Enquête Macabre, Prélude du retour aux sources du Mal

Il était à genoux et sentait son âme se consumait dans tout son corps...une douleur insupportable...qui finit par diminuer petit à petit, jusqu'à disparaitre.
Une fois l'effet du terrible poison évanouit, il reprit conscience de sa nouvelle situation : en plein désert, trois inconnus sur la défensive face à lui.Sa main gauche vola aussitôt vers son arc tandis que la droite caressait déjà nerveusement l'empennage des flèches de son carquois.
Essayant de calmer sa respiration, l'elfe observa les trois saugrenues apparitions : un humain "transpirant" la magie, une frêle halfelin et...un drow.
Mais comment avait-il bien pu atterrir ici ?

Il n'y a pas cinq minutes, il batiffolait encore avec deux superbes créatures dans une petite taverne de bord de route, les aguichant avec son or nouvellement acquis.C'est quand qu'il voulut leur montrer la pierre volée au nain Joinon que le piège se referma.Au contact de l'objet, la taverne s'évanouit et il se retrouva projeter ici-bas...

Chassant ses pensées, Elwë fixa attentivement l'elfe noir.Sa carrure, trop massive pour un elfe, laissait à penser qu'il n'était qu'un hybride.Quoi qu'il en soit, ce-dernier avait ployé sous la douleur du poison lui aussi.Elwë sentait qu'il avait bel et bien affaire à un membre de sa guilde...et cela ne le rassurait pas outre mesure.
Voyant que l'humain se préparait à l'affrontement, Elwë tenta de communiquer avec son "allié".


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¤S'il ne touche pas à l'elfique, prépare tes flèches mon grand...¤

Alors qu'il observait l'hybride, le jeune elfe fit mine de se détendre et éloigna doucement sa main droite du carquois...tout en resserant son emprise sur son arc.

e voyage dans le désert ne fut pas seulement fatiguant pour Enmorien, mais véritablement éreintant. La chaleur, le soleil mauvais et le sol difficile jouaient beaucoup sur la faible constitution des la halfeline, sans compter le rythme des grandes gens qu'elle devait suivre, ou du moins tenter de suivre. Et aucun de ses compagnons n'étaient prêts à lui accorder la moindre compassion. L'eussent-ils fait, de toute façon, que la fausse prêtresse aurait pris cela pour de la moquerie. Ce trajet à travers les espaces désolés constituait une épreuve des plus périlleuses pour la halfeline.

Cependant, le renfermement de Karan et ses réflexions solitaires laissaient présager de bonnes choses à Enmorien. Nul doute qu'il repensait aux évènements des deux jours, peut-être à son camarade et à la vie qu'il venait de sauver en fuyant. Certainement en venait-il à se poser des questions sur lui-même, sur sa destinée et sur la suite de cette quête. Autant de questions qui laissaient des espaces libres dans son esprit froid et rigoureux, et autant d'opportunités pour la halfeline. Le moment de semer les graines de la corruption était venu, et, dès que possible, Enmorien devrait toucher quelques mots en privé au nécromancien.

En attendant, la sagespectre souffrait toujours autant sous la chape de plomb. Lorsqu'enfin fut découvert quelques ruines, Enmorien se sentit libérée de sa longue marche abominable. Elle prit le temps de boire longuement puis se cala, éreintée, contre quelques pierres encore debout pour reprendre ses esprits et sa vitalité. Elle ferma les yeux quelques instants et profité dans la fraîcheur de la nuit.

Soudain, un fracas la fit sursauter, et elle remarqua l'apparition d'un nouvel être. Celui-ci n'était visiblement pas un Halruéen à ses habits et à ses traits elfiques, et semblait être débarqué de nulle part. Il se tordait de douleur, répondant ainsi à Tharak qui lui aussi, pour une raison inconnue, semblait souffrir le martyr.

