Les esclaves, Eltabar

Mais l’elfe fut interrompu par la guerrière jouant au professeur d’une classe, il faut bien le dire, assez turbulente. Elle criait donc ses ordres à des bambins irrespectueux des traditions et coutumes Thayennes. Observant et appréciant malgré lui la prestance de la « maîtresse », le barbare oublia de poser ses armes.
C’est le moment que choisi Omsaht pour se réveiller et prendre … BALTANIN dans ses bras.

¤ Depuis quand elle aime les barbes puantes, la prêtresse ? QUOI Même pas elle vient me faire le bisou, …ni à Gunlann. Décidément, je commence à me demander si les alcools locaux ne sont pas imprégnés de quelque chose de vraiment très louche. Tout n’est que magie et superficialité ici. ¤

L’éternel besoin de rappel à l’ordre de la maîtresse en fer noir, ainsi que son ton envers Karth lui-même, supposé être un collègue de travail et de race, lui rappela que cette manie bien locale de traiter les gens en infériorité, ou en supériorité… était constante et inévitable. Cette notion de hiérarchie dépassait un peu trop l’esprit du barbare.

¤ Ils savent pas vivre sans se traiter comme des mioches les gens d’ici... Tout est basé sur l’ordre. Aucune liberté. Quelle horreur. Bon sang, à la longue, je préfère encore me taper de la pie polaire ou du Gnome aux grands pieds que du Thayen. ¤

Le regard de Naskyrien, mélange de compassion et de pitié, ne quittait pas Karth pendant tout le temps de ses constations silencieuses.

¤ Karth, ramasse les armes et range les dans la salle de garde ! Ah c’est sûr, des ambiances pareilles, à force, ça peux même te transformer un Rashémi en toutou docile.¤».

Subitement, le mage tant attendu cru surprendre tout le monde par des commentaires aussi inutiles que partagés entre plusieurs personnalités disséminées tout le long de la pièce.
TAC Encore le coup de la porte qui bouge toute seule

¤ Déjà vu, tu repasseras pour la surprise, le vermillon. Je t’en ferais moi, du spectacle, si j’avais tes pouvoirs de magiciens. ¤

Naskyrien était tombé dans l’état d’esprit où plus aucun spectacle ne pourrait l’enchanter. Tel un enfant capricieux, il décida de bouder le spectacle qu’il appela intérieurement du tri-mage mirage, et refusa d’applaudir la prestation, ce qu’il n’aurait pu s’empêcher de faire si il n’avait pas été aussi contrarié par le manque d’intèrêt de Omsaht et par cette constante superficialité Thayenne.

Néanmoins, le phénomène de dédoublement de personnalité continuant, poussé par une curiosité impossible à contenir, il ne put s’empêcher de s’approcher du chaperon rouge le plus proche et de lui toucher le plus discrètement possible la robe afin de voir si il s’agissait d’un fantôme sans consistance ou d’un des nombreux esclaves locaux ayant revetu l'apparence du maître afin d’encaisser à sa place les éventuels débordements d’énergie nordiques,ou peut être le vrai Rama Fezim en personne. Voyant que la main passa au travers, il regarda les deux gardes qui semblaient regarder ailleurs et essaya de partager discrètement son étonnante découverte avec un membre de l'équipe.

En voyant une des jeunes femmes jusque-là endormie sur le sofa se reveiller soudainement pour aller se jeter dans les bras des nouveaux arrivants, elle porta de nouveau son attention sur le petit groupe qui s'affrontait verbalement.

¤Ils ont l'air d'être amis ou de se connaître plus ou moins, ça peut expliquer en partie leur arrivée ici.¤ Idée, qui augmenta l'intérêt qu'elle leur avait porté jusque-là. Elle observa donc le petit manège des différents personnages entre eux, avant que les deux nains ne déposent leur armes sur le sol.

