Les esclaves, Eltabar

L’elfe était à présent debout, heureusement pour lui son sourire de satisfaction avait échappé au guerrier thayen, qui se tenait droit, d’une raideur qui dissimulait mal sa colère. Karth prit alors une profonde respiration pour recouvrer ses esprits. Il observa un instant les trois esclaves qui chuchotaient devant lui, de temps à autre la mélodie de la langue elfique apparaissait. Ils essayaient de se rassurer les uns les autres, pour se préparer à affronter la suite. Tout à coup cette pensée frappa le guerrier...

¤Pourquoi le seigneur Fezim accorde tant d’intérêts à ces trois esclaves ainsi qu’aux nains? Quelles destinées envisage-t-il pour eux ?¤

Les paroles d’Arthat, le deuxième garde refirent surface dans son esprit : "Cela fait une semaine que le seigneur Fezim se rend quotidiennement au marché sans que l’on en sache pourquoi puisqu’il n’avait rien acheté, pas même ce qui m’a semblé l’affaire du siècle !"

¤Alors, pourquoi ces trois là ? Sont-ils si importants pour qu’un Mage Rouge défie toute une place ainsi que d’autres Magiciens Rouge de Thay ?¤

Karth chercha, et chercha encore, mais il n’était employé que depuis à peine deux jours… Il ne connaissait pratiquement rien de la façon de réfléchir de cet homme. Encore une fois la coïncidence lui mit la puce à l’oreille.

¤Ferais-je partie de son plan ?¤

Sa mâchoire se serra à cette idée, renforçant son allure déterminée et intraitable.

¤Je suis le seul maître de mon destin, et j'ai décidé de ma route !¤

Karth redirigea son regard d’acier trempé sur les esclaves devant lui, remarquant la lueur farouche dans les yeux de la demi-elfe, il s’efforça de calmer rapidement ses ardeurs. Il parla à voix basse pour être entendu des seuls esclaves, sans une once de colère dans la voix, mais avec le ton de quelqu’un qui prédit un avenir certain.

- Sachez que je vous surveille, et qu’aucun d’entre vous ne survivra assez longtemps pour s’échapper. D’une voix glaciale il pousuivit fixant l’elfe aux cheveux d’or droit dans les yeux. "Et toi, elfe, tu sais ce qui t’est réservé si tu me donnes cette opportunité."

Puis, comme à son habitude il se redressa et inspecta les alentours. Il repéra aussitôt le barbare vociférant sur un passant. Ainsi que le nain à la barbe rousse s’approcher du chevalier thayen, Savvir Phen.

¤Il tient réellement à ce qu’elle l’éventre sur la place…¤

ne nouvelle fois, Baltanin souhaitait s'approcher de ceux avec qui maintenant ils allaient devoir compter si ils voulaient délivrer Omsath. Cependant, Gunlann ne comptait pas ne chercher à délivrer qu'elle. Comme n'importe quelle prêtresse qui se respecte elle avait clairement assimilé le dogme d'Ulutiu et refusait donc, à son image, de considérer la possibilité de considérer une quelconque autre personne comme inférieure et donc pouvant devenir un esclave. Elle ne connaissait pas le nom de ceux pour lesquels elle allait certainement devoir risquer mais cela lui était rien moins qu'indifférent.
Après un court instant d'hésitation, la naine décida de suivre son camarade nain. Avant de se diriger vers Savvis Phen, elle jeta un regard circulaire afin de savoir ce que faisait Naskyrien. Voyant qu'il avait commencé une discussion avec un passant elle se rassura. Elle craignait que le barbare n'ait un problème avec les gardes. Elle se demanda un instant pourquoi elle s'inquiétait pour ce vigoureux barbare qui était certainement le plus apte à se défendre de ce groupe. Il n'avait visiblement pas besoin d'être materné par la naine. Cette pensée lui arracha un sourire. Elle imaginait difficilement Naskyrien en bambin. Elle savait qu'il voulait sauver Omsath au moins autant qu'elle et que, par conséquent, il ne risquait pas de perdre ceux qui venaient de l'acheter.
Elle se mit donc à se diriger vers la guerrière avec un retard. Son retard n'était pas suffisamment important pour qu'elle n'entendit point la phrase prononcée par Baltanin. Le nain avait fait preuve de verve et d'humilité en parlant à la guerrière, en tout cas plus que lorsque il parlait au mage rouge. Peut être qu'elle semblait plus dangereuse et imposait donc plus de respect? En tout cas, la naine tenait à intervenir à son tour dans la discussion. Elle ne connaissait pas les us et coutumes de la région mais imaginait, à la façon dont parlait le mage rouge à la guerrière et aux autres de ses subalternes, que cela devait ressembler dans la hiérarchie à ce qu'elle avait connu sur le Grand Glacier. Elle tenta donc de s'intégrer dans la conversation. Cependant elle tenait à tenter une sorte de coup de bluff. Savvis Phen avait nécessairement du remarquer que son maître avait inclus les nains dans son plan, quel qu'il fut. Elle s'approcha donc de la guerrière affichant un faciès qu'elle voulait assuré.