Enmorien n'attendit pas que le nouvel arrivant reprit ses esprits. Profitant de la parole qu'il addressa en elfique au crinti, elle se faufila, aussi discrète que possible, derrière des ruines jusqu'à arriver dans le dos du nouvel arrivant, et tenta de lui voler son arme de corps de corps.

Tharak avait du s'avouer que si la halfeline n’était pas une prêtresse de Kelemvor, tout au moins jouait-elle bien son rôle.
Mais elle ne perdait rien pour attendre. Elle finirait bien par dévoiler sa véritable identité, de son propre gré ou non.

Une fois que les informations qu’ils détenaient et qu'ils voulaient bien partager eurent été énoncées par chacun d’eux, les trois comparses en étaient enfin arrivés à un point d’accord. Quitter la capitale et faire route vers la paroi Nord. A l’instar de ses associés, Tharak s’était alors rendu hermétique au monde, effectuant le recoupement des informations qu’il venait de glaner au travers des dires de chacun.
Mais une silhouette avait perturbé la réflexion du crinti, filant sur les hauteurs des bâtiments.

¤ Je vais finir par rêver de ce foutu corbeau à cause de la paranoïa de cette peste de hin. Sa méfiance à outrance va finir par me gagner. Il y en a des centaines des corbeaux dans cette ville ! Comment peut-elle assurer que l’un d’entre eux la suit ? ¤

Secouant la tête comme pour en faire sortir cette idée qui l’agaçait, le roublard avait alors mis toute sa concentration au service de l’avancée du groupe, suivant les indications du nécromant et s’appliquant à donner à leur traversée le bon gisement, celui qui rendrait le voyage le plus court possible.

Lorsque le groupe avait atteint le puits, Tharak avait relâché sa concentration, aspirant à enfin se reposer dans cette aire où ils auraient toute facilité à repérer un quelconque mouvement dans le sable, à des lieues à la ronde.
Au moins ne seraient-ils pas surpris.

Le repos n’avait été que de courte durée. Une violente douleur parcourut sans raison ni explication possible le crinti. Vive comme l’éclair, elle avait chauffé à blanc tous ses membres, le paralysant. Mais plus douloureux encore était la zone qui entourait l’endroit où la guildmestre avait inoculé le poison au crinti. Plié en deux, un genou au sol, l'exilé n'avait plus de pensée que pour cette mortification.

Puis, l'intensité de la douleur s'estompant, Tharak sentit ses compagnons nerveux autour de lui, mais aucunement victime d’une quelconque douleur. Ce devait donc bien être ce poison qui lui causait cette souffrance. Mais pourquoi ?
Désireux de savoir ce qui attisait les deux autres voyageurs, Tharak réussit à lever les yeux vers un elfe, venu de nulle part et qui semblait, lui aussi en proie aux mêmes douleurs que le demi-drow.

Un membre de sa guilde.
Cet elfe qui venait d’apparaître au beau milieu du désert était de la même guilde que le bâtard.
Il le sentit, le sut aussitôt.

¤ De l’aide, enfin. [I]Mais le contentement, somme toute relatif du crinti laissa vite place au doute. Vient-il m’aider ou me signifier que ma mission a échoué et que ma route s’arrête là ? ¤

Submergé par ce doute le crinti se sut quelle attitude adopter. Devait-il fondre sur l’elfe ? tenter de lui parler.

Ne représentant pas un combattant redoutable au corps à corps, Tharak avait toujours préféré le dialogue lorsqu’un adversaire potentiel lui faisait face puis l’action lorsque celui-ci lui présentait enfin le dos.

Il semblait en être de même pour la halfeline qui avait déjà entrepris de contourner le nouvel arrivant, et certainement pas pour lui souhaiter la bienvenue.
Le Tel’Quessir s’adressa alors au demi-drow, dont il avait également du percer l’identité ou tout au moins l’appartenance à la guilde.
Des paroles elfiques parvinrent aux oreilles du bâtard.

