۝ Chez un "honnête" marchand … ۝, (Zarathoustra, Nish, Rosimar, Néféris)

a frele halfeline, prenommee Tasshill a ce qu’elle disait, avait un debit particulierement impressionnant, mais son histoire ne tenait pas la route ou il y manquait quelques rouages. En effet, ce qui avait au premier abord surpris le jeune homme etait l’accoutrement de celle-ci. Il s’en etait fait des films affreux et la voila qui ne faisait pas cas de cela, pire meme, elle occultait completement ce fait, se disant voleuse de l’instant. En haillons ? Le deguisement paraissait peu probable.

Mais la n’etait pas le plus important dans l’affaire. Ce qu’elle disait recelait une verite eclatante : ils avaient ete doubles. Et que Zarathoustra puisse douter de la bonne foi de l’inconnue etait legitime mais sans interet vu qu’elle voulait visiter le bureau du marchand… pour trouver ses affaires. Pourquoi ses affaires ici entreposees ? Point de reponse non plus et le temps inexorablement fuyait devant ceux qui tentaient a force d’audace de reussir une entreprise vouee a l’echec. L’aquafondien devait lui aussi voir de ses propres yeux ce bureau pour confirmer ses peurs, aussi il ne fit pas part de ses doutes.

« Nous avons ete doubles, demi-tour ! » furent les mots qui resonnerent dans la tete de Nish et Neferis quelques secondes apres les precedents.

Zarathoustra regarda Tasshill avec intensite et d’un geste du menton il lui demanda de le suivre :

- Je ne suis que l’aede, celui qui chante l’epopee. Chante avec moi, mais pas trop fort, il ne faudrait pas que nous soyons reperes.

L’aquafondien avait chuchote ces mots comme on raconte une histoire empreinte de magie, finissant sa phrase avec un sourire radieux. Puis tournant la tete comme un homme prêt a affronter le futur, il ouvrit le porte pres de laquelle ils etaient. Etonnement, le jeune homme n’eprouvait aucune apprehension quant a l’issue de cette mission : il avait tout simplement cesse de faire des plans, il ne vivait plus que dans l’instant.

Tout s'était passé très vite. Les deux messages mentaux de Zarathoustra, le départ de Rosimar et l'éclat de voix. Nish n'était pas un expert en la matière mais il était évident que toute cette affaire commençait sérieusement à sentir le roussi. Mais que faire ? Rosimar était peut-être prisonnier ou en mauvaise posture. Et, abandonner Zarathoustra n'entrait pas dans les options du Barde. Surtout qu'il avait trouvé quelqu'un. Une Halfeline. Voila un détail qui titillait sérieusement la curiosité du Hin.

¤ Je me demande à quoi elle ressemble. Et puis, que fait-elle donc ici ? Oh, pourquoi ce n'est pas à moi que ce genre de choses arrivent à la fin ! La vie est injuste. ¤

Mais la situation ne se prêtait pas aux divagations de ce genre. Le Barde se reprit en soupirant légèrement et, d'un geste, tira sur la manche du Génasi. Parlant le plus bas possible, il fit.

- Je suggère une retraite stratégique dans la pièce par laquelle nous sommes entrés. Je sais pas ce qui est arrivé à Rosimar mais, si quelqu'un vient fourrer son nez par ici... Il haussa les épaules et ajouta, avec une petite grimace. "On sera trop à l'étroit et le bruit pourrait attirer du monde en cas de pépin..."

Lentement, il recula dans les marches, attendant de voir quelle serait la réaction de Néféris. Après coup, il se rendit compte que sa suggestion pouvait passer pour de la lâcheté mais peut-être valait-il mieux, pour cette affaire, faire preuve de prudence au risque de passer pour un couard au lieu de foncer tête baissée et ne récolter qu'une mort violente et sans appel.

Néféris jura entre ses dents quand Rosimar leur cracha ses mots au visage avant de s'engouffrer à la suite de Zarathoustra. Une bordée de juron lui échappa dans une langue sans doute inconnue du halfelin.

Et voilà que par dessus le marché l'ensorceleur leur intimait de faire marche arrière. Cette mission était un véritable fiasco! Rosimar devait être fou, il n'y avait pas d'autre explication. On ne partait pas ainsi à l'aventure en plantant ses compagnons! Paranoïaque... Voilà ce qu'il était.