-Excusez-moi, mademoiselle Savvis Phen. Car tel est votre nom, n'est ce pas? Ce que mon ami voulait vous dire est que nous souhaiterions nous entretenir avec votre maître la naine insistât sur le mot "maître" pour titiller l'orgueil de la guerrière lorsque son emploi du temps le lui permettra. Je me doute que vous ne devez pas être complètement au courant de ce qu'il planifie en tant que subalterne et une nouvelle tentative de la rabaisser , mais je vous demanderai de lui demander cette entrevue. Bien entendu, nous préférerions que ne soit présent à cet instant que votre maître seul, même si je doute qu'il l'accepte. Pourriez-vous nous dire où nous pourrions passer la nuit? Et donc où vous pourriez nous joindre lorsque la date de notre entrevue avec votre maître soit fixée.

Naskyrien, intimidation : 19(dé) + 4 >< Passant, volonté : 5(dé) + 0 = réussite
Baltanin, perception Aud. : 2(dé) +6 >< Karth, discrétion : 6(dé) + 0 = réussite

Narration

Tous

Apercevant un homme au teint basané, dont le crâne n’était pas complètement dégarni, Naskyrien estima qu’il serait probablement plus aisé d’obtenir les renseignements qu’il désirait en s’adressant à ce qui semblait être un honnête travailleur. L’effet escompté de sa démarche impressionnante dépassa largement ce a quoi s’attendait le fier Rashémi. En effet, le passant, presque terrorisé par une telle prestance ne put faire autrement que de balbutier cette réponse, mâchant à moitié ses mots et visiblement désireux de déguerpir au plus vite.

- Je ...Je …Excusez moi…Je ne connais pas cet homme. Désolé.

Par contre, l’un des gardes près de la porte remarqua l’individu dont l’ample chevelure dorée ne pouvait passer inaperçue.

Avant qu’il ne fût rejoint par sa compagne, Savvir Phen fusilla Baltanin du regard. Elle allait enchaîner une réplique cinglante, probablement accompagnée d’un revers de main, lorsque la voix de l'Inugaakalikurit la coupa dans son élan furibond.
Ramas Fezim ne lui laissa pas même le temps de répliquer. S’approchant des deux agents, un sourire malicieux aux lèvres, le regard chargé de mystère, il déclara lentement, comme si chacune de ses paroles révélaient un double sens.

Ramas Fezim

- Laisse donc Savvir. Ces gens sont venus à moi, grand bien leur fasse ! Nous allons les accueillir comme il se doit n’est ce pas ! Ne prolongeons pas l’attente, bien qu’elle puisse parfois se révéler intéressante… Pourquoi ne pas venir, hum….disions… Il se retourna vers les deux esclaves. L’air satisfait et un brin séducteur qu’arborait son visage laissait présager certaines choses non convenables. « Dans la soirée…Oui., ce soir même. …pas trop tôt surtout ! » -------------------- Ramas Fezim est un homme de grande et fière stature. Bien que peu musclé comparé a un homme habitué au travaux physique ou au maniement des armes, on ne peut dire qu’il ne soit pas bien bâti. Un regard sombre, un visage austère qu’il présente en public peut soudainement se parer d’un air de frivolité où brille l’éclat de la débauche.