Avant que ses comparses ne passent à l’action, Tharak s’empressa de les stopper dans leurs projets offensifs. Il était encore trop tôt pour savoir si l’intrus devait périr maintenant.
Peut-être aurait-il quelque information à leur livrer avant son trépas.

Levant la main pour stopper les deux autres voyageurs, Tharak prit la parole.[/I]

- Attendez, je comprends ses paroles. Il semble ne pas avoir choisi d’arriver ici. Il est totalement désorienté. Ne le tuons pas tout de suite, laissons-lui le temps de nous donner un motif pour cela.

Misant sur l’efficacité des deux comparses en cas de réaction violente de l’elfe, Tharak se garda de se saisir de sa rapière. Restant à distance respectable du nouveau venu, il reposa sa main sur l’endroit de son bras qui l’avait littéralement brûlé une minute auparavant, signifiant ainsi à l’elfe qu’il avait percé son appartenance. Mais surtout désireux de le faire discrètement, afin de garder cette information pour les deux seuls représentants de la guilde.
Nul besoin de faire savoir à la peste paranoïaque qu’elle se trouvait "cernée" par deux membres d’une sombre guilde.

Tharak s’adressa à l’archer.

’

Espérant qu’aucun des deux autres voyageurs ne pratique l’elfique, Tharak voulait encore signifier à son interlocuteur qu’il l’avait identifié. Et tenter d’obtenir le motif de son apparition, qu’il tronquerait ou modifierait lors de sa traduction.

L'elfe ne put s'empêcher de sourire narquoisement, malgré la posture délicate qui était la sienne.Gardant la main gauche sur son arc, il leva toutefois lentement la droite pour signifier à son éventuel allié qu'il ne cherchait nullement les ennuis.

-Les motifs réels de ma venue ? Mon arrivée ici, quoique fracassante, est totalement fortuite, mon ami...ou tout du moins, je ne sais pas plus que toi qui est l'auteur de ce tour ni quelles sont ses raisons.

Son "entrée en scène" avait étée si soudaine et impromptue qu'il n'avait pas un temps imaginé que son "accident" avait pu être provoqué volontairement.Or, la présence d'un membre de sa guilde à son point de chute laissait présager qu'il ne s'agissait point de hasard...Son esprit s'éclaircissait un peu, tandis qu'il se remettait du choc de la téléportation et du poison

-

Il jeta un regard furtif vers l'humain, grimaçant légèrement.Elwë abhorait la magie par-dessus tout et savoir qu'en cas de problème il devrait affronter un probable mage lui faisait froid dans le dos...
Ce n'est d'ailleurs qu'a ce moment là qu'il finit par se rendre compte de l'allure sinistre de ses interlocuteurs : le demi-drow était puissamment bâti pour un bâtard elfe noir et n'avait pas franchement l'air commode.Quand à l'humain, il était...malsain.
Alors que l'elfe observait les deux hommes, il se rendit soudain compte d'une chose : la halfeline avait disparue !

Troisième jour de la Flétrissure, Anno : 1372
Lieu : Désert d’Halruaa
Temps : Obscur
Moment : Nuit


Tous
La nuit était profonde.
Le froid, glaçant.
Mais Séluné bravait le climat hostile de ses rayons argentés, grâce à une voûte céleste totalement dégagée de tout nuage, percé de milliers de points lumineux.. jusqu’à ce qu’un grondement sourd vienne casser la paix ambiante. L’orage grondait au loin, et il semblait se rapprocher.

L’arrivée de l’elfe, dans un lieu désertique, et pourtant au même endroit que celui des aventuriers, et pis encore, au même endroit qu’un autre membre de l’Amasstarte avait de quoi affoler Tharak. Mais lui et Elwë n’avaient pas de doutes possible, le poison qui les rendaient si forts ne pouvait les trahir, ils appartenaient bien à la même faction, ils étaient liés.
Karan restait perplexe mais détendu, il était plus intéressé par le mouvement magique qui avait engendré l’apparition d’Elwë que par sa présence même. Quant à Enmorien..