Un tiraillement de sa manche lui fit baisser les yeux sur le hin qui suggéra non sans bon sens de faire demi tour. Il n'attendit d'ailleurs même pas l'approbation de Néféris pour s'exécuter. Dés lors, deux choix s'offraient à lui : suivre Rosimar et se jeter dans la gueule du loup ou se retirer sagement avec Nish. La seconde option avait des parfums de lacheté, mais le génasi n'était pas assez stupide pour sérieusement envisager la première.

Néféris hocha la tête sèchement et suivit le halfelin. Cela ne lui plaisait pas, mais alors pas du tout. Il était un guerrier et fuir le rendait malade. Même si l'on appelait ça une retraite. Après coup, il se dit qu'au moins, sa lame servirait à protéger Nish. Dés lors, il ne se posa plus de questions et retourna au point de départ avec le petit barde. Barde qui put l'entendre siffler entre ses dents :

- "Si je retrouve Rosimar, je l'écorche vif. Crétin!"

Korjalahann regarda ses bras tendus et les dernières volutes prismatiques disparaissant entre ses doigts crépitant encore de la magie qu’il avait laissé s’échapper, cédant à la surprise. ¤ L’instinct de survie … Comment reconnaître des nouvelles recrues des autres ? ¤

En réponse à l’appel du marchand, visiblement aussi surpris que lui, les gardes qu’il avait vu à l’entrée, et même les serviteurs, risquaient de débarquer d’un instant à l’autre et l’Elfe doutait que ceux-ci soient dans le secret … et ne rajoutent leur lot de difficultés en questions, posées ou non, auxquels il n’avait pas de réponse.

- Nous avons déjà notre bouc-émissaire –lança l’Elfe du bout des doigts quand il se fut assuré que le marchand pouvait les voir- en espérant que les autres restent discrets.

Persuadés qu’il valait mieux poursuivre dans ce jeu pour préserver les apparences, Korjalahann héla les hommes avant qu’ils ne fassent irruption dans le couloir : - "Gardes ! Un voleur est parvenu à s’introduire dans la bâtisse de votre maître !". Pensant à celui qui n’était peut-être que l’élément le moins prudents de futurs compagnons possible, il se dit, un peu tard, qu’il devrait trouver quelque chose pour que celui-ci ne soit pas torturé dans les geôles par les hommes qui lui avaient semblés tout à fait ouvert au sadisme...

MD

Zarathoustra
L’aède découvrit une pièce fraîche, joliment éclairée par les larges fenêtres aux vitres colorées, projetant sur le sol et le bureau placé sous celles-ci une mosaïque de lumières et de teintes chamarrées.

A sa gauche, une porte partageant le mur avec une double étagère croulant sous les ouvrages à la riche reliure de cuir bleu profond. Le mur de droite et l’autre faisant face aux fenêtres gratifiés de comparables bibliothèques au contenu plus diversifié mais visiblement de même valeur. Sur sa droite, nimbant dans une lueur certainement magique, trône une colonne de marbre blanc, piédestal à quelque œuvre … disparue.

Rien d’autre ne semblait avoir été dérangé, pas même l’havresac posé au pied du bureau ni les objets divers répandus dessus dans un ordre remarquable –sans doute les affaires de l’Halfeline qui au milieu de ses mystères avait malgré tout distillé quelques gouttes de vérité-, mais il ne faisait aucun doute que quelques minutes au par avant, il aurait eu devant les yeux le fruit de leur quête.



Tasshill
Quelque chose dans la voix de l’ensorceleur fit frissonner la Hin malgré elle.
Le "repéré" portait la même intonation que le "détachée" qui avait précédé son immobilisation. Fort heureusement, même de dos, il ne faisait aucun doute qu’il ne s’agissait pas de la même personne. Leurs origines devaient être semblables.

Toutes ses affaires semblaient être là, sur le bureau ou dans son sac posé devant. Que le voleur traite avec aussi peu d’intérêt les affaires auxquels elle apportaient tant d’importance était presque insultant même si elle comprenait très bien qu’en comparaison de la valeur du coffre, s’encombrer de tels objets avait peu de sens.