Et éclatant d’un grand rire pédant, il claqua des doigts. Aussitôt Savvir Phen et Arthat se mirent en mouvement, l’une attrapant la chaîne des esclaves, l’autre en passant devant Ramas Fezim, d’un air protecteur et professionel. Karth, savait pertinemment ce que cet ordre voulait dire. Ils allaient tous regagner le char du mage rouge et rentreraient ensemble.

Ramas Fezim

- Oh …Nous avons oublié : pour atteindre notre demeure, trouvez d’abord le Temple de Kossuth, prenez ensuite la première avenue sur la gauche. Nous logeons dans la plus belle villa -------------------- Ramas Fezim est un homme de grande et fière stature. Bien que peu musclé comparé a un homme habitué au travaux physique ou au maniement des armes, on ne peut dire qu’il ne soit pas bien bâti. Un regard sombre, un visage austère qu’il présente en public peut soudainement se parer d’un air de frivolité où brille l’éclat de la débauche.

!

Dans un tournoiement d’étoffe rouge, l’inimitable Ramas Fezim quitta le marché aux esclaves, ses achats et sa garde à sa suite. Ils furent vite engloutis par la foule qui allaient et venaient, plus compacte encore que la mi journée approchait, et s’effacèrent de la vue des Agents des Marches.


Karth, Omstah, Lyael, Daleto

Le char du mage était construit de bois noir et était tiré par un couple de chevaux à la robe sombre et reluisante sous le doux soleil. Bien que de taille respectable, il semblait difficile de pouvoir rassembler tout le monde sur les sièges de satin du véhicule. Ramas Fezim ne semblait pas s’en incommoder. Il s’assit sur l’un des sièges, s’entourant des deux demoiselles, et passant ses bras autour de leur épaules il leur murmura d’un voix suave :

Ramas Fezim

- A votre avis, qu’est ce qu’un homme comme moi peux attendre de vous ? Mmh ? Il s’esclaffa. « Allons mes p’tites, vous risquez d’être déçue si vous pensez à la même chose que moi ! Quoi que … » -------------------- Ramas Fezim est un homme de grande et fière stature. Bien que peu musclé comparé a un homme habitué au travaux physique ou au maniement des armes, on ne peut dire qu’il ne soit pas bien bâti. Un regard sombre, un visage austère qu’il présente en public peut soudainement se parer d’un air de frivolité où brille l’éclat de la débauche.

Karth et Arthat, installé face à lui avait tout loisir d’admirer la beauté des jolies esclaves tout en gardant la main sur Daleto. L’elfe, à la fois épuisé par autant de douleur et de privation semblait à présent flotter dans un nuage d’éther. L’énergie divine qui emplissait son corps le soulageait désormais de toute douleur. Par contre, il n’avait pas encore retrouvé ses forces.

S'apercevant qu'un garde faisait attention à lui, il sourit au passant un peu trop impressionné, et lui dit
- Mais ce n'est pas grave, je suppose que ce ne sont pas des habitués des lieux eux non plus?Je cherchais juste quelqu'un à qui causer. Et vous, vous travaillez là?
Il avait repris son air de barbare « touriste » et ne regardait que trés discretement le garde qui l'avait remarqué, comme si il n'avait rien à se reprocher.
Il observait en oeillades le départ de Ramas Fenzim, de ses gardes et des trois esclaves acquis : Omsaht, sa jolie compagne et l'elfe magicien qui avait échappé de peu au coup d'épée final. Il chercha à leur passage le regard de Karth mais aussi de son employeur mage.
Observant par quelle porte de la place la troupe se dirigeait, il attendait la réaction des deux nains, curieusement libres.

Naskyrien décida de ne pas continuer à faire semblant de s’intéresser aux conditions de vie des travailleurs locaux, espérant plutôt que les nains avaient les informations qu’il cherchait et qui lui permettrait de trouver la maison de Ramas Fenzim.
« Pas grave, l’ami, bonjour à la famille » lança t’il au demi chauve encore terrorisé avant de se diriger vers les nains qu’il apostropha à environ trois mètres d'eux, le faux sourire du barbare niais aux lèvres.