Un mouvement du côté de la porte attira alors son regard, et l'homme en rouge rentra majestueusement dans la pièce, suivit bientôt de son double, puis d'un troisième. Avant d'avoir pu s'inquiéter sur ce qu'il allait leur arriver maintenant, la pièce fut pleine de mage en rouge.
Tout en écoutant attentivement les paroles des différentes représentations du mage, la jeune helfeline ne put s'empêcher de se sentir impressionée par le ton employé. Elle attendit la suite impatiemment, et devint envieuse en voyant l'attention dont la jeune femme faisait part de la part du mage.
Son regard allait d'un mage à l'autre, charmée par la prestance qui se dégageait de chacun d'eux, mais incapable de lever la voix pour les interrompre ou pour oser leur poser la moindre question. Elle ressentait inexplicablement un sentiment de plénitude depuis qu'ils s'étaient imposés dans la pièce.

L'intervention de la naine lui parut comme une insolence, mais elle attisa en même temps sa curiosité sur le déroulement futur des évênements. Elle ne bougea donc toujours pas de sa place, attendant paisiblement de savoir ce qu'elle allait bien pouvoir faire pour satisfaire le mage rouge.

Le barbare nordique avait soulevé un tas d’idées intéressantes, mais, certaines de ses opinions contrastaient totalement avec le mode de pensée du demi-thayen. Malheureusement il n’avait pas eu le temps de s’y attarder immédiatement car la naine revenait à la charge. Son discours était interminable forçant le guerrier à faire son choix. Et malgré, les commentaires stupides ou comiques du barbare, le visage de Karth restait fermé, bien qu’une lueur indéfinissable illumina son regard lorsque le rashémi se hissa à sa hauteur.
Karth se préparait à lancer une réplique mortelle, mais le brouhaha déclenché par le choc du métal sur le sol, détourna son attention. Le deuxième nain de la place au Marché, s’était montré. Et intelligemment, il lâchait ses armes tout en essayant de détendre l’atmosphère chargée. Tant de choses s’étaient déroulées, tandis que Karth réprimait son envie de trancher la naine, il ne fut tiré de son combat intérieur que par les paroles de Savvir Phen.

Il fut presque surpris de l’entendre dire qu’il avait raison. Cela provoqua chez lui une profonde expiration, la tension du combat imminent était présente depuis trop longtemps. Le guerrier la laissait rarement monter autant, préférant déchaîner la violence une bonne fois pour toutes et tuer ou être tué. Il n’eut pas le temps non plus de s’étendre sur cette question, les ordres et ton de Savvir étant sans appel, Karth se prépara à s’exécuter se dirigeant vers les armes au sol.
Ce fut ce moment que choisi le Seigneur Fezim pour intervenir. S’interrompant l’espace de quelques instants, le guerrier ne savait plus comment agir. Il prit donc seul sa décision. Ramas Fezim et sa magie ne craignaient en rien les quelques armes au sol.
La mise en scène était parfaite le puissant magicien rouge faisait montre de sa maîtrise et de son savoir magique si intimidant. Karth fut cependant interloqué par l’étrange façon dont le mage parlait.

¤Le destin nous aurais réunis, tous ici ? Qui est à l’œuvre ? Quelle est cette puissance capable de déterminer tout ceci ?¤

Inquiet et indécis quant à la suite, il décida d’écouter plus précisément les explications de Seigeur Fezim, bien que la naine semblait encore décidée à provoquer les foudres de la maisonnée.
Sans plus se soucier des "invités", Karth se posta près de la porte d’entrée, et observa, à la fois réjoui et dégoûté, la puissance de son maître à l’œuvre, avec la belle esclave aux yeux verts.

¤Il est capable d’imposer si facilement sa volonté… Cette magie est très puissante, peut être même trop. Trouver un moyen de la combattre d’une manière ou d’une autre sera indispensable.¤

Pensant que personne n’avait apparemment fait attention à lui ni, d’ailleurs, à son étrange découverte moléculaire, Nasky s’imagina comment faire pour découvrir qui, des cinq autres capuchons rouges, pouvaient bien contenir un vrai grand méchant loup, tout en essayant de ne pas se faire punir pas la méchante maîtresse en fer noir et sans attirer à lui la colère des foudres Thayennes dont il essayait avec tellement de curiosité de distinguer la source génératrice.

