Un grand projet en route, Second chapitre de Fortnouveau

MJ



Laissant encore quelques minutes pour terminer leur discussion aux derniers clients encore présents dans La Récompense du Héros, le tavernier finissait d’essuyer les dernières chopines humides. Puis il jeta son torchon sur le comptoir et se dirigea vers les tables inoccupées pour les nettoyer. Il vida les cendriers, jeta les petits bouts de papiers laissés par les différents clients, mit dans sa poche les quelques piécettes égarées…
Il posa ensuite les tabourets à l’envers sur les tables propres et se dirigea vers la table de Bern et des gardes. Il leur glissa quelques mots et ces hommes se levèrent et se dirigèrent vers la sortie saluant le tavernier.

Soufflant un bon coup, il alla ensuite à la rencontre des deux jeunes prêtres qui discutaillaient encore.
-S’cusez moi jeunes gens, mais j’dois fermer. Me reste encore un peu d’nettoyage à faire et faudrait que j’dorme un peu, j’me lève tôt demain. C’est pas que j’veux vous mettre dehors, loin de là les p’tits jeunots, mais vous devriez également aller vous coucher. Vous avez b’soin d’vous reposer, z’allez avoir du boulot bientôt.

Les deux clients acquiescèrent d’un signe de tête et saluèrent le nain en sortant de l’établissement.
Vu l’heure tardive et ce qu’ils avaient accompli dans la journée, ils décidèrent d’aller se reposer chez ce bon vieux Stauvin, son moulin était tout comme son propriétaire, accueillant et chaleureux.

Ils s’y rendirent rapidement sans trop de difficultés, ils virent que deux gardes surveillaient continuellement le pont qui passait au dessus de la rivière. Stauvin les attendait, il se trouvait sur sa chaise en bas à bascule et s’empressa de leur ouvrir quand il les vit arriver. Il les fit entrer avec un grand sourire, les accompagna jusqu’à leur chambre et leur souhaita une bonne nuit...

Ils passèrent trois jours et trois nuits en sa compagnie, de la bonne nourriture les attendaient à chaque repas toujours accompagné d’un sourire et de la joie de vivre de Stauvin. Ils discutaient de choses et d’autres et virent que c’était un homme généreux, drôle et apprirent qu’il était le premier homme arrivé à Fortnouveau. En effet, les terres lui appartenaient dans le passé, il les vendit et la ville se construisit peu à peu. Il ne fallait pas être un génie pour se rendre compte qu’il était un homme important dans ce bourge…

Au bout de ses trois jours, Mikaïl, Rhéa et Ullimar se rejoignirent à La Récompense du Héros car Trevis Uhl les avait convoqué. Ils se trouvaient tous trois dans l’arrière salle de la taverne en la compagnie du bourgmestre et d’un homme qu’il ne connaissait pas encore assis sur un canapé. Un homme à la peau noir, le crâne chauve si l’on met de côté sa grande queue de cheval qui prend forme sur le sommet de son crâne. Vêtu d’une tenue plus que légère qui lui facilite ses mouvements, il n’a pas l’air de voyager encombré.

Trevis se leva de sa chaise et salua ses employés.
-Vous voici donc, j’espère que vous avez profité de votre temps libre pour vous reposer visiter un peu le village.
En les regardant tour à tout, il vit que les trois personnes devant lui semblaient être en plein forme et enchaîna : Il est grand temps de passer aux choses sérieuses. Comme je vous l’ai déjà dit, nous voulons renforcer les fondations et protections de cette ville, car en cas d’attaque, nous sommes vulnérables au feu à cause de nos constructions de bois. Nous voulons avant tout remplacer le bois par de la pierre pour le fort et pour les établissements de la palanque inférieure. Ce sont là nos principaux objectifs, dans le futur, nous envisagerons peut être de construire des fortifications tout autour de nos terres et y ériger des défenses. Mais, vous allez sûrement me demander : mais où est ce que l’on va trouver toute cette pierre pour ces constructions ? Et bien… là est le problème, nous ne possédons pas de carrière, ni personne dans ce village. C’est là que vous entrez en jeu, non loin d’ici au sud est de la ville se situe une montagne à environ 15km à vue de nez. Il est possible que vous trouviez dans les environs une carrière abandonnée ou un endroit qui serait susceptible d’en devenir une. Ou dans un autre cas, il est possible que vous deviez vous emparer par la force d’une carrière. Faites au mieux, et soyez prudents. Vous partez dans quelques minutes, le temps de prendre quelques vivres pour plusieurs jours, de faire connaissance avec ce jeune homme que je joins à vous et de prendre les hommes qui vous attendent près du fortin.