Enmorien se faufile hors de vue : Déplacement Silencieux : 8(d20)+8+2(sol meuble)= 18 – Réussite
Elwë écoute : Perception auditive : 5(d20)+3= 8 – Echec
Enmorien se cache : Discrétion : 18(d20)+2+4(racial)= 24 – Réussite
Elwë observe du regard : Détection : 17(d20)+1-1(Obscurité)= 17 – Echec

.. Elle se faufilait tel un chat jusque sa proie, utilisant ses talents à la perfection pour tromper le nouveau venu. Elwë ne pouvait rivaliser face au professionnalisme de la petite peste, et il était de toute façon bien trop troublé pour réagir promptement.
Chacun des cœurs des aventuriers s’accéléra, il était très improbable qu’Elwë puisse atterrir innocemment en cet endroit précis, quelle était donc la cause de sa venue ?
La réflexion s’écourta lorsque chacun entendit un battement d’ailes noires s’envoler vers l’horizon.
Encore un maudit cordeau !
Il venait de s’envoler d’une des ruines avec un ancien escalier en pierre et partait plus haut vers le nord.. Impossible ! Comment un tel animal pouvait se trouver en un endroit pareil ? Le bruit macabre d’un applaudissement retentit en haut des escaliers. Un petit être, assis en tailleur frappait lentement dans ses mains et semblait se retenir de rire.

- Vous voilà enfinnnnn ! Je vous ai attendu durant de longues heures, sssous le ssoleil ! Misérables ! hahahaha. Le rire de l’individu était strident, fort, aigu et surtout, pitoyable. Je vais enfin pouvoir terminer ma tâchhhhe ! Lorsque j’en aurais fini avec vous ! VOUS ! C’en sera fini de tout !! Héhéhahahaha

Abasourdis par cette présence étrange, cette présence supplémentaire pour être exact, et pourtant plus hostile, aucun des aventuriers ne remarqua les nuages noirs qui s’amoncelaient au dessus de leurs têtes. Les rayons de la lune disparaissaient sous les chapes de ténèbres lancinantes, et la foudre s’abattit violemment sur un palmier, qui s’embrasa aussitôt. Le vent se mit à souffler, et des langues de ténèbres s’échappèrent du sable, un peu plus au nord.
Le petit être qui riait au dessus de son escalier s’était tu. Visiblement, il semblait affecté par ce virement naturel, mais il était trop loin pour que l’on puisse voir son visage. Seule la demi elfe, ligotée et allongée derrière le sombre être pouvait entendre ses paroles..

- Qu’est ce que c’est que çççça encore ? Les Crieurs ne m’avaient pas prévenu d’un tel phénomène pour mon initiation ! tssss

La Nuit Véritable apparaissait à l’horizon. A une centaine de mètres plus au nord se dressait une zone de ténèbres absolues. Cette zone effrayante semblait même vivante.. et.. une voix, transcendante, caverneuse, terrifiante et aussi glaçante que la Mort prononça des mots qui semblèrent venir de partout à la fois.

- es Seigneurs du Désert sont enfin, tous, réunis... La première proie de votre Festin s’avance, puante de peur, aussi savoureuse que la Mort, aussi douce qu’un, baiser..