Korjalahann, Nish & Néféris

Satin lui répondit avec un petit sourire en coin, qui disparut bien vite dans un masque d’indignation quand ces hommes arrivèrent : - "Enfermez-le dans vos quartiers et attachez-le solidement mais laissez-moi m’occuper de lui … ce voleur de pacotille va apprendre ce qu’il en coûte à ceux qui croient pouvoir me voler et je veux qu’il soit pleinement conscient quand je le lui ferai comprendre. Et … retournez à votre poste … Je ne voudrais pas que d’autres profitent de votre incompétence …".

Si l’Elfe avait eu le moindre doute quant à la position du marchand face à la torture, il aurait tenté quelque chose, tant celui-ci était réaliste dans ses promesses de leçon. Les gardes, empoignèrent l’homme d’age mur et le traînèrent par la porte au bout du couloir. Si leur visage traduisait une surprise bien compréhensible -comment l’homme avait-il pu faire irruption là à leur nez à leur barbe ? Pourquoi ne l’amenaient-ils pas dans les geôles avec la demi-femme ?- ils se passèrent de formuler les questions qui les auraient placer dans l’embarra de reconnaître qu’ils n’avaient pu protéger la masure comme ils le devaient et s’accorderaient le droit de discuter d’un ordre.

De leur escalier, Nish et Néféris ne perdirent pas une miette de l’échange entre les hommes qui avait mis le Gris hors d’état de nuire avec une si éclatante facilité, lui qui s’était imposé leur chef et soulignait une expérience qui leur faisait défaut mais qui avait fait preuve d’assez peu de sagesse pour avoir foncé tête baissé … vers sa capture.

Méritait-il d’être torturé comme tout semblait l’indiquer ? Méritait-il, au contraire, qu’ils prennent le risque de le sauver ? Zarathoustra avait-il foncé, lui aussi vers un tel destin en s’éloignant de tout échappatoire possible en montant à l’étage ? Qui était l’Halfeline qu’il y avait découvert ?

La porte se referma sur le couloir par lequel les gardes emportaient Rosimar et presque aussitôt la porte vers leur escalier s’ouvrit grand, offrant aux deux aventuriers, stupéfait, la vue d’un marchand bien en chair leur intimant d’un sourire, un doigt sur la bouche, de se taire et de le suivre en haut … pour la plus grande surprise de l’Elfe pour lequel tout s’était passé bien trop vite.

Surpris ?

arathoustra detailla la piece en un regard. Ses doutes confirmes, il fixa son attention sur la large fenetre qui lui faisait face et s’en approcha d’un pas rapide. Tymora lui avait permis de trouver assez vite la piece dans laquelle avait du sejourner le coffre, et il ne comptait pas la decevoir en sacrifiant les chances qu’il lui restait de se sortir de cette affaire en ayant, au moins, sauve une halfeline des griffes du marchand. Enfin, l’aquafondien preferait voir les choses ainsi. S’imaginer des trahisons de la part de ce petit etre angelique ne lui apporterait rien de bon en l’instant, et n’etait-il pas celui qui faconnait sa vie ? Le grand architecte des corridors de son existence avait decide que lui et l’halfeline quitteraient cette piece par la voie des airs et se lamenteraient sur leur echec plus tard.

- Ferme la porte, prends tes affaires, vite ! On s’envole !

Le jeune homme, laissant l’halfeline s’affairer a ce qu’elle voulait, alla ouvrir la fenetre chatoyante ayant deja pense son plan alors qu’il cheminait dans la salle. Il faudrait tout d’abord estimer la hauteur car la vie de Zarathoustra le Magnifique ne s’arreterait certainement pas sur une sinistre voie pavee au milieu de passants aussi surpris qu’indifferents. Ensuite, si la rue se revelait etre passagere et gardee, il previendrait les gorilles du vol, tirant partie de sa couverture de laquet et mentionnant le « maitre ». Le serviteur, surement trop zele, qu’il incarnait, partirait a la poursuite du soi-disant voleur en sautant de la fenetre, apres avoir pris la precaution de jeter son linge au sol afin d’amortir sa chute. Tout cela etait une suite de speculations mais l’arcaniste sentait Tymora de son cote, et de plus, il pourrait difficilement etre lui-meme un voleur, vu qu’il ne portait rien sur lui. Quant a la hauteur, ce n’etait « qu’un etage », ca se tentait. En ce qui concernait l’halfeline, il la receptionnerait une fois l’attention des gardes detournees, enfin il essaierait.

