerrier au crâne tatoué. Le dégoût, le mépris, la rage, la colère, la jouissance mais aussi le pouvoir à portée de main. Il observa calmement les membres de la Compagnie se faire emmener tandis qu’il approchait des deux derniers "compagnons" de voyage qui avaient su éviter les problèmes.

La tempête interne calmée, la traversée se déroula paisiblement, mais malgré tout le demi-thayen réfléchit longuement aux actes et aux raisons de son frère-ennemi.


¤Maudit sois-tu Rashémi! Pourquoi as-tu été aussi lâche! Aucun combattant ne doit mourir seul! La liberté... Idiot! Il faut se battre pour elle, pas mourir pour elle. Seul un homme vivant peut être libre...¤

Les pensées voyageaient à toute allure, virevoltant et se transformant dans l’esprit agité du guerrier.

¤Et tes soi-disant amis ? Etait-ce toute l’importance que tu leur accordais ? Quel est l’intérêt d’un si faible sentiment...¤

Malgré toute sa volonté, il n’arrivait pas à éprouver pleinement le mépris qu’il désirait, quelque chose au fond de lui l’en empêchait. Peut être était-ce un lien particulier, peut être était-ce une émotion qu’avait dégagée Naskyrien, une émotion que Karth était incapable d'éprouver.

Et enfin ils arrivèrent en vue du phare de Keluthar. Cette vue s’accompagna d’une légère agitation dans l’ambiance à bord du bateau, ce jusqu’à l’amarrage sur le quai. Les trois "compagnons" d’aventure, puisqu’elle semblait réellement lancée, se retrouvèrent donc sur la terre ferme, et le guerrier observa Dame Phen transportée, telle une mourante, par des hommes qui en prendrait certainement soin...

Durant un instant, le thayen imagina les différentes options qui s’offraient à lui. Puis les trois derniers membres du groupe lui furent livrés, tels des prisonniers, coupant court à toute réflexion. Il observa leur état général et chercha à croiser leur regard tour à tour, pour y lire quelque chose se rapprochant plus de la détermination, plutôt que l’épuisement ou le désespoir. Les yeux de la naine se posant sur les siens, et elle s'enquit logiquement, de la suite des opérations.

Le chef du groupe prit une grande inspiration et se tourna vers le cœur de la ville. Les gouttes de pluie ruisselant sur son crâne rasé et tatoué reflétaient l’éclairage des sphères lumineuses illuminant les quais. Karth parla d’une voie forte et dénuée de toute trace d’émotion.


- Maintenant, nous devons aller à l’auberge « Chez Nazim ». Où nous nous reposerons.

Le guerrier thayen reprit bien en main le fourreau et son épée qu’il avait appuyé sur le sol et fit quelques pas vers la rue principale se dirigeant hors des quais. Vérifiant que tous semblaient disposés à le suivre, il héla sèchement un humble passant, quelqu’un du port qui saurait se diriger dans cette ville.

- [Thayen] Eh toi ! Indique moi la direction de l’auberge "Chez Nazim".

Dardant son regard d’acier sur le malheureux passant il attendit que ce dernier s’éxécute.




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écrit le : Vendredi 13 Octobre 2006 à 16h21 par Naïniel
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l'approche de Gunlann, Osmath et Baltanin à la sortie du bateau, Naïniel ressentit de nouveau vivement le choc de la disparition brutale du grand blond. Cela s'était lérgèrement atténué durant le voyage silencieux passé auprès de Daleto. Mais maintenant, elle s'en voulait de plus belle de s'être éloignée à ce moment-là. Cachée par la foule, elle n'avait pas très bien vu ce qu'il s'était passé, mais elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle aurait peut-être pu intervenir d'une façon ou d'une autre. Elle ne regarda pas ses compagnons de voyage ne cherchant pas à voir leur peine ni leur fatigue après la traversée éprouvante qu'ils venaient de vivre. Leur silence était assez éloquent.