Il joignit ses mains en soupirant d’un air satisfait observant les réactions des ses employés, on voyait très bien dans ses yeux sa grande ambition et son excitation à la réalisation de son projet pour la ville, il en était fier.
-Avant de partir, avez vous besoin d’information quelconque ? Si ce n’est pas le cas, mettez vous en route de suite.



Désolé pour l'attente mes petits choux, mais j'ai dû attendre que votre nouveau compagnon soit prêt , c'est donc à lui qu'il faut s'en prendre.
Bref, les vacances n'aidant pas beaucoup, ça risque d'avancer lentement, mais faisons au mieux, Nibleth (votre nouveau compagnon) et moi même sommes dispo très souvent, donc vous aurez au moins un Mj et un joueur dispo régulièrement.
Amusez vous bien en jouez aussi bien que dans le premier chapitre en ne faisant pas de bétise, les festivités commence ici...

Nibleth assis tranquillement au fond de son canapé regarda entrer les deux jeunes hommes accompagnés d’une charmante demoiselle. Certes pour lui les plaisirs de la chair restait un jeu futile au quel se prêtaient les êtres inférieurs mais il se devait de reconnaitre les charmes d’une personne si celle-ci en avait.

Il écouta avec attention les propos que tenait Trévis, il lui fallait voyager, se fatiguer, endurer certaines épreuves voir combattre pour protéger des êtres faibles et par conséquent inférieurs à lui. C'est une mission qu’il se serait sans nul doute refuser il y a quelque années, mais aujourd’hui il a compris qu’il était nécessaire que les grands de se monde protèges les petits êtres insignifiants, sans doute devrait-il aussi protéger les trois autres recrues qui l’accompagnait dans sa tache, mais tout cela ne reste que le point de vue d’un moine égocentrique.

L’Illuskien se leva on ne peut plus calmement du canapé et d’un pas lent mais sûr alla se placé au côté du bourgmestre, attendant de voir si l’un d’entre eux avait quelques choses à rajouter avant de se présenter. Visiblement ces trois là ce connaissaient puisqu’ils étaient arrivés en même temps, c’était donc la moindre des choses que ce soit lui qui entame les formules de politesse.

Planté devant le bourgmestre, Mikaïl avait écouté le petit discours sans faire de commentaire. Tout au plus, son regard avait-il dévié sur leur nouveau compagnon, un peu plus important semblait-il, que les vulgaires hommes d'arme chargés de les accompagner puisque que le sieur Uhl avait jugé nécessaire de le leur présenter à part. La mission paraissait des plus faciles, mais le jeune noble avait appris à se méfier des choses les plus simples, la recherche d'un certain cor était encore dans sa mémoire et il ne pouvait s'empêcher de conserver une certaine réserve envers leur employeur. Enfin, son grimoire s'était enrichi grâce à lui et l'abjurateur se sentait un peu redevable pour accepter ce travail.
Hochant la tête, il signifia son accord et se tournant vers le mystérieux inconnu il se présenta avec un petit sourire en coin:

- Bienvenue donc à vous, messire, dans cette folle équipée. Espérons que les embûches ne se dresseront pas sur nos pas et que les meilleurs auspices nous accompagneront. Je m'appelle Mikaïl, certainement le dernier seigneur de Saillac encore en vie, mais ici, je ne suis qu'en quête d'aventure et d'un peu de pouvoir...