Néanmoins, quand il entendit la surprenante déclaration de la belle Omsath, il ne put réfléchir davantage. Voyant que deux des trois représentations du Ramas éloignées de la prêtresse étaient inaccessibles sans passer devant les deux autres Thayens, son esprit préféra rapidement prendre la décision de juger ces deux dernières portions aussi peu consistantes que celle qu’il venait d’expérimenter.
Trouvant, de plus, une des trois solutions restantes un peu plus familières que les autres avec la Téthyrienne, il ne put s’empêcher de se précipiter vers la prêtresse en en profitant pour frôler de ses bras écartés en signe de manifestation affective pro Tethyrienne , deux des trois silhouettes enrobées (la familière et une de ses voisines qui seraient donc à sa portée).

– Mais voyons Omsaht, tu vas pas nous laisser comme ça ? Tu viens avec nous dans cette histoire, hein ? Et puis tu n’as même pas dit bonjour à ton Rashémi préféré. Tu te rends pas compte tout ce que j’ai fait pour toi. Allez, viens dans mes bras ma belle.

L’apparition spectaculaire de leur hôte fit passer la présentation de l’elfe doré aux oubliettes. Il se gaussa intérieurement de cette mise en scène ridicule, inutile et de mauvais goût. ¤ Tt … voilà un humain comme je les hais, un pouvoir illégitime et un effort constant de le placer dans l’apparence et le contrôle plutôt qu’à de meilleurs fins. ¤ pensa-t-il plein d’amertume et de mauvaise foi puisque lui aussi était instruit de ce même type de pouvoir.

« Excusez l’impertinence dont je fais preuve en prenant la parole, sans avoir eu l’autorisation de la prendre, objet que je suis. Mais pourquoi ne pas faire profiter tout le monde de l’énoncé de votre mission, responsable de cette mascarade, plutôt que de chercher à convaincre sournoisement ces aventuriers en jouant sur la corde sensible. Il serait plus simple de l’annoncer à vive voix et de la laisser au jugement de chacun. Je ne suis pas impatient, mais je ne peux rester indifférent devant l’usage que vous faites de votre … don. »
Il s’adressa à l’image qui lui sembla fausse en observant et écoutant laquelle avait une véritable interaction avec son environnement et plus particulièrement avec Omsaht. De plus l’étrange curiosité du barbare, qui ne manquait pas de culot, l’aida à affiner sa recherche car les grosses mains de l’homme à la chevelure blonde passèrent à travers celles qu’il essayait de toucher.

Daleto avait appris plus jeune qu’elle était l’utilisation permise de la délicate magie de l’esprit et celle qu’usait ce mage transpirait le mal et la perversité. Etre impuissant devant ce spectacle ne pouvait le laisser de marbre et son visage marquait à la fois la honte profonde qu’il avait de voir une si mauvaise démonstration des enchantements et la haine ancestrale pour les humains qui prenait plaisir à l’utiliser de telle manière. Il regretta de ne pas avoir la capacité d’intervenir. ¤ ¤.

Daleto regarde et écoute attentivement les images du mage, pour trouver laquelle est vraiment Ramas Fezim en oubliant celles touchées par Nasky.

Daleto, art de la magie : 7 (dé) + 8 >< DD 17 = échec
Daleto, détection : 1 (dé) + 3 >< Naskyrien discrétion : 9(dé) -1 = échec automatique

Le petit manège de Naskyrien lui avait permis de distinguer le véritable Ramas Fezim. Seul lui savait qui il était, car Daleto, malgré ses connaissances dans l’art de la toile, n’était parvenu à distinguer le vrai du faux, et il était pratiquement persuadé d’avoir vu les mains du barbare passer au travers de chacune des silhouettes à proximité.
Ramas Fezim se redressa dans toute sa splendeur à la suite des discours respectifs de la naine et de l’elfe. Il s’installa dans son sofa, entourés de quelques répliques, face à ses ‘invités’ et fit signe à Lyael, qui s’était également réveillée de s’approcher de lui et de lui servir un verre de nectar. Saviir Phen se tenait raide derrière lui, les mains croisées derrière le dos. Un regard mécontent se posa sur la demi elfe que son maître avait prise dans ses bras de façon totalement impudique.