Lors ce que la hin entra dans le bureau de Satin elle fut subjuguée par la beauté des lieux, une fois de plus tout reflétait que richesse et volupté. Comment un homme ordinaire, ni roi, ni prince pouvait obtenir tant de richesses ? Certainement pas en vivant de petits larcins et de rapines. Tasshill ne connaissait Satin que par le « cercle » et ce qu’il avait bien voulu lui dire, dans la tête de la petite roublarde à la curiosité presque malsaine, un tas de questions cherchaient des réponses.
Les yeux de Tass ayant fait le tour de la pièce, se posèrent sur ses affaires posées à coté du bureau, comme lui avait dit le maître de maison.
Des larmes de joies coulèrent sur ses petites joues, rougis par l’effort de monter les marches avec les bras chargés de linges. Elle se rua sur son havresac, l’ouvrit avec frénésie pour vérifier que son contenue était toujours à l’intérieur. . ¤ C’est vrai quoi ! On ne sait jamais il peut y avoir des voleurs ici ¤ !
Elle n’aurait su dire ce qu’il y avait dans son sac avec exactitude, car la plupart des objets qui se trouvaient là, n’avaient pas lieu d’y êtres.

¤ On s’envole ! Qu’est ce qu’il veut dire par on s’envole ¤?

Remise de ses émotions, Tasshill se rappela une chose sur l’étranger qui l’avait transformée en statut et son nouveau compagnon de route en avait été le déclencheur.

- Dit moi l’Aède ! Tu peux me dire dans quelle région t’est né ? Loin de moi l’idée de t’faire du rentre dedans, bien que tu sois beau garçon, mais une chose m’a frappée au sujet de notre voleur, c’est qu’il a le même accent que toi. Alors j’me disais que tu as peut-être des gens de chez toi que tu connais, au Luskan.
- Ah ! Oui une autre chose aussi, qu’entends-tu par on s’envole ? Tu espère peut être me faire jouer la fille de l’air en passant par la fenêtre. Et puis t’as pas des amis avec toi, tu crois pas que ce serait plus judicieux d’aller les chercher.

lors qu’il s’appretait a ouvrir cette fenetre aux vitres colorees, Zarathoustra entendit Tasshill l’appeler par un nom bizarre, celui qu’il lui avait donne en fin de compte.

¤ « l’aede », tiens, ca sonne bien ! Poursuivons ainsi. ¤

Le regard vide et un sourire naif aux levres, l’homme a la verve enjouee ecouta ce que sa nouvelle compagne d’aventure lui disait. Elle n’avait clairement pas froid aux yeux et sa franchise contrastait avec la restitution pour le moins etrange qu’elle lui avait faite une minute plus tot. Faisant face a l’halfeline, il parla du ton calme de ceux que ni le temps, ni les vagues, ni les vents n’erodent.

- Bon, je vais faire court car le temps joue contre nous, bien que je sois normalement homme a mettre les formes a mes discours.

Marquant une tres legere pause, il montra de l’index droit la fenetre derriere lui, joignant a ce geste un mouvement de sourcils indiquant le meme objet.

- C’est par la qu’on s’envole, et crois moi bien, ce n’est pas une envolee lyrique, je ne nous laisserai pas prendre. Si t’as une corde dans tes affaires, sors, au cas ou l’on soit vraiment trop haut. Et mes amis…

¤ Voila donc l’heure choisie par la Vie pour me faire reflechir sur mes compagnons de route… Rosimar, malgre ses airs lourds et ses complexes d’inferiorite, me touche parfois de par ses expressions paternalistes. Neferis, me fait parfois mal lorsqu’il semble si distant. Le monde a du souvent le blesser lorsqu’il s’y est heurte. Mais dans les derniers moments, je jurerai avoir quelque peu perce sa carapace et je suis certain qu’il est homme, enfin non, genasi, a qui on peut faire une confiance aveugle. Quant a Nish, c’est un de ces genies qui inventent la vie. Il me tarde de l’entendre. Sa bonne humeur est necessaire a la survie d’un groupe, peut-etre largement plus que les muscles de Rosimar. Je ne voudrais pour rien au monde les abandonner, mais je les ai prevenus, ils ont du rebrousser chemin. ¤

- Mes amis ont ete prevenus de l’echec de la mission et ont fait demi-tour.