S'inclinant de façon faussement pompeuse, Mikaïl poursuivit : "Notre commanditaire ma l'air assez pressé de développer sa ville aussi je vous suggère de nous mettre en route sans tarder. Avalons rapidement cette quinzaine de kilomètres et voyons ce qu'il y a à observer dans ce coin. Messire Uhl, combien de vos gardes doivent-ils nous accompagner ?"

Fraîche comme une rose, Rhéa se sentait prête à reprendre la route aussi lorsque Trevis leur parla de la mission. Elle fut assez contente d’apprendre que comme elle l’avait espéré, le groupe d’aventuriers devrait quitter la ville pour parvenir à ses fins et satisfaire aux exigences de l’employeur. Une chose cependant perturba quelques secondes l’humeur calme et limpide de l’elfe au sang mêlé, le bourgmestre préconisait d’user de la force si cela s’avérait nécessaire mais à quoi pouvait-il bien faire allusion au juste ?

Courtois, Mikail prit la parole pour saluer le nouveau venu. Ce jeune noble adepte de l’art profane était assez intriguant, il semblait comme beaucoup de magicien apprécier au plus haut point sa profession mais ce qui le différenciait des autres était son attitude car bien que Rhéa ne le connaisse que très peu, elle sentait qu’il n’était pas le genre mêle tout qui lui dicterait sa conduite ou qui la jugerait à tout bout de champs… C’était une bonne chose, surtout lorsqu’on était féru de liberté comme l’était cette prêtresse de Shaundakul survoltée.

C’était donc une Rhéa apaisée qui attendait dans cette salle, étrange non ? Et bien pas tout à fait. En général, elle n’avait pas l’habitude de travailler en équipe simplement parce qu’elle s’arrangeait toujours pour se disputer rapidement avec tous ceux qui avaient eut le malheur de croiser sa route par le passé. Pourtant cette fois elle n’y trouva pas d’inconvénient majeur, alors pourquoi ? Pour comprendre, il suffisait de contempler le genre d’énergumènes qui étaient devenus ses nouveaux compagnons de route. Certes, il était établi que la jeune femme était un sacré numéro mais en y regardant de plus près, Mikail et Fazel n’avaient eux aussi rien à lui envier dans leurs genre. C’était peut être pour cella qu’en fin de compte elle avait su s’entendre avec eux ? Car malgré les disputes et les chamailleries engendrées par la confrontation de leurs diverses personnalités, il n’en restait pas moins que dans le fond…ils avaient beaucoup de points communs.

Finalement, à son tour elle prit la parole pour saluer le nouveau venu de sa voix claire et mélodieuse. Son ascendance elfique jouait souvent de fameux tours à ses interlocuteurs, serait-ce encore le cas cette fois-ci ?

-Rhéa Marawyn, prêtresse de Shaundakul mais je suppose que l’on vous a déjà parlé de nous ?

La jeune femme semblait songeuse mais c’était probablement parce qu’elle s’interrogeait encore sur les tenant et aboutissant de la mission. Toujours est-il que cette fois elle avait prit le temps de se préparer. Durant ces trois jour de liberté, elle avait prit le soin de passer faire quelques emplettes en vue de la mission qui les attendait et les allusions du bourgmestre concernant l’emploi de la force suggéraient qu’elle avait bien fait de changer d’équipement et d’armes pour passer à quelque chose de plus efficace durant un combat. .

Ullimar portait toute l'attention possible aux dires du bourgmestre, mais malgrès son air détendu et l'habituelle expression enfantine de son visage la tâche n'était pas des plus aisées.
En effet, tout dévoué à ce nouveau rôle de protecteur de la ville qui lui avait été confié, il avait passé ces derniers 3 jours à récolter des informations et à faire connaissance avec ses habitants; comprendre par là qu'il avait dépensé sans compter dans le respectable établissement qu'était "la récompense du héro", en beuverie et autres jeux de comptoir, tant et si bien que les mots de Trevis sonnaient comme autant de tambours dans son crane fatigué.

Lorsqu'enfin il eut assimilé leur prochaine mission dans sa totalité, il passa ses mains sur son visage pour chasser les dernières traces de fatigue, son sourire laissant place à quelques paroles, sans grande conviction néanmoins:

- Bien justement... je mourrais d'envie d'aller en montagne chercher des cailloux !