Ruminant sur ces pensées, elle emboita machinalement le pas à Karth lorsqu'il s'engagea dans une des ruelles. Puis elle finit par se rendre compte qu'elle commençait à être trempée. Des mèches de cheveux lui collaient aux tempes et ses vêtements mouillés se moulaient sur sa peau la faisant légèrement frisonner sous l'air du soir. Levant la tête vers le ciel, elle contempla les fines gouttes de pluie qui tombaient vers elle, scintillant sous les lumières du port. Elle se sentit peu à peu revivre. Marchant ainsi sous la pluie à la nuit tombée, elle retrouvait son élément et le cadre presque quotidien de ce qui avait été sa vie jusqu'à il y a quelques mois. Comme si elle venait de se réveiller, il lui sembla que ces quelques jours de captivité n'avaient été qu'un mauvais rêve, un moment de temps iréel qui venait enfin de prendre fin.

Elle prit tout à coup une goutte dans l'oeil ce qui lui fit rapidement baisser les yeux et son regard tomba sur le dos du grand guerrier thayen qui se trouvait devant elle. Elle l'observa un moment comme si elle ne comprenait pas ce qu'il faisait encore là. Puis, elle reprit complètement conscience de la réalité dans laquelle elle se trouvait, et son esprit pratique se mit à analyser la situation. Elle se trouvait dans une ville inconnue sous l'éventuelle tutelle de magiciens hostiles, sans argent, sans arme, et sous la surveillance d'une grosse brute. Ajouté à cela qu'elle était facilement identifiable comme une étrangère, sans être dramatique, sa situation n'était tout de même pas brillante.
Elle pouvait facilement fausser compagnie au thayen, mais il s'agissait ensuite de ne pas se faire reprendre, et ce point là lui semblait plus délicat à mettre en oeuvre. Elle décida donc d'attendre de voir comment le guerrier se comportait dans la ville et l'influence qu'il avait par ici. Cela lui laissait le temps d'élaborer un plan et de prendre note des lieux qu'ils traversaient si jamais il fallait qu'elle revienne dans le coin. Plus attentive que jamais à ses actions, elle vit Karth héler un passant pour lui demander quelque chose.


¤Il doit lui demander le chemin, donc apparement il n'est pas souvent venu par ici.¤ Satisfaite de ce premier point, elle se retourna vers le port pour essayer de voir où étaient entreposées les caisses de marchandises, ainsi que la façon dont elles étaient transportées depuis le bateau jusqu'aux éventuels entrepôts.
Alors qu'elle fouillait les endroits mal éclairés du regard, ses yeux se posèrent sur le reste de ses compagnons et un sentiment de culpabilité l'envahit brutalement. Après le choc qu'ils venaient de recevoir, elle allait les abandonner à leur sort. Mais elle ne pouvait rien faire pour eux, ils avaient chacun décidés de la voie qu'ils suivraient. Malgré tout, bien qu'elle ne les connaisse pas encore très bien, elle commençait à les apprécier et cela, ajouté à la fatigue physique et morale qui se lisait sur leur visage, abreuvait ce sentiment de culpabilité qu'elle éprouvait à leur égard. Elle se sentit tiraillée sur la conduite à tenir, mais ces hésitations la fatigèrent rapidement et elle décida de chasser toutes pensées de ce genre de son esprit pour le moment.





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écrit le : Dimanche 15 Octobre 2006 à 12h29 par Nollïa
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Narration