« Hé, vous avez vu que d’activités sur cette place ? Vous savez qui c’est le bonhomme qui a tout acheté en promotion, celui avec sa gardienne en fer noir et l’autre tondu qu’a peur des elfes ? Ah quelle rigolade. C’est un des gouverneurs du coin? C’est la guilde locale de recruteurs d’aventuriers qui a ses propres méthodes ? »
Une fois proches d’eux, il reprit à plus voix basse.
« Bon vous savez où ils vont ou on essaie de les suivre rapidement si il en est encore temps ? Mettez pas une heure à répondre, qu'on se casse vite d'ici. » précisa t'il particulièrement à l'attention de Gunlann

Assi entre ses deux gardes du corps, Daleto s’accordait un moment de répit. Son esprit divaguait lentement dans des rêves, suites chaotiques de visions d’évènements passés. Son corps totalement relâché se balançait de droite à gauche heurtant tour à tour celui de ses gardiens et sa tête penchée vers l’avant subissait sans résistance les aléas de la route. Le confort soudain dans lequel on l’avait glissé lui apporta un bien être qui amplifia celui du sort de soin qu’il avait reçu récemment. L’elfe doré planait dans un sommeil éphémère et agité par des images d’horreurs.

En effet, il revit son départ d’Eternelle Rencontre, sa longue traversée en bateau, son voyage vers les terres de l’est, sa capture, son périple d’esclave, sa vente … Nombre et nombre d’images lui revinrent mais une le sortit de sa torpeur, celle de l’esclave égorgé. Des frissons lui parcoururent la colonne vertébrale, une peur telle qu’il crut qu’on allait l’égorger sur le champ. Ses yeux s’ouvrirent et virent le sourire cauchemardesque de Ramas Fezim. Peut-être n’avaient ils pas remarqué son absence soudaine tellement leurs regards étaient accaparés par les formes des deux esclaves.

Lui aussi profita de cet instant de promiscuité pour observer plus en détail celles avec qui il allait partager son sort. Il ne connaissait ni leurs noms, ni leurs origines et pourtant cette situation les rapprochait, qu’ils le veuillent ou non. Pour la première, il n’avait aucun doute ¤ elle est humaine et prêtresse, quelle chance de l’avoir rencontrer, sans elle je mourrais de mes blessures. ¤ Le doute subsistait sur la race de la seconde, elfe ou peut-être demi elfe ¤ son nez n’est pas aussi pointu qu’il le devrait, malheureusement je ne vois pas ses oreilles, là je serai fixé. ¤ Il ouvrit la bouche pour lui parler mais il retint de justesse ses paroles de peur de subir les foudres de ses voisins, notamment de celui ayant une dent contre lui. Il lui jeta d’ailleurs un regard furtif pour voir s’il l’avait remarqué.

Regardant les esclaves dans les yeux, il s’efforça de leur sourire, comme pour paraître rassurant et compatissant, car les tourments qu’elles subissaient, n’avaient rien de joyeux.

La proximité de l’elfe aurait pu pousser le guerrier thayen à laisser libre cours à sa soif de vengeance, mais une fois encore, Tymora lui souriait. En effet l’attention de Karth était plutôt accaparée par la jeune humaine qui se tenait devant lui. La couleur de ses yeux, plus que ses formes, avait quelque chose d'attirant. Quel dommage qu'elle ne fut qu'une esclave de plaisir, ceci bien qu'elle ait quelques talents de guérisseuse. Mais la magie de Seigneur Fezim était quelque chose de puissant, et la Magie de Thay était l'une des plus puissante de tout Faërûn, il la plierait donc sans doutes à sa volonté...
Cependant d’après ses dires, le Magicien Rouge avait acheté les deux esclaves pour une raison tout autre que celle qui s’imposait de prime à bord.