Une calme courbette de la tête ponctua sa phrase, indiquant par là qu'il était prêt à partir. Il n'avait pas réagit à l'arrivée de ce nouveau membre dans leur groupe, l'avait t-il seulement remarqué ?

Un faible sourire mi-amusé mi-cynique se dessina sur les lèvres charnues de Rhéa lorsqu’elle entendit la remarque de celui qu’elle prenait encore pour un paladin au service de Tymora. Elle s’approcha discrètement pour lui chuchoter ces quelques mots au dessus de l’épaule : -Allons, je suis sure que de changer d’air durant quelques temps vous ferra le plus grand bien… Après quoi elle s’éloigna toujours aussi habilement comme si de rien n’était.

Reprenant quelque peu son sérieux, la jeune femme s’adressa cette fois à Trevis se rendant compte à mesure que le temps passait qu’elle ne lui avait pas encore posé toutes les questions d’usage au sujet de leur petite expédition à travers la nature.

-15 km ? Il est vrai que ce n’est pas loin, en effet. Dès lors, notre mission ne devrait probablement pas durer si longtemps que cella? A moins bien sur qu’il y ait une raison quelconque qui change la donne, quelque chose dont nous ne serrions pas informé mais qui dans l’absolu aurait toute son importance...surtout une fois sur place.

La demi-sang faisait là une brève allusion à l’histoire du loup-garou qui lui était resté quelque peu en travers de la gorge. La prudence était de rigueur et puis c’était sa vie qu’elle jouait en travaillant pour le bourgmestre aussi elle se dit que de glaner un maximum d’information pourrait toujours s’avérer utile pour la suite…Comme quoi, un peu de diplomatie de temps en temps ne faisait de mal à personne, même pas à quelqu’un d’à la fois aussi têtu et changeant que Rhéa.

MJ



Trevis ne s’attendait pas à recevoir autant de questions de ses employés, jamais aucun de ses hommes ne s’étaient autant intrigués à ses ordres ou ses toutes autres demandes, il trouvait cela amusant. C’était une situation plus qu’originale pour lui, mais il était amusé de voir que ceux là en avaient dans la caboche, une chose était sûre, ils ne se jetteraient sans réfléchir dans un travail sans connaître tout sur tout.
Il sourit puis s’avança de quelques pas vers ses interlocuteurs en les regardant d’un air impressionné non dissimulé.
-Et bien, je pense qu’il n’y a pas de raison particulière pour vous cacher des choses, donc…

Il garda quelques secondes la bouches ouvertes sans émettre le moindre son en prenant un air amusé.
-Alors, il y a quelques dizaines d’années de cela, je ne sais pas si c’était un clan, ou une tribut ou encore un village mais, des nains avaient élu domicile dans cette montagne et, vous connaissez les nains, ils ne peuvent se trouver à proximité d’une zone rocheuse sans la transformer en carrière de pierre. On pourrait croire que c’est une vraie obsession pour eux. Il ricana légèrement. Hum hum. Bref, il est possible qu’il reste encore des vestiges de ces carrières, peut être pourrions nous en restaurer une ou plusieurs. Il est possible également que ces mines soient épuisées, ou encore… que certaines soient encore fonctionnelles et que vous… Il soupira comme s’il avait l’air contrarié. Que vous en empariez par la force !

Il laissa planer un silence dans la salle privée de la taverne observant les réactions de chacun et s’assurant qu’ils avaient bien tous imprimé ces informations dans leur crâne.
-Mais ce ne sont que des suppositions bien entendu. Un sourire à peine forcé vint se former sur ses lèvres suivit d’un long soupire…

-Enfin… Seul l’avenir nous le dira ! Il dit cela avec une telle décontraction que cela en était presque troublant. Bien alors, six hommes vous accompagneront. L’un d’eux sera là pour juger les lieux, il pourra déterminer si oui ou non nous pouvons installer une carrière là bas. Les autres sont des hommes de mains, ils seront utiles pour tirer la charrette et vous aider en cas… de pépin. La charrette contient des vivres, pioches, pelles, lampes à huile, armes…
Décidément, le bourgmestre semblait insisté sur la possibilité qu’il y ait besoin d’utiliser la force pour parvenir à ses fins, ou alors ce n’était qu’une simple précaution…