L’auberge n’était pas très éloignée du port, il suffisait de suivre la longue artère qui semblait mener à une vaste place, et où circulait une milice armée devant des boutiques encore ouvertes à cette heure tardive… Naniel, observait chaque recoins. Le port regorgeait d’activité. De nombreuses marchandises étaient empaquetées avant d’être chargées et il lui avait même semblé voir au loin ce qui devait être un entrepôt. Elle devrait cependant se montrer très vigilante car la garde était certainement aussi nombreuse qu’à Eltabar, et d’après leurs uniformes plus disparate, les guerriers semblaient faire davantage usage de leurs armes que ceux de la capitale.
Les globes lumineux qui flottaient dans les rues offraient une lueur or aussi merveilleuse qu’étrange. D’un pas décidé Karth mena sa petite troupe vers la place que lui avait désigné le vieux marin et sur laquelle trônaient diverses estrades, probablement destiné à la vente d’esclave, idée qui fut confirmée par les taches de sangs sur le sol de quelque rebelle. Deux porteurs qui avaient été désignés transportaient la lourde malle et marchaient courbés par l’effort quelque pas en arrière.
L’hostellerie « Chez Nazim » possédait une façade qu’on pouvait qualifier de tout sauf de discrète. Une fresque en ornait les murs, représentant quelques personnages du beau sexe, animés par une illusion magique et exécutant une danse lascive. Karth ne fit pas surpris d’avoir été envoyé par son maître dans un tel endroit, cela devait être exactement le genre d’établissement qu’il affectionnait. Comme la plupart des auberges Thayienne, diverses salles entouraient une grande cour intérieure où se mêlaient aux arbres fleuris et autre bassin regorgeant de poisson et de jet d’eau quelques tables basses et sofa ou se reposaient et se restauraient divers client. En levant les yeux, Daleto compris qu’une large toile invisible avait été tirée pour la nuit, permettant ainsi à la clientèle de profiter du jardin malgré la pluie. A l’intérieur diverses alcôves fermée par d’impudiques voiles permettaient à qui le désirait de passer un moment plus intime avec l’une des esclaves, ou de s’oublier dans les vapeurs éthérées des drogues locales. La clientèle était encore nombreuse et bruyante, mais paraissait néanmoins raffinée. Quelques toges rouges apparaissaient ça et là, mais la plupart des personnes présentes semblaient appartenir à la profession de marchand ou de riche artisan.



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écrit le : Dimanche 15 Octobre 2006 à 14h06 par Karth
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Finalement, cette fameuse auberge ne fut pas bien difficile à trouver. Et comme on pouvait s’y attendre au vu des exubérances de Seigneur Fezim, l’auberge collait tout à fait avec son état d’esprit. Mais le guerrier quant à lui n’était pas très friand de ce genre d’établissement. De plus sa tenue guerrière et la présence de son arme à la main, contrastaient beaucoup avec de nombreux autres clients présents. Cela contribuait encore plus à son impression de ne pas être tout à fait à sa place dans cet endroit. Mais puisqu’il en avait été décidé ainsi. C’est dans cette auberge qu’ils passeraient la nuit.

Avant de s’aventurer plus avant, Karth se retourna vers ses compagnons de route. Il fallait mettre quelques points au clair, et surtout leur faire part de l’attitude à adopter tant qu’ils seraient en ville.


¤Ces idiots risqueraient de se faire tuer pour un simple regard de travers, dans cet endroit. Et ce groupe ne pourra aller bien loin si chaque sursaut de rébellion se traduit par un mort. Si nos chemins doivent nous mener dans l’Ombreterre...¤

Interrompant promptement ses pensées Karth revint sur la marche à suivre. Regardant tour à tour chacun des membres du groupe, il s’adressa plus particulièrement à Gunlann et Daleto qui semblaient être les plus réceptifs.

- En ces lieux, souvenez vous que ce n’est pas de moi dont il vous faudra vous méfier, mais de tous les autres. Seule comptera l’opinion qu’auront chaque mage, marchand et garde de l’auberge. Soyez surs que vous serez constamment surveillés, et que chacun de vos mouvements pourra être analysé et interprété comme déplacé ou hostile. Les yeux sombres du Thayen s’attardèrent sur Baltanin. "Quelques un d’entre eux pourront même se montrer intéressés, par toi belle prêtresse, ou bien par de l’exotisme." Son regard balaya alors Naïniel, Gunlann et même Daleto. "Evitez donc d’attirer l’attention et de vous faire tuer stupidement..."

Ses paroles avaient été claires et simples, si une scène comme celle du chariot ou du bateau survenait dans l’auberge, le garde d’un mage rouge d’Eltabar ne pourrait pas s’opposer aux punitions des mages ou de la garde de cette ville. Cela était inévitable. Il fallait cependant aller de l'avant comme toujours, le guerrier au crâne tatoué jeta un coup d’œil par-dessus son épaule vers l’accueil de l’auberge.