L’étrange présence, de pur chaos, de mal absolu, s’estompa, mais demeura, attentive aux faits et gestes de ses Seigneurs. Elle, Attendait.
De son côté, Luna Coste arriva à défaire son bâillon avec sa langue et respira une grande bouffée d’air frais. L’être qui l’avait capturée quelques heures plus tôt alors qu’elle avait quitté une de ces misérables cités, semblait perturbé. Tant mieux, mais.. Elle avait aussi peur que lui en cet instant, où l’avait-il donc emmenée ? La plupart du trajet s’était effectué dans les airs, et la jeune femme était toujours à demi consciente. Les liens qui la ligotaient pouvaient peut-être être défaits sous la non surveillance de son bourreau. Ses affaires étaient restée non loin, sur le même tapis où elle reposait, dans son sac..
Quant au sombre personnage, celui-ci se leva de toute sa hauteur, malgré la présence ténébreuse, il en conclut à un tour de magie illusoire. Haut de son bon mètre, le gnome au teint cendreux et à la pilosité désagréable entreprit de sortir quelque chose de sa ceinture..
Luna Coste écarquilla les yeux, c’est à cause de cet objet qu’elle fut capturé..

écidément, Luna avait bien du mal à comprendre ce qui était en train de se passer. Que faisait elle ici, ligotée, en pleine nuit,au beau milieu d'un endroit dont elle ne connaissait rien? Et de plus, qui était ce gnome dont la voix l'énervait fortement? Elle avait bien compris que celui-ci était son ravisseur, vu que ce dernier n'avait pas fait de grands efforts pour le dissimuler, mais elle n'imaginait pas bien les raisons qui avaient poussé le gnome à déployer tant de moyens pour l'emmener, ainsi encordée, dans cet endroit plus que sinistre. Etait-ce pour l'éliminer,ou par désir de vengeance? Certes, elle avait quelques ennemis, en particulier parmi les membres de certaines guildes minables, qu'elle concurrençait en agissant uniquement pour elle même. Mais là, l'envergure de ce qui lui arrivait dépassait largement de simples représailles de la part d'une guilde mécontente.
Luna chassa ses pensées. Evidemment, il y avait une raison pour tout cela, et bien qu'elle ne voulait pas le croire, elle ne pouvait que le constater et l'admettre; la cause de toute cette mascarade, c'était l'objet que son ravisseur venait de sortir de sa ceinture.

Toutefois, elle n'en savait pas plus, et d'ailleurs, que pouvait elle apprendre de plus dans sa situation actuelle?
Le "voyage" que lui avait fait subir le gnome l'avait particulièrement éreintée, et il lui était assez compliqué d'avoir conscience de tout ce qui se passait dans les alentours. Elle avait été cependant suffisamment éveillée pour entendre ce que disait la voix sifflante du gnome, mais n'avait pas compris le sens de ses paroles,surtout au moment où celui-ci avait fait mention de "Crieurs". Luna avait également pu constater que le gnome était loin d'être particulièrement confiant, mais c'était également son cas. Elle ferma les yeux, et essaya de chasser sa peur, en pensant à ce qu'elle ferait au gnome si elle parvenait à s'en sortir.

¤Si seulement j'arrive à m'en tirer, je te jure que je te ferai payer ce moment, mon petit. Je vois que tu as eu la merveilleuse idée de faire suivre mon sac; je n'oublierai surtout pas de te le rappeler lorsque j'essuierai ma rapière sur ta sale tête. Tu as bien fait de m'attacher; mes remerciements lorsque je serai libre n'en seront que plus "affectueux".¤ Luna avait presque repris courage, mais lorsque qu'elle rouvrit les yeux, sa peur reprit le dessus et ses menaces silencieuses à l'encontre de son ravisseur s'en furent immédiatemment. ¤Mouais...n'empêche que là, maintenant, je suis immobilisée, isolée, et à la merci de cette saleté de nabot,qui n'a pas l'air d'avoir des intentions très amicales à mon égard.¤

Cherchant une manière de se sortir de cette situation plus que désagréable, elle se résolut finalement à tenter de parler au gnome. Au moins, elle aurait peut être des renseignements sur ce que comptait faire le gnome, et cela pourrait peut être l'aider à s'en sortir.
¤De toutes façons, qui ne tente rien n'a rien, et dans ce genre de cas...¤Elle n'acheva pas sa pensée, et tenta de prendre la voix la plus déterminée qu'il lui était possible d'adopter, et s'adressa au gnome.