-Et bien voilà, je pense que je vous ais tout dit, pas besoin d’en rajouter. Mettez vous en route et faites donc connaissance avec ce jeune homme, il est… un peu spécial.Intéressant la façon qu’il avait d’insister sur les mots ‘un peu spécial’. Mais il ne vous en sera pas moins utile. Bonne chance, les habitants de Fortnouveau et moi même comptent sur vous.

Il sourit d’un air enthousiaste et tendit la main vers la sortie.
Dans ces quelques paroles, on pourrait croire que l’avenir de ce bourg était entre les mains de ces aventuriers, comme si tout allait se jouer sur cette mission. Rien de mieux pour mettre la pression à quelqu’un…

Nibleth compris très vite que tout avait été organisé au mieux possible et que le résultat de cette mission était pressant. Il se dirigea donc directement vers la sortie, souriant, pas d’un sourire hautain ou narquois mais d’un simple sourire comme en ferait quelqu’un d’heureux. Il l’était sans doute car il repartait dans la montagne, là où pour lui tout avait réellement commencé.

En tête du groupe, comme pour imposer une certaine hiérarchie même si cela c'était fait sans arrière pensée, il ne vérifia pas s’il était suivi mais commença à parler à haute et intelligible voix.

- Bonjour à vous qui serez mes compagnons durant ces 15 km. J’aurais aimé me présenter en premier étant le « nouveau » mais vous m’avez pris de vitesse… Je me nome Nibleth, pratiquant de l’énergie ki, pardonnez, ou non, certains de mes traits repoussants mais ils ne sont que le résultat d’un rude entrainement.
Il marqua une courte pause, juste le temps de reprendre son souffle et de repenser aux dires de ces compagnons, mais il ne vérifiait toujours pas si ceux-ci était derrière. Nous avons donc Rhéa, Mikaïl, et un autre jeune homme qui me donnera son nom lorsque cela lui conviendra. Je suis moi aussi enchanté de faire votre connaissance mais je vais devoir doublement vous contredire, non on ne m’a jamais parlé de vous et jamais votre nom ne m’est venu aux oreilles même par un malheureux hasard, vous n’avez d’ailleurs jamais entendu parler du moi et, moi, je ne m’en étonne pas. Le jeune moine espérait bien que la demi-elfe comprenne qu’il ne lui portait pas plus d’intérêt qu’a un autre passant dans la rue si ce n’est en vue de leur collaboration durant ce périple et qu'il ne comptait pas la laisser dans ses rêves par la suite, autant que tout soit claire dès le départ...

Il était arrivé, devant la porte, l’ouvrit et fit un pas avant de lever les yeux au ciel et de reprendre son monologue.
-De plus vous vous trompé également sur la nature de notre trajet, la montagne n’est pas un sentier battu en pleine cambrousse, loin de là, et même si, avec beaucoup de chance et l’aide de nos Dieux, nous ne rencontrons aucune menace, la route elle-même est un danger. Nibleth savait de quoi il parlait, les falaises, ravins, éboulements et autres embuches que la simple nature avait créées lors de la recherche du temple auraient pu lui couter la vie s’il n’avait pas su les éviter ou contourner. Entendre cette demi-humaine dire que ces 15km seraient simple à parcourir le laissait sourire, rire même, ce qu’il fit ayant finit sa phrase en tentant d’étouffer le bruit de son gloussement.