- Maintenant, vous allez me suivre sans faire d’excentricités...

A présent,Il lui fallait trouver l’aubergiste, et découvrir si Ramas Fezim avait travaillé chaque étape du voyage. Il faudrait alors dénicher une salle annexe pour se restaurer tranquillement, puis régler la question des dortoirs.
Dans l’esprit du Thayen, quelques doutes concernant la nuit subsistaient, il lui faudrait trouver un arrangement, avec le reste de l’équipe ou avec le propriétaire des lieux le cas échéant, pour pouvoir se reposer sereinement. Car il était évident qu’il ne pourrait veiller tout le temps, il fallait donc trouver une solution efficace à ce problème. Le plus simple serait encore que chacun trouve sa raison personnelle pour effectuer cette mission, mais après la folie du rashémi, il n’était pas encore sur que tout esprit de rébellion soit tout à fait dissipé.

Les paroles de Seigneur Fezim lui revinrent à l’esprit : "Quand à l’halfeline, c’est la plus susceptible de prendre la poudre d’escampette. Sa taille et son habileté faciliteraient la chose." Il lui fallait aussi évidement apporter une attention toute particulière à la petite femme qui était jusqu’à présent restée très silencieuse et indépendante. Les yeux légèrement plissés, il plongea son regard dans celui de l'halfeline, une lueur incompréhensible semblait y flotter.





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écrit le : Dimanche 15 Octobre 2006 à 14h45 par Ana N' Si
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La naine avançait dans un nuage. Elle avait compris qu'ils se rendaient dans une auberge pour y passer la nuit mais il lui semblait qu'elle admirait la scène plutôt qu'elle la vivait. Elle ne se sentait plus Gunlann, elle ne se sentait plus du tout à vrai dire.
Cette taverne ressemblait beaucoup à celle où ils étaient allés sur le port de la capitale. La seule différence était le silence causé par l'absence de Naskyrien, même si l'auberge n'était pas le moins du monde silencieuse. La naine regrettait de devoir s'abriter de la pluie. Elle avait un avantage indéniable à savoir qu'elle lui donnait l'impression qu'elle pouvait ressentir quelques choses, même si c'était plus de l'humidité que du froid, lui donnait l'impression qu'elle était.
Le pire pour elle était qu'elle ne parvenait pas à être triste, qu'elle n'arrivait pas à pleure car elle refusait de croire qu'il fut mort. Elle n'avait jamais imaginé que l'espoir pouvait être un tel poison, pouvait être si douloureux. Elle ne pouvait pas plus en parler. Elle restait là, en dehors d'elle même, priant pour que ce ne soit qu'une farce tout en sachant qu'elle ne le reverrai plus.
L'Inuggakalikurite n'avait jamais perdu un proche jusqu'à alors, sa mère exceptée mais elle était morte à sa naissance, et n'avait imaginé à quel point cela pouvait être difficile. Mais maintenant elle savait que contrairement à ce qu'on pourrait croire, les personnes qui souffrent le plus dans ces cas là ne sont pas celles qui pleurent mais bien celles qui n'y arrivent pas, celles qui souhaiterait pouvoir pleurer mais qui ne peuvent pas, celles qui souhaiteraient parler mais qui ne contrôlent plus leur langue, qui ne contrôlent plus rien en fait.
Elle entendit plus qu'elle n'écouta les paroles de Karth se demandant un peu ce qu'ils venaient faire dans une taverne. Gunlann ne pouvait imaginer dormir, encore moins en territoire ennemi, ce jour là. La remarque du guerrier aurait presque pu faire sourire la prêtresse si elle avait eu l'esprit moins pris par l'absence du barbare et qu'elle avait estimé un instant être présente dans l'auberge en cet instant.
Elle voulu faire un effort surhumain, ou plutôt surnain, pour réussir à adresser quelques mots à l'homme tatoué qui occupait le rang de chef, mais elle échoua. Les seuls mots qui sortirent de sa bouche ne formaient pas une phrase.


-Pas...Faim...Pas...Dormir.