Ramas Fezim

- Pour des occidentaux tels que vous, les Thayien ne sont que d’abominables créatures malfaisantes en quête de pouvoir et de richesse. Nous commettons l’affront de vendre des êtres vivants comme des marchandise, et ce détail seul suffit à hérisser les poils de votre sois disante noblesse. Je ne parle bien sur pas de vous en particulier, mais de vos peuples respectifs qui ont tous quelque chose à se reprocher. Après tout, pour chacun d’entre nous, seule notre survie compte…Ce sentiment est ancré au plus profond de nous même, comme le plus primaire animal, sous une couche plus ou moins grande de principes…Il fit une pose, se délectant du breuvage servit dans une coupelle dorée, et resserrant davantage Lyael contre lui, sa main se glissant sous sa tunique. Sa voix était subitement empreinte de mystère, tandis que l’éclairage lui-même de la pièce semblait s’adapter à ses dires. « Ce n’est pas ma volonté qui vous a réunis ici. Je ne fais que lire entre les mailles serrées du destin, et excecuter ses plans. Chacun d’entre vous a été amené a me rencontrer...vos pas respectifs vous ont guidés à moi, étrange n’est ce pas ? Karth dont l’ambition grandissante le poussait à trouver un travail s’est présenté pour se faire engager dans ma garde. La petite halfeline devait dérober une certaine chose et s’est miraculeusement trompée de demeure. Quand a vous, les trois compagnons en quête d’artefact…Il a suffit que je sauve votre amie d’une vie misérable, pour que je vous retrouve dans mon salon ! Hahahahahahaha ! » Il s’esclaffa bruyamment, puis redevint sérieux en une fois. - Pour certaines raisons qui me sont tout aussi obscures que vous, poursuivit il d’un air encore plus chargés de mystère comme s’il ne révélait qu’une infime partie de la vérité « vous êtes les seules personnes capable de venir à bout d’une certaine tache. Cette mission ne sera pas dépourvue de danger, ni d’intérêt néanmoins…Ce qui compte n’est pas de prendre en considération le chemin, mais l’arrivée. N’est ce pas Karth ? Demain, à l’aube, après une bonne nuit de sommeil, Saviir vous conduira au port où vous prendrez ensemble un bateau pour Keluthar, en Delhummide. De là, il vous faudra rejoindre les ruines de l’ancienne cité ou un passage souterrain vous mènera en Outreterre. Ce sera probablement la tache la plus ardue du voyage. Dès que vous aurez atteint les portes de Nanitaran, une ville drow faisant partie de la cité fragmentaire d’Undrek‘Thos, vous serez probablement hors de danger, si vous vous tenez comme il faut. » Un petit sourire narquois se dessina sur son visage tandis que ses yeux perçants se posaient sur Naskyrien. - En espérant cela possible bien sur. Au cœur de Nanitaran, il vous faudra trouver le portail qui vous mènera à Sshurlynder. Un gnome vous attendra dans l’arrière salle d’une boutique d’alchimie…et vous donnera les instructions pour la suite…Rien de bien sorcier n’est ce pas ? -------------------- Ramas Fezim est un homme de grande et fière stature. Bien que peu musclé comparé a un homme habitué au travaux physique ou au maniement des armes, on ne peut dire qu’il ne soit pas bien bâti. Un regard sombre, un visage austère qu’il présente en public peut soudainement se parer d’un air de frivolité où brille l’éclat de la débauche.

Daleto abusé par la magie trop complexe de ce seigneur rouge suivit Lyaël des yeux, son regard montrait tout le désarroi qu’il ressentait pour sa protégée manipulée. Il tourna le visage pour ne plus en souffrir davantage mais même ainsi les images restaient figées dans son esprit.

Il ne pouvait croire ce qu’il entendait, le discours de ce mage complètement fou prétendant que son destin l’avait conduit à nous. Comment Corellon, son père, et Mystra, son guide, avaient-ils pu décider de l’amener ici pour permettre à ce monstre de mettre main basse sur un quelconque objet. Ses paroles semaient le chaos dans les pensées de l’elfe déjà attaquées de toute part par des visions de souffrances et de viols. Un écho criait sa révolte et son désaccord envers ces effrayantes révélations. ¤ Mensonge ! Je refuse de vous croire, chien de malheur ! ¤ Il n’eut aucun effet tellement le mage emplissait la moindre parcelle de son esprit.