Il cessa enfin de parler, laissant aux autres leurs tours. Même si après tout peut être n’étaient ils même pas là…

Trevis avait habilement éludé la question pourtant la prêtresse lui avait tendu une sacré belle perche. Décidément, le finaud bourgmestre n’était pas près de leur révéler le vrai mystère qui se cachait derrière leur mission et surtout à qui il faisait allusion lorsqu’il parlait d’user de la force pour s’emparer de la mine. Au moins, la demi sang savait à présent que le ravitaillement en nourriture était prévu par celui-ci et que dès lors elle n’aurait plus à s’en inquiéter, c’était déjà ça.
Voyant l’impatience et la joie de son employeur atteindre son paroxysme, Rhéa comprit qu’elle ferait mieux de ne plus insister avec toutes ses questions et que de se mettre en route était préférable. Avoir recours à la violence n’effrayait guerre la jeune femme, par contre elle savait dors et déjà que l’objet de cette effusion serait déterminant plus tard lorsque le moment de combattre sera venu. *J’aviserais en temps et en heure et si la situation me déplait rien ne m’empêchera alors de changer mon arc d’épaule*
Aussi chaotique que jamais, la prêtresse gardait pourtant une attitude positive face aux évènements. En effet, depuis quelques temps sa situation s’emblait s’améliorer et puis surtout elle avait le sentiment d’être de plus en plus en phase avec Shaundakul le chevaucheur des vents.

Nibleth reprit la parole et d’après ses dires, l’elfe au sang mêlé comprit instinctivement que celui-ci devait probablement être moine : -L’enveloppe de chair n’est que le réceptacle de l’âme. Nous sommes tels que les dieux nous ont voulu et cela ne requiert aucune forme d’excuse.

Paroles pleines de sagesse, décidément Rhéa était d’humeur conciliante. Elle écouta le jeune homme jusqu’au bout après quoi elle lui répondit simplement : -Ma foi, je pensais que peut être Trevis Uhl ci-présent vous aurait parlé de nous…au fond cela n’aurait guerre été surprenant vu les circonstances de notre rencontre et notre future collaboration. Apparemment il n’en est rien, dès lors je peux également vous confirmer qu’en effet de mon coté je ne sais absolument rien de vous…*et comme il me tarde d’en apprendre d’avantage*

La prêtresse de Shaundakul salua en silence son employeur d’un hochement de tête puis elle fit mine à son tour de suivre le moine vers la sortie lorsqu’elle ajouta : - J’espère simplement qu’il y existe au moins une voie assez dégagée et praticable en direction de cette carrière. Sans cela, un convoi aura bien du mal pour ramener la roche jusqu’à Fortnouveau sans risques…à quoi bon avoir la carrière si elle n’est pas accessible ?
Haussant les épaules de manière imperceptible, la jeune femme semblait prendre toute ces question d’intendance au second degré. Pourtant, en vérité son détachement apparent n’était que le reflet de sa sagesse aiguisée, là n’était pas sa place, on l’avait engagée pour combattre en tant que mercenaire et pour rien d’autre.

Dubitatif, Mikaïl regardait le comportement de ses nouveaux compagnons de route. Encore une fois, chacun cherchait à se donner plus d'importance qu'il n'en avait réellement de façon à s'imposer dans leur société restreinte. Au fond, peu lui importait le comportement de ses semblables, tant que ces derniers ne cherchaient pas à lui marcher sur les pieds ou ne mettent en péril sa vie par leurs actions inconsidérées.
La mission qui s'annonçait en montrerait plus sur leur véritable nature que des heures de discutions ou plutôt de monologues, tant était symptomatique cette manie de parler en se moquant complètement de ce que répondait son interlocuteur.
Une lueur amusée naquit dans les yeux du magicien alors que celui-ci croisait le regard du bourgmestre. Un sourire se dessina sur son visage alors qu'il s'inclinait brièvement pour prendre congés : "A bientôt donc messire Uhl. Il ne nous reste plus qu'à trouver une de ces carrières et d'en chasser par la force ses occupants. J'espère seulement que l'opposition sera conséquente car, vue la taille de notre armée, il me déplairait d'avoir affaire à une simple patrouille adverse."

Sortant à son tour de l'auberge, le jeune noble rejoignit ses compagnons de route et d'un signe les invita à le suivre jusqu'au fortin où les attendait la fameuse charrette et son escorte. Négligemment, Mikaïl s'approcha et jeta un coup d'oeil au contenu, essayant d'estimer la valeur et la nature du chargement.