Zarathoustra n’avait pas pris garde et ses dernieres paroles laissaient poindre une once d’exasperation. Il se reprit en servant son habituel sourire enjoleur, qui savait si bien soigner les blessures des personnes souhaitant etre soignees par l’oubli.

- Allez suis moi, nous allons chez moi, a la Cite des Splendeurs, j’ai un coffre a trouver !

Refaisant face a la fenetre d’un elegant demi-tour, l’aquafondien l’empoigna sans attendre la reponse de Tasshill.

Les évènements s'étaient enchainés bien trop vite pour que Nish ne saisisse tout de suite ce qui se passait. Rosimar avait été capturé et il serait soumis à la torture visiblement. Pour le Barde, nul ne méritait pareil traitement, pas même le roublard au caractère court. Mais, avec sa petite taille, que pouvait-il faire ? Il serait vite capturé et s'imaginait déjà couinant comme un rat juste avant que son bourreau ne se charge de son cas. Il frissona et leva les yeux vers Néféris puis le marchand.

¤ Est-ce donc le fameux marchand ? Mais, à quoi joue-t-il donc ? Et que deviennent notre ami et l'halfeline qu'il a trouvé ? Il va falloir un coup de maître et de génie pour se tirer de ce guêpier ! ¤

Nish aurait aimé dire quelque chose de spirituel, d'intelligent ou de marquant mais rien ne sortit de sa bouche ouverte. Il cligna des yeux, déglutit et pinça les lèvres. Le marchand les invitait à le suivre mais c'était sûrement un piège ou quelque chose dans le même genre.

Un petit soupir plus tard, le Hin se résignait à grimper les marches. Il était effrayé et encore sous le choc mais il avait l'impression de ne pas avoir d'autre choix que d'obtempérer. Sa curiosité naturelle le titillait de plus en plus fort maintenant mais il réussit miraculeusement à tenir sa langue. Il risqua un très court petit coup d'oeil en arrière, invitant muettement le Génasi à venir également. Il se sentait rassuré par sa seule présence malgré son étrangeté initiale.

¤ Mais un guerrier reste un guerrier, qu'importe la couleur de sa peau. Si nous sommes venus en groupe, c'est pour que l'on puisse compter les uns sur les autres je suppose... Pas simple mais bon, il en va de nos vies ! ¤

Néféris était resté de marbre durant toute la séance de capture du roublard qui avait voulu être chef. Le visage indéciffrable, il écooutait et voyait la scène dans sa tête. Il n'aimait pas le roublard, mais ne lui souhaitait pourtant pas une telle fin. Personne ne méritait d'être torturé. Pourtant, il ne dit rien et ne montra aucun signe de compassion ou de pitié, juste sa froideur coutumière. Et il s'interrogeait : devaient-ils le sauver ou le laisser assumer son erreur d'une manière bien cruelle? Il s'était montré stupide et arrogant sur ce coup là mais ses "compagnons" devaient-il lui laisser payer le prix fort?

Il ne bougea pas plus quand la porte s'ouvrit sur le marchand bedonnant qui leur, intimait de le suivre en silence. Mais qu'est-ce que c'était que ce merdier? Cette mission prenait des allures qui ne lui plaisait guère. Trop d'imprévus et de faux semblants... Il sentit le regard du hin sur lui. Il était aussi perplexe que lui apparemment.

Finalement ce dernier soupira et commença à se mouvoir, suivant les instructions du marchand. Néféris ne dit rien mais n'hésita pas : il suivit Nish. Hors de question d'abandonner son compagnon, quelles que soient les conséquences. Le hin lui jeta un coup d'oeil et Néféris se permit un petit sourire encourageant. Chose rare chez lui, mais Nish lui était sympathique même s'il ne le montrait guère.

Le Génasi emboita donc le pas au hin, son cimeterre à portée de main. Ca sentait le piège à plein nez mais que faire d'autre? Et où était donc l'ensorceleur? Les avait-il abandonné aussi? Où était-il en fâcheuse posture? Pourquoi ne leur envoyait-il donc pas un message télépathique comme il s'était plu à le faire jusque là? Trop de questions et aucune réponse. Et le sentiment d'impuissance était de plus en plus présent.