Secoué par la facilité insultante de cet homme à diriger les gens dans leur inconscient, Daleto abandonna cette lutte immobile et muette perdue d’avance et se rassit au fond du fauteuil les mains couvrant ses yeux. Il écouta dépité la suite du discours de leur hôte et fut à nouveau piqué au vif par la destination de leur voyage. ¤ L’outr… L’Outreterre… ¤
Ecartant les doigts, il vu d'aprés le ton de son visage que le thayen ne plaisantait pas. C’est donc vers l’endroit le plus inhospitalier de tout Faërun qu’il avait décidé d’envoyer ses pions.

Daleto n’était pas le plus au courant des incroyables dangers pullulant dans ces grottes interminables et humide où la nuit est infinie, telle le voile de la mort. La mort … oui c’est ce qui était arrivée aux elfes téméraires s’étant risqués à poursuivre leur ennemi juré dans les profondeurs. Il se rappela les événements ayant eu lieu il y’a plus de 11000 ans qu’il avait adoré apprendre en lisant les ouvrages relatant la très riche histoire elfique. A cette époque, lors de la Quatrième Guerre de la Couronne, les elfes d’Illythiir en guerre contre la Cour Elfique utilisèrent les pouvoirs les plus vils accorder par les Dieux maléfiques à leur peuple pour remporter cet interminable conflit interracial. La magie accordée par Corellon à ses prêtres et hauts mages balaya ces infidèles et les transforma eux et leurs alliés en drows contraints de fuir l’astre du jour pour les ténèbres du sous-sol.

Les drows, l’elfe doré avait vu de quoi leur folie destructrice était capable, lui le témoin de la quasi destruction de la Cour Elfique à Eternelle-Rencontre. La perte de proches quintupla son désir de revanche envers ses êtres corrompus par le mal. L’espoir d’en croiser un prochainement et de le tuer de ses propres mains justifiait à lui seul son implication totale dans sa mission malgré sa haine grandissante pour les mauvais hommes. Peut-être était-ce encore de la manipulation, l’homme savait bien le désir des elfes dorés à éliminer la menace drow qui pèse encore et plus que jamais sur leur paradis éloigné. Daleto voulait bien mettre de coté provisoirement sa rancune, pour remplir le seul objectif valable de cette prochaine aventure, tuer l’ennemi héréditaire, le tuer au nom de son peuple. S’associer bon gré malgré avec ce mage rouge pour assouvir ce désir de vengeance, caractérisant en temps normal les pires créatures, allait peut-être plongé son âme de le tourment, mais il était sur de sa décision et était prêt à prendre le risque.

Daleto cherche dans sa mémoire s’il en connaît plus, sur les noms cités par Ramas Fezim, en cherchant dans sa connaissance sur l’histoire ou le mystère.

Le magicien n’avait pas été troublé par les mouvements brusques du barbare blond, et Karth n’avait pas eu le temps de réagir. Seigneur Fezim semblait gérer la situation…

Voilà que tout se mettait finalement en place. Les paroles du mage éclairaient un tas de recoins sombres dans l’esprit du guerrier, mais soulevait aussi de nombreuses autres questions.

¤Ainsi, nous sommes réunis ici par les forces du Destin ? Quel folie est-ce là ? A part moi, aucun des autres n’aurait du atterrir ici. Pourquoi…¤

Tout se mélangeait, le thayen n’avait pas l’habitude de se poser autant de questions existentielles, il avançait toujours de manière à atteindre son but. Et en cela, le destin n’intervenait nullement. Mais voilà que cette fois-ci les puissances s’attardaient sur lui. Lui qui avait été autrefois, un rashémi simple et sans repères comme dénomme Naskyrien. Lui qui aujourd’hui savait ce qu’il voulait. La seule question qui revenait sans cesse était :

¤Pourquoi…¤

Le reste du discours le surpris à nouveau, lorsque Ramas Fezim reprit pratiquement les paroles qu’il avait prononcées quelques instants plus tôt à l’adresse de l’elfe.