-Maître gnome, commença t'elle, en essayant d'ignorer l'ambiance sinistre et maléfique de ce lieu et de se concentrer sur ce qu'elle disait, "Pourriez-vous m'expliquer la raison de ma présence ici,et que ce que vous avez l'intention de faire?"

La seule chose qu'elle espérait maintenant, c'est que le gnome lui réponde quelque chose qui pouvait lui être utile.

e mage avait suivi la scène avec attention. A commencer par Enmorien qui contournait le nouvel arrivant. Il trouva que la prêtresse agissait sournoisement, elle qui devait user de diplomatie en pareille circonstance. Tharak chercha à entamer le dialogue avec ce que Karan considérait comme un nouveau sujet d’expérience. Sujet d’autant plus intéressant qu’il était Elfe… Il jubilait à l’idée de l’étudier et d’écrire sur parchemin les résultats de ses travaux avec du sang d’elfe. Cela calmerait bien des imbéciles de l’académie.

Tharak et cet elfe parlèrent dans la langue originelle de l’apparition. Les mots tintaient à ses oreilles et il ne lui fallut pas plus de quelques secondes pour se rappeler ce langage si chantant et léger, mais aussi très ancien. Il écouta la conversation et conclut que les deux hommes avaient un point en commun. Il ne comprenait rien à cette histoire de lame ou gantelet, eux savaient de quoi il retournait. Karan pensa à un code, ou une hiérarchie dans une organisation quelconque. Il ne se mêla pas à cette conversation, gardant pour lui ce qu’il venait d’entendre, feignant même l’incompréhension. Malgré l’afflux de sang à ses tempes et cette frénésie qui agitait nerveusement son corps, il stoppa sa gestuelle et retint les mots de l’incantation qui devaient libérer la magie.

En attendant la réponse de Tharak, le mage chercha à comprendre comment cet elfe s’était retrouvé là. Mais sa réflexion fut de courte durée, un autre évènement encore plus insolite se produisit.

Personne n’avait remarqué le petit bonhomme posté au sommet d’une ruine. Il les railla et leur avoua les attendre ! Cet avorton voulait les tuer, tous les trois, ou tous les quatre... Ou tous les cinq ? Une silhouette gisait à ses pieds. Karan considéra qu’il s’agissait d’un de ces espions qui les traquait, d’autant qu’il y avait un corbeau et qu’il devait terminer sa tâche. Ainsi leurs ennemis, qui les avaient même devancés, s’étaient décidés à frapper. Mais un seul assassin, un gnome peut être, avait été envoyé. Il devait être fort pour oser défier un groupe tel que le leur. A moins qu’il fût de connivence avec cet elfe…Le mage se tassa un peu, dans une posture de combat qu’on lui avait enseignée, qui se voulait autant agressive que défensive.

Les éléments eux-mêmes se déchainaient. Une zone d’ombre plongea une partie du désert dans l’obscurité totale. Une voix venue de nulle part et de partout prononça quelques mots. Que signifiait ce message ? Étaient-ils bien réels ? Était-ce la fatigue qui lui avait fait imaginer ces mots ? Mais que ce passait-il donc dans ce coin de désert où il n’avait pas du y avoir pareille activité depuis longtemps ?

Le mage crut devenir fou. La rage grondait, et contractait tous ses muscles. Le vent soulevait son bliaud et fouettait son visage. Nerveusement, il fit courir son regard entre les différents groupes. Il jeta un regard assassin sur le mètre de chair qui les toisait et les défiait. Il regarda une fois encore Tharak et l’elfe. Il ne savait plus qui était le plus dangereux des nouveaux arrivants. La plus grande confusion régnait sur cette terre désolée.