¤Quel est son plan? Pourquoi s’est-il approprié mes services ainsi que ceux de trois esclaves et deux « invités » nains en à peine deux jours ?¤

Karth ne parvenait pas à penser clairement, il ne parviendrait pas à trouver une réponse.
Soudain un mouvement de la part de l’elfe attira son attention… Il observa l’esclave longuement, ce lourd regard devait se faire sentir sur les épaules du frêle elfe. Il remarqua alors que celui-ci essayait de croiser le regard des deux jeunes filles.
Sans attendre, le guerrier lui empoigna l’épaule, serrant suffisamment fort pour lui arracher une grimace de douleur, et il le redressa sur le siège. Karth lui parla alors a voix basse pour ne pas incommoder Seigneur Fezim.

- Ne t’en fait pas esclave, le Seigneur Fezim te réserve à toi aussi un destin tout particulier…

Ces paroles n’avaient aucun but particulier si ce n’est celui d’intimider encore plus le jeune mage. Le thayen relâcha ensuite son emprise et repositionna son bras le long du corps prenant le soin de frotter les mailles de sa cote sur la peau affaiblie de l’elfe. Une fois en place Karth jeta un coup d’œil à l’esclave observant le résultat et lui décocha un sourire mauvais.
¤Vivement qu’on soit arrivés que je puisse retrouver un peu d’espace et ôter cet elfe de ma vue…¤

Replongé dans ses pensées, le guerrier se demanda si se qui allait se passer ce soir, le concernait lui aussi.

¤Vivement ce soir et que cette journée se finisse…¤

e visage de la naine s'était fendu d'un large sourire. La naine avait fugitivement cru que la guerrière humaine allait réellement la frapper. Cependant, l'intervention salvatrice à la dernière seconde du mage rouge était précisément ce qu'elle attendait. La guerrière venait de se prendre une gifle autrement plus blessante que celle qu'elle souhaitait leur infliger à elle et à Baltanin.
L'arrivée de Naskyrien demandant des informations qu'il n'avait pas pu acquérir ne la surprit pas. Elle se tourna donc vers le barbare afin de répondre.

- Apparemment tes recherches ont été des plus infructueuses mon cher Naskyrien. Mais bon j'ai trouvé la réponse à certaines de tes questions. Pas toute toutefois. Par exemple je ne connait pas le nom du mage rouge, pas plus que celui du chauve qui l'accompagne. Par contre, je connait le nom de la guerrière qui est d'après les dires d'autres personnes dans les environs une sorte de bras droit du mage. Elle se nomme Savvir Phen.

La naine commença alors à s'éloigner mais avant qu'elle ait parcourue un plein mètre elle se retourna.

-Ah oui j'allais oublier. Baltanin et moi sommes officiellement invités à aller chez ce mage rouge ce soir. Sa demeure se trouve à la gauche du temple de Kossuth, un dieu plus que haïssable, maître du feu. Ce me semble être un plutôt mauvais présage mais c'est l'une des divinités les plus révérées dans la région non Naskyrien? À toi de décider si tu viens avec nous ou pas. Mais il me semble plus que probable que ce soit en quelques sortes un piège. Mais bon après tout c'est à toi de voir si il préférable que l'on se jette tout les trois dans la gueule du loup en même temps ou en différé. Je pense parler pour nous deux mon cher Baltanin en disant que nous souhaitons y aller le plus tôt possible ce soir. Par contre je ne sais pas trop quoi faire en attendant de devoir y aller.