Puis elle se tut à nouveau et commença à prier pour le salut de l'âme de son camarade en son for intérieur.


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écrit le : Dimanche 15 Octobre 2006 à 18h04 par Daleto
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Ereinté moralement par ce trop long voyage sur le lac de Thay, Daleto n’était pas contre un bon repas et du repos. Son ventre et celui de Gaty criaient famine malgré les quelques déchets appétissants qu’il avait ingurgité ce matin à Eltabar. La pluie glacée commençait à imbiber la tenue en toile du frêle androgyne qui ne pouvait s’empêcher de grelotter en claquant des dents.

L’auberge « Chez Nazim » rappelait bien la demeure de Ramas Fezim, par son coté lupanar et parce qu’il y traînait les mêmes pourritures. Daleto jeta un regard circulaire dans la salle s’ouvrant devant lui, ses yeux et son expérience retrouvée concernant l’Art ne manquèrent pas de remarquer l’artifice voilé empêchant l’ondé nocturne de détremper la cour intérieure de l’établissement.

La présence de fumées douteuses et d’esclaves prostituées donnaient un air de déjà vu, bien que cette fois ils n’étaient plus dans un endroit sécurisé, les hommes aux mœurs désolantes étant ici chez eux. Un sentiment d’appréhension envahit le représentant du beau peuple tout à coup, ce bordel thayen regorgeait d’esclaves femelles, certes, mais était-il certain qu’il n’y ait que ce genre de choix. Le regard et les paroles du guerrier le mirent de plus en plus mal à l’aise.

¤ Il me vise en parlant d’« exotisme », hmm j’espère qu’on ne me demandera pas de passer de l’autre coté de l’un de ces voiles, je crois que ces gens là ne sont pas venus pour discuter de poésie ou de contes et légendes … haaa ! ¤

L’elfe doré sentit un vertige l’envahir, il lui sembla soudainement que tout les regards étaient posés sur lui … sa gorge se noua. Une petite pression sur son torse le sortit de la torpeur, Gaty debout en équilibre dans sa main regardait le visage pâle de son maître avec interrogation.
Le magicien reprit ses esprits et fit machinalement un léger pas de coté vers Karth pour se servir de son épaule comme d’un abri partiel face aux idées dégoûtantes venant de la salle.

¤ Je vais rester prés de lui je crois … ¤ pensa-t-il avec une lucidité poussée par l’inquiétude.

Rester exposé comme cela trop longuement devenait très vite insupportable, il s’empressa de demander au nouveau guide du groupe de prendre une décision en lui tapotant sur l’épaule avec sa main libre.

- Euh … si on se trouvait un endroit tranquille, je suis mort de p… faim et à force de... d’être resté debout toute la journée mes jambes sont en coton. On pourrait peut-être passer à table ?

Daleto avait bien entendu les paroles de Gunlann mais l’idée de déguerpir vite pour sauver son popotin avait pris le dessus sur sa solidarité de prisonnier.




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écrit le : Dimanche 15 Octobre 2006 à 18h19 par Baltanin
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Le rôdeur suivait le mouvement depuis la chute de Naskyrien, sans un mot, sans un geste.
Il était complètement anéanti par l'image du corps du barbare s'éloignant alors qu'on le traînait de force dans la cale.
Il se retrouvait, là, dans cette auberge avec le pire chef de groupe qu'un nain n'ai jamais eu, alors que son ami n'était pas à ses cotés.

- Nasky, si je te retrouve, je t'égorge marmonna t'il dans sa barbe. m'avoir fait voyager dans la cale d'un bateau. on aura tous vu.

Baltanin décida de suivre le groupe sans faire la moindre vague jusqu'à ce qu'il trouve le bon moyen de liquider le guerrier. Il regarda furtivement la prêtresse humaine.
¤j'espère que tu ne vas pas tarder à nous dire qu'est ce que tu veux dans Ombreterre.¤

Il regarda devant lui de nouveau et tomba sur le dos de Karth. Il ne pu s'empêcher.

et il se renferma dans son silence à suivre les ordres comme un bon toutou, en serrant les dents à s'en faire mal au gencive.



 
 
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