Le petit bonhomme se redressa et chercha quelque chose dans sa ceinture. Sentant la menace venir de cette direction, le mage qui ne pouvait retenir plus longtemps sa colère, libéra finalement sa volonté meurtrière sur ce petit bout de viande qui bientôt pourrirait au soleil.

Sans rien répondre à l’avorton qui se gaussait déjà de la victoire, le mage lâcha les composantes et lança son incantation dans une langue ancienne, libérant la magie contenue dans ces mots…

Për los paivaur doss ërcëeoss, j’uevaqios ie oullos pëttos géëet, qi'ul ëppërëussos dosvëet oae oseeosou ost l’ëttëqios sir los chëop.

Il venait de changer de sujet d’études…

xtrêmement satisfaite de son agilité et de sa discrétion, Enmorien s'apprêtait à dérober les armes du nouvel arrivant quand les évènements se précipitèrent et prirent une tournure radicale.

¤Par les cornes de Gargauth! Qu'est-ce donc que...?¤

En un instant, tout devint limpide pour Enmorien. Le corbeau, le gnome, les nuages qui s'amoncelaient, les voix brutales et maléfiques, la puissance des arcanes révélée... Tout concordait parfaitement. Cette échappée dans le désert avait finalement été vaine. Malgré toutes les précautions et toutes les attentions portées à la discrétion, ils avaient été suivis. Et même plus, ils avaient été devancés. Et justement par le responsable de tout ce carnage, de tous ces meurtres. Et cet être était... Un simple gnome, l'une de ces caricatures informes de ces humains présomptueux. La disgrâce des petits êtres associée à la prétentieuse vanité des humains. Au fond d'elle-même, Enmorien ne put dire qui de l'ironie glaciale ou de la colère pure prévalait. Peu importait. Cet adversaire serait probablement bientôt mort.

Bien plus préoccupant était cette présence maléfique. Une présence qui voulait assister à la scène, mais ne pas intervenir. Quelque chose qui désirait juger et non punir. Pas encore, du moins. Et cette chose était l'instigateur de toute cette affaire, Enmorien le comprenait. Mais qui -ou quoi- était-ce? La halfeline aurait donné cher pour le savoir. Quelque chose capable de manipuler les rêves, de choisir ses pions avec précisions et de les rassembler. Quelque chose capable de les mettre à l'épreuve en utilisant des intermédiaires violents et meurtriers. Quelque chose de puissant, oui, terriblement puissant.

¤Quelque chose qu'il me faudra démasquer.¤

Mais pas encore. L'heure n'était plus aux jérémiades, l'heure était à l'action. Le ridicule petit mage voulait tuer Tharak et Karan, et certainement aussi les deux nouveaux arrivants. Mais aussi, et surtout, il désirait la mort d'Enmorien. Et seul Gargauth pouvait décider de celle-ci. La halfeline n'était pas prête à se laisser faire par cette abomination miniaturisée.

Profitant des ombres, de cette couverture nuageuse, des ruines et du sable, Enmorien commença, lentement, à se mouvoir le plus discrètement qu'elle pût, et à se diriger vers le mage et sa prisonnière. Quelle qu'elle fût, la nouvelle arrivante ne semblait pas du côté du gnome.

Ce qui justifiait grandement qu'Enmorien la libérât.

Le jeune elfe avait empoigné son arc et sondait les ténèbres à la recherche de la halfeline...en vain, la garce était aussi silencieuse et invisible qu'une ombre parmi les ombres.

Soudain, un sinistre applaudissement lui fit tourner la tête vers...un gnome.Celui-ci se trouvait en haut d'une ruine, l'air goguenard et satisfait.Personne ne semblait l'avoir vu s'approcher...et il lui non plus ne paraissait guère amical.Se maudissant de sa malchance, Elwë saisit son arc et sorti une flèche de son carquois.

¤ Qu'est ce que je suis venu fou... ¤
Coupant court à ses réflexions, une immense zone de ténèbres venait de se former un peu plus loin...et elle se mit à parler ! Abasourdi, les bras balant, Elwë écouta à peine ce que l'apparition leur disait.
- J'aurais penser les déserts plus désertiques...