¤ Quel être méprisable. ¤
C'etait cette unique pensée qui résonnait dans la tête d'Omsath lorsqu'elle regardait Karth. Il venait de molester Daleto et de l'obliger à s'asseoir alors que les soins que lui avait prodiguée la jeune thétyrienne n'avait que légèrement soulagé le mage. Ce dernier aurait eu besoin de repos et d'attention. Malheureusement, au vu des évènements récents, l'elfe aux cheveux dorés n'aurait pas ce luxe. Omsath n'arrivait pas à comprendre pourquoi Ramas Fezim s'était acharné à former un groupe d'aventuriers pour la plupart originaire de l'ouest des Royaumes. Elle se doutait qu'il devait avoir des raisons précises mais ses solutions n'étaient que des conjectures.
¤ Il a vraisemblablement besoin d'étrangers pour accomplir un acte des plus important. Peut-être veut-il faire assassiner un personnage important de la région tout en cachant son implication? Dans ce cas, une fois l'affaire effectuée, il y a de fortes chances pour qu'il nous fasse exécuter afin d'éliminer tous témoins gênants. A moins qu'il n'ai justement besoin de personnes n'ayant pas passées leurs vies en Thay pour réaliser l'accomplissement d'une prophétie ou d'une quelconque quête non accessible aux habitants de la région. Nous ne sommes même pas sûr que ce mage rouge n'obéisse pas à plus haute instance... Par Heaume, notre affaire sent vraiment mauvais. ¤


Les bras de Ramas Fezim sur ses épaules dénudées et son attitude suffisante enrageaient la jeune femme. Elle avait vu le mage rouge convier ses compagnons à sa villa sise près du temple de Kossuth, la déitée du feu. Repensant à la mission que lui avait confiée la compagnie des Marches, la suivante de Heaume se demanda si la Flammelance avait un quelconque lien avec ce dieu essentiellement révéré dans cette contrée orientale.
¤ Si comme Frolamin nous l'a indiqué, la Flammelance est confiée au meilleur guerrier thayen, il est possible que ce soit un cadeau divin, un artefact de grand pouvoir investi du pouvoir des flammes par Kossuth lui-même. ¤

Regardant tour à tour Karth, Arthat, puis Ramas Fezim, la prêtresse porta ensuite son attention vers Lyaël. La demi-elfe avait également le bras de leur acheteur autour des épaules et ne paraissaît nullement heureuse de cette situation.
¤ Vivement que ce char nous mène à destination. Une fois rendus, nous serons au moins fixés sur les motivations de nos tortionnaires. Néanmoins, il vaudrait mieux ne rien tenter tant que notre compagnie n'est pas au grand complet. Individuellement, nous ne sommes pas de taille à affronter ces ennemis. ¤

La patience n'était pas le point fort de la jeune thétyrienne.Persuadée que les hommes l'entourant dans le véhicule n'étaient pas insensibles à ses charmes, Omsath se permit de poser une question espérant une réponse franche et immédiate :

- Seigneur Fezim, accepteriez-vous de m'éclairer sur le pourquoi de cette mascarade? Quel rôle mes amis et moi allons avoir à jouer dans vos manigances de mage rouge?

Elle avait prononcée ces deux derniers mots avec tout le dégoût que lui inspirait ces agents du mal tout en espérant ne pas recevoir de coups pour son insolence.

A peine avait-il prononcer ses paroles à Savvir Phen, que Baltanin entendit distinctement les menaces de Karth contre les esclaves et plus particulièrement l’elfe. Ce qui, il y a encor quelques années en arrière l’aurait réjoui de part ses origines naines, lui souleva le cœur. En effet, lors de son entraînement de rôdeur et les quelques rudiments de la philosophie druide, Baltanin avait eu à faire avec des elfes et avait fini par apprécier leurs compagnies. Regardant en coin le guerrier, il n’avait pas fait attention à la réaction de Savvir. Et ne dut son salut que par l’arriver de Gunlann. Toujours à son observation, il ne suivit que par intermittence l’intervention du mage imbu de lui-même.
Lorsque, le mage donna le signal du départ, Baltanin ne put s’empêcher de constater que le guerrier était le dernier à bouger. Un signe flagrant, s’il en était, que l’humain avait pris depuis peu son service auprès de ce mage.
Alors que le petit groupe s’éloignait, les premières paroles de Ramas Fezim lui revinrent en memoire.
« Voila donc le septième » avait-il dit.
Et Baltanin sourit malgré le lieu. Il aurait donc la possibilité de faire comprendre à l’espèce de sauvage en cotte de maille que les esclaves sont avant tous des êtres humains.