¤ Ce qui compte n’est pas de prendre en considération le chemin, mais l’arrivée… Il nous surveille donc depuis un bon bout de temps.¤

Cela eut le don de chasser ses doutes. Il écouta plus suspicieusement le reste des explications du Magicien Rouge. Tout ceci semblait être prévu de longue date, et ingénieusement, il ne dévoilait pas ses plans finaux. Ce chemin dont il parlait semblait parsemé d’embûches et plein de dangers, l’Outreterre était réputée pour ses sombres puissances qu’il l’habitaient, de plus l’idée de traverser une cité drow n’était pas ce qu’il y avait de plus réjouissant. Là encore Karth ne connaissait pas grand-chose de leur histoire, mais les elfes noirs étaient réputées pour être des créatures puissantes et impitoyables. Autant se méfier d’eux le plus possible.
Puis, dans la suite logique d’une proposition pour accomplir une mission, une idée s’imposa au guerrier.

- Seigneur, je comprends à présent pourquoi vous m’avez pris à votre service. Ma place à vos côtés en tant que simple Garde me convenait pour le moment. Ce fut une tâche dont je me suis acquitté jusqu’à présent avec fermeté et conscience. Cependant, aujourd’hui, vous changez les termes de notre contrat, je demande donc à ce que ce dernier soit revu dans sa totalité, ce qui nous permettra de rediscuter ma rémunération. Ma loyauté étant acquise à mon employeur, vous pouvez avoir la certitude que si vous m’employez pour effectuer cette mission je ferais tout mon possible pour la mener à bien.

Après cette requête, le guerrier retint son souffle, dans l’expectative de la réponse du mage. Il avait été clair et précis et son argument était on ne peut plus simple. Resterait à définir les montants, ainsi que les conditions.
La curiosité le poussait aussi à attendre ce qui motiverait l’elfe et la voleuse à les suivre. Pour les nains et le barbare, la question semblait réglée puisque le mage avait imprimé sa volonté à la faible esclave aux yeux verts. Et ses compagnons avaient apparemment fait un long chemin pour la retrouver…
La question resterait en suspens.

Naskyrien ne fut pas surprit de voir que la véritable réplique du « missionaire rouge » était celle là même qui était familière avec Omsaht.
Le Ramas aux multiples facettes ne semblait donc pas réellement se cacher. De plus, la belle prêtresse semblait avoir été remplacée, dans les affections du mage, par l’ autre jolie demoiselle, achetée également au marché dans le même lot que Daleto et Omsaht, et que le barbare ne considérait pas comme prévue dans cette étrange mission aux termes bien compliqués et que le Ramas, dans ses exigences suicidaires, exposait assez brièvement au groupe.

Nask était plutôt satisfait d’avoir réussi à satisfaire sa curiosité sans se faire apparemment repérer, ou en tout cas sans provoquer de réaction hostile de la part d’un quelconque Thayen . De plus il se disait qu’il avait eu raison sur toute la ligne en ce qui concerne l’arrivée prévue et organisée du groupe dans la capitale.
Le Rashémi ne comprenait pas de bien nombreux termes du contrat stipulé et, surtout, il n’en comprenait pas vraiment le but, mais, pendant tout le temps de son exposé, il n’eut qu’une seule volonté. Le regard fixé sur la véritable manifestation du Fenzim, il se disait :

¤ Bon sang, quand je pense que je suis là avec un dangereux ennemi de ma race et du monde entier de Faerun jouant au prétentieux juste devant moi alors que « Au plaisir de Sunie » ne demande qu’à servir. Je ne peux pas laisser passer cette occasion. Je m’en voudrai toute ma vie. Et puis ca ne regarde que moi. Les autres ne sont pas obligés de me suivre si ils préfèrent se balader dans une… « Sombreterre » que de tuer un mage rouge. Au pire, je finirai esclave, mais toute ma vie je me dirai que : « j’ai tout fait pour ne pas laisser passer une occasion pareille »..¤