Tellement de choses surnaturelles venaient de se produire en un instant, que l'elfe était désormais persuadé qu'absolument rien n'était dû au hasard...à commencé par sa présence ici.Un frisson lui parcourut le dos...lui qui s'était toujours imaginé libre et indépendant, il avait désormais la preuve qu'il n'en était rien.Il se retrouvé soumis aux mêmes règles que les autres lorsque que plus puissant entré en jeu...
Une étrange psalmodie le tira de ses pensées.L'elfe compris aussitôt qu'il ne pouvait s'agir que du mage : il encocha sa flèche, banda son arc, visa l'humain...et retint sa corde au dernier moment.L'étrange personnage ne s'en prenait visiblement pas à lui mais au gnome.

¤ Mais qui est avec qui ? ¤

Se maudissant une fois de plus de sa déveine, Elwë prit finalement le gnome pour cible et décocha un trait en sa direction.Sans même regardé la trajectoire de sa flèche, il courut aussitôt se mettre à l'abri des ruines, essayant d'échapper au regard de son adversaire.

L'elfe ne put s'empêcher, malgré la tournure des évènements, de se fendre d'un sourire malicieux.
¤ Le jeu reprend ! ¤

harak n’avait pas eu le temps de répondre aux interrogations du Gantelet de l’Amasstarte. Les évènements s’étaient enchaînés si rapidement que le demi-drow eu du mal à tous les saisir.

L’apparition de cet elfe, celle à quelques mètres à peine du trio, de ce gnome qui semblait totalement fou et qui psalmodiait de manière incompréhensible. Cette autre sang-mêlée, ligotée à ses pieds.
Tout se précipitait.

A écouter le gnome, ils semblaient tous rassemblés ici selon son bon vouloir et dans un but que lui seul connaissait. La seule chose qui apparût alors comme claire aux yeux du crinti c’était la distribution des rôles. Tous, à l’exception de ce gnome -un prêtre, un mage peut-être- semblaient devoir se tenir du même côté au cours des hostilités qui se profilaient.

Aucune stratégie d’ensemble ne s’avérerait envisageable dans un tel chaos. Chacun des intervenants réagissait selon ses propres réflexes, en totale indépendance.
Aussi, le crinti balaya–t-il du regard la scène obscure qui se tenait sous ses yeux à la recherche d’un cheminement qui le conduirait en toute discrétion vers l’autre aile des ruines. Ou, à défaut, d’un abri d’où il pourrait faire montre de ses capacités d’arbalétrier.

Les ombres était son élément et le bâtard était bien décidé à mettre à profit cet environnement nocturne pour se sortir de cette situation toujours plus inextricable. Il lui fallait sortir son épingle du jeu.
Tout se compliquait trop à son goût.

Qu’était venu faire ce membre de la guilde ? Il se disait Gantelet, mais Tharak n’en avait aucune certitude. S’il avait été envoyé pour l’éliminer.
Il n’y avait aucune raison pour que la tête du crinti soit mise à prix puisqu’il était parvenu à se joindre à l’enquête comme le lui avait demandé la guildmestre. Mais peut-être avait-il perdu trop de temps.

Ce gnome et son volatile, comment pouvaient-ils se tenir à quelques mètres de là sans que le crinti n’ait pu les déceler ?
Et la prisonnière du gnome, qui était-elle et que venait-elle faire dans cet imbroglio de personnalités déjà si divergentes ?

Oui vraiment, cette situation était bel et bien inconfortable. Il fallait au crinti prendre du recul pour tenter d’y trouver un semblant d’explication.

Profitant des ombres nocturnes, l’assassin se fondit dans l’obscurité et tenta de rejoindre l’autre face des ruines. Le premier être à éliminer devait être le nabot.