L’arrivé de Naskyrien le sortit de sa rêverie et la voix de Gunlann le ramena complètement au présent.
Il poussa un soupir lorsqu’il compris que la naine allait se lancer dans un de ses discourts dont elle avait le secret.
Il l’écouta et fût surpris que le mage ait parlé d’un temple il se rappelait simplement de villa et d’heure relativement tardive de rendez-vous.
-Moué.
Première chose, Naskyrien avant que tu te décides à rester en arrière, regarde autour de toi tu t’apercevra que tu es aussi visible ici qu’un sapin dans une foret de boulot en hiver.
Deuxième chose, l’heure de rendez-vous indique que notre ôte ne veux pas que nous arrivions trop tôt pour ne pas être vu de tous le monde.
Donc, je propose qu’on aille boire une bière ou deux, même si je sais qu’ils ne font pas une aussi bonne bière que chez moi. Et qu’on discute de tous ça à tête reposée.
Baltanin repéra la sorti la plus proche et parti dans sa direction.

¤Un sapin dans une foret de boulot en hiver ¤

Naskyrien réfléchissait à ce que lui avait dit le rôdeur. Il regarda autour de lui mais ne vit rien de plus que ce qu’il observait depuis quelques trop longues minutes. Des gardes, des chauves, des moins chauves, des Gnolls et des robes rouges.
Mais le plus pénible pour lui, actuellement, était le flux de paroles ininterrompues de Gunlann qui ne laissait aucun répit aux pauvres oreilles du barbare.
Il essaya sans succés de lui couper la parole :

- Ouais, bon on verra tout cela un peu plus loin que ce serait peut etre pas si mal, hein, Gunlann ?
¤Par les esprits des sapins de boulot, encore quelques secondes de son déluge d’informations, et c’est pas du feu que je vais me frapper, mais du glacon...¤
"Hé,Balty, me laisse pas seul avec cette … pie-naine des glaciers. Tu peux pas faire ça."

Ayant tout de suite, par ses grands pas, rattrapé le nain aux petites enjambées rapides, il continua :
- Comme tu dis, on a largement le temps d’aller se taper un petit breuvage, même si c’est pas de la bière que tu aimes, celle de sapin de génépi ou un truc comme ça.
A vrai dire le local ne manque pas de couleur non plus. J’ai cru comprendre qu’il existait un alcool de riz Thay des plus réputés.

Tout en discutant , il s’assura que la polaire suivait le duo de (pas trop) prés et, même s'il avait repris son apparence de sauvage décontracté, il restait en réalité méfiant et observateur, prêt au combat.
Il n’avait pas conscience d’avoir éventuellement brusqué , par ses innocentes remarques, l'inconnu concept d'«étiquettes» Thayennes, mais plus il réfléchissait aux éléments que son cerveau avait emmagasinés, plus il se sentait dans un piège tendu par un mage rouge collectionneur d'aventuriers.
D'entendre que Gunlann s’était mieux débrouillée que lui ne le rassurait pas et, repensant à la carte louchement acquise, le sentiment d'étau inexorable se renforcait dans son esprit.
Il se demandait si l’étape prochaine : la sortie de cette place, n’allait pas leur réserver la dernière mauvaise surprise.

En approchant de l'une des portes de la place, Naskyrien eut une légère émotion de faiblesse . Il était en réalité inquiet pour cette .. petite naine brune trop bavarde et pour ce demi rodeur à la barbe pour quatre sentant en permanence le cônifère frelatté.
Il se disait que si l’un des deux nains mourrait sans lui, il n’aurait jamais le courage de rentrer au pays témoigner d'un tel déshonneur
¤Ca, c’est le rodeur qui me déconcentre avec ces histoires de sapins … ¤

Au moment où son instinct de barbare allait commencer à reprendre le dessus sur ses pensées, il lui sembla entendre au plus profond de son esprit, comme dans un rêve, une douce voix lointaine .

¤Mon beau sapin, roi des forets
Si tu vois le bouleau t'auras la santé¤

Il ne comprit pas le sens ni la provenance de cette étrange formule aussi soudaine qu'étonnante , mais il le prit comme un bon présage des esprits de la nature, un baume au coeur offert par Sunie, sa déesse préférée.