Le goût du sang revint dans la bouche du barbare qui, les yeux commençant à s’injecter de minuscules veines, allait sauvagement bondir sur le mage lorsque ce dernier croisa son regard d’un air complice.
Alors que sa hache à deux mains l’appelait si fort à servir humblement, cet air entendu du mage le retint dans son élan agressif. Sans quitter des yeux sa véritable manifestation, de peur que celle-ci s’intervertisse avec une des cinq autres, il réussit à se contenir et à ressentir que son action était apparemment trop prévisible et que le mage, n'ayant pas fait, jusqu'à présent, preuve d'idiotie flagrante, avait sûrement largement imaginé et prévu une telle perspective. Alors que son seul désir était de l'égorger, Naskyrien rendit à Ramas Fezim un regard soit disant approbateur et esquiva même un léger sourire de politesse.
Le Rashémi chauve parla à son tour mais cette pensée continuait à l’obséder.
Néanmoins, il s’obligea à penser différemment car il se rappela subitement ce qu’on disait des sorcières de son pays : que celles-ci étaient capables de lire dans les pensées. Il en allait de même, sans aucun doutes, pour ce mage manipulateur.
Il sentait que, tout en observant comment tirer profit de cette occasion inespérée, il fallait créer un écran devant ses pensées qui empêcherait le mage de deviner ses intentions. Nasky voulait etre sûr de réussir son coup et de ne pas sacrifier sa vie pour rien.

Alors que Karth parlait, il pensa trés fort tout en essayant de rester attentif à la moindre faille dans l'atitude de Rams Fezim ¤ Un boulot pour les sapins…. Oui, du saule en hiver pour les sombres terres, euh… vive les ferrailleuses noires…¤

Son instinct lui disait qu’il fallait attendre un peu pour mieux agir dans la surprise. Il sentait, en essayant de ne pas se le formuler consciemment, que si il agissait maintenant, le mage ne se laisserait pas surprendre.

¤ Une mission noire pour le rouge, un voyage très loin… De la rémunération ..Ouf …¤
Son regard chargé de haine ne quittait pas le mage des yeux, trahissant peut etre "un peu" son effort pour dissimuler ses intentions profondes

'intitulé de la mission plaisait bien à la naine. Il n'y était question ni de vol ni d'assassinat mais d'une sorte de commerce. Même l'introduction était plutôt intéressante. Cependant, elle était fermement convaincue que le mage était dans l'erreur. Toute personne, et donc tout état, avait un part de mal en elle. Toutefois, la différence que la prêtresse du Dieu Assoupi voyait entre les pays "occidentaux", comme les appelait le mage rouge, et Thay était qu'ils cherchaient à lutter contre ce mal et non pas à l'accentuer. Mais ce n'était pas le moment de commencer un débat philosophique sur les gouvernements du monde moderne.
Le plus grand défaut que trouvait l'Inugaakalikurite à la mission que leur donnait le mage était qu'elle ne connaissait à vrai dire rien aux noms prononcés par Ramas Fezim. Elle savait ce qu'était un drow car elle s'était arrêtée à Adbar qui se trouvait sur le chemin entre son glacier natal et Sundabar mais aucun des noms qui venaient d'être donnés ne lui disait quoi que se soit. Il faut avouer qu'elle doutait aussi de l'accueil à leur arrivée à Nanitaran. Le peu qu'elle avait appris à propos des elfes, et ce principalement à Sundabar car les elfes sont trop frileux pour vivre sur un glacier comme le sien, était qu'ils étaient assez peu accueillants, et que les drows sont pires.
Cependant une question taraudait toujours la petite Gunlann. Le destin les avaient rassemblés, certes pourquoi pas, mais qui sont-ils? Elle se décida donc à poser la question.

-Il me reste une question à vous poser. Qui sera de ce voyage. D'après ce que j'ai cru comprendre, au moins Baltanin, Naskyrien, Karth, la jeune personne et moi. Mais je crains que nous ayons besoin d'un interprète et donc de l'elfe. Ma question est donc: Omsath et son amie elfe seront-elles du voyage? Auquel cas, qu'est ce qui nous empêcherai de fuir sans accomplir votre mission, après avoir occis Karth pour qui nous éprouvons une certaine rancœur? À moins que Dame Phen ne nous accompagne mais alors qui assurera votre protection. Vous devez vous dire que je suis stupide, et vous n'avez peut être pas tort, mais je n'aime pas les surprises.

Sur ces mots la naine se tût et attendit en souriant la réponse de Ramas Fezim à sa question et à celle de Karth qui, même si il lui était franchement antipathique, lui semblait quelqu'un de courageux. Il fallait avouer que sur le coup il ne manquait pas de culot.